ÉLÉMENTS DE CORRECTION STAGE DE PRÉ-RENTRÉE PSI Jeudi 25 Aout 2016 - Séance n˚1 - Algèbre linéaire EXERCICE 1 ( difficulté : F ) Dans E = R4 on pose a = (1, 0, 1, 0), b = (0, 1, −1, 0), c = (1, 1, 1, 1) et d = (0, 0, 1, 1). Soit F = Vect(a, b, c, d) et G = {(x, y, z, t) | x − y = x + z − t = 0}. 1. F est un sous-ensemble de R4 engendré par 4 vecteurs, c’est par propriété un sous-espace vectoriel. On pourrait prouver que G contient 0E et qu’il est stable par combinaison linéaire mais le plus simple est de montrer qu’il est engendré par un nombre fini de vecteurs : X = (x, y, z, t) ∈ G si, et seulement si, x − y = x + z − t = 0 soit y = x et t = x + z donc : X = (x, x, z, x + z) = x(1, 1, 0, 1) + z(0, 0, 1, 1) Ainsi G = Vect((1, 1, 0, 1), (0, 0, 1, 1)) est donc un sous-espace vectoriel de R4 . 2. F est engendré par 4 vecteurs (a, b, c, d) (famille génératrice) mais ceux-ci sont liés : d = c − (a + b). Ainsi F = Vect(a, b, c) et on vérifie facilement que la famille (a, b, c) est libre ce qui en fait une base. Finalement dim F = 3. En revanche, G est engendré par deux vecteurs non colinéaires, c’est donc une base de G qui est de dimension 2 : dim G = 2. Pour trouver la dimension de F ∩ G il faut décrire ses éléments : Soit X ∈ F ∩ G : c’est à dire X = αa + βb + γc = (α + β, β + γ, α − β + γ, γ). On a aussi x − y = x − z + t = 0 soit en remplaçant α − β = 0 et β + γ = 0. Finalement X = (0, 0, γ, γ) et donc F ∩ G = Vect(0, 0, 1, 1) et dim(F ∩ G) = 1. Par la formule de Grassmann on trouve dim(F + G) = 3 + 2 − 1 = 4. 3. F + G ⊂ E et dim(F + G) = dim E donc nécessairement F + G = E recte). (mais la somme n’est pas di- EXERCICE 2 ( difficulté : F ) On définit l’application ϕ qui à tout polynôme P ∈ R3 [X] associe ϕ(P ) = (X − 1)P 0 − 2P . 1. Montrons que ϕ est linéaire : soient (P, Q) ∈ (R3 [X])2 et λ ∈ R : ϕ(P + λQ) = (X − 1)(P + λQ)0 − 2(P + λQ) = (X − 1)P 0 + λ(X − 1)Q0 − 2P − 2λQ = ϕ(P ) + λϕ(Q) De plus P étant un polynôme de degré inférieur ou égal à 3, P 0 est de degré 6 2 donc (X − 1)P 0 est de degré 6 3 (comme 2P ). Ainsi par somme ϕ(P ) ∈ R3 [X] et ϕ est donc un endomorphisme de R3 [X]. 2. P ∈ Ker ϕ équivaut à résoudre (X−1)P 0 −2P = 0. En traitant cette équation comme une équation différentielle on trouve comme solutions P = C(X−1)2 (avec C ∈ R), c’est à dire Ker ϕ = Vect((X − 1)2 ). Par le théorème du rang, Im ϕ est donc de dimension 3, on cherche donc une base comportant 3 éléments vu que ϕ(X 2 ) − 2ϕ(X) + ϕ(1) = 0 et que Im ϕ = Vect(ϕ(1), ϕ(X), ϕ(X 2 ), ϕ(X 3 )) alors une base Im ϕ est Vect(ϕ(1), ϕ(X), ϕ(X 3 )) (génératrice et maximale). −2 −1 0 0 0 −1 −2 0 3. ϕ(1) = −2 ,ϕ(X) = −X−1, ϕ(X 2 ) = −2X et ϕ(X 3 ) = X 3 −3X 2 donc : Mat(ϕ) = 0 0 0 −3 0 0 0 1 PSI - Lycée de L’essouriau 1 2016-2017 ÉLÉMENTS DE CORRECTION STAGE DE PRÉ-RENTRÉE PSI EXERCICE 3 ( difficulté : F ) On calcule simplement det J et on trouve det J = 2 6= 0 donc J est inversible. 2 1 1 On trouve J 2 = 1 2 1 facilement ainsi J 2 = 2I3 + J ou encore 12 (J 2 − J) = I3 . 1 1 2 Ainsi J( 12 J − 12 I3 ) = I3 soit J −1 = 21 J − 12 I3 . EXERCICE 4 ( difficulté : F ) −1 −1 2 1 −1 . Soit f ∈ L(R2 [X]) dont la matrice canoniquement associée est M = 0 1 2 −3 1. On trouve facilement det f = det A = 0, on en déduit que f n’est pas bijective. 