Maladie de Fabry : maladie systémique

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Revue
mt cardio 2006 ; 2 (3) : 355-65
Maladie de Fabry : maladie systémique
Olivier Lidove1,2, Bernard Iung3, Eric Brochet3, Dominique Himbert3, Floriana Deliu1,
Jean-Pierre Laissy4, Emmanuel Andrès5, Thomas Papo1,2
1
Service de médecine interne, hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris
Centre de référence des maladies lysosomales (CRML), hôpital Beaujon, 100 bd du Général-Leclerc, 92118 Clichy Cedex
<[email protected]>
3
Service de cardiologie, hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris
4
Service de radiologie, hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris
5
Service de médecine interne, clinique médicale B, hôpitaux universitaires de Strasbourg, CHRU, Hôpital civil, 1, place de l’Hôpital,
67091 Strasbourg Cedex
Résumé. La maladie de Fabry est une maladie systémique dont le phénotype inclut souvent des manifestations cardiaques. Elle se transmet
par le chromosome X mais les femmes peuvent être atteintes parfois avec des atteintes sévères. Toutes les structures cardiaques peuvent être
atteintes. La reconnaissance de cette maladie chez les patients est importante car il existe depuis 4 ans une approche thérapeutique spécifique.
Le diagnostic d’un cas index nécessite de faire un arbre généalogique afin de dépister d’autres cas familiaux.
Mots clés : maladie de Fabry, cardiomyopathie hypertrophique, traitement enzymatique spécifique, arbre généalogique
Abstract. Fabry disease: a systemic disease. Phenotypes of Fabry disease usually include cardiac manifestations. This is an X-linked disease.
Females are not only carriers but they are also sometimes affected with severe organ involvements. All the cardiac structures may be involved.
To make a diagnosis of Fabry disease is important because a specific therapy has been available since 2001. A genealogical tree has to be made
when a proband is identified.
Key words: Fabry disease, hypertrophic cardiomyopathy, enzyme replacement therapy, pedigree
L
mtc
Tirés à part : O. Lidove
a maladie de Fabry est une maladie héréditaire du métabolisme,
due à un déficit en alpha galactosidase A, enzyme lysosomale qui,
lorsqu’elle fonctionne normalement,
clive les sphingolipides et permet leur
dégradation et leur élimination. En cas
d’anomalie qualitative ou quantitative
de cette enzyme, le globotriaosylcéramide (Gb3) se dépose à l’intérieur des
cellules et entraîne les atteintes d’organes qui seront décrites ci-dessous.
La fréquence de la maladie est estimée
à 1/117 000 naissances mais est probablement sous-estimée. Le gène codant pour la synthèse de l’alpha galactosidase A est situé sur le chromosome
X en position Xq22 et il comprend
7 exons. À ce jour, plus de 300 mutations ont été identifiées.
La maladie de Fabry doit être
considérée comme une maladie systémique et le cœur ne représente qu’un
des organes potentiellement atteints.
Elle conduit à une atteinte sévère de
mt cardio, vol. 2, n° 3, mai-juin 2006
plusieurs organes, avec une espérance
de vie moyenne en l’absence de traitement voisine de 50 ans chez
l’homme et de 70 ans chez la femme.
On distingue schématiquement trois
phases chronologiques dans son évolution. Les chiffres donnés ci-dessous
concernent les hommes. L’ensemble
des atteintes peut être rencontré chez
la femme, avec une moindre fréquence et en général un âge d’apparition plus tardif d’environ 10 ans.
