Chapitre 3 : La Révolution française et l`Empire : nouvel ordre

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Chapitre 3 : La Révolution française et l’Empire : nouvel ordre politique et société
révolutionnée
SEQUENCE DE COURS : 4ème
Source : Bulletin Officiel du 26 novembre 2015
Ressources : Eduscol
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MISE EN PLACE DE LA SEQUENCE
Pb : Dans quel contexte, les idées des Lumières ont-elles remis en cause la société d’ancien régime ?
I Idée clés
Le développement de l’esprit scientifique, l’ouverture vers des horizons plus lointains poussent
les gens de lettres et de sciences à questionner les fondements politiques, sociaux et religieux du monde
dans lequel ils vivent. On pourra étudier les modes de diffusion des nouvelles idées, la façon dont
différents groupes sociaux s’en emparent et la nouvelle place accordée à l’opinion publique dans un
espace politique profondément renouvelé.
On caractérise les apports de la Révolution française, dans l’ordre politique aussi bien
qu’économique et social non seulement en France mais en Europe dans le contexte des guerres
républicaines et impériales. On peut à cette occasion replacer les singularités de la Révolution française
dans le cadre des révolutions atlantiques. On rappelle l’importance des grandes réformes
administratives et sociales introduites par la Révolution puis l’Empire.
II Mots clés.
-Constitution : Textes de loi qui mettent en place les institutions d’un pays et son organisation politique.
-Assemblée nationale constituante : Assemblée des députés qui représentent la nation et rédigent une
Constitution.
-Souveraineté : Droit d’exercer l’autorité politique, d’exercer le pouvoir.
-Nation : Communauté humaine vivant sur un même territoire et affirmant sa volonté de vivre
ensemble.
-Sans-culottes : Révolutionnaires issus du peuple parisien et défenseurs d’une République égalitaire.
-République : Régime politique où le pouvoir est exercé par des représentants désignés par le peuple.
Les citoyens y participent en votant et peuvent se présenter aux élections.
-Terreur : Utilisation de la violence contre les « ennemis de la République ».
-Consulat : Régime politique dans lequel le pouvoir exécutif est confié à 3 consuls. En fait, seul le 1er
consul dispose de la réalité du pouvoir.
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I Les prémices de la Révolution française
Fiche d’activité n°1.
A) Contestations et réformes
Document. Caricature dénonçant la société d’ordre.
Cette caricature, qui est réalisée à l’aide d’une gravure présente trois personnages qui
représentent les trois ordres de la société : noblesse, clergé et tiers-état. On les distingue grâce à leurs
habits et leurs postures.
La noblesse et le clergé sont représentés comme supérieurs au tiers-état. Ils sont sur une
estrade, ils ne travaillent pas, et dominent la scène. Le paysan, qui incarne le tiers-état est accablé par le
travail, courbé et épuisé. Tous les efforts du royaume reposent sur lui, alors que les 2 autres ordres sont
oisifs (passifs).
Au XVIII° siècle, la société est composée et organisée autour de trois ordres : noblesse, clergé et
tiers-état. Les deux premiers sont considérés comme privilégiés. Progressivement, cette organisation est
remise en cause.
On établit ensuite le lien avec le contexte politique afin de présenter la convocation des Etats
Généraux et les principales revendications qui émergent de ces derniers.
A partir du milieu du siècle, des plaintes sont adressées au roi sous forme de cahiers de
doléances par le tiers-état. Or, ces plaintes entrent en confrontation avec le désir de la noblesse et du
clergé de préserver leurs privilèges. Malgré des difficultés économiques réelles et des tentatives de
réformes proposées par les ministres du roi, la situation n’évolue pas.
Pour tenter de trouver une solution, le roi convoque les Etats Généraux (qui n’avaient pas été
convoqués depuis 1614), composés des trois ordres afin de trouver des solutions à la crise financière.
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Ici, l’enseignant doit apporter des compléments et introduire la partie suivante, en présentant
brièvement quelques réformateurs comme Turgot ou Calonne, tout en insistant sur l’échec de ces
réformes face au « conservatisme » de la noblesse et du clergé. Il faut aussi insister sur le caractère
exceptionnel de la convocation des Etats généraux, puisque depuis 1614, les souverains avaient mise en
place un pouvoir absolu qui s’affranchissait de consulter le peuple.