2. Cherchons matriciellement Ker A et Im A que nous réécrirons en termes x −x − y + 2z y−z X = y ∈ Ker f ⇔ AX = 0 ⇔ z x + 2y − 3z vectoriels : = 0 = 0 = 0 1 On résout pour trouver que ce système équivaut à x = y = z soit Ker A = Vect 1 . 1 Donc Ker f = Vect(1 + X + X 2 ). Le théorème du rang prouve que Im A est de dimension 2, on cherche donc une base comportant deux vecteurs. Les colonnes de A représentant les images des vecteurs de la base canonique, comme C1 et C2 sont non colinéaires, on en déduit que : −1 −1 Im A = Vect 0 , 1 et donc Im f = Vect(−1 + X 2 , −1 + X + 2X 2 ) 2 1 3. Cherchons Ker f ∩ Im f . On montre assez facilement que 1 + X + X 2 ∈ / Im f = Vect(−1 + X 2 , −1 + X + 2X 2 ) en montrant que 2 2 la famille (1 + X + X , −1 + X , −1 + X + 2X 2 ) est libre (calcul du déterminant par exemple) et donc Ker f ∩ Im f = {0E }. De plus dim Ker f + dim Im f = 1 + 2 = 3 = dim R2 [X] ce qui achève de prouver que Ker f et Im f sont supplémentaires. 4. Soit P = aX 2 + bX + c ∈ L(R2 [X]), pour expliciter f (P ) on raisonne matriciellement : −1 −1 2 c −c − b + 2a 1 −1 b = −b − a Mat(f (P )) = Mat(f ) × Mat(P ) = 0 1 2 −3 a c + 2b − 3a Soit vectoriellement : f (P ) = (−c − b + 2a) + (−b − a)X + (c + 2b − 3a)X 2 PSI - Lycée de L’essouriau 2 . 2016-2017 ÉLÉMENTS DE CORRECTION STAGE DE PRÉ-RENTRÉE PSI EXERCICE 5 ( difficulté : FF ) On note B = (e1 , e2 , e3 ) une base de R3 et on considère la famille U = (u1 , u2 , u3 ) définie par : u1 = −3e1 + 5e2 + e3 , u2 = −3e1 − 2e2 + e3 , u3 = e1 + 3e3 1 3 0 Enfin on considère f ∈ L(R3 ) définie par sa matrice A dans la base B : A = 3 −2 −1 . 0 −1 1 1. Soient λ1 , λ2 , λ3 ∈ R3 tels que λ1 u1 + λ2 u2 + λ3 u3 = 0R3 : λ1 (−3e1 + 5e2 + e3 ) + λ2 (−3e1 − 2e2 + e3 ) + λ3 (e1 + 3e3 ) = 0R3 ⇔ (−3λ1 − 3λ2 + λ3 )e1 + (5λ1 − 2λ2 )e2 + (λ1 + λ2 + 3λ3 )e3 = 0R3 Comme B = (e1 , e2 , e3 ) est une base de R3 cela implique que : −3λ1 − 3λ2 + λ3 = 5λ1 − 2λ2 = λ1 + λ2 + 3λ3 = 0 En résolvant ce système on trouve que λ1 = λ3 = λ3 = 0 donc la famille U est libre. Ainsi la famille U est libre et maximale, c’est donc une base de R3 . −3 −3 1 2. La matrice P de passage de la base B à la base U vaut : 5 −2 0 . 1 1 3 3. Si P est la matrice de passage de la base B à la base U alors : P −1 est la matrice de passage de la base U à la base B. 12 −3 1 3 0 4. On calcule f (u1 ), matriciellement bien entendu : 3 −2 −1 5 = −20 . −4 −1 0 −1 1 Soit f (u1 ) = −4u1 , de même : f (u2 ) = 3u2 et f (u3 ) = u3 . −4 0 0 Ainsi la matrice de f dans la base U est diagonale : B = 0 3 0 . 0 0 1 5. On sait d’après le cours que B = P −1 AP soit A = P BP −1 et donc pour n ∈ N : An = P B n P −1 . Calculer An revient à calculer B n (qui est diagonale donc il suffit d’élever les éléments de la diagonale à la puissance n) puis de multiplier à gauche par P et à droite par P −1 , je vous laisse terminer le calcul... EXERCICE 6 ( difficulté : FFF ) Soient E un R-e.v. de dimension 3, et f un endomorphisme non nul de E vérifiant f 3 + f = 0. 1. Soit x ∈ Ker f ∩ Ker (f 2 + IdE ) alors f (x) = 0 et f 2 (x) = −x. On a donc f 2 (x) = f (f (x)) = f (0E ) = 0E et donc −x = 0E soit x = 0E . Finalement Ker f ∩ Ker (f 2 + IdE ) = {0E } et la somme Ker f + Ker (f 2 + IdE ) est directe. 