d o s s i e r t h é m a t i q u e Coordinatrice : M.C. Béné Myélome et thrombose Myeloma and thrombosis X. Leleu*, S. Manier*, R. Dulery*, E. Boyle*, J. Gauthier*, T. Facon* RÉSUMÉ ♦ Le myélome multiple est une pathologie présentant un risque identifié de complications thrombotiques. Ce risque a été majoré par l’avènement de nouveaux traitements immunomodulateurs comme le thalidomide, efficace pour l’éradication du clone plasmocytaire, mais augmentant le risque de thrombose. Cet article fait le point sur les interactions des traitements immunomodulateurs avec les molécules de la coagulation et les cellules endothéliales, qui concourent à accentuer le risque thrombotique. L’effet différent des mono- et polythérapies est également discuté, ainsi que les arguments gouvernant le choix d’une nécessaire prophylaxie, préférable à l’observation de complications de prise en charge lourde. Summary. Multiple myeloma is a disease with an intrinsic risk of thrombosis. This risk has been increased by the introduction of new immunomodulating drugs, such as thalidomide, efficiently eradicating malignant cells but also increasing the risk of thrombotic complications. This paper summarizes the interactions of immunomodulating drugs with coagulation molecules and endothelial cells, concurring to the increased propensity of thrombus development. The different effect of mono- and polytherapies is discussed, as well as the arguments directing the choice of a necessary prophylaxis, much preferable to the management of severe complications. Mots-clés : Myélome – Thrombose – Immunomodulateurs – Prophylaxie. Keywords: Myeloma – Thrombosis – Immunomodulators – Prophylaxis. I * Service des maladies du sang, hôpital Huriez, CHRU de Lille. 140 l est aujourd’hui clairement établi que le risque de complications thromboemboliques, surtout veineuses, est augmenté de 4 à 6 fois dans les cancers (1). Mais ce risque est augmenté jusqu’à plus de 20 fois dans certaines hémopathies (2). Le myélome multiple (MM) est la deuxième hémopathie en fréquence, et représente 10 % des hémopathies malignes, soit plus de 2 000 nouveaux cas par an. Les patients atteints de MM ont un risque plus élevé de complications thrombo-emboliques que la population générale (3). Bien que le MM soit un facteur de risque de complication thrombo-embolique indépendant, l’incidence des complications thrombo-emboliques spontanées (en l’absence de traitement) reste inférieure à 10 % (3). Pourtant, depuis l’avènement du thalidomide dans la prise en charge des patients, plusieurs études ont rapporté une incidence très élevée des complications thrombo-emboliques veineuses, plaçant le MM en tête des hémopathies à risque de complications thrombo-emboliques veineuses (4). L’observation de plus en plus fréquente des thromboses veineuses profondes a rapidement justifié la prise en charge de la complication thrombo-embolique veineuse et rendu nécessaire une réflexion sur les différentes options prophylactiques spécifiques de la thrombose dans le MM, surtout chez les patients traités par immunomodulateurs (“IMiDS” pour Immunomodulator drugs, dérivé de ImmuneMediated Inflammatory Diseases). Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2010 Myélome et thrombose THROMBOSE ET MYÉLOME : PHYSIOPATHOLOGIE Cet état d’hypercoagulabilité est connu dans les dyscrasies plasmocytaires, mais n’est pas spécifique du MM. En effet, l’incidence des complications thrombo-emboliques veineuses est estimée entre 6 % et 7,5 % dans les dysglobulinémies monoclonales de signification indéterminée (5, 6), alors qu’elle est estimée à environ 10 % dans le MM (3). Les mécanismes des thromboses sont multiples et complexes dans les dysglobulinémies : elles sont soit la conséquence de la présence de l’immunoglobuline monoclonale (7), soit liées aux cellules tumorales. Les différents intervenants de l’hémostase sont concernés dans ces complications. Le composant monoclonal est à l’origine d’une dysfonction plaquettaire qualitative dont les capacités adhésives sont augmentées (8, 9), mais aussi en lien avec une augmentation des protofibrilles de fibrine et une modification dans les processus d’assemblage de la fibrine (10). À l’inverse, une possible activité dysfibrinogénémique ou dysfibrinémique ou la présence d’anticorps antithrombine ne semblent pas être au premier plan. L’interaction de la cellule tumorale avec les cellules du microenvironnement, dont les cellules endothéliales, pourrait expliquer l’augmentation de la production des facteurs VIII et de von Willebrand (vWF) en lien avec une néovascularisation de la moelle osseuse envahie par les cellules tumorales dans le MM (11). On sait depuis plusieurs années que, dans le MM, cette interaction des cellules tumorales avec les cellules du microenvironnement est à l’origine d’une augmentation de la production de