Chapitre VII : La Seconde Guerre Mondiale

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Chapitre VII : La Seconde Guerre
Mondiale
I. Les grandes phases militaires de la Seconde Guerre Mondiale
1. LES VICTOIRES DES
DICTATURES : 1939-1942
L'Allemagne attaque la
Pologne le 1er septembre 1939,
ce qui déclenche l'entrée en
guerre de la France et du
Royaume-Uni (le 3).
en juin 1940, Hitler envahit
l'URSS ; l'hiver arrête sa
progression devant Stalingrad
et Moscou .
Les victoires allemandes s'enchaînent rapidement, de 1940 à 1941, grâce à la technique militaire
appelée le "Blitzkrieg" (guerre-éclair)
Un mois suffit à vaincre la France (mai-juin 1940) ; elle doit signer un armistice humiliant le 25
juin 1940
Le 7 décembre 1941 , dans le
Pacifique, les Japonais attaquent la
base navale américaine de Pearl
Harbour.
Les Etats-Unis entrent en guerre et
constituent une Grande Alliance
avec tous les ennemis de
l'Allemagne et du Japon
La guerre devient planétaire
2. LA VICTOIRE DES
DEMOCRATIES :
1942-1945
Hitler perd la bataille de
Stalingrad (août 1942 - février
1943) ; c'est la 1ère
capitulation de l'armée
allemande.
L'Europe est peu à peu
libérée :
- à l'Ouest par les angloaméricains, qui débarquent
en Normandie le 6 juin 1944.
Paris est libérée en août
1944.
- A l'Est, l'Armée Rouge
progresse et fait la jonction
avec les Alliés en avril 1945 à
Berlin.
Le 8 mai 1945
l'Allemagne capitule.
Les Alliés stoppent les
conquêtes des dictatures à
partir de 1942 (juin : bataille
de Midway)
En Asie, seul le Japon
continue les combats. Mais
le Président Truman décide
d'utiliser une arme nouvelle :
la 1ère bombe atomique est
larguée sur Hiroshima le 6
août 1945, puis sur Nagasaki
(le 9).
La Seconde Guerre
mondiale se termine avec
la capitulation du Japon le
2 septembre 1945
II. L’Europe occupée.
1. L’Europe sous la botte nazie.
. En 1942, l’Allemagne domine
l’Europe continentale.
. L’Europe de l’Est, considérée par
Hitler comme l’ « espace vital » du
Reich, est un vaste territoire à
coloniser.
. Les Slaves sont réduits à l’état
d’esclaves ou massacrés et les terres
distribuées à des colons allemands.
La solution finale est décidée en janvier
1942.
Les nazis déportent les Juifs et les Tziganes
dans les camps de concentration (camps de
travail) et d’extermination (camps de la mort)
Tous ceux qui tentent de résister ou d’échapper
à leur sort sont poursuivis par la Gestapo qui
torture, exécute et massacre sans pitié.
2. Le pillage des pays conquis.
. Pour les nazis, ce sont aux
vaincus de supporter l’essentiel
de l’effort de guerre allemand.
Ainsi ils se livrent à un pillage
humain, matériel et financier
systématique des pays occupés.
Les prisonniers et les déportés
sont employés dans des usines
allemandes. A partir de 1942,
même les habitants des pays
occupés sont réquisitionnés.
. De ce fait les populations manquent de tout, souffrent de disettes et des maladies comme la
tuberculose réapparaissent. Tout est rationné et le marché noir se développe.
3. Collaborations et résistances.
. Partout les nazis trouvent des
collaborateurs (personne qui collabore
avec l’occupant)
La plupart agit par intérêt mais quelquesuns partagent les idées nazies comme
Quisling en Norvège, Degrelle en Belgique
ou la Milice en France et souhaitent la
victoire des nazis.
. Partout aussi les nazis sont confrontés à des résistances (Pologne, Pays Bas, France…) sous
différentes formes .
. A partir de 1941 et de l’entrée en guerre de l’URSS, les communistes entrent en résistance.