-Société d’Ordre : Groupes sociaux qui composent la société d’Ancien Régime, avant la Révolution
française. Il y a deux ordres privilégiés : le Clergé et la Noblesse, qui ne paient pas d’impôt au roi, et un
ordre non privilégié : le Tiers-Etat, composé de 98% de la population (Bourgeois, Peuple de la ville,
paysans etc.), qui paient l’impôt au roi.
-Cahiers de doléances : Cahiers destinés au roi où sont consignés/inscrits, les vœux et les plaintes des
Français.
-Etats-Généraux : Une assemblée convoquée par le roi qui réunit les représentants des trois ordres du
royaume (Noblesse, Clergé, et Tiers-Etat).
Enfin, on met en évidence le contexte économiques (soutien pour l’indépendance américain,
faible récolte, inflation du pain), en insistant sur la dette et l’incapacité du roi à faire face aux difficultés
que doivent traverser le peuple français.
Rappels :
Les dernières années de l’ancien Régime sont des années de crise générale. Aux crises politiques,
économiques et sociales, d’ajoute la crise financière : le budget de l’Etat est déficitaire et les différents
ministres sont impuissants à imposer une réforme.
Dans ce contexte, Louis XVI (1774-1792) demande en juillet 1788 la rédaction des cahiers de
doléances en vue de la prochaine convocation des Etats Généraux.
Les Français dans leur ensemble aspirent aux changements : ils veulent plus de libertés et plus
de poids dans la vie politique. Mais clergé et noblesse restent attachés à leurs privilèges. Cela bloque
les réformes. Le vote par ordre et non par tête est à l’avantage de la noblesse et du clergé qui restent
majoritairement contre les réformes.
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B) Vers l’affirmation du pouvoir par le peuple
Fiche d’activité n°2.
Etude croisée de tableaux pour mettre en avant l’impossibilité de concilié les revendications du
peuple et la volonté de la noblesse et du clergé à maintenir leurs privilèges et à ne rien changer.
L’Ouverture des Etats généraux
Le Serment du Jeu de paume, le 20 juin 1789
Date
5 mai 1789
20 juin 1789
Lieu
Salle des Menus Plaisirs (Versailles)
Salle du jeu de Paume (Versailles)
Grandiose, grande salle à colonnades.
Une lumière arrive de la fenêtre supérieure
Décor
gauche et converge vers le personnage central.
A l’extérieur, le vent et l’orage se déchaînent
(impression de tension).
Un personnage central : Bailly.
Salle de sport sombre / simplicité.
Absence d’allusion au monde ancien, au roi.
Public
Les députés des trois ordres.
Les députés du tiers-état.
Le peuple est aux fenêtres.
Disposition
Par ordre
Mélange d’individus libres et égaux.
Louis XVI
Bailly, président de l’assemblée, monté sur une
Qui domine la
table pour lire le texte et inviter les députés à
scène ?
prêter serment.
Qu’est-ce que cela Monarchie absolue = le roi réunit tous les Absence du roi = c’est le commencement de la
signifie ?
Que symbolise ce
pouvoirs, il incarne la loi et l’Etat.
fin de la monarchie absolue.
La monarchie absolue
Naissance d’un monde nouveau : c’est une
tableau ?
communauté d’individus libres et égaux.
Déception des députés du tiers-état car le roi ne Les députés, réunis en Assemblée nationale
propose aucune réforme de la société ni de la proclamée, jurent de ne pas se séparer avant
Idée générale à
retenir
monarchie.
d’avoir rédigé une constitution. L’Assemblée
devient donc « constituante ».
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-Constitution : Textes de loi qui mettent en place les institutions d’un pays et son organisation politique.
-Assemblée nationale constituante : Assemblée des députés qui représentent la nation et rédigent une
Constitution.
C) Un évènement majeur : La prise de la Bastille
Fiche d’activité n°3.
Document. Extraits vidéos du site TV : « La Révolution française », série Quelle aventure !
Le roi renvoie Necker car il s’est montré favorable à la réforme des impôts (égalité de tous les
ordres devant l’impôt). Afin de prévenir les éventuels débordements suite à ce renvoi, le roi fait
rassembler des troupes armées autour de Paris.
Les décisions du roi provoquent la colère du peuple et accentuent les tensions au sein du
royaume.
