Le Mali possède une histoire très riche et relativement bien connue. Cinq empires ou royaumes importants s’y sont succédé : • l’empire du Ghana, • l’empire du Mali, • l’empire songhaï, • le royaume bambara de Ségou et • l'empire peul du Macina. -L’empire du Ghana (ou Ouagadou) L’empire du Ghana a été érigé par les Sarakolés au IVe siècle et fondé sur le commerce du sel et de l'or. -L’Empire du Mali (ou le Mandé) L’empire du Mali succéda à l’empire du Ghana. Il fut fondé au XIème siècle. Il s’étendait de l’Atlantique à la boucle du Niger et a été constitué par les Mandingues (groupe ethnique comprenant : les Malinké, les Bambara, les Dioula. Le héros légendaire fut Soundiata Kéita qui sauva le Mandé de l’emprise du Roi sorcier Soumangouroun Kanté, protégé par 63 totems qui le rendaient invincible. Soundiata unifia le Mandé et régna pendant 20 ans. L’empire, en plus de l’exploitation de l’or, était favorable à la culture du coton et de l’arachide. Soundiata disparaît en 1255 laissant son empire plus vaste que celui du Ghana. Mansa Moussa, successeur de Soundiata, est connu pour son fameux pèlerinage à la Mecque. Les caravanes de cuivre, de sel, d’or et d’étoffes renflouaient l’économie de l’empire. Les échanges économiques donnèrent lieu à des contacts culturels, créant ainsi une civilisation négro-arabo-berbère dont Tombouctou, Gao et Djénné furent les centres. L’armée de Mansa Moussa était forte de 100.000 hommes. Mais bientôt une autre puissance, l’empire songhoï, prit sa place. L’Empire Songhoï Son fondateur fut Soni Aliber (Ali le Grand) qui éclipse l’empire du Mali. Il libéra les Songhaï. Il régna pendant 27 ans. Malheureusement après l’essor de Gao, Tombouctou et Djenné, plaques tournantes du commerce de l’or, l’expédition marocaine du Pacha Djouder vainquit les Songhaï dans la bataille de Tondibi. -De l’empire à la république A partir des XVIIème et XVIIIème siècles, les grands empires se divisent en donnant naissance aux royaumes Bambara de Ségou et du Kaarta, aux empires Peul du Macina (avec Hamdalaye sa Capitale), Dioula du Ouassoulou de Samori Touré ; Toucouleur d’El Hadj Oumar. Ces deux derniers tentèrent de réunifier les royaumes en vain. Ils se heurtèrent aux forces de pénétration coloniale qui s’implantèrent dans le pays à partir de 1850. -A partir de 1880 : La conquête française de la région est le fait de Joseph Gallieni qui mène des combats meurtriers contre les troupes de Samory Touré, chef de guerre dioula et fondateur d'un empire théocratique dans le Haut-Niger, et contre les Toucouleurs, qui résistent au nord. - 1898 : La conquête est achevée. Le Mali, une partie de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger actuels sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française. L'AOF (Afrique occidentale française) se distingue de l'Afrique équatoriale française. L'AOF correspond à un autre gouvernement colonial créé en 1895 et groupant en une fédération les territoires du Sénégal, de la Mauritanie, du Soudan français (aujourd'hui Mali), de la Haute-Volta (aujourd'hui Burkina), de la Guinée française, du Niger, de la Côte-d'Ivoire et du Dahomey (aujourd'hui Bénin). Sa capitale était Dakar. En 1958, la décolonisation entraîna l'éclatement de la fédération. -1946 : A Bamako est constitué le Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A.), qui mène la lutte pour l'indépendance de l'Afrique occidentale. Sa section malienne, l'Union Soudanaise, est dirigée par : Modibo Keita - 1956 : Le Soudan français accède à l'autonomie interne. - 1958 : Le Soudan français devient une république au sein de la Communauté française. - 17 janvier 1959 : Cette république se joint au Sénégal pour former la fédération du Mali. - 20 juin 1960 : La Fédération du Mali se proclame indépendante. - Septembre 1960 : La Fédération éclate, en partie à cause de la rivalité entre Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita, deux figures du nationalisme africain. L'ancien Soudan français conserve le nom prestigieux de Mali et Modibo Keita demeure président de la nouvelle république du Mali, proclamée le 22 septembre 1960. Le même mois, le nouvel État devient membre de l'Organisation des Nations Unies. Le Mali, sous la direction de Modibo Keita, qui fonde son pouvoir sur l'Union soudanaise (l'US-RDA), seul parti représenté à l'Assemblée, poursuit une politique de développement économique guidée par les principes du socialisme, sans rompre