cytokines inflammatoires, surtout l’IL-6 et le TNF, et participe au processus de néoangiogenèse (3). D’autres mécanismes ont été évoqués, telle qu’une activité auto-anticorps procoagulante (12) et une fréquence plus élevée de phénomènes de résistance acquise à l’activité protéine C activée (13). THROMBOSE ET IMiDS Les patients atteints de MM ont un risque plus élevé de complications thrombo-emboliques que la population générale (3), mais la reconnaissance de ce risque thrombo-embolique a surtout augmenté depuis l’avènement des IMiDS que sont le thalidomide et le lénalidomide. En effet, plusieurs observations dans un premier temps, puis plusieurs études, ont montré une augmentation très Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2010 significative du risque de complications thromboemboliques tout d’abord avec le thalidomide, puis avec le lénalidomide (4, 14), en faisant un des effets indésirables les plus fréquents et les plus graves (15). ✔ Mécanismes pathogéniques à l’origine des complications thrombotiques des IMiDS dans le MM Le thalidomide est connu pour ses propriétés anti-inflammatoires et antiangiogéniques, et le lénalidomide pour être un agent immunomodulateur beaucoup plus puissant que le thalidomide. Bien que ces deux agents aient de nombreux modes d’action et que les mécanismes précis de leurs effets soient mal connus, certains de ces mécanismes pourraient participer à leur action prothrombogène. Le risque de thrombose est globalement influencé par des caractéristiques génétiques et des facteurs environnementaux (16). Ces deux molécules induisent, surtout dans les 60 premiers jours après l’instauration du traitement, une élévation transitoire des facteurs VIII (17) et vWF, une résistance acquise à la protéine C activée (13, 18), également transitoire (17), et une réduction du niveau de thrombomoduline soluble (19). Le thalidomide n’a pas d’activité directe sur les cellules endothéliales, toxicité décrite surtout avec les anthracyclines (16, 20), mais il favoriserait l’expression de protéines de surface des cellules endothéliales, telles que PAR-1 (21). Les patients atteints de MM qui présentent une complication thrombotique avec l’association thalidomide et dexaméthasone n’ont pas d’augmentation des anomalies constitutionnelles de l’hémostase à l’origine d’un risque thrombotique accru par rapport à la population normale (17). ✔ Incidence des événements thrombotiques chez les patients traités par le thalidomide Thalidomide en monothérapie Le risque de complications thrombotiques est faible lorsque les IMiDS sont utilisés seuls (tableau I, p. 142). Dans l’une des premières séries rapportées sur l’utilisation du thalidomide dans le MM (22), aucun des 84 patients n’avait présenté de thromboses alors que les doses de thalidomide variaient de 200 à 800 mg/j. Sur l’ensemble des séries rapportées, l’incidence des complications thrombotiques, veineuses surtout, mais aussi artérielles ischémiques, reste infé- 141 d o s s i e r t h é m a t i q u e Coordinatrice : M.C. Béné Tableau I. Incidence des événements thrombotiques chez les patients traités par thalidomide sans prophylaxie antithrombotique. n Thromboses veineuses (%) rieure à 5 %, en première ligne comme en rechute, ou dans le cas de patients réfractaires et à forte masse tumorale, ou encore dans un essai évaluant l’efficacité du thalidomide en monothérapie dans le MM asymptomatique. Thalidomide et monothérapie Diagnostic D. Weber et al. (24) Étude de phase II 28 4 S.V. Rajkumar et al. (37) Étude de phase II 31 3 Rechute et réfractaire S.A. Schey et al. (38) Étude de phase II 69 4 L. Mileshkin et al. (39) Étude de phase II 75 4 K. Neben et al. (40) Étude de phase II 83 4 B. Barlogie et al. (41) Étude de phase II 169 2 Thalidomide et dexaméthasone Diagnostic S.V. Rajkumar et al. (42) Étude de phase III 102 17 M. Cavo et al. (43) Étude de phase II 19 26 47 8 Rechute et réfractaire A. Anagnostopoulos et al. (27) Rétrospectif A. Corso et al. (19) Étude de phase II 13 8 K. Osman et al. (4) Étude de phase II 45 7 Thalidomide et alkylant Diagnostic T. Facon et al. (melphalan) [33] Étude de phase III 125 12 A. Palumbo et al. (melphalan) [32] Étude de phase III 65 17 Rechute et réfractaire T.M. Moehler et al. (cyclophosphamide) [44] Étude de phase II 119 4 S. Hovenga et al. (cyclophosphamide) [35] Étude de phase II 38 3 M.A. Dimopoulos et al. (cyclophosphamide) [45] Étude de phase II 54 4 R. Garcia-Sanz et al. (cyclophosphamide) [46] Étude de phase II 71 7 Étude de phase II 31 26 K. Zervas et al. (VAD) [48] Étude de phase II 69 6 M. Zangari et al. (VAD-DCEP) [25] Étude de phase III 50 28 B. Barlogie et al. (polychimiothérapie) [29] Étude de phase II 162 34 Thalidomide et anthracycline Diagnostic P. Schutt et al. (VED) [47] Rechute et réfractaire M. Zangari et al. (DT-PACE) [49] E. Urbauer et al. (DCEP) [31] 