Maladie de Fabry :
maladie systémique
Une première phase, dite précoce,
touche les patients de 0 à 20 ans et
comporte des acroparesthésies, qui
sont des douleurs présentes dans plus
de 80 % des cas masculins, sous
forme de brûlures récurrentes des extrémités, débutant parfois dans l’enfance, pouvant être déclenchées par
une exposition au chaud, une poussée
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Revue
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Maladie de Fabry : maladie systémique
Figure 1. Angiokératomes de l’ombilic chez un homme de 30 ans.
de fièvre, un manque de sudation, le stress, la fatigue. Ces
douleurs sont parfois associées à des douleurs abdominales, parfois pseudo-chirurgicales, et à des diarrhées. Le
diagnostic en est difficile puisque l’examen clinique est le
plus souvent normal avec des réflexes normaux, une analyse des sensibilités normale ou difficile à interpréter et un
électromyogramme souvent normal. Un deuxième signe
présent dès la phase précoce est l’existence d’angiokératomes, situés habituellement aux lombes, au scrotum,
entre l’ombilic et les genoux avec, classiquement, une
disposition en caleçon. Les lésions sont en général symétriques mais peuvent être à distance de cette région, par
exemple sur le visage ou les membres supérieurs. Il existe
d’importantes variations d’un patient à l’autre dans la
répartition et la densité des angiokératomes. Les lésions
sont parfois isolées (figure 1). Elles sont maculeuses ou
maculopapuleuses, violacées, non prurigineuses, ne s’effaçant peu ou pas à la vitropression. Elles sont parfois
confondues avec des tâches rubis. Elles sont parfois associées à une hypohidrose ou à une anhidrose, synonyme de
diminution ou d’abolition de la sudation, touchant 80 %
des hommes. Ce symptôme est responsable d’une intolérance à la chaleur, à l’effort physique et à la fièvre. Le
dernier signe de la phase précoce est la cornée verticillée
qui correspond à des dépôts épithéliaux grisâtres diffus ou
linéaires et d’aspect tourbillonnant (figure 2). Lorsque
cette atteinte est périphérique, elle est uniquement visible
à un examen à la lampe à fente qu’il faut demander à
l’ophtalmologiste. Il est à noter que cette atteinte ne reten-
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Abréviations
AVC : accident vasculaire cérébral
CMH : cardiomyopathie hypertrophique
Gb3 : globotriaosylcéramide
HVG : hypertrophie ventriculaire gauche
TES : traitement enzymatique substitutif
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Figure 2. Cornée verticillée : un examen à la lampe à fente est
souvent nécessaire pour faire le diagnostic.
tit pas sur l’acuité visuelle et qu’elle n’est donc pas source
de plainte de la part du patient. Des traitements au long
cours par amiodarone ou antipaludéens de synthèse peuvent donner un aspect identique. Au total, le maître symptôme à cette phase est la douleur sous forme d’acroparesthésies, qu’il faut savoir rechercher à l’interrogatoire.
La deuxième phase de la maladie est appelée phase
quiescente ; elle concerne les patients âgés de 20 à
30 ans. La plupart des symptômes vus précédemment
persistent ou progressent. En revanche, les acroparesthésies peuvent diminuer progressivement et spontanément,
voire disparaître. Il est donc très important à cette phase de
demander au patient s’il a des douleurs et s’il avait des
douleurs dans le passé. En général, l’atteinte rénale apparaît à cet âge avec une protéinurie habituellement asymptomatique. Il n’existe en général pas d’hypertension artérielle à ce stade.
De nouvelles atteintes ont été plus récemment décrites
au cours de la maladie de Fabry et complètent le phénotype : hypoacousie de perception (figure 3), ostéonécrose
aseptique de la tête fémorale, syndrome obstructif chronique non lié au tabac, douleurs abdominales, diarrhées,
troubles psychiatriques, ostéoporose et des signes
dermatologiques (télangiectasies, lymphœdèmes, faciès
ressemblant parfois à celui de l’acromégalie).
La troisième phase, ou phase tardive, concerne les
patients âgés de plus de 30 ans. Le premier symptôme
chronologiquement à apparaître est une atteinte neurologique centrale sous forme d’accident vasculaire cérébral
(AVC) du sujet jeune, qui touche de façon préférentielle le
système artériel vertébrobasilaire particulièrement sensible à l’artériopathie de la maladie de Fabry puisque
concernant les trois quarts des AVC.