Il existe même une résistance à l’intérieur de l’Allemagne autour d’étudiants, d’hommes d’Eglise
et même d’officiers (exemple : attentats contre Hitler comme celui du 20.07.1944)
III. La France de Vichy
1. Une France occupée.
. Après une des plus grandes défaites de son
histoire, le Maréchal Pétain, nouveau chef
du gouvernement, signe l’armistice le 22
juin 1940.
La France est alors coupée en deux avec au
Nord la zone occupée par les Allemands et
au Sud la zone dite « libre » sous l’autorité
de Pétain.
L’Alsace et la Moselle sont annexées à
l’Allemagne.
Le Nord-Pas-de-Calais est rattaché à la
Kommandantur de Bruxelles.
2. Un régime autoritaire.
. Le 10.07.1940, la quasi-totalité des
députés présents à Vichy (nouvelle
capitale) vote les pleins pouvoirs au
Maréchal Pétain. L’Etat Français
remplace la III République et Pétain
devient officiellement chef de l’Etat.
. Il concentre entre ses mains tous les pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Il veut redresser
le pays par une « Révolution Nationale ». Il supprime le suffrage universel, les partis et les
syndicats et exerce ainsi une véritable dictature. Sa devise est « Travail, Famille, Patrie »
3. Un régime qui collabore avec les nazis.
Le 24 octobre 1940, Philippe Pétain, chef de l'État
français, rencontre Hitler dans la petite gare de
Montoire-sur-le-Loir.
Le vice-président Pierre Laval a eu l'idée de ce
rendez-vous en apprenant que Hitler revenait en
train de Hendaye où il était allé rencontrer Franco,
dictateur en Espagne.
Par une poignée de main très médiatisée, le vieux
maréchal célèbre officiellement la «collaboration»
entre la France vaincue et l'Allemagne triomphante.
Il s'en explique à la radio comme à son habitude,
quelques jours plus tard, le 30 octobre 1940 : «C'est
dans l'honneur et pour maintenir l'unité française,
une unité de dix siècles, dans le cadre d'une activité
constructive du nouvel ordre européen, que j'entre
aujourd'hui dans la voie de la collaboration (...) .
Cette collaboration doit être sincère...».
Joseph Savès.
. Pétain rencontre Hitler à Montoire le 24 octobre 1940 et annonce que l’Etat Français s’engage
dans la collaboration avec l’Allemagne nazie.
Pierre Laval déclare alors qu’il « souhaite la victoire de l’Allemagne contre le bolchevisme »
. En 1941 puis en 1942, Vichy institue un statut discriminatoire pour les Juifs.
. A partir de 1942, il participe activement à leur déportation. Il fournit du matériel, des hommes
(le STO), des renseignements (fichiers)…
. A partir de 1943, la Milice (sorte de Gestapo à la française) aide les Allemands à pourchasser
les Résistants. Certains vichystes vont même combattre sous l’uniforme allemand.
Français,
J'ai des choses graves à vous dire. De plusieurs régions de France, je sens se lever depuis quelques semaines un vent
mauvais.
L'inquiétude gagne les esprits, le doute s'empare des âmes. L'autorité de mon gouvernement est discutée ; les ordres sont
souvent mal exécutés (...) Nos difficultés intérieures sont faites surtout du trouble des esprits, de la pénurie des hommes et
de la raréfaction des produits.
Les troupes de l'ancien régime sont nombreuses ; j'y range sans exception tous ceux qui ont fait passer leurs intérêts
personnels avant les intérêts permanents de l'Etat : maçonnerie, partis politiques dépourvus de clientèle mais assoiffés de
revanche, fonctionnaires attachés à un ordre dont ils étaient les bénéficiaires et les maîtres, ou ceux qui ont subordonné les
intérêts de la patrie à ceux de l'étranger.
Un long délai sera nécessaire pour vaincre la résistance de tous ces adversaires de l'ordre nouveau, mais il nous faut, dés à
présent, briser leurs entreprises, en décimant les chefs. Si la France ne comprenait pas qu'elle est condamnée, par la force
des choses, à changer de régime, elle verrait s'ouvrir devant elle l'abîme où l'Espagne de 1936 a failli disparaître et dont elle
ne s'est sauvée que par la foi, la jeunesse et le sacrifice.
