GASTROENTÉROLOGIE ET NUTRITION PÉDIATRIQUES JOURNÉE DU GROUPE FRANCOPHONE D’HÉPATO- Médecine & enfance Compte rendu du 2e congrès ECHANGE (Echange de Consensus Hôpital-Ambulatoire en Nutrition, Gastro-entérologie et hEpatologie) organisé par le Groupe francophone d’hépato-gastroentérologie et nutrition pédiatriques (GFHGNP) en novembre 2016 Rédaction : M. Joras L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts Quelles indications pour les dérivés de l’acide 5-aminosalicylique (5-ASA) dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ? D’après la présentation de F. Rümmele, service de gastroentérologie pédiatrique, hôpital Necker-Enfants-Malades, Institut Imagine-Inserm U1163, Paris Jean, douze ans, présente depuis huit mois des épisodes récurrents de diarrhée, parfois glairo-sanglante. Plusieurs coprocultures se sont révélées négatives. Actuellement, il a 5 selles par jour, molles ou liquides, glaireuses, avec présence de sang. Il est fatigué et se plaint de douleurs de type ténesme. L’examen clinique est rassurant, l’état général est conservé. On retrouve néanmoins une sensibilité au niveau de la fosse iliaque gauche. Le bilan sanguin est normal, en dehors d’une carence martiale et d’une VS à 22 mm/h. L’Hb est à 11 g/l, la CRP est normale. La recherche d’autoanticorps est positive pour les pANCA, négative pour les ASCA. La calprotectine fécale est élevée à 1800 µg/g. LE 5-ASA EST DONNÉ EN PREMIÈRE INTENTION DANS LA RECTOCOLITE HÉMORRAGIQUE La coloscopie montre des lésions érythémateuses et des ulcérations superficielles (score de Mayo 1-2) de la muqueuse du côlon gauche sigmoïde et du rectum en continuité. Le reste du côlon et l’iléon sont normaux. A l’examen histologique, on observe un infiltrat inflammatoire important, polymorphe, et quelques abcès cryptiques avec destruction épithéliale, sans granulome. Le diagnostic retenu est celui de rectocolite hémorragique (RCH). Le traitement de première ligne repose alors, suivant les recommandations européennes de 2012 [1], sur le 5ASA per os à la posologie de 60 à 80 mg/kg/j en 2 prises. La forme à libéavril 2017 page 93 ration prolongée, qui permet une seule prise quotidienne, n’est pas disponible en France, précise F. Rümmele. ET SI C’ÉTAIT UNE MALADIE DE CROHN Si, outre l’atteinte colique, l’exploration digestive haute révèle aussi des atteintes, le diagnostic change. Dans le cas de Jean, la fibroscopie œsogastroduodénale met en évidence des lésions ulcérées du duodénum avec granulomes histologiques. L’entéro-IRM révèle une atteinte diffuse du jéjunum sur au moins 30 cm. Jean n’a donc pas une RCH, mais une forme particulière de maladie de Crohn. Selon les recommandations sur la prise en charge de la maladie de Crohn en pédiatrie [2], le 5-ASA n’est recommandé que dans les formes peu sévères de la maladie touchant exclusivement le côlon. En effet, aucune étude n’a montré que ce traitement permettait la guérison de la muqueuse digestive, objectif primaire du traitement de la maladie de Crohn, souligne F. Rümmele. Il n’y a donc pas d’indication du 5-ASA dans le cas de Jean. Au total, le 5-ASA est le traitement de première intention pour tous les patients présentant une RCH. En revanche, il n’est pas indiqué dans la maladie de Crohn, à l’exception des colites peu sévères. LES QUESTIONS DE LA SALLE Peut-on administrer le 5-ASA en une prise par jour ? Seulement si l’on dispose de la Médecine & enfance forme à libération prolongée ; sinon, deux prises quotidiennes au minimum sont nécessaires pour que le traitement soit efficace. Quelle est la durée du traitement préventif ? Elle dépend de la présenta- Chez l’enfant, les posologies sont-elles identiques en traitement d’attaque et en traitement préventif ? Dans les épisodes ai- Existe-t-il des précautions particulières pour l’application du calendrier vaccinal chez les enfants traités par 5-ASA ? Le gus, la posologie est de 80 à 100 mg/kg/j sans dépasser la dose adulte. En traitement d’entretien, elle est comprise entre 60 et 80 mg/kg/j. 