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Il s’agit le plus souvent d’une occlusion thrombotique
directe. Il peut s’y associer en imagerie un mégadolichotronc basilaire. Ces AVC sont la plupart du temps ischémiques et ont tendance à récidiver. L’âge moyen lors du
premier AVC est de 35 ans chez l’homme [1]. Parallèlement à cette atteinte neurologique, la néphropathie glomérulaire spécifique progresse, avec évolution vers l’insuffisance rénale chronique. On peut retenir de façon
schématique que 50 % des patients sont dialysés à l’âge
de 50 ans, et cela en l’absence de traitement spécifique.
Lorsqu’une biopsie rénale est pratiquée, elle affirme le
diagnostic, sous forme d’inclusions dans les cellules épithéliales glomérulaires (figure 4). L’atteinte cardiaque représente la troisième complication grave et tardive de la
maladie ; elle sera détaillée ci-après.
L’atteinte cardiaque mime une cardiomyopathie hypertrophique (CMH) [2, 3]. En général, l’épaisseur de la
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Figure 3. Audiogramme : noter l’hypoacousie de perception bilatérale chez cette patiente de 48 ans.
Atteintes cardiaques au cours
de la maladie de Fabry
La maladie de Fabry a une présentation pléomorphe,
comme cela a été montré précédemment, et l’ensemble
des structures cardiaques peut être atteint.
Figure 4. Histologie rénale : les podocytes glomérulaires sont chargés de dépôts de sphingolipides.
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Maladie de Fabry : maladie systémique
Figure 5. Échographies cardiaques. Coupe parasternale grand axe (G). Coupe apicale 4 cavités (D). Hypertrophie ventriculaire gauche
concentrique, femme de 57 ans.
Revue
paroi postérieure et du septum interventriculaire est augmentée. Il a par ailleurs été montré que l’hypertrophie
ventriculaire gauche (HVG), évaluée en échographie, était
un bon reflet de la sévérité de la maladie [4]. La maladie
de Fabry est à rajouter aux causes possibles de CMH [5],
bien que la fréquence exacte de la maladie de Fabry parmi
les populations étudiées et ayant une CMH soit variable
d’une étude à l’autre, allant de 0 à 12 % selon les travaux
[6-8]. Dans notre expérience, plus de la moitié des patients atteints avec CMH n’a pas d’hypertension artérielle.
La prévalence de la maladie de Fabry chez des patients
masculins avec CMH tardive a été évaluée par une équipe
londonienne. Les auteurs ont trouvé que 5 sur 79 hommes
âgés de plus de 40 ans avaient une maladie de Fabry, alors
que seulement 1 sur 74 patients âgés de moins de 40 ans
en étaient atteints (6,3 et 1,4 % respectivement) [9]. Dans
une cohorte de 75 patients consécutifs non apparentés et
ayant une cardiomyopathie hypertrophique, 40 patients
étaient porteurs d’une mutation d’une protéine du sarcomère. Chez les 35 patients restants, aucune mutation de la
maladie de Fabry n’a été identifiée. Dans cette même
étude, aucune maladie de Fabry n’a été identifiée chez 20
patients ayant une CMH majeure avec une épaisseur de la
paroi postérieure égale ou supérieure à 30 mm [8].
La caractérisation de l’HVG répond aux méthodes
habituelles et est fonction du rapport masse du ventricule
gauche/diamètre télédiastolique du ventricule gauche. Le
remodelage concentrique et l’hypertrophie concentrique
sont fréquemment constatés en échographie (37 et 50 %,
respectivement). En revanche, les hypertrophies excentri-
358
ques (10 % des cas) et l’hypertrophie asymétrique (3 %)
sont beaucoup plus rares. Cela est illustré en échographie
(figures 5-9). Il a été noté que le volume télédiastolique du
ventricule gauche diminuait avec la progression de la
maladie. On sait par ailleurs que les patients avec remodelage concentrique sont en général de 8 à 10 ans plus
jeunes que ceux ayant une hypertrophie concentrique.
L’IRM permet de quantifier l’HVG plus précisément que
l’échocardiographie et semble utile pour évaluer le degré
de fibrose du cœur [10]. L’imagerie par résonance
Figure 6. Insuffisance mitrale minime centrale, femme de 57 ans.
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Figure 7. Anomalie de remplissage avec élévation des pressions de remplissage. Rapport E/A = 1,5, rapport E/Ea = 11.
