Mots RCH – Corticothérapie La ciclosporine i.v. clés – Ciclosporine. en monothérapie ✎ Gastroenterology 2001 ; 120 : 1323-9. est au moins aussi efficace que la corticothérapie i.v. dans Dysplasie sur EBO : la poussée sévère de RCH qui surveiller ? L e traitement de la poussée sévère de RCH fait appel à la corticothérapie i.v. et, en cas d’échec, à la ciclosporine i.v. et/ou à la chirurgie. L’équipe de Rutgeerts a comparé l’efficacité de la corticothérapie i.v. (méthylprednisolone 40 mg/j) à la ciclosporine i.v. 4 mg/kg/j en monothérapie chez 29 patients ayant une poussée sévère de RCH. Neuf patients sur 14 (64 %) dans le groupe ciclosporine et 8 patients sur 15 (53 %) dans le groupe corticoïdes ont eu une réponse clinique et endoscopique à J8. Cinq patients non répondeurs opérés (2 dans le groupe ciclosporine et 3 dans le groupe corticoïdes). Les 10 autres patients non répondeurs ont bénéficié d’un traitement combiné ciclosporine-corticoïdes avec un succès chez 4 patients. À 6 mois, 4 patients sur 8 répondeurs aux corticoïdes et 8 patients sur 9 répondeurs à la ciclosporine étaient toujours en rémission sous azathioprine. À 12 mois, 3 patients sur 8 répondeurs aux corticoïdes et 7 patients sur 9 répondeurs à la ciclosporine étaient toujours en rémission sous azathioprine. Aucun effet secondaire important, en particulier rénal, n’a été noté dans les deux groupes. La ciclosporine i.v. en monothérapie semble aussi efficace que la corticothérapie i.v. dans la poussée sévère de RCH. Le maintien en rémission semble plus long quand la ciclosporine i.v. est utilisée en première intention. Cependant, la dose de corticoïdes était plus faible que la dose habituellement recommandée en France de 1 mg/kg/j équivalent prednisone. De plus, la surveillance de la magnésémie et de la ciclosporinémie rend ce traitement difficilement utilisable dans la plupart des hôpitaux de France, laissant pour longtemps encore la corticothérapie i.v. comme traitement de première intention dans la poussée sévère de RCH. G.B. D es auteurs américains ont étudié prospectivement, pendant une période de 20 ans, 1 099 patients ayant un EBO, en leur proposant la surveillance endoscopique suivante : une fibroscopie tous les 3 ans en l’absence de dysplasie, une endoscopie annuelle avec biopsies en cas de dysplasie de bas grade, une endoscopie avec biopsies tous les 3 mois pendant la première année, puis bi-annuelle, en cas de dysplasie de haut grade. Parmi les 1 099 patients, 75 patients (7,2 %) de 67 ans en moyenne avaient une dysplasie de haut grade sans adénocarcinome, soit d’emblée (34 prévalents), soit dans le suivi (45 incidents). Pendant une surveillance de 7,3 ans en moyenne, comprise entre 0,5 et 12,3 ans, seulement 12 patients sur 75 (16 %, un peu plus de 1 % des 1 099 patients avec EBO) ont développé un cancer, avec la séquence habituelle bas grade, puis haut grade, puis adénocarcinome ; 9 patients sur 12 étaient opérés avec succès. Ainsi, 63 patients (84 %), soit la majorité des patients, ne développaient pas de cancer sur dysplasie de haut grade, 18 patients étant décédés d’une autre cause que la dysplasie de haut grade. En comparant les deux groupes, aucun facteur de risque indépendant de développer un cancer n’était retrouvé. Dans la même revue, d’autres auteurs américains ont étudié rétrospectivement 100 patients ayant une dysplasie de haut grade sur EBO : 66 patients avaient une dysplasie diffuse (dysplasie sur plus de 5 cryptes ou sur plusieurs sites de biopsie) et 33 avaient une dysplasie focale (dysplasie limitée à moins de 5 cryptes). Le suivi endoscopique était identique dans les deux groupes. Pourtant, le risque de développer un