BIOM - Synthèse bibliographique "Biodiversité en

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 BIODIVERSITE ET CONSERVATION DANS LES TERRITOIRES FRANÇAIS ULTRAMARINS AVRIL 2015 BIODIVERSITE ET CONSERVATION DANS LES TERRITOIRES FRANÇAIS ULTRAMARINS Le présent document a été créé à l'initiative d'étudiants en école d'agro-développement
international (ISTOM) à Cergy. Ce travail prend place dans le cadre de notre Mission Jeunes Expert
(MJE) qui consiste en une mission d’expertise à réaliser par de jeunes étudiants au sein d’une
association loi 1901 : IMExpertise (International Mission Expertise).
Le projet de l'association pour l'année 2014-2015 s'intitule :
« Recensement et capitalisation des initiatives en matière d'indicateurs
de biodiversité dans les territoires d'outre-mer français »
Ce projet est soutenu et accompagné par le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et
de l'Energie (MEDDE) et s'inscrit dans le projet de l'Observatoire National de la Biodiversité
(ONB).
Le contenu suivant est un regroupement de synthèses bibliographiques sur les différentes
collectivités d'outre-mer qui reprend divers travaux réalisés.
Les membres du groupe sont les 10 membres d’IMExpertise qui ont participé à la réalisation de cet
ouvrage :
CAPELLE Claire
CARTON Alice
CORDEL Pierre
DARTEYRON Luce-Eline
DURAND Suzie
GALMICHE Adrien
GRANGER JOLY DE BOISSEL Camille
L'HARIDON Laurane
QUESNEY Emmanuel
TRUONG Cécile
SOMMAIRE Sommaire Introduction ...................................................................................................................................................... 3 Amérique Tropicale .......................................................................................................................................... 4 Martinique ...................................................................................................................................................... 5 Guadeloupe .................................................................................................................................................... 9 Guyane ......................................................................................................................................................... 13 Saint-Barthélemy .......................................................................................................................................... 22 Saint-Martin ................................................................................................................................................. 27 Atlantique Nord .............................................................................................................................................. 33 Saint-Pierre et Miquelon .............................................................................................................................. 34 Océan Indien ................................................................................................................................................... 41 Mayotte ......................................................................................................................................................... 42 La Réunion ................................................................................................................................................... 46 Subantarctique et Antarctique ...................................................................................................................... 54 Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) .................................................................................. 55 Pacifique .......................................................................................................................................................... 59 Clipperton..................................................................................................................................................... 60 Nouvelle-Calédonie ...................................................................................................................................... 62 Polynésie Française ..................................................................................................................................... 68 Wallis et Futuna ........................................................................................................................................... 76 Introduction La France dispose d'un incroyable patrimoine faunistique et floristique en métropole et
surtout dans ses territoires d'outre-mer.
Dispersés aux quatre coins du globe, ces derniers sont bien souvent des îles où des petits territoires
isolés qui présentent une diversité d'espèces et des taux d'endémismes très élevés. En effet, les
DROM-COM représentent 97 % de l’espace maritime français, 80 % de la biodiversité française et
sont composés d’environ 13 000 espèces endémiques.
Ces zones constituent un hotspot de la biodiversité et comprennent des habitats naturels uniques.
Cependant, la destruction des milieux, la pollution et la mauvaise gestion des ressources entre
autres, représentent une grande menace pour la conservation de cette biodiversité. Par conséquent,
ceci confère à la France une responsabilité dans la préservation de ce riche écosystème.
Les présentes synthèses ont pour objectif de montrer la richesse de ces territoires mais aussi les
menaces qui pèsent sur eux, ainsi que les acteurs majeurs qui agissent dans ces DROM-COM.
Amérique Tropicale
Martinique (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.1. Géographie
La Martinique se situe dans l’archipel des Petites
Antilles, à 6 858 km de la métropole. Elle s’étale
sur 1 128 km², ce qui en fait l’un des plus petits
départements français.
Les températures sont en moyenne de 27°C avec
des maximums à 32°C et descendent rarement en
dessous de 20°C (Vivre la Martinique, 2015).
Quant à la pluviométrie, elle varie en moyenne
entre 1 500 et 6 000 mm/m² sur l’ensemble de
l’île. En effet sur certaines côtes il peut tomber
seulement 600 mm/m² alors qu’au sommet de la
montagne Pelée cela peut aller jusqu’à 11 000
mm/m² d’eau (Carte Martinique, 2015). Il s’agit
donc d’un climat tropical maritime caractérisé par
un air chaud et humide (hygrométrie entre 80 et
87 %) (Observatoire de l'eau, 2015).
La Martinique est une île volcanique possédant
une grande zone montagneuse au Nord avec
principalement la montagne Pelée (1397 m) qui
est un volcan toujours en activité et surveillé. Le
reste de l’île est constitué d’un relief assez
accidenté allant jusqu’à 500 m d’altitude, excepté
une plaine au centre de l’île : le Lamentin
(Ministère des Outre-Mer, 2015).
1.2. Population
Au 1er janvier 2013, la population totale de la
Martinique était estimée à plus de 385 000
habitants (0,6 % de la population française). Elle
est la région la plus dense après l’Île-de-France
(342,6 habitants/km²). Cela montre bien que l’île
souffre d’une forte pression démographique.
La Martinique à connu des périodes de fortes
croissances dans les années 60 et 90 mais
également de plus faibles croissances dans les
années 70 et 80. La Martinique à donc une
croissance en « yo-yo » ce qui l’empêche de
réellement décoller au niveau économique.
La population reste proche des 400 000 habitants
sans l’atteindre. Cela est dû à une forte émigration
des jeunes martiniquais vers la métropole afin de
trouver du travail. Cela explique également que la
Martinique possède un taux de chômage important
(22,2 % en 2013) qui touche principalement les
moins de 25 ans (68 % de chômage).
Enfin, la population est féminine à presque 54 %
(contre 52 % en métropole) (Insee, 2014).
1.3. Organisation politique
La Martinique est un département d’outre-mer
qui a été créé par la loi du 19 mars 1946. Elle est
devenue une des vingt-six régions françaises par
la loi du 2 mars.
Elle est découpée en quatre arrondissements, 45
cantons et 34 communes. Tous les textes
législatifs nationaux y sont applicables mais
peuvent faire l’objet de mesures d’adaptation (Art.
73 de la Constitution).
Elle est représentée en métropole par quatre
députés, deux sénateurs et un conseiller
économique et social. Le préfet établi à Fort-deFrance et les trois sous-préfets représentent l’état
sur l’île.
Enfin, la Martinique est une région ultrapériphérique de l’Union Européenne (Ministère
des Outre-Mer, 2015).
2. Etat actuel de la biodiversité
2.1. Biodiversité terrestre
2.1.1. Les milieux
La Martinique se situe sur le troisième
principal hotspot de biodiversité du monde, c’està-dire un milieu qui possède au moins 1 500
espèces endémiques et qui en a déjà perdu au
moins 70 % (Ykéva, 2015).
La Martinique possède de grandes et luxuriantes
forêts (26 % de sa superficie) dont certaines sont
proches de l’état primitif. Les différentes forêts de
l’île suivent un gradient altitudinal sur 4 zones :
basse (végétation semi-caducifoliée), moyenne
(forêt sempervirente saisonnière tropicale et lieu
de l’habitat urbain et des cultures), basse
montagne (forêt ombrophile tropicale avec une
architecture complexe de lianes, d’épiphytes et de
fougères arborescentes) et supérieure (forêt
ombrophile tropicale de brouillard et des savanes
semi-arborées d’altitude) (Gargominy, 2003).
2.1.2. Les espèces
La Martinique possède de nombreuses espèces
endémiques. Il y a deux types d’endémismes à la
Martinique :
l’endémisme
martiniquais
et
l’endémisme des Petites Antilles.
Ø Les oiseaux : il existe une quarantaine
d’espèces sur l’île sans compter les 77
espèces migratrices qui fréquentent l’île.
Très peu d’espèces d’oiseau sont
endémiques. L’Oriole de la Martinique
(Icterus bonana) est l’une des dernières
espèces endémiques (Sutour, 2009).
Ø Les mammifères : il y a peu de
mammifères en Martinique, surtout
endémiques, à part quelques chauvesouris ou encore l’agouti ou le rat
musqué, ce dernier ayant quasiment
disparu de l’île (Sutour, 2009).
2.2. Biodiversité marine
2.2.1. Les milieux
La Martinique possède des récifs coralliens
distribués sur la côte Atlantique et une partie sur
la côte des Caraïbes. Il y a 10 000 ha de prairies
sous-marines et 2 200 ha de mangroves
(Gargominy, 2003).
2.2.2. Les espèces
La Martinique abrite 182 espèces de poissons, 48
de coraux et 331 mollusques. De nombreux
cétacés sont présents au large de la Martinique et
des Petites Antilles et la plupart sont protégés
(Gargominy, 2003).
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
3.1. Espaces naturels
compte plus de 200 espèces différentes (ONCFS,
2015).
Quant à la flore, il existe un arrêté ministériel qui
répertorie la liste des espèces végétales protégées
en Martinique. Il s’agit de l’arrêté ministériel du
26 décembre 1988 qui à été revu en février 2006
(Ministre de l'agriculture et de la forêt et al. ,
2006).
4. Acteurs de la conservation de la
biodiversité
4.1. Administrations
territoriales
et
collectivités
La Martinique est un département français. Elle
possède donc, à ce titre, la même structure
publique que dans la métropole : DIREN
(Direction Régionale de l’Environnement), ONF –
(Office Nationale des Forêts), DEAL (Direction
de l’Environnement, de l’Aménagement et du
Logement), Office de l’eau, ONCFS…
De plus, l’ensemble des espaces naturels de l’île
est géré par le Parc Naturel Régional de la
Martinique ainsi que le CSRPN (Conseil
Scientifique Régional du Patrimoine Naturel) qui
est une instance spécialisée consultante auprès
des autres organismes (DEAL Martinique, 2015).
4.2. Organisations non gouvernementales
La Martinique compte deux réserves naturelles
nationales (une à Trinité au Nord-est et l’autre à
Sainte-Anne au Sud de l’île).
Il y a également deux projets en cours de réserve
naturelle régionale.
De plus, la Martinique compte actuellement 23
arrêtés préfectoraux de protection de biotope sur
l’ensemble de l’île.
Enfin, l’île possède trois sites classés et douze
sites inscrits également répartis de manière
égalitaire sur l’ensemble de l’île. Le site des
versants de la Montagne Pelée, au Nord de l’île,
est le site le plus suivi en Martinique (DEAL
Martinique, 2015).
3.2. Faune et flore
L’Office National de la Chasse et de la Faune
Sauvage (ONCFS) publie une liste des différentes
espèces protégées sur l’ensemble des Antilles qui
Il existe de nombreuse ONG sur l’île, qu’elles
soient nationales ou internationales, dont voici
quelques exemples : SEVE (Synergie pour
l’Environnement et la Valorisation des Espèces),
qui agit pour la protection de l’environnement et
la sensibilisation et l’insertion des jeunes ; le
Carouge qui fait de l’éducation à l’environnement
et de la protection des oiseaux martiniquais ;
Entreprises & Environnement qui souhaite
protéger l’environnement et promouvoir sa
protection, sauvegarder et participer à la mise en
valeur
des
espaces
;
ASSAUPAMAR
(Association Pour la Sauvegarde du Patrimoine
Martiniquais) pour respecter et protéger la terre
martiniquaise, défendre la forêt et la mangrove,
des zones humides et des rivières, la mer et le
littoral ; et de nombreuses autres associations
(Gargominy, 2003).
Bibliographie
Carte Martinique. 2015. Carte Pluviométrie (Pluie annuelle) en Martinique. Carte Martinique. [En ligne]
2015. [Citation : 27 Mars 2015.] http://www.cartemartinique.com/la-martinique/carte-pluviometrie-de-lamartinique.php.
DEAL Martinique. 2015. La connaissance et la protection des espaces naturels. DEAL Martinique
(Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement. [En ligne] 2015. [Citation : 03 Avril 2015.]
http://www.martinique.developpement-durable.gouv.fr/la-connaissance-et-la-protection-des-espacesr166.html.
Gargominy, Olivier. 2003. Biodiversité et conservation dans les collectivités françaises d'Outre-Mer.
Paris : Collection Planète Nature, 2003. p. 246.
Insee. 2014. En résumé - Martinique. Institut National de la statistique et des études économiques. [En ligne]
Octobre
2014.
[Citation
:
04
avril
2015.]
http://www.insee.fr/fr/regions/martinique/default.asp?page=faitsetchiffres/presentation/presentation.htm.
Ministère des Outre-Mer. 2015. Martinique : Présentation. Les Outre-Mer. [En ligne] Octavo, 2015.
[Citation : 27 Mars 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation-martinique.html.
Ministre de l'agriculture et de la forêt et al. . 2006. Arrêté du 26 Décembre 1988. Droit nature. [En ligne]
2006.
[Citation
:
04
Avril
2015.]
http://droitnature.free.fr/pdf/Arretes%20Ministeriels/Martinique/1988_1226_VegetauxMartinique.pdf.
Observatoire de l'eau. 2015. Le climat. Observatoire de l'eau Martinique. [En ligne] 2015. [Citation : 27
Mars 2015.] http://www.observatoire-eau-martinique.fr/leau-en-martinique/le-climat-1/le-climat.
ONCFS. 2015. Espèces protégées des Antilles. ONCFS. [En ligne] 2015. [Citation : 03 Avril 2015.]
http://oncfs-outremer.pagesperso-orange.fr/fauneprotegeeantilles.htm.
Sutour, Jean-Michel. 2009. La faune de Martinique. Voyage aux isles de l'Amérique. [En ligne] 03 Mai
2009.
[Citation
:
03
Avril
2015.]
http://jm.sutour.pagespersoorange.fr/visite%20enmartinique/faune%20martinique/faune.htm.
Vivre la Martinique. 2015. Le climat martiniquais. Vivre la Martinique. [En ligne] 2015. [Citation : 27
Mars 2015.] http://www.vivre-la-martinique.fr/about.html.
Ykéva. 2015. La Martinique appartient à l'un des premiers points chauds mondiaux de la biodiversité. Ykéva
Entre nature & culture. [En ligne] 2015. [Citation : 03 Avril 2015.] http://www.ykeva.com/biodiversite-demartinique_530.html.
Guadeloupe (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.1. Géographie
Située dans les Caraïbes, la Guadeloupe est un archipel de 1 702 km² constitué de cinq groupes d’îles : les deux îles principales, composée de la Basse-­‐Terre à l’Ouest (848 km²) et la Grande-­‐Terre à l’Est (590 km²), séparées par un étroit canal, la Rivière Salée et les trois îles voisines, l’archipel des Saintes (14 km²), La Désirade (22 km²) et Marie-­‐Galante (158 km²). Les influences maritimes et les alizés
donnent à la Guadeloupe un climat tropical
tempéré. La température moyenne annuelle est de
25°C. Il y a des pluies intermittentes concentrées
en septembre et octobre. (Ministère des Outremer, 2015)
Son réseau hydrographique est très diversifié en
raison de la variété des reliefs. La majorité des
cours d’eau est située en Basse-Terre et alimentée
par le massif montagneux. Le plus grand bassin
versant est celui de la Grande Rivière à Goyaves
(158 km²) (DEAL, 2011).
Les sols guadeloupéens sont eux aussi très
hétérogènes et particulièrement riches en
minéraux secondaires typés (plus de 90%
d’argile). On distingue les sols sur substrat
calcaire en Grande-Terre et les sols sur pyroclastie
andésitique en Basse-Terre. Les sols les plus
sensibles à l’érosion sont situés en zone sèche, au
sud de la côte sous le vent. Les autres sols de
Guadeloupe, calcaires et acides, sont stables.
(DEAL, 2011)
1.2. Population
Au 1er janvier 2013, la population est estimée à
plus de 405 000 habitants soit 20 000 habitants de
plus par rapport à 1999. C'est le deuxième
département d'outre-mer le plus peuplé après la
Réunion. Les deux principales agglomérations
sont Point-à-Pitre-Les Abymes avec environ 258
000 habitants (64% de la population régionale) et
Basse-Terre avec 51 000 habitants (13% de la
population régionale) (INSEE, 2014)
La Guadeloupe présente une population
relativement jeune, avec quelque 320 000
habitants ayant moins de 60 ans, 31 % de jeunes
âgés de moins de 20 ans. Cela induit une demande
forte en termes de formation. (Conseil régional de
la Guadeloupe, 2015)
1.3. Organisation politique
La Guadeloupe est un département français
d’outre-mer depuis 1946.
Il est découpé en deux arrondissements, 40
cantons et 32 communes. Il est représenté au
niveau national par 3 sénateurs, 4 députés et 2
représentants au Conseil économique et social.
L’Etat est représenté par le Préfet établi à BasseTerre et un sous-préfet à Pointe-à-Pitre.
En tant que département français d’outre-mer, la
Guadeloupe fait partie de l’Union européenne où
elle constitue une région ultrapériphérique. Elle
bénéficie de mesures spécifiques qui adaptent le
droit communautaire en tenant compte des
caractéristiques et contraintes particulières de
cette région. Les textes législatifs nationaux y sont
applicables mais peuvent faire l’objet de mesures
d’adaptation en cas de situations spécifiques
(Ministère des Outre-mer, 2015).
2. Etat actuel de la biodiversité
2.1. Biodiversité terrestre
Depuis la colonisation, la biodiversité terrestre de
l'archipel a été subit de nombreuses dégradations.
Dans toutes les îles, après l'abandon des activités
agricoles sur certaines terres, des savanes
herbacées et des fourrés épineux ont
progressivement
remplacé
les
différents
écosystèmes forestiers ; pour d'autres, leur bon
fonctionnement. Les milieux ont été très fragilisés
tant par les catastrophes naturelles que par les
pressions humaines.
Chaque formation végétale présente différents
stades d'altération, avec leurs cortèges floristiques
caractéristiques. Les formations secondaires sont
fréquentes. C'est ainsi que la forêt semi-décidue
originelle et la forêt sempervirente saisonnière
(type de forêts toujours vertes) ne subsistent plus
qu'à l'état de lambeaux ou d'îlots plus ou moins
secondarisés.
La forêt ombrophile est elle-même soumise à un
« mitage » qui s'accentue de façon inquiétante
avec une augmentation des espèces banales et peu
structurantes. Ces dégradations entraînent la perte
d'espèces rares, dépendantes des formations
climatiques et subclimatiques et présentant une
forte valeur écologique et patrimoniale. Ainsi,
plusieurs espèces animales et végétales ont
disparu dont certaines endémiques strictes, ce qui
représente une perte définitive pour la biodiversité
mondiale: trois oiseaux, un reptile et un mollusque
terrestre sont éteints. Vingt-sept plantes, cinq
mammifères, un oiseau, deux reptiles et un
mollusque terrestres sont inscrits comme menacés.
(ONF, 2015)
2.2. Biodiversité marine
Les écosystèmes marins subissent également de
nombreuses dégradations et perturbations.
Les récifs coralliens sont présents sur toutes les
îles. Les mangroves couvrent 3000 ha. Les
prairies marines (6700 ha) où l'on trouve
principalement l'herbe à tortues marines
(Thalassia testudinum) se situent dans des zones
abritées.
260 espèces sont connues. 109 espèces ont été
recensées dans le Grand Cul-de-sac Marin. Trois
espèces de tortues marines pondent encore sur
certaines plages de Guadeloupe. 17 espèces de
cétacés ont actuellement été recensées dans les
eaux guadeloupéennes. D'autres, plus communes,
sont présentes toute l'année (certains dauphins tel
le Globicephala macrorhynchus) ou en migration
hivernale pour la reproduction et la mise bas.
(ONF, 2015)
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
3.1. Espaces naturels
Quatre réserves naturelles ont été créées et sept
arrêtés de protection de biotopes adoptés. Le Parc
national de Guadeloupe a pour but la protection et
la mise en valeur de la zone des cinquante pas
géométriques. Cette zone correspond à une bande
de terre de 81,20 mètres de large, qui court le long
du littoral. Incorporée au domaine public maritime
de l'État, cette zone concentre des problématiques
complexes et enchevêtrées, liées à une occupation
massive sans droit ni titre. Les espaces naturels
situés à l’intérieur de la zone sont gérés par le
Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages
Lacustres. En cas de refus du Conservatoire, la
gestion de ces espaces naturels peut être confiée à
une collectivité territoriale (BOUGRIER Gérard,
2004).
Le décret du 7 juillet 2000 a institué auprès du
ministre chargé de l’environnement et du ministre
chargé de l’outre-mer un comité de l’Initiative
Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR). Ce comité est notamment chargé d’élaborer la
stratégie et le plan d’action national pour les récifs
coralliens ; de développer l’information du public
sur les récifs coralliens; de formuler des
recommandations et des avis sur les moyens
d’assurer la protection et la gestion durable de ces
récifs ; et la gestion intégrée des zones côtières.
Un comité local de l’IFRECOR est présent en
Guadeloupe.
Le Comité français pour l'Union Internationale
pour la Conservation de la Nature (UICN) siège
au sein du Comité national de l’IFRECOR.
(Comité français pour l'UICN, 2003)
3.2. Faune et flore
Il existe une liste des espèces végétales sauvages
des départements d’outre-mer dont le ramassage,
la récolte ainsi que la cession à titre gratuit ou
onéreux peuvent être interdits ou autorisés par
arrêté préfectoral. Plusieurs textes fixent les
mesures de protection des reptiles et amphibiens,
des mammifères et des oiseaux représentés dans le
département de la Guadeloupe. (Comité français
pour l'UICN, 2003)
3.3. Introduction d’espèces
L’arrêté du 31 juillet 2000 établit la liste des
organismes nuisibles aux végétaux, produits
végétaux et autres objets soumis à des mesures de
lutte obligatoires. Des dispositions relatives aux
départements d’outre-mer sont prises dans les
annexes qui fixent la liste de ces organismes,
parmi lesquels se trouvent des espèces introduites
ayant un impact sur la biodiversité (Comité
français pour l'UICN, 2003).
3.4. Chasse
En matière de chasse, la loi introduit dans le
département de Guadeloupe la législation
métropolitaine. Cependant, des dispositions ont
été prises pour une application adaptée à la
situation locale comme les dates d’ouverture et de
clôture de la chasse et la liste des espèces de
gibiers pouvant être chassées pendant certaines
périodes de l’année (Comité français pour l'UICN,
2003).
4. Acteurs de la conservation de la
biodiversité
4.1. Administrations et collectivités territoriales
La
Guadeloupe
est
une
région
monodépartementale avec un Préfet de Région, un
Conseil régional et un Conseil général. Une
Direction Régionale de l'Environnement (DIREN)
est présente en Guadeloupe. Elle comprend des
organismes publics comme le Parc national,
l’Office Nationale des Forêts (ONF), l’Office
national de la chasse et de la faune sauvage
(ONCFS), la Direction des Services Vétérinaires
(DSV) et deux organismes consultatifs, le Conseil
Scientifique Régional du Patrimoine Naturel
(CSRPN) et le Comité scientifique du Parc
national de Guadeloupe. Il y a un office de l’eau,
établissement
public
local
à
caractère
administratif, dont la mission, comparable à celle
impartie à l’agence de bassin en métropole, est
chargé de faciliter les diverses actions d’intérêt
commun dans le domaine de l’eau et des milieux
aquatiques. (Comité français pour l'UICN, 2003)
4.2. Organisations non gouvernementales
4.2.1. Principales associations locales
Il existe la Ligue pour la Défense du Patrimoine et
des intérêts guadeloupéens, l'Union régionale des
Associations de Protection de l’Environnement de
Guadeloupe (URAPEG), l'Association pour
l’Etude et la protection des Vertébrés et végétaux
des petites Antilles (AEVA), les Amis du Parc
national de la Guadeloupe, l’Association
Guadeloupéenne
d’Orchidophilie
(AGO),
l’Association
Conseil
Environnement
Développement durable (ACED), l'Association
Evasion Tropicale. (Comité français pour l'UICN,
2003)
4.2.2. Associations nationales / internationales
Il existe plusieurs ONG nationales et
internationales participant à la conservation de la
biodiversité. La Société Française pour l’Etude et
la Protection des Mammifères (SFEPM) intervient
notamment sur les études des Chiroptères. C'est
une association qui a pour objectif la
connaissance, la promotion et la protection des
Mammifères et de leurs habitats sur tout le
territoire national, métropole et DROM-COM. La
Société Caraïbe d’Ornithologie et la Ligue pour
la Protection des Oiseaux (LPO) ont des adhérents
sur l’île. Grâce à leur aide, la LPO porte plainte
pour la destruction et le transport d’espèces
d’oiseaux protégées. BirdLife International
travaille en collaboration avec les associations
locales pour évaluer le statut et les menaces pesant
sur les espèces d’oiseaux. (Comité français pour
l'UICN, 2003)
4.2.3. Organismes de recherche et de gestion de
la biodiversité
Plusieurs organismes de recherche sont impliqués
dans la conservation de la biodiversité en
Guadeloupe comme l'Université Antilles-Guyane,
le CIRAD, l'INRA qui sont sur place en
permanence. Il y a également des missions du
Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN).
