Biodiversité

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Conférence internationale
« Biodiversité : science et gouvernance »
Mercredi 19 janvier 2005
Contacts presse :
Cabinet du Ministre délégué à la Recherche : Sophie Chevallon – 01 55 55 84 32
Presse française : Cathie Barelli – 01 55 55 81 49
Presse étrangère : Sandrine Romano – 01 41 86 76 77
1
Sommaire
Qu’est-ce que la biodiversité ?
Diversité biologique et origine du mot biodiversité
Les enjeux de la conférence biodiversité
Pourquoi « sauver » la biodiversité ?
Les espèces éteintes et menacées : la « sixième extinction de masse »
La Convention de la diversité biologique
La Convention sur le Commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d’extinction (CITES)
Quelques données sur l’état général de la biodiversité en 2004
Æ Les espèces en danger sur la planète
Æ Biodiversité forestière
Æ Biodiversité cultivée
Æ L’état de la biodiversité en France
Les « co-extinctions » d’espèces
La perte d’un service écologique essentiel : la pollinisation
La biodiversité du sol est en danger
Biodiversité : que reste-t-il à découvrir ?
Biodiversité et Systématique
Aires protégées
Quelques exemples emblématiques d’espèces en danger
Æ La loutre d’Europe
Æ La cigogne blanche
Æ Salamis augustina : une espèce de papillon de la Réunion très rare et très
menacée
Æ L’hippocampe
Æ La moule perlière d’eau douce
Æ Le ramin, un arbre tropical, classé à l’annexe II de la CITES
Æ Le grand requin blanc, inscrit à l’annexe II de la CITES
Æ L’ours polaire
Glossaire
2
Qu’est-ce que la biodiversité ?
La biodiversité ou diversité biologique est la diversité de toutes les formes du vivant c’est-àdire la totalité des gènes, des espèces, des écosystèmes. Elle comprend les espèces
animales, les espèces végétales et les microorganismes. La biodiversité comporte une
notion de variabilité et de répartition qui dépasse la description des ressources vivantes.
La biodiversité se caractérise à trois niveaux :
-
La diversité génétique est la diversité des gènes des différents organismes. Les
gènes permettent la transmission des caractères propres à une espèce. La
diversité des gènes reflète la diversité des caractères d’une population (par
exemple la couleur des yeux ou la résistance à une maladie). La diversité
génétique comprend les caractéristiques des gènes et leur répartition au sein d’une
espèce mais aussi la comparaison des gènes des différentes espèces.
- La diversité spécifique, c’est-à-dire la diversité des espèces exprimées par :
- le nombre d’espèces vivantes
- la position des espèces dans la classification du vivant
- la répartition en nombre d’espèces par unités de surface et les effectifs de chaque espèce.
On estime qu’il existe environ 10 millions d’espèces sur notre planète. Environ
1 700 000 sont répertoriées à l’heure actuelle dont les trois quarts sont des insectes.
-
La diversité écosystémique, c’est-à-dire la diversité des écosystèmes. Les
écosystèmes sont des ensembles d’organismes vivants qui forment une unité
fonctionnelle par leurs interactions (déserts, forêts, océans…). La diversité
écosystémique caractérise la variabilité des écosystèmes, leur dispersion sur la
planète et leurs relations structurelles et fonctionnelles. Les espèces qui les
peuplent remplissent des rôles fonctionnels.
Le public est sensibilisé à la disparition d’espèces. Il perçoit moins la multiplicité des
interactions dynamiques entre des gènes et protéines dans des organismes, des espèces
dans un milieu, des bactéries aux grands mammifères et du plus petit écosystème jusqu’à la
biosphère dans son ensemble. Bien qu’il soit important dans les années qui viennent de
sauver le plus d’espèces possible de l’extinction et de préserver leur diversité génétique, il
apparaît aussi crucial de comprendre comment préserver la biodiversité dynamique, c’est-àdire l’ensemble des processus qui garantissent la stabilité des écosystèmes, leur résistance
aux agressions extérieures et leur capacité d’évolution face aux changements globaux. Les
pertes de biodiversité se traduisent par la disparition de fonctions et de services que
remplissent les espèces et les écosystèmes. La préservation de la biodiversité a pour but
le maintien du potentiel évolutif de la planète et de la vie sur terre.
3
Diversité biologique et origine du mot biodiversité
La biodiversité est un néologisme construit à partir des mots biologie et diversité. C’est la
diversité du monde vivant, au sein de la nature.
-
Le terme biodiversité a été formé par Walter Rosen et vulgarisé par le professeur
Edward O. Wilson, professeur à l’Université d’Harvard, lors de la publication du
compte-rendu du premier forum américain sur la diversité biologique, organisé par
le National Research Council en 1985. Le mot biodiversité lui a été suggéré en
remplacement de diversité biologique, jugé moins efficace en terme de
communication. Le terme biological diversity lui-même provient de
Thomas Lovejoy, en 1980, spécialiste des forêts tropicales devenu conseiller
principal du Président de la Banque Mondiale pour la Biodiversité en 1998 .
Depuis 1986, l’utilisation du terme et du concept a coïncidé avec la prise de
conscience de l’extinction d’espèces qui frappe la planète depuis les dernières
décennies du XXème siècle.
-
En 1988, l’assemblée générale de l’Union Internationale de Conservation de la
Nature (UICN) réuni au Costa Rica adopte la définition suivante : « La diversité
biologique, ou biodiversité, est la variété et la variabilité de tous les
organismes vivants. Ceci inclut la variabilité génétique à l’intérieur des
espèces et de leurs populations, la variabilité des espèces et de leurs formes
de vie, la diversité des complexes d’espèces associées et de leurs
interactions, et celle des processus écologiques qu’ils influencent ou dont ils
sont les acteurs [dite diversité écosystémique] ». (XVIIIème Assemblée Générale
de l’UICN, « the World Conservation Union », Costa Rica, 1988).
-
La Convention de la Diversité biologique de 1992 définit les termes de la façon
suivante dans son article 2 :
« Diversité biologique : Variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les
complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces
et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes »
« Ecosystèmes : le complexe dynamique formé de communautés de plantes, d’animaux et
de micro-organismes et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction, forment
une unité fonctionnelle. »
4
Les enjeux de la conférence biodiversité
La conférence « Biodiversité : science et gouvernance » s’inscrit dans le processus global
destiné à réduire l’érosion de la biodiversité de façon significative d’ici 2010. La conférence
rassemble des scientifiques et des acteurs de la biodiversité du monde entier hors des
agendas institutionnels pour favoriser les échanges.
La conférence vise cinq objectifs :
- Faire le point des connaissances de la biodiversité, présenter l’état des lieux de son
évolution, des causes et des conséquences de son érosion et dresser un bilan des outils de
sa gestion et de sa conservation.
Æ Les résultats attendus de cet état des lieux sont une meilleure prise de conscience
de l’opinion, l’aide à la décision des acteurs et la mesure des efforts de recherche
nécessaires pour combler les lacunes.
- Mettre en lumière les démarches scientifiques, les théories, les méthodes et les outils
constituant les programmes de recherche de l’avenir.
Æ Les résultats attendus de cette identification sont le renforcement des recherches,
la compréhension et le soutien d’approches nouvelles et la promotion de
collaborations internationales. Ceci doit contribuer à une meilleure prise en compte
des recherches sur la biodiversité dans les programmes mondiaux, régionaux et
nationaux, en particulier, à la définition des axes du 7ème Programme Cadre de
Recherche et Développement européen.