L'autorité ne vient plus d'en bas ; elle est proprement celle que je confie ou que je délègue.
Je sais par métier ce qu'est la victoire. Je vois aujourd'hui ce qu'est la défaite.
J'ai recueilli l'héritage d'une France blessée ; cet héritage, j'ai le devoir de le défendre en maintenant vos aspirations et vos
droits. En 1917, j'ai mis fin aux mutineries ; en 1940, j'ai mis un terme à la déroute. Aujourd'hui, c'est de vous-mêmes que je
veux vous sauver. A mon âge, lorsqu'on fait à son pays le don de sa personne, il n'est plus de sacrifice auquel l'on veuille se
dérober ; il n'est plus d'autre règle que celle du salut public.
Rappelez-vous ceci : un pays battu, s'il se divise, est un pays qui meurt ; un pays battu, s'il sait s'unir, est un pays qui renaît.
Vive la France !
Discours du maréchal Pétain, 12 août 1941
. Au départ une immense majorité des Français soutient Vichy puis petit à petit les Français s’en
détournent sans pour autant verser dans la Résistance (attitude attentiste)
IV. La France libre et la Résistance .
1. Des débuts difficiles
. 18 juin 1940 : Charles de Gaulle lance un appel à la poursuite des combats : acte de naissance
de la Résistance et de la France Libre. De Gaulle n’a alors autour de lui que 7000 volontaires, les
FFL : forces françaises libres et une infime partie de l’empire colonial le rejoint.
. S’il y a des faits de Résistance dès le début du conflit, ceux-ci sont minoritaires jusqu’en 19421943 car la majorité des Français croit en Pétain et est surtout préoccupée par sa survie.
. Mais il y a quelques cas de refus comme la célébration du 11 novembre 1940 sur la tombe du
Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe par des lycéens et des étudiants.
2. Le renforcement de la Résistance
. La Résistance s’organise en mouvements et réseaux : Libération en zone libre, Franc-Tireur en
zone occupée. Le Parti Communiste rejoint la Résistance après le lancement de l’opération
Barbarossa (22.06.1941)
. A partir de 1943, la Résistance est une véritable force d’opposition dans le pays. Ceux qui
refusent le STO rejoignent les maquis (zone de montagne et/ou de forêts où se cachent et
combattent les Résistants).
. Jean Moulin, envoyé de De Gaulle, unifie la Résistance Intérieure et crée en 1943 : le CNR :
Conseil National de la Résistance. Les Résistants sont alors regroupés dans les FFI : forces
françaises de l’intérieur.
3. La Libération.
La bataille suprême est engagée!
Après tant de combats, de fureurs, de douleurs, voici venu le choc décisif, le choc tant espéré. Bien
entendu, c'est la bataille de France et c'est la bataille de la France.
D'immenses moyens d'attaque, c'est-à-dire pour nous de secours ont commencé à déferler à partir
des rivages de la vieille Angleterre. Devant ce dernier bastion de l'Europe à l'Ouest, fut arrêtée naguère
la marée de l'oppression allemande. Il est aujourd'hui la base de départ de l'offensive de la liberté. La
France, submergée depuis quatre ans, mais non point réduite, ni vaincue, la France est debout pour y
prendre part.
Pour les fils de la France, où qu'ils soient, quels qu'ils soient, le devoir simple et sacré est de
combattre par tous les moyens dont ils disposent. Il s'agit de détruire l'ennemi, l'ennemi qui écrase et
souille la patrie, l'ennemi détesté, l'ennemi déshonoré.
L'ennemi va tout faire pour échapper à son destin. Il va s'acharner à tenir notre sol aussi longtemps
que possible. Mais, il y a beau temps déjà qu'il n'est plus qu'un fauve qui recule. De Stalingrad à
Ternopol, des bords du Nil à Bizerte, de Tunis à Rome, il a pris maintenant l'habitude de la défaite.
