dmt Dermatoses professionnelles aux résines polyacrylates

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dmt
fiche d’allergologie-dermatologie professionnelle
N° 63
87 TA 63
Dermatoses professionnelles
aux résines polyacrylates
et polyméthacrylates
dmt
87 TA 63
allergologie-dermatologie professionnelle
N°63
Dermatoses professionnelles
aux résines polyacrylates
et polyméthacrylates
L
es résines polyacrylates et
polyméthacrylates appartiennent à la classe des thermoplastiques dont l’état physique et la
viscosité peuvent être modifiés réversiblement par chauffage et refroidissement successif.
Développées dans les années 1930, elles sont largement utilisées dans l’art dentaire, l’art graphique, les
revêtements, les colles et adhésifs, et les plastiques.
Les monomères (acrylates et méthacrylates) sont
de forts sensibilisants professionnels [1]. Les produits
obtenus après polymérisation ne sont pas, ou peu,
allergisants [2]. La batterie standard européenne ne
contient pas d’acrylates ou de méthacrylates, le diagnostic implique donc de rechercher par l’anamnèse
un contact avec des produits contenant ces derniers.
époxy (ou de bisphénol A), de polyuréthannes, de
polyéthers ou de polyesters avec au moins 2 groupes
acrylates ou méthacrylates réactifs ;
● cyanoacrylates.
De très nombreux monomères d’acrylates et
méthacrylates sont utilisés, mais un nombre relativement faible d’allergènes est responsable de la majorité
des sensibilisations [6]. Les principaux composés responsables de dermatites de contact sont rassemblés
dans le tableau I.
Formules des monomères à partir desquels
sont obtenues les résines
M. N. CRÉPY (*)
(*) Dermatologie professionnelle, hôpital Cochin,
Paris, et hôpital
Raymond Poincaré,
Garches.
ENCADRÉ I
Les acrylates : esters d'acide acrylique
CH2=CH-COOH.
Les méthacrylates : esters d'acide méthacrylique
C L A S S I F I C AT I O N PA R
F A M I L L E S C H I M I Q U E S [3 à 5]
Les résines sont obtenues à partir des monomères
qui seuls seront détaillés ci-après et dont les formules
figurent en encadré 1. Les acrylates sont des esters de
l’acide acrylique qui comporte un groupe carboxyle lié
à un groupe vinyle. Les méthacrylates sont des esters
de l’acide méthacrylique.
Les monomères peuvent être classés en :
● monomères d’acrylates monofonctionnels (monoacrylates et monométhacrylates) ;
● monomères d’acrylates multifonctionnels, qui
contiennent au moins deux groupes acryliques réactifs ; ce sont soit des acrylates ou méthacrylates de
n-(éthylèneglycol), soit des polyacrylates ou polyméthacrylates d’autres polyols ;
● prépolymères, obtenus par la réaction de résines
CH2=C-COOH.
CH3
Les monomères d'acrylates monofonctionnels
- monoacrylates
CH2=CH-COOR
- monométhacrylates
CH2=C-COOR
CH3
Les monomères d'acrylates multifonctionnels
- acrylates ou méthacrylates de n-(éthylèneglycol)
R1-(O-CH2-CH2)n-O-R2
- polyacrylates ou polyméthacrylates d'autres polyols
Les cyanoacrylates
CH2=C-COOR
CN
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3e trimestre 2001
345
Principaux composés responsables de dermatites de contact
TABLEAU I
(d’après Kanerva [7] 1995 et Geukens [2])
Classification
Acrylates et méthacrylates
monofonctionnels
Acrylates et méthacrylates
multifonctionnels
Prépolymères
Autre
TABLEAU II
Molécule
Abréviation
acrylate d’éthyle
acrylate de butyle
acrylate de tert-butyle
acrylate de 2-éthylhexyle
acrylate de 2-hydroxyéthyle
acrylate de 2-hydroxypropyle
acrylate de 2-éthoxyéthyle
méthacrylate de méthyle
méthacrylate d’éthyle
méthacrylate de n-butyle
méthacrylate de 2-hydroxyéthyle
méthacrylate de 2-hydroxypropyle
méthacrylate de tétrahydrofurfuryle
