Point mensuel de conjoncture

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29/02/2016
Point mensuel de conjoncture
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But – Une Foi
MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN
DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES POLITIQUES ECONOMIQUES
DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES
Janvier 2016
Le point mensuel de conjoncture est publié au plus tard 30 jours après la fin du mois.
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Point mensuel de conjoncture
CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE: moindre optimisme des prévisionnistes
Après une année 2015, relativement décevante en termes
de performances de l’économie mondiale, 2016 s’annonce sur
une nouvelle ère de conjecture, légèrement moins optimiste
concernant la reprise de l’activité globale, matérialisée par une
prévision de croissance de 3,4% contre 3,5% à la même période
un an plus tôt. La faiblesse de la croissance dans les principaux
pays émergents pèsera surement sur l’expansion globale en
2016, même si l’activité économique devrait se raffermir quelque peu, soutenue principalement par l’amélioration de la situation dans les pays développés. Celle-ci est jugée, toutefois, insuffisante pour compenser les importantes pertes qui persistent
dans les principaux pays émergents, avec des ramifications entravant la croissance des pays en développement.
Cette moindre ambition des prévisionnistes témoigne de
la persistance des inquiétudes liées à l’évolution des indicateurs
macro-économiques dans les différentes zones économiques, en
première ligne desquelles les pays émergents qui s’érigent aujourd’hui en goulot pour une réelle croissance, avec de nombreux défis (ralentissement économique, baisse des capitaux et
dépréciation des monnaies) auxquels ils devraient effectivement
faire face, après avoir été les locomotives de l’économie mondiale au cours des dernières années de crise. Aujourd’hui, les
inquiétudes se concentrent tout particulièrement sur les BRIC
dont la morosité économique devrait se confirmer cette année.
En effet, en 2016, le ralentissement de l’économie chinoise devrait se poursuivre, à 6,3% de croissance après 6,9% en 2015,
alors que la récession persisterait en Russie (-1,0% après- 3,7%)
et au Brésil (-3,5% après -3,8%), même si la conjoncture devrait
être favorable en Inde (7,5% après 7,3%).
En Afrique subsaharienne, la croissance devrait s’accélérer en 2016, à 4,2% après 3,4 % en 2015, grâce principalement à
la stabilisation des prix des produits de base. Cependant, le rythme de croissance varie d’un pays à l’autre, les niveaux de
consommation étant différenciés selon que le pays est exportateur ou non de produits pétroliers. La croissance au Nigéria et en
Afrique du Sud, les deux plus importantes économies du continent, est respectivement attendue à 4,1% et 0,7%, en 2016, après
3,0% et 1,3% un an auparavant.
Toutefois, dans les pays avancés, le contexte économique
de 2016 se caractériserait par un retour progressif de la croissance économique. Ainsi, l'activité dans l’OCDE devrait progresser
globalement de 2,1% après 1,9% en 2015, quand bien même il
existerait une certaine disparité au sein de la zone, selon l’état
d’avancement des pays dans le cycle de reprise de l’activité. Aux
Etats-Unis, dans la zone euro et au Japon, les croissances sont
respectivement estimées, pour 2016, à 2,6%, 1,7% et 1,0% après
2,5%, 1,5% et 0,6%, l’année précédente.
MARCHE FINANCIER ET MONETAIRE: divergence des politiques monétaires de la FED et de la BCE
A ce début d’année 2016, la situation financière internatio- "prudente" afin de contrôler sa monnaie et ses marchés financiers
nale est marquée par trois faits majeurs.
qui commencent à inquiéter les investisseurs du monde entier. En
Aux Etats-Unis, après avoir pris la décision historique de effet, l’autorité monétaire chinoise a baissé, à nouveau, le cours
baisser son taux directeur à un niveau très faible, entre 0 et 0,25%, pivot du yuan, par rapport au dollar, pour la huitième fois consécutiet l’avoir couplé à une politique monétaire accommodante, consis- ves, à 6,56 yuans pour un dollar, le plus bas niveau depuis cinq ans.
tant essentiellement à racheter massivement et régulièrement des
En zone euro, la politique d’assouplissement semble influer
titres dans le cadre d’un défunt programme appelé « Quantitative sur le taux de change et situe davantage la monnaie unique en desEasing » (assouplissement quantitatif), la Réserve Fédérale Améri- sous de ses paires dans l’OCDE. Ainsi, en janvier 2016, face au
caine (Fed) débute 2016 par un relèvement de son taux de refinan- dollar et au yen, l’euro s’est déprécié de 6%, en glissement annuel,
cement, pour la première fois depuis presque 10 ans, d’un quart de contre 1,6% comparé à la livre sterling.
point, à 0,50%.
