CONGRÈS RÉUNION Interactions médicochirurgicales et pneumologie : la 8e Journée de pathologie thoracique de l’Hôtel-Dieu Paris, 1er avril 2011 C. Lorut* L ors de cette 8e Journée de pathologie thoracique de l’Hôtel-Dieu, les thèmes abordés étaient répartis en 3 sessions : ➤➤ actualités en cancérologie (données épidémiologiques ; les nouvelles techniques opératoires : lobectomies sous thorascopie exclusive, le laser) ; ➤➤ anatomopathologie et biologie moléculaire (marqueurs biologiques et implications thérapeutiques) ; ➤➤ prévention des complications postopératoires (réhabilitation préopératoire et ventilation non invasive [VNI] préventive en postopératoire chez le patient atteint de broncho-pneumopathie chronique obstructive [BPCO]). Actualités en cancérologie Données épidémiologiques récentes sur le cancer bronchopulmonaire (1) D’après une communication de G. Dixsaut, médecin général de santé publique et centre de pneumologie de l’Hôtel-Dieu Le nombre de nouveaux cas de cancer en France est estimé en 2010 à environ 357 500 (203 000 chez l’homme et 154 500 chez la femme). Chez l’homme, le cancer de la prostate reste de loin le plus fréquent avec environ 71 500 nouveaux cas estimés en 2010, suivi par le cancer du poumon (27 000 cas) et les cancers colorectaux (21 000 cas). Chez la femme, les 3 cancers les plus fréquents sont le cancer du sein (52 500 cas), le cancer colorectal (19 000 cas) et le cancer du poumon (10 000 cas). Entre 1980 et 2005, les taux d’incidence des cancers ont augmenté chez l’homme comme chez la femme, respectivement de 1,2 % et de 1,4 % en moyenne par an. Les cancers à l’origine du plus grand nombre de décès chez l’homme sont ceux du poumon, qui causent environ 21 000 décès estimés en 2010, du côlonrectum (9 200 décès) et de la prostate (8 790 décès). Chez la femme, le cancer du sein est au premier rang, avec 11 300 décès estimés en 2010, suivi des cancers du côlon-rectum (8 200 décès) et du poumon (7 700 décès). Les tendances évolutives de l’incidence du cancer du poumon sont différentes selon le sexe. Chez l’homme, l’augmentation de l’incidence observée jusqu’à la fin des années 1990 s’est inversée en 2000. Le taux d’incidence décroît en moyenne annuelle de 0,5 %, diminution à mettre en perspective avec le contexte de réduction de la consommation tabagique. En revanche, chez la femme, l’augmentation de l’incidence est de 5,1 %, tendance en lien avec l’évolution du tabagisme. Plus de 40 % des décès par cancer du poumon surviennent avant l’âge de 65 ans (40 % chez l’homme et 44 % chez la femme). Le risque de décéder d’un cancer avant 75 ans est relativement stable quelle que soit la cohorte de naissance (entre 4 et 5 %) chez l’homme. En revanche, chez la femme, ce risque augmente au fil des générations (0,5 % pour la cohorte née en 1920, contre 1,6 % pour la cohorte née en 1950). Comme pour l’incidence, la mortalité par cancer du poumon est en décroissance (- 1,7 % entre 2000 et 2005) alors qu’elle continue à augmenter chez la femme (+ 4,2 % entre 2000 et 2005). De fortes disparités entre les Régions sont observées chez l’homme, les taux régionaux de mortalité variant entre 37,1 en Midi-Pyrénées et 58 pour 100 000 dans le Nord-Pas-de-Calais. Les régions du Nord-Est sont les plus touchées. L’évolution sur 30 ans va dans le sens d’une diminution des disparités régionales. * Service de pneumologie et réanimation, hôpital de l’Hôtel-Dieu, Paris. La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 | 97 CONGRÈS RÉUNION Interactions médico-chirurgicales et pneumologie : la 8e Journée de pathologie thoracique de l’Hôtel-Dieu Le cancer du poumon est un cancer de mauvais pronostic. Les taux de survie relative à 1 et à 5 ans des patients diagnostiqués entre 1989 et 1997 sont respectivement de 43 % et 14 %. La survie relative à 5 ans est légèrement supérieure chez la femme (18 %) à celle chez l’homme (13 %). On constate un pronostic moins favorable pour les patients de plus de 75 ans (8 %) que pour les patients plus jeunes (20 % chez les 15-45 ans). Aucune amélioration de la survie n’a été notée en France entre 1989-1991 et 1995-1997. Les meilleurs taux de survie sont observés pour les stades précoces. Selon les données américaines de l’étude SEER, la survie relative à 5 ans des patients diagnostiqués de 1999 à 2005 est estimée à 52,6 % pour le stade local contre 3,5 % pour le stade métastatique. Le cancer bronchopulmonaire constitue le quatrième cancer le plus fréquent dans l’Union européenne, avec un total de 288 100 nouveaux cas estimés en 2008, mais il demeure le plus meurtrier avec 252 976 décès en 2008 (soit 20,5 % des décès par cancer). Il existe de fortes disparités entre les pays européens. En France, le