Syndrome de Bernard Soulier - CRPP est le Centre de Référence

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CRPP
Centre de Référence des Pathologies Plaquettaires
Syndrome de Bernard-Soulier
Livret destiné au patient
Quelle est cette maladie
Mode de transmission
Population à risque
Quelle est l’anomalie responsable
Tableau clinique, biologique et diagnostique
Prise en charge
Règles de vie
Ce document est le résultat de réflexions et d’échanges entre les médecins associés
au CRPP. Il est relatif à l’information faite aux patients atteints de Syndrome de
Bernard-Soulier.
Le CRPP est le Centre de Référence des Pathologies Plaquettaires. Ce centre
labellisé par le Ministère de la Santé et des Solidarités dans le cadre du plan
« maladies rares » rassemble des médecins spécialisés dans les Pathologies
Plaquettaires Héréditaires répartis dans six CHU en France. Ce groupe est
coordonné par le CHU de Bordeaux.
Ces brochures sont disponibles sur le site : maladies-plaquettes.org
Il existe une association de patients, l’association française des pathologies
plaquettaires (AFPP), qui peut être contactée via le site maladies-plaquettes.org.
Actualisé le 20 juillet 2010
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Le syndrome de Bernard-Soulier est une maladie héréditaire hémorragique
extrêmement rare. Elle se caractérise par un taux de plaquettes bas avec des
plaquettes anormalement grandes et peu fonctionnelles.
Les plaquettes sont des petites cellules qui circulent dans le sang. Leur fonction
principale est de permettre l’arrêt des saignements. Lorsque qu’un vaisseau sanguin
est lésé, les plaquettes se fixent sur les parois du vaisseau, s’activent et agrègent les
unes avec les autres. Dans la maladie de Bernard-Soulier, les plaquettes ne peuvent
pas adhérer correctement sur la paroi du vaisseau et donc le saignement ne peut
pas être arrêté efficacement.
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Cette maladie correspond à une anomalie génétique qui peut toucher aussi bien les
filles que les garçons. Elle est le plus souvent transmise par les deux parents :
-
Il est possible qu’un seul des parents transmette le gène anormal alors que le
deuxième parent a lui transmis un gène normal. Dans ce cas, l’enfant est
porteur de l’anomalie génétique mais il ne la développera pas et pourra
éventuellement la transmettre lui-même à ses descendants.
-
Si chacun des parents transmet un gène déficient, l’enfant sera porteur de
deux gènes anormaux et sera alors atteint de la maladie génétique.
Dans de rares cas, la transmission se fait par un seul parent qui lui aussi est atteint.
Enfin, l’un des parents peut transmettre un gène déficient tandis qu’une anomalie est
apparue sur un autre gène chez l’enfant (cas du syndrome de DiGeorge).
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Les personnes à risque de présenter cette maladie sont issues de familles
présentant un fort taux de consanguinité, c’est-à-dire comptant de fréquentes unions
entre des membres d’une même famille (qu’ils soient proches ou éloignés).
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L’anomalie touche un complexe de protéines situé sur les plaquettes, appelé
glycoprotéine « GPIb-IX-V ».
Le complexe GPIb-IX-V est fait de 4 glycoprotéines exprimées à la surface des
plaquettes. Lorsqu’un vaisseau sanguin est lésé, la paroi du vaisseau exprime le
facteur Willebrand auquel les plaquettes s’accrochent par l’intermédiaire du
complexe GPIb-IX-V. Une fois accrochées, les plaquettes s’activent puis agrègent
les unes avec les autres, pour obstruer la brèche vasculaire. Dans le cas de la
maladie de Bernard-Soulier, le complexe GPIb-IX-V est absent ou anormal, ce qui a
pour conséquence l’absence de fixation des plaquettes à la paroi vasculaire et donc
des saignements prolongés. D’autre part, le déficit en GPIb-IX-V ne permet pas la
formation normale des plaquettes, qui sont moins nombreuses et plus volumineuses.
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Le diagnostic de cette pathologie est fait dans un laboratoire d’hématologie
spécialisé, généralement situé dans un milieu hospitalier (CHU ou CHG)
Le premier signe clinique est la présence d’un purpura ou de pétéchies – petites
taches rouges – au niveau de la peau, qui peuvent se manifester dès la naissance.