(Comité français pour l'UICN, 2003)
Bibliographie
BOUGRIER Gérard, BERSANI Catherine. 2004. Rapport sur les cinquante pas géométriques en
Guadeloupe et en Martinique. s.l. : Ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales,
2004, p. 94.
Comité français pour l'UICN. 2003. Guadeloupe et dépendances. [auteur du livre] Olivier Gargominy.
Biodiversité et conservation dans les collectivités françaises d’outre-mer. Paris : LES ARTS GRAPHICS,
2003.
Conseil régional de la Guadeloupe. 2015. formation. regionguadeloupe.fr. [En ligne] 2015.
http://www.regionguadeloupe.fr/des-actions-des-priorites/pour-nos-habitants/formation/.
DEAL. 2011. Profil environnemental regional de la Guadeloupe. s.l. : ministère de l'Ecologie, du
Développement durable et de l'Energie, 2011.
INSEE.
2014.
En
résumé-Guadeloupe.
[En
ligne]
http://insee.fr/fr/regions/guadeloupe/default.asp?page=faitsetchiffres/presentation/presentation.htm.
2014.
Ministère des Outre-mer. 2015. Présentation de la Guadeloupe. [En ligne] 2015. http://www.outremer.gouv.fr/?presentation-guadeloupe.html.
ONF.
2015.
L'état
de
la
biodiversité
en
Guadeloupe.
http://www.onf.fr/guadeloupe/++oid++640/@@display_advise.html
[En
ligne]
2015.
Guyane (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.1. Géographie et climat
La Guyane est un département français d'outremer située en Amérique du Sud. Elle est bordée
par l'Atlantique au nord et possède des frontières
naturelles avec le Suriname à l'est et le Brésil à
l'ouest. La superficie du département est de 86
504 km2 dont les forêts couvrent 96 % du
territoire. (ONF, 2015)
Le climat tropical humide et son vaste territoire
couvert de forêts humides font de la Guyane un
haut lieu de la biodiversité faunistique et
floristique avec un taux d'endémisme autour de 20
%. (DégéOM/SEPDE/DSSIOM, 2012).
1.2. Population
Peuplée de 242 000 habitants lors du recensement
de
2012,
la
population
se
concentre
essentiellement dans les villes, dont les
principales par ordre d'importance sont : Cayenne
le chef-lieu, Saint Laurent-du-Maroni, Matoury et
Kourou. (INSEE, 2015)
La densité de population reste très faible avec un
peu moins de 3 habitants/km². En revanche, le
taux de croissance est de 3,7 % par an ce qui en
fait le plus élevé de tous les départements français
et un des plus importants au monde. (INSEE,
2008) A ce rythme, la population guyanaise
atteindrait un demi millions d'habitants d'ici 2040.
On a donc une population jeune dont la part des
moins de 20 ans est proche des 45 %.
Le métissage est de plus très important dans la
région : la population guyanaise est composée de
40 % de Créoles guyanais, de 12 % de
métropolitains, et également de 40 % de
populations d'origines diverses dont la majorité de
Chine, du Liban, du Brésil ou encore du
Suriname. Il existe une minorité d'Amérindiens,
de population noire et autres petites
communautés. Le taux de chômage en 2012 était
de 22,3 %, valeur quasiment doublée par rapport à
la métropole. (INSEE, 2007)
1.3. Organisation politique
La Guyane fait partie des 101 départements que
compte la France et figure parmi les 5 situés en
outre-mer créés par la loi du 19 mars 1946.
La France est le seul pays européen à gérer une
forêt équatoriale. Le département Guyanais
représente donc un enjeu considérable sur lequel
la France peut s'appuyer pour avoir du poids face
aux questions relatives à la biodiversité et aux
pressions environnementales dans les zones
tropicales.
L'organisation territoriale est similaire à la France
: le département est découpé en deux
arrondissements (Cayenne et Saint Laurent du
Maroni), subdivisés en 19 cantons et 22
communes.
La Guyane est représentée au niveau national par
deux députés, un sénateur et un conseiller
économique et social. La législation nationale et
européenne s'applique de plein droit en Guyane.
Cependant, le territoire bénéficie de « mesures
spécifiques » qu'il adapte sur certains points de la
législation dues aux caractéristiques et contraintes
de cette région (Ministère des Outre-Mer, 2015).
2. L'économie guyanaise
Située sur la façade atlantique, la ville de Kourou
abrite le plus important des centres spatiaux
européens. Cette base de lancement et de
recherche participe largement à l'économie du
pays (15 % du PIB) et emploie jusqu'à 15 % de la
population active de Guyane. (Centre Spatial
Guyanais, 2014) De plus, si on regarde les
exportations de la Guyane en 2013 (en valeurs),
53,2 % d'entre elles concernent des « biens
d'équipements » pour le secteur spatial.
L'exportation de minerais et notamment de l'or a
fortement décliné depuis 10 ans. Elle représentait
70,7 % des exportations en 2003 (en valeurs)
contre 31,6 % en 2013. De même, l'agriculture et
la pêche, ainsi que les industries agroalimentaires
sont en recul depuis 10 ans (0,3 et 4,9 % des
exportations respectivement) (IEDOM, 2014).
Le développement minier se fait souvent au
détriment de la préservation de l'environnement.
De plus, l'Etat restreint et contrôle de plus en plus
les entreprises ayant des permis d'exploitations
minières. (Ministère de l'écologie et du
développement durable , 2012) En effet,
l'orpaillage exerce une pression constante sur le
milieu, et reste souvent illégal.
La croissance démographique, notamment dans
les principales villes de la côte, s'accompagne d'un
déboisement progressif dû à la nécessité de
développer l'agriculture. Entre 2000 et 2010, la
Superficie Agricole Utilisée (SAU) a augmenté de
8%. Parallèlement, les exploitations agricoles ont
gagné 2800 ha sur la forêt sur cette même période.
(Agreste, 2012) Le bois est également destiné à la
construction, à 90 % pour le marché local. Cette
exploitation a également augmenté passant de
57000 m2 en 2002 à 75000 m2 en 2012. (ONF,
2013)
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
3.1. Espaces naturels
La loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la
nature (Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 sur la
protection de la nature, publiée au JO du 13 juillet
1976), « reconnaît d'intérêt général la protection
des espaces naturels et des paysages, la
préservation des espèces animales et végétales, le
maintien des équilibres biologiques et la
protection des ressources naturelles ».
La Guyane obéit à un régime dit « d'identité
législative » (article 73 de la Constitution); les lois
et les règlements nationaux s'appliquent de pleins
droits mais des adaptations sont cependant
possibles en tenant compte de la spécificité du
département. (CROQUET, 2007)
3.2. Faune et flore
Riche en faune et flore tropicale, la Guyane
possède de nombreux arrêtés qui régissent la
collecte, le ramassage ainsi que la cession des
espèces (à titre gratuit ou non).
En ce qui concerne la flore, l'arrêté du 9 avril
2001 relatif à la liste des espèces végétales
protégées en région Guyane énumère la liste des
espèces végétales en danger et dont toute
intervention (prélèvement, coupe, cueillette, mise
en vente, etc.), sauf exploitation agricole est
strictement interdite. (Legislation Française, 2001)
Il existe différents arrêtés pour la faune. L’arrêté
ministériel du 24 juillet 2006 (dernier modifié en
vigueur) fixe des mesures de protection des
reptiles et amphibiens. L'arrêté ministériel du 14
octobre 2005 fixe quant à lui la liste des tortues
marines protégées. Il existe d’autres arrêtés pour
les oiseaux, les mammifères terrestres et marins.
3.3. Introduction d’espèces
L'introduction
d'espèce
en
Guyane
est
réglementée par l'Etat français sous couvert du
Comité Français de l'Union International pour la
conservation de la Nature. (Comité Français
UICN) Elle est adaptée aux outre-mer qui
bénéficient de législations et arrêtés spécifiques.
Ainsi, des dispositions locales limitent les
introductions d’espèces. 3.4. Chasse
Les activités de chasse en Guyane sont contrôlées
par l'Office National de la Chasse et de la Faune
Sauvage (ONCFS). L'organisme est chargé de
contrôler et d'assurer une chasse respectueuse de
l'environnement sans menacer les espèces
animales.
3.5. Gestion et protection de la forêt
Les législations relatives à la gestion des forêts se
trouvent dans le Code forestier qui a mis en place
des dispositions spécifiques dans les outre-mer.
Deux organismes gèrent la forêt guyanaise :
l’ONF qui gère plus de 5,3 millions d'hectares et
le Parc Amazonien de Guyane qui gère 3,4
millions d'hectares. (Parc Amazonien de Guyane ,
2015)
3.6. Conventions internationales de portée
régionale
De nombreux programmes internationaux sont
financés par les Nations-Unis à travers leur
programme pour l'environnement (Programme des
Nations Unies pour l'environnement).
Il existe également des coopérations régionales,
notamment le CAR-SPAW. C'est le Centre
d'Activités Régional (CAR) destiné à la mise en
œuvre du protocole relatif aux zones et à la vie
sauvage spécialement protégées de la zone
Caraïbe (SPAW). Cette convention a été signée
par 37 états ou territoires en 2000 depuis le Golfe
du Mexique jusqu'à la mer des Antilles qui porte
sur la biodiversité marine et côtière. C'est par
ailleurs la France qui héberge ce programme.
(CAR-SPAW, 2015)
4. Etat actuel
guyanaise
de
la
biodiversité
4.1. Biodiversité terrestre
4.1.1. Milieu
Le milieu est divisé en deux zones. La première
est une bande côtière composée de mangroves,
marécages, savanes ainsi que de forêts littorales.
La seconde est constituée de forêts tropicales
humides. La Guyane compte en tout 8 millions
d’hectares de forêts soit 96 % de la surface du
territoire.
D’une part, on observe que les plaines côtières
s’étendent d’Amazone à Orénoque tandis que les
mangroves
se
trouvent
sur
l’île
de
Cayenne. D’autre part, les savanes se situent
entre Cayenne et Organabo et s’étendent sur
75000 ha.
Les forêts littorales se trouvent dans la région de
Mana et les forêts tropicales humides se situent
dans la zone intérieure du territoire. Les
marécages se divisent dans 2 zones l’une à l’est de
Cayenne et l’autre à l’ouest qui comptent une
faune différente.
La Guyane française présente un réseau
hydrographique dense et bien alimenté. Tous ces
éléments confèrent à la Guyane une très grande
hétérogénéité d’un point de vue écologique.
(UICN, 2003)
4.1.3.2. Zones protégées
4.1.2. Faune et flore caractéristiques du milieu
4.1.3.3. Outils de connaissances
La flore guyanaise compte actuellement 5500
espèces végétales regroupant les orchidées, les
fougères ainsi que les lianes. On peut ajouter 1500
espèces d’arbres. (Parc Amazonien de Guyane ,
2015) On compte également 35000 espèces de
champignons.
La faune est assez diverse. On a recensé 74
espèces de mollusques avec un fort taux
d’endémisme. On compte peu de crustacés en
Guyane, environ une dizaine. On peut noter que
très peu d’entre eux sont endémiques. 480 espèces
de poissons d’eau douce ont été recensées et elles
présentent par ailleurs un très fort taux
d’endémisme, jusqu’à 40 % selon les régions. Il y
a 110 espèces d’amphibiens, 159 de reptiles, 740
oiseaux et 186 mammifères (C.POIXBLANC,
2007).
On peut cependant faire remarquer que les
inventaires comportent beaucoup de lacunes.
Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique,
Faunistique et Floristique (ZNIEFF) sont des
zones uniques qui renferment un écosystème riche
et possèdent un intérêt environnemental. Ces
zones font l’objet de préservation particulière. On
distingue le type I, de surface limitée et sensible,
et le type II, qui sont en général de grands
ensembles naturels peu modifiés. L’inventaire des
ZNIEFF consiste en l’apport de connaissances sur
la faune et la flore de Guyane mais est également
un outil d’aide à la décision pour les acteurs de
l’aménagement de l’environnement et de la
biodiversité. Le premier inventaire a été réalisé en
1992 et se poursuit depuis.
Les Système d’Informations sur la Nature et les
Paysages (SINP) permettent de collecter les
données concernant l’environnement et la
biodiversité. Ce sont des bases de données
organisées accessibles au plus grand nombre. Cet
outil permettra une meilleure gestion de la
biodiversité au long terme.
L’herbier de Guyane rassemble les espèces
végétales recensées en Guyane et permet un accès
à un certain nombre d’informations sur les
écosystèmes guyanais. Cet herbier est constitué en
partenariat avec l’Institut de Recherche pour le
Développement (IRD). Les données collectées
sont accessibles sur le net.
Le Conservatoire Botanique National est un projet
en cours. Ce dernier est soutenu par le Muséum
National d’Histoire Naturelle.
Le Système d’Informations du Développement
durable et de l’Environnement (SIDE) donne
accès aux informations relatives à la biodiversité
collectées par le Ministère de l’Ecologie, du
Développement Durable et de l’Energie.
4.1.3. Stratégies de conservation
4.1.3.1. Sites protégés
On compte 11 espaces protégés dont le Parc
Amazonien de la Guyane, six réserves naturelles
nationales, une régionale, une biologique
intégrale ainsi que deux zones de conservation
littorales. (Conservatoire d'espaces naturels
Guyane, 2015)
Le parc Amazonien de la Guyane créé en 2007
représente à lui-seul 3,4 millions d’hectares
d’espaces protégés qui sont combinés au parc
national brésilien Tumuc-Humac.
Les réserves naturelles sont dispersées sur tout le
territoire et représentent environ 302 000 ha. Trois
sites sont inscrits dans la convention de Ramsar
pour la conservation des milieux humides qui sont
les suivants : Basse-Mana, l’Estuaire du fleuve
Sinnamary et les Marais de Kaw.
Tout ceci dans le but de protéger et valoriser un
patrimoine naturel et culturel, d’accroître les
connaissances sur l’environnement Guyanais et sa
biodiversité mais aussi d’accompagner le
développement durable sur le territoire.
(Conservatoire d'espaces naturels Guyane, 2015)
On compte des zones de forêts qui sont
aménagées et dédiées à la production de bois
d’œuvre qui représente environ 450 000 ha. Les
séries de protection et les zones inexploitables
intègrent la catégorie zone aménagée et
représentent environ 50 %.
4.1.3.4. Protection d’espèces
De nombreuses espèces sont protégées par un
certain nombre d’arrêtés ministériels de la chasse
et du commerce. Le CITES intervient pour
contrôler le commerce d’espèces sauvages dans le
but de les conserver.
De plus, la Guyane prend en compte la
biodiversité pour les aménagements territoriaux.
On compte également de nombreux gardes de
l’ONF et de l’ONCFS qui sont accrédités pour
surveiller les activités illégales. De nombreux
organismes de recherche tentent de limiter la
chasse illégale et de la gérer de façon plus
durable.
4.1.4. Problèmes identifiés
On identifie un processus lent de mise en place
des aires protégées. Les populations locales
manquent d’intérêt pour la préservation
biodiversité dû à un manque d’informations et de
formations.
4.1.4.1. Conservation des espaces et des espèces
On trouve notamment une introduction d’espèces
sur le territoire potentiellement invasive. De plus,
la construction de routes (RN1 et RN2) ainsi que
la construction du barrage hydroélectrique de Petit
Saut, ont eu un impact négatif sur la biodiversité.
En effet, ces aménagements ont provoqué la
fragmentation et la disparition de certaines
espèces.
On
peut
citer
également
la
surexploitation des ressources piscicoles.
4.1.4.2. Chasse
Malgré quelques avancées ces dernières années, il
y a très peu de réglementation pour la chasse en
Guyane. Le nombre de chasseurs
tend à
augmenter soit pour subsister, commercialiser ou
encore pour le loisir.
Néanmoins, il existe des arrêtés préfectoraux
concernant des espèces protégées qu’il est interdit
de chasser ainsi que des périodes et des quotas
imposés. Un arrêté ministériel a été signé en 2006
pour réglementer et gérer les ressources selon les
spécificités et les contraintes locales. Il s’agit
d’instaurer un cadre de prélèvement pour limiter
la capture et la commercialisation des espèces
protégées. L’objectif est de préserver la
biodiversité tout en intégrant le contexte local.
(E.HANSEN)
4.1.4.3. Exploitation aurifère
L’orpaillage est une activité souvent clandestine
qui entraîne une dégradation des sols, un
morcellement des forêts et une pollution des
fleuves dus au déversement du mercure. Ceci a un
impact direct sur les ressources piscicoles dont
dépendent majoritairement les populations
locales. Malgré des dispositifs mis en place depuis
2008, l’orpaillage ne fait qu’augmenter. (UICN,
2003)
4.1.4.4. Etudes d’impact
Les réglementations pour les études d’impact
environnemental ne sont bien souvent pas mises
en place correctement.
4.1.4.5. Pollutions
Les pollutions sont dues notamment à l’orpaillage,
aux gaz émis par le Centre National d’Etudes
Spatiales (CNES) et enfin par un grand nombre de
produits phytosanitaires utilisés dans les
rizicultures parfois illégaux. (UICN, 2003)
4.1.4.6. Espèces menacées et éteintes
On compte aujourd’hui 65 espèces menacées en
Guyane. 48 sont vulnérables, 9 sont en danger et 8
sont en danger critique d’extinction.
Ce sont des estimations des espèces menacées
mais bon nombre de paramètres ne sont pas pris
en compte. On peut dire alors que le nombre
d’espèces menacées est sans doute supérieur. On
constate en revanche que le nombre d’espèces
éteintes est nul. (Ministère de l'Ecologie, du
Développement Durable et de l'Energie, 2014)
4.2. Biodiversité marine et côtière
4.2.1. Milieu
Les espaces côtiers sont instables puisque
l’Amazone apporte des sédiments en grande
quantité, ce qui provoque la formation de bancs de
boue.
Les milieux sont assez diversifiés sur la côte. On
peut citer des mangroves, des palmeraies et des
prairies marécageuses.
4.2.2. Faune et flore caractéristiques du milieu
Il y a environ 366 espèces de mollusques
recensées, près de 60 crustacés, 20 échinodermes.
Cinq tortues marines ont été recensées. On compte
2 espèces aquatiques dont le dauphin et le
lamantin. (Parc Amazonien de Guyane , 2015)
On peut noter que l’inventaire des espèces
marines et côtières présente de grandes lacunes
mais est continuellement mis à jour.
4.2.3. Points forts
4.2.3.1. Aires protégées
Il n’existe pas d’aires marines protégées en
Guyane, seulement les extensions des réserves
naturelles de l’île du grand Connétable. Ceci a été
créé pour améliorer la gestion des ressources
marines, rendre compte aux acteurs des enjeux et
informer les populations locales.
On peut citer également un organisme consultatif
(CSRPN) ainsi que l’office de l’eau.
4.2.3.2. Protection des espèces
KWATA est une association qui permet la gestion
des ressources naturelles, un programme de
conservation des espèces menacées, des expertises
écologiques
et
environnementales,
une
sensibilisation du public à l’environnement et
pour terminer l’association prend en charge la
gestion de sites naturels. (KWATA, 2015)
GEPOG est une association pour préserver la
nature et spécifiquement les oiseaux. (GEPOG,
2015)
SEPANGUY est une association qui étudie,
préserve la biodiversité et sensibilise la
population. (SEPANGUY, 2014)
Environnement, Ecologie d’Organabo est une
association qui mène des actions pour préserver
l’environnement ainsi qu’améliorer les conditions
de vie des locaux.
CROA est un centre de soin pour les oiseaux
d’Amazonie.
GRAINE est une association locale qui met en
place des programmes de sensibilisation et
d’éducation
du
public
vis-à-vis
de
l’environnement. (GRAINE, 2015)
On compte un nombre important d’associations
locales qui ont pour vocation de conserver la
faune et flore locale ainsi que de sensibiliser le
public à la préservation de l’environnement.
La Guyane fait partie des outre-mer dans lesquels
5 espèces de tortues marines sur 7 nidifient. Le
territoire Guyanais a mis en place un plan de
restauration des tortues marines, programme de 5
ans pour préserver les 3 espèces qui nidifient
fréquemment : la tortue luth, la tortue olivâtre et la
tortue verte. (DEAL, 2015)
En ce qui concerne les cétacés, la richesse marine
de la Guyane était peu connue jusqu’en 2008. Le
survol de la Zone d’Echange Exclusive (ZEE) et
l’inventaire effectué par la Direction de
l’Environnement, de l’Aménagement et du
Logement (DEAL) ont permis d’apporter
beaucoup d’informations sur les espèces présentes
dans les eaux guyanaise. La Guyane compte
environ 15 cétacés. Deux au moins sont
considérés comme menacées comme le cachalot et
le rorqual commun.
Le lamantin est considéré par l’UICN comme en
danger d’extinction. L’association Kwata effectue
régulièrement des inventaires et réalise des suivis
de cette espèce afin de mieux connaitre l’espèce
(habitat, inventaire…) et de mettre en place des
programmes de conservation adaptés.
4.2.4. Problèmes rencontrés
Nombre d’espèces marines sont menacées
d’extinction en Guyane dont le dauphin, le
lamantin et les tortues marines.
On peut ajouter que la gestion des ressources
halieutiques n’est pas durable, le gaspillage est
très fréquent. Et enfin, les connaissances du
milieu marin en Guyane sont largement
insuffisantes. (UICN, 2003)
5. Acteurs relatifs à la biodiversité en
Guyane
5.1. Collectivités territoriales
Le territoire guyanais est une région
monodépartementale. Elle comporte un préfet de
région ainsi qu’un conseil régional et général.
On compte également une Direction Régionale de
l’Environnement (DIREN) et des organismes
publics comme l’Organisme National Forestier
(ONF) et l’ONCFS.
5.2. Organisations non gouvernementales
5.2.1. Au niveau local
5.2.2. Au niveau international
WWF France collabore avec les organismes
locaux. L’ONG agit pour conserver les tortues
marines menacées d’extinction et participe à la
gestion durable des ressources locales.
Birdlife international est une ONG internationale
qui agit en faveur de la conservation des oiseaux
en Guyane et des zones protégées pour la
reproduction des oiseaux.
Guianashield Initiative finance des projets de
conservation
de
l’environnement
et
de
préservation de la biodiversité en Guyane.
(Guiana Shield Facility , 2015)
Le PNUD est une branche de l’organisation des
Nations Unies et finance des projets de
conservation.
La SFEPM est une association française qui
étudie et agit en faveur de la conservation des
mammifères en métropole et dans les DROMCOM. (SFEPM, 2011)
De nombreux autres organismes internationaux
sont présents.
5.2.3. Organismes de recherches
On peut citer de nombreux organismes sur place
tels qu’AgroParistech, le CIRAD, l’INRA, le
CNRS, ou encore l’Université Antilles-Guyane
qui constitue un laboratoire nommé le Centre
d’Etudes de la Biodiversité Amazonienne ayant
pour but de gérer les forêts guyanaises. Un de leur
projet UMR EcoFog intervient pour mesurer
l’évolution et comprendre le fonctionnement des
écosystèmes forestiers sous l’effet des pressions
climatiques et anthropiques. (UMR EcoFog,
2015)
On compte également le CNRS, l’INRA, le
CIRAD, l’IRD, l’IFREMER, le MNHN ainsi que
de nombreuses universités.
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Réglemention
de
la
chasse
en
Guyane,
une
situation
particulièreONCFShttp://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/outre-mer/fs284_hansen.pdf
SEPANGUY2014Société d'Etude de Protection
GuyaneSEPANGYhttp://www.sepanguy.com/
et
d'Aménagement
de
la
Nature
en
SFEPM2011Présentation de l'associationSFEPMhttp://www.sfepm.org/association.htm
UICN2003Amérique
TropicaleBiodiversité
et
conservation
Methttp://www.uicn.fr/IMG/pdf/03_UICN_2003_Biodiv_OM_-_Guyane.pdf
UMR EcoFog2015UMR EcoFogEcologie et Forêts de Guyane http://www.ecofog.gf/
en
Outre-
Saint-­‐Barthélemy (Ministère des outre-mer, 2015)
L’île de Saint-Barthélemy est une île
située dans les Petites Antilles, à l’est des
Caraïbes. Elle possède une superficie de 21 km²
seulement, et compte moins de 9 000 habitants.
Tout comme Saint-Martin, Saint-Barthélemy était
un département annexé à la Guadeloupe, et est
devenu une collectivité d’outre-mer à part entière
à partir de 2007. (Ministère des Outre-mer)
1.1. Situation géographique
luxe, avec également plus de 600 villas de
location. En 2006, plus de 80 % des entreprises
présentes sur l’île sont consacrées aux activités de
services, de commerce de construction et
restauration hôtellerie, toutes liées au tourisme.