taux d’incidence (47,7 cas pour 100 000) est proche de la moyenne de l’Union européenne (47,6) et du taux estimé des États-Unis (49,5). Les taux de mortalité montrent les mêmes écarts. Le taux estimé en France est proche (38,9) de ceux de l’Union européenne (40,3) et des États-Unis (38,1). En France, cette mortalité décroît depuis 1995 à un rythme de 1 % par an, alors que la décroissance aux États-Unis est de 1,9 % par an depuis 1991. Lobectomies pour cancer bronchique par chirurgie thoracique vidéo-assistée ou sous thoracoscopie exclusive (technique, indications et résultats) D’après une communication de P. Magdeleinat et A. Bobbio, service de chirurgie thoracique, HôtelDieu, Paris La lobectomie (LB) associée à un curage ganglionnaire est la résection minimale d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) opérable (recommandations 2007, de la Société francaise de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire [SFCTCV] et de l’American College of Chest Physician [ACCP] (2)). Les LB représentent actuellement 70 % des exérèses pour cancer et s’accompagnent d’une mortalité opératoire moyenne de 3 % et d’une morbidité postopératoire dominée par les complications cardiorespiratoires de 15 % à 47 % selon les séries publiées. La thoracotomie postérolatérale (TPL) est la voie d’abord standard des LB pour cancer. Elle 98 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 s’accompagne d’une morbidité propre à type de douleurs et d’altération de la fonction respiratoire, entraînant un syndrome restrictif indépendamment de l’étendue de l’exérèse réalisée. Le retentissement respiratoire induit par la TPL a conduit plusieurs équipes à développer des thoracotomies d’épargne musculaire (TEM), en réduisant la taille de la thoracotomie ou en réalisant des thoracotomies sans section des muscles de la paroi thoracique. Six essais contrôlés comparant les 2 techniques ont mis en évidence l’absence de bénéfice significatif démontré des TEM par rapport aux TPL, ce qui a conduit au développement de l’abord thoracoscopique pour la réalisation de LB. Deux grands types de technique sont actuellement utilisés : la LB par chirurgie thoracique vidéo-assistée (VATS) [technique mixte combinant une thoracotomie à un abord thoracoscopique], dont l’intérêt est de permettre la réduction maximale de la taille de la thoracotomie, et la LB pratiquée sous thoracoscopie exclusive (TE) [chirurgie purement endoscopique, réalisée à thorax fermé]. Les indications des LB par VATS rapportées dans les grandes études longitudinales prospectives ou rétrospectives unicentriques concernent essentiellement les cancers de stade I (3, 4). Dans toutes ces séries, un curage ou un picking ganglionnaire est réalisé. Les LB par VATS restent une intervention marginale en France (1,9 % selon les bases de données EPITHOR). La faisabilité des LB par VATS varie selon les séries, avec un taux de conversion en thoracotomie allant de 1,8 % à 11,2 %. Les résultats postopératoires montrent une diminution de la douleur postopératoire et, possiblement, un gain en termes de fonction respiratoire (VEMS et CVF) comparativement à la TEM. Les LB par VATS ont une morbidité postopératoire probablement inférieure à la thoracotomie, sans incidence sur la mortalité, et ont des résultats oncologiques équivalents aux lobectomies par thoracotomie. Les séries de LB pour cancer effectuées sous TE sont très rares. Ce sont toutes des séries unicentriques, réalisées par quelques opérateurs entraînés. Elles concernent quasi exclusivement les cancers de stade I. Les séries publiées incluant un nombre significatif de patients (56 à 170) rapportent un taux de conversion en thoracotomie allant de 1 % à 10,7 %. Dans toutes ces séries, le temps opératoire est élevé (216 mn à 249 mn). Les complications postopératoires varient de 6 % à 23 %. La mortalité post­ opératoire varie de 0 % à 3 %. Elles posent certains problèmes spécifiques susceptibles d’entraver leur développement : CONGRÈS RÉUNION ➤➤ les indications carcinologiques des LB sous TE concernent les cancers classés cT1 N0. Cependant, 25 % des nodules cT1 N0 sont de nature bénigne. Il est donc indispensable d’obtenir un diagnostic peropératoire de cancer avant d’effectuer une LB, notamment pour les nodules pulmonaires situés profondément dans le parenchyme ; ➤➤ le temps opératoire d’une LB sous TE est 2 fois plus élevé qu’une lobectomie par TPL indépendamment de l’expérience. Cet allongement de la durée opératoire peut poser des problèmes d’organisation et de coût difficiles à gérer dans les services à forte activité ; ➤➤ la technique endoscopique est d’une technicité élevée. Elle exige une prudence, une précision de dissection et une vision