142 Rétrospectif 192 16 Étude de phase II 14 21 Thalidomide en association Plusieurs études ont montré que le risque thrombotique est surtout présent lorsque les IMiDS sont associés à de hautes doses de dexaméthasone, à des anthracyclines ou à d’autres polychimiothérapies (21, 23). Presque tous les essais qui ont combiné le thalidomide à la dexaméthasone, sans prophylaxie du risque thrombotique, ont décrit des incidences élevées de thromboses veineuses profondes, allant de 8 % à 26 % ; une réduction du risque est constatée dès qu’une prophylaxie est recommandée, à moins de 10 % pour la majorité des essais et moins de 5 % pour certains (tableau I) [24]. L’incidence de ces événements thrombotiques semble maximale en médiane dans les 3 premiers mois – 60 jours pour certaines séries, 6 mois pour d’autres (25, 26). Cependant, il n’est pas démontré que ce risque thrombo-embolique soit lié à la masse tumorale. L’incidence des thromboses était moindre dans les essais conduits à la rechute, mais les doses de thalidomide étaient aussi moins importantes (27). Bien que le risque de thrombose artérielle existe, les thromboses veineuses profondes restent la complication thrombo-embolique la plus fréquente (28). Le risque thrombotique lié à l’association du thalidomide avec un deuxième agent est également apparu important avec les anthracyclines, similaire à celui observé avec la dexaméthasone (tableau I). L’incidence des thromboses était cependant très supérieure dans deux essais, à 34 % et 58 % respectivement, sans qu’on puisse l’expliquer (29, 30). Le risque de thrombose avec le thalidomide a également été décrit avec de nombreux autres traitements (25, 31), par exemple, avec l’association du thalidomide à des alkylants, mais avec des incidences plus faibles. Dans les différents essais de phase III multicentriques ayant permis l’enregistrement du thalidomide en première ligne de traitement chez les patients âgés et inéligibles à l’autogreffe de cellules souches hématopoïétiques, et qui comparaient un bras melphalan-prednisone-thalidomide à un bras melphalan-prednisone historique, l’incidence des thromboses variait de 9 % à 20 % en l’absence de prophylaxie thrombo-embolique veineuse Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2010 Myélome et thrombose (tableau I) [32, 33]. Ce risque diminuait à moins de 10 % dans les essais recommandant l’utilisation d’une prophylaxie thrombotique (34). Enfin, l’association thalidomide et cyclophosphamide induisait 3 % à 9 % de thromboses veineuses (35). La survenue de cet effet indésirable n’est pas associée à une perte de chance pour les patients Un essai a analysé l’impact de la survenue d’une complication thrombo-embolique veineuse sur la survie chez 668 patients traités à partir du diagnostic avec ou sans thalidomide (36). La majorité (95 %) des événements thrombo-emboliques sont survenus dans les 12 premiers mois suivant l’instauration du traitement. La survie globale et la survie sans événement des patients ayant présenté une complication thrombotique n’étaient pas inférieures par comparaison aux patients n’ayant pas présenté ces complications. Il est intéressant de constater que le thalidomide a été réintroduit sans augmenter le risque thrombotique chez 75 % des patients recevant une anticoagulation efficace. ✔ Incidence des événements thrombotiques chez les patients traités par lénalidomide Le lénalidomide est maintenant reconnu comme un agent thérapeutique ciblant majeur du MM. La gestion des effets indésirables, la compréhension des mécanismes de résistance, la définition des meilleures associations avec le lénalidomide sont autant d’expériences acquises qui permettront de mieux prendre en charge les patients. Pour bien comprendre le risque thrombo-embolique associé au lénalidomide, il faut tout d’abord tenir compte du fait que cette molécule appartient à la famille des IMiDS et qu’elle est, à ce titre, un agent potentiellement thrombogène, même si les mécanismes responsables de ce risque sont mal connus. L’incidence des événements thrombotiques est très faible lorsque le lénalidomide est utilisé en monothérapie, à l’image de ce qui est décrit avec le thalidomide (tableau II, p. 144) [50]. Dans les deux essais de phase III multicentriques qui ont étudié la place du lénalidomide en monothérapie dans le MM en entretien (lénalidomide utilisé aux doses de 10 à 15 mg/j), récemment présentés à l’ASCO 2010, il est rapporté moins de 1 % d’événements thrombotiques, alors qu’une prophylaxie du risque thrombotique n’était pas recommandée (51, 52). Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2010 Le lénalidomide a été enregistré en Europe d’emblée en association avec la dexaméthasone, déjà connue pour augmenter significativement le risque thrombotique en association avec le thalidomide. Les deux essais de phase III conduits dans le MM en rechute et réfractaire, qui ont permis cet enregistrement (53, 54), utilisaient la dexaméthasone à la dose de 40 mg aux jours 1-4, 9-12 et 17-20 pour les 4 premiers cycles, ce qui est considéré comme de la dexaméthasone à haute dose, puis à 40 mg aux jours 1-4 pour les cycles suivants (tableau II). Une prophylaxie thrombo-embolique n’était pas recommandée dans ces deux essais. Les effets indésirables de grade supérieur ou égal à 3 les plus fréquents incluaient les événements thrombo-emboliques veineux, de l’ordre de 13 % dans les deux essais. L’incidence de survenue de ces complications n’était pas dépendante d’un traitement préalable avec le thalidomide (55), ni du nombre de lignes thérapeutiques antérieures (56). De même, la durée du traitement par l’association lénalidomide + dexaméthasone n’influait pas sur la survenue des complications thrombotiques. Ces résultats ont depuis été confirmés par une étude observationnelle multicentrique réalisée aux États-Unis et au Canada chez 1 500 patients atteints de MM en rechute ou réfractaires, qui recevaient cette association pendant une durée médiane de 15 semaines (57). Dans cet essai, une prophylaxie thrombo-embolique était recommandée mais non obligatoire, et l’incidence des complications thrombotiques a chuté à 8 %. Depuis, plusieurs associations ont été développées avec le lénalidomide, notamment avec les anthracyclines et le cyclophosphamide, et le risque de complications thrombotiques reste inférieur à 10 % si une prophylaxie thrombo-embolique veineuse est recommandée (58, 59). Des résultats similaires d’incidence des complications thrombotiques sont rapportés avec l’utilisation du lénalidomide en première ligne thérapeutique du MM. Le lénalidomide est utilisé dans cette indication surtout aux États-Unis, et le risque de complications thrombotiques varie de 3 % à 26 % selon que les patients reçoivent ou non une prophylaxie thrombo-embolique veineuse (60, 61). Au-delà de la nécessité de proposer une prophylaxie à tous les patients traités par lénalidomide en association, il a également été montré que la diminution des doses de dexaméthasone reçues par le patient, notamment dans les premiers mois, lorsque le risque throm- 143 d o s s i e r t h é m a t i q u e Coordinatrice : M.C. Béné botique semble le plus important, permet de le réduire significativement. Un essai de phase III de l’ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) a comparé le lénalidomide avec de hautes doses de dexaméthasone (RD) au lénalidomide avec de faibles doses de dexaméthasone (Rd) [62] chez des patients MM en première ligne. Les patients du bras RD recevaient 40 mg aux jours 1-4, 9-12 et 17-20 alors que les patients du bras Rd recevaient 40 mg aux jours 1, 8, 15 et 22. Par ailleurs, une thrombo-prophylaxie était recommandée, mais non obligatoire, après l’inclusion des 266 premiers patients. La majorité des effets indésirables de grade supérieur ou égal à 3 étaient significativement diminués dans le bras Rd, incluant surtout l’incidence des thromboses veineuses, à 12 % et 26 % respectivement. Ce bénéfice en termes de tolérance des faibles doses de dexaméthasone s’est traduit sur la durée de traitement, et aussi sur la réduction du nombre des décès par toxicité. Cette différence était très significative, notamment dans la population des patients âgés de plus de 70 ans (63). D’autres études ont depuis confirmé la nécessité de proposer une prophylaxie thrombo-embolique veineuse systématique avec le lénalidomide en association avec une autre molécule, surtout avec la dexaméthasone, et que la diminution des doses de dexaméthasone abaissait le risque thromboembolique veineux, entre 6 % et 8 % (14). Tableau II. Incidence des événements thrombotiques chez les patients traités par lénalidomide sans prophylaxie antithrombotique. n Thromboses veineuses (%) Lénalidomide en monothérapie Rechute et réfractaire P.G. Richardson et al. (64) Étude de phase II 27 0 21 75 Lénalidomide en association Diagnostic J.A. Zonder et al. (len-dex) [65] Étude de phase II Rechute et réfractaire M. Dimopoulos et al. (len-dex) [53] Étude de phase III 176 8 D.M. Weber et al. (len-dex) [54] Étude de phase III 177 15 G.J. Morgan et al. (len-cyclophosphamide) [58] Étude de phase II 21 14 P. Richardson et al. (len-btz) [66] Étude de phase I 28 0 Len : lénalidomide ; dex : dexaméthasone ; btz : bortézomib. 