cancer était significativement supérieur dans le groupe dysplasie diffuse (28 patients versus 4 dans le groupe dysplasie focale, soit 38 % versus 7 % à Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (16), n° 3, mars 2002 1 an, 56 % versus 14 % à 3 ans). En analyse univariée, l’aspect nodulaire de la muqueuse à l’endoscopie inférieure à 1 cm (15 patients sur 25 avaient un cancer) et l’absence de contrôle du reflux acide (10 patients sur 24 avaient un cancer) étaient les seuls facteurs de risque de développer un cancer sur dysplasie de haut grade. Ces deux études apportent quelques réponses sur la surveillance de l’EBO : le risque de cancer sur EBO peut être estimé à 1 % après une période de surveillance de 7 ans en moyenne, la majorité des patients avec un haut grade de dysplasie n’en développant pas. Cependant, ce risque semble nettement augmenté en cas de dysplasie de haut grade diffuse, plus particulièrement en cas d’aspect nodulaire de la muqueuse à l’endoscopie, d’où l’intérêt de la chromoendoscopie à l’indigo carmin ou au cristal violet et en cas d’absence de contrôle du reflux acide, d’où l’intérêt d’un traitement à forte dose d’IPP. G.B. Mots EBO – Dysplasie clés – Surveillance. ✎ Gastroenterology 2001 ; 120 : 160719 et 1630-9. Cholécystectomie : facteur de risque de cancer digestif… L es épidémiologistes suédois, grâce à la performance de leurs registres nationaux, inondent la presse gastroentérologique d’études portant sur le rôle de la cholécystectomie dans l’apparition des cancers digestifs. L’augmentation du risque de cancer du côlon, notamment à droite, après cholécystectomie était suspectée depuis longtemps. Sur une étude portant sur le suivi, jusqu’à 33 ans après l’intervention, de 278 400 patients cholécystectomisés, il apparaît que les risques relatifs d’adénocarcinome du grêle (1,77) et du côlon droit (1,16) ainsi que de carcinoïde du grêle (1,71) soient sensiblement augmentés. Aucune relation n’est retrouvée pour les tumeurs du côlon gauche (1). Le suivi de 268 312 cholécystectomisés pour maladie lithiasique, comparé à un 31 Revue de presse Revue de presse groupe de 101 156 sujets porteurs de calculs biliaires non opérés, met en évidence un accroissement modéré, mais significatif, du risque d’adénocarcinome de l’œsophage dans le groupe cholécystectomisé (SIR = 1,3). Il n’est toutefois pas démontré de modification du risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage (2). En revanche, chez les 87 263 femmes et 181 069 hommes cholécystectomisés pour lithiase entre 1965 et 1997 aucun surrisque d’adénocarcinome du pancréas n’est observé, semblant clore les débats sur le rôle carcinogène de l’augmentation des taux sériques de cholécystokinine entraînée par la cholécystectomie (3). La cholécystectomie semble être un facteur de risque d’apparition d’adénocarcinomes de l’œsophage, du grêle et du côlon droit. Aucune relation de cause à effet ne peut être retenue, même si la méthodologie de ces études est indiscutable et si les auteurs éliminent de nombreux facteurs confondants (obésité, tabac, maladie ulcéreuse, MICI, etc.). Si l’on peut croire en une toxicité de contact de la bile, seules les études physiopathologiques pourront expliquer le rationnel de ces données épidémiologiques. Quant à en tirer une attitude clinique pratique ? L’extrême modération des risques, même chez les cholécystectomisés anciens, ne pousse pas, jusqu’à plus ample information, à élargir le champs de la surveillance fibro-coloscopique. G.T. ✎ 1. Lagergren J, Ye W, Ekbom A. Intestinal cancer after cholecystectomy : is bile involved in carcinogenesis ? Gastroenterology 2001 ; 121 : 542-7. ✎ 2. Freedman J, Ye