EA
BA
ter BA
2-EHA
2-HEA
2-HPA
EEA
MMA
EMA
BMA
2-HEMA
2-HPMA
THFMA
diméthacrylate d’éthylène-glycol
diméthacrylate de diéthylène-glycol
diméthacrylate de triéthylène-glycol
diméthacrylate de tétraéthylène-glycol
diacrylate de diéthylène-glycol
diacrylate de triéthylène-glycol
diacrylate de tripropylène-glycol
triacrylate de triméthylolpropane
diacrylate de 1,6-hexanediol
diacrylate de 1,4-butanediol
diméthacrylate de 1,4-butanediol
triacrylate de pentaérythritol
triméthacrylate de triméthylol propane
oligotriacrylate-480
EGDMA
DEGDMA
TREGDMA
TEGDMA
DEGDA
TEGDA
TPGDA
TMPTA
HDDA
BUDA
BUDMA
PETA
TMPTMA
OTA 480
2,2-bis[4-(2méthacryloxypropoxy)phényl]propane
2,2-bis[4-(méthacryloxy)phényl]propane
2,2-bis[4-(2méthacryloxyéthoxy)phényl]propane
époxy diacrylate
uréthanne diméthacrylate
uréthanne diacrylate aliphatique
uréthanne diacrylate aromatique
2-cyanoacrylate d’éthyle
346
Bis-EMA
Bis-GA
UEDMA
al-UDA
ar-UDA
ECA
Principaux allergènes retrouvés positifs lors de tests épicutanés
Nombre de patients testés
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Bis-PMA
Bis-MA
Kanerva [7]
124
Tucker [15]
67
Geukens [2]
31
(*) Par ordre de fréquence décroissant
Allergènes à l’origine
de tests positifs *
2-HPMA
2-HEA
2-HEMA
2-HPA
TREGDA
2-HEA
TREGDA
2-HPA
EA
2-HEMA
EGDMA
2-HEMA
TREGDMA
MMA
1,4-BUDMA
ÉTIOLOGIES
Pouvoir irritant et sensibilisant
Le potentiel irritant varie suivant les acrylates [8] :
● fort pour les diacrylates, avec possibilité de réaction retardée pour le diacrylate de 1,4-butanediol et
surtout pour le diacrylate de 1,6-hexanediol (brûlures
survenant quelques heures à 24 heures après le
contact) [9] ;
● modéré à faible pour les monoacrylates ;
● faible à non irritant pour les monométhacrylates et
les diméthacrylates.
Les acrylates multifonctionnels et les prépolymères
acrylates sont généralement plus irritants que les
méthacrylates correspondants.
Le pouvoir sensibilisant des acrylates est très
controversé, notamment entre les études animales et
les résultats de tests épicutanés chez l’homme.
Certains d’entre eux sont de forts sensibilisants, pouvant entraîner des sensibilisations actives lors de tests
épicutanés avec des concentrations trop élevées ou
lors de projections accidentelles [10 à 12]. Kanerva,
en 1992, a enlevé l’acrylate d’éthyle, l’acrylate de 2hydroxyéthyle et l’acrylate de 2-hydroxypropyle des
batteries de tests systématiques aux acrylates du fait
de 4 cas de sensibilisation active lors des tests [12].
La sensibilisation active est l’induction d’une sensibilisation à un allergène lors de l’application du
test épicutané ; elle se caractérise par l’apparition
d’une positivité au test 10 à 21 jours après son application et lors d’un second test la positivité apparaît à
48-96 heures [13].
Selon Björkner [8], les études de sensibilisation
animales (sur cobayes) montrent que les mono-, di- et
triacrylates sont de forts sensibilisants comparés aux
méthacrylates correspondants (pouvoir faible à modéré). Les époxyacrylates sont également classés comme
forts sensibilisants. Ils peuvent parfois contenir des
groupes époxy réactifs allergisants [8]. Des réactions
croisées sont possibles par ailleurs entre les époxydiacrylates et les résines époxy (diglycidyléther de bisphénol A) [14].
Les 5 principaux allergènes retrouvés positifs lors
des tests épicutanés chez l’homme, selon différentes
études [2, 7, 15], sont présentés dans le tableau II.
Les acrylates et méthacrylates les plus récents,
notamment ceux présents dans les résines photopolymérisables à la lumière ou aux ultraviolets (2-HEMA),
sont plus allergisants que le MMA [16].
