L’Encéphale (2008) 34, 1 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.elsevier.com/locate/encep ÉDITORIAL Le retour du sujet Dans un article récent intitulé « Le cas de la personne manquante : maladie d’Alzheimer dans les journaux grand public entre 1991 et 2001 » (J.N. Clark, 2006), les auteurs tentent d’analyser l’image de la maladie d’Alzheimer dans les journaux et magazines grand public. Le résultat le plus important est que la maladie elle-même est décrite comme agressive et terrorisante et qu’il y est très rarement fait mention du patient lui-même, de ce qu’il ressent et de ce qu’il souhaite. Parallèlement, de nombreux cliniciens soulignent qu’il est important de tenir compte de l’avis du patient dans le cadre des essais thérapeutiques. Ce type d’évaluation directe est, en effet, encore peu utilisée dans les recherches cliniques pour des raisons tout à fait cohérentes comme la nécessité de se baser sur des critères de jugement objectif ou encore compte tenu de l’anosognosie présentée par de nombreux patients. Au-delà de la maladie d’Alzheimer, la position centrale du patient est aussi soulignée dans le cadre de l’utilisation de tout médicament. L’information au patient est, par exemple, actuellement en débat au niveau de l’Union européenne. Dans d’autres domaines de la psychiatrie, l’avis et la participation du sujet sont aussi indispensables pour 0013-7006/$ — see front matter © L‘Encéphale, Paris, 2008. doi:10.1016/j.encep.2007.07.001 mieux comprendre les mécanismes biologiques ou neuropsychologiques sous-tendant tel ou tel trouble. C’est le cas pour les études sur les fonctions cognitives dans la schizophrénie ou encore pour la compréhension des troubles obsessifs compulsifs survenant au cours de stimulation cérébrale profonde. Dans tous les cas, que ce soit au niveau de notre pratique clinique ou dans une activité de recherche, il est donc important de considérer le patient comme un sujet et un partenaire. La relation médecin—malade, enseignée au début des études de médecine, s’applique aussi dans le domaine de la recherche clinique. De même, les recherches en neurosciences qui nécessitent bien sûr l’utilisation de critères d’évaluation objectifs ne peuvent faire l’économie de l’avis du sujet. P. -H. Robert Pavillon M — hôpital Pasteur, 30, avenue de la voie Romaine, 06002 Nice, France Adresse e-mail : [email protected] 4 mai 2007 Disponible sur Internet le 4 septembre 2007