Figure 8. Hypertrophie ventriculaire gauche sévère, calcifications
valvulaires mitrales, homme de 40 ans.
Figure 9. Calcifications mitro-aortiques, homme de 40 ans.
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Maladie de Fabry : maladie systémique
Figure 10. Électrocardiogramme : homme de 51 ans, non hypertendu, espace PR court, hypertrophie ventriculaire gauche de type systolique.
Revue
magnétique nucléaire avec gadolinium est à même de
montrer une fibrose myocardique focale. Cette atteinte a
été prouvée chez 9 sur 18 hommes et, à un moindre degré,
chez 4 sur 8 femmes explorées [11, 12]. Elle était notée de
façon préférentielle dans le territoire baso-inférolatéral.
Le ventricule droit n’est pas épargné dans la maladie
de Fabry. Sur une étude ayant porté sur 129 patients (80
femmes, 49 hommes), une hypertrophie ventriculaire
droite a été décrite chez 46 (35,7 %). Les patients ayant
une hypertrophie du ventricule droit avec une fonction
systolique et diastolique altérée étaient ceux ayant une
HVG majeure [13]. L’électrocardiogramme montre souvent, en cas d’hypertrophie, une augmentation des voltages et l’échographie peut mimer une amylose. Il est à noter
que, dans notre expérience, il n’a jamais été constaté de
microvoltage à l’électrocardiogramme contrairement à la
cardiopathie amyloïde (figure 10). Cela s’explique par le
fait que, dans la maladie de Fabry, les dépôts sont exclusivement intracellulaires. Cependant, des aspects échographiques similaires à l’amylose ont déjà été constatés
[14]. L’absence d’infiltration interstitielle du myocarde
rendrait compte de l’absence habituelle de profil restrictif,
mais cela reste une hypothèse.
Des anomalies myocardiques sont également décrites,
avec une accumulation de Gb3 dans l’endothélium vasculaire des artères coronaires, des fibroblastes valvulaires,
du tissu de conduction, des myocytes. Les dépôts de
sphingolipides entraînent une atteinte cardiaque bien plus
importante qu’une simple surcharge myocytaire, comme
360
en témoigne le fait que seulement 1 % de la surcharge soit
liée à ces sphingolipides [15]. Il semble exister une modification profonde du fonctionnement du muscle cardiaque. Les dépôts de sphingolipides induisent très probablement une fibrose. Lorsque l’on analyse la fonction
systolique à l’échographie cardiaque, la fraction d’éjection est retrouvée normale ou augmentée. Le débit cardiaque est diminué uniquement en cas d’HVG sévère, liée à
des baisses de volume essentiellement et rarement à une
baisse de la fréquence cardiaque. La fonction diastolique
nécessite comme toujours des mesures échocardiographiques précises. Il est à noter que le profil restrictif est très
rare, et cela même à un stade avancé de la maladie. En
revanche, le défaut de relaxation est fréquent.
Des valvulopathies ont été décrites de façon fréquente
sur des publications déjà anciennes, qui incluaient probablement des malades diagnostiqués à un stade plus tardif
de la maladie de Fabry. En particulier, le prolapsus valvulaire mitral avec épaississement des valves mitrales était
noté fréquemment [16, 17]. Sur des publications plus
récentes et intégrant des patients plus jeunes, le prolapsus
valvulaire mitral est noté plus rarement [4]. Les valves et
les muscles papillaires sont épaissis, avec parfois une
dilatation de l’anneau aortique.
L’épaississement valvulaire semble précoce [18]. Des
anomalies cardiaques à type de cardiomyopathie ou de
prolapsus valvulaire mitral ont été observées chez 13 %
des patients d’une cohorte pédiatrique [19]. Dans ce
travail, les atteintes concernaient des sujets âgés de 15 à
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Les femmes sont vectrices
mais aussi malades
à des degrés divers
Il a été montré récemment que les symptômes cardiaques sont présents chez 59 % d’une cohorte de 61 femmes, avec un âge moyen de 33,5 ans. Par ailleurs, le degré
d’HVG est corrélé à l’âge [27, 28]. L’atteinte d’organe est
très hétérogène chez les femmes atteintes de la maladie de
Fabry [27].