Selon Kanazawa [17], les études animales montrent
une augmentation du pouvoir sensibilisant des méthacrylates avec l’allongement de la chaîne alkyle de C1 à C12.
Les cyanoacrylates bien qu’ils se lient immédiatement à la surface de la kératine peuvent être allergisants, notamment le 2-cyanoacrylate d’éthyle, principal composant des colles cyanoacryliques [18, 19].
De manière générale, les produits acryliques non
polymérisés sont les plus allergisants, comparés
aux produits finis, polymérisés peu ou non allergisants
[2]. Néanmoins certaines résines peuvent être incomplètement polymérisées et relarguer des monomères
[20].
Sources professionnelles d’exposition
aux polyacrylates et polyméthacrylates
Produits utilisés en dentisterie
L’utilisation des amalgames au mercure a considérablement diminué (< 10 % des restaurations dentaires) au profit des résines composites à base d’acrylates et méthacrylates [21]. La plupart de ces résines
composites contiennent du Bis-PMA et du TREGDMA [22, 23], mais aussi du Bis-MA, MMA,
2-HEMA, EGDMA et DEGDMA [24]. Des systèmes adhésifs permettant une adhésion plus solide
du matériau d’obturation à la dent se sont développés
parallèlement.
Kanerva a décrit les premiers cas en 1991 [13],
avec allergie au 2-HEMA et au Bis-PMA. D’autres
allergènes peuvent également être présents :
UEDMA, TEGDMA et des diméthacrylates de polyéthylèneglycol [24].
Les prothèses dentaires contiennent aussi des acrylates ou méthacrylates. Le MMA est encore le plus largement utilisé, mais de nouveaux acrylates ayant un
potentiel sensibilisant plus important, notamment les
acrylates photopolymérisables, ont été introduits
récemment.
Les nouveaux systèmes de fabrication de prothèses
polymérisables sous ultraviolets peuvent contenir
des prépolymères (Bis-PMA ou Bis-MA, uréthannes
diméthacrylates), des acrylates monofonctionnels
(2-HEMA) et multifonctionnels. Les principaux
allergènes des prothèses dentaires sont le MMA, le
2-HEMA, TREGDMA, EGDMA, Bis-PMA et les
uréthanne acrylates [25].
Les ciments de scellement (de prothèse fixe ou
d’appareils orthodontiques) contiennent également
des acrylates notamment du MMA et des méthacrylates [26].
Les systèmes adhésifs et les ciments de scellement
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sont très « collants » et contaminent facilement les
instruments médicaux et les surfaces de travail,
notamment lors de l’ouverture et de la fermeture des
flacons [16].
Autres produits d’utilisation médicale et paramédicale
Les colles cyanoacrylates sont utilisées en chirurgie [8].
Les matériaux d’analyse de tissus biologiques utilisés en microscopie peuvent contenir différents acrylates et méthacrylates, notamment le 2-HEA [27] et le
HEMA [28].
Des cas d’allergie au MMA de ciment de prothèse
de hanche ou de genou ont été décrits chez des chirurgiens orthopédiques et des infirmières d’orthopédie
[6, 8, 29 à 31].
Des adhésifs de sparadrap ou d’électrodes peuvent
contenir des acrylates (2-HEA, 2-HEMA) ; la sensibilisation touche principalement les patients.
Des acrylates peuvent se retrouver dans des sets de
perfusion de pompes à insuline [32].
Les colles aérobies, polymérisant à l’air et contenant
des acrylates, ont été plus rarement rapportées comme
cause d’allergie. Kanerva en 1995 a décrit un cas d’allergie au HEMA et EGDMA d’une colle pour miroir
de pare-brise [36].
Les cyanoacrylates sont également largement utilisés comme colles instantanées sur différents matériaux
(métal, plastique, caoutchouc, verre). Le cyanoacrylate d’éthyle est le principal allergène incriminé [41, 42].
Produits utilisés en art graphique
Les acrylates sont utilisés dans les encres polymérisables à la lumière ou aux ultraviolets, les vernis et couvertures de magazines et livres, pour les plaques d’impression en sérigraphie, et dans la fabrication de circuits imprimés [1, 43 à 46].