Graphique 1: Evolution du cours de l’euro par rapport au dollar US
Pendant que la Fed attire les capitaux en faisant remonter
ses taux, la BCE poursuit son programme d’assouplissement quantitatif, avec des taux négatifs. L’esprit de la mesure est d’acheter
1160 milliards d'euros de titres de dettes publiques et privées d'ici
septembre 2016. Toutefois, l’efficacité souhaitée de la politique
monétaire de la zone euro tarde à être perceptible véritablement sur
l’économie réelle.
En Chine, la Banque centrale adopte une politique monétaire
Source: Les Echos, DPEE
INFLATION: baisse mensuelle des prix à la consommation en janvier 2016 dans la zone OCDE
S’agissant de l'indice des prix à la consommation, il a
baissé de 0,1%, en rythme mensuel dans la zone OCDE, du fait
de la baisse de 1,8% des prix de l’énergie. Les prix des produits
alimentaires ont, pour leur part, progressé de 0,5%. L’inflation
hors produits alimentaires et énergie a reculé de 0,6%.
En variation annuelle, l’inflation dans la zone OCDE a progressé
de 1,2% sur la période, contre 0,9% en décembre. Parmi les pays
de l’OCDE, l’inflation annuelle s’est située à 1,4% aux EtatsUnis, 0,3% au Royaume-Uni et 0,5% en Allemagne, contre, resDGPPE/DPEE/DSC -
pectivement 0,7%, 0,2% et 0,3%, un mois auparavant.
En France, elle est restée inchangée à son niveau de décembre
2015 (+0,2%) en dépit de l’augmentation de 0,3% des prix à la
consommation dans la zone euro (après +0,2% en décembre
2015). Au Japon, elle est nulle, après 0,2% le mois précédent.
Par ailleurs, l’inflation annuelle a décéléré en Chine (+1,8% en
janvier 2016 après +1,6%) et en Russie (+9,8% après +12,9%)
tandis qu’elle est restée stable au Brésil (+10,7%).
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MARCHE DES MATIERES PREMIERES: repli des cours en janvier 2016
Sur le marché des matières premières, les cours ont de
nouveau baissé en janvier 2016. En variation mensuelle, l’indice global des cours des matières premières, s’est replié de 3%,
porté par les produits alimentaires (-2,9%) et industriels
(-2,6%). En glissement annuel, il a également baissé de 17,2%
en janvier 2016.
Le recul mensuel des prix des denrées alimentaires concerne
les céréales, les oléagineux et le sucre qui ont enregistré des
baisses respectives de 0,5%, 1,7% et 4,7%. Le cours du sucre
a, ainsi, reculé, après deux mois de hausses consécutives, en
rapport avec l’augmentation de la production de sucre prévue
au Brésil. Concernant, les céréales et les oléagineux, l’abon-
dance des disponibilités face au ralentissement de la demande,
a affaibli les prix. En variation glissante, en janvier 2016, l’indice des cours des matières premières alimentaires a reculé de
10,8%, tiré par les céréales (-10,3%), les oléagineux (-17,7%)
et le sucre (-5,1%).
Au chapitre des produits de base industrielle, en janvier
2016, les cours des matières agro-industrielles et minérales ont
baissé respectivement de 2,7% et 2,3%, en rythme mensuel.
Relativement à janvier 2015, l’indice des cours des produits
industriels a reculé de 22%, porté par les matières agroindustrielles (-17,1%) et minérales (-23,7%).
Graphique 2: Evolution des cours des matières premières
Tableau 1: Cours des matières premières
Source: INSEE, DPEE
Source: INSEE, DPEE
* : indice ; Autres : cours en $
Sur le marché du pétrole, le cours du baril de brent a enco- Graphique 3 : Evolution des cours du cours du pétrole brent ($/bbl)
re chuté en janvier 2016, enregistrant une baisse mensuelle de
18,3%. L’offre surabondante des pays membres de l’OPEP
(Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) combinée à
une croissance modérée de la demande mondiale de pétrole ont
constitué les principaux facteurs explicatifs de la chute des
cours de l’or noir. En glissement annuel, le cours du baril de
brent a perdu 36% de sa valeur en janvier 2016.
