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Rythmes biologiques
IP Coordonnée par E. Bacon, Inserm et clinique psychiatrique, Strasbourg.
interactions entre l’horloge
interne et un nouvel
antidépresseur potentiel
■
Milan (Italie)
REVUE
de presse
D
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es modifications du cycle veillesommeil et de la périodicité des
rythmes circadiens sont susceptibles
d’affecter l’humeur de façon marquée.
On sait notamment que les troubles
du sommeil et les troubles de l’humeur comme la dépression sont
interreliés, et que l’insomnie avec
réveil précoce est une caractéristique
récurrente des individus dépressifs.
Par ailleurs, certaines manipulations
du cycle veille-sommeil ont démontré
une certaine efficacité dans le traitement de la dépression. Dans cette
perspective, la désynchronisation
des rythmes biologiques peut donc
être considérée comme causale. Les
rythmes circadiens des mammifères
sont régulés par une horloge biologique interne, localisée dans le noyau
hypothalamique suprachiasmatique.
Son activité est régulée par la lumière
et par des modulateurs non photiques. Le neurotransmetteur principal
impliqué est la sérotonine. L’agomélatine est un antidépresseur qui possède
un mécanisme d’action tout à fait
nouveau. En effet, ce dernier n’est pas
fondé sur les mécanismes classiques,
comme l’inhibition de la recapture
ou le métabolisme de la monoamine.
Un article récent résume les données
précliniques disponibles sur les effets
de cette molécule. L’activité antidépressive de l’agomélatine reposerait
sur son action agoniste sur les récepteurs mélatoninergiques MT1 et MT2,
et sur une activité antagoniste sur les
récepteurs 5-HT2C. On a observé que,
chez l’animal, cette molécule augmentait les taux de noradrénaline et de
dopamine (mais non de sérotonine)
dans le cortex frontal, qu’elle resynchronisait le cycle veille-sommeil
dans des modèles de perturbation des
rythmes circadiens, et qu’elle présentait un effet antidépresseur évident
sur plusieurs modèles animaux de
dépression.
E.B.
> Racagni G, Riva MA, Popoli M. The interaction
between the internal clock and antidepressant
efficacy. Int Clin Psychopharmacol 2007;22:
S9-S14.
Pour en savoir plus sur l’avancement
du protocole clinique, voir le site de
Novartis (produit AGO178) :
http://cws.huginonline.com/
N/134323/PR/200611/1090332_5_
2.html
La Lettre du Psychiatre - Vol. IV - n° 1 - janvier-février 2008
une thérapie par l’obscurité
avec des verres teintés
pour le trouble bipolaire
■
Corvallis (États-Unis)
N
ous, les humains, avons souvent
des comportements un peu
désinvoltes vis-à-vis de notre environnement, avec, parfois, des conséquences significatives sur la santé.
Ainsi, l’utilisation de la lumière
électrique pendant les heures où,
normalement, règne l’obscurité peut
avoir certaines conséquences sur
les personnes souffrant de troubles
chroniques de l’humeur. J. Phelps
présente les découvertes récentes
sur les photorécepteurs chez les
humains, et les résultats préliminaires
d’études prometteuses utilisant l’obscurité comme traitement du trouble
bipolaire. En effet, la thérapie par la
lumière a démontré son efficacité
comme antidépresseur chez certains
patients. Mais, plus récemment, la
thérapie par l’obscurité, dans laquelle
l’obscurité complète est utilisée
comme stabilisateur de l’humeur
dans le trouble bipolaire, a également révélé une certaine efficacité
dans plusieurs études préliminaires
publiées depuis la fin des années 1990.
Cependant, il est difficile d’assurer
au quotidien l’obscurité complète de
18 h jusqu’à 8 h le lendemain matin,
comme cela était fait dans la plupart
de ces études. Et un tel impératif est
également difficile à accepter par
les patients. Toutefois, des résultats
récents sur la physiologie des rythmes
circadiens humains semblent montrer
qu’une obscurité “virtuelle” peut être
obtenue en bloquant les longueurs
d’ondes bleues de la lumière. Il a
déjà été observé que des verres teintés
ambrés, qui bloquent la transmission
de ces longueurs d’onde, préservent les
taux nocturnes de mélatonine dans un
La Lettre du Psychiatre - Vol. IV - n° 1 - janvier-février 2008
actualités sciences
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environnement lumineux qui, sinon,
supprime complètement la production de cette hormone. Une étude
de cas préliminaire a montré que la
latence d’endormissement de certains
patients bipolaires a pu être réduite
par l’utilisation de tels verres. Toutefois, les travaux originaux ne sont pas
encore publiés, et l’absence de condition contrôle ainsi que la potentialité
d’un effet placebo robuste imposent de
considérer ces résultats avec précaution. Des protocoles randomisés sont
indispensables pour confirmer ou
infirmer la possibilité d’un effet direct
sur les rythmes circadiens de la simple
utilisation de verres teintés de couleur
ambre. Pourtant, aux États-Unis, vous
pouvez déjà vous procurer ce type de
lunettes pour environ 80 dollars…
E.B.
> Phelps J. Dark therapy for bipolar disorder
using amber lenses for blue light blockade. Med
Hypotheses 2008;70:224-9.
Voir aussi : www.lowbluelight.com
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