Les principaux allergènes sont les époxyacrylates
(Bis-PMA, Bis-EMA), les uréthannes acrylates, les
acrylates multifonctionnels (TMPTA, TPGDA, PETA,
HDDA et le 2-HEMA) [2, 46, 47].
Revêtements et peintures
Cosmétiques
Les acrylates sont très utilisés dans les préparations
d’ongles artificiels, principalement sous trois formes
[33] :
- monomères et polymères d’acrylates, avec polymérisation à température ambiante avec un peroxyde
ou un accélérateur,
- acrylates polymérisant sous ultraviolets,
- préparations à base de cyanoacrylates.
Les manucures et esthéticiennes peuvent être
atteintes. Depuis 1974, l’utilisation de MMA monomères est interdite dans les préparations d’ongles artificiels [20, 33] du fait d’atteintes unguéales sévères et
persistantes. La plupart des préparations pour ongles
artificiels contiennent du méthacrylate d’éthyle
(EMA) associé à d’autres monomères acryliques
(EGDMA, BMA, TMPTMA, MA d’isobutyle, acide
méthacrylique, THFMA, DEGDMA).
Des acrylates (tels le MA) peuvent être utilisés dans
des laques pour ongles [1].
Colles, adhésifs et produits d’étanchéité
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Les produits d’étanchéité anaérobies sont très utilisés dans l’industrie électronique et l’engineering. Ils
polymérisent en l’absence d’oxygène et en présence de
métaux [34, 35]. Les principaux allergènes sont des
diméthacrylates de polyéthylèneglycol (EGDMA,
TREGDMA), le 2-HEMA et des uréthannes diméthacrylates [34, 36 à 41].
Les revêtements de parquets, de bois, les vernis et
laques pour bois contiennent des acrylates. Les principaux allergènes sont des acrylates multifonctionnels
polymérisables aux ultraviolets (PETA, TMPTA,
HDDA), des uréthannes acrylates et des polyesters
acrylates [8].
Les peintures à l’eau contiennent comme principal
allergène l’HPA [5, 8]. Un cas d’allergie à un époxyacrylate (Bis-GA) d’une peinture polymérisable à la
lumière et aux ultraviolets a été décrit par Jolanki en
1995 [48] ; en 1999, Nakamura publie un cas d’allergie au DEGDA [49].
Produits divers
Le méthacrylate de méthyle (MMA) est le principal
constituant entrant dans la fabrication d’objets durs
(plexiglas, altuglas) [35].
Des cas d’allergie ont été décrits :
- à l’acrylate de 2-(2-phénoxyéthoxy)éthyle dans la
fabrication de fibres optiques, au 2-HEA de lentilles
de contact [50] ;
- au méthacrylate de glycidyle et à l’acrylate de 2éthoxyéthyle utilisés dans des émulsions servant à
imperméabiliser du papier et des textiles [51] ;
- au 2-HEMA et EGDMA dans l’industrie des
fibres de verre [2].
Tests positifs aux acrylates ou méthacrylates chez des patients consultant
pour suspicion d’allergie de contact à ces molécules
Nombre de patients consultant
pour suspicion d'allergie et suspects
d'exposition aux acrylates
Nombre de patients ayant au
moins un test positif aux acrylates
et méthacrylates
Kanerva [7]
124
33
Tucker [15]
440
67 dont 47 liés à une
exposition professionnelle
Kiec-Swierczynska [52]
23
9
non précisé
54 dont 31 liés à une
exposition professionnelle
Geukens [2]
ÉPIDÉMIOLOGIE
La prévalence de l’allergie aux acrylates et méthacrylates dans la population générale n’est pas connue.
La batterie standard ne contenant pas d’acrylates,
ne sont donc testés que les patients chez lesquels
l’anamnèse fait suspecter une exposition professionnelle ou domestique aux acrylates. Les études rapportent
le plus souvent les résultats de tests cutanés positifs aux
acrylates ou méthacrylates parmi une population
consultant pour suspicion d’allergie de contact [2, 7,
15, 52] (tableau III).
Les catégories professionnelles les plus fréquemment rencontrées chez les patients allergiques aux
acrylates ou méthacrylates sont les professions de l’art
dentaire (dentistes, assistantes dentaires, prothésistes
dentaires) ; elles représentent 45,2 % des patients
ayant eu des tests positifs aux acrylates ou méthacrylates dans l’étude de Geukens en 2001 [2].
