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Prévention du cancer du sein : bougeons-nous !
● J.F. Morère*
a nouvelle de l’année aura, bien entendu, été la percée du trastuzumab dans les stades précoces du cancer du sein. Toutefois, ces thérapeutiques de pointe
ne concernent qu’une part de nos patientes. Il est donc légitime
d’entamer une réflexion sur le moyen de prévenir de façon plus
large l’apparition d’un cancer du sein, en donnant la parole à
une épidémiologiste.
L
Leslie Bernstein, de USC/Norris Comprehensive Cancer Center
and Department of Preventive Medicine, nous permet de mieux
comprendre quelles sont nos possibilités d’action. Elle différencie en effet les facteurs de risque non modifiables, tels que
l’âge, le sexe et l’histoire familiale, des facteurs modifiables,
au premier rang desquels se trouvent la grossesse, la lactation,
l’activité physique, l’obésité chez la femme postménopausée et
la consommation d’alcool.
On sait que l’âge tardif de la première grossesse est un facteur
de risque péjoratif ; ce risque peut même être plus élevé que
celui présenté par la nullipare (tableau).
Malheureusement, l’âge moyen de la première grossesse est de
plus en plus tardif (il a reculé de trois ans sur les trente dernières années aux États-Unis).
Le mécanisme exact par lequel la grossesse aurait un effet protecteur n’est pas encore complètement clair : meilleure diffé-
* Service d’oncologie médicale, hôpital Avicenne, Bobigny.
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Tableau.
Âge à la première grossesse
à terme (années)
< 20
20-24
25-29
30-34
35-39
Nullipare
Risque relatif
1,0
1,2
1,6
1,9
2,4
2,0
renciation du sein, diminution des taux circulants hormonaux
au décours de la grossesse, pic de hCG.
Le surpoids s’affirme aussi comme un facteur de risque important, surtout après la ménopause.
Enfin, deux facteurs méritent une mention particulière, car ils
permettent une intervention active. Tout d’abord l’activité physique : pratiquer trois heures d’exercice par semaine permet de
réduire significativement le risque. Selon l’auteur, 11 % des
cancers du sein pourraient être attribués à une inactivité physique. Le second facteur est l’alimentation : le thé vert pourrait
jouer un rôle préventif, alors que la consommation d’alcool
augmente significativement le risque de cancer du sein à partir
d’un “drink” quotidien – ce risque augmentant significativement avec le nombre de doses d’alcool.
Alors, bougeons-nous et buvons pour fêter la nouvelle année…
■
du thé !
La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005
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