FACULTE De PHARMACIE TUTORAT UE7 2011-2012 – SHS CORRECTION Séance n°8 – Semaine du 26/03/2012 Systèmes de santé ; Profession médicale; Hôpital; Crises de santé Pr.Visier et Pr. Degos Séance préparée par Alexandre LAPLACE-BUILHÉ, Anaïs MAGNAUD, Caroline PETIT, Manon TAOUREL QCM n°1 : a, d a) Vrai, les systèmes de santé sont fondés sur les principes de justice et d’égalité. b) Faux, égalité de droits, de moyens et de fins. c) Faux, il y a toujours 3 acteurs (il faut un 3ème acteur pour compenser l’état de faiblesse du consommateur de soins) d) Vrai. e) Faux, le modèle Bismarckien est aujourd’hui fondé sur une solidarité verticale (encore plus solidaire) : c’est à dire le coût de la cotisation est évalué en fonction des moyens de chacun. f) Faux. QCM n°2 : c, e a) Faux, les inégalités initiales de santé ne sont pas considérées comme injustes par l’Etat. b) Faux, c’est dans le système libéral (fondé sur l’autonomie des individus à gérer leur capital de santé). c) Vrai, c’est l’utilitarisme. on maximise l’intérêt général, on pense collectivement la santé. d) Faux, c’est au Royaume Uni, dans le système beveridgien : système étatique c’est à dire que les médecins sont des fonctionnaires de l’Etat et les dépenses de santé font l’objet d’un impôt. e) Vrai, il n’y a pas de système pur, tous les systèmes se mixent, medicare et medicaid en témoignent. Le système libéral emprunte ainsi au beveridgien, on parle de système binaire. f) Faux. QCM n°3 : b, d. a) Faux, elles sont lésées car pas assez pauvres pour bénéficier de Medicaid/Medicare et pas assez riches pour investir dans une mutuelle privée, c’est une des limites du système libéral. b) Vrai. c) Faux, les maladies orphelines ne touchant qu’une faible part de la population ; elles sont délaissée au profit des maladies plus communes, on parle de maladies non prioritaires, la qualité de vie de ces patients est donc négligée. d) Vrai, c’est l’aléa moral, c’est une limite du système bismarckien. e) Faux : pas dans le système bismarckien où c’est la sécurité sociale (organisme indépendant de l’état)qui joue ce rôle. f) Faux. QCM n°4 : a, b, e a) Vrai. b) Vrai, c’est une des limites du système beveridgien. 2011-2012 Tutorat UE 7 SSH – Correction n° 8 1/6 c) Faux, le système beveridgien est basé sur l'égalité des fins, des résultats. C'est le système libéral qui est basé sur l'égalité de moyens. d) Faux, la rémunération des médecins est au forfait = la capitation, en fonction du nombre de patients et des résultats obtenus pour la santé de ces populations (en France, à l’acte; en Angleterre , au contraire, le médecin a intérêt que les individus soient peu malades ). e) Vrai, la santé publique anglaise est la plus performante du monde au XXème siècle (premières études épidémiologiques menées sur des médecins) produisant toujours plus d’indicateurs car nécessaires à leur politique sociale. Ainsi, le rapport Black en Grande Bretagne en1982 met en évidence le gradient social de santé (cf cours de M. Visier sur les Inégalité sociales de santé). f) Faux. QCM n°5 : d a) Faux, pas toujours, autres catégories de soignants pendant longtemps (sorciers, marabout, châtelaine…). b) Faux, confluent entre Art, Technique et Science. (c’est une « techne») c) Faux, théorique. L’enseignement est alors un système de conférences sur des textes presque dogmatiques. L’enseignement pratique débute au moment de l’hygiène publique (introduction de l’hygiène dans le cursus médical: contrôle de la potabilité de l’eau, des denrées alimentaires...). d) Vrai. e) Faux, unification avec les chirurgiens au XVIIIème siècle et élimination des concurrents au XIXème siècle. f) Faux. QCM n°6 : b, c, e a) b) Faux, la médecine se fonde sur DES savoirs scientifiques. Vrai, réalisées sur des populations globales, c’est l’Evidence Based Medicine (EBM ) ou médecine fondée sur les preuves c'est-à-dire sur les faits avérés / études de la communauté scientifique. c) Vrai. d) Faux, au XIIème siècle. e) Vrai, il faut « faire ses Humanités »/ études de Lettres. f) Faux. UU UU UU UU QCM n°7 : a, d. a) Vrai. b) Faux, l'augmentation du prestige n'implique pas l'augmentation de l'efficacité, ils évoluent indépendamment : « Le prestige précède l'efficacité thérapeutique » c) Faux, d’après Parsons, la neutralité affective est une des caractéristique du rôle du médecin mais l’empathie est nécessaire (comprendre les affects sans se les approprier). d) Vrai. e) Faux, la durée des études/ le prestige / la rémunération ne déterminent pas la professionnalité. On peut ajouter