Le secteur de la pêche et de l’agriculture sont des
activités artisanales marginales. Seuls une
vingtaine de pêcheurs professionnels existent.
Le PIB par habitant est estimé à 26 000€, en 2006.
Cela représente 10 % de plus par rapport à la
métropole, et plus sensiblement plus élevé que
celui de la Guadeloupe (IEDOM, 2007).
1.1.1. Climat
1.3. Organisation politique
Le climat est de type tropical avec une
température à peu près constante de 27°C tout au
long de l’année. On distingue une saison humide
de mai à novembre, et une saison sèche le reste de
l’année, appelé le carême. (Ministère des Outremer)
Depuis 2007, Saint-Barthélemy fait partie d’une
collectivité à part entière, tout comme la
collectivité de Saint-Martin. La création des
collectivités de Saint-Martin et de SaintBarthélemy renforce la présence de l’Etat dans ces
territoires. Le représentant de l’Etat est le préfet
de la Guadeloupe, assisté par un préfet qui exerce
la direction effective des services de l’Etat à
Saint-Barthélemy.
Il existe une seule préfecture pour Saint-Martin et
Saint-Barthélemy. Elle regroupe les élus locaux
qui sont chargés de mettre en œuvre les politiques
publiques. Sur le plan fonctionnel, les services de
la préfecture sont composés des services de
l’ancienne sous-préfecture, et de ceux des
directions départementales et régionales de la
Guadeloupe.
La collectivité de Saint-Barthélemy est composée
d’une Assemblée territoriale de 19 membres élus
pour cinq ans. Ce conseil territorial est consulté
obligatoirement sur les projets de loi. Il exerce ses
compétences et fixe les règles applicables en
matière d’environnement, d’énergie, d’urbanisme,
etc. Un conseil exécutif et un conseil économique
social et culturel sont chargés d’assister le conseil
territorial dans la gestion des affaires concernant
la collectivité.
Depuis 2012, Saint-Barthélemy est passé du statut
de RUP (Région Ultrapériphérique) à celui de
PTOM (Pays et Territoire d’Outre-mer). Celui-ci
lui permet entre autre de s’affranchir des normes
européennes et de bénéficier d’une compétence
douanière. (Ministère des Outre-mer)
1. Contexte géographique et social
1.1.2. Pédologie et relief
L’île de Saint-Barthélemy est à dominante
calcaire et à relief montagneux ce qui témoigne
donc d’un passé volcanique. (HATZENBERGER,
2001)
Son altitude maximale est de 281 m. L’île est
également entourée de nombreuses petites îles
comme l’île Coco, Les Grenadins, ou Pain de
Sucre. (Ministère des Outre-mer)
1.2. Contexte économique et social
1.2.1. Histoire
La première colonisation de Saint-Barthélemy par
les français a eu lieu en 1650, en même temps que
les îles Sainte-Croix et Sainte-Lucie.
Les anglais se sont emparés du gayac, arbre
exploité pour son bois de teinture, jusqu’à sa
disparition au milieu du XVIIIème siècle
(HATZENBERGER, 2001). L’île, ne produisant
plus aucune richesse, fut cédée au roi de Suède en
1784, qui fut rétrocédée à la France en 1852, après
le passage d’un cyclone qui dévasta toutes les
ressources de Saint-Barthélemy. (Ministère des
Outre-mer)
1.2.2. Economie
L’économie
à
Saint-Barthélemy
est
essentiellement basée sur le tourisme de luxe avec
environ 70 000 visiteurs par an. Il y a de
nombreux parcs hôteliers constitués d’hôtels de
2. Etat actuel de la biodiversité
2.1. Biodiversité terrestre
2.1.1. Les milieux
La topographie de l’île est très diversifiée. Il y a
des formations rocheuses, des étangs et des
plateaux calcaires.
Il n’y a pas de forêt tropicale sur l’île, mais
seulement des formations boisées au profil
forestier (St.Barth Online).
De minces franges de mangroves sont observables
et subsistent à Grand Cul-de-Sac et petit Cul-deSac, au sud de Saint Jean, à l’Est de l’île
(HATZENBERGER, 2001).
2.1.2. Les espèces
La faune terrestre à Saint-Barthélemy est très
diversifiée. En effet, on y rencontre huit espèces
de chauves-souris sur quinze rencontrées dans les
Antilles françaises. Il y a également plusieurs
espèces d’oiseaux comme des canards, des
foulques, des hérons mais également des colibris
et quelques rapaces. On retrouve aussi des reptiles
comme des anolis 1 , qui comptent plus de 400
espèces, des iguanes, des tortues charbonnières
(Chelonoidis carbonaria), des améives 2 et des
serpents. Il existe par ailleurs quelques petits
amphibiens, et autres invertébrés tels que les
scorpions, araignées, fourmis ou escargots.
(Réserve Naturelle Saint-Barthélemy)
La flore de Saint-Barthélemy est commune à celle
rencontrée dans les zones tropicales et bords de
mer. On y trouve notamment des amandiers,
bananiers, des poiriers dont les fleurs sont très
appréciées des colibris, mais aussi des palétuviers,
et des cotonniers. (LPO, 2008)
2.1.3. Les points forts
Saint-Barthélemy possède une grande diversité
d’espèces tropicales. Les cyclones, bien que très
dévastateurs et très fréquents dans la zone,
favorisent la dissémination et les apports de
semences. Cela conduit à une raréfaction de
certaines espèces mais, en même temps, au
développement de nombreux autres.
2.1.4. Problèmes rencontrés
L’expansion démographique importante et le
développement intensif d’activités touristiques ont
accéléré la destruction des habitats naturels. La
construction de routes, d’hôtels, de cours de golf
et autres infrastructures touristiques font
également pressions sur l’écosystème. Par
exemple, la superficie des mangroves a décliné
1
2
Famille de reptiles
Lézards terrestres
dans la région au cours de ces vingt-cinq dernières
années. (PETIT, 2008)
2.2. Biodiversité marine
2.2.1. Les milieux
Les fonds marins rocheux sont occupés par
quelques jeunes récifs coralliens, peu étendus. Les
herbiers de phanérogames, notamment Thalassa
tetudinum, occupent le fonds des baies. Quatre
espèces de mangroves peuplent également les
lagunes côtières (HILLY, 2010).
2.2.2. Les espèces
Il n’existe pas d’espèces endémiques à SaintBarthélemy à proprement parler. Les espèces
recensées sont présentes et remarquables dans les
Antilles.
Au niveau de la faune, on dénombre environ :
- 183 espèces de poissons communs au
reste des Caraïbes
- 2 espèces de tortues marines sont
également observées : la tortue verte
(Chelonia mydas), et la tortue imbriquée
(Eretrochelys imbricata). Une autre
espèce beaucoup moins fréquente de
tortue est la tortue luth (Dermochelys
coriacea)
- Une trentaine d’espèces de mammifères
marins dont les baleines à bosse et les
grands dauphins
- 51 espèces différentes de coraux : SaintBarthélemy est un des sites les plus riches
des Antilles françaises à posséder un récif
coralliens
- 14 espèces d’oiseaux marins
- 200 espèces de mollusques
- 13 espèces de crustacées connues
- 60 espèces d’éponges
- 27 espèces de gorgones3
La flore marine de Saint-Barthélemy est
essentiellement
composée
d’algues
(une
cinquantaine d’espèces) et d’herbes sous-marines
(cinq espèces). Ces herbes sont appelées des
phanérogames, plantes à fleurs qui servent à
l’alimentation des animaux marins, comme
l’herbe à tortue et l’herbe à lamantin. (Réserve
Naturelle Saint-Barthélemy)
2.2.3. Les points forts
3
Ordre de coraux
Saint-Barthélemy possède une réserve naturelle de
1200 ha à terre et en mer, et quelques hectares
sont en plus protégés par le Conservatoire du
littoral. Cette réserve concerne seulement le
milieu marin.
non indigène au territoire. Exception faite
lorsqu’il s’agit d’espèces servant à des fins
agricoles, piscicoles ou forestière, et accordées par
une autorité administrative. (Les services de l’Etat
à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, 2012)
2.2.4. Problèmes rencontrés
3.4. Chasse
Un des phénomènes observé dans les eaux de
Saint-Barthélemy est la régression des herbiers,
due notamment aux pressions anthropiques. Les
fortes houles engendrées par les vents cycloniques
participent également au dépeuplement des
herbiers. Mais les espèces pionnières recolonisent
rapidement les zones dévastées. (HILLY, 2010)
Afin de garantir un équilibre entre la faune et la
flore de l’île, l’ONF est le seul détenteur de
l’autorisation de chasse. Une licence peut être
délivrée par le Préfet si une demande est faite.
(Code forestier)
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
Les applications liées aux droits forestiers sont
codifiées dans le Code forestier. Le défrichement
est soumis à une autorisation préalable (Code
forestier).
Le système juridique de l’île est identique à celui
de l’île de Saint-Martin.
3.1. Espaces naturels
3.5. Gestion et protection de la forêt
4. Les acteurs de la biodiversité
4.1. Administration et collectivité territoriale
Une réserve nationale a été créée sur l’île de
Saint-Barthélemy par l’Etat. L’autorité est exercée
par le Préfet, et est gérée par une association de
gestion de la Réserve Naturelle de SaintBarthélemy (GRENAT), association loi 1901.
Un plan de gestion est rédigé tous les 5 ans, qui
doit être approuvé par le Conseil d’Administration
et le Conseil territorial de la collectivité de SaintBarthélemy (Collectivité de Saint-Barthélemy).
La collectivité de Saint-Barthélemy est constituée
de Commissions territoriales pour étudier les
dossiers soumis au Conseil territorial ou Exécutif.
Une Commission environnement, qualité de vie et
développement est également présente pour agir
pour la conservation de la biodiversité.
(Collectivité de Saint-Barthélemy)
4.2. Organisations non gouvernementales
3.2. Faune et flore
Le code de l’environnement interdit tout
arrachage, destruction ou enlèvement d’œufs ou
de nids à des fins non scientifiques. Il est
également interdit de cultiver ou d’élever toutes
espèces végétales ou animales non domestiques et
protégées dans l’intérêt de protéger la faune et la
flore sauvage et de conserver les habitats naturels.
(Code de l'environnement)
3.3. Introduction d’espèces
L’article L411-3 stipule qu’il est interdit
d’introduire dans le milieu naturel, que ce soit
volontairement, par négligence ou imprudence,
tout spécimen d’une espèce végétale ou animale
La Réserve Naturelle de Saint-Barthélemy a été
mise en place afin de protéger les milieux, la
nature et l’histoire de l’île. Elle protège les
environnements marins et les espèces menacées
(Réserve Naturelle Saint-Barthélemy)
Il existe d’autres associations qui œuvrent pour la
protection de la nature. Ainsi, l’Association
Alsophis étudie, protège, sauvegarde et réhabilite
les espèces animales et végétales sauvages des
Antilles. Elle œuvre également pour la
connaissance, la conservation, et la restauration et
la valorisation de la biodiversité. L’Association
Fleur Australe Expéditions
effectue des
prélèvements d’eau de mer pour la connaissance
et la sauvegarde des océans (Direction de
l’information légale et administrative).
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http://www.journalofficiel.gouv.fr/association/index.php?ACTION=Rechercher&HI_PAGE=1&HI_COMPTEUR=0&original_
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Saint-­‐Martin (Ministère des outre-mer, 2015)
L’Ile de Saint-Martin est une île située
dans la partie nord des Caraïbes. Elle a une
superficie de 93 km² et compte 75 000 habitants.
Divisée en deux Etats, elle présente une partie
française au Nord et une partie hollandaise au
Sud, Sint-Maarteen (SASTRE, 2007). Le territoire
français de l’île, qui était au départ un
département annexé à la Guadeloupe, est devenu
une collectivité française à part entière en 2007.
(INSEE, 2008)
1. Contexte géographique et social
1.1. Situation géographique
1.1.1. Climat
Saint-Martin est situé en zone intertropicale. Il
bénéficie d’une saison sèche de décembre à mai,
appelé « carême », et une saison humide et plus
chaude de juillet à octobre, appelé « hivernage ».
Les températures tout au long de l’année sont
assez stables et tournent autour des 28°C. Les
précipitations annuelles sont modérées (1000
mm/an), mais peuvent être parfois brèves et
violentes. (Capaustral, 2013)
1.1.2. Pédologie
Le sol est à dominante calcaire, et une grande
partie de l’île possède un relief montagneux, ce
qui témoigne donc d’un passé volcanique. Cette
particularité donne à Saint-Martin une terre
relativement riche en matière organique, et
favorise la pratique de l’agriculture.
1.1.3. Relief
Son altitude maximale est à 424 m, au Pic du
Paradis, dans la partie française de l’île. Ce faible
relief comparé à la Guadeloupe et à la Martinique
lui procure un climat tropical beaucoup plus sec
que ces derniers. (SASTRE, 2007)
1.2. Contexte économique et social
1.2.1. Histoire
Avant l’arrivée des colons au XVIIème
siècle, les petites Antilles, qui regroupent les
petites îles caribéennes de l’est, étaient peuplées
par des indigènes. A cet époque, les indiens
commencèrent à mettre en place des cultures tels
que le manioc ou l’ananas sp. venus du Brésil
(HATZENBERGER, 2001)
En 1648, les français et les hollandais ont décidé,
d’un commun accord, le partage des terres de l’île
de Saint-Martin.
Suite à cette colonisation, les français y
développent l’agriculture. En plus des cultures
initialement présentes comme l’igname, le
manioc, ou la patate, ils y introduisent des cultures
à destinée de vente comme le gingembre,
l’indigotier et surtout le tabac.
Entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, le gayac, un
bois de teinture, était un arbre convoité par les
anglais. Sur Saint-Martin, la partie française a pu
conserver le reste de gayac qui peuplait l’île,
contrairement
à
la
partie
hollandaise.
(HATZENBERGER, 2001)
1.2.2. Economie
Comme dans les autres îles des Antilles françaises
pendant période coloniale, la culture principale
était la canne à sucre, le tabac, et le cotonnier.
L’exploitation des marais salants était également
une source de revenu importante. (INSEE, 2008)
Aujourd’hui, le secteur primaire est délaissé au
profit des secteurs secondaire et tertiaire. En effet,
le tourisme est devenu l’activité principale de
l’île, qui accueille principalement des touristes
nord-américains. La fréquentation touristique est
en hausse depuis les années 2000. Les entreprises
présentes sur l’île sont principalement à destinée
touristique avec 24,1 % dans le secteur du
commerce et 23,1 % dans l’hôtellerie et la
restauration (INSEE, 2008).Une forte concurrence
existe cependant avec la partie néerlandaise de
l’île qui enregistrait un taux de fréquentation plus
élevé avec une augmentation des croisiéristes de
13,6 % par an entre 2000 et 2007, tandis que
Saint-Martin observait une chute annuelle de 5,1
% (RIVIERE, 2010).
Le second secteur florissant est le secteur du BTP
(Bâtiment et Travaux Publics), secteur qui
découle directement de l’activité touristique. En
2006, le secteur concentrait environ 12 % de
l’ensemble des entreprises de Saint-Martin, et
employait 6,9 % de la population. Toutefois le
suivi de l’évolution du secteur est difficile en
raison de l’absence de statistiques. De nombreux
nord-américains ont investi dans la construction
de résidence secondaire, surtout à Sint-Marteen.
A partir de 2008, l’île a subi les conséquences de
la crise financière avec une chute de la
fréquentation touristique, et donc une baisse de la
clientèle pour les secteurs de l’hôtellerie, la
restauration et autres commerces. Cette crise a
également eu un impact négatif sur le secteur du
BTP qui subsiste encore aujourd’hui grâce à la
commande publique qui représente 70 % de leur
carnet de commande. (RIVIERE, 2010)
1.3. Organisation politique
Jusqu’en 2007, l’organisation administrative de
Saint-Martin était celle d’un arrondissement
rattachée à la Guadeloupe. La création des
collectivités de Saint-Martin et de SaintBarthélemy s’est accompagnée d’un renforcement
de l’Etat. Le représentant de l’Etat est le préfet de
la Guadeloupe, assisté par un préfet qui exerce la
direction effective des services de l’Etat à SaintMartin.
La préfecture de Saint-Martin et Saint-Barthélemy
regroupe tous les élus locaux, qui sont chargés de
mettre en œuvre les politiques publiques. Sur le
plan fonctionnel, les services de la préfecture sont
composés des services de l’ancienne souspréfecture, et de ceux des directions
départementales et régionales de la Guadeloupe
(Ministère des Outre-mer).
également plus de 100 espèces d’oiseaux qui ont
été observées sur Saint-Martin, comme les
pélicans, frégates, martin-pêcheur, ou hérons,
nichant généralement dans les palétuviers. Il n’y a
pas d’espèces d’oiseaux endémiques à sur l’île
proprement dites mais il y a deux espèces et six
sous-espèces endémiques aux Petites Antilles.
Les mammifères et les reptiles existent au nombre
d’une dizaine d’espèces chacune. Seulement 3
espèces d’amphibiens sont présentes (La Faune
Terrestre).
2.1.3. Les points forts
Saint-Martin est un refuge de faune terrestre très
diversifiée. Son climat sec nous offre un contraste
entre la végétation aride et une autre plus
luxuriante.
Au bord des plages, une concentration d’espèces
faunistiques et floristiques logent dans les
mangroves situées au nord de l’île. (Ile de SaintMartin, 2010)
2. Etat actuel de la biodiversité
2.1.4. Problèmes rencontrés
Il existe plus d’un millier d’espèces végétales et
animales recensées sur l’île de Saint-Martin. Ce
milieu est cependant très perturbé par l’homme.
Tout au long de la colonisation de nombreuses
espèces végétales ont disparu. Cela est dû plus
particulièrement au défrichement de la forêt
littorale et à l’introduction massive d’espèces
étrangères floristiques et faunistiques invasive
(HATZENBERGER, 2001).
2.1. Biodiversité terrestre
2.1.1. Les milieux
L’île possède trois étages de végétation :
mésophile4, xérophile5, et littoral.
Cette végétation subit des dégradations non
seulement par les activités humaines, telles que la
déforestation intensive à but agricole ou
l’urbanisation, mais aussi par le passage de
cyclones qui sont très fréquents dans cette région.
Les parties les moins dégradées sont les parties les
moins accessibles situées derrière les falaises de
Red Rock, avec une majorité de plantes xérophiles
et notamment des cactacées (HATZENBERGER,
2001).
2.1.2. Les espèces
La partie terrestre de Saint-Martin abrite de
nombreuses espèces. Les populations les plus
nombreuses sont représentées par les insectes avec
plus de 500 espèces différentes. Il existe
2.2. Biodiversité marine
2.2.1. Les milieux
Les herbiers y sont très présents et occupent le
fond des lagunes côtières, tandis que quatre
espèces de mangroves bordent le fond les rives
des lagunes littorales. Les surfaces occupées par
les herbiers tout autour de Saint-Martin est l’une
des plus importantes avec une surface de 6152ha
(HILLY, 2010).
2.2.2. Les espèces
Il existe très peu de récifs coralliens autour de l’île
de Saint-Martin et ceux-ci sont principalement des
récifs frangeants 6 ou embryonnaires. Cependant,
les herbiers abritent une faune nombreuse
d’invertébrés tels que des oursins, des langoustes,
des holothuries, et une centaine d’espèces de
poissons.
4
Mésophile = formation intermédiaire entre les
xérophiles et les hygrophiles (qui aime les lieux
humides)
5
Xérophile = qui aime les lieux secs
6
Premier type de récif à se développer, formé de corail
mort, sable et alluvions
On peut également voir des gorgones, anémones,
éponges et autres mollusques dans les fonds
marins. Des reptiles marins comme la tortue verte
et la tortue imbriquée fréquentent les plages de la
côte Est pour la ponte. (Destination Guadeloupe,
2003)
2.2.3. Les points forts
Saint-Martin possède une réserve naturelle de
3060ha à terre et en mer. 300 ha sont en plus
protégés par le Conservatoire du littoral.
(MEDDE, 2011)
Depuis 1998, la Réserve Naturelle de SaintMartin protège une grande partie de l’océan
(Destination Guadeloupe, 2003). Un plan de
gestion a également été mis en place pour les
années 2000 à 2015 pour contribuer à la
conservation du patrimoine naturel, et de la
biodiversité des écosystèmes présents. (Réserve
naturelle de Saint-Martin)
2.2.4. Problèmes rencontrés
L’urbanisation massive intervenue depuis les
années 80 avec notamment la construction de
nombreux hôtels et des aménagements pour
touristes, contribuent à dénaturer le paysage de
l’île. (SASTRE, 2007)
On observe également une régression des
mangroves qui ont un état de conservation qualifié
de « moyen », selon la Réserve Naturelle de SaintMartin.
3. Protection juridique et patrimoine
naturel
Le système juridique de l’île est très particulier et
pose quelques problèmes de gouvernance. En
effet, le degré d’autonomie par rapport aux
métropoles n’est pas le même des deux côtés. Le
côté hollandais est rattaché à la Fédération des
Antilles Néerlandaises et bénéficie d’un degré
d’autonomie plus élevé car il est en mesure édicter
ses propres lois (REDON, 2009). Alors que pour
Saint-Martin, la création du statut de Collectivité
d’Outre-mer en 2007 a d’autant plus renforcé la
présence de l’Etat. (Ministère des Outre-mer)
3.1. Espace naturel
Une réserve naturelle de biodiversité a été créée
en 1998 au nord-est de la partie française de l’île
de Saint-Martin. La réserve est gérée par
l’association de gestion de la Réserve Naturelle de
Saint-Martin, association loi 1901, par convention
et pour le compte du Préfet de Saint-Martin. (Les
services de l’Etat à Saint-Martin et SaintBarthélemy, 2012)
3.2. Faune et flore
Le code de l’environnement interdit tout
arrachage, destruction ou enlèvement d’œufs ou
de nids à des fins non scientifiques. Il est
également interdit de cultiver ou d’élever toutes
espèces végétales ou animales non domestiques et
protégées dans l’intérêt de protéger la faune et la
flore sauvage et de conserver les habitats naturels.
(Code de l'environnement)
3.3. Introduction d’espèces
L’article L411-3 stipule qu’il est interdit
d’introduire dans le milieu naturel, que ce soit
volontairement, par négligence ou imprudence,
tout spécimen d’une espèce végétale ou animale
non indigène au territoire. Exception faite
lorsqu’il s’agit d’espèces servant à des fins
agricoles, piscicoles ou forestière, et accordées par
une autorité administrative. (Les services de l’Etat
à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, 2012)
3.4. Chasse
Afin de garantir un équilibre entre la faune et la
flore de l’île, l’ONF est le seul détenteur de
l’autorisation de chasse. Une licence peut être
délivrée par le Préfet si une demande est faite.
(Code forestier)
3.5. Gestion et protection de la forêt
Les applications liées aux droits forestiers sont
codifiées dans le Code forestier. Le défrichement
est soumis à une autorisation préalable. (Code
forestier)
4. Les acteurs de la biodiversité
4.1. Administration et collectivité territoriale
La collectivité de Saint-Martin comprend un pôle
développement durable qui agit pour la
conservation de la biodiversité, avec notamment
un service environnement. Un code de
l’urbanisme a également été mis en place
récemment pour la protection des écosystèmes de
la biodiversité et des ressources naturelles.
(Collectivité de Saint-Martin)
L’Institut Caribéen de la Biodiversité Insulaire
(ICBI) agit également pour le développement
économique en intégrant la conservation et
valorisation de la biodiversité (Préfecture de
Saint-Barthélemy et Saint-Martin, 2010).
4.2. Organisation non gouvernementale
La Réserve Naturelle nationale de Saint-Martin
est chargée de la gestion et de la sauvegarde des
milieux tels que les récifs coralliens, les
mangroves et la forêt sèche. Elle veille à la
protection de ce patrimoine indispensable au bon
fonctionnement de l’île.
L’Association I love my island turtle est une
association œuvrant pour la protection des tortues
de mer, s’adressant plutôt à un jeune public.
L’Association Oyster Pond Nature agit pour la
sauvegarde et préservation du site Oyster Pond à
Saint-Martin, lieu-dit sur la côte Est de la partie
française.
Il existe également une Association de
Préservation de l’Environnement à Saint-Martin.
(Direction
de
l’information
légale
et
administrative)
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Atlantique Nord
Saint-­‐Pierre et Miquelon (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.4. Economie
1.1. Géographie et climat
L'économie de l'archipel a été pendant très
longtemps basée sur la pêche. L'île connaît en
effet un essor économique grâce à cette activité :
les infrastructures ainsi que la ville se développent
très rapidement lors de la seconde moitié du XIXe
siècle. Cependant l'activité de pêche décline
rapidement due à des successions de mauvaises
saisons.
