Chapitre 8: La naissance du concept d`écosystème

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Chapitre 8:
La naissance du concept
d’écosystème
Les grandes étapes historiques
Ecologie générale et biodiversité - Chap. 8 : La naissance du concept d'écosystème - A. Buttler
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• D’un point de vue historique, l’écologie
moderne est issue de deux concepts
• Les organismes s‘organisent
naturellement en associations
(animales ou végétales)
distinctes, ou communautés
(Duvigneaud, 1980)
• Les organismes sont liés
directement et indirectement
par des relations trophiques
(p. ex. proie vs prédateur) en
unités fonctionnelles
interactives
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générale et biodiversité
biodiversité - Chap. 8 : La naissance du concept d'é
d'écosystè
cosystème - A. Buttler
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• … complétés, en écologie moderne, par la
notion de spatialité
• Importance de la notion d‘échelle et de position dans
l‘espace qui caractérise tout écosystème et
conditionne les processus et les échanges (écologie
du paysage)
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Commentaire diapositive : une querelle d’école a opposé pendant longtemps les défendeurs
du point de vue de Cléments et ceux du point de vue de Gleason. La question fondamentale
était de savoir si une communauté possède des propriétés qui dépassent celles des différents
organismes qui la composent, par suite des interactions, ou si elle ne correspond qu’à la
somme des propriétés de ses organismes?
Clements voyait les communautés comme étant des unités clairement visibles et définissables,
nettement délimitées, avec des caractères constants et répétitifs à l'intérieur d'un territoire
géographique donné. Il a ainsi comparé la communauté végétale à un organisme biologique -
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un superorganisme - capable de se reproduire identique à lui-même, d'où le terme de
concept organismique ou biocénotique - composé d'espèces (les organes), qui se crée, se
développe, devient mature (notion de climax), se reproduit et finalement meurt.
Figure: la figure montre l'application de ce concept à celui des gradients environnementaux :
les espèces d’une même communauté sont étroitement associées et les limites de leur
distribution reflètent en même temps les limites de la communauté - on dit que la
communauté est fermée.
Commentaire diapositive : à l'opposé, Gleason a défendu le concept individualistique qui
rejette l'idée des unités de végétation, en postulant que les espèces répondent
individuellement aux variations de l'environnement, et que chaque communauté est sous la
dépendance d'une combinaison unique de la flore et de l'environnement local, la formation
d’une communauté se faisant sous l’effet de la « coïncidence ».
La notion du continum est née de l’impossibilité de retrouver, le long de gradients écologiques
autres que ceux de grande échelle (par exemple latitudinal), des communautés qui répondent à
la définition de Clements, avec des caractères répétitifs. L’affinement des typologies a été
utilisée pour mieux décrire les variations d’assemblages d’espèces, mais la multiplication des
unités a parfois conduit à une typologie aberrante, sans fondement écologique.
En conséquence, Gleason a développé la théorie de continuum pour expliquer la variation
des assemblages d'espèces le long de gradients environnementaux. Ensemble, la grande
variabilité de la combinaison des facteurs environnementaux et celle des tolérances des
espèces présentes (potentiel floristique) donnerait toujours lieu à des communautés uniques,
non répétitives.
Figure: la figure montre l'application de ce concept à celui des gradients environnementaux :
les espèces sont distribuées indépendamment et forment des communautés par assemblages
fortuits, sans limites claires par rapport au gradient – on parle de communautés ouvertes.
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Ces deux vues se retrouvent également dans les techniques d'analyses numériques des
données: techniques de groupements pour le concept organismique (qui conduit à la recherche
de discontinuités), celles des ordinations pour le concept individualistique (qui conduit à la
recherche de gradients).
Commentaire diapositive : Tansley fut un des fondateurs de la Société britannique d'écologie
(British Ecological Society) et rédacteur en chef du Journal of Ecology durant vingt ans, une
journal qui fait autorité dans la profession.