Il existe quelques cas bien documentés dans la littérature de cardiomyopathie restrictive au cours de la maladie
de Fabry. A noter qu’un certain nombre de ces publications concernaient des femmes âgées de plus de 50 ans
[29].
Une équipe italienne a rapporté récemment, parmi 34
femmes explorées de façon consécutive pour CMH avec
biopsie endomyocardiaque, que 4 étaient porteuses de la
maladie de Fabry (12 %). Ce chiffre est un peu discordant
lorsqu’on le compare aux autres données de la littérature
concernant la fréquence de la maladie de Fabry avec
CMH parmi des populations, en particulier masculines
[6].
Le variant cardiaque de la maladie
de Fabry existe-t-il ?
Cette question a été soulevée essentiellement par une
étude japonaise, publiée en 1995, qui s’est intéressée à la
recherche d’une maladie de Fabry chez 230 hommes
atteints de CMH [7]. Les auteurs ont trouvé 7 cas de
maladie de Fabry dans cette population. Il est intéressant
de noter que ces 7 cas étaient trouvés parmi les 60 patients
ayant une CMH sans cause évidente. Ces patients avaient
un âge d’apparition des symptômes supérieur à 40 ans, un
âge moyen au décès habituellement de plus de 60 ans et
n’avaient aucun des signes classiques exposés précédemment, à savoir angiokératomes, acroparesthésie, hypohidrose, cornée verticillée, atteinte cérébrale, atteinte rénale
importante. Ils avaient une activité enzymatique résiduelle. Des études récentes tendent à minimiser la notion
de variant cardiaque, car certains patients ayant une
même mutation peuvent avoir pour l’un une forme classique de la maladie et pour l’autre une forme essentiellement cardiaque. Il existe donc probablement un continuum phénotypique entre l’atteinte cardiaque
prédominante et la forme classique.
Si l’on résume l’histoire naturelle de la cardiomyopathie au cours de la maladie de Fabry, on peut schématiquement retenir la possibilité de prolapsus valvulaires
mitraux chez l’enfant, que la prévalence de l’HVG chez
l’homme à 30 ans est de 90 % et que la prévalence de
l’HVG chez la femme à 40 ans est de 60 %. La progression
de l’épaississement myocardique est exponentielle alors
que celle des dépôts de sphingolipides dans le cœur est
linéaire, rendant compte de l’importance majeure de la
fibrose dans l’épaississement du myocarde.
Les principaux examens complémentaires à réaliser
chez tout patient atteint de la maladie de Fabry sont résumés
dans les tableaux 1 et 2. Pour l’atteinte cardiologique, il
faut probablement retenir l’échographie cardiaque, l’électrocardiogramme et le holter rythmique au moindre doute.
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21 ans (2 garçons, 4 filles). Le rétrécissement aortique est
fréquent chez le patient dialysé. Il s’agit rarement d’une
atteinte spécifique de la maladie de Fabry mais plus souvent d’une conséquence de l’insuffisance rénale chronique, notamment en raison des anomalies du métabolisme
phosphocalcique. Les patients atteints de la maladie de
Fabry avec valvulopathie sont à risque d’endocardite.
Les troubles du rythme et de la conduction peuvent
apparaître à un âge jeune, et cela même en l’absence de
cardiomyopathie infiltrative. Des brady-arythmies sont
fréquentes. L’espace PR court, inférieur à 120 ms,
concerne 15 % des patients (figure 10). Cet aspect est
évocateur de la maladie, sans être pathognomonique. Il
est à noter qu’il est également constaté dans les maladies
de Pompe et de Danon, deux autres maladies métaboliques. À l’inverse, les blocs auriculoventriculaires concernent près de 10 % des patients avec parfois nécessité
d’implanter un pacemaker. Dans ce sens, la constatation
d’un bloc auriculoventriculaire infrahissien à un âge jeune
doit faire évoquer la maladie [20]. Des blocs de conduction intraventriculaires sont également décrits [21], ainsi
que des passages en fibrillation auriculaire. L’arythmie
semble augmenter avec l’âge et par là même le risque
d’AVC [22]. Les atteintes coronaires ne seraient pas liées à
un athérome accéléré, mais plutôt à une endothéliopathie
spécifique avec infiltration des cellules endothéliales.