Pour ce même auteur, les professions du secteur
industriel de la peinture et du revêtement représentent
29 % des patients ayant eu des tests positifs aux acrylates ou méthacrylates et les salariés de l’imprimerie
9,7 % (surtout avec l’utilisation des encres polymérisables aux ultraviolets et des plaques d’impression).
Les autres branches professionnelles, retrouvées plus
rarement par Geukens, sont la métallurgie, l’industrie
cosmétique, les laboratoires et l’industrie des fibres de
verre [2].
Wallenhammar et coll. estiment une prévalence
d’allergie aux acrylates ou méthacrylates inférieure à
1 % chez les dentistes suédois (d’après un questionnaire envoyé à 3 500 dentistes et complété par des tests
épicutanés aux acrylates ou méthacrylates chez les
répondeurs) [53].
Rustemeyer et Frosch ont réalisé une étude chez
des techniciens dentaires, testés avec la batterie standard, une batterie acrylates et les produits manipulés
sur le lieu de travail. Ils retrouvent les acrylates et
méthacrylates comme principaux allergènes (74 %
TABLEAU III
des cas de positivité aux tests) [54]. Les techniciens
dentaires font partie des groupes les plus à risque de
dermatoses professionnelles avec une incidence de
10,8 pour 10 000 travailleurs par an [55].
Le nombre d’allergie aux acrylates et méthacrylates est en nette augmentation en raison, entre
autres, de la mise sur le marché de nouveaux acrylates
plus sensibilisants, polymérisables à la lumière ou aux
ultraviolets [2].
Les recueils finlandais de dermatoses professionnelles déclarées montrent une nette progression dans
le temps du nombre de cas d’allergie aux acrylates ou
méthacrylates chez le personnel dentaire [56] :
- 3 cas de 1975 à 1982,
- 35 cas de 1983 à 1990,
- 102 cas de 1991 à 1998.
L’âge moyen du diagnostic de l’allergie professionnelle était de 36,8 ans dans l’étude de Geukens, en
2001 [2], avec un sex-ratio de 23 hommes pour
8 femmes.
DIAGNOSTIC EN MILIEU
D E T R AVA I L
Formes cliniques
Différentes formes cliniques peuvent être rencontrées.
Dermatite d’irritation de contact
Elle touche plus particulièrement le dos des mains.
Elle est fréquente chez le personnel dentaire notamment les prothésistes dentaires [54] chez lesquels s’associent de nombreux facteurs irritants : irritation due
aux acrylates, travail en milieu humide, lavage très
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© MARIE-NOËLLE CRÉPY.
Fig. 2
Fig. 1
Fig. 1 et 2 : Deux formes de pulpites aux méthacrylates chez des dentistes.
fréquent des mains, utilisation d’antiseptiques et de
désinfectants, port de gants.
dans la survenue d’hypersensibilité immédiate : l’acide
acrylique, les cyanoacrylates et le MMA. Le mécanisme d’action n’est pas connu [63].
Eczéma de contact allergique
La forme la plus typique est la pulpite douloureuse,
hyperkératosique, squameuse et fissuraire, avec souvent diminution de la sensibilité tactile lors du contact
avec les résines acryliques dentaires, les colles, adhésifs
et agents d’étanchéité [1, 34, 57]. L’eczéma palmaire
est plus rare [6].
L’association à des paresthésies des doigts est hautement spécifique des acrylates, principalement le
MMA, mais aussi le 2-HEMA [58]. Elles peuvent persister de plusieurs semaines à plusieurs mois après la
guérison de l’eczéma (jusqu’à 6 mois, chez un dentiste,
dans un cas publié par Kanerva en 1989 [23]).
Cependant, les paresthésies peuvent se développer
sans allergie de contact ; Kanerva incrimine un effet
local sur les nerfs périphériques [58].
L’allergie aux ongles artificiels acryliques peut
entraîner des destructions unguéales sévères parfois
irréversibles [59].
Dermatite de contact manuportée ou aéroportée
L’eczéma peut également toucher le visage, les paupières, le cou par voies manuportée ou aéroportée. Des
cas sont décrits avec les fumées volatiles d’encres acryliques dans l’imprimerie et les circuits imprimés, mais
également avec les produits dentaires [43, 60, 61].