La prohibition d'alcool aux Etats-Unis place
l'archipel comme une plaque tournante du trafic
d'alcool de 1920 jusqu'à 1933, année d'abolition
de la loi.
La pêche à la morue s'intensifie après la seconde
guerre mondiale grâce à l'utilisation de bateauxusines (pêche et congélation directement à bord).
La « bataille » pour le partage des eaux
territoriales avec le Canada, l'imposition de quotas
de pêches, mais surtout l'épuisement des stocks de
morue ont décliné l'activité économique de SaintPierre et Miquelon.
En 2010, 85 % des salariés sur l'île travaillent
dans le domaine de la fonction publique.
L'archipel mise également sur le tourisme pour le
dynamiser mais celui-ci reste faible. Le secteur du
bâtiment joue également un rôle dans l'économie
de l'archipel (IEDOM, 2013).
Saint-Pierre et Miquelon est un petit archipel de
242 km2. Situé dans l'Atlantique Nord à 25 km au
large de Terre-Neuve, il est composé de trois îles
principales : Langlade (91 km2) et Miquelon (110
km2) toutes deux reliées par un isthme de sable ;
et Saint-Pierre (26 km2). Enfin, des îlots rocheux
autours des principales îles viennent compléter ce
petit territoire.
Le point culminant se situe sur l'île de Miquelon à
250 mètres.
L'archipel se caractérise par un climat continental
moins rude qu'au niveau du Canada sous
l'influence océanique avec une moyenne annuelle
de 5°C et un taux d'humidité supérieur à 80 %.
Des vents soutenus, des précipitations (sous forme
de pluies ou neige) et des brumes sont très courant
dans cette région (Ministère des Outre-Mer, 2015)
1.2. Population
Bien qu'étant la plus petite des trois îles, SaintPierre concentre 90 % de la population du
territoire avec 5662 habitants. Les deux autres îles
sont peuplées de 637 habitants.
Cette petite population sur ce petit territoire
engendre une densité de population assez élevée
avec 26 habitant par km2 (INSEE, 2014).
Le nombre d'habitant a augmenté depuis 1920
mais diminue légèrement depuis quelques années
en raison du départ de la jeune population qui part
étudier sur le continent sans forcement revenir sur
l'archipel (INSEE, 2000).
1.3. Organisation politique
Après des successions de colonisations française
et anglaise, l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon
est définitivement rattaché à la France en 1816,
d'abord avec le statut de Territoire d'Outre-Mer
(TOM) depuis 1946 puis de Département d'OutreMer (DOM) le 19 juillet 1976.
En 1985, il devient une collectivité territoriale sui
generis.
Depuis 2003, l'archipel est régi par le statut de
Collectivité d'Outre-Mer (COM). Toutefois, l'Etat
français accorde une certaine autonomie et des
fonctionnements spécifiques dus à la particularité
de ce territoire.
Saint-Pierre et Miquelon est représenté au niveau
national par un député, un sénateur et un conseillé
(Conseil Economique et Social).
2. Etat actuel de la biodiversité
L'archipel de Saint-Pierre et Miquelon ne possède
aucune espèce endémique de par sa proximité
avec la Terre-Neuve. Cependant on peut observer
de nombreux type de milieux malgré la petitesse
du territoire.
L'archipel n'a bien évidemment rien à voir avec
l'incroyable biodiversité que l'on retrouve en
Guyane ou en Nouvelle-Calédonie mais reste tout
de même unique de par sa position géographique
spécifique. En effet, on trouve ici l'unique forêt
boréale française.
Le travail sur ce territoire pour la biodiversité
consiste en une bonne gestion des ressources et
une conservation du patrimoine naturel appropriée
(UICN, 2008).
2.1. Biodiversité terrestre
2.1.1. Les milieux
Malgré la petite taille de l'archipel, les îles SaintPierre et Miquelon comportent plusieurs types de
milieux :
- Des plages de sables et de galets ainsi que
des dunes et des pelouses côtières
-
-
Des falaises abruptes, qui offrent un lieu
idéal pour la reproduction de nombreuses
espèces d'oiseaux
Des tourbières à sphaignes (avec présence
d'étangs)
ainsi
que
des
zones
marécageuses recouvrant plus de 50 % de
la surface de l'archipel
Des sommets dénudés
Des vallées peuplées de forêts où
s'écoulent des torrents
2.1.2. Les espèces
La flore de l'archipel regroupe environ 600
espèces de plantes vasculaires dont la moitié de
ces espèces sont dites aquatiques ou semiaquatiques. Les îles regorgent d'espèces de
mousses et de lichens. 196 espèces ont été
introduites.
La présence de poissons vivant exclusivement en
eau douce est inexistante : tous passent au moins
une partie de leurs cycles de vie en mer.
Il existe qu'une seule espèce d'amphibien, une
grenouille, qui a d'ailleurs été introduite (Rana
septentrionalis).
Il n'y a aucune espèce de reptiles recensée sur
l'archipel.
Saint-Pierre et Miquelon constitue un véritable
refuge pour les oiseaux migrateurs. On y trouve
jusqu'à 320 espèces dont 90 d'entres elles se
reproduisent sur l'archipel. Les rares espèces
sédentaires sont le Roitelet à couronne dorée, la
Mésange, le Moineau domestique, l'Etourneau
sansonnet, le Bruant des neige et l'Alouette.
En ce qui concerne les mammifères, on trouve
principalement des espèces introduites tel que le
Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), le
Lièvre variable (Lepus americanus) et le Lièvre
arctique (Lepus arcticus). Ces espèces font l'objet
d'un suivi par l'ONCFS, à des fins cynégétiques.
L'origine du Renard roux (Vulpes vulpes) reste
floue et le Campagnol de Pennsylvanie aurait été
importé avec l'arrivée de fourrages sur l'archipel
de Saint-Pierre (Etcheberry, 2012).
2.1.3. Points forts
La spécificité de ce territoire est bien prise en
compte par les autorités. Les premiers inventaires
remontent du milieu du XIXème siècle et par la
suite, de nombreux explorateurs et botanistes ont
recensé la faune et flore.
Mises en place en 1982, les Zones Naturelles
d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristiques
(ZNIEFF) ont étaient entreprises pour la 1ère fois
en 2006 avec la création du Conseil Scientifique
Territorial du Patrimoine Naturel (CSTPN) sur
l'archipel.
Des Zones Importantes pour la Conservation des
Oiseaux (ZICO) avaient été mises en place en
partenariat avec le Canada au nombre de deux
(Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du
Développement Durable et de l'Aménagement du
Territoire , 2008).
2.1.4. Problèmes rencontrés
L'urbanisation constitue aujourd'hui le problème
majeur pour la protection de la biodiversité.
Paradoxalement, les réserves de chasses sont
implantées sur les réserves naturelles.
D'après la liste rouge des espèces menacées de
2013 de l'UICN, 4 mammifères sont en danger
d'extinction et 2 oiseaux sont dits vulnérables.
Les quelques espèces qui ont disparu (Renard
argenté,
Lagopède
des
saules)
seraient
certainement dues à une intensification de la
chasse (IUCN, 2014).
2.2. Biodiversité marine et côtière
2.2.1. Les milieux
Des inventaires ont été entrepris mais pour le
moment, aucune donnée n'est disponible.
2.2.2. Les espèces
Le seul reptile observé est la tortue luth qui passe
pendant l'été.
De nombreux mammifères marins sont présents
pendant toute l'année. D'autres sont de passage à
certaines périodes de l'année. D'importantes
populations de baleines sont également
observables : Baleine à bosse, Rorqual commun,
petit Rorqual et Orque. Enfin, des dauphins sont
également présents (Etcheberry, 2012).
2.2.3. Problèmes rencontrés
L'effondrement des stocks de poissons marins et
notamment de la morue a eu un fort impact
économique sur l'archipel. Cependant les effets
sur la faune et flore marine sont peu connus si ce
n'est que les populations de cette espèce sont
menacées.
La perturbation des milieux marins naturels est
également peu connue mais le rejet des eaux usées
en mer et l'utilisation des moteurs de bateau
peuvent fortement perturber la faune et la flore
(UICN, 2003).
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
3.1. Législation nationale applicable
Le droit en matière de protection du patrimoine
naturel est le même qu'en métropole sauf
dispositions particulières au territoire de SaintPierre et Miquelon qui s'adapte, notamment en
matière de pêche.
La loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la
nature (Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 sur la
protection de la nature, publiée au JO du 13
juillet 1976), «reconnaît d'intérêt général la
protection des espaces naturels et des paysages, la
préservation des espèces animales et végétales, le
maintien des équilibres biologiques et la
protection
des
ressources
naturelles
»
(CROQUET, 2007).
3.1.1. Faune et flore
L'arrêté ministériel du 28 mars 1989 fixe les
mesures de protections des espèces animales
(oiseaux et mammifères) représentées à SaintPierre et Miquelon (SPN, 2013).
3.1.2. Chasse
4. Les acteurs de la conservation de la
biodiversité
4.1. Administrations et collectivités territoriales
On trouve la Direction des Territoires, de
l'Alimentation et de la Mer (DTAM), ainsi que
l’Office National de la Chasse et de la Faune
Sauvage (ONCFS).
4.2. Organisations non gouvernementales
4.2.1. Principales associations locales
La Fédération territoriale des associations agréées
pour la pêche et la protection des milieux
aquatiques de Saint-Pierre et Miquelon entreprend
la protection du milieu aquatique et la
sensibilisation aux pratiques de pêches.
AIRPURSPM agit contre les pollutions diverses
(air, eaux et sols) et la gestion des déchets.
La Maison de la nature et de l'environnement à
Saint-Pierre et Miquelon rassemble les diverses
associations et les pouvoirs publics qui œuvrent
pour la préservation et la protection de
l'environnement (Direction de l'information légale
et administrative, 2014).
L'arrêté ministériel du 27 juin 1985 fixe la liste
des espèces de gibier dont la chasse est autorisée
dans l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Le
Lièvre et le Cerf de Virginie sont chassés environ
8 mois de l'année (ONCFS, 2014).
4.2.2. Associations nationales et internationales
3.1.3. Pêche
4.3. Organismes de recherche et de gestion de
la biodiversité
L'arrêté du 24 mars 2015 fixe certaines mesures
techniques et les tailles de capture pour la pêche
professionnelle dans les eaux territoriales et la
zone économique françaises au large des côtes de
Saint-Pierre et Miquelon.
3.1.4. Gestion de la forêt
Le Code forestier fixe les dispositions applicables
dans l’archipel.
BirdLife International suit les populations
d'oiseaux migrateurs et a déjà réalisé un inventaire
ZICO.
L’Institut
Français
de
Recherche
pour
l'Exploitation de la Mer (IFREMER) et le
Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN)
sont actifs sur l’archipel. Le Service Canadien de
la Faune (SCF) collabore avec Saint-Pierre et
Miquelon sur les données de Faune, notamment
sur les oiseaux et les espèces menacées.
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Océan Indien
Mayotte (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.1. Géographie
Mayotte est située à l’entrée du canal du
Mozambique, au Sud Est du continent africain.
Elle est rattachée à l’archipel des Comores. Ellemême constitue un petit archipel volcanique d’une
superficie de 374 km² comprenant Grande Terre
(363 km²), Petite Terre (11 km²) ainsi qu’une
multitude de petits îlots. L’île principale, Grande
Terre, découpée et pentue, est formée de 6 massifs
érodés. Sa forme particulière l’a baptisé « île
hippocampe ». Cet ensemble d’îles est dispersé au
sein d’un des plus vastes lagons coralliens du
monde (plus de 1500km²).
Le climat à Mayotte est qualifié de tropical
humide et comprend 2 saisons distinctes. La
saison chaude, aussi saison des pluies, est
caractérisée par ses fortes chaleurs (27-30°C) et
80 % d’humidité dans l’air. C’est aussi en cette
saison que surviennent les cyclones. La saison
sèche, quant à elle, se rencontre durant l’hiver
austral et les précipitations sont moins abondantes
et l’air y est plus respirable, grâce aux alizées qui
rafraichissent l’air (Ministère des Outre-Mer,
2015).
sein de la population mahoraise des personnes
ayant droit à la polygamie, à l’inégalité des sexes
vis-à-vis de la succession, etc.
Néanmoins, la départementalisation de Mayotte le
31 mars 2001, a entrainé une réforme du statut
personnel pour correspondre aux principes
énoncés par le Conseil Constitutionnel.
Cependant, une grande partie de la population
mahoraise ne connait pas son propre statut.
Depuis, le 1er Mars 2014, Mayotte est une des
régions ultrapériphériques de l’union européenne.
(Ministère des Outre-Mer, 2015)
2. Etat actuel de la biodiversité
Mayotte fait partie des territoires insulaires
comprenant une bonne préservation de ses espèces
endémiques.
Pourtant, malgré l’historique des recherches
scientifiques sur ses richesses commencé durant le
19ème siècle, l’inventaire de sa faune et de sa flore
reste bien incomplet pour certains groupes. On
constate même des espèces totalement ignorées,
soit à cause de problèmes d’identifications relatifs
au petit nombre d’experts existants, soit à cause
d’un manque d’intérêt direct pour l’homme
(Ministère de l'écologie, du développement
durable et de l'énergie, 2005).
1.2. Population
2.1. Biodiversité terrestre
Depuis les années 50, on constate un boom
démographique qui tend à ralentir de nos jours.
La population mahoraise compte 212 645
habitants en 2012. Elle est principalement
rassemblée autour de Mamoudzou, le chef-lieu de
l’île qui rassemble plus de 53 000 habitants.
(Ministère des Outre-Mer, 2015).
La densité de population (570 hab/km²) est bien
plus conséquente qu’en Métropole (112 hab/km²)
et a des répercussions sur l’employabilité au sein
des villes. C’est pour cela qu’on constate un fort
taux de chômage à Mayotte.
Pour finir, la religion majoritaire de Mayotte est
l’islam, ce qui justifie l’importance du droit
coutumier dans son organisation politique.
(Comité français de l'UICN, 2013)
1.3. Organisation politique
Le statut de Mayotte a tout d’abord été défini par
la loi n°2001-616 du 11 juillet 2001 qui en a fait
une collectivité départementale d’outre-mer.
Le droit coutumier inspiré du droit musulman
s’applique aux Mahorais ayant conservé leur
statut
personnel.
Ce
droit
concerne
essentiellement les droits de la personne, de la
famille et les droits patrimoniaux, ceci entraine au
2.1.1. Ecosystèmes terrestres
On
distingue
principalement
3
types
d’écosystèmes terrestres (Ministère de l'écologie,
du développement durable et de l'énergie, 2005) :
- Forêts, naturelles (1 118 ha) ou non
(14 800 ha), inégalement réparties sur le
territoire entre forêts humides, mésophiles
et semi sèches (Rolland, et al., 2005)
- Falaises côtières
- Ilots
2.1.2. Espèces terrestres
Plusieurs populations endémiques et des espèces
menacées d’animaux sauvages sont répertoriées à
Mayotte.
Mayotte fait partie des 218 zones d’endémismes
pour ses oiseaux (2 espèces et 5 sous-espèces
endémiques) au niveau mondial.
Il faut noter l’importance des populations de
lémuriens et de chauves-souris Roussettes,
protégées par des conventions internationales.
En ce qui concerne les reptiles (15 espèces
indigènes) et les mollusques (41 espèces
endémiques), on constate une diversité et un
endémisme remarquable.
Pour les insectes, l’inventaire étant encore très
partiel, les 34 % d’endémismes au sein des 1106
espèces recensées est donc à relativiser.
Pour finir, la flore indigène (629 espèces) de
Mayotte est considérée comme l’une des plus
riches au monde vis-à-vis de sa superficie mais
l’endémisme est considéré comme faible (6 %)
par rapport à l’archipel des Comores (15 %).
(Ministère de l'écologie, du développement
durable et de l'énergie, 2005) (Rolland, et al.,
2005).
2.2.1. Ecosystèmes marins
On distingue 2 espaces principaux :
- Des mangroves (730 ha), qui sont des
espaces transitoires
- Des récifs coralliens, répartis en 3 sortes :
la barrière récifale continue (157 km), une
double barrière au Sud-ouest (très rare
dans le monde) et des herbiers à
phanérogames, ce qui en fait un complexe
récifo-lagonaire de 1 500 km² (Rolland, et
al., 2005)
2.2.2. Espèces marines
2.1.3. Points forts
Le gouvernement a pris conscience de
l’importance de la conservation de la biodiversité
à Mayotte et met en place différentes actions pour
y parvenir.
On assiste à la mise en place de sites protégés sur
tout le territoire de Mayotte (640 ha acquis par le
Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages
Lacustres) et à la création de nombreux outils
permettant le suivi de cette biodiversité par
différentes instances (inventaire de la flore en
collaboration avec le MNHN, atlas des espaces
naturel, programme « Écosystèmes Tropicaux »
du Ministère de l'Écologie et du Développement
Durable).
Pour finir, de nombreuses mesures juridiques à
échelle nationale et internationale sont appliquées
au sein du territoire de Mayotte (projets
réglementaires de protection, Convention de
Nairobi pour le Maki et le Drongo de Mayotte)
(Rolland, et al., 2005).
2.1.4. Problèmes rencontrés
La pression engendrée par l’augmentation
conséquente de la population et sa forte densité,
entraine la continuité de la déforestation liée à
l’agriculture. De plus, on assiste à une
incompatibilité au sein des régimes fonciers qui
bloquent la mise en place d’aires protégées.
Par ailleurs, les très nombreuses espèces
introduites, devenues pour certaines très
envahissantes (2 escargots carnivores, différents
mammifères, des lianes …), engendrent des
répercussions sur la faune et la flore indigène.
Pour finir, l’UICN a ajouté à ces listes rouges de
nouvelles espèces menacées et des espèces
éteintes entre 1997 et 2000 (Rolland, et al., 2005).
2.2. Biodiversité marine
Le recensement des espèces marines est encore
partiel. Cependant, ont été mis en évidence : 177
coraux, 270 algues, 10 phanérogames, 239
poissons (recensement partiel), plus de 400
mollusques, une grande richesse en Cnidaires et
Spongiaires.
Par ailleurs, il est important de noter que Mayotte
compte 163 sites de pontes recensés pour la
Tortue verte et la Tortue imbriquée.
Pour finir, on compte aussi 17 espèces de cétacés
(22 % des espèces mondiales) et la présence
notoire du Dugong, une espèce menacée
d’extinction (Rolland, et al., 2005).
2.2.3. Points forts
Mayotte a créé 3 espaces marins protégés sur son
territoire depuis 1991 et d’autres sont
actuellement en discussion (Parc marin de
Saziley, Passe en S et la zone de protection de
Ngouja) ainsi que 3 Observatoires pour les
Mammifères Marins (OMM), pour les Récifs
Coralliens (ORC) et pour les Tortues de Mer
(OTM).
De plus, de nombreux plans de protection ont été
ou sont en train d’être mis en place (plan de
gestion du lagon, lieux désignés par la Convention
de Ramsar, protection locales d’espèces telles le
Dugong ou les tortues marines) (Rolland, et al.,
2005).
2.2.1. Problèmes rencontrés
Comme pour la biodiversité terrestre, la
population mahoraise engendre des pressions sur
le milieu marin. On constate un accroissement de
la pêche, du braconnage de tortues et des
prélèvements de coraux et de coquillages à usage
local mais aussi pour satisfaire les touristes.
Le tourisme engendre aussi des dégâts au sein des
récifs coralliens avec une augmentation des
plongeurs et des plaisanciers (Rolland, et al.,
2005).
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
De nombreuses actions sont mises en place sous la
tutelle de différentes conventions internationales.
La Convention sur la Diversité Biologique (CDB)
est un traité international concernant l’utilisation
durable des ressources.
La Convention sur la conservation des espèces
migratrices (CMS ou Convention de Bonn)
permet d’assurer la conservation des espèces
migratrices terrestres, aquatiques et aériennes dans
l'ensemble de leur aire de répartition. A Mayotte,
les espèces concernées sont : la Tortue imbriquée,
la Tortue verte, le Héron Crabiers Blanc.
La Convention de Nairobi sert à la protection, la
gestion et le développement de l’environnement
marin et côtier de la région de l’Afrique de l’Est.
Cela engendre des mesures appropriées pour
maintenir les processus écologiques, pour
préserver la diversité génétique et assurer une
utilisation durable des ressources. Elle permet
aussi de protéger et préserver les écosystèmes
rares et fragiles, ainsi que les espèces rares, en
déclin, menacées ou en danger et leurs habitats
dans la région Est-Africaine.
La Convention de Washington sur le transport et
le commerce international des espèces de faune et
de flore sauvages menacées d’extinction (CITES)
garantie que les importations, exportations,
réexportations et introductions des espèces
inscrites dans les annexes, ainsi que des parties et
produits qui en sont issus, ne nuisent pas à la
conservation de la biodiversité et reposent sur une
utilisation durable des espaces sauvages.
Ces conventions ont permis la création de 3 Aires
Marines Protégées (AMP) réglementées par des
arrêtés préfectoraux, un plan de gestion du lagon
de Mayotte, 2 réserves naturelles (L’îlot Mbouzi
et la Réserve Naturelle du Lagon) et différentes
réserves forestières.
De plus, une politique d’Arrêtés Préfectoraux de
Protection de Biotopes (APPB) a été développée.
4. Les acteurs de la conservation de la
biodiversité
Le Conservatoire de l’Espace Littoral et des
Rivages Lacustres (CELRL) intervient à Mayotte
depuis 1995.
On trouve également la Direction de
l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt
(DAF), le Gouvernement des Comores pour les
réserves
forestières,
la
Collectivité
Départementale de Mayotte (CDM : service forêt
de la direction de l’agriculture et de la forêt) et le
Conseil des Rivages de l’Océan Indien.
Bibliographie
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durable
de
Mayotte.
UICN.
[En
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Rolland, Robin, Boullet, Vincent et Quod, Jean-Pascal. 2005. Mayotte Biodiversité et Evaluation
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La Réunion (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.1. Géographie
L’île de la Réunion se situe au cœur de l’archipel
des Mascareignes comprenant les îles Maurice et
Rodrigues. Elle est située à 800 km à l’est de
Madagascar (Ministère des outre-mer, 2015).
L’île est d’une superficie de 2512 km², avec 210
km de côte dont une grande partie est très
accidentée. L’île est très ouverte aux courants
marins ; seule la baie de St Paul est un abri pour la
navigation (Ministère des outre-mer, 2015).
Le relief de l’île est marqué par deux ensembles
volcaniques. Au nord-ouest, à 3069 m, le Piton
des Neiges en éruption perpétuelle domine les
trois cirques de Cilaos, Salazie et Mafate. Au sudest, le Piton de la Fournaise qui culmine à 2 631 m
est un volcan actif, en éruption environ trois fois
par an. Deux plaines relient les massifs des deux
volcans : la Plaine des Cafres et la Plaine des
Palmistes (Ministère des outre-mer, 2015).
L’île est soumise à des pluies très abondantes
durant la saison humide, jusqu’à 4000 mm dans
l’Est. Cette pluviométrie favorise l’érosion qui est
une des plus fortes du monde et qui forge le
paysage de l’île (Ministère des outre-mer, 2015).
Il existe environ une centaine de microclimats
dans l’île en raison de la diversité de paysage, de
relief et de végétation. Néanmoins, on peut
distinguer deux grands types de climat : un climat
humide sur la côte est dite la « côte au vent » et un
climat sec sur la côte ouest dite « sous le vent ».
(Ministère des outre-mer, 2015)
1.2. Population
La population de La Réunion est estimée au 1er
janvier 2013 à 841 000 habitants. Elle est deux
fois plus peuplée qu’en 1967. En 2040, elle
devrait être de 1 061 000 habitants.
La Réunion n’a pas terminé sa transition
démographique.
Cette
forte
croissance
démographique s’explique par une natalité élevée.
La population est encore jeune mais elle vieillit.
En effet, en 2013, un tiers de la population
réunionnaise à moins de 20 ans contre un quart en
France. Mais les personnes âgées sont de plus en
plus nombreuses. (INSEE, 2014)
La densité de 312 habitants par km², est la plus
importante de tout l’outre-mer.
La société réunionnaise est métissée avec des
origines multiples : africaines, malgaches,
européennes, indiennes, chinoises… (Ministère
des outre-mer, 2015)
Les deux plus grandes villes de La Réunion sont
Saint-Denis (140 733 habitants en 2007, 23e ville
de France) et Saint-Paul (10 .023 habitants en
2007, 40ème ville de France).
1.3. Organisation politique
La Réunion est une île française depuis 1638, un
département français depuis 1946 et une région
monodépartementale depuis 1973 (Magnard,
2011).
Le département est sous l’autorité du Préfet
nommé par le gouvernement. La Préfecture se
situe à St Denis et les 3 sous-préfectures à St
Pierre, St Paul, St Benoit. Toutes les lois s’y
appliquent de la même façon qu’en Métropole
sauf lorsque des aménagements sont prévus par la
loi.