5-ASA est un médicament anti-inflammatoire et non un immunosuppresseur, aucune précaution particulière n’est donc nécessaire, et les recommandations vaccinales doivent être appliquées 첸 sans restriction. Le 5-ASA a-t-il un effet préventif sur le cancer du côlon ? Tout traitement efficace pour diminuer l’inflammation est bénéfique pour la prévention du cancer. Quelles sont les indications du 5-ASA topique ? En fonction de l’étendue de la maladie et de la sévérité des symptômes rectaux, le 5-ASA topique administré par voie rectale peut être proposé en association au traitement oral. tion. Elle est souvent de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Références [1] TURNER D., LEVINE A., ESCHER J.C. et al. : « Management of pediatric ulcerative colitis : joint ECCO and ESPGHAN evidencebased consensus guidelines », J. Pediatr. Gastroenterol. Nutr., 2012 ; 55 : 340-61. [2] RÜMMELE F.M., VERES G., KOLHO K.L. et al. : « Consensus guidelines of ECCO/ESPGHAN on the medical management of pediatric Crohn’s disease », J. Crohn’s Colitis, 2014 ; 8 : 1179-207. Faut-il donner des pré(pro)biotiques après une antibiothérapie ? D’après la présentation de A. Mosca, gastroentérologie, mucoviscidose et nutrition, hôpital Robert-Debré, Paris Ange, sept mois, a été traitée par amoxicilline-acide clavulanique pour une otite moyenne aiguë (OMA) associée à une conjonctivite. Après 4 jours de traitement, elle présente une diarrhée et des douleurs abdominales. Doit-on rechercher une colite à Clostridium difficile chez ce petit nourrisson qui présente des signes digestifs après la prise d’antibiotiques ? Non, car les jeunes enfants ont un microbiote très favorable à l’implantation de C. difficile, mais leurs entérocytes n’ont pas de récepteurs à sa toxine. De ce fait, la présence de C. difficile dans les selles, même en proportion élevée, jusqu’à 75 % dans certains cas, n’a pas de signification chez le nourrisson : le germe n’est pas pathogène avant l’âge de un an (sauf conditions pathologiques très particulières comme la maladie de Hirschsprung) et sa présence reste difficile à in- terpréter jusqu’à deux à trois ans, répond A. Mosca. A partir de l’âge de trois-quatre ans, le pourcentage de porteurs sains n’est plus que de 1 % environ, comme chez l’adulte. De plus, la colite à C. difficile survient principalement chez des enfants présentant des facteurs favorisants, en particulier une alimentation artificielle ou une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. FACTEURS DE RISQUE DE COLITE À C. DIFFICILE Les recommandations de l’Académie américaine de pédiatrie précisent que la recherche des toxines de C. difficile chez l’enfant doit être limitée aux situations à risque [1] : 첸 prise de certains médicaments : antibiothérapie en cours ou venant d’être avril 2017 page 94 arrêtée (amoxicilline-acide clavulanique, clindamycine, céphalosporine de troisième génération, cotrimoxazole…), mais aussi prise d’inhibiteurs de la pompe à protons et lavements répétés ; 첸 alimentation artificielle : sonde nasogastrique, gastrostomie, jéjunostomie ; 첸 terrain fragile : maladie digestive chronique, chirurgie digestive, insuffisance rénale, déficit immunitaire. La colite à C. difficile est donc une pathologie rare chez l’enfant, mais l’exemple parfait d’une dysbiose, qui, en cas de récidives multiples, bénéfice aujourd’hui d’une nouvelle approche thérapeutique : la transplantation de microbiote fécal [2]. LA DIARRHÉE POST-ANTIBIOTIQUE Mais, toute diarrhée post-antibiotique n’est pas une colite à C. difficile, et tout traitement antibiotique n’entraîne pas une diarrhée, souligne A. Mosca. Une étude française a évalué à 11 % l’incidence de la diarrhée après une antibiothérapie [3]. Le risque est plus important chez le nourrisson de moins de deux ans et en cas de traitement par amoxicillineacide clavulanique. La physiopathologie de la diarrhée postantibiotique peut relever de plusieurs mécanismes : un effet moteur, avec accélération de la motricité intestinale, en particulier