De manière spontanée ou suite à un choc, certains patients peuvent présenter
seulement des ecchymoses (bleus) mais aussi des hématomes dont l’ampleur peut
être disproportionnée par rapport à l’intensité du choc.
Un autre signe est l’apparition d’hémorragies fréquentes, qui peuvent être plus ou
moins abondantes selon les cas. Ces hémorragies peuvent survenir au niveau des
muqueuses de la bouche, du nez, de l‘estomac ou de l’intestin. Au moment de la
puberté, les jeunes filles peuvent avoir des règles abondantes et qui durent
longtemps. Des hémorragies cérébrales peuvent également survenir à l’occasion
d’un traumatisme crânien, même modéré.
Sur le plan biologique, le syndrome de Bernard-Soulier se traduit par un taux de
plaquettes diminué (thrombopénie) pouvant varier d’un patient à l’autre entre
20 000 et 100 000/µL. Cette thrombopénie peut être sous-évaluée par l’automate
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d’analyses de biologie car les plaquettes qui ont une taille augmentée (plaquettes
géantes) peuvent être confondues avec des globules rouges par la machine. Le
médecin ou pharmacien biologiste du laboratoire devra vérifier au microscope que le
compte est juste. Par ailleurs, le temps de saignement est particulièrement allongé.
L’orientation diagnostique se fait devant le profil d’agrégation plaquettaire qui montre
une diminution ou une absence d’agrégation plaquettaire en réponse à une
stimulation par la ristocétine. La confirmation du diagnostic est faite grâce à des
techniques spécialisées qui montrent un déficit isolé en GPIb-IX-V. Enfin, l’analyse
moléculaire est faite dans un laboratoire spécialisé, à la recherche d’une anomalie
d’un gène codant pour une des protéines du complexe.
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Le diagnostic de syndrome de Bernard-Soulier doit être noté sur le carnet de santé
du malade et sur la carte de soin éditée par le Ministère de la Santé, ainsi que la
surveillance évolutive (dates des consultations), les traitements conseillés en cas
d’hémorragies, le nom et les coordonnées du médecin référent.
Les moyens qui contribuent à stopper un saignement sont : une compression
prolongée (au moins 10 minutes) de la lésion qui saigne, à l'aide d'une compresse et
éventuellement d'un pansement compressif.
En cas de saignement de nez (épistaxis) : mouchage pour évacuer les caillots et
compression externe 10 minutes. En cas d’échec, il faut réaliser un méchage nasal
au moyen d’une compresse anti-hémostatique de préférence résorbable (Surgicel®),
s’assurer du contrôle du saignement après 10 minutes et de l’absence de
saignement postérieur par examen de la gorge, particulièrement chez l’enfant. Il peut
être nécessaire d’administrer des médicaments antifibrinolytiques de type Exacyl®.
En cas d’hémorragie persistante après ces mesures ou en cas de traumatisme
crânien même modéré, la meilleure conduite à tenir est de vous rendre au centre
hospitalier le plus proche et d’informer le médecin référent qui vous suit de
l’accident afin qu’il informe les urgences de votre arrivée et facilite ainsi la prise en
charge.
Une transfusion de plaquettes peut être nécessaire en cas d’hémorragie sévère ou
à titre préventif pour préparer une intervention chirurgicale. Elle permet de corriger
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l'anomalie de manière transitoire en apportant une quantité suffisante de plaquettes
qui ont la protéine GPIb-IX-V normale.
Un
nouveau
traitement
en
cours
d’évaluation,
le
NovoSeven®,
peut
éventuellement vous être administré dans certains cas pour stopper les hémorragies.
Une anémie peut aussi apparaître du fait des saignements et nécessiter une
supplémentation en fer ou une transfusion sanguine.
Cette pathologie hémorragique donne droit au protocole d’exonération du ticket
modérateur de la Sécurité Sociale.
Il faut envisager la réalisation d’une enquête familiale lorsque le diagnostic de
syndrome de Bernard-Soulier est porté chez un membre de la famille.
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Bien qu'il soit une maladie hémorragique, dont la sévérité est variable, le syndrome
de Bernard-Soulier, lorsqu’il est bien pris en charge, est de très bon pronostic.
Cependant il convient de respecter certaines règles de vie :
Un suivi régulier en milieu hospitalier.