Cela doit toutefois être nuancé par la possibilité d’un
athérome accéléré, par exemple chez le patient dialysé.
Cinquante pour cent des patients auraient ou auraient eu
des douleurs thoraciques [23]. L’électrocardiogramme
peut mimer un infarctus, en particulier dans le territoire
latéral ou postérodiaphragmatique. Le flux coronaire est
diminué chez les patients atteints de maladie de Fabry,
comparativement à des sujets témoins [24]. Bien que
quelques descriptions aient été faites, nous ignorons actuellement la fréquence de la maladie de Fabry au cours
de l’infarctus du myocarde du sujet jeune [25]. Dans notre
expérience, qui s’appuie sur plus de 50 patients atteints de
maladie de Fabry, cette probabilité paraît exceptionnelle.
L’épaisseur intima-média radiale et carotidienne a été
évaluée comparativement chez 21 patients hommes atteints de la maladie de Fabry et chez 24 sujets appariés.
Elle est très augmentée dans la population malade comparativement aux témoins, de même que la distensibilité.
De façon intéressante, la différence est beaucoup plus
importante au site radial qu’au site carotidien [26].
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Tableau 1. Explorations cliniques recommandées
à entreprendre avant le début du traitement
(à adapter à chaque cas particulier)
Examen clinique classique (taille, poids, pouls, pression artérielle,
température)
Recherche de consommation alcool tabac
Évaluation des douleurs
Bandelette urinaire
Examen cardiovasculaire
Examen neurologique
Audiogramme
Examen de la peau et des ganglions
Recherche de sudation en quantité anormale
Évaluation psychologique (dépression ?)
Évaluation sociale
Tableau 2. Explorations biologiques et morphologiques
recommandées à entreprendre avant le début du traitement
(à adapter à chaque cas particulier)
Explorations biologiques
Numération formule sanguine, plaquettes
Ionogramme sanguin, urée, créatinine
Albumine, calcémie, phosphorémie
Cholestérol, triglycérides, HDL cholestérol
Glycémie à jeun
Protéinurie des 24 heures ou micro-albuminurie
Évaluation fiable de la clairance de la créatinine (inuline, iohexol...)
Groupe sanguin
Explorations morphologiques
Échographie rénale et vésicale
Fond d’œil + examen à la lampe à fente
Électrocardiogramme
Échographie cardiaque
IRM cérébrale plus ou moins IRM cardiaque (en l’absence de
contre-indication)
Hommes
Femmes
80
60
40
20
0
Normal
Diminué
Non décelable
Figure 11. Dosages de l’alpha-galactosidase A chez des hommes et
des femmes atteints de la maladie de Fabry : ce dosage est fiable chez
l’homme mais peut être normal chez près de la moitié des femmes.
cations récentes, il semble à même d’identifier 93 % des
femmes atteintes de maladie de Fabry [30]. En cas de
positivité ou en cas de très forte suspicion diagnostique
malgré sa normalité, la confirmation viendra du diagnostic
moléculaire pour rechercher la mutation de la maladie de
Fabry. Cette recherche nécessite le consentement éclairé
signé de la patiente et un prélèvement de 10 mL de sang
sur tube EDTA. Lorsqu’elle est effectuée chez l’homme,
elle est surtout utile pour le conseil génétique.
L’atteinte cellulaire liée à la maladie de Fabry étant
diffuse dans l’organisme, toute biopsie d’organe est potentiellement informative. À titre d’exemple, on peut citer des
biopsies cutanées, des biopsies rénales en cas de néphropathie glomérulaire non rapportée à une cause évidente et
des biopsies endomyocardiques qui peuvent être contributives. Ce dernier examen ne doit bien entendu pas être
réalisé de façon courante.
Traitement spécifique :
l’enzymothérapie substitutive
Comment faire un diagnostic
de maladie de Fabry en cas
de suspicion ?