Autres manifestations cutanées
Ce peut être des paronychies et des leuconychies
(un cas a été décrit lors d’une projection unguéale
d’une goutte de cyanoacrylate de 2-éthyle d’une colle,
par Ena, en 2000 [19]).
Manifestations extra-cutanées
Des manifestations extra-cutanées associées ont été
décrites, soit gastro-intestinales avec le 2-HEMA [28],
soit respiratoires (rhinite, dyspnée, asthme) et oculaires (conjonctivites) avec certains acrylates et méthacrylates [2, 63].
Visite du poste de travail
Elle permet d’identifier les sources d’exposition professionnelle aux acrylates et méthacrylates, ainsi que
les autres facteurs irritants et/ou allergisants souvent
associés. Elle contribue à la mise en place de la prévention.
DIAGNOSTIC EN MILIEU
SPÉCIALISÉ
Urticaire de contact aux acrylates
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L’acrylate de 2-éthylhexyle est la substance de baspoids moléculaire la plus fréquemment responsable
d’urticaires de contact dans l’étude statistique des urticaires de contact d’origine professionnelle menée par
Kanerva [62]. D’autres molécules ont été incriminées
Exploration allergologique d’un eczéma de
contact
Le bilan allergologique d’une suspicion d’allergie de
contact aux acrylates et méthacrylates basée sur
l’anamnèse et la clinique repose sur des batteries de
tests spécialisés et sur les tests avec les produits professionnels. En pratique, il existe des batteries spécialisées selon l’activité professionnelle : produits dentaires,
imprimerie, ongles artificiels, colles. Kanerva (cité par
Tenntedst [5]) propose des batteries « minimales »
pour éviter la sensibilisation active :
- chez le personnel dentaire : 2-HEMA, EGDMA,
TREGDMA, MMA, EMA, Bis-PMA (éventuellement UEDMA, proposé par Dooms-Goossens [24]) ;
- dans les autres cas : 2-HEMA, EGDMA,
TREGDMA, EA, Bis-PMA.
Pour Kanerva, le 2-HEMA est un bon test de dépistage d’allergie aux acrylates et méthacrylates des produits dentaires et des produits d’étanchéité anaérobies
[37]. Néanmoins, il n’existe pas un acrylate permettant
de dépister tous les cas d’allergie aux acrylates et
méthacrylates [16, 64].
Koppula propose dans l’allergie aux ongles artificiels
une batterie comprenant EA, 2-HEA, EGDMA, ECA
et TEGDA [65].
Les produits professionnels seront testés à 1 % dans
la vaseline [13] ou en test semi-ouvert [24]. Les tests
ouverts (open test) d’application itérative et les tests
d’usage avec des substances contenant des acrylates ou
méthacrylates sont à proscrire du fait du risque de sensibilisation active.
Les tests avec les acrylates et méthacrylates posent
de nombreux problèmes :
- les acrylates et méthacrylates sont de puissants
sensibilisants ; certains allergènes des batteries spécialisées et surtout les tests avec les produits professionnels du fait de trop fortes concentrations peuvent
entraîner des sensibilisations actives [12, 13, 66] ;
- à l’opposé, des concentrations trop faibles peuvent
entraîner des tests faussement négatifs [12].
L’analyse chimique des produits industriels peut
montrer la présence d’acrylates ou de méthacrylates
non mentionnés dans les fiches de données de sécurité comme l’ont noté Eckerman et Kanerva [67].
Les acrylates et méthacrylates peuvent être associés à
d’autres additifs, potentiellement allergisants (hydroquinone, benzotriazoles, benzophénones, amines…) [25].
Ainsi la complexité de la composition des résines
rend l’interprétation d’un test positif aux acrylates et
méthacrylates difficile, en raison de :
- l’allergie à un acrylate présent dans le produit,
- l’allergie à un acrylate non déclaré par le fabricant,
- l’allergie à un additif,
- l’allergie à une impureté,
- l’allergie croisée ou simultanée à un autre acrylate
(les résultats des réactions croisées entre les différents acrylates et méthacrylates sont d’ailleurs très
controversés) ; il n’est pas toujours évident de différencier une allergie croisée d’une sensibilisation
concomitante [6, 64].