avec la France. - Novembre 1968 : L'échec de cette politique provoque un coup d'État militaire qui porte au pouvoir le lieutenant: Moussa Traoré Celui-ci interdit tout groupement politique. - 1979 : Moussa Traoré crée un parti unique, l'Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM). Ce régime dictatorial se révèle incapable de faire progresser l'économie de façon appréciable. De 1968 à 1974, puis de 1983 à 1985 : Des sécheresses persistantes entraînent des famines, tandis que l'État épuise ses maigres ressources dans un différend avec le Burkina Faso , qui dégénéra en 1985 en un affrontement armé. Il fut réglé, en 1986, par la Cour internationale de justice. Cette même année est marquée par d'importantes grèves étudiantes et syndicales. Puis l'aspiration démocratique suscita encore plus de mécontentement dans la population. Dans le même temps, la rébellion armée des Touareg reprend avec vigueur au nord. - Mars 1991 : La répression brutale des Touareg par l'armée contribue au renversement de Moussa Traoré après plusieurs mois d'émeutes dans le pays. En mars 1991, Moussa Traoré dut partir à la faveur d'un coup d'État. Un gouvernement de transition fut instauré avec comme président le lieutenant-colonel Les libertés publiques sont rétablies par un Comité transitoire pour le salut du peuple, dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumany Touré et sous l'égide duquel sont organisées les premières élections libres du Mali indépendant. -1992, les premières élections libres du Mali indépendant portèrent au pouvoir Alpha Oumar Konaré (un professeur d'histoire). - Février 1993, Moussa Traoré fut condamné à mort lors d'un procès, mais le président Konaré, hostile à la peine de mort, gracia en 1997 (au nom de la «réconciliation nationale») l'ancien dictateur qui fut condamné à purger une peine de dix ans de prison pour «crimes politiques et économiques». Ses efforts pour renforcer la démocratie furent menacés par la persistance des difficultés économiques et une forte corruption au plan politique. -En mai 1997, Konaré fut réélu. Au cours de sa présidence, le Mali fut souvent cité comme un pays de «bonne gouvernance». Conformément à la Constitution qui limite à deux le mandat du président, Konaré quitta la présidence en 2002. Mai 2002 : L'ancien général Amadou Toumany Touré (ATT), qui avait déjà dirigé le Mali pendant la transition de 1991-1992, gagna l'élection présidentielle. Le nouveau président n'appartient à aucun parti politique et son gouvernement regroupe tous les partis du pays. Surnommé ATT, Touré a du travail à faire dans un pays où 64 % de la population vit dans la pauvreté et 21 % dans une extrême pauvreté, mais il dispose d'un mandat de cinq ans pour traduire dans les actes sa volonté de «gouverner autrement». Il est réélu en 2007 pour un second mandat de cinq ans. Le Mali couvre une superficie de 1 241 238 km². Il partage 7 200 Km de frontières avec sept pays : • l'Algérie au Nord, • le Niger à l'Est, • le Burkina-Faso au Sud-Est, • la Côte-d'Ivoire au Sud, • la Guinée Conakry au Sud-Ouest, • le Sénégal et • la Mauritanie à l'Ouest. La population du Mali est estimée à 10,9 millions d'habitants en 2004, avec un taux d'accroissement annuel moyen de 2.2% sur la période 1987-1998. Elle est inégalement répartie sur le territoire, au profit du Sud du fleuve Niger. Le Mali a un PIB estimé à 3,8 milliards $ soit un revenu par tête voisin de 352 $ et une consommation par tête de 292$. La dette représente 80% du PIB. L'économie est caractérisée par la prédominance des activités du secteur primaire, inégalement réparties sur le territoire (au profit des régions au Sud du pays à plus forte pluviométrie et aux meilleurs sols) : agriculture (le Mali est le premier pays producteur de coton en Afrique), pêche, élevage, et forêt principalement, qui représentent plus de 40% du PIB. La conjoncture agricole, soumise à des aléas climatiques importants, affecte directement la richesse nationale et exerce une influence importante sur les autres secteurs -Régions du Mali Sur le plan administratif, le territoire du Mali est découpé selon trois échelons distincts : • 8 régions administratives (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal) et le district de Bamako, qui sont aussi des collectivités décentralisées ; • 49 cercles, qui sont à la fois des subdivisions administratives et des collectivités décentralisées ; • 703 communes (dont 19 urbaines).