Revue
Le diagnostic chez l’homme est relativement facile et
est affirmé par un dosage biochimique de l’activité enzymatique de l’alpha galactosidase A, dans les leucocytes. Il
faut prélever 10 mL de sang sur tube EDTA, qui retrouvera
une activité enzymatique nulle ou résiduelle de 5 à 35 %.
En revanche, le diagnostic biochimique n’est pas fiable
chez la femme. On voit sur la figure 11 que près de 40 %
des femmes hétérozygotes ont une activité enzymatique
normale. Un marqueur intermédiaire entre la biochimie
non fiable et la génétique, assez lourde à réaliser en
technique de routine, consiste à doser le substrat urinaire
ou Gb3 urinaire. Ce dosage est effectué dans très peu de
laboratoires en France de façon fiable et nécessite l’envoi
de la totalité d’une miction au laboratoire. Sur des publi-
362
100
Depuis 2001, deux traitements enzymatiques substitutifs sont disponibles pour traiter les patients atteints de
maladie de Fabry. Lorsqu’une atteinte cardiaque existe, le
traitement enzymatique substitutif est en général nécessaire. Il existe donc à ce jour deux traitements différents
(tableau 3).
Traitement symptomatique toujours
d’actualité chez les patients
En cas d’atteinte vasculaire, qu’elle soit coronaire ou
supra-aortique, un traitement par anti-agrégants plaquettaires est proposé, sans qu’il y ait de preuve définitive dans
l’analyse de la littérature. En cas de fibrillation auriculaire,
un traitement au long cours par anticoagulant est bien
entendu nécessaire. Le traitement hypolipémiant n’a pas
fait l’objet d’étude contrôlée à ce jour chez des patients
atteints de maladie de Fabry.
L’alcoolisation septale a déjà été utilisée chez des
patients ayant une maladie de Fabry et une cardiomyopathie hypertrophique avec obstruction majeure [31].
mt cardio, vol. 2, n° 3, mai-juin 2006
Tableau 3. Principales différences entre les deux traitements enzymatiques disponibles
pour traiter les patients atteints de la maladie de Fabry
Agalsidase alpha
(Replagal-TKT)
Production
Fréquence des anticorps de type IgG
Anticorps de type IgE
Réactions à la perfusion
Prémédication
Dose administrée tous les 14 jours
Durée de la perfusion
Cellules humaines
Environ 55 %
Non
Environ 10 %
Rarement nécessaire
0,2 mg/kg
40 minutes
Agalsidase bêta
(Fabrazyme-Genzyme)
Cellules CHO
Environ 80 %
Oui
Environ 50 %
Fréquente
1 mg/kg
2 à 4 heures
Quelles sont les preuves d’efficacité clinique
du traitement enzymatique au cours
de la maladie de Fabry ?
Deux essais randomisés évaluant l’efficacité du traitement enzymatique substitutif (TES) dans la maladie de
Fabry ont été publiés en 2001 [21, 32]. Les deux traitements ont été évalués avec des critères principaux d’évaluation différents. L’agalsidase alfa a été évaluée sur des
critères cliniques alors que l’agalsidase bêta a été évaluée
sur des critères histologiques. Les autres différences entre
ces deux essais sont le type d’enzyme utilisée, la dose
délivrée et les critères d’entrée. Les perfusions étaient
effectuées tous les 14 jours et l’évaluation étant effectuée à
6 mois. La comparaison des deux traitements est donc
difficile compte tenu de leur évaluation différente. Le coût
d’un traitement annuel pour un patient de 70 kg est d’environ 200 000 5 (médicaments entrant dans le cadre de la
tarification à l’activité).
Les manifestations les plus significatives en termes
pronostique sont neurologiques, rénales et cardiaques.
Quatre ans après le début du TES, seuls les résultats
cliniques seront détaillés ci-dessous, en particulier au
niveau cardiaque.
Atteintes cardiaques
À ce jour, le TES a montré qu’il diminuait l’HVG
d’environ 10 % après 6 mois à 1 an de traitement [33, 34].