- Explorer la question de l’expertise scientifique internationale, la façon de la produire, de
la valider et de la diffuser.
Æ Le résultat attendu est une méthode de travail internationale en vue de la création
d’un mécanisme intergouvernemental d’expertise de l’évolution de la biodiversité.
- Promouvoir la prise en compte des enjeux de la biodiversité dans les stratégies et les
politiques des entreprises pour un partenariat effectif entre utilisateurs de la biodiversité
tant en ce qui concerne l’impact des activités sur le milieu naturel que la valorisation des
ressources vivantes.
Æ Le résultat attendu est un engagement volontaire des entreprises en faveur d’un
partage équitable des bénéfices issus des ressources vivantes avec en particulier les
populations locales et un code de bonnes pratiques pour l’impact des infrastructures
industrielles.
- Susciter des initiatives nouvelles publiques et privées par le partage et l’évaluation des
expériences et la diffusion des exemples.
Æ Les résultats attendus sont la diffusion et la multiplication des actions, qu’il
s’agisse du bon usage des savoirs et des observations locales, des actions pilotes,
des dispositions réglementaires ou des instruments économiques.
5
Pourquoi « sauver » la biodiversité ?
Les raisons de sauver la biodiversité sont nombreuses. En effet, les pertes, en particulier la
disparition des espèces, sont souvent irréversibles alors que la biodiversité est le résultat de
centaines de millions d’années d’évolution. La biodiversité doit être préservée car elle
constitue un patrimoine et une ressource à plusieurs titres.
-
Valeur patrimoniale : la biodiversité est un héritage qui résulte de l’histoire de
notre planète, de l’évolution du monde vivant et souvent de l’intervention de nos
ancêtres.
-
Valeur culturelle : la biodiversité est souvent une composante identitaire,
symbolique voire religieuse de groupes humains ou des sociétés avec lesquelles
elle est en relation.
-
Valeur écologique : la biodiversité est la condition du maintien des écosystèmes
et des services qu’ils nous fournissent : fertilité des sols, purification de l’eau,
maintien des équilibres gazeux, régulation du climat.
-
Valeur économique : la biodiversité est une source de richesses. Elle fournit à
l’espèce humaine son alimentation, une grande partie de ses vêtements et de ses
habitations, de nombreuses substances pharmaceutiques et l’attrait de nombreux
sites touristiques.
-
Valeur potentielle : elle présente une multitude de potentialités non exploitées, soit
parce qu’elles sont inconnues, soit parce qu’elles ne correspondent pas à un
besoin actuel. Il nous reste presque tout à découvrir de la variété des gènes et de
leurs propriétés.
L’érosion de la biodiversité est attestée même si son ampleur doit encore être précisée.
Cette érosion est principalement due à l’action humaine directe (recul des habitats naturels,
pollution) et indirecte (changement climatique). C’est la raison pour laquelle il est nécessaire
d’agir à tous les niveaux.
Conserver la biodiversité et les interactions entre les espèces et leur milieu, c’est
maintenir un potentiel évolutif pour la planète et une capacité durable d’adaptation
aux changements.
6
Les espèces éteintes et menacées :
la « sixième extinction de masse »
Il s’agit d’une loi de l’évolution : toutes les espèces sont amenées à disparaître un jour. La
durée de vie moyenne d’une espèce varie en fonction de la famille à laquelle elle appartient,
de quelques centaines de milliers d’années à plusieurs millions d’années. On peut ainsi
estimer que 99 % des espèces qui ont vécu sur terre depuis l’origine de la vie sont éteintes.
Les processus d’évolution vers de nouvelles espèces ont toujours contrebalancé les
processus d’extinction. La biodiversité a régulièrement augmenté au cours des temps
géologiques.
Au cours des temps géologiques, on a recensé cinq crises d’extinction ou extinction de
masse :
−
−
−
−
−
Extinction de l’ordovicien il y a 440 millions d’années (MA)
Extinction du dévonien (- 367 MA)
Extinction du permien (- 245 MA)
Extinction du trias (- 208 MA)
Extinction du crétacé (- 66 MA) qui a conduit à la disparition des dinosaures.
La plus meurtrière est l’extinction permienne, survenue il y a 245 millions d’années au cours
de laquelle 95 % des espèces auraient disparu.
Les causes de ces extinctions ne sont pas connues avec certitude. On cite la chute
d’astéroïdes, des périodes de volcanisme intense ou encore la dérive des continents. Mais
ces causes relèvent toutes du milieu physique et n’impliquent pas les activités de l’espèce
humaine.
Or, depuis quelques millénaires et surtout depuis quelques dizaines d’années, nous
assistons à la disparition des espèces à une vitesse sans précédent. Selon les estimations,
celle-ci serait de 100 à 1000 fois supérieure au taux d’extinction observé en période calme
au cours des temps géologiques. A plus courte échéance, il semble que ce soit la
mégafaune (les animaux de grande taille - aussi les plus spectaculaires) qui soit la plus
menacée.
Or, l’apparition d’espèces nouvelles adaptées aux changements environnementaux
qu’impose l’homme ne pourra être que très lointaine. On estime qu’il faudrait attendre dix
millions d’années pour voir la biodiversité retrouver sa valeur initiale…
7
La Convention de la diversité biologique
La Convention sur la diversité biologique est un traité international entre Etats sous
l’égide de l’Organisation des Nations Unies. Elle a pour but la conservation et
l’utilisation durable et équitable de la biodiversité.
•
La Convention sur la diversité biologique a été adoptée le 5 juin 1992 à Rio de
Janeiro.
•
Ratifiée par plus de 175 pays (mais les Etats-Unis ne l’ont pas ratifiée) elle est entrée
en vigueur le 29 décembre 1993 (183 parties).
•
La convention est composée d’un préambule, de 42 articles et de 2 annexes.
L’article 1 précise l’objectif :
−
−
−
La conservation de la diversité biologique
L’utilisation durable de ses éléments
Le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des
ressources génétiques
L’article 3 de la Convention consacre le droit souverain des Etats d’exploiter leurs
propres ressources selon leur politique d’environnement (la biodiversité n’est donc
pas reconnue comme un patrimoine commun de l’humanité).
•
L’article 23 institue une Conférence des Parties
7 Conférences des Parties se sont réunies. La septième a eu lieu en février 2004 à
Kualalumpur.
La huitième Conférence des Parties se tiendra au Brésil durant le premier semestre
2006.
•
L’article 25 crée l’organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques,
techniques et technologiques (SSTBA). Le mandat de l’organe subsidiaire et son
fonctionnement ont été précisés par les Conférences des Parties. L’organe
subsidiaire joue un rôle essentiellement consultatif.
•
Du point de vue institutionnel, le secrétariat de la Convention est assuré par le
Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Le secrétariat est accueilli par
le Canada et la Province du Québec et installé à Montréal.
•
La convention ne fixe aucun objectif chiffré mais l’un des cinq objectifs du Secrétaire
Général des Nations Unies pour le Sommet de la Terre de Johannesburg en
septembre 2002 (initiative WEHAB – Water – Energy – Health – Agricultur –
Biodiversity) est la réduction de l’érosion de la biodiversité. Cet objectif demande de
mettre un terme à la perte de la biodiversité à l’horizon 2010. Cet objectif relie la
préservation de la biodiversité aux programmes de développement économique.