W, Näslund E, Lagergren J. Association between cholecystectomy and adenocarcinoma of the oesophagus. Gastroenterology 2001 ; 121 : 548- 53. ✎ 3. Ye W, Lagergren J, Nyren O, Ekbom A. Risk of pancreatic cancer after cholecystectomy : a cohort study in Sweden. Gut 2001 ; 49 : 678-81. Mots clés Cholécystectomie – Adénocarcinome colique – Adénocarcinome pancréatique – Carcinoïde du grêle. L’allopurinol Un anticorps monoclononal n’est pas un traitement dirigé contre l’α4-intégrine prophylactique de la pouchite est peu efficace dans la maladie de Crohn U n traitement prophylactique de la pouchite, principale complication de la colo-proctectomie avec anastomose iléo-anale pour rectocolite ulcéro-hémorragique (RCUH), reste attendu. Une étude suédoise contrôlée en double aveugle, multicentrique (12 centres) a suivi, cliniquement et endoscopiquement, 184 patients porteurs d’une RCUH traités par colo-proctectomie avec anastomose iléo-anale, randomisés en deux groupes, l’un recevant de l’allopurinol (200 mg/j en 2 prises) et l’autre un placebo. Le choix de l’allopurinol a reposé, d’une part, sur ses caractéristiques antiradicaux libres, dont on reconnaît le rôle étiopathogénique dans cette pathologie et, d’autre part, sur son action curative en cas de pouchite avérée. Aucune différence significative n’a été retrouvée entre les deux groupes ni en termes d’incidence (21 versus 28 %) ni en termes de risque de pouchite (30 versus 26 %). Après l’échec des antibiotiques, des corticoïdes et du 5-ASA dans le traitement préventif de la pouchite, ce résultat, en éliminant l’allopurinol, diminue encore le champ de nos espoirs. Il convient cependant, avant de fermer totalement cette piste, de noter que cette étude a été confrontée à de nombreuses difficultés méthodologiques entraînant de multiples violations du protocole, et que l’allopurinol est ici utilisé à 200 mg/j alors que son action curative n’est rapportée qu’à des posologies supérieures à 300 mg/j… G.T. α4-intégrine est un important médiateur de la migration et de l’adhésion leucocytaire à l’endothélium vasculaire. Il jouerait un rôle important dans la réaction inflammatoire de la maladie de Crohn. Le natalizumab (Antegren®) est un anticorps monoclonal humanisé (5 % de protéine de souris), né de la recherche pharmaceutique, et dirigé contre l’α4intégrine. Des auteurs anglais ont randomisé, en double aveugle contre placebo, 30 patients ayant une maladie de Crohn modérément active (le score d’activité clinico-biologique [CDAI] entre 151 et 450) en les séparant en deux groupes : 18 patients recevant une dose unique de 3 mg/kg i.v. de natalizumab et 12 patients un placebo. À 2 et 4 semaines de posttraitement, le CDAI et le taux de CRP n’étaient pas significativement diminués dans le groupe natalizumab. La tolérance du traitement était bonne. Ces résultats préliminaires, à 2 et 4 semaines, sont encore décevants, mais la dose est considérée comme faible par les auteurs. D’autres études semblent donc nécessaires avant d’enterrer définitivement ce nouveau traitement dans la maladie de Crohn. G.B. L’ Mots Crohn – Anticorps clés – Anti-a4-intégrine. ✎ Gastroenterology 2001 ; 121 : 268-74. Mots Allopurinol – Pouchite clés. – RCUH. ✎ Joelsson M, Andersson M, Bark T, Gullberg K et al. Allopurinol as prophylaxis against pouchitis following ileal pouch-anal anastomosis for ulcerative colitis. Scand J Gastroenterol 2001 ; 11 : 1179-84. Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (16), n° 3, mars 2002 Medica-Press International SA Tous droits réservés © octobre 1987 Dépôt légal 1er trimestre 2002 Imprimé en France - Point 44 94500 Champigny-sur-Marne 32 Revue de presse Revue de presse