INFOGRAPHIE IDÉ Les conflits du Caucase Pipelines existants KAZAKHSTAN Pipelines en projet TURKMÉNISTAN Astrakhan MER CASPIENNE DAGHESTAN Volgograd RUSSIE TCHÉTCHÉNIE Grozny INGOUCHIE UKRAINE Rostov Makhatchkala Stavropol Tikhoretsk 6 3 AZERBAÏDJAN 2 Tbilissi ARMÉNIE 4 Novorossisk Supsa ABKHAZIE MER NOIRE Ossétie du Sud (1) C’est dans la foulée de l’indépendance géorgienne, en 1991, que cette région, peuplée en vers majorité de chrétiens, Ceyhan descendants des Alains et des Scythes de l’Antiquité, demande son rattachement à la Russie. La Géorgie refuse. C’est l’escalade : la guerre coûte la vie à 1 000 per- Tchétchénie (3) sonnes et 100 000 OsC’est le plus sanglant sètes se réfugient au conflit de l’ex-URSS : Nord. Malgré le cessez- de 40 000 à 100 000 morts le-feu, la région reste (entre 1993 et 1996). instable. Un Français, Du temps de l’URSS, Vincent Cochetel, cette république musulqui travaillait pour l’Onu, mane était le nœud de y est otage. Cette communication et de semaine, le premier transit (surtout pour le ministre ossète a été as- pétrole) entre le Caucase sassiné. et la Russie. Malgré les accords de paix Le conflit d’août 1996, rien n’est réosséto-ingouche (2) glé : le statut de la Staline confie à l’Ossétie, Tchétchénie ne sera très fidèle à Moscou, une définitivement fixé que partie de l’Ingouchie. En dans quatre ans. 1992, cette dernière, aidée par les Tchétchènes, Abkhazie (4) tente de récupérer ces Composée d’une moterres. Politiquement, saïque de peuples – les puis par les armes. après Abkhazes, islamisés par un mois de conflit, on l’Empire ottoman au compte 600 morts (surXVe siècle, ne représentout des Ingouches). Le tent que 20 % de la pocessez-le-feu est réguliè- pulation –, la « Riviera rement violé. soviétique » (8 600 kilo- 5 vers golfe Persique 7 HAUT- GÉORGIE OSSETIE 1 Turkmenbashy Bakou Erevan KARABAKH IRAN Tabriz ADJARIE TURQUIE Adjarie (5) Grâce à l’habileté de leurs leaders, qui entretiennent des relations correctes tant avec les Russes qu’avec les responsables géorgiens, les Adjars (islamisés par l’Empire ottoman) n’ont mètres carrés) demande pas connu la guerre cison indépendance vis-à- vile. Mais, depuis la disvis de la Géorgie en 1992. parition de l’URSS, cette Aidés et armés par les république géorgienne de Russes, les indépendan- 3 000 kilomètres carrés tistes exigent leur auto- (peuplée de 300 000 pernomie. Les nationalistes sonnes) se rapproche géorgiens au pouvoir re- fortement de la Turquie fusent. La guerre fait et s’est émancipée 7 000 victimes et prode Tbilissi. voque l’exil de 200 000 Géorgiens. En août 1997, Daghestan (6) Dans cette petite répuAbkhazes et Géorgiens blique russe où l’on dése mettent d’accord nombre vingt-cinq ethpour régler leurs différends par les urnes d’ici nies, principalement musulmanes, on ne à quelques années. compte plus les attentats Sous l’œil vigilant de la contre l’armée de MosRussie, qui dispose de cou, comme ces derniers 3 000 soldats jours. Les deux princià Soukhoumi. Ces derniers jours, les combats pales ethnies, les Avars et les Kounyks, se dispuont fait 200 morts et tent (souvent avec vio35 000 Géorgiens ont lence) le leadership du quitté la région. Daghestan. Selon de nombreux analystes, c’est ici que se prépare le prochain grand conflit indépendantiste. Avec l’aide des Tchétchènes. Haut-Karabakh (7) Le plus ancien conflit de l’ex-URSS a débuté en 1988 par des manifestations d’intellectuels arméniens qui revendiquaient l’indépendance de ce territoire rattaché en 1923 par Staline à l’Azerbaïdjan soviétique, mais peuplé à 80 % d’Arméniens. L’indépendance de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, à l’automne 1991, envenime les choses. Pour les deux jeunes Etats, le contrôle du Haut-Karabakh devient un enjeu national. Aidés par l’Arménie, mais aussi par des conseillers militaires russes, les fedayis (combattants) karabakhtsis arméniens additionnent les victoires contre l’Azerbaïdjan, qui reçoit le soutien des mercenaires afghans et des officiers turcs. Au printemps 1994, un cessezle-feu est signé. Les Arméniens ont gagné. En plus du Haut-Karabakh, ils contrôlent 20 % du territoire azéri. La guerre a fait 20 000 morts (lire aussi page 74).