144 PROPHYLAXIE DE LA THROMBOSE VEINEUSE DANS LE MM TRAITÉ PAR IMiDS La thrombose veineuse est un effet indésirable fréquent et potentiellement grave en lien avec l’utilisation des IMiDS dans le MM. Dans tous les essais, tant avec le thalidomide qu’avec le lénalidomide, l’incidence des thromboses diminue dès qu’une prophylaxie est recommandée. La prophylaxie thrombo-embolique veineuse est devenue une obligation dans la prise en charge du MM traité avec un imid en association avec un autre agent, quel que soit l’âge du patient, qu’il soit en première ligne ou en rechute, et quels que soient la masse tumorale, les facteurs pronostiques du MM ou l’état de la fonction rénale (US Food and Drug Administration Web site). ✔ Choix de la prophylaxie Le choix de la prophylaxie dans le MM traité par les IMiDS varie beaucoup selon les séries, allant de l’aspirine aux héparines de bas poids moléculaire (HBPM) [30, 67-69]. Les recommandations actuelles sont fondées sur de petites séries, non randomisées (26), et proposent d’associer à un traitement par IMiDS une prophylaxie thromboembolique veineuse, selon le niveau de risque thrombotique. Les recommandations les plus récentes de l’American College of Chest Physicians pour la prise en charge de la prophylaxie du risque thrombotique dans le cancer vont à l’encontre de l’utilisation de l’aspirine, et privilégient l’utilisation des HBPM (70). Pourtant, l’aspirine est en pratique la prophylaxie la plus utilisée. Les antivitamines K Plusieurs essais ont montré une diminution du risque thrombo-embolique veineux chez les patients MM traités par les IMiDS en association avec des AVK (65), mais de nombreuses limites demeurent quant à l’utilisation de ces derniers. En effet, les AVK augmentent significativement le risque de syndrome hémorragique si l’INR est en zone suprathérapeutique surtout chez les sujets âgés. Les patients présentent souvent des cytopénies, et surtout des thrombopénies, spontanément du fait de l’envahissement médullaire par les plasmocytes tumoraux, mais aussi du fait des traitements, dont le lénalidomide. L’association d’une prophylaxie thrombo-embolique chez un patient avec un taux de plaquettes inférieur à 80 G/l l’expose à un risque élevé de complications hémorragiques, surtout s’il reçoit des AVK. Il est Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2010 Myélome et thrombose nécessaire de surveiller l’INR de façon beaucoup plus précise, imposant aux patients des prises de sang répétées. Le métabolisme des AVK est dépendant du cytochrome P450 CYP2C9, ce qui impose d’augmenter le rythme des surveillances lors de l’introduction de nouveaux médicaments (71). Enfin, les AVK présentent un risque important chez le sujet âgé et nécessitent une surveillance très précise et répétée de l’INR. Un essai a comparé l’utilisation de faibles doses d’AVK (1 à 2 mg/j) avec des doses thérapeutiques (INR compris entre 2 et 3) et n’a pas rapporté d’incidence plus élevée des événements thrombotiques chez les patients ayant reçu les faibles doses (72). Les faibles doses d’AVK ne sont cependant pas recommandées ni utilisées en routine. Si le choix de la prophylaxie thrombotique se porte sur les AVK, il est recommandé de cibler un INR entre 2 et 3. Les HBPM Une étude rapporte une diminution de l’incidence des thromboses de 20 % à 3 % dans le MM du sujet âgé traité en première ligne par l’association MPT quand une prophylaxie par HBPM a été introduite (32). Ces résultats sont confirmés par de nombreuses autres études (tableaux I et II). Cependant, une étude montre que des doses d’HBPM préventives du risque thrombotique ne diminuent pas ce risque de façon significative chez 162 patients traités par thalidomide en association avec d’autres chimiothérapies (29). L’incidence des complications thromboemboliques veineuses était de 34 % dans le bras qui recevait du thalidomide et de 18 % dans le bras sans thalidomide. Cette incidence s’est réduite à seulement 24 % et 15 % dans les 2 bras lorsque la prophylaxie thrombo-embolique par HBPM à doses préventives a été introduite. La concentration recommandée d’HBPM est celle correspondant à une dose préventive du risque thrombotique (68). Les HBPM représentent la prophylaxie de choix du risque thrombo-embolique veineux, aux concentrations préventives. Chez les patients présentant des cytopénies, et surtout des thrombopénies, les HBPM sont alors un traitement de choix (73). Les HBPM ont cependant quelques limites. Le chiffre des plaquettes diminue sous HBPM, de façon transitoire ou en lien avec une thrombo- Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2010 pénie induite par l’HBPM sur un mode immunoallergique, complication rare mais grave. Ce risque implique de poser avec attention l’indication d’un traitement par IMiDS et d’une prophylaxie du risque thrombotique. Ces patients doivent faire l’objet d’une surveillance du risque hémorragique beaucoup plus précise. La prescription des HBPM doit être adaptée à la fonction rénale, surtout quand la clairance de la créatinine est inférieure à 30 ml/mn, car elles sont éliminées par voie rénale, ce qui accroît le risque d’accumulation et de complications hémorragiques (74). La fonction rénale est souvent altérée dans le MM, ce qui impose de l’apprécier précisément, et éventuellement