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Commentaire diapositive : au-delà de la notion de communauté et de population, dont les
querelles d’écoles sont maintenant dépassées, c'est celle de système et d'intégration (Poore
1964) qui ponctue actuellement les débats en sciences de la végétation (approche systémique).
Chaque communauté constitue une unité fonctionnelle - avec ses propriétés et
caractéristiques propres qui représentent davantage que la somme des propriétés
individuelles des espèces - et présente des propriétés émergentes d'organisation spatiotemporelle. Eugen Odum a développé le concept d’ « ecosystem ecology », et son livre
« Fundamentals of ecology », publié en 1953 avec son frère Howard Odum, fut le premier
ouvrage dans cette discipline.
Dans l'organisation des espèces végétales en communautés et dans leur interdépendance avec
le milieu, Larcher (1980) distingue 3 niveaux d'intégration à l'échelle de la station:
1. Plantes individuelles d'une espèce, ou populations, et leur milieu: prépondérance de la
dépendance abiotique des plantes tant que le milieu est suffisamment ouvert (p. ex.
communauté pionnière et affinité d'une plante pour un sol acide).
2. Phytocénoses avec leur milieu: avec l’évolution et la fermeture du milieu, en plus de
la dépendance des plantes vis-à-vis du milieu abiotique et des interactions entre elles
(p. ex. concurrence, parasitisme, commensalisme, mutualisme, allélopathie), des effets
“ feed-back ” sur le milieu interviennent (régulation biologique du milieu, p. ex.
ombrage d'un arbre sur le sol et effet des litières sur la pédogenèse).
3. Biocénoses et leur milieu: dans un écosystème complet, avec tous ses organismes et
ses interactions, des relations et fonctions globales deviennent effectives (régulation de
flux d'énergie, d'éléments et d'organismes, p. ex. réseau trophique avec producteurs,
consommateurs et décomposeurs).
Figure: la figure montre l’emboîtement des structures paysagères. Des propriétés
fonctionnelles apparaissent à chaque niveau d’intégration, par exemple, au niveau de la
catena: mésoclimat de la vallée qui permet à l'épicéa d'être concurrentiel face au feuillus; au
niveau de la tesela: immigration de diaspores (graines) depuis les milieux davantage boisés
vers les zones plus ouvertes; au niveau de la phytocénose: synusies des refus ou buissons qui
permettent la survie des plantules d'épicéas (facilitation).
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Commentaire diapositive : c’est à Elton qu’est revenu le mérite de mettre en évidence la
nature du lien qui unissait végétaux et animaux. En 1921, il participa à une expédition au
Spitzberg, dans l’Antarctique, pour observer les renards arctiques et réfléchir à la question de
leurs activités: « que sont-ils en train de faire? ». La question fut simple, mais la réponse tout
autant: « la plupart du temps, rien ! ». C’est à partir de ce constat on ne peut plus laconique
qu’a été trouvé le lien unissant plantes et animaux, ainsi qu’animaux entre eux, lien qui a
permis par la suite la mise au point du concept d’écosystème.
L’explication donnée fut: les renards arctiques ne luttent pas en permanence pour l’existence,
mais, quand ils commencent à le faire, et c’est là la clé, ils y consacrent la plus grande part de
ce qu’ils ont consommé auparavant sous forme d’énergie. La nourriture est la question
brûlante dans la société animale, et la structure globale et les activités de la communauté
dépendent de la question de l’obtention de la nourriture.
Elton a aussi été frappé par les rapports de « mangeurs » à « mangés », notamment par les
rapports de taille. Il existe, selon lui, une véritable loi suivant laquelle, le long de ces chaînes
alimentaires qui rayonnent à partir des herbivores, les carnivores deviennent de plus en plus
gros. Une première explication à cette loi est très pratique: les sauts de taille s’expliquent par
la nécessité pour le prédateur d’être plus gros que la proie pour pouvoir la consommer. Cette
explication doit toutefois être nuancée dans l’autre sens: la proie ne doit pas être trop petite,
puisqu’il serait impossible à l’animal d’en attraper une quantité suffisante en une journée, par
rapport à l’énergie dépensé pour y parvenir.
