Discours Wolfgang Müller, délégué syndical HFR, 4 octobre 13 La manifestation du 04.10.2013 avec 1'200 participants était un signal clair et fort au Conseil d’Etat : Non, le personnel n’est pas d’accord avec les mesures d’économies. L’Histoire nous a déjà prouvé que le néolibéralisme nous faisait faire fausse route. Comme le disait Victor Hugo: l’histoire nous apprend que l’homme n’apprend rien de l’histoire. On continue de prendre le l’argent aux pauvres pour le redistribuer aux riches. On continue de faire des cadeaux fiscaux aux sociétés, leur permettant ainsi de verser des dividendes aux actionnaires et des bonis à leurs dirigeants. Le nombre de cliniques privées est en constante augmentation, proportionnellement à leurs bénéfices. En revanche, l’Etat diminue les prestations sur certains sites hospitaliers. Il y a bel et bien une redistribution financière vers le privé, car ces établissements ont le loisir de choisir leurs patients, les moins à risque et les plus rentable, laissant à l’Etat la charge des patients nécessitant un encadrement plus important, et ce 24h sur 24 et 365 jours sur 365. Les hôpitaux ne peuvent pas concurrencer les cliniques privées dans ces conditions. La santé est une affaire d’Etat. Les hôpitaux ne sont pas des sociétés anonymes, mais des institutions avec une mission publique. Chaque citoyen a le droit de recevoir des soins primaires de qualité. Ceci est uniquement faisable avec du personnel qualifié, préoccupé par la santé du patient et non par la rentabilité. Ceci coûte de l’argent et nos employés du secteur de la santé font un travail formidable avec beaucoup d’engagement personnel. Belle façon de les remercier que de leur baisser leur salaire ! Les conditions de travail sont déjà de plus en plus difficiles : la charge de travail augmente et la dotation en personnel a déjà diminué. En plus, les tâches administratives se multiplient car chaque prestation doit être justifiée. Dans 10 prochaines années, l’HFR va diminuer 250 postes à plein temps et ceci malgré la croissance démographique et l’augmentation de l’espérance de vie. Comment pourrons-nous encore garantir des soins de qualité ? La réponse de M. Godel est simple : « faites-en moins » ! Faudra-t-il donc ne remplacer qu’une partie de hanche ou laisser les patients mariner 24 heures aux urgences avant d’être pris en charge, comme c’est le cas aujourd’hui déjà dans les hôpitaux publics américains ? Aujourd’hui, le personnel du secteur de la santé fait le poing dans sa poche et ces mesures d’économie risquent de les faire partir vers d’autres cantons. Nous allons donc 1 très probablement vers une pénurie de personnel soignant, comme c’est déjà le cas aujourd’hui pour les médecins. Punir le personnel par une diminution du salaire net durant 3 années est une honte pour un canton qui réalise des bénéfices depuis 11 ans consécutifs. De quelle crise parle-t-on ? Jean-François Steiert a posé lui-même la question lors de notre manifestation du 14 juin dernier : avons-nous tout à coup des conditions économiques grecques ? NON ! L’Etat va bien et nous avons la possibilité de pratiquer une politique de santé qui traite ces soignants et les patients avec respect. Car ne l’oublions pas : plus les conditions de travail et les salaires des soignants diminuent, plus c’est aux patients d’en faire les frais. Ce sont eux les plus faibles et c'était pour cela que le personnel du secteur de la santé c'est mobilisé en masse le 04 octobre 2013. 2