Document. L’appel à l’insurrection
L’appel à l’insurrection
Citoyens, il n’y a pas un moment à perdre. J’arrive de
Versailles. Monsieur Necker est renvoyé. (…) Ce soir,
tous les bataillons suisses et allemands (qui
composent la garde royale) sortiront du Champ de
Mars [à Paris] pour nous égorger. Il ne nous reste
qu’une ressource ; c’est de courir aux armes et de
prendre les cocardes pour nous reconnaître. »
Gravure du XVIIIe siècle, BNF, Paris
Camille Desmoulins appelle les Parisiens à se révolter contre le pouvoir établi et à prendre les
armes. Le peuple décide de s’armer pour contrer le coup de force du roi et défendre la liberté.
Finalement, Le peuple prend la Bastille afin de se procurer des munitions (poudre). De plus, La
Bastille était une prison royale, où étaient enfermées les victimes des lettres de cachet. Elle est le
symbole du pouvoir absolu du roi, et de l’arbitraire royal.
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II Les conséquences de la Révolution française
A) L’affirmation de l’égalité et des libertés individuelles
Fiche d’activité n°4.
Travail évalué sur la DDHC. Les élèves doivent étudier plusieurs articles et mettre en évidence
l’évolution qui s’opèrent entre la monarchie et les prémices de la République.
La DDHC, adoptée par l’Assemblée nationale le 26 août 1789, proclame la souveraineté du
peuple, l’égalité en droit et les libertés individuelles. Elle marque ainsi la rupture avec l’absolutisme et
la société d’Ordres, qui disparaissent.
-Souveraineté : Droit d’exercer l’autorité politique, d’exercer le pouvoir.
-Monarchie constitutionnelle : Régime politique dans lequel les pouvoirs du roi sont définis et limités
par une Constitution.
-Nation : Communauté vivant sur un même territoire et affirmant sa volonté de vivre ensemble.
B) Les débuts de la République
Louis XVI tente de fuir en Europe, mais il est arrêté à Varenne. L’assemblée constituante lui retire
alors ses fonctions. Dans le même temps, les révolutionnaires veulent la guerre contre les monarchies
européennes pour diffuser les idées de la Révolution. Le roi Est favorable car il espère une défaite des
révolutionnaires pour reprendre le pouvoir.
Document. Des menaces contre le peuple de Paris.
La ville de Paris et tous ses habitants seront tenus de se soumettre sur le champs (…). Si le
château des Tuileries est attaqué, s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage au Roi, ou à la
famille royale, leurs majestés de Prusse et d’Autriche en tireront une vengeance exemplaire et
mémorable : ils livreront la ville de Paris à une exécution militaire.
D’après le manifeste de Brunswick, chef des armées prussienne et autrichienne, à Coblence, 25 juillet 1792.
Ces menaces sont adressées au peuple par le chef des armées prussiennes et autrichienne, ce qui
surprend le peuple en guerre contre ces deux pays. Les Parisiens comprennent que si Louis XVI était
favorable à la guerre, c’est qu’il espère en réalité la défaite de la République afin que les souverains
européens l’aident à restaurer son pouvoir. Le roi apparait alors comme une menace et son procès
devient imminent.
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C) Lavoisier : scientifique et révolutionnaire
Fiche d’activité n°5.
EPI Histoire et Physique-Chimie. Travail introductif autour de la biographie de Lavoisier,
poursuivit en science et qui donnera lieu à une visite du Musée des Arts et Métiers.
III De la fin de la République à l’avènement de Napoléon
A) Une Europe bouleversée
Document. Etude de carte sur la situation géopolitique en Europe.
Menacée par les pays voisins : Espagne, Royaume Unis, Prusse, Autriche et Italie. Une partie des villes de
province comme Marseille, Montpellier, Dijon ou la Vendée se révolte contre le gouvernement révolutionnaire.
Malgré les nombreux conflits, la France, dirigé par les Révolutionnaires, sort victorieuse face aux
menaces internes au pays et face aux souverains européens.
B) Napoléon et la fin de la République
Fiche d’activité n°6.
Etude rapide sur l’arrivée au pouvoir de Napoléon à la suite de son coup d’état qui marque la fin
de la République.
Le 18 Brumaire (9 novembre 1799), le général Bonaparte s’appuie sur l’armée pour s’emparer du pouvoir
par un coup d’Etat. Il établit un nouveau régime, appelé le Consulat, et devient Premier consul. Dès 1802, un
plébiscite le désigne consul à vie.
Après dix années de conflits et de confusion, Bonaparte veut stabiliser la France. Il mène à la fois une politique
de répression et de réconciliation entre les Français.