Cette bataille, la France va la mener avec fureur. Elle va la mener en bon ordre. C'est ainsi que nous
avons, depuis quinze cents ans, gagné chacune de nos victoire. C'est ainsi que nous gagnerons cellelà. En bon ordre! [... ]
Pour la nation qui se bat, les pieds et les poings liés, contre l'oppresseur armé jusqu'aux dents, le bon
ordre dans la bataille exige plusieurs conditions.
La première est que les consignes données par le Gouvernement français et par les chefs français
qu'il a qualifiés pour le faire à l'échelon local soit exactement suivies.
La seconde...
La troisième...
La bataille de France a commencé. Il n'y a plus dans la nation, dans l'Empire, dans les armées qu'une
seule et même volonté, qu'une seule et même espérance. Derrière le nuage si lourd de notre sang et
de nos larmes voici que reparaît le soleil de notre grandeur.
. Si les FFL (dont la 2e DB du Général Leclerc) participent aux combats et à la Libération de la
France, les FFI aident au Débarquement par des renseignements et des sabotages.
. Les Allemands et la Milice répliquent en attaquant les maquis ou en massacrant les civils (loi
des otages). Grâce à la Résistance Intérieure comme Extérieure et son travail lors de la
Libération, La France est considérée comme un vainqueur de la GM2.
. De Gaulle est alors reconnu comme le chef de la France Libre et l’interlocuteur des EU et du
RU. Il est acclamé par les Parisiens lors de la Libération de la capitale le 26 août 1944. Il devient
chef du Gouvernement provisoire de la République Française (GPRF) et ramène l’ordre dans le
pays.
V. Le bilan de la guerre.
1. Un bilan humain et matériel très lourd
. La GM2 a fait plus de 50 M de morts. Jamais une guerre n’a été aussi meurtrière. Pour la
première fois, les pertes civiles dépassent les pertes militaires.
. La guerre laisse d’immenses destructions. Les villes
allemandes sont rasées à 70 %. La Pologne, la
Tchécoslovaquie, la partie européenne de l’URSS ont
des milliers de villes et de villages rasés, des millions
d’habitants déportés ou déplacés.
. La France n’est pas épargnée : non seulement les
pertes humaines sont importantes mais les
infrastructures (ponts, routes, chemin de fer…) ont
souffert de la guerre.
. La GM2 voit l’emploi d’une nouvelle
arme : la bombe atomique utilisée par
les Etasuniens à Hiroshima (300000
morts + 600000 à terme) puis Nagasaki
(120000 morts + 400000 à terme) les 6
et 9 août 1945.
2. Un conflit barbare.
. Les droits de l’Homme ont été bafoués durant la guerre. En 1939, les Soviétiques ont exécutés
des milliers d’officiers polonais.
. Mais ce sont les Allemands qui sont allés le plus loin dans l’horreur. Le monde découvre les
camps de concentration et d’extermination où des millions de personnes ont trouvé la mort. Les
Japonais ont fait de même dans le Pacifique.
. Le procès de Nuremberg (novembre 1945-octobre 1946) juge les crimes contre l’humanité
(définition p. 120) commis par les dirigeants nazis. A la même époque le procès de Tokyo fait de
même pour les dirigeants japonais.
3. Le déclin confirmé de l’Europe.
. L’Europe de l’Ouest sort très affaiblie y compris les vainqueurs (France et RU) Leur survie
économique dépend de l’aide américaine. Leur prestige international est perdu surtout vis-à-vis
de leurs colonies. L’Italie et l’Allemagne sont vaincues et occupées.
. L’URSS, malgré ses immenses pertes et ses destructions, confirme son statut de grande
puissance. Elle occupe l’Europe Centrale.
. Les EU sont les grands vainqueurs. Ils dominent économiquement, politiquement et
idéologiquement le monde.
Conclusion : Un nouvel équilibre à trouver
. En février 1945 lors de la Conférence de Yalta puis en juillet 1945 lors de la conférence de
Postdam, les deux Grands, assistés du RU décident d’une nouvelle carte de l’Europe (dont
l’occupation de l’Allemagne) ainsi que de la création de l’ONU : organisation des Nations Unies
afin de garantir la paix ; la sécurité, le respect des droits de l’Homme et des valeurs
démocratiques dans le monde.
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