8
La Convention sur le Commerce international
des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction
(CITES)
La CITES est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce que le
commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la
survie des espèces auxquelles ils appartiennent.
z
Elle a été adoptée le 3 avril 1973 à Washington lors d’une réunion de représentants de
80 pays, à la suite d’une résolution de l’Union Internationale de Conservation de la
Nature datant de 1963.
z
Elle est entrée en vigueur le 1er juillet 1975 (166 parties).
z
Son secrétariat est installé à Genève.
z
z
Les Etats qui acceptent d’être liés par la CITES s’engagent à l’appliquer mais les
résolutions et les décisions de la CITES ne tiennent pas lieu de loi nationale. Chaque
Etat doit adopter une législation nationale pour la mettre en œuvre.
Les espèces protégées figurent dans trois annexes en fonction du risque d’extinction que
fait courir ce commerce. 32 000 espèces figurent aux annexes : 5 000 espèces animales
et 28 000 espèces végétales.
-
L’annexe I entraîne l’interdiction du commerce international sauf dérogation, par
exemple pour la recherche scientifique (avec permis d’exportation et d’importation).
Exemples d’espèces menacées d’extinction : grands singes, panda géant,
rhinocéros, grandes baleines, grands félins, nombreux rapaces, grues, faisans,
perroquets, tortues marines, certaines espèces de crocodiles, de tortues, de
lézards, salamandres géantes, cactus, orchidées…
-
L’annexe II regroupe les espèces dont le commerce doit être réglementé pour
éviter les risques d’extinction. Les exportations doivent être autorisées par les Etats
concernés.
Exemples de ces espèces : tous les primates, félins, cétacés, loutres, rapaces,
tortues, crocodiles ne figurant pas à l’annexe I et les cigognes noires, ours bruns,
flamants, certaines espèces de papillons, coraux, bénitiers…
-
L’annexe III est la liste des espèces inscrites à la demande d’une des Parties qui
en réglemente déjà le commerce et qui a besoin des autres Parties pour en
empêcher l’exploitation illégale.
9
Quelques données sur l’état général de la biodiversité en 2004
Æ Les espèces en danger sur la planète
•
1,75 millions d’espèces (entre 1,4 et 1,9 selon les auteurs) ont été décrites sur un
total estimé entre 5 et 30 millions.
•
15 589 espèces sont répertoriées comme menacées d’extinction ( de « vulnérable »
à « en danger critique d’extinction ») dans la liste rouge publiée par l’Union
Internationale de Conservation de la Nature.
•
Le nombre total d’espèces animales menacées est passé de 5 205 en 1996 à 7 266
en 2004.
•
25 % des 4 630 espèces de mammifères connus dans le monde sont menacés
d’extinction.
•
11 % des 9 675 espèces d’oiseaux connus dans le monde sont menacés d’extinction.
•
Sur les 129 extinctions d’espèces d’oiseaux répertoriées depuis l’époque moderne,
103 se sont produites depuis 1800.
•
L’ensemble des 21 espèces d’albatros est aujourd’hui globalement menacé alors
que seulement 3 espèces l’étaient en 1996 et cela à cause de la pêche aux filets
dérivants, qui menace en tout 83 espèces d’oiseaux.
•
Une espèce d’amphibiens sur trois et presque la moitié des tortues aquatiques sont
menacées.
•
60 000 espèces végétales sur 350 000 connues sont menacées d’extinction.
•
Au cours des 500 dernières années, les activités humaines ont conduit 844 espèces
répertoriées à s’éteindre (complètement ou à l’état sauvage) ; par exemple : le dodo,
la rhytine de Steller, le zèbre quagga, le pingouin impérial, le thylacine, la poule de
bruyère, le pigeon migrateur américain, les moas, le grizzly mexicain, le perroquet de
Rodrigues...
•
Le taux actuel d’extinctions d’espèces serait de 100 à 1000 fois plus élevé que le
taux d’extinction de fond mesuré au cours des temps géologiques et dû au
renouvellement normal des écosystèmes.
•
La dégradation et la perte des habitats affectent 86 % de tous les oiseaux menacés
et 88 % des amphibiens menacés.
Source : UICN, www.redlist.org
10
Æ Biodiversité forestière
Les forêts tropicales à elles seules abritent quelque 50 % de tous les vertébrés connus, 60
% des essences végétales et peut-être 90 % des espèces totales de la planète.
Entre 1850 et 1980, 15 % des forêts du monde ont été défrichées.
Selon la FAO (Food and Agricultural Organization), il y a chaque année une perte nette de
9,4 millions d’hectares de forêts (0,22 % de la surface forestière par année) depuis 1990,
dont la plus grande partie est constituée par des forêts tropicales naturelles. De plus, ces
chiffres prennent en compte le taux de reforestation. Le taux de destruction de forêts
naturelles est donc plus élevé, de l’ordre de 14 millions d’hectares par an sur un total de 4
milliards d’hectares. Les facteurs les plus importants de déforestation sont tous d’origine
humaine et sont les suivants : conversion des zones forestières en terres agricoles,
surpâturage, transformation radicale des modes d’exploitation, feux de forêt d’origine
humaine, gestion non durable des forêts, introduction d’espèces animales et végétales
invasives, développement d’infrastructures (routes, barrages hydroélectriques, extension des
zones urbaines), exploitations minière et pétrolière, pollution et changement climatique.
Aux Philippines en particulier, la forêt est passée d’un taux de recouvrement de 50 % de la
surface du pays à moins de 24 % en 40 ans. Il s’agit du pays au monde qui a le plus fort
taux de déforestation (ce qui n’est pas sans lien avec les récentes inondations meurtrières
qui l’ont ravagé).
De son côté, le Brésil est le pays où l’on trouve le plus grand territoire occupé par des
forêts tropicales. Au cours des années 80 et 90, 50 millions d’hectares de forêts ont été
défrichés dans les États de Rondônia, Pará, Amazonas, Mato Grosso et Acre, ce qui
représente près de 14 % de la forêt amazonienne brésilienne.
Cependant, si la déforestation reste préoccupante dans les pays du sud, dans les pays
occidentaux, la forêt regagne du terrain.
En France, depuis le début des années 80, la surface forestière a crû de plus de 3 % pour
arriver autour de 15 millions d’hectares. En Pologne, depuis 1945, elle a crû de plus de
30 % par exemple et la proportion de forêt protégée par l’état était de presque 50 % en
1996.
Or, les conséquences de la déforestation ne concernent pas seulement l’impact sur le
climat. La conséquence principale est la disparition des habitats pour une multitude
d’espèces. De ce point de vue, la fragmentation des habitats peut avoir de graves
conséquences sur l’équilibre des espèces.
Pour en savoir plus : Didier Babin (ed.) « Beyond Tropical Deforestation » CIRAD et
UNESCO, 2004.
Sources : FAO, IFEN
11
Æ Biodiversité marine
274 000 espèces marines ont été recensées dans les océans. Cela ne représente que 15 %
du nombre d'espèces décrites à ce jour pour la terre entière. Mais des experts estiment le
nombre d'espèces de petits invertébrés vivant dans les grands fonds océaniques à 10
millions. L'océan constitue une réserve de biodiversité équivalente ou supérieure à celle des
forêts tropicales
La biomasse marine, animale et végétale marine est estimée à 30 milliards de tonnes. Par
rapport à la biomasse terrestre, c'est 200 fois moins. Mais en raison d'un très court cycle de
vie pour la majeure partie des espèces marines, la production annuelle en mer est estimée à
430 milliards de tonnes par an.
Les espèces marines font partie des moins représentées dans la liste rouge des espèces
menacées de l’UICN, mais cela est très largement dû à un biais car seulement 487 espèces
sur un total potentiel de 15 000 sont suivies.