Elton remarque qu’il existe des exceptions: mise en place de stratégies sociales (meutes),
permettant à un prédateur de s’attaquer à plus gros que lui, ou mise en place d’adaptation
morphologiques comme chez la baleine, qui se nourrit de proies très petites (krills), en passant
au crible de ses fanons, sans effort démesuré, des milliers de mètres cubes d’eau par jour.
Plus généralement, avec ses travaux, Elton en est venu à définir trois concepts:
• La chaîne et le cycle alimentaire
• La pyramide des nombres
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• La niche écologique
Elton fonde en 1931 le Journal of Animal Ecology qu’il dirige durant 19 ans.
• Les chaînes du producteur aux consommateurs
•Producteur I > Consommateur
1er
Producteur II
ordre > Consommateur 2ème ordre
•Autotrophes > Hétérotrophes …
•Chaînes basées sur le mode de nutrition
•Chaînes
de prédateurs:
Producteur I > Herbivores > Carnivores 1 > Carnivores 2 … (plus gros et moins nombreux)
• Pin sylvestre > Pucerons > Coccinelles > Araignées > Oiseaux insectivores > Rapaces
•
•Chaînes
de parasites:
Producteur I > Herbivore > Parasite 1 > Parasite 2 … (plus petits et plus nombreux)
• Herbe > Mammifère herbivore > Puces > Flagellés du genre Leptomonas
•
•Chaînes définies selon le matériel de base
•Chaînes
•
de broutage
Producteurs I vivants > Herbivores brouteurs
•Chaînes
de détritus (organismes de petite taille, de plus en
plus petits et nombreux)
•
•
Matière organique végétale morte > Détritivores fragmenteurs (Invertébrés)
Matière organique morte > Détritivores humificateurs (bactéries et champignons)
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Commentaire diapositive : la dualité des organismes qui, hormis les autotrophes, fonctionnent
comme consommateurs de nourriture et en même temps producteurs de nourriture, donne au
système une structure trophique déterminé par les relations entre « mangeurs » et
« mangés », par lesquels transitent les flux d’énergie et de nutriments. La relation de transit de
ces flux d’un niveau à un autre forme la chaîne alimentaire. Si l’on tient compte des
interactions complexes entre organismes, y.c. celles d’un même niveau trophique, on parle
plutôt de réseau trophique ou « food web ».
Dans les écosystèmes, ces chaînes coexistent la plupart du temps, mais souvent l’une
prédomine sur l’autre.
• En milieu terrestre, la chaîne des détritus domine car beaucoup de transformations se
passent dans le sol. L’énergie des détritus entre plus lentement dans la chaîne que
l’énergie de l’herbe ne rentre dans la chaîne des prédateurs herbivores.
• En milieu aquatique, la chaîne des prédateurs domine dans les systèmes
planctoniques. Exceptions: dans certains milieux cavernicoles ou abyssaux, il existe
des systèmes fonctionnant uniquement sur la chaîne trophique détritivore.
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Commentaire diapositive : les chaînes alimentaires se combinent pour former un réseau
trophique complexe qui, en interaction avec l’environnement abiotique (air, eau, sol), donne
les propriétés émergentes du système, l’écosystème.
La combinaison des chaînes se retrouve par exemple chez les décomposeurs détritivores dont
la chaîne est hérissée de chaînes latérales de prédation et de parasitisme : parasitoides (ponte
et développement d’un insecte dans un autre), ecto-parasites (tiques) et endo-parasites (vers
intestinaux).
