Professeur Guy Cornélis, un ténor de la microbiologie à

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INNOVATION
NOUVEAU GROUPE DE RECHERCHE
NaGRIDD décline
le développement durable
Si les chercheurs namurois mènent depuis plusieurs
années des projets de recherche qui touchent au développement durable, ils viennent aujourd’hui de franchir
un cap en créant un nouveau groupe de recherche appelé
NaGRIDD (Namur Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Développement Durable). Spécificité : des chercheurs en sciences naturelles et en sciences humaines
travailleront ensemble, guidés par une finalité unique
et sociétale, à savoir l’amélioration de la condition
humaine. Rencontre avec Nicolas Dendoncker, coordinateurs du groupe de recherche avec Frédéric Silvestre.
Quelle sera l’approche
privilégiée par NaGRIDD ?
Une approche qui allie sciences
naturelles et sciences humaines.
Même s’il est vrai que ce regard
croisé n’est pas toujours facile,
parce qu’on ne parle pas tous le
même langage, il est essentiel si
on veut travailler sur l’amélioration
de la condition humaine. Cette
approche est d’autant plus intéressante qu’elle est rare.
Sur quelles thématiques les
chercheurs vont-ils travailler ?
Partant de ce qui existait déjà à
l’Université, nous avons identifié
quatre axes, qui sont appelés à
évoluer en fonction du profi l des
chercheurs.
Le premier, appelé « Concept »,
sous-tend les trois autres puisqu’il
s’agit de créer une vision commune de ce qu’est le développement durable en confrontant les
NAGRIDD en bref
différentes disciplines. Comme ce
concept est très vaste, il est important de définir des critères clairs de
ce qu’est une recherche en développement durable.
Le second est consacré au thème
« Mobilité et aménagement du
territoire ». Ces deux thématiques
sont intimement liées mais elles
sont, trop souvent, traitées séparément. Grâce à NaGRIDD, les
chercheurs spécialisés dans ces
deux thématiques travailleront
désormais ensemble.
L’axe suivant est consacré à « la
conservation des ressources et
de la biodiversité ». Souvent, ces
recherches mobilisent des chercheurs en sciences naturelles. Ici
encore, nous intégrons des chercheurs en sciences humaines,
par exemple des sociologues,
des juristes ou des économistes,
qui permettent d’appréhender
la problématique sous l’angle du
comportement des acteurs individuels ou institutionnels qui
posent des choix sur ces ressources et sur la biodiversité.
Enfi n, le dernier axe « responsabilité et citoyenneté » étudie plus
précisément la responsabilité
des individus, des institutions, et
surtout des entreprises face aux
enjeux du développement durable.
Quels sont vos objectifs à
court et à long terme ?
À court terme et en interne,
notre objectif est d’augmenter les
synergies entre les chercheurs pour
proposer de nouvelles recherches
transdisciplinaires. En externe,
l’objectif est de devenir l’interface
entre l’Université de Namur et les
différents acteurs institutionnels
et associatifs (universités, services publics, ONG,…) en matière
de développement durable. Mais
évidemment tout notre travail
s’inscrit dans une logique de long
terme qui est l’amélioration de la
condition humaine.
Quels sont, selon vous, les
points forts du groupe ?
Le fait d’allier sciences naturelles
■
35 chercheurs
■
Plus de 10 disciplines
■
Deux coordinateurs : Nicolas
Dendoncker et Frédéric Silvestre
■
4 axes :
Concept - Coordination :
Caroline Canon
Mobilité et aménagement du
territoire - Coordination :
Corentin Fontaine
Ressources naturelle et
biodiversité - Coordination :
Frédéric Silvestre
Responsabilité et
citoyenneté - Coordination :
Valérie Flohimont
et sciences humaines, suivant
notre tradition d’interdisciplinarité
qui fait que, à Namur, nous avons
l’habitude de réfléchir ensemble.
J’ajouterais également notre position. Namur étant la capitale wallonne, cela facilite les contacts
directs avec les institutions régionales. Nous voudrions aussi renforcer nos collaborations avec la
ville de Namur qui s’engage, via
de nombreux projets, vers une politique prenant en compte différents
aspects du développement durable.
Propos recueillis par
Antoinette Minet
RECHERCHE
Un ténor de la
microbiologie à Namur
Début 2012, Guy Cornelis, alors professeur de microbiologie moléculaire au Biozentrum de l’Université de Bâle (Suisse) et professeur invité à l’Université de Namur, a
reçu un ERC Advanced Investigator Grant du Conseil européen de la Recherche, en
reconnaissance de sa contribution significative à la compréhension des maladies
infectieuses bactériennes.
Les bourses ERC Advanced
Grants permettent à des chercheurs
exceptionnels à la réputation établie, quels que soient leur nationalité et leur âge, de mener des projets novateurs à haut risque, qui
ouvrent de nouvelles voies dans
leur discipline de spécialisation,
ou dans d’autres domaines.
Le professeur Cornelis bénéficie d’une reconnaissance et d’une
carrière internationales : directeur
de laboratoire à l’Institut Christian
de Duve (Belgique), chercheur à
4
l’Institut Max Planck (Allemagne),
à l’Université de Bristol (GrandeBretagne), Fellow de l’Académie
américaine de microbiologie,…
Un nouvel élan pour l’URBM
C’est à l’Université de Namur
qu’il a décidé de mettre à profit
cette bourse européenne d’excellence, car il a été, confie-t-il, « attiré
par la qualité des recherches
menées au laboratoire des professeurs Jean-Jacques Letesson et
Xavier De Bolle ». Le terrain est
en effet propice pour le développement des travaux du microbiologiste, l’Unité de Recherche en
Biologie des Microorganismes
( U R BM, mem bre de l’I nstitut
NARILIS) étant spécialisée dans
l’étude des m icroorga n ismes,
levures ou bactéries.
Depuis juillet, Guy Cornelis
a donc intégré l’URBM comme
professeur de recherche. I l y
développe une nouvelle équipe
dédiée à l’étude des mécanismes
pathogènes de la bactérie Capnocytophaga canimorsus. Ces mécanismes provoquent des infections
rares, mais très graves, chez les
humains qui ont été mordus, ou
tout simplement léchés, par un
chien porteur de la bactérie.
Avec ses chercheurs, le professeur Cornelis va s’attacher plus
particulièrement à identifier les
spécificités des gènes de la bactérie qui sont responsables de la
maladie, ainsi que leur rôle dans
la neutralisation de l’immunité
innée de l’hôte et dans l’évolution
de la pathologie. L’objectif final
est de développer des mesures
prévent ives et des solut ion s
thérapeutiques.
E.D.
MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR
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