La Réunion est dotée d’un conseil départemental
et d’un conseil régional dotés des mêmes
prérogatives que les départements et les régions
de métropole.
La Réunion fait partie de l’Union Européenne
(UE) mais il existe certains aménagements du
droit communautaire pour tenir compte des
spécificités de la région. (Ministère des outre-mer,
2015). Les DOM sont considérés comme des
régions ultrapériphériques de l’UE et font partie
des 46 régions européennes de l’objectif 1
(régions les moins favorisées). Ils sont éligibles
aux Fonds Structurels de l’Union européenne pour
le financement du développement.
La Réunion comprend 24 communes et 25
cantons. Elle est représentée par 5 députés et 3
sénateurs au Parlement et par un conseiller au
Conseil Economique et Social. (Ministère des
outre-mer, 2015)
2. Etat actuel de la biodiversité
2.1. Biodiversité terrestre
2.1.1. Les milieux
Un référentiel réalisé par le Conservatoire
Botanique National Mascarin (CBNM) distingue
8 grands types de milieux terrestres à La Réunion
selon la nomenclature Corine Biotope (Picot, et
al., 2010) :
-­‐ Milieu côtier et halophile : dunes,
plages de sables et de galets, falaises,
ilots rocheux
-­‐ Milieu aquatique non marin : lacs,
rivières, cascades, eaux saumâtres
-­‐ Milieu de broussaille et d’herbe :
savanes, pelouses, landes, friches
-­‐
2.1.2. Les espèces
Le peuplement d'oiseaux de l'île compte 19
espèces indigènes, dont 11 taxons sont
endémiques. En parallèle, les hommes ont
introduit de nombreuses espèces exotiques.
Aujourd'hui, 20 espèces introduites ont fait souche
et se maintiennent plus ou moins dans le paysage
de l'île de La Réunion (SEOR, 2014).
Il y a 12 espèces de mammifères, dont seulement
5 sont originaires de l’ile. La roussette noire
endémique des Mascareignes est une chauvesouris en voie d’extinction ; en effet, elle est très
menacée par la chasse et la destruction de son
habitat. (UICN, 2013)
2.1.2.1. La flore
2.1.3. Points forts
Un inventaire permanent des plantes vasculaires
de la Réunion est tenu par le CBNM (CBNM,
2013). La flore vasculaire spontanée de la
Réunion s'élève actuellement à 1743 espèces
(sensu stricto) de plantes vasculaires. On trouve
49 % d’espèces indigènes, 48 % d’espèces
exotiques et 3 % d’espèces cryptogènes, de statut
indigène possible mais encore obscur.
L'endémisme de la flore vasculaire est élevé à la
Réunion avec des taux de 26,3 % pour
l'endémisme strict et de 45,3 % pour l'endémisme
régional total (Mascareignes). Ces taux sont
élevés et contribuent à ce titre à faire de la
Réunion un des 34 hotspots de la biodiversité.
2.1.3.1. Aires protégées
Milieu forestier : forêts sèches,
humides, de montagne
-­‐ Milieu de tourbière et de marais
-­‐ Milieu rocheux : éboulis rocheux,
pentes volcaniques, grottes
-­‐ Milieu agricole et artificialisé :
cultures, vergers, villes et villages
Des fiches plus détaillées sont associées à chacun
des habitats.
La végétation est aussi diverse que les climats. On
distingue près de 193 types d’habitats différents.
2.1.2.2. La faune
54 espèces de mollusques indigènes sont présentes
à La Réunion, dont 80 % d’endémiques de l’île ou
des Mascareignes. (Rochat, 2008)
Il existe 9 espèces de crustacés d’eau douce
originaires des Mascareignes dont une est
endémique. Quatre d’entre elles sont menacées.
(Rochat, 2008)
On compte environ 2000 espèces d’insectes avec
des taux d’endémisme variables. (Rochat, 2008)
Il existe 24 espèces de poisson d’eau douce
indigènes et 13 espèces introduites. On compte 8
espèces menacées dont 4 en danger critique.
(UICN, 2013)
Il y a seulement 2 espèces d’amphibiens qui ont
toutes les deux été introduites. (Ile de La Réunion,
2014)
On dénombre actuellement 17 espèces de reptiles
terrestres qui vivent à l'état sauvage sur l'île. 14
d'entre-elles ont été introduites volontairement ou
non par l'homme et seules trois espèces sont
indigènes et endémiques. L’état des lieux fait
apparaitre un fort taux d’extinction chez les
reptiles terrestres. (Association Nature Océan
Indien, 2014)
Les réserves naturelles sont encadrées par le code
de l’environnement.
La réserve nationale de l’étang de St-Paul a été
instaurée par décret le 2 janvier 2008. La réserve
est de 450 ha. Cette zone est une zone reconnue
d’intérêt pour la biodiversité, classée ZNIEFF 1.
La mise en place d’une telle zone s’explique
d’une part par une volonté des pouvoirs publics de
protéger ce biotope particulier mais aussi de
protéger les activités touristiques qui dépendent de
ce lieu remarquable. (DEAL, 2015)
La directive européenne « Natura 2000 » ne
s’applique pas dans les départements d’outre-mer.
Pour protéger les petits espaces la Réunion utilise
trois Arrêtés Préfectoraux de Protection de
Biotope (APPB).
Le parc naturel de la région s’étend sur 105 400
ha (pour le cœur du parc) et sur une zone
d’adhésion de 87 800 ha (DEAL, 2015). Il est
inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Cette zone
est classée à la fois comme représentant des
phénomènes naturels remarquables et comme
contenant les habitats naturels les plus
représentatifs et les plus importants pour la
conservation in situ de la diversité biologique, y
compris ceux où survivent des espèces menacées
ayant une valeur universelle. La gestion de cette
zone est confiée au parc national et un plan de
conservation de l’UNESCO est intégré au plan de
gestion du parc.
Les espaces naturels sensibles sont des dispositifs
de protection foncière définis par le code de
l’urbanisme. Ils permettent au département de
mettre en place un réseau de milieux naturels
protégés. A La Réunion, le Conseil général en
partenariat avec les communes, les groupements
de communes, l’Etat et les acteurs concernés ont
acquis 1850 ha répartis sur 23 sites, dont la
gestion est confiée à des associations.
Le conservatoire de l’espace littoral et des rivages
lacustres gère 17 sites pour une surface totale de
1500 ha.
Les réserves biologiques sont créées par l’ONF au
sein des espaces dont il assure la gestion. Une
réserve biologique est obligatoirement dotée d’un
plan de gestion, validé par le Conseil National de
la Protection de la Nature (CNPN), qui définit des
modalités de gestion conformes aux objectifs de
protection et de valorisation et permet la mise en
œuvre opérationnelle des actions de terrain. En
2013, on compte 7 réserves biologiques (DEAL,
2015).
Un programme de lutte contre les rats a été mis en
place pour préserver les derniers Tuit-tuit par les
associations locales, les scientifiques, les
gestionnaires d’espaces naturels et les autorités
locales.
Afin de contribuer à la préservation des espèces,
beaucoup d’effort sont faits pour limiter la
progression des espèces envahissantes.
Dans une autre optique, on peut citer le projet de
réintroduction d’oiseaux disparus de la Réunion
mais toujours présents sur l’île Maurice : la
Perruche Cateau et la Crécerelle de Maurice.
2.1.4. Problèmes rencontrés
2.1.3.2. Outils de connaissance
Le chantier d’inventaire des espèces présentes sur
les ZNIEFF a été terminé en 2001. Depuis, il est
mis à jour en permanence. Il fait l’objet d’une
méthodologie unique et d’une validation au
niveau régional par le CSRPN et au niveau
national par le MNHN. (DEAL, 2013)
La Réunion a adopté la typologie des habitats
selon la norme CORINE BIOTOPE et leur
typologie descriptive. C’est un outil de
communication tant scientifique que politique.
Les cartographies des habitats permettent
d’enrichir les travaux d’indicateurs des différents
acteurs. Aussi, elles sont extrêmement utiles et
attendues pour mener à bien différents plans,
projets, ou stratégies conservatoires.
L’herbier de la Réunion recense toutes les plantes
de l’île. Il est géré par l’université de la Réunion.
Une base de données informatisée est en cours
d’élaboration en partenariat avec l’université de
La Réunion.
Il existe également des programmes pluriannuels
de suivi des oiseaux marins et terrestres par la
Société d’Etudes Ornithologiques de La Réunion
(SEOR, 2014).
Enfin, il faut noter l’inventaire ZICO de BirdLife
International (Bird Life, 2005)
2.1.3.3. Protection des espèces
Les Plans Nationaux d’Actions (PNA) sont des
documents stratégiques pour sauvegarder des
espèces en danger critique d’extinction (classées
CR par l’UICN) et relevant d’une initiative
nationale. Ils concernent 8 espèces végétales et
animales à La Réunion : 5 espèces de flore et 3
espèces de faune terrestre.
Les Plans De Conservation (PDC) sont des
documents régionaux stratégiques pour des
espèces menacées et relevant d’une initiative
locale. Il existe 3 PDC pour la faune et 27 pour la
flore, rédigés par le CBNM. (DEAL, 2015)
Le problème majeur à La Réunion est celui des
invasions biologiques. On compte ainsi 2000
espèces végétales introduites dont 826 sont
naturalisées, 64 espèces exotiques de vertébrés et
de
nombreux
invertébrés
(ravageurs,
moustiques…). Près de 7 % de la flore et 30 % de
la
faune
introduites
sont
envahissantes
(Radjassegarane, 2012). Pour lutter contre les
plantes invasives a été mise en place une stratégie
de lutte contre les espèces exotiques
envahissantes.
On peut compter 24 espèces en danger
d’extinction (dont 14 en danger critique) et 22
espèces éteintes depuis 1500 (mais 5 le sont
seulement à La Réunion, on trouve d’autres
spécimens ailleurs). (UICN, 2013)
2.2. Biodiversité marine
2.2.1. Les milieux
Dans le référentiel réalisé par le CBNM, les
milieux marins sont tous regroupés selon la
dénomination « milieux côtiers et halophiles »
(Picot, et al., 2010).
Les récifs coralliens sont très localisés, à l’ouest
de l’île. Ils constituent une ceinture discontinue
d’une longueur totale de 25 km, représentent à
peine 8 % du périmètre de l’île et occupent une
surface équivalente à 7,5 km².
Il n’y a pas de mangrove à la Réunion. Les
herbiers sont rares.
2.2.2. Les espèces
En ce qui concerne la flore sous-marine, il existe
156 espèces d’algues dont 146 vivent sur les récifs
coralliens.
Il y a plus de 150 espèces de coraux présents
majoritairement sur le récif de St-Gilles la Saline.
(OMAR, 2015)
On compte environ 2500 espèces de mollusques
dont 10 % sont endémiques des Mascareignes.
Plusieurs centaines sont inférieures à 1 cm.
Il y a 868 espèces de poissons dont 9 espèces sont
endémiques de La Réunion.
6 espèces de reptiles sont présentes, dont 4 sont
présentes depuis plus de 500 ans. Parmi ces 4
espèces, 2 sont menacées. (UICN, 2013)
Il y a 22 espèces de mammifères : 13 ont été
introduites et 9 sont indigènes ; parmi ces
dernières, 2 sont menacées d’extinctions.
2.2.3. Points forts
Deux espèces de faune sont protégées par des
PNA : la loche et les tortues marines.
La réserve marine de la Réunion s’étend sur 40
km de côtes du Cap La Houssaye à Saint-Paul.
Cet espace protégé abrite plus de 3500 espèces et
permet la protection de la barrière de corail. Elle a
pour mission de suivre la biodiversité et de
sensibiliser la population. (Réserve Naturelle de la
Réunion, 2015)
Certaines ZNIEFF couvrent le domaine marin.
2.2.4. Problèmes rencontrés
D’après l’IRD, la biodiversité des récifs coralliens
diminue. La diversité des espèces a fortement
décliné en une décennie à cause de la mauvaise
santé des coraux. Les facteurs qui provoquent
cette dégradation sont multiples : la déforestation
accentue l’érosion des sols et entraîne plus de
terre et d’engrais charriés vers le fond du lagon,
l’accroissement de la population sature les stations
d’épuration qui rejettent des eaux souvent peu
dépolluées,
l’urbanisation
et
l’agriculture
contaminent la nappe phréatique qui provoquent
une eutrophisation dans le lagon, le tourisme
entraine aussi une pression supplémentaire sur les
coraux. (IRD, 2010)
L’importation illégale de tortue ajoute une
pression supplémentaire sur ces espèces qui sont
déjà en danger d’extinction.
La connaissance très insuffisante des ressources
marines non-récifales freine la compréhension et
le diagnostic de la situation de la biodiversité dans
le milieu océanique.
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
3.1. Espaces naturels
Les biodiversités terrestres et marines sont
conservées grâce aux aires protégées.
Les milieux naturels sont gérés par les APPB et
par diverses directives abordées précédemment.
3.2. Faune et flore
Les engagements du Grenelle de l’environnement
visent à renforcer la protection de la biodiversité
en France. L’article 23 stipule ainsi : « pour
stopper la perte de biodiversité sauvage et
domestique, restaurer et maintenir ses capacités
d’évolution, l’Etat se fixe comme objectifs : la
mise en place d’ici à 2013 de plans afin de
protéger les espèces végétales et animales en
danger
critique
d’extinction
en
France
métropolitaine et outre-mer, dont 131 ont été
recensées en 2007 ».
3.3. Introduction d’espèces
Une réglementation spécifique à La Réunion
concernant l’introduction dans le milieu naturel
des espèces exotiques, ainsi que le transport et la
commercialisation de ces espèces, est en cours de
réalisation (DEAL, 2013).
Cependant, il existe beaucoup d’arrêtés
préfectoraux qui interdisent un certain nombre
d’espèces en raison de leur dangerosité pour
l’homme ou pour l’environnement. Les espèces
invasives sont un problème très important à la
réunion, la nécessité de légiférer pour limiter leur
nombre, leur impact et l’introduction d’autres
espèces est indispensable.
3.4. Chasse
La réglementation de la chasse est la même qu’en
métropole mais certains aménagements sont faits
dans les outre-mer, en particulier pour la chasse
de subsistance.
A la Réunion, la chasse est accessible au plus
grand nombre car les droits de chasse des
propriétaires sont le plus souvent cédés à titre
gracieux aux structures de chasse.
Il est possible de chasser 9 espèces (3 mammifères
et 6 oiseaux). (ONCFS, 2013)
3.5. Gestion et protection de la forêt
D’après le Code forestier, la gestion des forêts
soumises au régime forestier est assurée par
l’ONF, comme en Métropole. Aux dispositions
classiques viennent s’ajouter des articles qui
renforcent l’application du régime forestier dans
ce département.
En ce qui concerne les forêts privées, le code
forestier s’applique également mais les
propriétaires à la Réunion ne peuvent pas
exploiter de végétation ligneuse ou de chouxpalmistes, ni procéder à un défrichement sans
autorisation préalable.
Le défrichement des bois et forêts est soumis à
une interdiction générale valable sur l’ensemble
du territoire (tant pour les défrichements des bois
du privé que des particuliers). Il existe cependant
quelques dérogations.
L’ONF mène des actions de protection et de lutte
contre l’érosion à la fois sur le domaine géré mais
aussi en dehors. C’est une activité à long terme
qui inclut la prévention et la gestion des risques
naturels (ONF, 2013).
D’après le code forestier, ce sont les départements
qui décident des actions de reboisement.
3.6. Conventions internationales de portée
nationale
La Conférence de Rio en 1992 a créé la
Convention sur la Diversité Biologique (CDB).
Cette convention vise trois objectifs : la
conservation de la biodiversité, l’utilisation
durable des espèces et des milieux naturels et le
partage juste et équitable des bénéfices issus de
l’utilisation des ressources génétiques (Ministère
de l'écologie, 2010).
Adoptée en 1973 et en vigueur depuis 1975, la
Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées
d’extinction (CITES) est applicable à La Réunion
(DEAL, 2013).
5. Acteurs de la conservation de la
biodiversité
5.1. Administrations
territoriales
et
collectivités
Le conservatoire de l’espace littoral et des rivages
lacustres est un établissement public administratif.
Il a pour vocation de mener, en partenariat avec
les collectivités territoriales intéressées, une
politique foncière de sauvegarde de l’espace
littoral et de respect des sites naturels et de
l’équilibre écologique. Le conservatoire n’assure
pas lui-même la gestion directe des espaces acquis
mais la confie à des partenaires qui peuvent varier
: établissements publics, collectivités ou
associations.
Le conservatoire gère à ce jour 17 sites pour une
superficie totale d’environ 1500 ha, répartis sur
l’ensemble du littoral.
5.2. Organisations non gouvernementales
5.2.1. Principales associations locales
La Société d’Etudes Ornithologiques de la
Réunion (SEOR) est une association agréée par la
préfecture depuis 2004 comme « Association de
protection de l’environnement ». Elle collabore
avec de nombreux acteurs associatifs et
gouvernementaux. Elle est l’interlocuteur local de
l’opération « Life + Cap DOM ». Ce programme
ambitieux prévoit une protection prioritaire de
l’avifaune des outre-mer et la mise en place
d’outils adaptés pour la mesurer. La durée de ce
programme est de 2010 à 2015. Les oiseaux sont
un indicateur très représentatif et très fiable de
l’état de la conservation de l’environnement
(SEOR, 2010).
L’Insectarium de La Réunion est une petite
association
agréée
de
protection
de
l’environnement qui œuvre pour la connaissance,
la promotion et la protection des insectes, et plus
largement des arthropodes terrestres et de leurs
habitats. Elle bénéficie du soutien financier de
l’État et des collectivités locales de La Réunion.
Elle est reconnue au niveau local et international
pour sa connaissance de la faune invertébrée de
La Réunion.
SREPEN Réunion Nature Environnement s'est
engagée pour la protection de la biodiversité
réunionnaise et compte 250 adhérents. Acteur clé
de l'environnement sur l'île, elle est au cœur des
projets environnementaux, on la retrouve au sein
de nombreuses commissions, organismes et
établissements publics et surveille les décisions
prises dans le cadre de l'aménagement.
Ecologie Réunion participe activement à la vie
citoyenne, aux débats et prises de décision autour
de
toutes
questions
influençant
notre
environnement : agriculture, qualité de l’eau, de
l’air, aménagement du territoire, éducation et
sensibilisation, consommation, énergie et santé.
La Société Réunionnaise des Amis du Muséum a
pour but de donner son appui moral et financier au
Muséum, d’enrichir ses collections et de favoriser
les travaux scientifiques et l’enseignement qui s’y
rattachent.
5.2.2. ONG nationales et internationales
Le Comité français de l’Union Internationale pour
la Conservation de la Nature (UICN) est le réseau
des organismes et des experts de l’UICN en
France. Il regroupe 2 ministères, 13 organismes
publics et 40 ONG. Il joue un rôle de plateforme
d’expertise et de concertation pour répondre aux
enjeux de la biodiversité. Il est constitué de 250
experts répartis en cinq commissions thématiques,
dont la Commission de sauvegarde des espèces
qui réunit 130 spécialistes. L’UICN International
a développé la méthodologie de référence pour
guider les pays dans l’élaboration de leur Liste
rouge nationale des espèces menacées.
Le Muséum National d’Histoire naturelle
(MNHN) est également présent à la Réunion. Le
Service du patrimoine naturel du MNHN est
responsable de la conduite scientifique de
l’Inventaire National du Patrimoine Naturel
(INPN). Pour réaliser cette mission, il développe
un système d’information national (en métropole
et à l’outre-mer) sur la nature rassemblant la
connaissance sur la biodiversité et la géodiversité.
5.3. Organismes de recherche et de gestion de
la biodiversité
Avec son unité de recherche à la Réunion, l’IRD
travaille sur l’environnement et ses ressources, la
santé et la société.
Le CIRAD répond à 3 missions principales pour
la Réunion : produire des résultats scientifiques
d’excellence,
répondre
aux
besoins
du
développement rural des deux îles et mener une
politique de coopération régionale active dans
l'océan Indien.
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26
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Subantarctique et Antarctique
Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.1. Géographie
Les TAAF regroupent 4 territoires distincts, pour
la plupart d’origine volcaniques :
-­‐ Les îles Amsterdam (54 km²) et SaintPaul (8 km²) ont un climat tempéré
malgré la prédominance des pluies et des
vents. Il n’y a pas beaucoup de
changement au fil des saisons.
-­‐ Les îles Crozet (500 km²) sont constituées
de 5 îles. Le climat considéré comme
subantarctique est caractérisé par ses
pluies et ses vents.
-­‐ L’archipel de Kerguelen est quant à lui
composé de plus de 300 îles (7 200 km²).
On trouve aussi un climat subantarctique.
-­‐ La Terre Adélie (432 000 km²)
correspond à une portion du continent
Antarctique.
1.2. Population
Il n’y a pas de population autochtone dans les
TAAF. En effet, les seules personnes accédant à
ces terres sont des scientifiques installés au sein
de différentes bases (UICN, 2003).
1.3. Organisation politique
Les TAAF sont sous l’autorité d’un préfet qui
représente l’Etat et la collectivité. Pour chaque
district un chef relaie les informations au préfet.
Ils n’appartiennent pas à l’Union européenne mais
bénéficient d’un régime spécial. (Ministère des
Outre-Mer, 2015).
2. Etat actuel de la biodiversité
2.1. Biodiversité terrestre
2.1.1. Ecosystèmes terrestres
On peut distinguer divers écosystèmes
qui
peuvent varier suivant les territoires.
Les îles Crozet et Kerguelen sont restées
fortement isolées à cause de leur découverte
tardive et du peu de fréquentation de ces terres.
Dépourvues d’arbres et d’arbustes, la végétation
est principalement localisée sur les versants
protégés des vents dominants. Sur les espaces
exposés au vent, la végétation est proche de celle
de la prairie. On trouve aussi des zones humides
dans les dépressions et les bas de pente.
Les îles Saint-Paul et Amsterdam ont été soumises
à de très nombreuses perturbations anthropiques.
Les pâturages dus aux activités d’élevage du 17ème
siècle sur les îles redeviennent progressivement
des forêts. On peut aussi y trouver quelques
tourbières d’altitude.
La Terre Adélie a un climat et une situation
géographique particuliers puisqu’elle fait partie du
continent Antarctique. Le climat est polaire. En
été, on trouve des mammifères marins sur ces
côtes.
2.1.2. Espèces terrestres
Il y a peu d’espèces vasculaires dans les TAAF :
on en trouve 24 à Crozet, 26 à Amsterdam et 29 à
Kerguelen. Ces formations végétales se trouvent
aujourd’hui confrontées de manière inquiétante à
l’introduction d’espèces introduites ; au moins 5
d’entre elles ont colonisé toutes les îles et d’autres
sont en pleine expansion.
Il y a 34 espèces d’oiseaux marins, dont 11 sont
menacées d’extinction d’après l’UICN. L’albatros
d’Amsterdam, espèce endémique, est « en danger
critique d’extinction ». Les iles Crozet comptent
la plus vaste colonie de manchots royaux et les
plages de Kerguelen accueillent la seconde
population mondiale d’éléphants de mer du sud.
(TAAF, 2013)
L’île de la Possession de l’archipel Crozet
héberge trois espèces endémiques de vers de terre
et certains taxons ne sont pas décrits à ce jour.
L’endémisme strict est également très marqué
chez les insectes, notamment chez les charançons
de Crozet.
La faune subantarctique s’est adaptée de façon
très originale aux conditions climatiques et au
manque de ressources. Parmi les invertébrés, il y a
très peu de prédateurs. Ils sont de ce fait très
sensibles à l’introduction d’espèce ; aujourd’hui
une trentaine perturbe profondément le
fonctionnement de ces écosystèmes.
2.2. Points forts
L’un des avantages des TAAF en ce qui concerne
la protection de la biodiversité est sa faible
population. Cela permet de garantir le minimum
de perturbation anthropique pour la faune et la
flore (UICN, 2003).
Les TAAF sont protégés par une réserve naturelle
qui s’étend sur 700 000 hectares. La réserve
terrestre rassemble l’ensemble des archipels
Crozet, Kerguelen, Amsterdam et St Paul (TAAF,
2012).
De nombreux travaux sont réalisés sur la
biogéographie et l’écologie de ces archipels
depuis 40 ans. Des inventaires précis nous
permettent d’avoir une connaissance des espèces
et ainsi d’identifier des espèces à protéger
(Muséum National d'Histoire Naturelle, 2015).
L’intégralité des mammifères marins et des
oiseaux autochtones des TAAF est protégée.
(TAAF, 2014)
Il y a 7 zones à accès réglementé et 16 zones
réservées à la recherche scientifique et technique
(TAAF, 2013).