de suivre l’activité anti-Xa (75). Il faut privilégier chez l’insuffisant rénal les HBPM dont l’élimination est principalement endothéliale. Chez l’insuffisant rénal grave, les HBPM ne sont pas la prophylaxie recommandée ; les AVK ou l’aspirine semblent les plus adaptées. L’aspirine L’aspirine réduit le risque de complications thrombotiques artérielles, mais son rôle dans la prophylaxie thrombo-embolique veineuse reste controversé (76) parce qu’il existe des options plus efficaces. Cependant, certaines données montrent que l’aspirine réduit le risque thromboembolique veineux (77, 78). Une prophylaxie du risque thrombotique par aspirine a été proposée dans le MM traité par IMiDS (30). Une étude a rapporté le rôle protecteur de l’aspirine dans le MM traité en première ligne avec le thalidomide et une anthracycline. L’incidence des thromboses baissait de 58 % à 18 % quand l’aspirine (81 mg/j) était recommandée (30). Depuis, d’autres études ont montré que le risque de thromboses, tant artérielles que veineuses, diminuait à l’introduction de l’aspirine, bien que le risque persiste (14). Des résultats similaires ont depuis été décrits avec le lénalidomide (61, 79). Plusieurs études suggèrent que l’aspirine ne doit pas être proposée si de fortes doses de dexaméthasone sont utilisées. À l’inverse, d’autres travaux ont montré que l’incidence des complications thrombo-emboliques veineuses en présence de doses faibles de dexaméthasone variait de 3 % à 8 % quand les patients avaient systématiquement une prophylaxie thrombo-embolique veineuse par aspirine (60, 62). Des résultats similaires ont été obtenus chez des sujets âgés ou des patients recevant en parallèle des érythropoïétines recombinantes (EPO) [61, 79]. 145 d o s s i e r t h é m a t i q u e Coordinatrice : M.C. Béné La dose optimale d’aspirine quotidienne n’est pas connue et varie dans les séries entre 75 et 325 mg/j. La dose de 325 mg/j inhibe les prostaglandines et les prostacyclines, alors que des doses de 81 à 162 mg/j n’inhibent que les prostaglandines (80). Dans la pratique, la dose de 75 mg/j semble classiquement utilisée en Europe, et celle de 325 mg/j est plutôt prescrite aux États-Unis. Il n’y a pas d’étude ayant comparé le risque de thrombose sous aspirine versus celui sous HBPM. L’aspirine allonge cependant le temps de saignement, déjà significativement augmenté chez les patients dont la thrombopénie est inférieure à 50 G/l. L’aspirine ne doit pas être proposée à des patients qui présentent un allongement du temps de saignement, une thrombopénie sévère, ou qui développent une maladie de Willebrand acquise. Dans ces cas, les HBPM semblent plus adaptées, car le risque de complications hémorragiques est moindre. ✔ Durée du traitement prophylactique antithrombotique Définir des recommandations est difficile quant à la durée du traitement prophylactique antithrombotique. Dans la mesure où la majorité des complications thrombotiques surviennent dans les 6 premiers mois, il est recommandé de proposer une prophylaxie optimale de 4 à 6 mois. Le choix d’une période plus longue serait dépendant de l’existence de facteurs de risque spécifiques liés au patient ou au traitement. Un relais des HBPM par aspirine (plus rarement par AVK) peut être proposé si le patient est en bonne réponse, si la dexaméthasone est arrêtée et a souvent fait l’objet d’une demande des patients. Il n’y a pas de consensus sur la durée du traitement prophylactique de la thrombose. ✔ Dosage du traitement prophylactique antithrombotique La complication principale de la prophylaxie du risque thrombotique est le syndrome hémorragique. Le choix d’une HBPM à dose préventive ou de l’aspirine expose peu le patient au risque hémorragique : • les HBPM sont prescrites à des doses préventives ; • il n’y a pas de recommandations quant aux doses d’aspirine, 75 mg/j étant la pratique courante en France ; • les AVK doivent être prescrites en ciblant un INR entre 2 et 3 ; 146 • pour les patients qui ont une contre-indication aux 3 options de prophylaxie, les guidelines font référence à des modes de prophylaxie mécaniques (compression graduelle, compression pneumatique intermittente) pour réduire la stase veineuse dans les membres inférieurs et réduire le risque thrombotique (81, 82). La prophylaxie thrombo-embolique n’est pas recommandée lorsque le lénalidomide ou le thalidomide sont prescrits en monothérapie (50). PRISE EN CHARGE DE LA THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE CONSTITUÉE Environ 25 % des thromboses veineuses superficielles non traitées vont s’étendre à une veine proximale. La principale complication d’une thrombose veineuse profonde est l’embolie pulmonaire, symptomatique ou asymptomatique, qui survient dans près de 50 % des cas. Si une thrombose veineuse est suspectée cliniquement, l’examen de choix pour confirmer