2. Ne connaissant pas les dimensions de ces s.e.v. il faut passer par un raisonnement d’analyse-synthèse. ANALYSE : Soit x ∈ E, supposons qu’il existe (a, b) ∈ Ker f × Ker (f 2 + IdE ) tel que x = a + b. On a alors f (x) = f (a) + f (b) = f (b) et f 2 (x) = f 2 (b) = −b soit b = −f 2 (x) et a = x + f 2 (x) . SYNTHÈSE : Vérifions que (a, b) ∈ Ker f × Ker (f 2 + IdE ). PSI - Lycée de L’essouriau 3 2016-2017 ÉLÉMENTS DE CORRECTION STAGE DE PRÉ-RENTRÉE PSI f (a) = f (x + f 2 (x)) = f (x) + f 3 (x) = 0E donc a ∈ Ker f . f 2 (b) = f 2 (f 2 (x)) = f 4 (x) = −f 2 (x) = −b car f 3 + f = 0 donc b ∈ Ker(f 2 + IdE ). Finalement E = Ker f ⊕ Ker (f 2 + IdE ) . 3. En passant aux dimensions on obtient dim Ker + dim Ker (f 2 + IdE ) = dim E. Or f est non nulle donc dim Ker f 6 2 soit dim Ker (f 2 + IdE ) > 1. 4. Soit x ∈ Ker (f 2 + IdE ) non nul. (f 2 + IdE )(f (x)) = f 3 (x) + f (x) = 0E donc f (x) ∈ Ker (f 2 + IdE ) . Supposons que (x, f (x)) est liée, il existe un réel λ ∈ R tel que f (x) = λx. Soit f ( x) = λ2 x or f 2 (x) = −x donc −x = λ2 x et comme x est non nul, λ2 = −1 ce qui est impossible. On en déduit que (x, f (x)) est une famille libre de vecteurs de Ker (f 2 + IdE ) . 5. Comme dim E = 3, det(−IdE ) = (−1)3 det(IdE ) = −1. Supposons f bijective, alors en composant par f −1 l’égalité f 3 + f = 0E on obtiendrait f 2 = −IdE , soit en passant au déterminant det(f 2 ) = −1, et donc (det f )2 = −1 ce qui est impossible. Finalement f n’est pas bijective, ainsi dim Ker f > 1 et donc dim(Ker (f 2 + IdE )) 6 2. Mais Ker (f 2 +IdE ) contient la famille (x, f (x)) de rang 2 donc dim(Ker (f 2 +IdE )) > 2 soit finalement dim(Ker (f 2 + IdE )) = 2 . 6. Soit x ∈ Ker (f 2 + IdE ) et y ∈ ker f . Considérons la base adaptée B = (x, f (x), y) = (e1 , e2 , e3 ) . On a f (e1 ) = f (x) = e2 , f (e2 ) = f (f (x)) = f 2 (x) = −x = −e1 et f (e3 ) = f (y) = 0E . 0 −1 0 Par conséquent MatB (f ) = 1 0 0 . 0 0 0 EXERCICE 7 ( difficulté : FFF ) On rappelle qu’une matrice M de Mn (K) est dite nilpotente lorsqu’il existe un entier naturel p tel que M p = On . Si l’entier p vérifie M p = 0n et M p−1 6= 0n alors p est appelé indice de nilpotence. 1. Il est impossible qu’elle soit inversible, regardons son déterminant : M p = 0n ⇒ det(M p ) = det(0n ) = 0 or det(M p ) = det(M )p donc det(M ) = 0 et M n’est pas inversible (ce n’est pas la seule façon de faire). 2. A et B sont deux matrices nilpotentes qui commutent, notons p l’indice de nilpotence de A et q celui de B. Alors trivialement ∀n ∈ N, (AB)n = An B n , ainsi pour n > max(p, q) on a (AB)n = 0n et donc AB est nilpotente (attention : max(p, q) n’est pas nécessairement son indice de nilpotence). Pour A + B on peut utiliser la formule du binôme de Newton : n ∀n ∈ N, (A + B) = n X n k=0 k Ak B n−k Si l’on choisit n = p + q, on remarque que pour k 6 p alors n − k > q donc Ak B n−k Ak × 0n = 0n et si k > p alors Ak B n−k = 0n × B n−k = 0n , ainsi tous les termes de la somme sont nuls et donc (A + B)p+q = 0n et A + B est nilpotente. 3. Si A et B ne commutent plus alors AB et A + B ne sont plus forcément nilpotentes. (cf. corrigé du QCM de vacances pour des contre-exemples). PSI - Lycée de L’essouriau 4 2016-2017