• La pyramide des nombres
• A chaque niveau successif de la chaîne alimentaire, le
nombre d‘animaux (donc les ressources) diminue
(Duvigneaud, 1980)
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Commentaire diapositive : Elton a aussi observé qu’à chaque niveau successif de la chaîne
alimentaire le nombre d’animaux diminue. Pour expliquer cette observation, Elton invoque la
diminution des ressources au fur et à mesure que l’on remonte les chaînes alimentaires. Il
pressent ici déjà l’importance qu’il y a à quantifier la nourriture ingérée relativement à
l’énergie dépensée pour y parvenir. Mais en 1920, à l’époque de ses travaux, personne n’avait
encore pu quantifier et expliquer les flux d’énergie circulant à travers ces chaînes
alimentaires. Ce travail sera celui de Lindeman en 1942.
Commentaire diapositive : Lindeman (1942) intègre les idées
• de chaîne alimentaire (Elton,1920)
• d’un système thermodynamique (Lotka, 1925)
• d’une unité fonctionnelle, l’écosystème (Tansley 1935)
• de la calorie comme dénominateur commun des liens dans le réseau trophique
(Juday, 1940)
Figure de droite : diagramme de Lindeman d’un cycle généralisé de la matière et de l’énergie
dans un lac de région tempérée (Cédar Bog Lake, Minnesota):
• L’énergie rentre dans le système par la photosynthèse (1) d’organismes du
phytoplancton et des plantes enracinées (2). Ceux-ci sont consommés par du
zooplancton et des brouteurs (3) qui sont mangés par des prédateurs planctonique et
benthique (4), qui sont aussi mangés par des prédateurs pélagiques (5).
• A chaque niveau trophique les organismes meurent et relâchent de la matière dans les
sédiments, qui est source de nourriture pour les bactéries, lesquels relâchent des
éléments minéraux (flèches en direction du centre de la figure).
• De l’énergie qui rentre dans le système, une fraction seulement est utilisée par le
niveau trophique suivant (An), car à chaque niveau une partie de l’énergie est utilisée
pour la maintenance, tandis qu’une partie est perdue, le reste se retrouvant dans la
biomasse acquise.
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Figure de gauche : moins d’énergie est accessible vers le haut de la pyramide, les niveaux
inférieurs en utilisant une partie pour leur propre besoin et des pertes intervenant à chaque
niveau. Les animaux étant plus actifs que les plantes, ils perdent plus d’énergie pour leur
maintenance. La productivité aussi diminue vers le haut de la pyramide. Le rapport entre
chacun des niveaux supérieurs par rapport à l’inférieur représente l’efficacité biologique ou
le rendement biologique. Lindeman élabore un modèle théorique des cycles de nutriments
exprimés explicitement par les transferts d’énergie symbolisés en équations mathématiques.
•Les trois pyramides des écosystèmes
• Pyramide des nombres
Garçon
1
Veau
4.5
Plants de luzerne
• Pyramides des biomasses
Garçon
Veau
Donne un meilleur
reflet du
fonctionnement réel
48 Kg
1035 Kg
Luzerne
• Pyramide des énergies
2 x 107
8211 Kg
8.3 x 103
kcal/unité
6
1.19 x 10 kcal de temps
Garçon
Veau
Luzerne
Energie solaire
1.49 x 107 kcal
6.3 x 109 kcal
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Commentaire diapositive : l’intérêt de passer de la pyramide des nombres à celle des
biomasses, puis de l’énergie tient au fait suivant: quand les producteurs sont de très petits
organismes et les consommateurs quant à eux sont de grosse taille, la biomasse des
consommateurs peut fort bien, à un moment donné, dépasser celle des producteurs. C’est par
exemple le cas en milieu marin, où, au moment d’une mesure ponctuelle, le nombre des
organismes du plancton, pourtant énorme, ne parvient pas à équilibrer, en biomasse, celle de
la baleine qui s’en nourrit. La pyramide des biomasse est alors inversée.