en cas de traitement par macrolides ou amoxicilline-acide clavulanique, ou, rarement, une atteinte allergique pure, avec complexes immuns circulants 5 à 7 jours après la prise d’amoxicilline [4]. Mais, dans la majorité des cas, c’est avant tout l’altération du microbiote qui est en cause. L’antibiotique agit sur l’agent infectieux mais détruit la flore intestinale bénéfique. Ce déséquilibre est responsable d’une diminution de la résistance à la colonisation, avec augmentation des germes pathogènes, dont C. difficile, mais aussi Candida albicans, Klebsiella oxytoca ou encore salmonelles ssp, et production de toxines. L’altération du microbiote est également à l’origine de troubles métaboliques, Médecine & enfance notamment de la baisse de la digestion des carbohydrates non absorbables, qui entraîne une sécrétion osmotique, une diminution des acides gras à chaînes courtes, et donc une réduction de l’absorption colique et une augmentation des acides biliaires. PLACE DES PROBIOTIQUES DANS LA PRÉVENTION DE LA DIARRHÉE POST-ANTIBIOTIQUE Incluant près de 4 000 enfants, une revue Cochrane parue en décembre 2015 a montré que les probiotiques assuraient une diminution de 50 % du risque de diarrhée liée à une antibiothérapie [5]. Néanmoins, cet effet préventif n’était observé que pour deux types de probiotiques : Lactobacillus GG et Saccharomyces boulardii, aux doses de 5 à 40 x 109 CFU/j. Ces deux probiotiques avaient un effet protecteur (RR : 0, 46 ; IC à 95 % : 0,35-0,61) avec une très bonne tolérance. Aucun effet secondaire n’a été observé chez les enfants en bonne santé dans cette méta-analyse. Une étude récente a d’ailleurs confirmé que S. boulardii avait un effet favorable sur la régénération du microbiote intestinal après une dysbiose due aux antibiotiques [6]. L’ensemble de ces données a conduit l’Espghan (European Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition) à suggérer l’utilisation de ces deux probiotiques pour la prévention de la diarrhée liée aux antibiotiques chez l’enfant [7]. LES QUESTIONS DE LA SALLE Quelle est la durée du traitement probiotique ? Selon les résultats d’une étude, le probiotique, pour être efficace dans la prévention de la diarrhée post-antibiotique, doit être administré tout au long du traitement et pendant 15 jours après [6]. Néanmoins, les recommanda- tions ne précisent ni la dose ni la durée. Faut-il demander une coproculture en cas de diarrhée après un traitement antibiotique ? Non, sauf si des arguments sont en faveur d’une diarrhée à C. difficile ; si c’est le cas, il faut prescrire la recherche spécifique de cette bactérie. Quelle est la place des probiotiques dans la diarrhée aiguë ? Ces deux mêmes pro- biotiques, Lactobacillus GG et Saccharomyces boulardii, ont fait la preuve de leur intérêt dans la diarrhée aiguë de l’enfant. Ils sont recommandés par l’Espghan dans la prise en charge de la gastroentérite aiguë [8]. Les probiotiques sont-ils indiqués dans la prévention de l’entérocolite du prématuré ? Des données de la littérature suggèrent en effet un effet favorable des probiotiques chez le prématuré, mais ils ne sont pas, à ce jour, recommandés dans cette 첸 indication par les sociétés savantes. Références [1] SCHUTZE G.E., WILLOUGHBY R.E.; COMMITTEE ON INFECTIOUS DISEASES; AMERICAN ACADEMY OF PEDIATRICS : « Clostridium difficile infection in infants and children », Pediatrics, 2013 ; 131 : 196-200. [2] DEBAST S.B., BAUER M.P., KUIJPER E.J.; EUROPEAN SOCIETY OF CLINICAL MICROBIOLOGY AND INFECTIOUS DISEASES : « Update of the treatment guidance document for Clostridium difficile infection », Clin. Microbiol. Infect., 2014 ; 20 (suppl. 