Lire le communiqué - Fondation Nicolas Hulot

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 Communiqué de presse
mardi 19 mai 2015
100 Milliards par an pour un accord à Paris,
Basculer les investissements pour décarboner l’économie,
Oui c’est possible !
Ce vendredi 22 mai, les acteurs de la finance se réuniront en amont de la COP 21 pour discuter des actions qu’ils peuvent mener face aux changements climatiques. A cette occasion, la Fondation Nicolas Hulot analyse les moyens d‘avancer d’une part sur la concrétisation de la promesse des 100 milliards de dollars d’ici la COP 21 et d’autre part sur le basculement nécessaire vers une économie décarbonée. Par ailleurs, la Fondation Nicolas Hulot salue le discours mobilisateur du Président de la République en ouverture du Business Climate Summit et propose que la France fasse un nouveau geste fort en annonçant rapidement un milliard supplémentaire pour le Fonds Vert. 100 milliards en 2020 : pas d’échappatoire Les pays développés se sont engagés à Copenhague à verser aux pays en développement 100 mds de dollars par an à partir de 2020 en gage de solidarité. La concrétisation de cette promesse est un des premiers verrous à faire sauter avant Paris. Les pays en développement ont prévenu, une trajectoire claire sur la mobilisation de ces financements est un prérequis pour l’établissement d’un climat de confiance dans les négociations à venir. Cela pourrait même conduire certains, à l’exemple du Mexique ou du Gabon, à revoir leur contribution nationale à la hausse d’ici la COP, engageant ainsi un cercle vertueux. Le GIEC estime aujourd’hui qu’entre 40 et 50 milliards sur les 100 sont mobilisés. Il reste donc la moitié du chemin à parcourir. Pour la Fondation Nicolas Hulot, ne peuvent être comptés dans les 100 milliards que les financements publics sous différentes formes et les financements privés levés grâce à des financements publics. Au regard des ratios actuels, il faudrait donc a minima entre 10 et 20 milliards de financements publics additionnels d’ici 2020 pour atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars. 100 milliards en 2020 : c’est possible ! Comment ? Compte tenu des contraintes budgétaires actuelles, il faudra nécessairement mobiliser des sources de financements innovants. Dans l’attente des recommandations de la commission présidée par Alain Grandjean et Pascal Canfin, la Fondation Nicolas Hulot rappelle les principales options qu’elle a identifiées. -­‐
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Une taxe sur les transactions financières européenne calibrée avec assez d’ambition pour lever entre dix et vingt milliards d’euros/an. La France doit se positionner clairement en ce sens au niveau européen pour faire avancer ce dossier dans les mois qui viennent ; L’utilisation d’une partie des Droits de Tirages Spéciaux émis par le FMI au moment de la crise financière de 2008. Ces fonds sont aujourd’hui inutilisés et il serait possible d’en flécher une part raisonnable sur le financement du défi climatique ; La réduction des 650 milliards de dollars de subventions aux énergies fossiles dans le monde. Cet argent pourrait être utilement investi dans les financements climat. D’autant plus que le FMI vient d’estimer leur coût public global à 10 millions de dollars par minute au niveau mondial, soit 5300 milliards à l’année. ; Les recettes de divers mécanismes de tarification du carbone au niveau international ou national à renforcer, en particulier avec un baril actuellement bas à 60 dollars. Il serait ainsi souhaitable de mettre enfin à contribution les transports aériens et maritimes via une taxe spécifique ; Un rôle accru des banques de développement, en particulier des banques multilatérales essentielles à la réalisation de projets dans les pays en développement et qui n’engagent aujourd’hui que 10% de leur capital disponible à cause d’une gouvernance mal adaptée. Demain, basculer des milliers de milliards vers une économie décarbonée Au-­‐delà, la finance doit elle aussi accomplir une transition pour être capable de financer majoritairement des projets bons pour le climat plutôt que des centrales à charbon et autres projets très émetteurs de gaz à effet de serre. Dans son rapport Better Growth better climate, Nicolas Stern estime les besoins d’investissements dans le monde à 90 000 milliards de dollars sur les quinze prochaines années dans un scénario « business as usual ». Selon lui, pour mener la transition, il faudra réorienter une large part de ces financements vers l’économie décarbonnée et ajouter environ 5 000 milliards de dollars. Pour cela, la Fondation Nicolas Hulot a identifié deux grands chantiers. Il s’agit, d’une part, de rendre les financements bas carbone plus attractifs : -­‐ flécher davantage de financements publics (budgets des institutions et banques publiques) vers les investissements bas carbone ; -­‐ conditionner les commandes publiques à des critères carbone ; -­‐ développer les garanties publiques sur les investissements bas carbone ; -­‐ favoriser la prise en compte du risque climatique par les investisseurs publics et privés et les entreprises. Ce sujet évolue positivement en France : des avancées décisives sont en cours d’intégration dans la loi de transition énergétique et, ce 20 mai, le Président français a, pour la première fois, appelé les investisseurs à décarboner leurs portefeuille d’actifs ; -­‐
développer l’affichage environnemental des produits financiers, mais aussi l’éventuelle mise en place d’avantages fiscaux pour les produits d’épargne vertueux. Rappelons par exemple que le patrimoine financier des ménages français est de 5 755 milliards d’euros en 2014 (+70 % depuis 2000) ; basculer une part significative de cette épargne sur les secteurs favorisant la transition serait essentiel. Il faut, d’autre part, rendre moins attractifs les investissements qui ne contribuent pas au défi climatique : -­‐ mettre fin aux subventions aux énergies fossiles ainsi qu’au soutien public aux investissements dans le charbon ; -­‐ renforcer la fiscalité écologique et en particulier la tarification du carbone ; -­‐ mobiliser la société civile à l’exemple de la campagne mondiale de désinvestissement qui a conduit plus de 220 institutions à travers le monde, totalisant 50 milliards de dollars d’actifs, à se détourner des investissements les plus polluants ; -­‐ encadrer les acteurs de la finance via notamment la taxe sur les transactions financières pour réduire la spéculation qui détourne nombre d’investisseurs de l’économie réelle. Que peut faire la France ? Dans un geste fort pour montrer la voie, la France pourrait d’ores et déjà s’engager unilatéralement, à mobiliser rapidement 1 milliard de dollars supplémentaires pour le Fonds Vert grâce à une Taxe sur les Transactions Financières ambitieuse ou encore à la montée en puissance de la Contribution Climat Energie. Parallèlement, la France doit pousser des réformes au niveau des différentes instances internationales (FMI, Banque Mondiale, G7 / G20…) pour qu’elles intègrent mieux les enjeux des changements climatiques. Contact media – 06 37 36 83 41 -­‐ Matthieu Orphelin [email protected] Pour faciliter la compréhension de ces sujets par les citoyens, La Fondation Nicolas Hulot a conçu une série de vidéos explicatives Changement climatique : quels enjeux pour la COP 21 – cliquez ici
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