comme déterminants : le contrôle par les pairs, la compétence exclusive de création sociale de la maladie. f) Faux. QCM n°8 : a, e a) Vrai, qualité systémique, centré sur le patient et collective b) Faux, l’efficacité, la sécurité du soin et l’accès au soin concernent la qualité systémique c) Faux, au cours de l’histoire, ce sont les Etats Unis qui font figure de modèle, en France les questions d’information et d’éducation du patient y sont moins prépondérantes; un bon moyen d’évaluer ce phénomène est le pourcentage de généralistes couplés à une infirmière. d) Faux, c’est une fausse bonne idée qui n’a aucune utilité et encore moins au niveau national. e) Vrai. f) Faux QCM n°9 : f a) Faux, c’est une étude ciblée faisant partie des exceptions de la fausse bonne idée « déclaration 2011-2012 Tutorat UE 7 SSH – Correction n° 8 2/6 obligatoire de chaque accident ». b) Faux, 3 fonctions principales, il manque celle vis-à-vis de la population. c) Faux, la HAS est une agence indépendante du gouvernement ( révision UE 6 ^^ ) la fin de la phrase est juste. d) Faux, au contraire, parce que la population est relativement satisfaite de son système e santé , le candidats n’en parlent pas beaucoup, contrairement aux USA ou au Royaume-Uni par exemple ; e) Faux ! C’est le patient et l’ensemble de son parcours de soin qui est au centre de la santé et c’est cela qui va chambouler le système. f) Vrai. QCM n°10 : b, d a) Faux, la notion de soin a évolué. En effet, dans le passé la définition du soin était plus générale ; au sens de care puis avec la médecine curative, ajout du cure. b) Vrai. c) Faux. d) Vrai. e) Faux, c’est à la fin de l’hôpital professionnel. Charité et bénévolat -> pas de question d’argent. f) Toutes les propositions précédentes sont fausses. QCM n°11 : a, b, c a) b) c) d) e) f) Vrai Vrai. Vrai. Faux, c’est bien la création de l’internat mais pas des CHU > réforme Debré. Faux, ce lieu est encore tres désuet ; les riches n’y vont pas. Faux. QCM n°12 : a, d a) b) c) d) e) f) Vrai. Faux, pas d‘accueil, de recherche. Faux, hospitalocentrisme ! Vrai. Faux, elles tendent à diminuer pour limiter les coûts. Faux. QCM n°13 : a a) Vrai. b) Faux, médicale et administrative. c) Faux, c'est le biais du prix de journée : si le service manque d'argent, il garde des patients plus longtemps pour être payé d’avantage. d) Faux, un groupe homogène de malades (GHM) est un groupe de patients suivant le même parcours de soins. e) Faux, c’est l’ordre négocié (Strauss). L’hôpital est soumis à un ordre social qui est négocié entre les différentes parties prenantes. f) Faux. QCM n°14 : QCM annulé Question rédactionnelle Point méthodologie : Soulignez les mots clés et définissez les en vue de dégager une problématique. Sujet : “Pour rester le meilleur possible le modèle de santé Français doit s'adapter” 2011-2012 Tutorat UE 7 SSH – Correction n° 8 3/6 • Meilleur : pourquoi l’OMS considère le système de santé français comme le meilleur au monde ? permet de s’interroger sur ses fondements ? • Rester : Quelles sont les limites du modèle français ? Quelles sont les crises à venir ? Evolution de l'arrivée de la Santé publique à nos jours • Modèle français: inclut la profession médicale, l’hôpital et le système de santé. Français on cible le système de santé français et surtout pas les systèmes beveridgien et libéral. • S’adapter : Quelles sont les réponses mises en place pour résoudre les limites du système et les crises de santé ? Introduction proposée : Intro 1 : Bien que les enjeux de santé soient absents des débats de la campagne présidentielle, le système de santé Français doit être réformé pour rester le meilleur. Quelles sont les bases du système de santé et ses limites ? Comment la France tente d'y remédier ? Dans une première partie nous verrons le modèle français et ses limites et ensuite les améliorations possibles à ce modèle. Intro 2 : selon l’OMS, le modèle français est le meilleur au monde. Cependant l’OMS y révèle aussi des limites : c’est le paradoxe français. Quels sont les bases du système de santé français et ses limites ? Comment la France tente d’y répondre ? Plan proposé : I. Le modèle français et ses limites II. Vers une amélioration du modèle I. Le modèle français et ses limites 1. La pratique médicale Aujourd'hui encore le médecin reste un acteur principal du soin en France. Au XVIIIème siècle le modèle médical cherche à s'unifier avec la reconnaissance des chirurgiens comme médecins. Le XIXème siècle est notamment marqué par l’éviction des concurrents (officiers de santé, marabouts, clergé..) rendus illégitimes. Cette unité atteint son apogée avec la création en 1940 de l'Ordre des Médecins. L’ordre des Médecins est un organisme indépendant de l'état et rédige son propre code de conduite, le Code de Déontologie qui est ensuite adopté par décret et intégré dans la partie réglementaire du Code de la Santé Publique. La pratique de l'art médical par les médecins correspond à la définition de la profession selon Freidson en effet l'organisation des médecins est autonome, la formation et le contrôle des jeunes médecins est assurée par leurs pairs enfin les médecins ont le monopole du soin. Toujours selon Freidson, le médecin est le créateur social de la maladie (sickness). A noter qu’avec l’apparition des maladies chroniques le colloque singulier médecin-malade tend à s’effacer au profit d’une prise en charge pluridisciplinaire. 2. Le lieu phare du soin : l’hôpital contemporain La réforme Debré en 1958 marque un tournant dans la structuration de l'hôpital avec la création des CHU. Désormais l’Hôpital est lieu de soin, de recherche et d'enseignement. On cherche à le placer au centre de la prise en charge de la maladie c'est ce qu'on appelle l'hospitalocentrisme. L'hôpital devient une institution importante nécessitant une organisation et une administration (c’est la bureaucratie rationnelle décrite par Weber) ainsi une double ligne d'autorité est mise en place: médicale et administrative. Cette double autorité confère à toutes les personnes interagissant à l’hôpital (malades, personnel, visiteurs...) une place et des rôles précis mais nécessitant cependant des adaptations, c'est « l'ordre négocié » 2011-2012 Tutorat UE 7 SSH – Correction n° 8 4/6 Enfin la mise en place du plein temps hospitalier qui fait passer les médecins hospitaliers au salariat augmente considérablement les coûts de l’hôpital d’où la nécessité d’un contrôle des dépenses. Cela est possible grâce à des outils de gestion tels que le prix de journée puis la dotation globale et aujourd’hui la tarification à l'activité (T2A), cherchant à être au plus près des dépenses réelles de l’hôpital. (On pense les coûts en fonction de tous les types d'évolutions possibles d'une pathologie et on établit des groupes homogènes de patients.) Cependant la question de la redistribution de la T2A dans les différents services se pose. La multiplicité des missions de la structure (lieu de travail pour les professionnels, lieu de vie pour les malades), le manque de proximité, le caractère étranger de l’hôpital pour le patient, sa perte d’autonomie conduisent à une asymétrie dans la relation médecin-malade pouvant aboutir à une forme de déshumanisation. De même l’hôpital risque d’être comparé à une institution totale. 3. Le système bismarckien Pourtant la notion d’égalités est bien le fondement de l'organisation de la Santé en France. Du coté de la population, des systèmes de mutuelles se mettent en place entre les ouvriers et les patrons d'une même entreprise, partageant les mêmes risques (partenaires sociaux). La protection sociale est liée à la communauté de travail qui remplace peu à peu la solidarité familiale face à la maladie. A la fin du XIXème siècle le chancelier allemand Bismarck propose un système de santé basée sur l'égalité des moyens. Cette répartition des biens de santé en fonction des besoins en France est représentée par la création de la sécurité sociale en 1945. Le système se complexifie et ne couvre plus seulement les travailleurs d'une même entreprise mais peu a peu l'ensemble d'une population, avec par exemple la création de la couverture maladie universelle (CMU). On passe d'une solidarité horizontale (cotisation égale si les risques sont les mêmes) à une solidarité verticale (cotisation en fonction de ses revenus quels que soient les risques). La production et la répartition de la santé rentrent dans un cercle vertueux, mais le degré de solidarité augmente, la controverse et l'exigence du système aussi. Avec l’ère des maladies chroniques, on prend conscience du coût exorbitant de la médecine curative car le système, basé sur le besoin est inflationniste, crée un déficit. La population sachant qu'elle est couverte pour sa santé a une tendance à prendre plus de risques, c'est ce qu'on appelle l'aléa moral ; de plus l'augmentation du niveau de santé fait baisser la tolérance à la maladie. La prise en charge de la santé étant de plus en plus étatique réduisant donc les libertés individuelles risque d’aboutir à un véritable à un conflit entre