cette complication est l’écho-doppler veineux, dont la spécificité et la sensibilité sont supérieures à 95 %. En cas de suspicion d’une embolie pulmonaire, l’angio-scanner pulmonaire est la référence, mais il se heurte à la nécessité d’une injection importante de produit de contraste iodé, qui est néphrotoxique et non recommandé dans le MM. La scintigraphie de ventilation-perfusion pulmonaire est une alternative qui ne présente pas de contre-indication dans le MM. Enfin, une IRM pulmonaire avec injection de gadolinium semble pouvoir être également une alternative à l’angio-scanner. Il est important d’arrêter au moins transitoirement les IMiDS et la dexaméthasone. Il est logique (mais non démontré) d’arrêter ces 2 molécules tant que l’événement thrombotique persiste. Il n’y a pas d’étude contre-indiquant la reprise des IMiDS, en monothérapie ou en association, sous prophylaxie antithrombotique adaptée et au moins sous HBPM. FACTEURS DE RISQUE DE THROMBOSE DANS LE MM TRAITÉ PAR IMiDS Un certain nombre de facteurs sont connus pour augmenter le risque thrombo-embolique veineux dans la population générale, qui peuvent être regroupés en facteurs individuels et facteurs liés à la pathologie pour laquelle le patient est pris en charge soit sur le plan médical, soit sur Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2010 Myélome et thrombose le plan chirurgical. Il y a ainsi différents niveaux de facteurs de risque de thrombose veineuse. • Les critères individuels incluent : l’âge, surtout s’il est supérieur à 65 ans, l’obésité (indice de masse corporelle), l’existence d’anomalies constitutionnelles de l’hémostase, la présence d’une voie centrale, un antécédent de thrombose veineuse superficielle, la grossesse et le postpartum, et certains médicaments. • Les critères liés à la pathologie incluent : une chirurgie récente (moins de 3 mois), un traumatisme, une hospitalisation, mais aussi des pathologies chroniques, une immobilité et une perte d’autonomie, des cancers (surtout procoagulants). • Les principaux facteurs de risque décrits dans les cancers sont le taux d’expression du facteur tissulaire, l’immobilité, la présence d’un cathéter veineux central et les chimiothérapies (83-85). • La présence de plus d’un de ces facteurs de risque augmente le risque thrombotique de 2 à 40 fois (2, 86-93). Le choix et l’importance de la prophylaxie sont adaptés au niveau de risque dans les recommandations, mais, dans tous les cas, l’objectif est la réduction du risque thrombotique à moins de 10 %. Les facteurs de risque de la thrombose veineuse sont différents de ceux de l’ischémie artérielle. Le risque de complications thrombotiques dans le MM fait intervenir les risques classiques et des risques spécifiques, mais il y a clairement un état d’hypercoagulabilité chez les patients diagnostiqués ou en rechute d’un MM. Comme mentionné plus haut, concernant le MM, l’incidence des thromboses spontanées est de 10 % (3) et les mécanismes des thromboses sont multiples et complexes. Cependant, ce n’est que depuis l’introduction des IMiDS dans l’arsenal thérapeutique du MM que le risque thrombotique a augmenté significativement pour devenir une des complications les plus fréquentes, potentiellement grave, et justifiant une prise en charge spécifique. L’introduction d’un IMiD dans l’arsenal thérapeutique augmente significativement le risque de thrombose s’il est associé à la dexaméthasone ou à une anthracycline et à toute autre chimiothérapie à un degré moindre ; il devient un facteur indépendant de risque de thrombose dans le MM. Rôle des EPO dans le risque thrombotique associé aux traitements par les IMiDS Les EPO sont entrées dans la pratique courante de la prise en charge de l’anémie en cancérologie en Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2010 général et dans le MM en particulier. Cependant, il est rapporté un risque accru de thromboses, en lien avec l’augmentation d’expression du facteur tissulaire (94) et l’induction d’un état hypofibrinolytique (95). De nouveau, les 2 essais d’enregistrement du lénalidomide en rechute dans le MM sont très informatifs. L’incidence des événements thrombotiques variait dans les 2 essais : 8,5 % pour l’essai hors États-Unis et 15 % pour l’essai américain. Dans les 2 cas, les traitements par l’association de lénalidomide et de dexaméthasone étaient identiques, mais plus de patients avaient reçu une EPO aux États-Unis. Dans la série américaine, une incidence plus élevée des complications thrombotiques était montrée chez les patients qui recevaient une EPO : 23 % avec EPO versus 5 % sans (96). Cependant, ce risque n’a pas été confirmé par d’autres essais (14, 97). Le risque de thrombose avec les EPO semble surtout exister quand les taux d’hémoglobine dépassent les 13 g/dl (98, 99), ce qui n’est plus un objectif d’efficacité depuis les