Source: Lefigaro.fr, DPEE
DGPPE/DPEE/DSC -
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ACTIVITE ECONOMIQUE INTERNE: repli mensuel de l’activité en janvier 2016
Au mois de janvier 2016, l’activité économique (hors Tableau 2: Indice Général d’Activité (IGA)
agriculture et sylviculture) a enregistré une baisse de 15,7%,
en variation mensuelle. Cette contreperformance est attribuable aux faibles résultats des secteurs tertiaire (-11,3%) et primaire (-4,7%).
Sur une base annuelle, une croissance de 2,7% de l’activité est
notée en janvier 2016, à la faveur d’une bonne orientation des
secteurs tertiaire (+3,9%), primaire (+4,2%) et secondaire
(+2,2%). L’administration publique (+4,9%) s’est également
bien comportée sur la période.
Source: DPEE
SECTEUR PRIMAIRE (HORS AGRICULTURE) : baisse de l’activité en janvier 2016
Après les croissances successives relevées sur les deux Graphique 4: Evolution de l’activité dans le sous-secteur de la pêche
derniers mois de 2015, le secteur primaire (hors agriculture et
sylviculture) s’est replié de 4,7% au mois de janvier 2016, en
rythme mensuel. Cette situation est imputable aux contreperformances notées dans le sous – secteur de l’élevage (-7,5%), en
liaison principalement avec la baisse des abattages contrôlés
d’ovins (-15,1%) et de caprins (-11,0%).
En variation glissante sur un an, l’activité dans le secteur primaire s’est consolidée de 4,2%, en janvier 2016, portée par le
sous-secteur de la pêche (+22,4%), l’élevage s’étant contracté Source: DPM, PAD, DPEE
Graphique 5: Evolution de l’activité dans le sous-secteur de l’élevage (en tonnes)
de 0,2% sur la période.
.Tableau 3: Indice Général d’Activité (IGA) dans le secteur primaire
Source: DPM, PAD, SOGAS, DPEE
Source: SOGAS, DPEE
SECTEUR SECONDAIRE: progression de l’activité en janvier 2016
En janvier 2016, l’activité du secteur secondaire a enregistré une croissance de 1,3%, en variation mensuelle. Cette situation résulte principalement, des performances notées dans la
construction (+19,2%), l’égrenage de coton et la fabrication de
textile (+564%) ainsi que la fabrication de matériaux de construction (+14,2%). Elle a été, particulièrement, atténuée par les
faibles résultats observés au niveau de la fabrication de produits céréaliers (-18,2%), des industries chimiques (-23,3%) et
des extractives (-11%).
Sur un an, le secteur secondaire a progressé de 2,2%, tiré, essentiellement,
par
la construction (+15,1%), l’énergie
(+10,2%), les industries chimiques (+48,8%) et les extractives
(+14,4%). Ces performances ont été, essentiellement, amoindries par l’égrenage de coton et la fabrication de textile, les
conserveries de viande et de poisson et la production de sucre
qui se sont respectivement contractés de 57,6%, 50,1% et
52,5%, sur la période.
Tableau 4: Indice Général d’Activité dans le secteur secondaire (base = 100 en 2006)
Graphique 6: Evolution de l’activité dans le secteur secondaire (base = 100 en 2006)
Source: DPEE
Source: DPEE
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Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111
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SECTEUR TERTIAIRE: contraction de l’activité en janvier 2016
Au mois de janvier 2016, l’activité dans le secteur tertiaire Tableau 5: Indice Général d’Activité dans le secteur tertiaire
s’est contractée de 11,3%, en variation mensuelle. Ce résultat
est principalement attribuable au commerce (-24,2%) et aux
services financiers (-39,3%).
Comparativement à la même période un an auparavant, l’activité dans le secteur tertiaire a progressé de 3,9%, en janvier 2016,
essentiellement tirée par la branche des « transports et télécommunications » (+7,9%), les activités immobilières (+22,0%),
les services d’hébergement et de restauration (+42,6%), et les
services financiers (+3,5%).
