Enquête UHRIF sur les effectifs infirmiers Modernisation du système d’information

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Région Ile-de-France
Enquête UHRIF
sur les effectifs infirmiers
Une enquête sur les effectifs infirmiers a été réalisée
par l’UHRIF (Union hospitalière de la Région Ile-deFrance) auprès de ses adhérents. D’après les résultats,
trois catégories d’établissements se distinguent.
C
es trois types d’établissements sont les hôpitaux locaux et maisons de retraite, les
centres hospitaliers spécialisés en
psychiatrie et les centres hospitaliers. Tous rencontrent, à différents
degrés, des difficultés de recrutement infirmier ; elles sont plus
marquées encore en psychiatrie et,
dans les centres hospitaliers, elles
concernent aussi les infirmiers
spécialisés et les cadres.
Le recrutement est difficile pour
les hôpitaux locaux et maisons de
retraite du fait de leur peu d’attractivité. Il l’est aussi à cause de
la nouvelle formation exigée en
ce qui concerne la psychiatrie.
Dans ce dernier cas, la situation
devient paradoxale car le manque
d’infirmiers conduit les établissements à diminuer une partie
de leurs activités, en particulier
les activités extrahospitalières. Ce
qui va à l’encontre des Schémas
régionaux d’organisation des
soins (SROS) de psychiatrie, qui
encouragent le développement de
ces activités extrahospitalières.
Une sous-dotation en personnel qualifié est soulignée par les
hôpitaux locaux, et les maisons
de retraite. Cela a pour conséquence une pénurie de soignants
la nuit, entraînant une sélection
des demandes d’admission pour
des patients moins lourds. Le recours au secteur libéral devient
fréquent, et souvent indispensable, ce qui est peu compatible
avec les projets de nouvelle tarification des EHPAD. Les centres
hospitaliers ont été dans l’impossibilité de répondre aux demandes des pouvoirs publics
en matière de remplacement de
congés annuels ou de congés maladie et maternité. Ces établissements ont même diminué leur activité cet été en fermant davantage
les unités et les lits dans tous les
secteurs de l’hôpital. Les conséquences sur l’accueil des patients
et sur la condition de travail des
personnels qui sont redéployés et
soumis à des horaires décalés sont
pénibles. Tous les établissements
soulignent que l’insuffisance de
l’effectif infirmier comporte des
risques dans certains services,
particulièrement la nuit.
La formation des élèves infirmiers
stagiaires se trouve en outre compromise parce que ces derniers
sont sous-encadrés, voire utilisés
pour pallier certains manques. La
plupart des établissements annoncent qu’ils accueilleront moins
d’élèves alors que les quotas
d’étudiants formés dans les IFSI
sont en augmentation sensible.
Des établissements, tous types
confondus, ont exprimé la crainte
de connaître dans un futur
proche une situation aggravée,
ne serait-ce que par la fuite d’infirmiers vers la province, qui recrute et offre une meilleure qualité de vie, et par la perspective
des 35 heures dans la fonction
publique hospitalière.
Au final, il apparaît dans cette
enquête que l’hôpital francilien
est confronté à d’importants problèmes de ressources humaines, ce
qui peut être cause de restructuration et de réorganisation du tissu
sanitaire. Est-ce que le patient y gagnera dans la qualité des soins ?
Modernisation
du système d’information
et création du GMSIH
Pour être efficace, le système
d’information de santé (SIS)
doit intégrer le système d’information de tous les établissements de santé de France
(SIH). A cet effet, a été créé le
Groupement pour la Modernisation du SIH (GMSIH). La
mission première du GMSIH
est de définir les conditions
d’une harmonisation des systèmes d’information hospitaliers et de santé. L’ensemble du
système de santé est concerné
avec, entre autres, la médecine
de ville et l’assurance maladie.
Le GMSIH est un groupement
d’intérêt public (GIP) dont la
convention constitutive a été
approuvée par arrêté ministériel en février 2000. Il a été créé
pour cinq ans. Il comprend la
FEHAP, la FHF, la FIEHP, la
FNCLCC, l’UHP, l’UNIOPSS.
Le projet de loi sur la modernisation du système de santé devrait être débattu cette année.
L’objectif du GMSIH est de développer des solutions communicantes et normalisées afin
d’harmoniser les échanges.
Pour le GMSIH, dont la mission est de coordonner les
besoins pour adapter les solutions, le système d’information
devra être reconnu par tous
comme un outil décisif, être
transparent et lisible par tous les
acteurs de santé, être recentré
sur le patient afin de se trouver
en harmonie avec le Système
d’information de santé (SIS)
déjà lui-même conçu autour de
l’assuré depuis son origine en
1997. Une campagne d’adhésion pour fédérer un plus grand
nombre d’établissements sera
bientôt lancée.
A.-L.P.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No 23 - janvier-février 2001
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