Interview avec Vishnoo KATTAN, médecin mauricien formé au

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Interview avec Vishnoo KATTAN, médecin mauricien formé au service d’immunologie du CHR Félix Guyon Au mois de juin, Vishnoo KATTAN, médecin généraliste mauricien, a effectué son stage d’immersion clinique de quatre semaines au service d’immunologie du CHR Félix Guyon. Comme tant d’autres médecins et représentants du personnel médical de la région avant lui, il a pu bénéficier des importants programmes de formation en matière de lutte contre le VIH/sida organisés à La Réunion ou dans les autres îles de notre zone de l’océan Indien. Ces programmes sont financés par la Banque Africaine de Développement (BAD) et mis en place par le projet AIRSI/COI, le Centre Hospitalier Régional Félix Guyon (CHR) ainsi que l’association RIVE Océan Indien. De retour à Maurice, Vishnoo KATTAN est maintenant médecin référent pour le VIH/sida. RIVE OCEAN INDIEN : Félicitations, vous faites maintenant partie des plus de 120 médecins mauriciens, malgaches, seychellois et comoriens formés ces dernières années et qui sont aujourd’hui spécialistes de l’infection à VIH. Quelles étaient les différentes étapes de votre formation ? Vishnoo KATTAN : J’ai passe le Diplôme Universitaire de prise en charge de l’infection à VIH qui s’est déroulé au Mauritius Institute of Health en janvier et février 2011. Les quatre semaines de cours ont été assurées par des professeurs de l’Université Victor Segalen 2 de Bordeaux et par deux médecins de La Réunion. Pour devenir médecin référent, je devais compléter cette formation théorique par quatre semaines de stage dans le service d’immunologie du CHR Félix Guyon. Je suis très fier d’avoir réussi cette spécialisation. Maintenant, je peux m’occuper de personnes vivant avec le VIH à Maurice. RIVE OCEAN INDIEN : Qu’avez‐vous appris lors de ces quatre semaines de stages au sein du service d’immunologie ? Vishnoo KATTAN : La formation est très complète. J’ai appris à faire le dépistage et le councelling, qui consiste à informer et à conseiller les personnes venant effectuer un test. Mes formateurs m’ont aussi montré le traitement d’urgence pour les personnes qui ont été exposées à un risque de transmission du virus. La partie la plus importante du stage a été dédiée à la prise en charge médicale des personnes porteuses du virus : la surveillance du virus dans le sang, l’évolution des lymphocytes CD4, les maladies opportunistes les plus communes ainsi que les traitements et leurs effets secondaires. V.K. et le docteur Roland Rodet, V.K. et Isabelle Rigolier, praticien hospitalier secrétaire du COREVIH Réunion RIVE OCEAN INDIEN : Quelles sont d’après vous les principales différences entre La Réunion et Maurice en matière de prise en charge ? Vishnoo KATTAN : A Maurice, nous avons un grand retard à rattraper. En ce qui concerne les antirétroviraux par exemple, nous disposons uniquement de quatre ou cinq molécules différentes alors qu’à La Réunion, il y en a une bonne quinzaine. Différents tests qui font partie de la prise en charge médicale ici à La Réunion ne peuvent pas encore être effectués à Maurice, comme les tests de résistance ou encore le génotypage ou le sérotypage. RIVE OCEAN INDIEN : Pensez‐vous que l’approche du patient est pareille entre les deux îles ? Vishnoo KATTAN : Je suis très agréablement surpris par le temps que les médecins du CHR consacrent à leurs patients. Chez nous, à Maurice, tout va plus vite, il y a trop de patients et trop peu de médecins. L’approche pluridisciplinaire est quasi inexistante. Au CHR, le staff du service d’immunologie réunit une fois par semaine les médecins, les infirmiers, les travailleurs sociaux, la psychologue, la diététicienne, bref, toutes les personnes qui suivent de près ou de loin les patients. Ceux‐ci sont au centre de l’intérêt de cette réunion et, c’est sûr, ils en sortent gagnants. Il serait important que les patients mauriciens puissent bénéficier de la même attention. 
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