Graphique 7: Evolution de l’activité dans le secteur tertiaire (base = 100 en 2006)
Source: DPEE
Source: DPEE
EMPLOI SALARIE DANS LE SECTEUR MODERNE: hausse des effectifs en janvier 2016
En janvier 2016, l’emploi salarié du secteur moderne s’est Tableau 6: indice de l’emploi salarié dans le secteur moderne
(base = 100 en 2010)
accru de 0,9% par rapport au mois précédent. Cette progression
est tirée par le secteur secondaire (+4,6%), à travers l’augmentation de 5,5% des emplois dans l’industrie. Les effectifs des
BTP ont, par contre, baissé de 1,2%, en variation mensuelle.
Au niveau du secteur tertiaire, des pertes nettes d’emplois sont
enregistrées aussi bien dans les services (-1,7%) que dans le
commerce (-7,6%).
Comparativement à la même période de 2015, l’emploi salarié
du secteur moderne a progressé de 4,5% à fin janvier 2016.
Dans le secteur tertiaire, les effectifs se sont accrus de 7,7% sur
cette période, en liaison avec les créations nettes d’emplois
observées dans les services (+8,0%) et le commerce (+6,7%).
Une consolidation de l’emploi salarié (+2%), est également,
enregistrée dans le secteur secondaire, portée par l’industrie
(+3,1%), les effectifs ayant baissé de 4,6% dans le sous-secteur
des BTP.
Source: DPEE
OPINION DES CHEFS D’ENTREPRISES DANS LE SECONDAIRE ET LE TERTIAIRE
Au courant du mois de janvier 2016, les industriels interrogés sur les contraintes qui entravent leurs activités ont, pour
la plupart, évoqué la concurrence jugée déloyale (18%), la récurrence des délestages d’électricité (14%) et les difficultés de
recouvrement des créances (12%). Concernant l’évolution de la
production entre décembre 2015 et janvier 2016, les enquêtés
ont fait état d’un recul (-1 point) même si, par ailleurs, ils ont
indiqué une progression (+2 points) des commandes. Les
stocks de produits finis ont, en ce qui les concerne, baissé
(-2 points) sur la période sous revue et sont situés à quatre (4)
points au-dessus de leur niveau moyen. En perspectives, les
industriels estiment que la production et les commandes devraient légèrement baisser, en février 2016.
DGPPE/DPEE/DSC -
Dans le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, les
difficultés de recouvrement des créances (35%), la concurrence
supposée déloyale (24%), la fiscalité (18%) ainsi que l’accès
difficile aux crédits (12%) sont considérés, par les entrepreneurs, comme les principaux facteurs ayant affecté les activités
durant le mois de janvier 2016. Néanmoins, l’activité (+5
points), les commandes publiques (+1 point) ainsi que les commandes privées (+2 points) se sont améliorées, entre décembre
2015 et janvier 2016, selon les chefs d’entreprise interrogés.
En prévision, les chefs d’entreprise de BTP anticipent, pour le
mois de février 2016, une bonne orientation des commandes
publiques et privées qui devraient se situer au-dessus des
moyennes respectives de long terme.
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Au niveau des services, le non recouvrement des créances
(35%), la concurrence supposée déloyale (16%) et la fiscalité
(14%) sont cités comme les principales contraintes qui ont entravé l’activité du sous-secteur, au mois de janvier 2016. Par
ailleurs, en janvier 2016, les prestataires de services ont déclaré
une baisse de leur chiffre d’affaires comparativement au mois
précédent, malgré une légère hausse (+1 point) des commandes. En perspectives, les tarifs et les commandes du mois de
février 2016 seraient en dessous de leurs moyennes respectives
de longue durée, selon les prestataires de service.
Pour ce qui est de l’activité commerciale, les difficultés
de recouvrement des créances (25%) et les délestages (12%)
ont été les principales contraintes au courant du mois de janvier
2016. Par ailleurs, le chiffre d’affaires (-6 points) et les carnets
de commandes (-2 points) ont régressé, en variation mensuelle,
selon les commerçants. En outre, les quantités stockées de produits finis sont ressorties en dessous de leur moyenne de long
terme (100), en janvier 2016. En anticipation pour le mois de
février 2016, les commerçants attendent une baisse des commandes qui seraient en dessous de leur niveau moyen.