-Coup d’Etat : Prise de pouvoir par la force.
-Consulat : Régime politique dans lequel le pouvoir exécutif est confié à 3 consuls. En fait, seul le 1 er consul
dispose de la réalité du pouvoir.
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IV La diffusion des idées de liberté et de nation en Europe
L’armée napoléonienne, menée par les Révolutionnaires souhaitent diffuser les idées de la
Révolution en Europe et créer un bouleversement politique parmi les souverains (Prusse, Autriche,
Italie, etc.)
Au début, les peuples européens sont plutôt favorables, accueillent l’armée napoléonienne dans
la joie et remercient la France et la liberté (d’après le texte). Cependant, l’autorité de Napoléon va
rapidement être critiquée, de même que certains changements qu’il impose.
Progressivement, Les pays dominés par la France subissent de nombreuses transformations
politiques. Napoléon impose à son tour les principes de la révolution française : liberté et égalité.
Politique : les rois doivent accepter une limitation de leurs pouvoirs.
Social : les privilèges comme les droits seigneuriaux sont abolis.
On a le sentiment qu’il y a une continuité entre le règne de Napoléon et les idées de la révolution,
puisqu’elles sont réaffirmées.
Sentiment national : sentiment d’appartenir à une nation, constituée d’individus partageant les mêmes
caractéristiques (langue, religion, histoire)
Nation : communauté d’hommes vivant sur le même territoire et affirmant une volonté de vivre
ensemble.
Etude sur le Dos et le Tres de Mayo.
Le Dos de Mayo.
Le peintre peint une scène de bataille chaotique, on ne comprend pas qui tue qui, ni pourquoi !
Les visages des hommes expriment la sauvagerie, leurs regards sont ceux de bêtes féroces. La
composition est marquée par le désordre : au centre la tache rouge sang du mamelouk exécuté, un
poignard espagnols et un poignard français sont dirigés vers lui. On ne célèbre pas ici le vainqueur
comme c’est traditionnellement le cas, mais on dénonce la barbarie. La scène représente l’assassinat de
plusieurs mamelouks (soldats sous les ordres de Napoléon) à Madrid, dans la journée du 2 mai.
Napoléon avait imposé son frère Joseph au pouvoir.
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Etude HIDA. Le Tres de Mayo, Goya.
Cette occupation française provoque la réaction de nombreux peuples : c’est la naissance du
sentiment national. Par exemple, en Allemagne, après une période d’enthousiasme, les pillages et les
abus de l’occupation fait prendre conscience aux allemands qu’ils forment un peuple, qu’ils ont une
identité basée sur une langue commune. En Espagne, le soulèvement général de 1808 soutenu par les
représentants de la religion catholique montre l’opposition du peuple au « nouveau Satan » qu’est
devenu Napoléon.
Description.
La scène se passe de nuit au milieu de la nature, près d’une ville. Le tableau peut être divisé en 3
parties : L’armée de Napoléon (du général Murat) représentée par des soldats vus de dos forme un bloc,
dans l’ombre, prêts à tirer sur des civils. On ne voit que leur équipement, leurs jambes sont parallèles.
Les civils sont face aux soldats, sans défense. L’accent est mis sur le personnage central, habillé d’une
chemise blanche et est éclairé par la lampe centrale. D’autres civils sont déjà morts au 1 er plan. Derrière
le personnage central, on voit les futurs condamnés qui prient en attendant leur exécution. Arrière-plan
: au centre : une colline, à droite : Madrid et une église.
Analyse et intérêt de la scène.
Ce tableau représente la répression par l’armée de Napoléon des espagnols qui se sont révoltés
le 2 mai 1808. Les soldats sont perçus comme un bloc anonyme, ils représentent la force sans visage,
aveugle, brutale. Les condamnés sont de simples villageois, ce qui pose des questions sur l’inégalité du
combat. Le condamné du centre fait penser au Christ avec la croix qu’il fait par son corps et ses mains
percées, il est vêtu d’une chemise blanche, symbole de pureté. L’aspect catholique est rappelé par le
clocher. La file des personnes peut faire penser au chemin de croix.
La peur est montrée par les mains devant le visage, la révolte par les poings serrés, la prière par
les mains jointes Goya veut faire ressentir l’injustice et la férocité des soldats et de la guerre : des
innocents sont mis à morts, ils sont désarmés.
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