2.2. Biodiversité marine
2.2.1. Ecosystèmes marins
Sur les bas-fonds des îles Kerguelen, on trouve
des algues qui servent de lieu de nourrissage et de
reproduction pour de nombreuses espèces de
poissons.
Sur le fonds polaire au large de Kerguelen et de
Crozet on trouve de nombreuses espèces
pélagiques (UICN, 2003).
2.2.2. Espèces marines
Les eaux des TAAF de la zone subtropicale
hébergent près de 205 espèces de poissons
marins ; la zone subantarctique compte 125
espèces, dont une partie endémique du plateau de
Kerguelen. On peut remarquer deux espèces du
groupe des poissons à sang incolore. Les poissons
sont les ressources des mammifères marins.
L’inventaire de l’ichtyofaune est terminé. Celui
des invertébrés du benthos ne l’est pas encore, il
reste beaucoup de recherche à faire dessus.
Cependant, quelques taxons tels les mollusques,
les crustacés et les échinodermes ont fait l’objet
de travaux qui ont révélé la présence d’espèces
endémiques.
On trouve plusieurs espèces de mammifères :
éléphant de mer, otarie de Kerguelen, otarie
subantarctique d’Amsterdam. Le phoque de
Weddel se reproduit en été en Terre Adélie. On
peut aussi observer une espèce de phoque et un
léopard de mer. Dans les eaux côtières de
Kerguelen, on trouve la seule population d’une
sous-espèce de dauphin (Ministère des outre-mers,
2014).
Crozet et Kerguelen accueillent une population
d’orques qui viennent chasser les jeunes éléphants
de mer.
2.2.3. Points forts
On peut souligner l’existence de la réserve
naturelle qui s’étend autour de toutes les îles qui
constituent les TAAF. La partie marine couvre
quant à elle 1 570 000 hectares (TAAF, 2012).
La pêche est très réglementée dans les TAAF et
les recommandations concernant les quotas sont
données par le MNHN (TAAF, 2014).
2.2.4. Problèmes rencontrés
L’introduction d’espèces par l’homme telles que
les rats ou les chats a engendré de gros dégâts sur
les espèces endémiques des îles. (TAAF, 2013)
La surpêche est un danger pour les oiseaux et les
mammifères marins.
L’arrivée des hommes a aussi entrainé la
prolifération de certaines maladies qui touchent
les populations animales.
Enfin, le changement climatique a des impacts
conséquents dans ces régions où les températures
froides dominent et où les conditions climatiques
spécifiques d’origine ont entrainé une spéciation
des espèces. Le moindre dérèglement a des
conséquences notoires (Muséum National
d'Histoire Naturelle, 2015).
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
La protection juridique du patrimoine naturel
concerne autant les espaces naturels que les
espèces à protéger.
Les TAAF sont une richesse précieuse et
spécifique à la France, ils sont considérés comme
tels depuis 1938 (UICN, 2003). En effet, comme
pour la métropole, les TAAF ont bénéficié de la
mise en place de réserve naturelle nationale qui
s’étend sur 2,2 millions d’hectares.
En ce qui concerne la protection de la faune, de
nombreuses études sont mises en place pour aider
à la préservation d’espèces menacées comme pour
le Dauphin de Commerson et l’Orque de Crozet.
Parallèlement à cela, des campagnes de
dératisation ont été entreprises pour permettre à
certaines espèces de reconquérir leurs territoires,
qui étaient peuplés d’espèces invasives.
Il faut ajouter à cela, de nombreuses mesures pour
gérer la chasse et l’introduction de nouvelles
espèces qui servent aussi à la protection de la
faune et de la flore.
Pour finir, des conventions internationales ayant
des portées régionales ont été mises en
place (UICN, 2003):
- Le traité de l’Antarctique est axé sur la
Terre Adélie
- La convention de Londres permet de
protéger les phoques en gérant leur chasse
-
La Convention sur la conservation de la
faune et de la flore marines de
l’Antarctique (CCAMLR)
La Convention Baleinière Internationale
(CBI)
interdit
l’exploitation
des
différentes espèces dans les eaux de
Crozet, Kerguelen et la Terre Adélie
depuis 1994.
4. Les acteurs de la conservation de la
biodiversité
L’administration des TAAF est située à la
Réunion. Elle gère les affaires juridiques, la pêche
et l’environnement. Il existe une politique
environnementale très présente malgré l’isolement
de ces territoires.
BirdLife International réalise un travail important
avec des scientifiques pour évaluer le statut et les
menaces pesant sur les espèces d’oiseaux
(établissement de la liste rouge, zone
d’endémisme) (Plantema, 2014). L’UICN travaille en coopération étroite avec
Birdlife sur la biodiversité dans les TAAF afin de
lister les espèces en danger. Un des acteurs essentiel de la biodiversité dans les
TAAF est l’Institut Polaire français Paul-Emile
Victor (IPEV). Il permet la recherche scientifique
grâce à un cadre administratif et des moyens
financiers, humains et techniques. Il a aussi un
rôle de conseiller scientifique pour les opérations
sur les TAAF. (Institut polaire, 2014)
Enfin, la fondation Veolia environnement s’est
quant à elle engagée à protéger les récifs
coralliens des îles Eparses.
Bibliographie
Institut polaire. 2014. L'Institut polaire français Paul-Emile Victor. [En ligne] 2014. [Citation : 24 Mars
2015.] http://www.institut-polaire.fr/ipev/l_institut.
Ministère des Outre-Mer. 2015. Présentation. Les Outre-Mer. [En ligne] 2015. [Citation : 2 Avril 2015.]
http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation,138.html&decoupe_recherche=mayotte.
Ministère des outre-mers. 2014. La biodiversité dans les TAAF. [En ligne] 2014. [Citation : 22 mars 2015.]
http://www.outre-mer.gouv.fr/?la-biodiversite-des-taaf.html.
Muséum National d'Histoire Naturelle. 2015. Terres australes et antarctiques françaises: des territoires
isolés à la biodiversité menacée. Muséum National d'Histoire Naturele. [En ligne] 10 Mars 2015. [Citation :
2 Avril 2015.] https://www.mnhn.fr/fr/recherche-expertise/actualites/terres-australes-antarctiques-francaisesterritoires-isoles-biodiversite-menacee.
Plantema, Otto. 2014. Espèces endemiques. [En ligne] 2014. [Citation : 23 mars 2015.]
http://www.oiseaux-birds.com/dossier-especes-endemiques-taaf-fr.html.
TAAF. 2014. Cadre juridique des activités de pêche dans les TAAF. [En ligne] 2014. [Citation : 24 Mars
2015.] http://www.taaf.fr/Cadre-juridique-des-activites-de-peche-dans-les-TAAF.
—. 2013. Impacts et menaces sur la biodiversité. TAAF. [En ligne] 2013. [Citation : 22 mars 2015.]
http://www.taaf.fr/Impacts-et-menaces-sur-la-biodiversite-420.
—. 2012. La réserve naturelle des terres australes françaises. [En ligne] 2012. [Citation : 23 mars 2015.]
http://www.taaf.fr/-La-Reserve-Naturelle-Nationale-des-Terres-australes-francaises-.
—. 2013. Le patrimoine naturel des Terres australes françaises. TAAF. [En ligne] 2013. [Citation : 22 mars
2015.] http://www.taaf.fr/Le-patrimoine-naturel-des-Terres-australes-francaises-419.
—. 2014. Liste des espèces protégées. [En ligne] 2014. [Citation : 23 mars 2015.] http://www.taaf.fr/Listedes-especes-protegees.
UICN. 2003. Biodiversité et conservation en Outre-Mer Subantarctique et antarctique. UICN. [En ligne]
2003. [Citation : 2 Avril 2015.] http://www.uicn.fr/IMG/pdf/10_UICN_2003_Biodiv_OM_-_TAAF.pdf.
Pacifique
Clipperton
2.1.1. La flore
1. Présentation
1.1. Géographie
L’île Clipperton est un des plus petits territoires
terrestres. Elle possède une superficie de 1,7 km²
et une altitude de 2 mètres. Cependant, cette île
confère à la France une Zone Economique
Exclusive (ZEE) considérable de 435 600 km².
Cette île se situe en plein milieu du Pacifique à
1280 km de la côte Mexicaine et à environ 5450
km de la Polynésie Française.
Le climat est tropical humide à tendance
équatorial.
Elle présente une faune et une flore unique du fait
de son isolement. (C.JOST, 2014)
1.2. Population
Il n’y aucun résident sur cette île. Seuls des
militaires ou encore des scientifiques se rendent
ponctuellement sur l’île pour effectuer des
missions.
1.3. Politique
Le territoire français le plus proche étant la
Polynésie française, c’est donc là où se trouve le
Haut-commissariat de la République Française qui
a délégation d’autorité sur l’île Clipperton et le
commandement supérieur des forces françaises
dans le Pacifique. En effet, cet atoll est utilisé
fréquemment pour des missions militaires et
scientifiques par les français mais également par
les étrangers. (Ministère des Outre-Mer, 2015)
2. Etat actuel de la biodiversité
2.1. Milieu terrestre
Le climat de l’île est chaud et humide. Cette dernière
est sous la pression de houles contraires et de
fréquentes tempêtes ou encore des sécheresses.
Les sols sont constitués de sable et de débris de coraux,
ils sont donc pauvres et peu diversifiés. Une partie est
constituée de limon phosphaté qui était exploitée dans
le passé (de 1892 à 1917).
Ces éléments confèrent à cette île des conditions de vie
hostiles. Seules quelques espèces se sont adaptées à ces
conditions particulières. (UICN, 2003)
La flore se limite à une vingtaine d’espèces
formées de graminées et de plantes vivaces. On
compte notamment les cocotiers qui ont été
introduits par l’homme sur la couronne de sable et
de la végétation herbacée que l’on trouve
davantage sur les îlots.
En tout, la flore est composée de 26
phanérogames, de 4 mousses et de quelques
lichens et champignons.
L’île tendait vers une désertification depuis une
cinquantaine d’années car les crabes présents sur
l’île se nourrissent essentiellement de ces
végétaux. Mais depuis 2005, une réapparition de
la couverture herbacée a été observée, corrélée
notamment à la diminution de la population de
crabe. (C.JOST, 2014)
2.1.2. La faune
On compte 2 espèces de mollusques.
Il y a environ 14 espèces de crustacés sur l’île. Le
crabe est l’espèce dominante. Sa population
fluctue en fonction du temps et des ressources
disponibles. Ils se nourrissent essentiellement des
œufs d’oiseaux qui nichent sur l’île Clipperton.
En ce qui concerne les insectes, on compte
quelques diptères et une espèce de libellule.
Une espèce de petit lézard a été observée.
Les oiseaux sont dominés largement par l’espèce
Fou maqué, au nombre de 100 000 individus sur
l’île. Leur population est directement liée à la
population de crabe qui est leur principal
prédateur. En effet, lorsque la population de crabe
diminue, la population d’oiseaux augmente du fait
du faible nombre de prédateurs et des ressources
nutritives plus abondantes. On trouve aussi des
Fous au ventre blanc, des frégates, des foulques
ainsi que des sternes.
Les espèces de mammifères observées ont été
introduites. On compte notamment le rat. Dans les
années 1890, les exploitants de phosphates avaient
introduits des porcs sur l’île, mais par la suite, ils
ont constaté qu’ils dévoraient les œufs d’oiseaux,
ils ont donc pris la décision d’exécuter tous les
porcs de l’île en 1858 (C.JOST, 2014).
Les espèces observées dépendent des expéditions
effectuées. Même si certaines espèces ne sont pas
observées à un instant t, il se peut qu’elles soient
toujours présentes à une autre période.
2.1.3. Points forts
L’île présente un endroit unique et isolé où les
oiseaux peuvent nidifier.
L’île de Clipperton a été recommandée pour être
inscrite dans la convention de Ramsar, traité
rédigé pour conserver les zones humides.
2.1.4. Problèmes rencontrés
Très peu d’expériences sont menées par les
scientifiques. La dernière expédition a été
effectuée en 2004 par le CNRS, le MNHN, l’IRD,
l’EPHE et l’INRA financée par GDF et Unilever.
Il est donc difficile d’observer l’évolution et le
fonctionnement de cet écosystème de façon
pertinente.
2.2. Milieu marin
L’île Clipperton est un atoll entouré de coraux. La
biomasse est importante mais les espèces sont peu
diversifiées.
2.2.1. Le lagon
L’atoll est fermé et l’eau située dans le lagon est
douce.
On a observé la présence de bactéries
planctoniques et des algues en abondances
consommées par les crabes.
On note qu’un phénomène d’eutrophisation est
observé. En effet, l’absence de passage d’eau
salée et les excrétions produites par les oiseaux a
entraîné ce processus. Ceci provoque la
multiplication
d’algues
et
organismes
unicellulaires qui ont les capacités de supporter ce
genre de conditions. Le développement d’autres
espèces est limité étant donné les conditions
difficiles.
2.2.2. Le récif corallien
Les zones sablonneuses sont situées au fond du
récif interne. La flore y est essentiellement
constituée par les algues. On compte une
cinquantaine d’algues coralliennes. On observe un
grand nombre d’oligochètes (annélides), quelques
espèces de crustacés et quelques insectes qui se
protègent dans les coraux.
Le récif externe compte également de nombreux
polychètes, 10 espèces de coraux dont les
principales sont Pocillopora, Pavona et Porites. Il
y a aussi quelques oursins et des holothuries
(concombres de mer). Le seul reptile observé est
une tortue verte vue en train de pondre en 1823.
La majorité des poissons est de grande taille et
carnivore. Au large, on peut observer des requins
marteaux, des requins pointes blanches et des
dauphins. On observe également des poissons
pélagiques et de nombreux poissons
prédateurs près des récifs (C.JOST, 2014).
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
Aucune réglementation n’a été mise en place sur
cette île inhabitée.
4. Les acteurs de la biodiversité
On compte un acteur, le Haut-commissaire de la
Polynésie française.
Bibliographie
C.JOST. 2014. Géographie. Bienvenue sur l'île de la passion ... Clipperton! [En ligne] 2014. [Citation : 28
mars 2015.] http://clipperton.fr/geographie.html.
—. 2014. Milieu Marin . Bienvenue sur l'île de la passion... Clipperton! [En ligne] 2014. [Citation : 28 Mars
2015.] http://clipperton.fr/milieu-marin.html.
—. 2014. Milieu Terrestre. Bienvenue sur l'île de la passion ... Clipperton! [En ligne] 2014. [Citation : 28
Mars 2015.] http://clipperton.fr/milieu-terrestre.html.
Ministère des Outre-Mer. 2015. L'île Clipperton . Les Outre-Mer. [En ligne] 2015. [Citation : 28 Mars
2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation-de-clipperton.html.
UICN. 2003. BIODIVERSITÉ ET CONSERVATION EN OUTRE-MER, L'île Clipperton . UICN. [En
ligne] 2003. [Citation : 28 Mars 2015.] http://www.uicn.fr/IMG/pdf/14_UICN_2003_Biodiv_OM__Clipperton.pdf.
Nouvelle-­‐Calédonie (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.1. Géographie
La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d’îles
situées dans le Pacifique Sud s’étendant sur
18 575 km² (Ministère des Outre-Mer, 2015).
L’archipel regroupe tout d’abord, Grande-Terre,
île étroite de 400 km de long sur 50 km de large
qui représente près de 90 % des terres. Cette île se
caractérise par sa présence de massifs de
péridotites, principalement dans le Sud, dont on
extrait le cobalt, le nickel et le chrome ; cela
constitue la richesse minière de cette collectivité
ultramarine.
En plus de cette île principale, il faut aussi ajouter
l’archipel des îles Loyauté (Tiga, Lifou, Ouvéa et
Maré), des îles Belep, l’île des Pins et quelques
îlots lointains (Haut Commissaire de la
République en Nouvelle-Calédonie, 2014).
La Zone Economique Exclusive (ZEE)
néocalédonienne, c'est-à-dire l’espace maritime
sur lequel la Nouvelle-Calédonie exerce ses
droits, représente près de 1,5 millions de km².
La Nouvelle-Calédonie possède une grande
variété de paysages : la Grande-Terre est traversée
du Sud au Nord par un massif montagneux qui
coupe l’île entre une côte Est et une côte Ouest
dont le gradient climatique est fort différent ; les
îles Loyauté ont un relief tabulaire avec de
nombreux lagons et petits atolls ; certaines îles
sont d’origine volcanique etc. (Mathieu, 1995).
Le climat peut être qualifié de tropical océanique,
tempéré et ensoleillé (Ministère des Outre-mer,
2015).
1.2. Population
En 2013, les néocalédoniens sont au nombre de
262 000. Deux habitants sur trois vivent dans
l’agglomération du Grand Nouméa, chef-lieu de la
Nouvelle-Calédonie ; en conséquence, le Sud de
l’île est nettement plus peuplé que le Nord.
Deux habitants sur cinq appartiennent à la
communauté kanake, caractérisée comme étant
coutumière, autochtone et entretenant un lien fort
avec l’environnement. Les clivages persistent
entre
les
communautés
puisque
dans
l’enseignement supérieur, les Européens sont dix
fois plus nombreux que les kanaks (INSEE,
2015).
Les résultats au niveau de l’éducation sont
contrastés non seulement entre les ethnies mais
aussi entre les Provinces. Ainsi, les obtentions de
baccalauréat et les diplômés de l’enseignement
supérieur sont deux à quatre fois plus nombreux
dans la Province Sud que dans les autres
Provinces (Institut d'Emission d'Outre-Mer,
2013). Cela accentue encore plus le clivage Nord /
Sud de la Grande-Terre.
1.3. Organisation politique
L’accord de Nouméa définit le statut très
particulier de la Nouvelle-Calédonie depuis 1998,
jusqu’au référendum d’autodétermination prévu
pour 2018. Cet archipel est ainsi considéré comme
une collectivité sui generis, ce qui signifie que sa
singularité ne peut pas la rattacher à d’autres
collectivités françaises.
La Nouvelle-Calédonie est divisée en 3
provinces : la Province du Nord, du Sud et des îles
Loyauté.
Le Haut-commissaire de la République représente
le gouvernement. La République comporte
diverses institutions ; il est important de prendre
en considération le Sénat coutumier composé de
seize membres soit deux représentants par aire
coutumière. Les communautés coutumières sont
ainsi incorporées à la gestion de la NouvelleCalédonie (Haut Commissaire de la République
en Nouvelle-Calédonie, 2014).
1.4. Economie
Il faut d’abord noter que les trois quarts des
entreprises sont implantées dans la Province Sud
de la Nouvelle-Calédonie.
Le premier secteur d’activité est représenté par les
services qui participent à 43 % du Produit
Intérieur Brut (PIB).
Le commerce représente 13 % du PIB. Il s’agit du
deuxième secteur économique néocalédonien.
Cela représente le commerce de détail mais aussi
et surtout automobile ; ce dernier constitue par
ailleurs un indicateur pertinent pour le suivi de la
consommation des ménages.
L’activité des Bâtiments et Travaux Publics (BTP)
est également un secteur important : il représente
plus de 11 % du PIB. C’est ainsi le troisième
secteur néocalédonien. Il s’agit de logements mais
aussi de chantiers commerciaux et industriels.
Le nickel représente à lui seul plus de 5% du PIB.
En effet, la Nouvelle-Calédonie possède la
deuxième réserve mondiale après l’Australie.
L’extraction du minerai, assurée par une dizaine
de sociétés, a été l’un des moteurs de la croissance
de l’économie calédonienne et son impact sur la
balance commerciale est déterminant. Cependant,
les conséquences sur l’environnement de cette
activité sont dramatiques.
L’agriculture a un poids faible dans l’économie
puisqu’elle ne participe qu’à 1,5 % du PIB
néocalédonien. L’élevage permet principalement
la production de viande bovine et porcine. La
production végétale concerne les fruits et légumes
(bananes, squashs, pommes de terre…).La pêche
(essentiellement de thons blancs) et l’aquaculture
(filière crevette) ne représentent que 0,1% du PIB.
Ce secteur connait de grandes difficultés et doit en
conséquence être de plus en plus soutenu par les
pouvoirs publics.
Le tourisme, à travers l’hôtellerie et la
restauration, ne représente que 2% du PIB.
Cependant, ce chiffre est en augmentation avec
une progression du tourisme en NouvelleCalédonie.
Le transport et les télécommunications
représentent 7% du PIB. Le Port Autonome de
Nouvelle-Calédonie situé à Nouméa est par
ailleurs le dixième port français et le premier
ultramarin en termes de tonnage.
La Nouvelle-Calédonie dépend fortement des
importations, elle n’est pas autosuffisante (Institut
d'Emission d'Outre-Mer, 2013).
-
2. Etat actuel de la biodiversité
-
La Nouvelle-Calédonie est un territoire
extrêmement riche en biodiversité : sur une
superficie vingt fois moins grande que la France,
on trouve presque autant d’espèces végétales
terrestres (Maison de la Nouvelle-Calédonie,
2009). Cependant, cette biodiversité est en
danger ; en effet, elle abrite 270 espèces inscrites
sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature
(UICN) : c’est plus que la totalité de l’outre-mer
français et deux fois plus qu’en métropole
(Magnier, 2009).
Ainsi, l’archipel a été classé par l’organisation
américaine de protection de la nature
Conservation International deuxième des 34
hotspots de biodiversité après Madagascar
(Maison de la Nouvelle-Calédonie, 2009).
1.5. Biodiversité terrestre
1.5.1.
Ecosystèmes terrestres
Plus des deux tiers du couvert originel ont été
modifiés par l’Homme. La Nouvelle-Calédonie
n’est pas un pays d’exploitation forestière mais les
forêts ont été converties pour l’agriculture et
l’élevage, réduites par les feux et l’exploitation
minière (Comité français pour l'UICN, 2003).
On trouve cependant 5 grands types de végétation
(Maison de la Nouvelle-Calédonie, 2009):
- La mangrove occupe 80% du littoral
occidental et près de 20% de la Côte Est
-
-
1.5.2.
La forêt dense humide sempervirente:
recouvre 20% de la Grande-Terre et
possède 80% d’espèces endémiques
La forêt sèche ne représente que 45 km²
mais héberge plus de 50% des plantes
endémiques de l’île. C’est un des
écosystèmes les plus menacés de la
planète en raison de la menace des
activités humaines et des Espèces
Exotiques Envahissantes (EEE). Un
programme forêt sèche a été mis en place
en 1999 afin de préserver cet écosystème
Le maquis minier correspond à des
formations végétales sur des roches
ultramafiques
(où
l’on
trouve
principalement des péridotites et des
serpentinites). En raison de ce sol très
particulier, les espèces végétales ont
développé des adaptations spécifiques.
Une préoccupation majeure dans cet
écosystème est la réhabilitation des sites
miniers dégradés
La savane à niaoulis recouvre la Côte
Ouest et Nord de la Grande-Terre. C’est
un milieu important pour l’installation de
l’élevage
bovin,
activité
agricole
emblématique de la Côte Ouest. Il est
pauvre en biodiversité mais est couvert
par les niaoulis ignifuges, c'est-à-dire
résistants aux feux
Espèces terrestres
La situation insulaire de la Nouvelle-Calédonie lui
confère un fort endémisme. Les particularités de
l’archipel sont l’absence d’amphibiens et de
mammifères natifs autres que les chauves-souris
(si on omet les introductions d’espèces exotiques
souvent envahissantes).
On compte 3 261 espèces de plantes vasculaires
dont 76% sont endémiques. Cela place la
Nouvelle-Calédonie au troisième rang mondial
après Hawaii et la Nouvelle-Zélande.
En ce qui concerne la faune, près de 90% des 69
espèces de reptiles indigènes sont endémiques.
Les mammifères sont uniquement représentés par
les chiroptères. On peut trouver 56 espèces
d’oiseaux migrateurs et 112 espèces nicheuses,
parmi lesquelles le cagou, emblème de la
Nouvelle-Calédonie et unique représentant d’une
famille endémique (Comité français pour l'UICN,
2003).
1.5.3.
Points forts
La Nouvelle-Calédonie possède un réseau de 27
aires protégées qui représentent 58 039 hectares
(ha) soit 3% du territoire.
La Nouvelle-Calédonie peut compter sur de
bonnes connaissances scientifiques. Du fait de sa
forte endémicité, de nombreux scientifiques
souhaitent participer à l’inventaire de cette flore si
spéciale. Elle est ainsi une des flores tropicales les
mieux inventoriées.
L’archipel agit également pour la protection de
ses espèces. Chaque Province possède une liste
d’espèces protégées. Un volet important de la
recherche scientifique porte sur les EEE. Le
commerce international d’espèces est réglementé
par la Convention sur le commerce international
des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d’extinction (CITES) (Comité français
pour l'UICN, 2003).
1.5.4.
Problèmes rencontrés
La prise de conscience de la richesse et de la
fragilité de la biodiversité néocalédonienne est
encore insuffisante.