Tableau 7: Indice du climat des affaires*
*Normalisé de moyenne 100 et d’écart type 10
Source: DPEE - Enquête mensuelle d’opinion sur la conjoncture
PRIX A LA CONSOMMATION: baisse mensuelle du niveau général des prix en janvier 2016
En janvier 2016, les prix à la consommation ont fléchi de Tableau8: Indice Harmonisé des Prix à la Consommation
0,8%, en rythme mensuel. Cette situation découle de la contrac- (base = 100 en 2008)
tion des prix du poisson frais (-7,6%), des légumes frais en
fruits ou en racines (-14,3%), du lait (-5,5%) et de la viande de
bœuf (-2,0%). Sur un an, le niveau général des prix a augmenté
de 1,5%, en janvier 2016, en liaison avec le renchérissement
des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+4,1%).
Pour sa part, l’inflation sous-jacente (hors produits frais et
énergétiques) s’est située à -0,1%, en rythme mensuel. En revanche, sur une base annuelle, elle est ressortie à +0,7%, en
janvier 2016.
En termes d’origine, les prix des produits importés et locaux
ont, respectivement, reculé de 0,2% et 1,0%, en variation mensuelle, au mois de janvier 2016. Comparativement à la même
période de 2015, des hausses respectives de 1,1% et 1,7% sont
notées.
Source: ANSD
TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL : gain de compétitivité¹ au mois de janvier 2016.
Durant le mois de janvier 2016, la compétitivité¹ de l’éco- Tableau 9: Taux de change effectif réel (Base 100 = 2005)
nomie sénégalaise s’est renforcée de 1,1% en variation mensuelle. Ce gain de compétitivité est imputable au différentiel
d’inflation favorable (-1,8%), amoindri par l’appréciation du
franc CFA par rapport à la monnaie des pays partenaires
(+0,7%). Vis-à-vis des pays membres de la zone UEMOA, des
gains de compétitivité de 2,2% sont notés en rythme mensuel,
en raison du niveau favorable des prix intérieurs. Par rapport
aux partenaires membres de la zone euro, le différentiel d’inflation favorable a, également, induit des gains de compétitivité
de l’ordre de 0,4%, comparativement au mois précédent.
En glissement annuel, la compétitivité de l’économie sénégalaise s’est améliorée de 1,0%, durant le mois de janvier 2016.
Cette situation résulte d’un différentiel d’inflation favorable
(-2,4%), atténué par l’appréciation du franc CFA (+1,4%) par
rapport aux monnaies des pays partenaires.
1
Compétitivité-prix
Source: DPEE
DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111
Point mensuel de conjoncture
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ECHANGES AVEC L’EXTERIEUR: atténuation du déficit commercial en janvier 2016
Durant le mois de janvier 2016, le déficit commercial s’est réduit de 41,7 milliards sur une base mensuelle pour s’établir à 77,6 milliards contre 119,3 milliards le mois précédent. Cette situation reflète la baisse plus prononcée des importations de
biens (-82,8 milliards) par rapport à celle des exportations (-31,2 milliards), en variation mensuelle. Ainsi, le taux de couverture
des importations par les exportations, s’est établi à 52,4% contre 48,3% un mois auparavant, soit une amélioration de 4,1 points
Les exportations de biens sont estimées à 114,3 milliards au mois de janvier 2016 contre 145,5 milliards le mois
précédent, soit une baisse de 21,5% (-31,2 milliards). Ce recul
est attribuable aux principaux produits exportés, notamment,
les produits pétroliers (-11,4 milliards), l’acide phosphorique
(-8 milliards), l’or brut (-4,6 milliards) et le ciment (-1,2 milliard). Il a été, toutefois, atténué par le renforcement des exportations de produits alimentaires (+5,9 milliards), en liaison
principalement avec, l’augmentation des ventes à l’étranger de
produits halieutiques (+4,7 milliards) et de produits arachidiers
(+1,1 milliard). En glissement annuel, les exportations de biens
ont légèrement progressé de 0,9% (+1,1 milliard), sous l’effet
des produits alimentaires (+10,4 milliards) et des engrais minéraux et chimiques (+2,1 milliards). Par contre, les ventes à l’étranger de produits pétroliers, d’or brut et de ciment se sont
repliées, respectivement, de 13,4 milliards, 2,9 milliards et 0,9
milliard sur la période.