Selon l’UICN, sur un tiers des espèces de chondrichtyens (ou poissons cartilagineux –
requins, raies, etc.) suivies, 18 % sont menacées et 19 % quasi-menacées.
Depuis, 1996, le nombre d’espèces de tortues marines en danger critique d’extinction est
passé de 10 à 25, et le nombre de celles qui sont en danger est passé de 28 à 47. Si ces
chiffres ont presque doublé en moins de 10 ans, c’est presque entièrement dû à une
surexploitation de ces espèces.
Source : IFREMER et UICN
Æ Biodiversité cultivée
Sur 300 000 à 500 000 espèces de plantes identifiées, environ 30 000 sont comestibles. Au
cours de l’histoire, l’humanité en a cultivé ou cueilli 7 000.
Aujourd’hui 4 espèces (Blé, riz, maïs, pomme de terre) constituent plus de 50 % des
calories végétales consommées dans le monde et 17 espèces en fournissent 80 %.
Par ailleurs, au sein même des espèces, seules les variétés les plus productives sont
largement cultivées. Ainsi, aux USA, 86 % des variétés de pommes cultivées au XIXe
siècle ne sont ni commercialisées ni stockées dans des banques de graines aujourd’hui. Il
en est de même de 95 % des variétés de choux ou encore de 81 % des variétés de
tomates.
Mais l’agriculture, c’est aussi l’élevage : Sur les 50 000 espèces de mammifères et d’oiseaux
connus, seules 30 ont été élevées à grande échelle et 15 assurent plus de 90 % de l’élevage
dans le monde. En 15 ans, 300 des 6 000 races recensées par la FAO ont disparu et 1350
races sont menacées de disparition. En Europe, la moitié des races a disparu en un siècle.
De nombreuses espèces pourraient être élevées, avec un rendement très supérieur aux
bovidés : Capivara ou cabiai (gros rongeur sud-américain), tortue amazonienne, notamment.
(source, Wilson, 1992)
Source : FAO
12
Æ L’état de la biodiversité en France
La France est un des Etats parmi les plus riches en biodiversité : sur les 238 principales
éco-régions recensées par le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), 17 sont françaises,
dont 14 outre-mer.
En métropole, il y a 135 espèces de mammifères recensées, 357 espèces d’oiseaux,
38 espèces de reptiles et autant d’amphibiens. 34 600 espèces d’insectes et plus de 6 000
plantes vasculaires.
Si l’on inclut la France d’outre-mer, les chiffres sont multipliés de plusieurs coefficients. Il y
aurait ainsi 26 fois plus de plantes, 60 fois plus d’oiseaux et jusqu’à 100 fois plus de
poissons d’eau douce dans ces zones, souvent insulaires et très riches en espèces
locales.
En métropole, 19 % des vertébrés ont disparu ou sont gravement menacés (la dernière
espèce à s’être officiellement éteinte en 2002 est le bouquetin des Pyrénées). 44 % des
espèces de vertébrés présentes sont protégées par la Loi sur la protection de la nature et
près de 7 % des plantes vasculaires.
Source : MEDD, IFEN
13
Les « co-extinctions » d’espèces
La co-extinction définit la disparition d’espèces entraînée par l’extinction d’espèces
auxquelles elles sont associées.
Les relations écologiques pouvant entraîner des co-extinctions sont par exemple le
parasitisme, la prédation, la relation exclusive entre des herbivores et leur plante-hôte, ou
encore entre des plantes et leurs insectes pollinisateurs. Un article récent paru dans la revue
Science montre qu’il faudrait rajouter au moins 6300 espèces « co-menacées » d’extinction à
la liste rouge des espèces en danger qui compte déjà plus de 15000 espèces d’organismes
supérieurs. En effet, ces scientifiques ont étudié les relations entre les disparitions
prévisibles d’espèces emblématiques et celles d’espèces qui leurs sont associées.
Les auteurs, dont l’étude s’appuie sur des méthodes probabilistes, se réfèrent à des cas
historiques de co-extinction. Ils relatent ainsi l’exemple d’une espèce de poux (Columbicola
extinctus) qui se serait éteinte en même temps que le pigeon migrateur américain, au début
du XXe siècle ; ou encore le cas d’un papillon tropical de Singapour qui a disparu peu de
temps après la plante dont se nourrissaient ses chenilles. Ils étudient aussi l’exemple
d’hyménoptères (sortes de guêpes) pollinisateurs des figues, des poux et des parasites de
primates ou encore des papillons et de leurs fourmis hôtes.
Les conclusions de l’article soulignent l’importance qui doit être portée sur l’étude et la
protection des espèces-clés mutualistes, c’est-à-dire les espèces impliquées dans des
relations écologiques aux bénéfices réciproques et parfois exclusifs. De façon générale, ces
exemples de co-extinction, qui soulignent l’importance des interrelations écologiques au sein
des écosystèmes, devraient nous mettre en garde contre le risque de cascades d’extinctions
pouvant aboutir à la déstabilisation d’écosystèmes entiers.
En fin de compte, les risques de co-extinctions et de cascades d’extinctions doivent amener
les écologistes et les gestionnaires à prendre toute la mesure de ce danger dans leurs
politiques de conservation. De même, c’est un champ de recherche très vaste pour lequel il
reste encore beaucoup de choses à découvrir.
Source : Lian Pin Koh et al., « Species Coextinctions and the Biodiversity Crisis »,
SCIENCE, Vol 305, 10 septembre 2004
14
La perte d’un service écologique essentiel : la pollinisation
La disparition de nombreuses espèces passe souvent inaperçue, soit que personne n’ait
remarqué d’absence, soit qu’aucune conséquence perceptible ne se soit fait sentir. Mais il en
va tout autrement lorsque l’espèce en question fournit aux hommes un service écologique
essentiel : c’est le cas des abeilles et de la pollinisation des cultures.
Certaines régions himalayennes de l’Hindu Kush-Himalaya ont ainsi vu leurs populations
d’abeilles locales s’éteindre au point que les villageois sont obligés de polliniser à la main
leurs vergers de pommes. Ce cas est exemplaire d’une perte de biodiversité due à des
considérations aussi bien économiques qu’environnementales et qui a une influence très
importante sur l’économie des communautés locales.
Les espèces d’abeilles locales (comme Apis cerana) sont adaptées aux conditions difficiles
des vallées himalayennes, mais plusieurs facteurs concourent à leur disparition :
•
•
•
Du point de vue de la production de miel, elles présentent le défaut d’être beaucoup
moins productives que l’espèce européenne Apis mellifera. Les populations d’abeilles
locales disparaissent en étant remplacées par l’espèce européenne. Cependant, celle-ci
supporte moins bien les fortes variations de température et ne peut donc polliniser les
plantes de cultures qui fleurissent tôt dans la saison.
Les changements globaux, comme la disparition des habitats et le changement
climatique réduisent la flore locale et les sites d’essaimage.
Les pesticides de plus en plus utilisés dans les vergers de pommes et de poires
intoxiquent et tuent les abeilles.
Des projets de conservation des variétés locales d’abeilles sont entrepris qui prennent aussi
en compte le besoin de développement des communautés humaines. Il est important de
mieux comprendre l’écologie de ces abeilles, leur potentiel de pollinisation, leur impact
environnemental, etc.
En attendant, il faut une vingtaine de personnes pour polliniser une centaine de pommiers là
où deux ruches suffisaient auparavant. Aux Etats-Unis, on estime que les abeilles permettent
la pollinisation de 10 milliards de dollars de cultures commerciales.