L’un des problèmes majeurs auquel se confronte
la Nouvelle-Calédonie est la problématique des
EEE. Celles-ci menacent la faune et la flore
endémiques de l’archipel.
Les réglementations en matière d’environnement
sont sectorielles, désuètes et inadaptées au
contexte. Les actions ne peuvent donc être
correctement orientées par les réglementations
divergentes d’une Province à l’autre. De plus, le
développement de politiques d’aides économiques
est souvent contraire au maintien de la
biodiversité.
Les feux de brousse qui réduisent en cendres des
pans entiers de forêts sont encore trop fréquents et
les moyens de lutte sont trop limités (Magnier,
2009).
Le décapage minier dû à l’exploitation minière
entraine une réduction de la biodiversité. Seule
une faible proportion des sites dégradés est
réhabilitée, souvent avec des EEE.
Les aires protégées ne représentent que 3% de la
superficie de la Nouvelle-Calédonie et n’abritent
que 17% des espèces menacées. Par ailleurs, la
majorité des aires n’a pas de plan de gestion et
n’est pas surveillée (Comité français pour l'UICN,
2003).
1.6. Biodiversité marine
1.6.1.
Ecosystèmes marins
La Nouvelle-Calédonie abrite un récif de 1 600
km, ce qui en fait le 2ème plus grand après la
Grande Barrière Australienne.
Les lagons représentent 23 400 km². Ceux-ci sont
généralement en bon état sauf en aval des mines et
dans la zone de Nouméa (Haut Commissaire de la
République en Nouvelle-Calédonie, 2014).
La Nouvelle-Calédonie représente ainsi 75% des
récifs et lagons français (Maison de la NouvelleCalédonie, 2009).
1.6.2.
Espèces
On trouve dans l’écosystème marin néocalédonien
une richesse spécifique mais un faible endémisme
(inférieur à 5%).
Les récifs abritent environ 600 espèces de coraux.
Trois espèces de tortues marines viennent se
reproduire en Nouvelle-Calédonie. On trouve
également
plusieurs
mammifères
marins
(delphinidés, dugongs, baleine à bosse…) (Comité
français pour l'UICN, 2003).
1.6.3.
Points forts
La population de Nouvelle-Calédonie est
globalement très fière de son lagon et souhaite le
protéger.
En 2008, 60% des lagons ont été inscrits au
Patrimoine Mondial de l’UNESCO (Maison de la
Nouvelle-Calédonie, 2009). La NouvelleCalédonie comprend par ailleurs 20 réserves
marines protégées : 19 dans le Sud et une dans le
Nord.
De nombreuses campagnes afin de mieux
connaitre la biodiversité marine sont menées,
comme par exemple le programme ZoNéCo qui a
pour objectif de valoriser et de gérer les
ressources de la ZEE et les lagons de NouvelleCalédonie (Comité français pour l'UICN, 2003).
1.6.4.
Problèmes rencontrés
La biodiversité marine subit les impacts négatifs
des activités minières. Au débouché des fleuves,
la pollution de cette activité influe négativement
sur l’environnement marin.
Il existe également un épuisement des ressources
et des atteintes aux récifs dans la région du Grand
Nouméa. En effet, les effluents collectifs de
Nouméa sont encore rejetés dans la mer. De plus,
des zones d’épurations naturelles telles que les
mangroves subissent une pression urbaine et
foncière.
De la même manière que pour la biodiversité
terrestre, la mise en œuvre de la réglementation
demeure complexe et le contrôle du braconnage
est quasi inexistant. Il existe un réel manque en
matière répressive.
2. Protection juridique du patrimoine
naturel
La richesse de l’environnement est une fierté pour
les néocalédoniens, en plus de retombées
économiques significatives qu’elle entraine
(Magnier, 2009). Il est donc nécessaire de
protéger la biodiversité si particulière de la
Nouvelle-Calédonie.
Malheureusement,
l’environnement n’a pris de l’importance que
depuis quelques années dans les politiques
publiques.
Sauf extension spécifique, il n’y a pas
d’application des lois françaises en NouvelleCalédonie. Les accords de Matignon de 1988
déterminent que la gestion de l’environnement est
une compétence provinciale. Ainsi, les trois
Provinces sont libres d’établir leurs propres textes,
hormis ceux relatifs à la pollution marine. La
conséquence de cela est que les compétences sont
très éclatées en matière de politique
environnementale. Il est donc nécessaire de mettre
en place une coordination entre les acteurs et un
enjeu de mutualisation des connaissances et des
moyens humains et financiers (Maison de la
Nouvelle-Calédonie, 2009).
La Nouvelle-Calédonie crée un schéma
d’aménagement et de développement tous les 5
ans, qui est alors évalué et réexaminé.
Le Territoire de Nouvelle-Calédonie peut gérer
ses ressources naturelles, biologiques et non
biologiques ; les Provinces possèdent quant à elles
une compétence de droit commun. Les Provinces
Nord et Sud gèrent ainsi leurs propres ressources,
tant que la Province des îles Loyauté est régie par
le statut coutumier qui freine la mise en place de
lois sur l’environnement.
La Nouvelle-Calédonie est également soumise à
plusieurs conventions internationales :
- La CITES est applicable en NouvelleCalédonie depuis 1982
- La Convention d’Apia sur la protection de
la nature dans le Pacifique Sud est entrée
en vigueur en 1990 afin d’encourager la
création de zones protégées
- La Convention de Nouméa encourage la
protection des ressources naturelles et de
l’environnement dans le Pacifique Sud
afin de protéger, mettre en valeur et gérer
l’environnement marin et côtier depuis
1990.
3. Les acteurs de la biodiversité
Etant donné les informations récoltées sur la
biodiversité en Nouvelle-Calédonie, certains
acteurs semblent incontournables, que ce soit en
raison de leur impact positif ou négatif sur la
biodiversité locale.
Un certain nombre d’administrations sont
responsables
des
actions
au
niveau
environnemental. Comme on l’a vu, la gestion de
l’environnement est une compétence provinciale
et il est donc nécessaire de considérer les actions
de la Direction de l’Environnement (Province
Sud), de la Direction du Développement
Economique (Province des Îles Loyauté) et de la
Direction du Développement Economique et de
l’Environnement (Province Nord). La Direction
du service d’Etat de l’Agriculture, de la Forêt et
de l’Environnement (DAFE) est quant à elle un
service décentré du ministère de l’agriculture qui
est chargé de l’écologie dans toute la NouvelleCalédonie.
Certaines associations ont aussi un poids non
négligeable dans la biodiversité néocalédonienne.
L’Association de Sauvegarde de la Nature en
Nouvelle-Calédonie (ASNNC) a été créée il y a
plus de 40 ans pour préserver la biodiversité
locale. D’autres associations sont plus spécialisées
sur un type d’animal ou de végétal : Bwära
Tortues Marines, l’Association pour la
Conservation des Chauves-souris (ACCS) ou
encore la Société Calédonienne d’Ornithologie
(SCO) par exemple.
Quelques organismes publics et de recherche
agissent également en Nouvelle-Calédonie : on y
trouve
ainsi
l’Agence
Française
de
Développement (AFD), le Conservatoire des
Espaces Naturels (CEN), l’Agence des Aires
Marines Protégées (AAMP) ou l’Institut Français
de Recherche pour l’Exploitation de la Mer
(IFREMER).
Au-delà des acteurs bénéfiques à la préservation
de l’environnement, il est aussi nécessaire de
considérer les acteurs dont l’impact sur
l’environnement peut être néfaste. Il faut ainsi
considérer des groupes miniers comme la Société
Le Nickel (SLN) et la Société Minière du Sud
Pacifique (SMSP) qui sont les principaux
opérateurs miniers, concentrant plus des trois
quarts de la production.
Bibliographie
Comité français pour l'UICN. 2003. Nouvelle-Calédonie. [auteur du livre] Olivier Gargominy. [éd.]
Pascal Le Grand. Biodiversité et conservation dans les collectivités françaises d’outre-mer. Paris :
LES ARTS GRAPHICS, 2003, pp. 147-170.
Haut Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. 2014. L'Etat en Nouvelle-Calédonie.
Présentation / La Nouvelle-Calédonie. [En ligne] 06 11 2014. [Citation : 12 03 2015.]
http://www.nouvelle-caledonie.gouv.fr/site/La-Nouvelle-Caledonie/Presentation.
INSEE. 2015. Insee - Population - Recensement de la population en Nouvelle-Calédonie. Institut
National de la Statistique et des Etudes Economiques. [En ligne] 21 03 2015. [Citation : 25 03 2015.]
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Institut d'Emission d'Outre-Mer. 2013.Nouvelle-Calédonie. Rapport annuel 2013. Paris : IEOM,
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Magnier, Yves. 2009. Atelier 6 - Environnement et cadre de vie. [auteur du livre] Gouvernement de la
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Nouméa : s.n., 2009, pp. 163-204.
Maison de la Nouvelle-Calédonie. 2009.La biodiversité de la Nouvelle-Calédonie. Paris : Horizon
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Mathieu, Jean-Luc. 1995.La Nouvelle-Calédonie. Paris : Presses Universitaires de France, 1995.
Ministère des Outre-mer. 2015. Présentation - Les Outre-mer. Les Outre-mer. [En ligne] 18 03 2015.
[Citation : 23 03 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation-nouvelle-caledonie.html
Polynésie Française (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Contexte
1.1. Géographie
La Polynésie française, située au centre de
l’océan Pacifique, est composée de 118 îles
regroupées en cinq archipels (Société,
Tuamotu, Gambier, Australes et Marquises).
Seul 76 d’entre elles sont habitées. (Hautcommissariat de la république en Polynésie
française, 2010)
D’après Olivier Gargominy, ces îles sont
divisées en deux catégories : les îles hautes
volcaniques et les îles basses coralliennes (ou
atolls). Les terres émergées occupent 3 521
km², dont Tahiti représente près d’un tiers, sur
une Zone Economique Exclusive (ZEE)
d’environ 5,5 millions de km², dont 12 800
km² de lagons. Le territoire est caractérisé par
son extrême isolement géographique au sein du
Pacifique et son éclatement.
De par sa position géographique, le climat
polynésien est dit tropical et de type maritime
humide. On distingue généralement deux
grandes saisons : une « chaude » ou été austral
et une autre « fraiche » aussi appelée hiver
austral.
Cependant, son éclatement est tel que ce cycle
saisonnier ne s’applique pas toujours
rigoureusement à chacune de ces îles. (Météo
France, 2008)
1.2. Population et Economie
D’après l’INSEE, la population en Polynésie
française était d’environ 268 000 habitants en
2012. Elle est très inégalement répartie avec 87
% des habitants concentrés sur les îles du vent,
Tahiti et Moorea, dont 69 % pour la seule île
de Tahiti où se situent les principales activités
économiques et administratives.
Cette disparité dans la répartition de la
population est à l’origine des différences
majeures dans l’état de l’environnement des
îles et l’impossibilité d’aborder les problèmes
d’environnement d’une façon globale à
l’échelle de la Polynésie. (GABRIE, et al.,
2006)
En ce qui concerne son économie, les activités
tertiaires ne cessent de se développer et
emploient 79 % des actifs occupés. L’activité
touristique est quant à elle très importante dans
les îles sous le vent. Elle représente un quart
des actifs occupés répartis comme suit : BoraBora 50 %, Moorea 21 % et Tahiti 6 %.
Le secteur primaire est non négligeable grâce à
la perliculture, l’agriculture et l’aquaculture.
Il ne faut pas non plus négliger l’artisanat
traditionnel qui tient une place particulière
impliquant 13 % des actifs alors que le poids
de l’industrie est lui, très faible. (INSEE, 2012)
1.3. Organisation politique
D’après Olivier Gargominy, la Polynésie
française est reconnue comme un territoire
d’outre-mer doté d’un statut d’autonomie par
la loi organique n°96-312 du 12 avril 1996.
Elle ne fait pas partie de l’Union Européenne
mais
bénéficie
d’un
régime
spécial
d’association en tant que « Pays et Territoires
d’Outre-Mer » (PTOM).
La Polynésie se gouverne donc librement et
démocratiquement par ses représentants élus et
par la voie du référendum local. Le pays a
toutes les compétences dans les matières
réservées à l’Etat, en particulier au niveau de
l’environnement. Les institutions du pays
comprennent le Président, le Gouvernement,
l’Assemblée et le Conseil Economique, Social
et Culturel.
2. Etat actuel de la biodiversité
2.1. Biodiversité terrestre
2.1.1. Les milieux
Le milieu terrestre de la Polynésie française est
constitué de :
- Zones humides, par exemple les mares
à Kopara (des tapis microbiens se
développant en milieux salés ou hypersalés) ou encore les mangroves qui ont
proliféré à Moorea, Raiatea, Huahine,
et Tetiaroa suite à l’introduction du
palétuvier
- Forêts
et
autres
formations
végétales dont la répartition de la
végétation
varie
suivant
les
caractéristiques
écologiques
spécifiques à chaque archipel ou à
chaque île (GABRIE, et al., 2006)
2.1.1.1. Les formations végétales des îles
hautes
Un document sur l’état de l’environnement en
Polynésie en 2006 nous donne une distribution
des zones de végétation de façon concentrique
de la mer vers le centre de l’île, qui se fait
comme suit :
- Zone littorale : les activités humaines
ont grandement altéré les formations
d’origine les réduisant à de simples
ilots isolés. Cette zone est constituée
principalement de plantes introduites
et d’un petit nombre d’espèces
indigènes.
- Zone à vocation agricole de la plaine
côtière et des basses vallées, des
collines et des plateaux de basse
altitude : l’abandon de surface
agricole, combiné avec les feux,
entraîne la prolifération de plantes
introduites ou indigènes pionnières sur
les zones de friches. Des actions de
reboisement sont menées depuis plus
de 20 ans ; elles ont pour objectifs la
lutte contre l’érosion naturelle et la
production forestière.
- Zone des forêts humides de moyenne
altitude et des fonds de vallée à Mara
- Zone des forêts ombrophiles d’altitude
ou « forêts des nuages » : la présence
de fougères arborescentes endémiques
est une des fortes caractéristiques de
son environnement. La composition
floristique, la structure, la richesse en
espèces endémiques, en font la zone
aux forêts les plus originales. Leur
aspect est resté intact jusque là,
contrairement aux autres. Mais elle est
aujourd’hui très menacée, ainsi que les
forêts humides de moyenne altitude et
des fonds de vallée à Mara, par
l’introduction d’une espèce d’arbre à
seule vocation ornementale.
L’éclatement et les différentes caractéristiques
écologiques régissant les 118 îles de la
Polynésie française en font un territoire à la
biodiversité variée et particulière à chacune.
A Ruturu et Tubuai dans l’archipel des
Australes et quelques îles de la Société dont
l’altitude est inférieure à 600 m, les formations
primaires ont quasiment toutes disparues.
Seules quelques plantes endémiques menacées
ont été localisées sur les sommets.
2.1.1.2. Les formations végétales des atolls,
ou îles basses coralliennes
Les atolls ont des caractéristiques particulières
pouvant être qualifiées de contraignantes pour
le développement de la végétation (sol
corallien calcaire sans humus, forte insolation,
importante évaporation, vent et salinité de
l’air). Moins d’une centaine d’espèces de
plantes indigènes y ont été recensées. Ce sont
les paramètres tels que le substrat, la proximité
d’une nappe, et l’exposition aux embruns qui
sont à l’origine de cette faible végétation.
La cocoteraie est le type forestier prédominant
à l’intérieur de l’anneau corallien. En 150 ans,
il a remplacé la plus grande majorité des forêts
d’origine à Puatea (GARGOMINY, 2003).
2.1.2. Les espèces
La connaissance des espèces en milieu terrestre
est aujourd’hui encore limitée bien qu’en
pleine évolution.
L’endémisme est une caractéristique très
importante de la végétation Polynésienne. Par
exemple, les plantes vasculaires ont un taux
d’endémisme d’environ 58 % et le taux des
angiospermes seuls est de 74 %.
L’introduction d’espèce est aussi un critère
important. En 2007 on comptait déjà plus de
plantes introduites (1700) que d’espèces
indigènes (893) sur le territoire.
Outre l’avifaune et les gastéropodes, la faune
polynésienne est caractérisée par une grande
pauvreté. Aucun batracien ou mammifère, sauf
introduits, n’y sont présents et seules 10
espèces de reptile y vivent. Cette pauvreté
augmente sur les archipels d’ouest en est
(GABRIE, et al., 2006).
2.1.3. Points forts
2.1.3.1. Aires protégées
Les espaces protégés terrestres couvrent 9 îles
de la Polynésie française (Conservation des
forêts naturelles et gestion des aires protégées
en Polynésie française, 2007). Ces espaces
étaient au nombre de huit en 2003, dont cinq se
situant sur le même archipel, les Marquises, et
les trois autres sur celui de Société
(GARGOMINY, 2003). Ces sites protégés sont
classés par l’UICN depuis 1995 suivant les
objectifs de conservation ciblés. Suite à ce
classement, d’autres sites ont intégré le
classement de l’UNESCO ou de RAMSAR
(GABRIE, et al., 2006).
La réserve naturelle « Taiaro » créée en 1972
sur l’archipel de Tuamotu a été reclassée
réserve de biosphère en 1977 (Conservation
des forêts naturelles et gestion des aires
protégées en Polynésie française, 2007).
Depuis 2005, le ministère du développement
durable a lancé une stratégie et un plan
d’action pour la biodiversité en Polynésie dont
l’objectif vise à protéger 10 % de la superficie
terrestre en 10 ans (Conservation des forêts
naturelles et gestion des aires protégées en
Polynésie française, 2007).
2.1.3.2. Protection des espèces
La Polynésie française est dotée d’une
réglementation qui permet de protéger les
espèces animales et végétales à différentes
échelles de vulnérabilité.
La catégorie A, pour les espèces vulnérables
ou en danger, regroupe : pour la faune, 33
espèces d’oiseaux et toutes les espèces de
mollusques gastéropodes appelées partulas ;
pour la flore, 165 espèces. La catégorie B
considère les espèces rares ou présentant un
intérêt particulier (GABRIE, et al., 2006).
Les espèces protégées comptent 26 oiseaux, 19
plantes endémiques, toutes les espèces
d’escargots endémiques de la famille des
Partulidés, les chevrettes de rivière et le
poisson de rivière. La chasse et la capture de la
faune aviaire sont prohibées par des textes
anciens (GARGOMINY, 2003).
En ce qui concerne l’impact de l’introduction
de diverses espèces sur la biodiversité, celui ci
a été juridiquement traité, déclarant certaines
espèces menaçantes pour la biodiversité. C’est
le cas de 13 plantes envahissantes et 4 oiseaux.
Un comité de lutte contre ces espèces a été mis
en place. Le Groupement d’Espèces
Envahissantes (GEE) créé en 2013 a pour but
de définir une stratégie de lutte contre leur
propagation (UICN, 2013).
Des programmes de conservation sont menés
pour les quatre espèces en danger critique
d’extinction et la Société Zoologique de
Londres gère la conservation des escargots de
la famille Partulidés (GARGOMINY, 2003).
2.1.3.3. Protection des milieux
Pour protéger les milieux de Polynésie, de
grandes campagnes de destruction du Miconia
(plante introduite) sur l’île de Raiatea ont été
lancées depuis 1992. En 2003, un programme
de lutte biologique par l’introduction d’un
champignon pathogène a été mis en place
(GARGOMINY, 2003).
2.1.4. Problèmes rencontrés
2.1.4.1. Mesures de protection des sites
sensibles insuffisantes
Les espaces protégés ne représentent que neuf
îles sur les cent dix-huit, dont six sont
inhabitées, soit 2,3 % des terres émergées. Il
s’agit donc d’un espace faible.
La Polynésie fait aussi face à une mauvaise
gestion et répartition de ces espaces protégés.
Par exemple, « aucune zone de forêt sèche, de
forêt de nuages, de forêt littorale sur plateaux
calcaires ou de maquis sommital n’est
protégée, alors qu’il s’agit des types de
végétation les plus rares en Polynésie
française » nous cite Olivier Gargominy.
Pour ce qui est des zones humides, le bilan est
tout aussi inquiétant que celui des forêts :
aucune des zones susceptibles d’être élues à la
convention RAMSAR ne sont protégées.
Ce manque de gestion est appuyé par le faible
nombre de recherche scientifique mais aussi un
manque de sécurité avec l’absence de « gardesnature » et de formation.
Quant au manque de soutien politique et
financier pour l’amélioration du réseau d’aires
protégées, il bloque toujours la concrétisation
de plusieurs projets de classement de sites à
fort intérêt écologique (GARGOMINY, 2003).
2.1.4.2 Introduction d’espèces
Les nombreuses introductions d’espèces en
Polynésie sont la première cause de
l’appauvrissement de la biodiversité, à la fois
végétale et animale. L’introduction d’espèces
alliée à la régression des habitats est un risque
pour l’extinction des espèces insulaires.
Des recherches
doivent être menées en
matière d’éradication et de contrôle des pestes
végétales et animales afin de maitriser au
mieux les impacts dus à l’introduction
d’espèce. (GARGOMINY, 2003)
2.1.4.3. Régression des forêts
En 2012, toujours aucune donnée quantitative
sur le recul des forêts n’a été récoltée
(Direction de l'environnment en Polynésie
française, 2015).
Cependant en raison des feux et des
défrichements, les forêts d’origine ne sont
aujourd’hui présentes qu’à l’intérieur des îles
(GARGOMINY, 2003).
A Tahiti, les forêts supra-littorales dominées
par les grands arbres indigènes ont presque
toutes disparues, ainsi que la végétation
littorale sur sables ou galets. Cependant elles
sont toujours bien présentes sur quelques îlots
isolés des Australes, de la Société et des
Marquises. Le surpâturage intensif dû à
l’introduction du mouton a provoqué de
nombreux dégâts tels que la disparition du
couvert herbacé en sous-bois de forêts
littorales. Il est aussi l’une des causes de
l’érosion du sol et de l’augmentation rapide de
la désertification.
D’autres actions menées par l’Homme ont
gravement impacté les écosystèmes forestiers
présents sur ces archipels comme l’exploitation
intensive du phosphate sur l’atoll de Makatea
(Tuamotu), ou encore la construction d’une
piste d’aviation sur l’île Rimatara (Australes)
qui a entrainé un déboisement de 40 % de la
surface des plateaux calcaires de l’île
(Conservation des forêts naturelles et gestion
des aires protégées en Polynésie française,
2007).
Cependant l’absence de lieux de conservation
tels qu’un « conservatoire botanique » est un
frein à la conservation in situ et ex situ de
plantes protégées par la réglementation.
Le projet de dératisation mené par le Service
du Développement Rural (SDR) est le seul
ayant pour but la conservation d’espèces
végétales menacées (GARGOMINY, 2003).
Ainsi la liste des plantes protégées de 19
espèces en 1995 a augmenté jusqu’à 148
espèces en 2006 (Conservation des forêts
naturelles et gestion des aires protégées en
Polynésie française, 2007).
2.2. Biodiversité marine
2.2.1. Les milieux
La culture du taro pendant la période proeuropéenne avait déjà fortement réduit la
surface des zones humides. Au début des
années 2000, ce sont les grands travaux
d’aménagements pour l’assainissement et la
démoustication qui ont entrainé une baisse
constante de ces surfaces, en plus de la
pollution (Conservation des forêts naturelles et
gestion des aires protégées en Polynésie
française, 2007).
De plus, l’urbanisation a causé la disparition de
deux espèces aviaires liées à ce type d’habitat
(GABRIE, et al., 2006).
La Zone Economique Exclusive (ZEE) de
Polynésie française est la deuxième du
Pacifique sud.
Ses eaux sont sous l’influence de deux
principaux courants océanographiques : le
tourbillon du Pacifique Sud et l’upwelling
équatorial, qui ont influencé l’apparition de
régions océanographiques et ainsi le
développement d’une large biodiversité et
d’écosystèmes très riches.
En Polynésie, les récifs (12 800 km²) montrent
une grande diversité géomorphologique. On
peut y trouver tous les types de récifs : des
atolls, des bancs, des récifs barrières, des récifs
frangeants mais aussi des complexes de
massifs coralliens.
La richesse écologique spécifique n’est pas le
seul atout des récifs coralliens. Ils permettent
aussi de protéger les côtes et leur productivité a
permis
de
développer
des
activités
économiques qui sont des sources de revenus
importantes en Polynésie (GABRIE, et al.,
2006).
2.1.4.5. Espèces menacées/éteintes
2.2.2. Les espèces
La Polynésie est le territoire avec le plus grand
nombre d’espèces éteintes et menacées de
toutes les collectivités d’outre-mer. 19 espèces
de plantes menacées sont protégées grâce à un
texte de loi en 1995 (Délibération sur la
protection de la nature en Polynésie française).
En 2004, les plans de conservation Butaud,
Meyer sont mis en place pour 24 espèces
grandement menacées (Sites de conservation
importants et prioritaires en Polynésie
française., 2005).
