“ Le kif, c`est trouver chaque jour trois événe

publicité
k
Quelle est la différence
entre la psychologie positive
et la “positive attitude”?
F.S.-S. - Je ne suis pas pour la “positive attitude”. Regarder les choses
avec plus d’optimisme ne fait de mal
à personne, mais c’est un peu frivole, alors que la psychologie positive est un domaine de recherches
scientifiques. Par exemple, si je vis
une période difficile, la “positive attitude” veut que je me dise que ce
n’est pas une période si difficile, que
je dois garder le sourire et me dire
que je suis heureuse. La psychologie
positive, par contre, ne prétend rien:
oui, c’est une période difficile, mais
cela ne va pas durer et je vais faire
un travail sur moi-même pour vivre
cette période plus légèrement.
k
Dans vos livres ou conférences,
vous parlez constamment de
“kif”. C’est quoi exactement?
F.S.-S. - Le “kif” est un élément
essentiel de la psychologie positive.
C’est la grande découverte qui a
changé ma vie: la pratique de la
gratitude. Regarder sa vie telle
qu’elle est et trouver, chaque jour,
trois événements pour lesquels j’ai
envie de dire merci, que ce soit à
quelqu’un, à la vie ou encore à une
instance religieuse. Quand on est
dans la gratitude, il se passe
quelque chose sur le plan physiologique qui va nous permettre d’être
en meilleure santé et de vivre plus
longtemps.
k
Vous dites: “Si on apprenait la
psychologie positive à l’école, on
serait plus équilibré et on ferait
plus de choses dans sa vie.” Seriezvous prête, vous-même, à enseigner dans les écoles?
F.S.-S. - Houla, non! Le système public
français est tel que je ne saurais
même pas par où entrer. Et pourtant,
c’est possible! En Australie, par
exemple, la psychologie positive fait
partie du programme scolaire des
enfants: ce n’est pas une matière
enseignée mais une façon de
communiquer avec eux. Une fois par
semaine, les écoliers doivent se
complimenter. Je suis convaincue
que plus tôt les élèves apprennent à
détecter le positif, mieux ils seront
préparés à affronter la vie, car ils
auront une plus grande confiance en
eux et en leurs capacités. Le système
scolaire en France est désespérant:
rien n’est basé sur la réussite. Quand
on note un devoir, on enlève des
points, on sanctionne à chaque
erreur! On pourrait imaginer l’inverse:
partir de rien et ajouter des points
pour les bonnes choses.
ê
“Le kif, c’est
trouver
chaque jour
trois événements pour
LesqueLs
j’ai envie de
dire merci.”
33
Téléchargement