Pollinisation à la main de fleurs de pommiers au Népal. Dans la région
de Maoxian, à la frontière de la Chine, les abeilles ont disparu, forçant
les gens à polliniser les pommiers à la main.
Drs Farooq Ahmad et Uma Partap, ICIMOD, Népal
15
La biodiversité du sol est en danger
La perte de la biodiversité ne touche pas que les espèces emblématiques de mammifères et
d’oiseaux ; elle concerne aussi des milieux vitaux comme le sol. Le sol est la partie
superficielle de la croûte terrestre. A l'échelle de la planète, cela ne représente qu'une très
fine couche ; mais c'est dans le sol que germent les graines ; dans le sol, aussi, que se
recycle la matière organique. Les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques du
sol conditionnent donc le fonctionnement de tout l'écosystème.
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Un mètre carré de sol de prairie abrite en moyenne 260 millions d'animaux, soit une
biomasse d'environ 150 g.
Cette faune est extrêmement diversifiée : un mètre carré de sol d'une forêt de hêtre peut
contenir plus de 1 000 espèces d'invertébrés.
Outre les organismes microscopiques que l’on nomme « microfaune », les sols abritent
plusieurs centaines d'espèces d'invertébrés d'une taille moyenne supérieure à un centimètre
désignés sous le terme général de « macrofaune ». Ces espèces se répartissent entre de
nombreux groupes. Les insectes (fourmis, termites, coléoptères,...) et les arachnides sont les
plus diversifié. Les myriapodes (ou ‘mille-pattes’) et les vers de terre sont abondants mais ne
sont représentés que par un nombre d'espèces relativement modeste.
La macrofaune du sol constitue une ressource qui remplit au sein d'un écosystème des
fonctions essentielles pour le maintien de la qualité des sols.
Cette faune est actuellement menacée car la plupart des interventions humaines réduisent
sa diversité. Le labour, les pesticides, les pollutions diverses (métaux lourds) et certains
systèmes de culture ont des effets qui peuvent diminuer sa quantité de 90 %. Les cultures
pérennes, pâturages permanents ou systèmes agroforestiers maintiennent l'abondance et
même l'augmentent parfois.
Dans de tels systèmes, des "accidents de biodiversité" peuvent se produire lorsque l'énergie
disponible est utilisée majoritairement par une seule espèce.
C'est le cas, par exemple, dans des pâturages amazoniens de la région de Manaus au
Brésil où Pontoscolex corethrurus, espèce de ver de terre envahissante, constitue
plus de 90 % de la biomasse de la macrofaune du sol. Ces vers accumulent à la surface
du sol des turricules argileux, très humides et compacts, qui s'unissent les uns aux autres et
forment rapidement une couche continue dure et imperméable à la surface du sol.
L'infiltration de l'eau est empêchée tandis que sous la croûte le sol est modifié durablement.
L'herbe pousse difficilement et des plages de sol nu apparaissent alors. Cette situation est
heureusement réversible si une faune diverse recolonise le milieu.
Contact : [email protected]
Source : IRD, INRA
16
Biodiversité : que reste-t-il à découvrir ?
•
Fin 2004, une nouvelle espèce de Macaque vient d’être découverte en Inde, événement
qui ne s’était pas produit depuis plus d’un siècle. Macaca munzala vit dans une zone peu
explorée du Nord-Est montagneux de l’Inde.
•
En 1994, c’est un nouveau bovidé, le « saola », qui est découvert au Vietnam, là aussi
dans une zone montagneuse.
•
Dans les années 80, c’est une espèce d’arbre de plus de 55 mètres qui a été découverte
en France… plus exactement dans la forêt guyanaise, ce qui explique qu’elle soit restée
méconnue si longtemps.
La découverte de nouvelles espèces n’est pas exceptionnelle, même si elle reste rare dans
les familles d’animaux les plus connues (mammifères, oiseaux). Les systématiciens
découvrent chaque année plus de 10 000 nouvelles espèces. La plupart de ces nouvelles
espèces sont des insectes, et avant tout des coléoptères qui représentent presque le quart
des espèces décrites. Les découvertes de nouvelles espèces sont dues à plusieurs
facteurs :
•
Les nouvelles méthodes scientifiques : une partie de ces nouvelles espèces est
découverte grâce aux innovations récentes dans les techniques génétiques et
moléculaires. On démontre alors que deux individus semblables morphologiquement
possèdent en réalité des différences génétiques.
•
Un milieu difficile d’accès (ex : les micro-habitats ou les fonds sous-marins)
•
Des cycles écologiques originaux : il existe des espèces « à éclipses » qu’on n’observe
qu’à des décennies d’intervalle parce qu’elles apparaissent suite à des feux de forêt par
exemple.
•
La rareté : l’espèce peut être soit très localisée géographiquement ou distribuée à des
densités très faibles.
La découverte de nouvelles espèces exige des méthodes d’échantillonnage strictes (pièges,
méthodes de capture pour les insectes, groupes taxonomiques délaissés) mais surtout
expéditions d’inventaire de la biodiversité sous les tropiques ou dans les océans. Toutefois,
au rythme actuel, il faudrait plusieurs siècles avant d’avoir décrit correctement l’ensemble de
la biodiversité. En effet, les moyens sont insuffisants malgré les progrès des méthodes
scientifiques. Ainsi, on possède des techniques pour échantillonner la faune d’insectes de la
canopée des forêts tropicales et on découvre 70 à 90 % d’espèces nouvelles à chaque
échantillon nouveau.
Sources : IFB (Pierre Zagatti et Julien Delord)
17
Biodiversité et Systématique
La systématique est la science qui a pour vocation de décrire, d’identifier et de classer les
espèces dans un système cohérent qui permette de rendre compte de leurs liens et de leurs
propriétés communes. C’est elle qui permet de réaliser l’inventaire de la biodiversité de notre
planète.
Les groupes d’organismes définis par la systématique sont appelés « taxons ». il s’agit des
espèces, des genres, des familles, des ordres, etc. La taxonomie est une sous-discipline de
la systématique dont le rôle est de définir les taxons, de les nommer et de les décrire.
La systématique est essentielle car c’est elle qui définit la façon dont nous envisageons le
monde vivant et fossile, et qui fournit le cadre conceptuel où s’exercent toute la biologie et
ses applications, notamment dans le champ de l’environnement. Ainsi Linné ne pouvait avoir
la même vision du monde vivant avec « seulement » 40 000 espèces décrites à la fin du
18ème siècle que nous avec plus de 1, 7 millions d’espèces.
Précisons que 99 % des espèces décrites ne sont connues que par quelques spécimens
dans des musées et trois lignes dans un magazine scientifique !
Les systématiciens ont assez bien étudié les espèces les plus attractives (fleurs et
papillons) ; ils se sont également intéressés aux parasites et prédateurs de l’Homme ainsi
qu’aux autres mammifères.
Les mondes plus petits sont moins explorés. Combien d’espèces de bactéries y a-t-il au
monde ? Environ 4 000, d’après le guide officiel de la bactériologie. En réalité, il pourrait y en
avoir cent fois, mille fois plus… Là encore, les microbiologistes ignorent le nombre exact.
Nous avons plus que jamais besoin de la systématique parce que les espèces nommées et
définies par les systématiciens correspondent au niveau d’organisation le plus généralement
utilisé pour décrire, et par la suite, gérer la diversité biologique.
