Chapitre I : La théorie de la demande

UMMTO/1ère année LMD/ Module : Microéconomie I / Section D /Année universitaire : 2016/2017
Chapitre I : La théorie de la demande
L’objectif final de toute activité économique est la satisfaction de la demande des
consommateurs, qui est l’objet de ce chapitre. Il comporte une définition de la demande, les
différents facteurs qui la déterminent et l’effet de la variation de chacun de ses déterminants sur
le niveau de la demande. Ainsi comment mesurer le degré de sensibilité de la demande à la
variation de l’un de ses déterminants.
Section 01 : La fonction de la demande
1.1/La demande individuelle d’un bien
La demande individuelle d’un bien est la quantité de biens et services qu’un acheteur souhaite
acquérir dans une période donnée, à conditions que cette volonté d’achat soit accompagnée d’un
pouvoir d’achat.
La demande du consommateur est déterminée en fonction de nombreux facteurs, mais en général,
ils sont simplifiés à quatre facteurs qui sont :




Le Prix du bien considéré (Px) ;
Le Revenu dont dispose cet individu (R) ;
Le Prix des autres biens (biens de substitutions (Ps) ou biens de complémentarités (Pc)) ;
Les Goûts ou les préférences des consommateurs (G).
Mathématiquement, la demande d’un bien X pourrait donc s’exprimer sous forme d’une fonction
à plusieurs variables :
Qdx = f (Px, R, Pc, Ps, G) ; sachant que :
Qdx : La quantité demandée du bien X ;
Puisque le prix du bien X joue un rôle privilégié, on considère que les autres facteurs sont
constants (inchangés). On définit alors une fonction de la demande d’un bien comme une relation
entre son prix et la quantité demandée de ce bien, toutes choses étant égales par ailleurs (ceterisparibus). En d’autres termes, supposant que le prix du bien X varie et les autres facteurs
constants. On obtient donc une fonction de la demande sous la forme suivante :
Qdx = f (Px, R, Pc, Ps, G)
La demande d’un individu pour un bien est une relation inverse du prix du bien en
question : quand le prix d’un bien augmente (toutes choses étant égales par ailleurs), la quantité
demandée de ce bien diminue. De même, quand le prix baisse (toutes choses étant égales par
ailleurs), la quantité demandée augmente. C’est la loi de la demande.
Les raisons qui expliquent cette relation inverse entre la quantité demandée et le prix sont :
 L’effet de substitution : on dit que deux biens sont liés par une relation de substitution, si
l’accroissement du prix de l’un entraine un accroissement de la consommation de l’autre.
Ainsi, la demande d’un bien dépend du prix des biens substituables, car ces biens
permettent de satisfaire le même besoin. En effet, quand le prix d’un bien augmente, le
consommateur le remplacera pour d’autres biens similaires moins chers pour satisfaire le
même besoin, ainsi la demande pour ce bien diminue.
 L’effet du revenu : lorsque le prix d’un bien augmente, le revenu réel diminue, la quantité
du bien qu’il pourra acheter avec le même revenu nominal va baisser.
NB :
 Revenu réel : correspond au pouvoir d’achat réel, c’est-à-dir en tenant compte des
variations des prix des biens et services.
 Revenu nominal : est le revenu perçu par unité de temps. C’est le montant indiqué sur la
fiche de paye du travailleur.
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1.2/La courbe de demande :
1.2.1/Définition :
La courbe de la demande est la représentation graphique de la fonction de la demande. C’est une
expression géométrique de la relation quantité - prix qui est représentée sur les axes de
coordonnées où le prix est porté sur l’axe des ordonnées et la quantité demandée portée sur l’axe
des abscisses.
Figure N° 01 : la représentation graphique de la courbe de demande
Les points A, B, C, D représentent les intentions
psychologiques d’achat du consommateur
1.2.2/Le déplacement de la courbe de la demande individuelle :
Le premier facteur qui détermine la demande est le prix du bien considéré. Selon la loi de la
demande, la quantité demandée varie dans le sens inverse de la variation du prix, cette dernière
se traduit par un déplacement le long de la courbe de demande.
Contrairement aux variations des autres déterminants qui provoquent un déplacement de toute
la courbe vers le haut ou vers le bas, selon le sens de la variation de ces facteurs et selon la typologie
du bien considéré.
Figure N°2 : Déplacement de la courbe de demande vers le haut ou vers le bas
1.2.3/Les propriétés de la courbe de demande :
 La courbe de demande est décroissante (la pente négative) indiquant la relation inverse
entre la quantité demandée d’un bien et le prix de ce bien.
 La courbe de demande peut être une ligne droite ou une courbe continue ou encore
n’importe quelle forme de courbe avec une pente négative.
1.3/ Typologie des biens économiques :
Les biens économiques sont classés, selon les principes de la comptabilité nationale, en fonction de
leur degré de durabilité ou selon leur fonction (alimentation, habillement, logement, culture…).
Par ailleurs, les approches utilisées en microéconomie s’appuient sur le type de relation entre le
prix et la quantité demandée, ou entre le revenu et la quantité, ou encore sur le critère de
divisibilité :
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Figure n°3 : Les différentes catégories de biens économiques
Biens économiques
Biens inférieurs
R (-) Q
Biens normaux
R (+) Q
Biens simples
P (-) Q
Biens de nécessité
P (-) Q
b
Biens de luxe
P (-) Q
Biens de Giffen
P (+) Q
Biens de snobisme
P (+) Q
L’effet de la variation du prix sur la quantité demandée du bien considéré permet de classer les
biens économiques en deux catégories : Les biens typiques et les biens atypiques.
Bien économique
Bien typique
P (-) Q
Bien atypique
P (+) Q
N.B/




R (+) Q, signifie que la relation est positive entre le revenu et la quantité.
R (-) Q, signifie que la relation est négative entre le revenu et la quantité
P (+) Q, signifie que la relation est positive entre le prix et la quantité.
P (-) Q, signifie que la relation est négative entre le prix et la quantité.
Biens divisibles et biens indivisibles :
 Biens divisibles : on appelle bien divisible tout bien qui peut être divisé en sous-unités sans
qu’il soit détruit comme les biens alimentaires (sucre, farine, ….).
 Biens indivisibles : sont de nature n’acceptant pas la division comme les biens durables
(voitures, téléviseurs, téléphones portables, ….).
1.4/Le surplus du consommateur
Le surplus du consommateur est défini comme étant la différence entre ce qu’un consommateur
est disposé à payer pour acheter un produit et ce qu’il a payé réellement. Pour déterminer le
surplus du consommateur pour un bien divisible ou un bien indivisible, est égal à la différence
entre le « prix prévisionnel ou intentionnel » et le prix appliqué au niveau du marché.
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