Certaines contre-indications :
- Médicaments contre-indiqués : aspirine et tout médicament en contenant,
anti-inflammatoires non stéroïdiens. En cas de fièvre et/ou de douleurs, il faut utiliser
le paracétamol.
- Contre-indication aux injections intramusculaires et aux prises de
température par voie rectale.
- Contre-indication à la pratique des sports violents ou de contact. Des
mesures de protection et d’encadrement personnalisées peuvent être prises pour les
activités physiques et les loisirs à risque.
Vaccinations contre les virus de l’hépatite A et B, surtout chez l’enfant. Les
vaccinations doivent être faites en zone deltoïdienne en sous-cutané strict, suivies
d'une compression prolongée et de la mise en place d'un pansement compressif.
La prévention des saignements de gencives (gingivorragies) consiste en un suivi
régulier de l’état dentaire avec des soins appropriés. Les extractions dentaires
devront être réalisées en milieu hospitalier par un dentiste spécialisé.
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Protéger les enfants des piqûres d’insectes qui pourraient entraîner des
saignements aux lésions de grattages.
Au moment de la scolarisation, il est nécessaire de prévenir le personnel
enseignant de la pathologie et des conduites à tenir en cas d’accident et d’établir un
Projet d’Accueil Individualisé (P.A.I.).
Lors de tout déplacement (voyage, déménagement, loisir) en dehors d’un
contexte habituel, il est important de: se munir des coordonnées du centre hospitalier
le plus proche, de la carte de groupe sanguin, du carnet de santé, des médicaments
couramment utilisés (Exacyl®, mèches de Surgicel®…).
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Deux points sont importants à souligner :
Le syndrome de Bernard-Soulier peut-être confondu parfois avec un Purpura
Thrombopénique Idiopathique (PTI) dans lequel il existe aussi un taux abaissé
de plaquettes mais d’origine immunitaire. Il est essentiel que votre médecin en
soit informé car la prise en charge est différente (corticothérapie,
immunoglobulines intraveineuses, splénectomie) et ces traitements seront
inefficaces dans votre maladie.
Le taux de plaquettes peut être sous-évalué par l’automate d’analyses de
biologie médicale car les plaquettes géantes peuvent ne pas être comptées
par la machine. Le médecin ou pharmacien biologiste du laboratoire devra
vérifier au microscope que le compte est juste.
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NOS COORDONNEES
Centre de Référence coordonateur
Centre de Référence des Pathologies Plaquettaires
CHU Bordeaux - Hôpital Cardiologique Haut-Lévêque
Dr Paquita Nurden
Alan Nurden Conseiller Scientifique
1 Avenue Magellan 33604 Pessac
Tél. : 05 57 65 64 78 / Fax. : 05 57 65 68 45
Adresse mail : [email protected]
Site internet :
www.maladies-plaquettes.org
Centres de Référence associés
CHU Lyon - Hôpital Edouard Herriot
Pr Claude Négrier
5 Place Arsonval 69437 Lyon
Tél : 04 72 11 73 38
CHU Toulouse - Hôpital Purpan
Pr Pierre Sié
1 Place Dr Baylac 31059 Toulouse
Tél : 05 61 77 90 66
CHU Bicêtre – APHP
Dr Marie Dreyfus
78 Rue du Général Leclerc 94275 Le Kremlin Bicêtre
Tél : 01 45 21 35 94
CHU Robert Debré – APHP
Dr Nicole Schlegel
48 Boulevard Sérurier 75019 Paris
Tél : 01 40 03 20 00
CHU Armand Trousseau – APHP
Dr Rémi Favier
26 Avenue du Dr Arnold Netter 75012 Paris
Tél : 01 44 73 67 23
Centres de Compétence
CHU Marseille - Hôpital Timone
Pr Marie-Christine Alessi
13385 Marseille
Région PACA / Corse
CHU Tours - Hôpital Trousseau
Pr Yves Gruel
37044 Tours
Région Grand-Ouest
CHU Nancy - Hôpital Brabois
Pr Thomas Lecompte
54511 Vandoeuvre les Nancy
Région Grand-Est
CHU Montpellier - Hôpital Saint-Eloi
Pr Jean François Schved
34295 Montpellier
Région Languedoc-Roussillon /
DOM-TOM
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