La systématique est la clé de toute compréhension du monde vivant. Elle en est le point de
départ, mais nommer et classer les organismes ne suffit pas à dire qu’on les « connaît » : la
connaissance de leurs fonctions, de leurs propriétés bio-chimiques et de leurs interactions
avec d’autres dans l’espace et le temps constituent l’aboutissement de ce chemin de
connaissance qui commence par la systématique.
Sources : Académie des sciences
18
Aires protégées
Selon la liste des Nations Unies de 2003, il y aurait 100 000 aires protégées à travers la
planète ; elles couvriraient 19 millions de km2, soit 12 % de la surface terrestre.
En France, les parcs nationaux, au nombre de 6, protègent 2,3 % du territoire métropolitain,
les réserves naturelles 0,4 % et les arrêtés de biotope 0,2%. Les zones de protection
retenues au nom du programme européen « Natura 2000 » couvriraient quant à elles 5 % du
territoire métropolitain.
L’expression « aire protégée » recouvre une grande diversité de situations, allant de la
« réserve intégrale », à laquelle l’accès est strictement interdit, jusqu’au Parc Naturel
Régional, qui vise à concilier développement et conservation, sans que l’interdiction d’accès
soit un outil de ces parcs.
Au plan international, la forme d’aire protégée qui se rapproche le plus des Parcs Naturels
Régionaux à la Française est la « Réserve de Biosphère », dont le modèle a été élaboré par
le Programme « l’homme et la Biosphère » de l’UNESCO. Les Réserves de Biosphère se
veulent des laboratoires de développement durable, appuyant le développement lui-même
sur la conservation de la nature et réciproquement, privilégiant des modes de
développement qui favorisent la conservation de la nature. Il existe 459 réserves de
Biosphère, dans 97 Pays. La France en compte 12, dont 10 en métropole, une en
Guadeloupe et une en Polynésie. Ces Réserves de Biosphère françaises sont conjointement
des Parcs Naturels Régionaux pour certaines d’entre elles et des Parcs Nationaux pour les
autres.
Sources : IFB, MEDD, UNESCO/MAB, IUCN
19
Quelques exemples emblématiques d’espèces en danger
Æ La loutre d’Europe
Le phénomène de régression de la Loutre européenne (Lutra lutra) se retrouve au même
moment partout en Europe. Débutant dans les années 1930, il atteint un seuil critique dès
les années 1950. Aujourd'hui, malgré sa protection datant de 1972 en France, la Loutre
européenne fait partie des espèces les plus menacées dans la majeure partie de l'Europe.
En France, les populations restent localisées sur la côte Atlantique et dans le massif central.
Il reste aujourd’hui moins de 1000 animaux sur le territoire français. La loutre a disparu de
plus de 70 départements.
Les causes de la disparition :
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•
Destruction des populations de loutres à partir du Moyen-âge par la chasse à courre
et par le piégeage. (La loutre a été chassée pour de multiples raisons : pour sa chair,
pour sa fourrure, pour le plaisir ou encore parce qu’elle était considérée comme
nuisible).
Animal carnivore et prédateur situé au sommet des chaînes alimentaires, la loutre
s’empoisonne en consommant des poissons et des mollusques ayant accumulé et
concentré des polluants dans leurs chairs.
Pollution directe de l’eau,
Disparition des habitats (berges) et barrages,
Collision avec les voitures.
N’oublions pas qu’il existe aussi en Guyane française une espèce de loutre géante
(Pteronura brasiliensis) avoisinant 2 m de long et 30 kg qui est la plus grande des 13
espèces de loutres connues dans le monde. Longtemps chassée pour sa fourrure, cette
espèce de loutre a disparu de plusieurs pays d’Amérique du Sud. Cette espèce, protégée en
Guyane, fait l’objet de suivi, mais reste menacée par les pollutions engendrées par
l’orpaillage sauvage, notamment le rejet de mercure dans l’eau.
Æ La cigogne blanche
Alors qu'en 1900 les cigognes d'Alsace se comptaient par milliers, il n’en restait plus que 145
couples en 1960, 5 couples en 1976, 2 couples en 1982.
Les causes de la disparition :
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Electrocution sur les lignes à haute tension
La cigogne est chassée pour sa chair dans les régions d’hivernage (essentiellement
en Afrique sahélienne et subsaharienne).
Elle subit aussi les conséquences de la sécheresse qui sévit au Mali et qui réduit la
nourriture disponible.
Elle est empoisonnée par les produits insecticides très puissants utilisés dans la lutte
contre les criquets pélerins.
Le bilan de la migration des cigognes est catastrophique : 90 % des cigognes qui migrent ne
reviennent pas.
20
La stratégie employée pour restaurer les populations de cigognes en Alsace a justement
consisté à faire perdre aux cigognes leur instinct migratoire et à les nourrir en hiver pour
suppléer au manque naturel de nourriture à cette époque de l’année. Les cigognes résistent
par ailleurs très bien au froid. Cette stratégie s’est avérée payante car il y a aujourd’hui
environ 180 couples nicheurs en Alsace.
On a par ailleurs observé une colonisation spontanée et dynamique du littoral atlantique
français par des cigognes sauvages venant de la péninsule ibérique. Ainsi, près de 270
couples nichent hors Alsace, dont l'essentiel en Aquitaine, en Poitou-Charentes, en Pays de
Loire et en Normandie. Certaines cigognes hivernent par ailleurs dans le sud de la France et
ne font plus le voyage jusqu’en Afrique.
La cigogne reste toutefois strictement protégée en France.
Æ Salamis augustina : une espèce de papillon de la Réunion très rare et très
menacée.
Nymphalidé endémique de la Réunion protégé par arrêté ministériel, Salamis augustina
augustina est l’espèce la plus menacée, car on ne lui connaît qu’une seule plante
nourricière, la Bois d’ortie (urticacée), elle-même en voie de disparition.
Les stations de la plante dans la nature sont bien connues, mais pour la plupart
inaccessibles. Elle est cultivée par le conservatoire botanique national de Mascarin (CBNM).
- il existe aussi quelques specimens plantés dans les jardins.
Les sites potentiels abritant des populations du Salamis sont donc connus. Le plus important
étant celui du CBNM. Or voilà près de 5 ans que le papillon a disparu du CBNM. Il existe
actuellement une seule station de bois d'ortie ou le Salamis a été vu récemment
La fragilité de cette espèce tient essentiellement à deux facteurs :
• la disparition de sa plante hôte, liée à l’histoire ethno-botanique de l’île – où se
mêlent vertus médicinales, magie et sorcellerie, etc.
• l’action prédatrice exercée sur les chenilles par la guêpe Polistes hebraeus.
Par ailleurs, l’île de la Réunion accueille bien d’autres champions de la rareté – dont on n’a
aucune idée pour la plupart s’ils sont réellement menacés ; l’exemple le plus frappant est
celui d’un coléoptère dont sur les 6 derniers mois 10 spécimens ont été récoltés. Il n’était
connu à la Réunion que par un seul spécimen capturé il y a…150 ans !!
Source : Christian Guillemet et Jacques Rochat
Æ L'hippocampe
La convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées (CITES) a récemment inscrit l'hippocampe sur sa liste des poissons menacés…
L’hippocampe ou «cheval de mer», est bien un poisson qui appartient à la famille des
syngnathidés.
L’hippocampe a un mode de reproduction singulier. Après l’accouplement, c’est en effet le
mâle qui reçoit dans une poche incubatrice externe les 200 œufs que la femelle lui injecte.
Quelques semaines plus tard, les alevins complètement formés seront expulsés de la poche
21
durant un accouchement épuisant et peu banal qui peut durer plusieurs jours!
