Autres spécialités MANIFESTATIONS SECONDAIRES DU SILDÉNAFIL (VIAGRA®) Outre son effet sur le corps caverneux (est-il besoin de le décrire ?), le sildénafil (Viagra®) est pourvu d’un effet vasodilatateur, source de céphalées et de flush, et d’une action inhibitrice sur la motricité intestinale, source de dyspepsie. Ce produit qui, il est important de le rappeler, est formellement contre-indiqué en coprescription avec les dérivés nitrés (risque d’hypotension sévère), induit par ailleurs parfois des troubles visuels (vision floue ou colorée), des myalgies et une sensation de nez bouché. Plusieurs décès, en général d’origine coronarienne, ont, en outre, été signalés après utilisation de sildénafil. Reste à savoir si ces derniers sont imputables à la vasodilatation qu’il induit... ou à l’exercice physique intense inhabituel qu’il autorise ! N. Moore et coll. Sildénafil (Viagra®) : pharmacologie, effet primaire, effets secondaires. La Lettre du Pharmacologue 1999 ; 3 (13) : 60-5. HYPERTROPHIE PROSTATIQUE : REVUE DE L’ARSENAL THÉRAPEUTIQUE Le traitement des patients souffrant d’une hypertrophie bénigne de la prostate source de troubles mictionnels repose essentiellement à l’heure actuelle sur les inhibiteurs α1-adrénergiques (alfuzosine, prazosine, tamsulosine, térazosine) et le finastéride (inhibiteur de la 5αréductase). Comparativement aux inhibiteurs α1-adrénergiques, le finastéride se révèle pourvu d’une efficacité comparable, dès lors que la prostate est d’un volume important (plus de 40 g), mais présente l’inconvénient d’un plus long délai d’action. En termes de tolérance, le finastéride a l’avantage d’induire moins d’effets indésirables d’ordre cardiovasculaire (hypotension orthostatique) mais a l’inconvénient d’induire plus d’effets indésirables d’ordre sexuel et de diminuer le taux sérique des PSA (prudence !). À noter qu’il n’y a pas lieu d’associer le finastéride à un inhibiteur α1-adrénergique dans la mesure où une telle combinaison n’offre apparemment aucun bénéfice supplémentaire. P. Jolliet. Les médicaments de l’hypertrophie bénigne de la prostate. La Lettre du Pharmacologue 1999 ; 1 (13) : 18-22 et 2 (13) : 28-30. Quelques brèves... ❏ Éteignez la lumière ! ❏ Acné : quelle cycline prescrire ? ❏ Douleurs et antidépresseurs Une récente étude publiée dans Nature* suggère que l’absence d’obscurité périodique (pendant la nuit) durant la petite enfance est un facteur favorisant le développement d’une myopie. À cette question, on peut répondre simplement et avec précision (ce qui est loin d’être toujours le cas en médecine !) : la doxycycline. Cette cycline de seconde génération se révèle en effet tout aussi efficace... mais dotée d’un meilleur profil de tolérance, que les cyclines de première génération et la minocycline. Dans le traitement des syndromes douloureux chroniques (notamment des douleurs neuropathiques), les antidépresseurs imipraminiques se révèlent plus efficaces que les inhibiteurs de recapture de la sérotonine. Rappelons qu’à l’heure actuelle seules l’amitriptyline et l’imipramine possèdent une AMM dans ce domaine (“algies rebelles”). * G.E. Quinn et coll. Myopia and ambient lighting at night. Nature 1999 ; 399 : 113-4. V. Biousse. Myopie et lumière ambiante pendant la nuit. La Lettre du Neurologue 1999 ; 4 (III) : 264. Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000 M. Biour, N. Brion. Le rapport bénéfices/risques des cyclines dans l’acné : analyse de 27 années de publications dans la littérature internationale. La Lettre du Pharmacologue 1999 ; 6 (13) : 140-7. D. Ardid et coll. Antidépresseurs et douleur. La Lettre du Pharmacologue 1999 ; 8 (13) : 191-5. 41