On distingue une grande disparité de richesse
d’un archipel à l’autre. Par exemple, l’archipel
de la Société constitue la plus grande diversité
d’habitat, de biotope et donc d’espèces. Au
contraire, l’archipel de Tuamotu a une richesse
maritime moindre mais composée d’espèces
endémiques et spécifiques (GARGOMINY,
2003).
La diversité et la richesse de la faune maritime
sont liées à l’éclatement caractéristique du
territoire et à la répartition géographique très
2.1.4.4. Régression
littorales
des
zones
humides
diversifiée des cinq archipels. Par exemple la
faune des Marquises est considérée comme
deux à dix fois moins nombreuse, en termes
d’espèces, que le reste du territoire. Cependant
le taux d’endémisme des mollusques et des
décapodes y est bien supérieur.
En tout, 16 espèces de mammifères ont été
recensées. Celles-ci prennent une grande
importance pour le développement de l’écotourisme. Cependant, les inventaires restent
incomplets. Les groupements les mieux
répertoriés sont les poissons, les coraux et les
mollusques, et la dernière mission d’inventaire
fut réalisée aux Marquises en 2008 (GABRIE,
et al., 2006).
2.2.3. Points forts
2.2.3.1. Aires protégées
Les deux réserves territoriales maritimes sont
situées sur l’archipel Société : il s’agit des
lagons des atolls de Scilly et de Bellinghausen
(GARGOMINY, 2003).
L’extension en 2006 de la réserve de biosphère
de l’atoll de Taiaro lui a permis de rester
éligible en tant que réserve de biosphère.
L’atoll, dépourvu d’habitat permanent, ne
correspondait plus aux critères de désignation
de l’UNESCO en 1998. Cette réserve s’est
donc agrandie à six nouveaux atolls de la
commune de Fakavara et porte son nom depuis
2006 (GABRIE, et al., 2006).
Outre les aires protégées déjà existantes,
plusieurs zones sont potentiellement éligibles à
la convention de RAMSAR et en 2014 un
comité de pilotage s’est rassemblé, lançant le
processus de création de la grande aire marine
protégée des Marquises « Te Tai Nui a Hau ».
Le projet est aujourd’hui en cours de
construction (La présidence de la Polynésie
française, 2015).
2.2.3.2. Protection des espèces
La catégorie A regroupe pour la faune 4
espèces de mollusques, la raie manta, 5
espèces d’oiseaux, les tortues olivâtre et
caouannes. La catégorie B comprend les
mammifères marins et les requins autres que
les raies (GABRIE, et al., 2006).
De plus, diverses espèces font lieu d’actions de
protection locale, particulièrement les tortues
victimes de braconnage (GARGOMINY,
2003).
Certaines mesures concernent aussi des parties
du cadre de réglementation de la CITES.
2.2.4. Problèmes rencontrés
La pollution et la dégradation du milieu récifal
sont dues principalement à des pressions
anthropiques
(démographie,
activités
humaines, etc.).
La zone la plus touchée est celle du récif
frangeant (zone à fort intérêt économique) car
elle est la plus proche de la côte. Par exemple,
à Tahiti 20 % du récif a été détruit par les
extractions et les remblais. (GARGOMINY,
2003)
De nombreuses activités humaines contribuent
à la dégradation des récifs. Il peut s’agir d’une
pollution par les eaux usées agricoles ou
domestiques, mais aussi de l’élevage et de
l’aménagement pour la perliculture, d’un
phénomène d’hyper-sédimentation dû à
l’érosion du sol sur les bassins versants
(agriculture, urbanisation, etc.), ainsi que des
remblais et dragages de récifs frangeants.
2.2.4.1. Mesures de protection des sites
insuffisantes
En 2003 les aires protégées ne couvraient que
12,3 km², dont 11,8 km² de lagons, ce qui
représente moins de 0,1% de la surface
lagunaire (GARGOMINY, 2003).
2.2.4.2. Espèces menacées
La pression exercée sur le milieu marin
entraine une menace pour les récifs coralliens
qui se répercute sur les espèces dépendantes de
celui-ci. Il est donc nécessaire en Polynésie
française d’évaluer l’impact des pollutions sur
ce système afin de sauvegarder et gérer au
mieux sa ressource (GARGOMINY, 2003).
Des actions sont menées dans le but de
conserver les espèces menacées mais la
mauvaise gestion des aires protégées entraine
un manque de respect des lois instaurées.
Aussi, pour les espèces de tortue de Polynésie,
le braconnage est très pratiqué même dans les
réserves de Scilly et Bellinghausen, qui
devraient être des lieux de préservation pour
ces espèces.
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
3.1. Législation nationale applicable
En 1999 un comité de l’Initiative Française
pour les Récifs Coralliens (IFRECOR) a été
créé. Celui-ci « agit pour la protection et la
gestion durable des récifs coralliens et des
écosystèmes associés (mangrove, herbiers)
dans les collectivités françaises d’outre mer ».
C’est une initiative collective rassemblant tous
les acteurs concernés par la protection et la
gestion durable des récifs coralliens, constituée
d’un comité national et d’un réseau de 8
comités locaux (IFRECOR, 2014).
3.2. Législation spécifique
De par son statut, la Polynésie fait preuve
d’une certaine autonomie, notamment au
niveau environnemental. C’est elle qui met en
place
les
actions
juridiques
pour
l’environnement. Elle a des textes sur les Plans
de Gestion des Espaces Maritimes (PGEM),
les études d’impact ou encore la protection de
la nature.
En 1995, une délibération sur la thématique de
la protection de la nature a été adoptée. Celleci dit que la protection de la nature est d’intérêt
général, elle met donc en avant la
responsabilité collective et individuelle en ce
qui concerne la préservation de la faune et de
la flore, les aires protégées et la précaution vis
à vis des espèces introduites envahissantes
dites menaçant la biodiversité (GARGOMINY,
2003).
3.2.1. Espaces
Les sites protégés de Polynésie sont classés
depuis la délibération de 1995 en 6 catégories
distinctes par l’UICN suivant les objectifs
ciblés (GABRIE Catherine, 2006) :
- Réserve naturelle intégrale / Zone de
nature sauvage (I)
- Parc territorial (II)
- Monument naturel (III)
- Aire de gestion des habitats ou des
espèces (IV)
- Paysage protégé (V)
- Aire protégée de ressources naturelles
gérées (VI)
Afin de conserver au mieux les milieux, les
textes permettent de mettre en place des
espaces naturels protégés volontaires, à
l’initiative des propriétaires, ou de créer des
réserves temporaires pour les habitats sensibles
des espèces de la catégorie B. Les habitats
sensibles d’espèces appartenant à la catégorie
A sont quant à eux protégés par l’interdiction
d’un impact quelconque sur ceux-ci
(GARGOMINY, 2003).
3.2.2. Espèces
Les espèces protégées sont réparties en deux
catégories :
- Catégorie A : espèces vulnérables ou
en danger
- Catégorie B : espèces rares ou d’intérêt
particulier
Une liste de ces espèces a ensuite été réalisée
par diverses délibérations ou arrêtés (GABRIE,
et al., 2006).
3.2.3. Introduction d’espèces
L’introduction d’espèces a mené à de
nombreux
bouleversements
dans
la
biodiversité de la Polynésie. A présent elle est
interdite, sauf cas particulier avec dérogation.
Les espèces déjà présentes sur le territoire et
qui représentent une potentielle menace pour la
biodiversité ont été inventoriées dans des
arrêtés (GARGOMINY, 2003).
3.3. Convention internationale de portée
régionale
La convention d’Apia sur la protection du
Pacifique Sud de 1976 et celle de Nouméa sur
la protection des ressources naturelles et de
l’environnement de la région du Pacifique Sud
de 1986 sont les deux seules conventions de
portée régionale en Polynésie (GARGOMINY,
2003).
4. Les acteurs de la conservation de
la biodiversité
Il existe différents types d’acteurs qui agissent
pour la conservation de la biodiversité en
Polynésie française.
Nous pouvons y retrouver des associations
locales comme : SOP MANU, Te Ora Naho ou
encore l’Observatoire de Cétacés de Polynésie.
Mais aussi des associations d’ampleur
nationale et internationale avec l’UICN et
BirdLife International.
Par ailleurs de nombreux organismes de
recherche et de gestion de la biodiversité sont
actifs sur le territoire, il peut s’agir
d’organismes territoriaux, d’Etat ou étranger
avec l’université de Berkeley.
Le Programme Régional Océanien pour
l’Environnement (PROE) est un acteur dont le
statut
est
celui
d’une
organisation
intergouvernementale,
c’est
donc
une
organisation régionale créée par les
gouvernements et les administrations de la
région Pacifique.
Pour finir il y a des acteurs de type
administratif, dont plusieurs commissions
consultatives, un comité interministériel et le
ministère polynésien, qui est responsable de
l’environnement sur le territoire à travers son
service administratif : la Délégation à
l‘environnement, qui ont des actions en faveur
de l’environnement (GARGOMINY, 2003)
Bibliographie
Conservation des forêts naturelles et gestion des aires protégées en Polynésie française. MEYER,
Jean-Yves. 2007. 2007, Bois et forêt des tropiques, p. 16p.
GABRIE Catherine, YOU Héloïse, FARGET P. 2006. L'Etat de l'environnement en Polynésie
française 2006. Polynésie française : Ministère de l'environnement polynésien, 2006.
GARGOMINY, Olivier. 2003. Polynésie française. Biodiversité et conservation dans les collectivités
françaises d’outre-mer. Collection Planète Nature. Paris, France : Comité français pour l'UICN, 2003.
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Haut-commissariat de la république en Polynésie française. 2015. Géographie - Climat. L'Etat en
Polynésie française. [Online] Avril 02, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.] http://www.polynesiefrancaise.pref.gouv.fr/Presentation-de-la-PF/Geographie-Climat.
IFRECOR. 2015. Qui sommes nous? [Online] Avril 02, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.]
http://www.ifrecor.com/qui-sommes-nous.html.
INSEE. 2012. Légère croissance de la population en Polynésie française malgré un déficit migratoire
sans
précédent.
[Online]
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2012.
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http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1474.
La présidence de la Polynésie française. 2015. Projet de création de la grande aire marine protégée
des Marquises Te Tai Nui a Hau. [Online] Maris 23, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.]
http://www.environnement.gov.pf/index.php/mrm-filtre/1683-projet-de-creation-de-la-grande-airemarine-protegee-des-marquises-te-tai-nui-a-hau.
Météo France. 2015. Climat polynésien. [Online] Avril 02, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.]
http://www.meteo.pf/climat.php?lien=pf.
Sites de conservation importants et prioritaires en Polynésie française. MEYER, Jean-Yves,
THIBAULT, Jean-Claude, BUTAUD, Jean-François, et al. 2005. s.l. : Contribution à la
Biodiversité de Polynésie française, 2005, Vol. 13, pp. 1-35.
UICN. 2015. Polynésie française. [Online] Avril 02, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.]
http://www.especes-envahissantes-outremer.fr/collectivite-polynesie-francaise-5-88.html
Wallis et Futuna (Ministère des outre-mer, 2015)
1. Présentation
1.1. Géographie
Wallis et Futuna sont 2 îles séparées de 250 km
l’une de l’autre et appartenant à un ensemble
d’archipel qui se situe entre Tahiti et NouvelleCalédonie. L’archipel Wallis est composé
principalement de l’île Uvea, et l’archipel de Horn
est composé principalement de deux grandes îles :
Futuna et Alofi (PETIT, et al., 2008).
L’archipel mesure environ 250 km² et appartient à
l’Océanie polynésienne. La ZEE qui en résulte
représente quelques 300 000 km². Le climat est
humide avec une saison chaude et humide et une
saison sèche (IFRECOR, 2013).
1.1.1. Wallis
Wallis mesure environ 77,9 km² et est
relativement plate. Cette île est bordée d’un lagon
et d’une barrière de corail. On y trouve une demidouzaine de lacs dont le niveau est souvent en
dessous de celui de
la mer et ayant des
profondeurs qui peuvent être assez importantes,
mais il n’y a pas de cours d’eau en raison de la
perméabilité des sols et au faible relief de l’île
dont le point culminant est à 151 m d’altitude
(IFRECOR, 2013).
1.1.2. Futuna
Futuna est une île montagneuse d’origine
volcanique mesurant environ 46,3 km². Elle ne
possède pas de lagon et a un relief très accidenté
(IFRECOR, 2013).
Futuna qu’il y a eu une baisse importante de 26 %
en dix ans, tandis qu’à Wallis, il y a eu une
diminution de 15 % en dix ans. La croissance
démographique est en diminution en raison de
l’émigration importante des jeunes vers la
Nouvelle-Calédonie ou en Métropole.
En 2009, 8,7 % de la population Calédonienne
était déclarée wallisienne et futunienne (INSEE,
2015).
1.3. Organisation politique
Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars
2003, Wallis-et-Futuna relève du statut de
Collectivité d’Outre-mer, régi par l’article 74 de la
constitution. La loi organique n°2007-224 du 21
février 2007 définit un statut propre à Wallis-etFutuna.
Le Préfet est assisté d’un Conseil territorial, qui
réunit trois chefs traditionnels et trois
représentants, nommés après approbation de
l’Assemblée territoriale.
Wallis-et-Futuna
est
divisé
en
trois
circonscriptions, dont le découpage est calqué sur
les trois royaumes du Territoire (Uvea, Alo et
Sigave) (IEOM, 2011).
Les
circonscriptions disposent d’un budget
autonome et sont dotées d’une personnalité
morale. Celles-ci correspondent aux communes
métropolitaines. Elles intègrent les institutions
coutumières : chaque roi des Royaumes préside
dans le conseil de la Circonscription. Par contre,
elles ne disposent d’aucune ressource fiscale et
dépendent des dotations attribuées par l’Etat
(IEOM, 2011).
2. Etat de la Biodiversité actuel
1.1.3. Alofi
Alofi est un îlot d’origine volcanique, comme
Futuna. Cet îlot mesure 17,8 km² et est inhabité. Il
est néanmoins utilisé par les agriculteurs qui s’y
établissent régulièrement dans le cadre de travaux
agricoles et pour l’exploitation du bois
(IFRECOR, 2013).
1.2. Population
La population en 2013 (dernier recensement) était
de 12 197 habitants (Ministère des outre-mer,
2015). La population est repartie sur les deux îles
principales, Wallis et Futuna : deux tiers à Wallis
et un tiers à Futuna.
Entre 2003 et 2008, la population a diminué de 10
% puis de 9,2 % entre 2008 et 2013. C’est à
2.1. Biodiversité terrestre
Les îles de Wallis et Futuna sont relativement
jeunes et petites, elles ont donc une biodiversité
limitée.
Les îles sont majoritairement recouvertes de forêts
secondaires (plus ou moins dégradées), de
cultures et de jachères (PETIT, et al., 2008).
Néanmoins, suite à différentes études, il a été
constaté que la biodiversité de ces îles est
caractérisée par un faible endémisme. On notera
cependant, un endémisme plus marqué à Futuna
qu’à Wallis (Ministère des outre-mer, 2006).
2.1.1. Milieux
Il y a deux types de végétation : la végétation
naturelle et modifiée.
La
végétation
naturelle
se
compose
principalement de :
- Végétation marécageuse à base de
graminée
- Végétation littorale caractérisée par la
présence de psammophiles
- Forêts littorales situées entre 0 et 20
mètres (600 hectares)
- Forêts denses humides (environ 2600
hectares)
La
végétation
modifiée
se
caractérise
principalement par :
- Forêts secondaires plus ou moins
dégradées. A Wallis la part des forêts
primaires est inférieure à 10 % (PETIT, et
al., 2008)
- Landes à Dicranopteris (environ 8450
hectares)
- Des cultures et jachères (Ministère des
outre-mer, 2006).
L’île d’Uvéa (Wallis) présente également des
zones humides à base de plusieurs lacs de cratère
qui recouvrent une superficie d’environ 43
hectares (Ministère des outre-mer, 2006).
2.1.2. Les espèces
2.1.2.1. Flore
On trouve environ 350 espèces de plantes
vasculaires dont sept endémiques (PETIT, et al.,
2008). Le taux d’endémisme observé est de 2 %
pour les plantes vasculaires (Ministère des outremer, 2006).
Il a été observé 604 spécimens d’herbiers, dont
123 sur Alofi, 229 sur Futuna et 252 sur Wallis.
338 plantes introduites ont été recensées soit près
de 49 % de la flore vasculaire totale de Wallis et
Futuna.
La flore primaire se compose quant à elle de 351
espèces (MEYER, et al., 2010).
2.1.2.2. Faune
Wallis-et-Futuna comprend 25 espèces nicheuses
d’oiseaux, dont 15 espèces terrestres (PETIT, et
al., 2008).
On trouve 35 espèces de mollusques pour Wallis
et 48 pour Futuna et Alofi ; 3 espèces sont
envahissantes (UICN, 2010) et 11 espèces sont
endémiques. Le taux d’endémisme observé est
ainsi de 38 % (Ministère des outre-mer, 2006).
On a trouvé 13 espèces de mammifères dont une
autochtone. Il y a 11 espèces de reptiles dont 2 ont
été introduites. Il n’y a qu’un amphibien, de
surcroit introduit.
Il n’y a pas d’inventaire des insectes hormis en ce
qui concerne les auxiliaires agricoles qui
représentent 135 espèces (UICN, 2010).
2.1.3. Les menaces
Un des problèmes environnementaux du territoire
est l’érosion et la perte de fertilité des sols,
notamment à Futuna. Ceci est dû aux pratiques
culturales de brûlis et de jachère (PETIT, et al.,
2008).
De plus, la pollution due aux aménagements et à
l’amélioration des conditions générales de vie est
assez présente notamment à Wallis (Ministère des
outre-mer, 2006).
Il y a aussi une forte pression due a l’invasion des
plantes envahissantes. Il y a déjà eu des
extinctions observées à Wallis et cela commence à
s’observer à Futuna. L’expansion des plantes
envahissantes, notamment par des plantes
introduites est un danger pour la biodiversité de
ces trois îles, même si Alofi reste la plus préservée
(UICN, 2010).
2.2. Biodiversité marine
2.2.1. Milieux
2.2.1.1. Les récifs
A Wallis, il y a un complexe récifal de 63 km²,
composé de récifs frangeants, d’un récif barrière
et d’un lagon de 200km² (Ministère des outre-mer,
2006).
Futuna et Alofi ont un récif d’environ 100 mètres
de large en moyenne, mais ils n’ont pas de lagon
(PETIT, et al., 2008).
Ces îles sont entourées de récifs frangeants
constitués d’un platier très dégradé et d’une pente
externe (Ministère des outre-mer, 2006).
2.2.1.2. Les mangroves
Les forêts de mangroves littorales occupent
environ 30 ha sur un linéaire côtier de 8 km à
Uvéa.
Par contre, Alofi et Futuna sont dépourvues de
mangrove.
2.2.1.3. Les herbiers
Futuna et Alofi n’ont pas d’herbiers. Par contre
elles occupent une grande surface sur les récifs
frangeants de Wallis (Ministère des outre-mer,
2006).
2.2.2. Les espèces
Suite à une étude, 194 espèces d’algues marines
ont été identifiées (N’YEURT, et al., 2004).
On a répertorié 52 genres de coraux (PETIT, et
al., 2008).
En ce qui concerne la faune, 10 espèces d’oiseaux
marins ont été observées ainsi que 310 espèces de
mollusques. 648 espèces de poissons appartenant
à 79 familles ont été identifiées (WILLIAMS, et
al., 2006). Enfin, en 2008, suite à un inventaire
des crustacés, il a été observé 127 espèces qui
représentent moins de 10 % des espèces
potentiellement
existantes
dans
l’archipel
(POUPIN,
et
al.,
2008).
2.2.3. Les menaces
Les substances contenues dans les engrais ou dans
la matière organique sont emportées vers la mer.
Cela crée une sédimentation qui dégrade les
récifs.
Cette dégradation est aussi accentuée par la
turbidité et l’eutrophisation causées par l’érosion
(PETIT, et al., 2008).
De plus, certaines méthodes de pêche sont
destructrices. Il y a surexploitation des ressources
et une production de pollution, agissant comme
une pression sur l’écosystème marin (Ministère
des outre-mer, 2006).
Le milieu marin est aussi menacé par des aléas
climatiques tels que les cyclones, les tempêtes et
les tremblements de terre.
3. Protection juridique du patrimoine
naturel
protection de l’environnement apparaît comme
capital (IEOM, 2010).
Deux
conventions
de
portée
régionale
s’appliquent sur le Territoire : la Convention
d’Apia et la Convention de Nouméa.
La mise en place du Conseil Scientifique Régional
du Patrimoine Naturel (CSRPN) a pour objectif de
mieux organiser et structurer les systèmes
d’information sur la nature. Le CSRPN participe à
garantir une cohérence entre les politiques de
l’État et des collectivités locales en matière de
protection et de gestion du patrimoine naturel
(République française, 2007).
4. Les acteurs de la conservation de la
biodiversité
4.1. Administration territoriale
En
2010,
le
Service
Territorial
de
l’Environnement (STE) a repris le programme de
suivi de l’état de santé des récifs coralliens
(IEOM, 2010). Cet établissement a une
compétence générale en matière de protection de
l’environnement et d’amélioration du cadre de vie
(Ministère de l’Outre-mer, 2006).
Il y a aussi le service territorial des affaires rurales
et de la pêche qui est « appelée à se renforcer
encore dans un proche avenir pour une meilleure
efficacité et clarté des politiques publiques
territoriales servant l’environnement » (Ministère
de l’outre-mer, 2006).
Les Circonscriptions jouent un rôle dans la
protection de l’environnement par leur devoir de
récolter les déchets.
4.2. Organisations non gouvernementales
En 2006, l’Assemblée territoriale a voté pour la
dernière version du code de l’environnement de
Wallis-et-Futuna.
L’article E. 213-3 est un article concernant les
plantes envahissantes et leur autorisation lors de la
plantation.
Le décret du 7 juillet 2000 a institué auprès du
Ministre chargé de l’environnement et du Ministre
chargé de l’outre-mer un comité de l’initiative
française pour les récifs coralliens (IFRECOR)
(UICN, 2003).
Plusieurs articles sont apparus sur la protection de
l’environnement à Wallis-et-Futuna (PETIT, et
al., 2008).
En 1994, des réglementations ont été optées
concernant la pêche, notamment les pratiques
destructives.
Les autorités coutumières ont le droit de dicter des
interdictions et des règles. En ce sens, la
responsabilisation des chefferies en matière de
Le territoire de Wallis et Futuna est membre de
deux organisations régionales établies par les
gouvernements et les administrations : le PROE
(Programme
Régional
Océanien
pour
l’Environnement) et la CPS (Secrétariat Général
de la Communauté du Pacifique) avec lesquelles il
participe aux programmes mis en œuvre tout en
sollicitant leurs expertises si besoin.
Wallis et Futuna participe aussi au programme
National d’IFRECOR (IEOM, 2010).
4.3. Autres organismes
La biodiversité est un sujet qui touche beaucoup
d’organismes externes. Il y a notamment des
travaux de recherche qui sont réalisés par l’IRD
de Nouvelle-Calédonie ainsi qu’avec l’Université
de Nouvelle-Calédonie et l’Université de
Polynésie française.
De plus, le CIRAD et l’Ecole Pratique de Hautes
Etudes de Perpignan mènent aussi des recherches
dans ces îles sous la demande du territoire (IEOM,
2010).
De plus, l’UICN, le PNUE, le Ministère de
l’écologie, de l’énergie et du développement rural
sont des acteurs de la conservation de la
biodiversité de Wallis-et-Futuna, même si leurs
actions ne sont pas menées directement par eux.
Ils mettent en place des projets pour la
conservation de la biodiversité.
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Ministère des outre-mer. 2006. Stratégie nationale pour la biodiversité : Plan d’action outre-mer, Wallis et
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[25/03/2015]
http://www.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN_22_WallisetFutuna.pdf
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PETIT.J et PRUDENT.G. 2008. Changement climatique et biodiversité dans l’outre-mer européen. IUCN,
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territories, South central Pacific). IFRECOR. 247-260p [25/03/2015] http://ifrecor-doc.fr/items/show/1299
Conclusion Les territoires français d’outre-mer présentent un formidable potentiel écologique et
économique de par une biodiversité très variée. Ces territoires sont façonnés par des forêts
équatoriales, boréales, des îles volcaniques, des terres arctiques ou encore des barrières de corail
aux richesses remarquables. Les politiques de protection de tous ces milieux sont alors primordiales
pour assurer le renouvellement des espèces faunistiques et floristiques. Ainsi, l’état et le suivi de
cette biodiversité permettront de mieux comprendre la complexité des écosystèmes qui nous
entourent et de proposer des plans d’actions concrets afin de les préserver de façon durable.
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