Les menaces qui pèsent sur les hippocampes sont dues à la dégradation de leur habitat ,
mais surtout à la surexploitation de cet animal à des fins commerciales.
• Plus de 20 millions d’hippocampes sont pêchés chaque année par une cinquantaine de
pays, pour le commerce des animaux d’aquarium ainsi que pour les médecines
traditionnelles.
• Les populations d’hippocampes connaissent un fort déclin que ce soit en Indonésie,
aux Philippines, en ThaÏlande, au Vietnam, en Inde, au Mexique, au Brésil…
• Dans certains pays, notamment aux Philippines, des mesures de conservation sont
maintenant prises pour préserver l’espèce autochtone en protégeant les mâles
gravides…
• Mais ces animaux restent vulnérables en raison, notamment, de leur faible taux de
reproduction, de leur manque de mobilité et des nombreux prédateurs dont ils sont la
proie…
Source : Sea-river
Æ La moule perlière d'eau douce
On connaissait les huîtres perlières mais existent aussi, en eau douce, des moules perlières.
La moule perlière (Margaritana margaritifera), aussi appelée mulette, présente une
conjonction rare d’intérêts pour les naturalistes et les conservationnistes.
Ce mollusque lamellibranche se reconnaît à sa forme allongée et à la nacre, souvent
marquée de perles, qui tapisse ses valves. Les adultes mesurent de 8 à 14 cm et vivent aux
deux tiers enfoncés dans le sédiment (sable ou gravier), en position quasi verticale. Elle filtre
ainsi environ 50 litres d'eau par jour !
Pour la reproduction, le mâle libère ses spermatozoïdes dans l'eau, ils rejoignent alors les
ovules, très abondants de la femelle. La larve (glochidie), minuscule (0,05 mm) demeure à
l'intérieur de la femelle durant un mois. Libérée, elle se fixe alors dans les branchies d'un
salmonidé. Ensuite la moule tombe sur le fond, entre sous les graviers et poursuit son
développement. La maturité sexuelle intervient entre 15 et 20 ans, la moule peut vivre plus
d’un siècle !
•
•
•
C’est de cette moule qu’étaient tirées les perles qui constituaient les parures anciennes
jusqu’à la découverte au 18e siècle des huîtres perlières dans les mers chaudes. Des
pêcheurs récoltaient cette moule jusque dans les années 1950 pour ses perles.
Cette moule constitue un excellent indicateur écologique. L'habitat de la moule perlière
correspond à des eaux fraîches, courantes, pauvres en calcaire, à fond de gravier ou
de sable mais dépourvu de vase.Elle tolère très mal la présence de phosphates, ne
supporte pas des eaux avec plus de 5 mg/l de nitrate et ne peut se reproduire avec
plus de 1 mg/l ! (rappelons que la norme autorisée est 50 mg/l).
Par son cycle de reproduction et son écologie, cette espèce dépend de la présence et
de la bonne santé d’autres espèces aquatiques, comme les saumons et les loutres.
L'aire de répartition de la moule correspond à celle du saumon dans le bassin atlantique :
Adour, Massif Central, Bretagne, Vosges, Ecosse, Irlande, etc… Ces régions ont en
commun d'avoir des eaux acides.
En France, les populations de moules perlières se sont considérablement réduites et elle
22
n'est plus présente que dans 31 rivières. Il ne resterait en France que 100 000 moules
perlières.
La raréfaction de la moule perlière est liée à trois causes :
- la régression du saumon et ses causes : barrages, pollution, envasement des cours
d'eau.
- la pollution des cours d’eau au nitrates notamment.
- les prélèvements excessifs.
Source : Sea-River
Æ Le ramin, un arbre tropical, classé à l’annexe II de la CITES
L’Indonésie a demandé d’inscrire le ramin – un arbre tropical à bois dur répandu dans les
forêts tropicales d’Asie et qui se raréfie rapidement – à l’annexe II de la convention CITES.
Il existe une trentaine d’espèces de ramin, présentes des îles Salomon et Fidji jusqu’en
Malaisie, en Indonésie et aux îles Nicobar. Sept de ces espèces ont une valeur commerciale
et une quinzaine au total sont classées comme vulnérables sur la Liste rouge des espèces
menacées de l’UICN. L’Indonésie et la Malaisie ont toujours été les principaux exportateurs
de ramin. Ce bois est essentiellement commercialisé sous forme de produits semi-finis et
finis comme les portes, les châssis de fenêtres, les cadres pour tableaux ou les queues de
billard.
Les forêts où pousse le ramin sont des refuges pour de nombreuses espèces tropicales
menacées, comme l’orang-outan ou le tigre, qui voient leur habitat disparaître suite à la
déforestation pour la mise en culture des terres et souffrent des effets négatifs des coupes
illégales.
L’Indonésie, la Malaisie et Singapour ont récemment annoncé leur intention de créer un
groupe d’action trinational en vue de s’attaquer au commerce illégal du ramin et d’améliorer
l’application de la Cites.
Source : WWF
Æ Le grand requin blanc inscrit à l’annexe II de la CITES
Les populations de grands requins blancs sont en déclin et le rythme actuel du commerce
constitue une menace pour cette espèce rare.
Le grand requin blanc est une espèce migratrice qui a besoin d’une protection dans toutes
les zones de son habitat. Bien que la principale cause de mortalité semble due aux filets de
pêche dans lesquels ils se trouvent accidentellement piégés, des contrôles efficaces sur le
commerce permettraient d’éviter cette baisse continue des effectifs.
Les grands requins blancs sont pêchés pour leurs mâchoires et leurs dents, vendues comme
curiosités aux touristes, ainsi que pour leurs ailerons, utilisés en soupes. Mais ils font
également l’objet de pêche sportive. La forte valeur commerciale de leurs trophées incite en
effet les pêcheurs à chasser l’espèce ou même à tuer ceux qui sont pris accidentellement et
qui auraient pu être remis vivants à l’eau.
L’inscription à l’annexe II de la Cites devrait diminuer cet attrait et apporter un soutien aux
pays qui protègent déjà les grands requins blancs. Le WWF appelle en outre les États
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d’aires de répartition de l’espèce à adopter les mesures nécessaires à sa protection et à
s’attaquer aux autres menaces, comme les prises accidentelles.
Source : WWF
Æ L’ours polaire
Il existe près de 22 000 ours polaires dans la nature, dont 60 % vivent au Canada.
L’ours polaire trouve l’essentiel de sa nourriture sur la banquise entre la fin avril et la mijuillet. Quand les ours sont bloqués sur la terre ferme par suite de la fonte des glaces, ils
sont obligés de jeûner pendant de longues périodes. Le jeûne peut durer 3 à 4 mois, voire 8
mois pour les femelles gravides dans certaines populations. Ce jeûne prolongé épuise les
ours, dont le poids corporel peut diminuer considérablement.
Les communautés indigènes de l’Arctique ont déjà remarqué plusieurs bouleversements :
des hivers plus chauds, des printemps précoces, un amincissement anormal de la banquise.
Ces constats empiriques étayent les preuves scientifiques :
- les températures de l’air dans l’Arctique ont augmenté d’environ 5 °C en moyenne au
cours des cent dernières années ;
- l’étendue de la banquise arctique s’est réduite d’environ 3 % par décennie entre 1978
et 1996 ;
- l’épaisseur minimum de la couche de glace durant l’été a diminué de 40 % au cours
des trente dernières années.
Les périodes de jeûne s’allongent et la condition physique des ours s’affaiblit. Dans la baie
d’Hudson, les scientifiques ont prouvé que la principale cause de mortalité des oursons était
soit le manque de nourriture, soit le manque de graisse chez les femelles allaitant.
