Lire l'article complet

publicité
CONGRÈS
Imagerie en gynécologie
obstétrique
CNIT, Paris-La Défense, 8 décembre 2010
M. Groussolles*, C. Lévêque*
Devenir des fœtus porteurs
de reins hyperéchogènes
en anténatal
F. Boussion (Angers)
L’échographie est un bon moyen de dépistage
précoce des pathologies rénales en anténatal.
Devant la découverte de reins hyperéchogènes,
on recherchera systématiquement des anomalies
associées évoquant des syndromes (28 %).
Cependant, l’échographie a des limites pour
prédire la fonction rénale postnatale des fœtus
porteurs de reins hyperéchogènes isolés en anténatal.
Ainsi, plusieurs grossesses seront interrompues
alors que le pronostic rénal n’est pas si péjoratif,
et inversement, des grossesses seront menées à
terme alors qu'une pathologie rénale sera développée. Parmi les fœtus porteurs de reins hyperéchogènes, 78 % auront une pathologie dont
la gravité est dépendante de la fonction rénale
postnatale et 22 % seront normaux.
En effet, l’analyse de la quantité du liquide amniotique est uniquement le reflet de la diurèse fœtale
et ne permet pas de prédire la fonction rénale postnatale. La normalité de quantité de liquide amniotique et une taille normale de reins hyper-échogènes
(formes intermédiaires) n’excluent pas la possibilité
d’une insuffisance rénale prénatale, néonatale ou
postnatale plus tardive. Le problème majeur est bien
celui de la prédiction postnatale, immédiate ou à
long terme, de ces formes intermédiaires.
Les mutations ou délétions hétérozygotes du gène
TCF2/HNF-1β sont les causes les plus fréquentes
des "formes intermédiaires" de reins hyperéchogènes. Mais une grande variabilité d’évolution de la
fonction rénale d’enfants porteurs d’une anomalie
de ces gènes a pu être démontrée.
Un taux de β2 microglobuline normal en anténatal
ne suffit pas pour exclure une insuffisance rénale
sévère à la naissance.
Dans ces formes intermédiaires, ni l’échographie, ni la biologie, ni la génétique ne permettent aujourd’hui de prédire la fonction rénale
postnatale.
Les études en cours sur les nouveaux marqueurs
fœtaux urinaires ou amniotiques amélioreront
peut-être notre connaissance sur le sujet.
Ligne médiane : que contrôler ?
Pour quel diagnostic ?
M. Althuser (Grenoble)
L’étude échographique du cerveau fœtal au cours
de la grossesse va permettre de révéler une grande
partie des anomalies de la ligne médiane.
L’étude du cavum du septum lucidum est une structure sentinelle dans la procédure de dépistage anténatal des anomalies cérébrales.
Dès le premier trimestre, l’étude de la ligne médiane
est possible : par exemple, un ventricule unique fera
suspecter une holoprosencéphalie. Aux deuxième et
troisième trimestres, on analysera l’aspect des ventricules, de la ligne médiane, de la fosse postérieure, du
cervelet et, surtout, du cavum du septum lucidum.
Ces structures sont étudiées sur la coupe recommandée par le Collège français d’échographie fœtale
(coupe axiale du diamètre bipariétal [BIP] et du périmètre céphalique [PC]) au cours de l’échographie
de dépistage. Lorsque les critères de cette coupe
ne sont pas respectés, la patiente doit bénéficier
d’une échographie de référence à but diagnostique.
L’agénésie du corps calleux ou la dysplasie septooptique peuvent être suspectées sur la coupe axiale
du BIP, mais des coupes supplémentaires (axiales,
* Hôpital Paule-de-Viguier, CHU de
Toulouse, 330, avenue de GrandeBretagne, 31059 Toulouse.
La Lettre du Gynécologue •
LG-mars2011.indd 17
n° 360 - mars 2011
| 17
14/03/11 11:37
CONGRÈS
34es Journées du Collège national des gynécologues et obstétriciens français
coronales, para-sagittales) seront nécessaires pour
diagnostiquer la malformation, en préciser l’étendue
et rechercher des anomalies associées.
Il est important de distinguer le dépistage et le
diagnostic, afin de ne pas induire de faux positif. La
procédure diagnostique sera réalisée en seconde
intention et sur un groupe à risque identifié lors
du dépistage.
Anomalies des extrémités
L. Bidat (Saint-Germain-en-Laye),
D. Pillard (Saint-Maurice)
L’amélioration de la résolution latérale et axiale des
sondes, l’utilisation de sondes multifréquences ainsi
que les logiciels de traitement des images des échographes actuels (3D, mode osseux, etc.) permettent
un dépistage échographique de plus en plus précis et
précoce (dès 12 SA). En effet, nous détectons actuellement environ 80 % des anomalies des extrémités.
Le risque du dépistage des anomalies des membres
au premier trimestre est d’induire le recours à des
interruptions volontaires de grossesse (IVG) tardives
(12 à 14 SA).
Les anomalies des extrémités représentent la
deuxième cause de demande d’interruption médicale
de grossesse (IMG), après la trisomie 21. Dans une
moitié des cas, elles sont intégrées dans un syndrome
polymalformatif, et elles restent isolées dans l'autre
moitié des cas. Dans ces situations, la décision des
centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal
(CPDPN) va à l’encontre de la demande des parents,
souvent paniqués et angoissés. Les premiers mots
prononcés sont les plus marquants, d’où l’importance de rester descriptif, d’accompagner les parents,
de les adresser à un pédiatre et de les intégrer dans
une prise en charge multidisciplinaire afin de les
aider dans l’acceptation de l’enfant à venir.
Syndrome de Pierre Robin
D. Combourieu (Lyon)
Le syndrome de Pierre Robin est caractérisé par une
triade diagnostique comprenant une glossoptose,
un rétrognathisme et une fente vélo-palatine postérieure médiane.
Il existe 3 stades : les stades 2 et 3 nécessitent une
prise en charge pédiatrique à la naissance en raison
de troubles de la déglutition, troubles de la succion
et troubles respiratoires.
Dans la moitié des cas, ce syndrome est associé à
d’autres anomalies, dont deux tiers s’inscrivent dans
les syndromes polymalformatifs.
Lorsque la séquence de Pierre Robin est isolée, il est
difficile d’établir en anténatal un pronostic néonatal.
Dans 60 % des cas, ces enfants nécessitent une prise
en charge rapide en réanimation.
La coupe de face, actuellement recommandée par le
Collège français d'échographie fœtale (CFEF) lors de
l’échographie du deuxième trimestre, ne comprend
que le nez et la bouche et ne permet pas de dépister
un rétrognathisme. Ce dépistage pourrait être réalisé
sur une coupe de face incluant le nez, la bouche et le
menton. Si la coupe nez-bouche-menton n’est pas
obtenue au cours de l’examen, la réalisation d’une
coupe de profil à la recherche d’un rétrognathisme
pourra aider au dépistage de cette séquence.
Le dépistage anténatal de cette séquence présente
un réel intérêt. Il permettrait de programmer l’accouchement dans des structures adaptées pour la
prise en charge de ces enfants et donc d’augmenter
leurs chances de survie.
■
18 | La Lettre du Gynécologue • n° 360 - mars 2011 LG-mars2011.indd 18
14/03/11 11:37
Téléchargement