opératoire exsangue pour être réalisée en sécurité. Elle nécessite par ailleurs un appareillage performant, avec une caméra de haute définition ainsi que des instruments endoscopiques adaptés, et la courbe d’apprentissage est longue. Cela explique probablement la diffusion encore confidentielle de cette technique, limitée à certains centres pionniers ; ➤➤ comme toute LB, la dissection hilaire expose à un risque de plaie vasculaire, dont le contrôle rapide peut être difficile à thorax fermé. Les bénéfices théoriques de cette technique requièrent une évaluation spécifique. Laser Nd-YAG en chirurgie thoracique (5) D’après une communication de J.F. Regnard et S. Strano, service de chirurgie thoracique, HôtelDieu, Paris Le laser en chirurgie thoracique est utilisé essentiellement dans la chirurgie des métastases pulmonaires ; cette chirurgie est largement pratiquée et admise dans le cadre d’une stratégie multidisciplinaire. Elle doit être conservatrice (épargne du parenchyme pulmonaire) du fait de la multiplicité fréquente des lésions, de leur caractère parfois bilatéral et du risque de récidive, qui peut conduire à des exérèses itératives. Généralement, ces métastases sont périphériques, sous-pleurales, de petite taille et facilement accessibles à une résection atypique à la pince mécanique (wedge-resection), intervention le plus souvent pratiquée et jugée suffisante dans cette pathologie. Cependant, ces métastases sont parfois plus profondes, difficiles d’accès, et nécessitent soit une résection atypique très large (voire une segmentectomie ou une LB), qui ampute de façon importante la fonction respiratoire, surtout s’il existe des métastases associées à réséquer, soit une métastasectomie par pneumotomie, mais elle entraîne des problèmes d’aérostase et/ou d’hémostase, et de risque d’effraction tumorale. Le laser, du fait de la qualité de son aérostase et de son hémostase, semble être une alternative intéressante. Les lasers de première génération ne nous avaient pas convaincus alors qu’ils ont été “adoptés” par la majorité des services de chirurgie thoracique en Allemagne, pays où s’est développée cette technologie. Les lasers de “nouvelle génération” semblent beaucoup plus prometteurs. Nous avons pu opérer 15 patients ayant des métastases pulmonaires par laser de “nouvelle génération” : dans 9 cas, il s’agissait de métastases profondes et, dans 6 cas, de métastases multiples très nombreuses. En ce qui concerne les lésions profondes, 2 patients avaient des lésions uniques et les 7 autres, des lésions multiples (3 à 5 métastases, dont 1 à 3 profondes). Quant aux lésions multiples très nombreuses, 10 à 50 méta­stases ont été réséquées. Les suites opératoires ont été simples dans l’ensemble. Aucun patient n’a présenté de bullage prolongé. Le suivi carcinologique n’est que de 9 à 15 mois. Deux patients ont récidivé mais en dehors des zones de métastasectomies préalables. Cette étude préliminaire nous a montré : ➤➤ la bonne qualité d’hémostase et d’aérostase du laser ; ➤➤ une meilleure préservation du parenchyme sousjacent par rapport à la technique classique de wedgeresection (une cinquantaine de métastasectomies n’étant notamment pas réalisables par la technique classique) ; ➤➤ la nécessité d’un apprentissage par le praticien tant pour le réglage de la puissance de la machine que pour bien s’exposer ; ➤➤ une plus grande difficulté à déterminer les marges de résection de la métastasectomie en peropératoire comme lors de l’examen histologique définitif dès que la métastase est profonde et volumineuse, car le parenchyme sain adjacent “lasérisé” se rétracte sur la métastase ; ➤➤ des images résiduelles postopératoires peut-être un peu plus marquées qu’après une wedge-resection classique, mais cette technique a surtout été utilisée dans les cas les plus défavorables. Les résultats publiés dans la littérature témoignent de la fiabilité de cette technique tant sur le plan des suites opératoires que sur celui du résultat carcinologique. Les réinterventions pourraient se révéler plus faciles dans la mesure où le maximum d’adhérences pariétales siège souvent au niveau des zones d’agra- Abonnezvous en ligne ! Bulletin d’abonnement disponible page 111 www.edimark.fr La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 | 99 CONGRÈS RÉUNION Interactions médico-chirurgicales et pneumologie : la 8e Journée de pathologie thoracique de l’Hôtel-Dieu fage. Par ailleurs, cette technique permet manifestement de réaliser des économies significatives. Anatomopathologie et biologie moléculaire Marqueurs biologiques du cancer bronchopulmonaire D’après une communication de A. Lupo, M.C. Charpentier, T. Molina, D. Damotte, service d’anatomie et cytologie