Une limite majeure existe dans la première étude puisque
seuls 10 des 16 patients inclus ont été évalués en IRM sans
explication méthodologique. Dans l’étude de Spinelli et
al. [34], 2 patients, ayant respectivement une hypertension artérielle sévère et un remodelage concentrique du
ventricule gauche, n’ont pas eu de diminution de leur
HVG sous TES. Le TES par agalsidase alfa a montré une
efficacité en termes de réduction de l’HVG chez 15 femmes avec maladie de Fabry [35]. Il reste à montrer que la
réduction de l’HVG permet une diminution des accidents
cardiaques, avec moins de décès brutaux et moins d’implantations de stimulateurs cardiaques dans les populations traitées.
La diminution de la durée du QRS sous TES, rapportée
dans certaines études, est encourageante quant à la possibilité de prévenir les troubles de conduction chez les
patients [21, 35, 36]. La fraction de raccourcissement
augmente sous traitement enzymatique substitutif. Cela
semble lié à une augmentation de la taille des cavités
intracardiaques et à une augmentation de la contractilité
sous traitement.
En dehors du traitement enzymatique substitutif, des
molécules chaperons, visant à augmenter l’activité enzymatique résiduelle, ont été proposées, comme par exemple le galactose en cas d’atteinte cardiaque prédominante
[37].
Atteintes rénales
La fonction rénale peut être stabilisée sous TES, à
condition de débuter suffisamment tôt. En effet, il existe
probablement un point de non-retour comme suggéré
récemment [38, 39].
Atteintes neurologiques
L’agalsidase alfa est efficace sur les acroparesthésies
[21]. Il n’a pas été montré à ce jour que le traitement
enzymatique substitutif prévenait les ACV, bien que l’agalsidase alfa ait montré une normalisation du débit sanguin
cérébral dans la circulation postérieure [40]. Des AVC
sous TES débuté depuis plus de 2 ans ont été rapportés
[38, 39].
Il reste à étudier si le fait de commencer le traitement à
une phase préclinique permet de maintenir le patient sans
symptôme. On sait actuellement que le fait d’instaurer un
traitement à une phase clinique avec des atteintes d’organes permet probablement de stabiliser l’atteinte d’organe,
comme cela a été montré pour l’atteinte rénale, et peutêtre de prévenir l’apparition d’autres atteintes. La qualité
de vie des patients est souvent mauvaise en l’absence de
traitement et représente un marqueur important d’évaluation [41]. À ce jour, il n’est pas certain que le degré d’HVG
soit un marqueur indirect de la sévérité globale de la
maladie, tout du moins chez l’homme.
mt cardio, vol. 2, n° 3, mai-juin 2006
363
Revue
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CHO : Chinese hamster ovary.
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Maladie de Fabry : maladie systémique
On sait toutefois que la fonction systolique du ventricule gauche diminue de façon progressive chez les patients non traités par la maladie de Fabry [42].
11. Moon JCC, Sachdev B, Elkington AG, et al. Gadolinium enhanced cardiovascular magnetic resonance in Anderson-Fabry disease.
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Conclusion
13. Kampmann C, Baehner FA, Whybra C, et al. The right ventricle
in Fabry disease. Acta Paediatr Suppl 2005 ; 94 : 15-8.
La maladie de Fabry est une maladie importante à
connaître car elle bénéficie d’un traitement spécifique. La
présentation est très pléomorphe et l’atteinte cardiaque
peut s’intégrer comme étant un élément d’une réelle maladie systémique. La principale atteinte cardiaque constatée
au cours de la maladie de Fabry est une CMH obstructive.
La maladie de Fabry peut toucher le myocyte, les valves, le
tissu de conduction, l’endothélium. Les femmes et les
hommes peuvent en être atteints. Le traitement enzymatique a prouvé qu’il était capable de diminuer la masse
ventriculaire gauche. Des études au long cours sont toutefois nécessaires pour confirmer ces résultats encourageants, sous forme de diminution d’implantation des stimulateurs cardiaques, de diminution des complications
cardiaques graves et d’allongement de l’espérance de vie
chez les patients traités.
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Remerciements
Nous remercions Mme Sylvie Clot pour son aide dans la préparation
du manuscrit.
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