2) : 1-26. [3] TURCK D., BERNET J.P., MARX J. et al. : « Incidence and risk factors of oral antibiotic-associated diarrhea in an outpatient pediatric population », J. Pediatr. Gastroenterol. Nutr., 2003 ; 37 : 22-6. [4] MACFARLAND L.V. : « Epidemiology, risk factors and treatments for antibiotic-associated diarrhea », Dig. Dis., 1998 ; 16 : 292-307. [5] GOLDENBERG J.Z., LYTVYN L., STEURICH J. et al. : « Probio- tics for the prevention of pediatric antibiotic-associated diarrhea », Cochrane Database Syst. Rev., 2015 ; 12 : CD004827. [6] MORÉ M.I., SWIDSINSKI A. : « Saccharomyces boulardii CNCM I-745 supports regeneration of the intestinal microbiota after diarrheic dysbiosis. A review », Clin. Exp. Gastroenterol., 2015 ; 8 : 237-55. [7] SZAJEWSKA H., CANANI R.B., GUARINO A. et al. : « Probiotics for the prevention of antibiotic-associated diarrhea in children », J. Pediatr. Gastroenterol. Nutr., 2016 ; 62 : 495-506. [8] GUARINI A., ASHKENAZI S., GENDREL D. et al. : « European Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition/European Society for Pediatric Infectious Diseases evidencebased guidelines for the management of acute gastroenteritis in children in Europe : update 2014 », J. Pediatr. Gastroenterol. Nutr., 2014 ; 59 : 132-52. Hoquet, mauvaise haleine : des symptômes bénins ? D’après la présentation de L. Michaud, hôpital Jeanne-de-Flandre, Lille LE HOQUET Jim, cinq ans, a toujours le hoquet. Face à ce symptôme souvent considéré comme banal, un interrogatoire et un examen clinique sont nécessaires. Il faut en effet caractériser le hoquet : 첸 sa durée : est-il présent depuis plus de 24 h, plus de 48 h, 1 mois… ? 첸 sa fréquence : survient-il de façon épisodique ou en continu ? 첸 son retentissement sur l’appétit, le sommeil… 첸 les symptômes associés, notamment neurologiques et digestifs. Jim présente un hoquet depuis six mois, avec de nombreux épisodes quotidiens, jusqu’à dix fois par jour, à une fréquence moyenne de 40 hoquets/mn. Il mange moins, mais n’a pas perdu de poids, avril 2017 page 95 et le hoquet perturbe son sommeil. L’examen clinique met en évidence des réflexes vifs et un signe de Lhermitte. L’IRM puis la biopsie cérébrales révèlent un astrocytome de la face postérieure du bulbe pour lequel une chimiothérapie est indiquée. Dès les premières cures, le hoquet disparaît. TROIS TYPES DE HOQUET 첸 Le hoquet isolé, secousse simple due à la contraction des muscles respiratoires et du diaphragme, unique, physiologique et involontaire passe souvent inaperçu. 첸 Le hoquet aigu est caractérisé par des secousses répétitives et parfois bruyantes, mais la gêne est limitée et la durée inférieure à 48 h. 첸 Le hoquet chronique persistant est Médecine & enfance Figure 1 Conduite à tenir face à un hoquet Figure 2 Arbre d’orientation diagnostique en cas d’halitose persistante Hoquet Halitose Aigu ou isolé Examen cavité buccale Examen ORL Physiologique Chronique Causes œsophagiennes : RGO, dyskinésie ➝ pHmétrie, manométrie, endoscopie 1 Consultation dentiste 2 ORL 3 Cause digestive Soins dentaires Hygiène bucco-dentaire Amygdalite caséeuse Corps étranger Stase digestive Helicobacter pylori Mérycisme Causes neurologiques : tumeur, myélite ➝ IRM cérébrale Causes abdomino-thoraciques ➝ TDM thoracique Un bilan est donc indispensable avant de conclure à un hoquet idiopathique ou d’origine psychosomatique. À NE PAS FAIRE défini par des secousses répétitives et invalidantes durant depuis plus de 48 h. On parle de hoquet réfractaire lorsqu’il persiste plus de 1 mois. Les causes du hoquet aigu sont diverses : excès alimentaire ou de boissons gazeuses, alimentation trop rapide, rire, toux, aérophagie, mais aussi syndrome occlusif, ingestion de caustiques ou effets indésirables d’un traitement médicamenteux. Le traitement repose sur des techniques « populaires » parfois saugrenues : apnée, détournement de l’attention, peur… ou sur la manœuvre de Salem (attouchement de la paroi postérieure du pharynx avec une sonde semi-rigide). Face à un hoquet chronique, les premières étiologies à rechercher sont œsophagiennes : œsophagite, reflux gastroœsophagien, dyskinésie œsophagienne. Mais il faut se méfier des causes neurologiques (hypertension intracrânienne, pathologie de la fosse postérieure ou traumatisme crânien) et adresser l’enfant aux urgences en cas de doute, insiste L. Michaud. Les causes abdominales ou thoraciques sont rares (abcès sous-phrénique, pleurésie, péricardite, pancréatite…). Les autres étiologies possibles sont métaboliques ou iatrogènes. 