pathologique, Hôtel-Dieu, Paris Selon la classification OMS, les carcinomes bronchopulmonaires se divisent en 2 groupes : les CBNPC (80 %) et les cancers bronchiques à petites cellules (CBPC) [20 %]. Ces 2 groupes de cancers se différencient par leurs caractéristiques clinique, thérapeutique et moléculaire. Les CBNPC regroupent différents sous-types de carcinomes, parmi lesquels les plus fréquents sont les carcinomes épidermoïdes (35 %), les adénocarcinomes (35 %) et les carcinomes à grandes cellules (10 %). Les marqueurs moléculaires des CBNPC que nous détaillerons sont les mieux documentés dans la littérature du fait de leur intérêt thérapeutique. Ces marqueurs moléculaires font partie des voies de signalisation cellulaire permettant aux cellules tumorales de survivre, de proliférer et d’échapper à l’apoptose. EGF EGFR Grb2 PI3K AKT SOS Shc RAS C-Src RAF p p STAT3 Tyr 705 Bad Scr 727 Gènes cibles SURVIE Figure 1. Voie de signalisation de l’EGFR. 100 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 MEK1 ERK MAPK ◆◆ La voie de l’EGF La famille des récepteurs ERBB est une famille de récepteurs membranaires à activité tyrosine kinase, constituée de 4 membres : ERBB1 (ou EGFR), ERBB2 (ou HER2), ERBB3 (ou HER3) et ERBB4 (ou HER4). En présence d’un ligand, le récepteur se “dimérise” puis “s’autophosphorile”, permettant son activation. Le récepteur peut ainsi induire l’activation d’une cascade de signalisation aboutissant à la stimulation de la croissance cellulaire et à l’inhibition de l’apoptose. Trois grandes voies de signalisation participent à la transduction du signal de l’EGF (figure 1) : la voie PI3K/AKT, qui inhibe le gène suppresseur de tumeur TP53 ; la voie MAP kinase, qui fait intervenir la cascade RAS-RAFMEK-ERK ; la voie STAT, qui permet la transcription de gènes impliqués dans la prolifération et la survie cellulaires. Dans les CBNPC, l’activité d’EGFR est fréquemment altérée soit par une surexpression de la protéine EGFR, soit du fait de la présence de mutations du gène EGFR. Deux types de mutations représentent 90 % de l’ensemble des mutations décrites : une délétion dans l’exon 19 (p.del(746-750)) et une substitution dans l’exon 21 (p.L858R). Les autres mutations concernent les exons adjacents (18 et 20), codant également pour le domaine tyrosine kinase. Ces mutations sont le plus fréquemment retrouvées chez les patients non fumeurs, de sexe féminin, d’origine asiatique, et chez les patients porteurs d’adénocarcinomes. Ces patients ont plus de 50 % de probabilités de présenter une mutation de l’EGFR et plus de 80 % de chances de répondre aux inhibiteurs des tyrosines kinases (ITK) anti-EGFR : erlotinib (Tarceva®) et géfitinib (Iressa®). En fait, la délétion de l’exon 19 semble plus sensible aux ITK et donc plus favorable que la mutation de l’exon 21. La mutation T790M de l’exon 20 induit une résistance aux anti-EGFR. Cette mutation pourrait être présente initialement dans un clone minoritaire de cellules tumorales qui serait sélectionné, à l’origine d’une résistance secondaire au traitement par anti-EGFR. ◆◆ La voie RAS/RAF Elle se situe en aval du récepteur à l’EGF. Des mutations activatrices de RAS ont été retrouvées dans 10 à 15 % des CBNPC. Les mutations de RAS sont plus fréquentes dans les adénocarcinomes et les carcinomes bronchiques à grandes cellules. Elles sont retrouvées exclusivement chez des patients fumeurs. Ces mutations seraient associées à un mauvais pronostic et à une résistance aux anti-EGFR . PROLIFÉRATION ◆◆ La protéine de fusion EML4-ALK Cette anomalie est retrouvée dans environ 7 % des CBNPC. Elle correspond à une fusion entre EML4 47e Congrès américain en cancérologie Chicago, 3-7 juin 2011 (Echinoderm Microtubule associated protein Like 4) et le gène codant pour la portion intracellulaire du récepteur tyrosine kinase ALK (Anaplastic Lymphoma Kinase). Cette altération est plus fréquente chez les sujets jeunes, non fumeurs, porteurs d’un adénocarcinome, en particulier le sous-type “bague à chaton”. La présence de cette protéine de fusion est un marqueur de résistance aux anti-EGFR. Un inhibiteur d’ALK, le crizotinib, a montré une grande efficacité chez les patients présentant cette altération. ◆◆ Le récepteur à l’hepatocyte growth factor (HGFR ou c-MET) Un certain nombre de patients traités par les antiEGFR deviendraient secondairement résistants à ce traitement. Il a été démontré qu’une activation de la voie MET, par amplification du gène ou par liaison avec son ligand HGF, était impliquée dans ces résistances secondaires. ◆◆ L'ERCC1 ERCC1 (Excision Repair Cross-Complementing group 1) est une protéine impliquée dans la réparation des lésions de l’ADN, y compris celles engendrées par les sels