Angio-Rétro De 1920 à 1924, une “percée” dans le traitement de la claudication intermittente : la diathermie P. Bourget* En 1920, le médecin autrichien trodes – larges et inaltérables, mainteGrunbaum faisait état de “résultats inténues bien serrées – et se propageant ressants” dans le traitement de la claudans le corps tout entier” ; il se produit dication intermittente d’origine artéalors une vasodilation artérielle marrielle par l’utilisation de sources de quée qui “porte sur le tronc lésé et sur chaleur auxquelles il exposait ses ses collatérales”. malades lors de séances durant de dix à douze minutes, pendant quatre à huit Inconvénient de la méthode semaines. L’article original a été publié le 21 novembre 1920 dans le Wiener “Elle est parfois intolérable pour le Klinische Wochenschrift. L’essai avait patient, une sensation de véritable cuisporté sur huit patients, cinq hommes, son obligeant parfois à interrompre la deux femmes et un enfant. Conclusion séance de diathermie”, note le Dr Jean du Dr Grunbaum : “dans tous les cas, il Roëser. y eut une amélioration des symptômes Dans le service Lian à Tenon, le médeet plusieurs des patients sont capables cin a essayé la méthode diathermique de faire de longues promenades sans s’arrêter”. Bien que le médecin ne donnât point de détails sur la technique utilisée, un jeune médecin français, le Dr Jean Roëser, encouragé par son patron hospitalier, le Dr Camille Lian, à Tenon, déciLe livédo du syndrome da, en 1924, d’essayer une de Sneddon méthode particulière : la diathermie, dont Bordier, dans un ouvrage relativeLe syndrome de Sneddon est caractérisé ment récent, avait présenté par l’association d’un livédo et d’accile principe. BREVES D’ANGIO Quel était-il ? * Chroniqueur médical, ancien chef de la section médicale au journal de TF1, lauréat de l’Académie de médecine. “Portant la chaleur au sein même des tissus, la diathermie a pour but l’échauffement intérieur de l’organisme vivant à l’aide d’un courant de haute fréquence, de basse tension, de grande intensité”. Le courant est acheminé par des électrodes placées sous les pieds et les fesses ou sous le mollet ou sur l’abdomen, “la sensation de chaleur diffusant à partir du lieu d’implantation des élec- Act. Méd. Int. - Angiologie (14) n° 248, décembre 1998 4979 dents vasculaires cérébraux de type ischémique. Il s’agit d’un livédo pathologique étendu, fait de cercles incomplets avec de nombreux branchements. Il précède le plus souvent de plusieurs années la survenue d’accidents ischémiques cérébraux touchant les territoires artériolaires. La prise en charge de ces patients repose principalement sur les antiagrégants plaquettaires et les anticoagulants. D’après A. Tourbah, La Lettre du Neurologue, n°4, vol. II, août 98 : 200-1. Angio-Rétro chez 7 malades hommes et femmes présentant tous les mêmes signes classiques de la claudication intermittente, le plus révélateur étant l’arrêt de la marche après une durée variable, la douleur empêchant le malade de poursuivre son chemin. Dans certains cas, le Dr Roëser accompagnait les patients dans leur promenade, une fois terminée la séance de diathermie, afin d’en vérifier lui-même les effets. Les résultats obtenus furent les suivants : sur les sept malades, il nota deux échecs dont un complet et cinq améliorations “de degré variable”. Comment le médecin appréciait-il la “variabilité” du progrès ? Voici ses observations : étages, le tout sans arrêt, alors qu’avant le traitement, sa trajectoire était d’environ 50 mètres. – Malade n° 5 : il fait un trajet de promenade de 2,5 km environ en une heure quinze et s’arrête huit fois en moyenne, ce qui porte sa trajectoire de 300 à 400 mètres environ. L’explication du médecin est simple : “En application au niveau de la lésion, soit légèrement en aval, soit en amont, la diathermie semble avoir une action focale sur l’indice oscillométrique, sur son amplitude ou sur son apparition ; en application transcardiaque, elle semblerait avoir un pouvoir hypotenseur plus marqué que si l’on fait l’application sur un membre”. Ce “réchauffement des territoires artériels ischémiés, d’une durée optimale de vingt minutes ; semble n’avoir aucune contre-indication”, assure le Dr Roëser. D’autre part, en 1924, les traitements – Malade n° 4 : il ne pouvait faire plus de 100 mètres avant son traitement. Après, il a pu couvrir une distance de 2 km sans arrêt, en suivant un convoi (sic !). – Malade n° 3 : devant nous, il a parcouru 250 mètres puis monté deux médicamenteux de la claudication intermittente n’aboutissent qu’à des échecs – le citrate de soude ne provoque aucun résultat – , l’acte chirurgical est peu employé, la sympathectomie périartérielle de Leriche ne suscite qu’une amélioration transitoire. Aussi, la conclusion du Dr Roëser est-elle sans appel : “Vu ces résultats, on doit préférer la diathermie aux autres traitements médicamenteux et à la sympathectomie qui donne à peu près les mêmes résultats, mais d’une façon plus infidèle, et qui, par contre, en tant que traitement n’offre pas l’innocuité absolue de la diathermie”. Ceci, rappelons-le, a été écrit en 1924. Depuis ... Imprimé en France Differdange S.A. - 95110 Sannois Dépôt légal 4e trimestre 1998 © Septembre 1984 - Médica-Press International S.A. BREVES D’ANGIO Le point sur les ANCA Anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles, les ANCA sont à rechercher devant une suspicion de vascularite. Ils peuvent être très évocateurs d’une maladie de Wegener (cANCA anti PRB) ou d’une polyangéite microscopique (p-ANCA anti MPO), mais peuvent être également présents dans d’autres vascularites. De plus, leur absence n’élimine pas le diagnostic, et ils ne sont pas d’une spécificité absolue : ils peuvent être observés dans d’autres pathologies et chez la personne âgée en l’absence de pathologie. (D’après M.S. Doutre, Dermatologique pratique, n°218-219, sept. 98 : 1-2). Act. Méd. Int. - Angiologie (14) n° 248, décembre 1998 4980