En plus de la réduction de la banquise, on s’attend à ce que le changement climatique
entraîne une augmentation du volume des précipitations. Les phoques annelés, principales
proies de l’ours polaire, abritent leurs petits dans des tanières sous la neige qui couvre la
banquise. Les pluies de printemps font disparaître ces tanières, ce qui expose les petits aux
éléments et aux prédateurs. Cela entraînera une réduction considérable de la masse de
nourriture disponible pour les ours polaires, et probablement la disparition de l’espèce à
l’échelle locale.
Les pluies survenant à la fin de l’hiver peuvent avoir un effet encore plus direct sur la survie
des ours, en provoquant l’écroulement de leurs propres tanières, dans lesquelles ont eu lieu
les naissances. Si les températures printanières augmentent, elles peuvent faire fondre les
tanières, exposant leurs occupants aux éléments et aux prédateurs.
De par sa position au sommet de la pyramide alimentaire marine de l’Arctique, l’ours polaire
permet ainsi mieux que n’importe quelle autre espèce de mesurer les effets du changement
climatique.
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Glossaire
ADN : abréviation d’Acide DésoxyriboNucléique. Très longue molécule qui constitue les
chromosomes. L’ADN sert de support aux gènes
Anthropique : relatif aux humains ou à leurs activités. L’impact anthropique est relatif aux
perturbations issues directement ou indirectement de l’activité des humains.
Banque de gènes : Lieu où l’on conserve des populations, des semences, des tissus ou des
cellules de plantes et d’animaux afin de garantir leur reproduction future.
Biodiversité ou diversité biologique : définit la diversité de toutes les formes du vivant
c’est-à-dire la totalité des gènes, des espèces, des écosystèmes. Elle comprend les espèces
animales, les espèces végétales et les micro-organismes. La biodiversité comporte une
notion de variabilité et de répartition qui dépasse la description des ressources vivantes. Elle
définit aussi la multiplicité des interactions entre les espèces dans des milieux soumis à
changement.
Biopiraterie : pillage sans contrepartie des ressources biologiques - spécifiques et
génétiques, y compris les gènes humains - commis le plus souvent dans les "pays riches en
gènes", les pays du Sud, par les "pays riches en technologies", les pays du Nord.
Biotechnologie : Ensemble de techniques utilisant des constituants du vivant dont le but est
d'améliorer les espèces existantes et de créer ainsi de nouvelles variétés de plantes
cultivées ou d'animaux domestiques.
Biotope : ensemble des facteurs physiques et chimiques caractérisant un milieu susceptible
d’accueillir la vie.
Classification: Méthode permettant de regrouper les êtres vivants ou espèces en catégories
de plus en plus larges : espèces, genres, familles, ordres, classes, embranchements,
règnes. Ces catégories sont aussi appelées taxons et le processus de définition de ces
derniers, la taxonomie. Exemple: famille des Proboscidiens regroupant tous les éléphants et
mammouths.
Climax : le climax est l'état d'équilibre idéal vers lequel tend la végétation ("végétation
climacique") d'un lieu dans des conditions naturelles stables. La notion de climax est
théorique, dans la mesure où la stabilité d'un écosystème n'est jamais totale. La notion de
Climax est aujourd’hui très controversée, dans la mesure où l’existence même d’équilibres
naturels est mise en doute par de nombreux scientifiques.
Conférence des Parties (COP): Réunion périodique des États signataires de la Convention
sur la biodiversité, texte issu du premier sommet de la Terre en juin 1992. 175 pays ont
signé la Convention sur la biodiversité.
Conservation ex-situ : conservation de la biodiversité en dehors de l’environnement naturel
(Banque de gènes ou zoo par exemple).
Conservation in-situ : conservation de la biodiversité dans l’environnement naturel. Par
exemple conservation de variétés locales par des paysans locaux.
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Développement durable: Type de développement satisfaisant les besoins et les aspirations
de la génération actuelle sans compromettre la capacité à satisfaire ceux des générations
futures. Le développement durable utilise donc les ressources biologiques à un rythme qui
n'entraîne pas leur appauvrissement, voire leur épuisement mais qui, au contraire, préserve
leur potentialité au cours du temps. Plus largement, un développement est « durable »
lorsque les décisions préservent un maximum de choix possibles pour les générations à
venir.
Ecologie : l’écologie scientifique : discipline scientifique qui étudie les milieux où vivent les
êtres vivants, et les relations entre les êtres vivants et leur milieu et contribue à contrôler
l'évolution de l’environnement dans lequel vit l'homme.
Écologie Politique: tentative de mettre en œuvre dans le champ politique tout ou partie des
théories relevant de l’écologie. Les mouvements dits « écologistes » relèvent de l’écologie
politique et militante.
Ecologue : scientifique se consacrant à l’étude des écosystèmes.
Ecosystème : le complexe dynamique formé de communautés de plantes, d’animaux et de
micro-organismes et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction, forment une
unité fonctionnelle.
Environnement : l'environnement désigne "tout ce qui est autour". L'homme, confronté à la
dégradation de son milieu, éprouve le besoin de protéger son environnement contre les
pollutions et les agressions (sonores, visuelles, olfactives). La protection de l'environnement
relève du domaine de l'écologie, mais aussi de la vie sociale, et de ses expressions
politiques et réglementaires.
Espèce : ensemble d’individus affiliés et interféconds, aux caractères morphologiques,
physiologiques et chromosomiques semblables, en principe stériles avec tout individu d’une
autre espèce. Ainsi, deux animaux sont de deux espèces différentes lorsque soit ils ne
peuvent se reproduire, soit leur descendance est stérile. Par exemple, le cheval et l’âne
peuvent produire des mules, stériles.
Famille : catégorie taxonomique qui regroupe plusieurs genres : ex : familles botaniques :
rosacées, brassicacées, graminées, etc.
Espèce clé (en anglais, keystone species) : Espèce dont la disparition provoquerait des
perturbations majeures de l'écosystème à laquelle elle appartient.
Gène : séquence moléculaire codée portant le substrat héréditaire des êtres vivants.
L’ensemble des gènes constitue le génome.
Genre : dans la classification de Linné, le genre regroupe plusieurs espèces aux
caractéristiques très proches. Une famille se compose de plusieurs genres.
Niche écologique : la niche écologique désigne l'adaptation d'une espèce à l'intérieur d'un
écosystème. En un seul lieu, deux espèces ne peuvent occuper une même niche
écologique : la compétition aboutit alors à la disparition d'une espèce.
Parc national : le parc national permet la protection de vastes territoires avec des
contraintes réglementaires importantes, souvent contradictoires avec les activités humaines.
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Parc naturel régional : le parc naturel régional a pour but de concilier la protection du
patrimoine naturel et culturel d'un territoire et la poursuite du développement économique et
social de ce territoire.
Savoirs traditionnels : Ensemble des pratiques et techniques agricoles et aussi des
connaissances empiriques que les populations locales et autochtones se transmettent de
génération en génération et qui s'avèrent être bénéfiques pour la conservation et l'utilisation
durable de la biodiversité.
Variété : groupe de plantes ayant des caractères en commun qui les distinguent des autres
plantes de la même espèce (on parle de race pour les animaux). Il peut exister des milliers
de variétés de la même espèce.
Systématique : Science de la classification des êtres vivants
Zones protégées : Toute région géographiquement limitée qui est réglementée ou gérée en
vue d'atteindre des objectifs de conservation in situ.
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