첸 Banaliser un hoquet persistant. 첸 Traiter un hoquet persistant sans bilan étiologique. À FAIRE Tout hoquet persistant impose des investigations œsophagiennes et neurologiques (figure 1). MAUVAISE HALEINE : LE DENTISTE EN PREMIÈRE INTENTION Jules, trois ans, a une mauvaise haleine depuis un mois. A l’examen, c’est un enfant turbulent, qui présente une rhinorrhée unilatérale purulente. En cause : un corps étranger dans une narine… En dehors d’une situation clinique de diagnostic simple comme celle de Jules, une mauvaise haleine persistante nécessite d’abord une confirmation. CONFIRMER L’EXISTENCE DE LA MAUVAISE HALEINE Il existe des techniques sophistiquées permettant l’analyse des gaz expirés, comme la chromatographie, mais elles sont réservées à la recherche. En praavril 2017 page 96 tique, il faut tout simplement sentir l’haleine de l’enfant, évaluer sa respiration (nasale puis buccale) et rechercher une odeur au niveau de la salive. Il peut s’agir d’une mauvaise haleine épisodique liée à certains aliments. Des composés volatiles malodorants peuvent en effet être libérés par voie respiratoire après leur ingestion : dérivés soufrés de l’ail (allium salivum), dérivés soufrés de l’oignon (allium cepa). Il convient également d’éliminer une mauvaise haleine matinale due à une hyposialie nocturne non pathologique, qui ne dure pas plus de 30 mn et disparaît après la prise du petit-déjeuner. TROUVER SA CAUSE Qu’elle soit d’origine dentaire, ORL ou digestive, la mauvaise haleine est due à la dégradation de protéines alimentaires, salivaires ou des cellules buccales entraînant la formation de composés volatils sulfurés. 첸 Dans 80 % des cas, la cause est dentaire ou plus exactement gingivo-dentaire. Caries, dystrophie de l’émail et plaque dentaire favorisent la rétention alimentaire ; les gingivites peuvent aussi être en cause, de même que les poches parodontales, sans oublier l’hypertrophie gingivale d’origine médicamenteuse (Adalate®, Néoral®, Dihydan®). 첸 Viennent ensuite les causes salivaires : diminution du flux salivaire due à des Médecine & enfance LES QUESTIONS DE LA SALLE Comment pratiquer la manœuvre de Salem ? Avec une petite sonde semi-rigide introdui- te horizontalement qui permet de toucher la paroi postérieure du pharynx. A quoi sert le hoquet « physiologique » ? On ne sait pas, mais il est probablement dû à des stimulations des nerfs phréniques ou vagues, le plus souvent d’origine intestinale. Le RGO peut-il être responsable d’une mauvaise haleine ? Non, inutile de prescrire une fibroscopie ou une pHmétrie chez un enfant qui présente une mauvaise haleine isolée, même persistante. En revanche, le mérycisme peut être à l’origine d’une halitose. En cas de mauvaise haleine, le brossage de la langue est-il préconisé ? Oui, si la langue est « chargée ». médicaments psychotropes ou atropiniques, stagnation salivaire par trouble de la déglutition, en particulier d’origine neurologique, respiration buccale. 첸 Les causes ORL d’halitose doivent aussi être recherchées : amygdalite ca- séeuse, corps étranger intranasal ou intrasinusal et sinusite chronique chez les enfants plus grands. 첸 Certaines pathologies digestives peuvent être responsables d’halitose, au premier rang desquelles le mérycisme et l’in- avril 2017 page 97 fection à Helicobacter pylori, ainsi que toutes les causes de stase digestive au niveau du tractus digestif haut : achalasie, bézoard, diverticule de Zenker, hernie hiatale, coloplastie. En revanche, la pullulation microbienne, la constipation, les colites inflammatoires, le RGO ou la maladie cœliaque ne doivent pas être retenus comme responsables d’halitose. À FAIRE (figure 2) 첸 Un examen de la cavité buccale. 첸 Une consultation chez le dentiste. 첸 Un examen ORL. À NE PAS FAIRE 첸 Un régime sans gluten ou sans graisses, un traitement antibiotique ou par inhibiteur de la pompe à protons. 첸