L’ESSENTIEL RÉSUMÉ C’ ■ AN/ANU. Dieu du ciel, il forme, avec Enlil et Enki/Ea, la triade divine fondatrice de l’univers. Il est, à l’origine, le chef et le père des dieux, avant d’être remplacé par son fils Enlil. Sa ville consacrée est Uruk. Il est souvent représenté sous la forme d’un taureau. ■ ENKI/EA. Dieu des eaux, frère d’Enlil, il est le troi- sième élément de la triade suprême. Dans le Atrahasis, c’est lui qui crée les hommes, à partir d’argile et du sang d’un dieu immolé. Sa ville est Eridu. ■ ENLIL. Divinité de l’air et de l’atmosphère, il est le fils d’An auquel il succède, dès la première moitié du troisième millénaire, au sommet du panthéon babylonien. Sa ville est Nippur. ■ HAMMURABI. Sixième roi de la première dynastie babylonienne, Hammurabi est considéré comme l’un des plus grands souverains de l’Orient ancien. Par ses conquêtes militaires, il fait de Babylone la capitale d’un puissant empire. Il fait construire de nombreux bâtiments, religieux mais aussi civils, comme des fortifications, des canaux et des digues. Mais il doit surtout sa postérité au fameux « code », qui établit un modèle d’équité. ■ INANNA/ISHTAR. À côté de la triade divine suprême se trouve la déesse sumérienne de l’amour, Inanna, qui est, selon les traditions, la fille d’An ou d’Enlil. Véritable mère des dieux, elle devient Ishtar chez les Babyloniens. ■ MARDUK. Fils d’Enki/Ea, il lui succède au sommet du REPÈRES panthéon babylonien, et devient le dieu tutélaire de Babylone, où un grand sanctuaire lui est consacré. Dans le Poème de la Création, c’est à sa demande qu’Ea crée le premier homme. ■ NABUCHODONOSOR II. Roi de Babylone entre 605 Vers 3000 av. J.-C. Civilisation sumérienne. Naissance de l’écriture. 2900-2330. Création des premières cités-États. 2330-2100. Premier empire sémitique fondé par Sargon le Grand. XVIII e - XVII e siècles. Atrahasis et Épopée de Gilgamesh. 1792-1750. Règne d’Hammurabi. Vers 1600. Invasions des Cassites. Vers 1300. Naissance d’un royaume assyrien indépendant. 1100-1000. Invasions des Sémites araméens. 1000-609. Domination assyrienne. Règnes de Sargon II, d’Assurbanipal. Époque néo-assyrienne. 609. Babylone s’affranchit de la tutelle assyrienne. Époque néobabylonienne. 604-562. Règne de Nabuchodonosor II. 539. Prise de Babylone par Cyrus le Grand. La Mésopotamie intègre l’Empire perse. Époque perse. 330. Victoires d’Alexandre le Grand sur les Perses. La Mésopotamie passe sous domination grecque. Époque séleucide. 129 av. J.-C. –224 ap. J.-C. Conquête parthe. Déclin et abandon de Babylone. et 562 av. J.-C., il fut d’abord un roi guerrier. La prise de Jérusalem, en 597 av. J.-C., et la déportation à Babylone des Hébreux l’ont rendu célèbre et ont donné en partie naissance au mythe (négatif) de Babylone. Sous son règne, celle-ci connut pourtant un renouveau religieux et culturel, matérialisé notamment par une reconstruction fastueuse de la ville. ■ SARGON (vers 2334-2279 av. J.-C.). On sait peu de choses du fondateur de la dynastie d’Akkad, si ce n’est qu’en renversant le royaume sumérien et en multipliant les guerres de conquête des territoires avoisinants, il constitua l’un des premiers grands empires de l’histoire, qui allait servir de modèle tout au long de l’histoire babylonienne. 29 TDC N° 952 • BABYLONE est en Mésopotamie (littéralement «entre les fleuves»), région située entre le Tigre et l’Euphrate, berceau de l’écriture et des mathématiques, qu’est née la civilisation babylonienne, l’une des plus remarquables de l’Orient ancien, dont les premières traces remontent au troisième millénaire av. J.-C. Babylone (bâbil ilani: porte des dieux) devint la capitale de la Babylonie au XVIIIe siècle av. J.-C, sous le règne de son sixième roi, Hammurabi. Celui-ci en fit le centre d’un puissant empire, en même temps qu’un foyer religieux et intellectuel: rédigés à cette époque, le Poème de la Création et l’Épopée de Gilgamesh comptent parmi les premiers grands textes mythologiques et/ou littéraires de tous les temps. C’est également à Hammurabi que l’on doit le fameux «code» qui connut une immense postérité : une stèle de basalte de plus de deux mètres de hauteur sur laquelle sont gravés près de 300 articles établissant une jurisprudence éclairée dans les domaines pénal, civil et administratif. Envahie, pillée, détruite, reconstruite, à nouveau investie et ruinée par ses voisins, Hittites, Cassites, Assyriens puis, plus tard, Perses et Parthes, Babylone connut un destin troublé et cahotique. Au VIIe siècle avant J.-C., sous le règne de Nabuchodonosor II, elle retrouva un temps sa splendeur passée. La ville fut reconstruite avec faste, autour du palais royal et du sanctuaire de Marduk, avec sa fameuse ziggurat (source de la mythique tour de Babel), et redevint le centre d’un vaste empire. Mais la ville tombera de nouveau, et cette fois définitivement, prise d’abord par Cyrus, le roi des Perses, en 539 av. J.-C., puis par Alexandre le Grand en 330. Tout au long de cette histoire tumultueuse se constitua peu à peu le mythe de Babylone. S’appuyant sur le bref passage de la tour de Babel de la Genèse, les chrétiens firent de la ville l’anti-Jérusalem, la cité du Mal (identifiée à une prostituée), symbole de l’impiété et de l’orgueil humain. Si cette image s’infléchit par la suite, Babylone inspira de nombreuses œuvres, à travers le thème de la tour de Babel, bien sûr, mais aussi des jardins suspendus ou de la porte d’Ishtar, sans parler des figures, réelles ou légendaires, de Sémiramis, Sardanapale ou Nabuchodonosor. DIEUX ET ROIS