de platine. Une tumeur n’exprimant pas ERCC1 est donc plus sensible à ce traitement, ce qui suggère que ce marqueur a une valeur thérapeutique. Chez les patients n’ayant pas reçu de sels de platine et porteurs d’une tumeur exprimant ERCC1, on observe une meilleure survie, ce qui donne à penser que ce marqueur a également une valeur pronostique. La mise en évidence d’altérations moléculaires dans les cellules cancéreuses issues de cancers du poumon a permis d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques, puis de développer des thérapies ciblées contre celles-ci. Dans ce contexte, l’Institut national du cancer (INCa) a mis en place un programme spécifique dès 2006 pour soutenir le développement de plateformes hospitalières de génétique moléculaire. Impact des données histologiques et biologiques sur le traitement des cancers bronchiques (5, 6) D’après une communication de J. Tredaniel, C. Durand, L. Staudacher, J.L. Jagot, C. Beuzeulin, S. Salmeron, service de pneumologie, hôpital Saint-Joseph, université Paris-Descartes Pendant des décennies, le traitement du cancer bronchique était fondé sur une dichotomie très simple, séparant les CBPC du groupe des CBNPC. Les CBPC étaient traités par l’association du cisplatine et de l’éto- e -journal en direct > VERSION WEB + iPhone www.edimark.fr/ejournaux/chicago/2011/ Recevez, chaque jour, les temps forts du congrès “ Attention : ceci est un compte-rendu de congrès dont l’objectif est de fournir des informations sur l’état actuel de la recherche ; ainsi, les données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités françaises et ne doivent donc pas être mises en pratique.” “Ces informations sont sous la seule responsabilité des auteurs et du directeur de la publication qui sont garants de l’objectivité de cette publication.” Site réservé aux professionnels de la santé Avec le soutien institutionnel de La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 | 101 CONGRÈS RÉUNION Interactions médico-chirurgicales et pneumologie : la 8e Journée de pathologie thoracique de l’Hôtel-Dieu poside, tandis qu’aucune différence n’était faite dans les prises en charge thérapeutique des différents types de CBNPC. Plus encore, la règle a longtemps consisté à donner un doublet associant un sel de platine, préférentiellement le cisplatine plutôt que le carboplatine, à l’un des médicaments choisis parmi la vinorelbine, la gemcitabine, le docétaxel ou le paclitaxel. En effet, au terme de plusieurs essais thérapeutiques de phase III, l’on n’était toujours pas en mesure de dégager une combinaison qui soit supérieure aux autres. L’introduction récente de nouveaux médicaments, ainsi que l’apport de la biologie nous conduisent à espérer que nous parviendrons à mieux sélectionner les médicaments en fonction des caractéristiques de la tumeur. Un premier pas, en chimiothérapie conventionnelle, a peut-être été franchi lorsqu’il a été montré que le pémétrexed serait plus efficace quand il est utilisé pour traiter les adénocarcinomes tandis que la gemcitabine devrait être orientée vers le traitement des cancers épidermoïdes. Toutefois, des considérations statistiques sur l’interprétation de ces résultats font que ceux-ci sont encore matière à discussion. Le bévacizumab, anticorps monoclonal dirigé contre le facteur de croissance vasculaire (VEGF), a montré dès Risque cardiaque* positif Diagnostic ECG de stress Échocardiographie Scanner de perfusion Angiographie négatif négatif positif Oui Traitement médical chirurgical Non Cœur Anamnèse ECG Poumons VEMS DLCO Tous les 2 > 80 % L’un < 80 % < 40 % ou < 10 ml/kg/mn Test de capacité cardio-pulmonaire Pic VO2 > 75 % ou > 20 ml/kg/mn 40-75 % et 10-20 ml/kg/mn Tous les 2 < 40 % < 35 % ou < 10 ml/kg/mn VEMSppo DLCOppo Prévention des complications respiratoires postopératoires L’un > 40 % Pic VO2ppo Stratégies de réduction des risques opératoires en chirurgie thoracique > 35 % et > 10 ml/kg/mn RISQUE MAJEUR RÉSECTION PNEUMONECTOMIE * Coronaropathie (infarctus, angor) ; antécédent d’insuffisance cardiaque ; ex-accident vasculaire cérébral ; diabète insulino-requérant ; dysfonction rénale (créatininémie > 180 mm/l). Figure 2. Bilan d’évaluation préopératoire. 