intérêt individuel et intérêt collectif. Si la France est modèle en matière de qualité systémique (sécurité, efficience), il n’en est pas de même si on se fonde sur la qualité centrée sur le patient où seulement 11% des généralistes français sont associées à une infirmière contre 90% aux Etats Unis. Apparaissent également peu à peu des disparités régionales et sociales face à l’accès au soin. ◊Liens possibles avec le cours sur les inégalités de santé de Mr. Visier II. Vers une amélioration du modèle. L'OMS décrit ce paradoxe Français « La France à le meilleur système de santé au monde mais les inégalités y sont les plus importantes d'Europe. » La France prend conscience des limites de son système et tente de s’adapter. 2011-2012 Tutorat UE 7 SSH – Correction n° 8 5/6 1. La santé publique Le système de santé Français se mixe et emprunte aux autres modèles. La sécurité sociale tend à devenir de plus proche de l'état d'un coté (comme dans le système Beveridgien) et commence à responsabiliser les usagers par le déremboursement de certaines prestations et par l'augmentation du ticket modérateur (ce qui le rapproche du système Libéral). De plus on assiste à un regain d’intérêt pour la médecine préventive qui est remise sur un pied d'égalité avec la médecine curative par la loi Kouchner. Ce retour de l'hygiène se fait sous le nom de Santé publique, entraînant la création de normes. On peut citer principalement la Loi de Santé Publique de 2004 (dont les objectifs ont pour but de lutter contre le paradoxe français) ou encore divers programmes ou plans tels que le plan cancer 2009 /2013. La gestion de la santé au niveau national se fait désormais grâce à la direction générale de la Santé (DGS) qui se repose sur des organismes de concertation et de coordination en amont comme le haut conseil de santé publique (HCSP) chargé de concevoir et évaluer les stratégies et les politiques de prévention et des organismes chargés de la mises en place d'actions comme l'institut national pour l'éducation à la santé ( INPES) chargé de la prévention par le biais de l'éducation à la santé et de l'éducation thérapeutique. Ces actions sont fondées sur des indicateurs permettant à la fois de formuler des hypothèses en matière de déterminants de la santé mais aussi d’évaluer l’impact des actions entreprises. Les indicateurs essentiellement quantitatif évoluent maintenant pour devenir qualitatif. Dans le cadre de la santé publique les actions passent par la promotion de la santé avec les diverses préventions (primaire, secondaire et tertiaire) afin de réduire l’incidence, prévalence, la morbidité et la mortalité des maladies chroniques. Depuis 2009 avec la loi hôpital patient santé territoire (HPST), l'organisation de la santé est administrée au niveau régional par les agences régionales de santé (ARS) ce qui permet de mener des actions ciblées et adaptées aux disparités régionales. Enfin il faut que l’hôpital reste un lieu à la pointe de la technologie même si cela entraîne un coût non négligeable pour ne pas reléguer ce service public au second plan derrière les structures privées telles que les cliniques. Aujourd'hui l'hôpital ne doit pas rater le saut technologique et innover pour rester le lieu du soin par excellence. 2. La démocratie sanitaire En ce qui concerne l'hôpital on cherche de plus en plus à placer le patient au centre de cette organisation. La structure se démocratise et on intègre le patient dans des réflexions sur la prise en charge de sa santé par l'expression de sa citoyenneté, notamment grâce à la création d'association d'usagers (cf SIDA Sotto, participe à la conférence nationale de santé) du système de soin et de leur représentation dans les conseils d'administration des établissements de santé. On s’oriente vers l'amélioration de la qualité de vie de la personne malade par la mise en place par exemple de structures d'enseignement et de culture pour les enfants hospitalisés. La situation de l'urgence existe encore mais l’hôpital doit également être pensé comme un lieu de séjour de par l'émergence des maladies chroniques, il s'humanise. On tente d’éviter la réification du patient en créant en 1995 la 1ere charte du patient hospitalisé (respect des rites religieux...) et en préférant le terme de « personne malade » au terme de « malade ». Il faut cependant garder à l'esprit que la résolution des problèmes que rencontre aujourd'hui le système de santé peut entraîner d'autres problèmes d'ordre éthique notamment. 2011-2012 Tutorat UE 7 SSH – Correction n° 8 6/6