recommandations les plus récentes sur les bonnes pratiques de prescription des EPO. Il semble que le risque de thrombose associé à l’EPO soit faible chez les patients qui reçoivent de faibles doses de dexaméthasone et une prophylaxie thrombo-embolique veineuse. Les recommandations actuelles sont limitées (26) : la somme des informations disponibles est faible, il n’y a pas d’essais randomisés disponibles, et il ne peut pas être proposé de recommandations définitives. La décision finale revient au médecin prescripteur. Un auteur a émis des recommandations qui classent les patients par niveau de risque et suggèrent une prophylaxie adaptée selon ces mêmes niveaux. Les patients traités par les IMiDS en association sont considérés comme étant à haut risque quelles que soient les doses de dexaméthasone administrées. L’aspirine est réservée aux patients ayant un risque faible de thrombose (à savoir moins de 2 facteurs de risque thrombotique). Les HBPM ou les AVK (INR 2-3) sont recommandés aux patients qui ont au moins 2 facteurs de risque de thrombose, mais aussi chez tous les patients qui ont un IMiD en association avec la dexaméthasone, une anthracycline ou une polychimiothérapie, indépendamment de la présence ou non des autres facteurs. Dans la pratique quotidienne, le risque de thrombose varie beaucoup d’un patient à l’autre, et n’est pas uniquement dépendant de la molécule associée aux IMiDS. Les hautes doses de dexaméthasone, l’association à des anthracyclines, 147 d o s s i e r t h é m a t i q u e Coordinatrice : M.C. Béné l’association à l’EPO ou un traitement ne justifient peut-être pas systématiquement le recours à une prophylaxie par les HBPM. Par ailleurs, l’aspirine est très largement prescrite en raison de sa forme orale et de sa bonne tolérance, indépendamment des recommandations. L’utilisation des AVK est rare car compliquée. Les HBPM sont utilisées quand les investigateurs estiment que le risque thrombo-embolique est fort, sans réelle concordance avec les niveaux de risque des recommandations. Certains facteurs de risque semblent clairement associés à un risque élevé de thromboses veineuses (tableau III). La question n’est peut-être plus de savoir quels sont les facteurs du risque thrombo-embolique, puisque l’ensemble des patients traités par IMiDS en association dans le MM reçoivent une prophylaxie du risque thrombo-embolique veineux, Tableau III. Principaux facteurs favorisant l’émergence de thromboses veineuses. Principaux facteurs de risque thrombo-embolique veineux à considérer avant de commencer un traitement par IMiD dans le MM* Antécédent de thrombose veineuse Immobilité Cathéter veineux central Chirurgie associée considérée comme étant à haut risque thrombotique veineux Hyperviscosité Anomalies constitutionnelles de l’hémostase connues pour augmenter le risque thromboembolique veineux * À noter que l’âge du patient n’intervient pas dans ces facteurs de risque. HBPM Dose préventive Aspirine Absence de prophylaxie mais quels sont les facteurs de risque thromboembolique sous antiagrégant plaquettaire (l’aspirine), justifiant alors une prophylaxie du risque thrombo-embolique par héparine fractionnée (HBPM) [figure]… Plusieurs essais et études observationnelles en cours, dont l’étude MELISSE, à laquelle plusieurs centres français ont participé, devraient permettre, dans un futur proche, de redéfinir ces facteurs de risque et les niveaux de risque. Il semble, cependant, que la présence de certains facteurs décrits dans le tableau III justifie une prophylaxie thrombo-embolique veineuse par les HBPM. CONCLUSION La thrombose n’est pas rare dans le MM, mais ce n’est que depuis l’introduction des IMiDS dans l’arsenal thérapeutique du myélome que la prophylaxie thrombo-embolique veineuse est devenue une obligation dans sa prise en charge. En effet, l’association d’un IMiD à un autre agent – surtout la dexaméthasone, les anthracyclines et les polychimiothérapies – augmente significativement le risque de thrombose. Les recommandations ne peuvent que “proposer”, du fait de l’absence d’essais randomisés et des limites dans la connaissance de ces événements thrombotiques dans le myélome traité par imid. Le choix de la prophylaxie et de ses modalités reste donc celui du prescripteur, et se définit au cas par cas, mais l’indication d’une prophylaxie antithrombotique est très claire. ■ RÉFÉRENCES Antécédent de trombose Immobilité Cathéter veineux central Chirurgie associée à haut risque thrombotique Hyperviscosité Anomalies constitutionnelles de l’hémostase augmentant le risque thrombotique Facteurs de risque ? Facteurs de risque ? 1. Heit JA, Silverstein MD, Mohr DN et al. Risk factors for deep vein thrombosis and pulmonary embolism: a population-based case-control study. Arch Intern Med 2000;160(6):809-15. 2. 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