102 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 son étude en phase II une efficacité potentielle dans ce contexte, mais aussi une toxicité importante sous la forme d’hémoptysies survenant préférentiellement sur les tumeurs épidermoïdes. Il a donc été ultérieurement développé et a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) réservée aux tumeurs non épidermoïdes. À la même époque sont apparus les premiers inhibiteurs du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGF-R), erlotinib et géfitinib. Les premiers essais cliniques ont rapidement montré que ces médicaments sont préférentiellement actifs sur les adénocarcinomes, et notamment les carcinomes bronchiolo-alvéolaires (7). La découverte de mutations activatrices de la partie intracellulaire du récepteur permet désormais de sélectionner les 10 à 15 % de patients caucasiens susceptibles de répondre au traitement. La recherche de ces mutations est aujourd’hui devenue de pratique courante. Plus récemment encore, la mise en évidence d’une fraction de tumeurs portant un réarrangement des gènes ALK et EML4 a permis d’isoler un nouveau sousgroupe de patients susceptibles de bénéficier d’un traitement par un inhibiteur spécifique de ce réarrangement, sous-groupe de patients dont les données cliniques préliminaires semblent très prometteuses. L’analyse des propriétés de réparation de la tumeur peut également servir à sélectionner les traitements, comme cela a été montré avec l’enzyme de réparation de l’ADN, ERCC1. Ainsi, petit à petit, nous voyons nos stratégies s’affiner et, parallèlement, le pronostic des patients s’améliorer. Rappelons que les premières études des années 1980 ont montré que les patients métastatiques ne recevant pas de traitement spécifique avaient une médiane de survie de 4,5 mois ! La médiane de survie des patients traités dans les essais récents dépasse désormais régulièrement 12 mois et des durées de survie prolongées sont observées. D’après une communication de M. Licker, service d’anesthésiologie, hôpitaux universitaires de Genève, Suisse Les résections pulmonaires représentent des procédures de niveau de stress “intermédiaire à majeur” selon l’étendue de la résection et de la voie CONGRÈS RÉUNION d’abord chirurgicale. Le profil des patients opérés s’est modifié au cours de ces dernières décennies : patients plus âgés (âge médian de 63 ans), proportion croissante de femmes (35 à 40 %) et incidences plus élevées de comorbidités cardiopulmonaires. Comparée à d’autres types de procédure, la chirurgie thoracique est grevée d’un taux élevé de mortalité périopératoire (2 à 12 %) et s’accompagne d’une incidence de 20 à 40 % de complications non fatales (arythmies, atélectasies, pneumopathies, etc). ◆◆ Prédiction du risque de complications, bilan préopératoire et moyens de prévention La connaissance des facteurs de risque de complications est cruciale pour la décision du type de traitement à proposer au patient. Des analyses multivariées des registres européens et français de chirurgie thoracique ont permis d’identifier 6 facteurs de risque de mortalité périopératoire : l’âge avancé, le sexe masculin, le score ASA ≥ 3, une dyspnée significative (score ≥ 5/10 sur l’échelle de Borg), des performances fonctionnelles amoindries ou une perte de poids importante (> 10 %) ainsi qu’une résection pulmonaire étendue. Après l’évaluation de l’extension carcinologique, le bilan préopératoire doit exclure la présence d’une pathologie cardiaque majeure (8) et s’assurer que la fonction pulmonaire postrésection reste compatible avec une qualité de vie satisfaisante (figure 2). L’index de risque cardiaque (Revised Cardiac Risk Index [RCRI]) comporte 6 critères : la présence d’une maladie coronarienne, d’un diabète sucré, d’une dysfonction rénale (créatininémie > 180 mm/l), des antécédents d’insuffisance cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral et la réalisation d’une procédure chirurgicale majeure. L’utilisation de ce RCRI peut justifier la prescription d’examens cardiologiques pour documenter une maladie coronarienne, une insuffisance cardiaque ou une dysfonction valvulaire. Dans le bilan fonctionnel préopératoire, 3 dimensions de la fonction pulmonaire seront explorées : la mécanique respiratoire, les échanges gazeux et les performances aérobiques à l’effort. Des valeurs de DLCOppo ou VEMSppo inférieures à 30-40 % sont hautement prédictives des complications respiratoires postopératoires et d’une qualité de vie diminuée à moyen terme. L’évaluation de l’état fonctionnel recourt soit aux simples tests de marche ou de montée d’escaliers, soit au test complet de la capacité cardiopulmonaire (CPT) qui mesure directement la consommation d’oxygène lors d’un effort maximal (VO2max ou pic VO2) et qui résulte des interactions entre les fonctions respiratoire, circulatoire et neuromusculaire. Les patients ayant des valeurs de VO2max supérieures à 20 ml/kg/mn (ou capables de monter plus de 5 étages, soit plus de 22 m de dénivellation) présentent un faible risque de complications cardiopulmonaires périopératoires (< 5 %). En revanche, les risques cardiopulmonaires s’avèrent élevés, voire rédhibitoires, chez les patients ayant des valeurs de pic VO2 