L’intérêt de passer d’une pyramide des biomasses à une pyramide des énergies est d’abord de
permettre une représentation réelle du fonctionnement de la chaîne trophique, en utilisant ce
dénominateur commun qu’est la calorie. La pyramide des énergies permet plus facilement de
faire intervenir le temps, puisque la mesure de la biomasse est instantanée, tandis que les
données énergétiques, via les mesures de production par unité de temps, peuvent intégrer une
période, par exemple une année. On comprend mieux ainsi l’inversion de la pyramide dans le
cas de la baleine et du plancton, puisque les échelles de vie ne sont pas les mêmes et que le
taux de renouvellement du plancton est bien plus rapide que celui de la baleine. La pyramide
retrouve son sens habituel si l’on prend l’énergie comme unité. Ainsi, la pyramide des
énergies donne un meilleur reflet de ce qui se passe réellement dans la nature.
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• Le modèle des flux d’énergie et de matière
• Diagramme universel d‘Odum (1968)
Matière
Energie
(Ricklefs & Miller, 2000)
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Commentaire diapositive : Le modèle universel d’Odum du flux écologique de l’énergie
(figures à gauche) donne le lien entre deux niveaux trophiques au sein d’une chaîne
alimentaire. Une partie de l’énergie qui pénètre dans le premier niveau trophique, représenté
par la grande boîte (b) est perdue ou utilisée par la respiration et n’est donc pas disponible
pour le niveau trophique suivant, qui est représenté par la petite boîte (b). Le flux de l’énergie
est unidirectionnel mais la matière est recyclée (figure de droite). La production primaire
totale est la quantité d’énergie absorbée par le système. La production primaire nette servira
au niveau trophique suivant. Les importations dans le système et les exportations hors du
système comprennent les organismes qui y pénètrent ou qui en sortent par des vecteurs
comme le vent ou l’eau.
• L’approche à l’échelle d’un bassin versant
• Analyse des bilans de transfert de matière à travers les
compartiments de l‘écosystème
(Ricklefs & Miller, 2000)
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Commentaire diapositive : cette approche à été très en vogue dans les années 1960-70.
• Approches tactique et stratégique
• L'approche tactique vise à comprendre le fonctionnement
de l‘écosystème par une étude de détail des éléments qui
le constituent
• Cette approche utilise souvent l‘échelle des espèces
et des populations (autoécologie)
• Relève du réductionnisme
• p. ex. l‘approche individualistique de Gleason
• L‘approche stratégique appréhende l‘écosystème dans sa
globalité
• Cette approche utilise souvent l‘échelle de la
communauté par une mesure synthétique (synécologie)
• Relève d‘une démarche holistique
• p. ex. l‘approche organismique de Clements
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Commentaire diapositive : en écologie végétale, avant 1975, l'accent avait été mis
essentiellement sur l'étude des communautés (notamment depuis les travaux de Clements, en
1916), et ceci malgré l'émergence, avec les travaux de Gleason, en 1926, de l'approche
américaine du continuum et des méthodes d'analyse de gradient.
Cependant, depuis 1975, plusieurs écologues, guidés par les travaux précurseurs de Harper
(1977), Grime (1979) et Silvertown (1987), ont développé des recherches basées sur l'espèce
ou l'individu, selon une approche individualistique. Ces approches ont permis de développer
les théories de stratégie des espèces et de biologie des populations.
Trop souvent, les approches basées sur les communautés - synécologie - et celles basées sur
les populations - autoécologie - sont mises en opposition, alors qu'elles sont toutes les deux
nécessaires et informatives.
Dans le livre "Plant Ecology" de Crawley (1986), sur environ 400 pages, seules 50 pages sont
consacrées aux communautés. Ceci en dit long sur les querelles d'école!
L'approche individualistique relève du réductionnisme, qui postule que des réponses peuvent
être trouvées aux questions écologiques en étudiant les phénomènes à une échelle de détail
(niveau de l'espèce ou de parties d'espèce). L'approche opposée, appelée holistique, postule
que la compréhension peut résulter d'une étude globale intégrant simultanément toutes les
espèces au niveau des communautés ou de l'écosystème (synécologie et écologie paysagère).
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