Exploration allergologique d’une urticaire
de contact
Elle repose sur le test ouvert et le prick test avec la
substance incriminée.
PRONOSTIC
Les données pronostiques concernant l’évolution
des dermatoses aux acrylates et méthacrylates sont
peu nombreuses.
Kanerva, en 1993, rapporte 8 cas de changement de
poste de travail chez 22 personnels dentaires allergiques aux acrylates et méthacrylates [16]. En
revanche, Wallenhammar, en 2000, rapporte 7 cas de
dentistes suédois allergiques aux acrylates et méthacrylates, dont aucun n’a été en arrêt de travail ou n’a
perdu son travail [53].
PRÉVENTION
Prévention technique [4]
Elle repose essentiellement sur la prévention collective. Les principales mesures sont :
- la substitution/retrait des allergènes puissants ;
cette mesure peut être difficile du fait de la discordance entre les études expérimentales sur l’animal et les
résultats des tests cutanés chez l’homme ;
- l’automatisation des opérations à risque de contact
cutané et l’emploi des substances irritantes et allergisantes en circuit fermé ;
- le conditionnement des produits contenant des
acrylates et des méthacrylates permettant d’éviter le
contact cutané direct lors de l’ouverture/fermeture des
bouchons en particulier dans l’art dentaire (systèmes
adhésifs, fabrication de résines composites et prothèses…) ;
- la ventilation et l’aspiration efficaces du poste de
travail.
- l’information des utilisateurs sur les risques dermatologiques des acrylates et méthacrylates ;
- l’étiquetage des produits mentionnant la présence
d’acrylates et méthacrylates et leurs effets secondaires.
La prévention individuelle est basée sur le port de
gant. Les gants en latex et en vinyl, laissent traverser les
acrylates et méthacrylates très rapidement [16, 29].
Seuls les gants 4H® (éthylène-vinyle, alcool-poly-
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N° 87
3e trimestre 2001
351
TABLEAU IV
Dermatoses professionnelles aux acrylates et méthacrylates réparées
au titre des tableaux de maladies professionnelles
Tableaux
Désignation des maladies
dermatologiques
Agents en cause
N° 65
Lésions eczématiformes
récidivantes après nouvelle
exposition au risque ou
confirmées par un test
épicutané positif au produit
manipulé
Acrylates et méthacrylates
N° 82
Lésions eczématiformes
récidivantes après nouvelle
exposition
Méthacrylate de méthyle
Lésions eczématiformes
récidivant après nouvelle
exposition au risque
ou confirmées par un test
épicutané positif
au produit manipulé.
Manipulation ou emploi
habituels, dans l’activité
professionnelle,
de tous produits
régime général
régime agricole
N° 44
éthène) de Safety 4A/S au Danemark offrent une
bonne protection, mais ils sont inconfortables et manquent d’élasticité [68]. Chez le personnel dentaire
allergique, Kanerva conseille le port de doigtiers en
gants 4H® sous les gants en latex ou en vinyle [4].
Sont également recommandés, selon l’activité, le port
de vêtements protecteurs et d’équipements de protection individuelle tels que lunettes ou écran facial,
masques de protection respiratoire, tabliers, bottes.
Prévention médicale
L’importance de la dermatite d’irritation de contact
chez le personnel dentaire, notamment, a bien été
mise en évidence par Mürer [69] et Rustemeyer [54],
celle-ci favorisant le passage de l’allergène et donc la
sensibilisation.
Il est donc capital de diminuer au maximum les fac-
teurs irritants, en utilisant des savons doux, des émollients, fréquemment et régulièrement, et en évitant,
autant que faire se peut, le travail en milieu humide.
Chez le patient allergique, l’éviction de tout contact
avec l’allergène est impérative.
R É PA R AT I O N
Les dermatoses professionnelles aux acrylates et
méthacrylates entrent dans le cadre des maladies professionnelles indemnisables du régime général de la
Sécurité sociale (tableau IV).
Certaines dermites d’irritation aiguës (brûlures…)
dues à des projections d’acrylates peuvent être déclarées en accident de travail.
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pour le médecin
du travail
N° 87
3e trimestre 2001
352
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