inférieures à 10-12 ml/kg/­mn. Pour les valeurs intermédiaires de VO2max (10 à 20 ml/kg/mn), le risque de complications cardiopulmonaires est fortement influencé par l’étendue de la résection pulmonaire. Une réduction de la mortalité périopératoire (20 à 40 %) et une prolongation de la survie ont été démontrées si les patients cancéreux étaient opérés par des chirurgiens formés en chirurgie thoracique, dans des centres hospitaliers ayant un recrutement suffisant en procédures complexes et dotés d’infrastructures adéquates, où, notamment, des soins Tableau. Stratégies de réduction des risques opératoires en chirurgie thoracique. Moyens Organisation • Préopératoire • Intraopératoire Recommandation Structure hospitalière : - Spécialisation des équipes médico-soignantes - Volume opératoire - Réanimation, soins continus 24 h/24 Stratification des risques cardiovasculaires, pulmonaires - “Revised Cardiac Risk Index“ (6 items) - Facteurs de risque respiratoires - Tolérance à l’effort (MET, VO2max) • Optimisation pharmacologique (bêtabloquants, IECA ou AR-AII, statine, antiplaquettaires) • Arrêt du tabac • Arrêt de l’alcool • Nutrition (si déficit) Antibioprophylaxie (lavage des mains) Bloc neuraxial pour l’analgésie • Ventilation mécanique (VT : 4-6 ml/kg, PEP : 4-8, recrutement) • Remplissage liquidien restrictif ou optimisé selon moniteur • Réchauffement corporel (normothermie) • Monitorage de la curarisation (et agent neuromusculaire de courte durée d’action) • Contrôle de la glycémie • Utilisation sélective (limitée dans le temps) de sondes (naso-gastrique, urinaire) et de cathéters (veineux central, artériel) • Protocole pour la transfusion sanguine • Approche chirurgicale mini-invasive (minithoracotomie, VATS) • • Postopératoire Thromboprophylaxie Bloc neuraxial pour l’analgésie • Thérapie ventilatoire de réexpansion (VNI, CPAP, recrutement) • Remplissage liquidien restrictif • • IB IB IIB IB IIA IB IB IIB IIC IIA IA IIB IIB IIA IIB IIB IIB IIB IIB IIB IA IB IIB IIB MET : Metabolic EquivalenT ; IECA : inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine II ; ARAII : antagoniste des récepteurs de l’angiotensine ; PEP : pression expiratoire positive ; VATS : chirurgie thoracique vidéo-assistée ; VNI : ventilation non invasive ; CPAP : Continuous Positive Airway Pressure. La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 | 103 CONGRÈS RÉUNION Interactions médico-chirurgicales et pneumologie : la 8e Journée de pathologie thoracique de l’Hôtel-Dieu intensifs ou des soins intermédiaires sont pratiqués. Pendant les phases per- et postopératoires, des techniques de ventilation, d’anesthésie et d’analgésie ont été validées (tableau, p. 103). ◆◆ Réentraînement à l’effort Le réentraînement à l’effort est une activité physique planifiée, structurée et répétée, dont le but est d’améliorer les capacités physiques d’un individu sédentaire ou présentant une pathologie cardiovasculaire ou pulmonaire. Au long cours, le réentraînement à l’effort réalisé sur des périodes d’au moins 3 mois (9) induit des effets favorables chez les patients broncho-emphysémateux (sur la dyspnée, la fatigue, la meilleure sensation d’autocontrôle), les insuffisants cardiaques (réduction du risque relatif [RR] de mortalité de 35 %), les patients coronariens (RR de réinfarcissement, mortalité) et les sujets ayant des facteurs de risque cardiovasculaire (mortalité). Des études préliminaires incluant de petits nombres de cas rapportent qu’un programme d’entraînement supervisé (de 2 à 4 semaines, à raison de 3 séances par semaine) réalisé avant une intervention chirurgicale peut induire une augmentation de la VO2 max et du seuil d’anaérobiose et une tendance à la baisse de certains marqueurs inflammatoires. L’optimisation préopératoire de la condition physique, en particulier cardiopulmonaire, est impérative chez les patients jugés à haut risque. Bien que des études préliminaires indiquent que la capacité aérobique peut être augmentée lors de courtes périodes de réentraînement (de type “interval training”), nous attendons les résultats d’essais randomisés incluant un grand nombre de patients. Intérêt de la ventilation non invasive systématique en postopératoire immédiat d’une résection pulmonaire pour prévenir les complications pulmonaires chez les patients atteints de BPCO (essai POPVNI) : résultats préliminaires D’après une communication de C. Lorut, service de réanimation et pneumologie, Hôtel-Dieu, Paris Les complications respiratoires après chirurgie d’exérèse pulmonaire sont les plus fréquentes et constituent une cause non négligeable de mortalité. L’utilisation de la VNI dans les décompensations respiratoires aiguës est maintenant reconnue. L’utilisation “préventive” de la VNI en l’absence d’insuffisance respiratoire aiguë (IRA) et/ 104 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 ou d’hypercapnie peut également se justifier par les bénéfices physiologiques attendus en période postopératoire de chirurgie pulmonaire. L’objectif de notre étude est donc d’évaluer l’efficacité de la VNI en postopératoire immédiat dans les BPCO modérées à sévères pour la prévention des complications pulmonaires. Il s’agit d’une étude prospective multicentrique randomisée selon un schéma parallèle en ouvert : 360 patients porteurs d’une BPCO modérée à sévère hospitalisés en chirurgie thoracique pour résection pulmonaire ont été inclus. Ils étaient randomisés en 2 groupes, l’un traité par VNI, l’autre sans VNI (groupe contrôle) pendant les 2 premiers jours postopératoires. L’objectif principal était de diminuer l’incidence des événements aigus respiratoires (EAR) définis par au moins 2 des éléments suivants : FR > 30/mn, PaO2/FiO2 > 200 mmHg, la PaCO 2 augmentant de plus de 10 mmHg par rapport à la capnie postopératoire ou l’apparition d’une image radiologique. Les objectifs secondaires sont l’incidence des complications respiratoires, le recours à la VNI, le recours à la ventilation invasive, la mortalité et la durée d’hospitalisation. Entre juin 2008 et octobre 2010, 351 patients, 277 hommes (79 %) et 74 femmes (21 %) ont été inclus dans 6 centres. L’âge moyen était de 62 ± 9 ans. Le VEMS moyen préopératoire était de 1 820 ml ± 535 ml (62 ± 11 %). Le nombre de patients porteurs d’une BPCO de stade II, III ou IV s’élevait respectivement à 295 (83,4 %), 44 (12,5 %) et 4 (1,1 %). Il n’y avait pas de différence significative quant aux caractéristiques à l’inclusion entre le groupe VNI (n = 174) et le groupe contrôle (n = 177). La tolérance de la VNI a été bonne. Le nombre d’EAR dans la population générale est de 25,5%. Il n’y a pas de différence significative en termes d’incidence des EAR entre le groupe VNI (n = 10, soit 22,5 %) et le groupe contrôle (n = 50, soit 28,5 % ; p = 0,19). Il n’y a également pas de différence significative entre les 2 groupes en termes de mortalité (groupe VNI : n = 4, soit 2,3 %, contre n = 8,4, soit 6 %, dans le groupe contrôle ; p = 0,232), de durée d’hospitalisation (groupe VNI : 16 ± 12 jours contre 16 ± 13 jours dans le groupe contrôle ; p = 0,9) ou de recours à la ventilation invasive (groupe VNI : 6, 2 % contre 8,5 % dans le groupe contrôle ; p = 0,42). En revanche, le recours secondaire à la VNI a été significativement plus fréquent dans le groupe contrôle (23,4 % contre 13,5 % dans le groupe VNI). Des études de stratification et de sous-groupes sont en cours d’analyse. ■ CONGRÈS RÉUNION Remerciements. Nous remercions à nouveau le comité d’organisation (Antoine Achkar, Gérard Huchon, Antoine Rabbat, Jean-François Régnard, Nicolas Roche) et les partenaires de l’industrie pharmaceutique pour cette 8e Journée de pathologie thoracique de l’Hôtel-Dieu. Références bibliographiques 1. Colonna M, Danzon A, Delafosse P et al. Cancer prevalence in France: time trend, situation in 2002 and extrapolation to 2012 Network of French Cancer Registries (FRANCIM). Eur J Cancer 2008;44(1):115-22. 2. Sociétéfrancaise de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire. Bonnes pratiques chirurgicales dans le traitement du cancer bronchique primitif non à petites cellules. J Chir Thorac Cardiovasc 2007;11:132-80. 3. Gossot D, Girard P, Raynaud C et al. Résections pulmonaires majeures par voie totalement endoscopique pour carcinome bronchique de stade I : résultats initiaux. Rev Mal Respir 2009;26:961-70. 4. Yan TD, Black D, Bannon PG, McCaughan BC. 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Pe y t re m a n n - B r i d ev a u x I , S t a e g e r P, B r i d e vaux PO et al. Effectiveness of chronic obstructive pulmonary disease-management programs: systematic review and meta-analysis . Am J Med 2008;121:433-43. Agenda Cours intensifs de TDM multicoupe du thorax Lille, 15-17 septembre 2011 et 8-10 décembre 2011. Organisation : Pr M. Rémy-Jardin, Pr J. Rémy et Dr J.B. Faivre. Programme : Savoir interpréter une radiographie thoracique ; Scanner thoracique : quelles techniques d’acquisition pour quelles maladies ? ; Modulation des doses d’irradiation : selon la machine, le patient et sa maladie ; Sémiologie TDM en pathologie thoracique quotidienne ; Cœur et coronaires en pathologie thoracique. Renseignements : secrétariat du service de radiologie, hôpital Calmette, boulevard du Pr Pr-Jules-Leclercq, 59037 Lille Cedex. Tél. : 03 20 44 43 11. Fax : 03 20 44 47 20. E-mail : [email protected] La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 3 - mai-juin 2011 | 105