S’agissant des exportations du Sénégal vers l’UMOA,
elles sont estimées à 31,4 milliards au mois de janvier 2016
contre 30,1 milliards le mois précédent, soit une hausse de
4,3% (+1,3 milliard). Elles ont, ainsi, représenté 27,5% de la
valeur totale des exportations de marchandises au titre du mois
de janvier 2015 contre 20,7% un mois auparavant, soit un gain
de 6,8 points de pourcentage. La part des produits acheminés
vers le Mali, principale destination des exportations du Sénégal
dans l’Union, est passée de 51,6% à 53% sur la période, soit un
gain de 1,4 point de pourcentage. Le ciment reste le principal
produit exporté vers le Mali avec une part évaluée à 38,4% en
janvier 2016 contre 51,5% le mois précédent.
Les importations de biens, elles sont passées de
300,9 milliards au mois de décembre 2015 à 218 milliards au
mois de janvier 2016, soit une baisse de 27,5% (-82,8 milliards). Cette diminution reflète essentiellement le repli de la
DGPPE/DPEE/DSC -
valeur des achats à l’étranger de produits pétroliers (-33,3 milliards), de « véhicules, matériels de transport et de pièces détachées automobiles » (-21,8 milliards), de produits alimentaires
(-9,8 milliards), de « machines, appareils et moteurs » (-5,2
milliards) et de produits pharmaceutiques (-1,7 milliard). Au
titre des importations de produits alimentaires, des baisses sont
relevées au niveau des « huiles et graisses animales et végétales » (-5,4 milliards) et du riz (-2,9 milliards). Ce recul a été
amoindri par l’augmentation de la valeur des importations de
« froment et méteil » (+4,6 milliards). En glissement annuel,
les importations de biens ont baissé de 4,4%, sous l’effet principalement des achats de produits pétroliers (-22,6 milliards)
et de « véhicules, matériels de transport et de pièces détachées
automobiles » (-2,1 milliards). En revanche, les importations
de produits alimentaires, de « machines, appareils et moteurs »
et de produits pharmaceutiques ont respectivement, progressé
de 6,5 milliards (+16,1%), 3 milliards (+8,1%) et 2,2 milliards
(+48,8%) comparativement à la même période de l’année précédente.
Concernant les importations de biens en provenance
des pays de l’UEMOA, elles sont évaluées à 4,3 milliards au
mois de janvier 2016 contre 5,6 milliards le mois précédent,
soit une baisse de 1,3 milliard. Elles représenteront ainsi 2% de
la valeur totale des importations de biens au mois de janvier
2016 contre 1,9% le mois précédent. La Côte d’Ivoire demeure
le principal fournisseur du Sénégal au sein de la zone, avec une
part évaluée à 97,7% en janvier 2016 contre 92,6% le mois
précédent, soit un gain de 5,1 points de pourcentage. Les achats
en provenance de ce pays ont principalement porté sur les
« huiles et graisses animales et végétales », les produits des
industries para-chimiques et les « bois et ouvrages » qui en ont
respectivement représenté des parts de 17,6%, 10,4% et 9,2%.
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Point mensuel de conjoncture
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Tableau 10: Exportations en valeur (millions FCFA)
Tableau 11: Importations en valeur (millions FCFA)
Source: ANSD
Source: ANSD
FINANCES PUBLIQUES: progression modérée des ressources et exécution satisfaisante
des dépenses
Au cours du mois de janvier 2016, la gestion budgétaire a été marquée par un rythme de mobilisation modéré des ressources, conjugué à une exécution satisfaisante des dépenses. En effet, les ressources mobilisées sont évaluées à 120,6 milliards
contre 119,5 milliards un an auparavant, soit une hausse de 1%. Quant aux dépenses totales et prêts nets, estimés à 176,3 milliards, ils ont progressé de 34,3% en glissement annuel. Au total, le solde budgétaire (dons compris) est estimé en déficit de 55,7
milliards au mois de janvier 2016 contre 11,9 milliards à la même période de l’année précédente.
Les ressources sont réparties en recettes budgétaires
pour 109,2 milliards et en dons pour 11,4 milliards. Les recettes budgétaires ont enregistré un léger accroissement de 0,6
milliard (+0,6%) grâce, notamment, aux recettes fiscales qui se
sont accrues de 8,6% pour ressortir à 107,5 milliards. L’amélioration des recettes fiscales est imputable aux résultats appréciables relevés au titre des recouvrements de l’impôt sur le revenu
(24 milliards), de l’IRVM (12,6 milliards), du FSIPP (11,7 milliards) et de la taxe spécifique sur le pétrole (5,1 milliards), en
hausse respectivement de 1,2 milliard, 3,1 milliards, 9,4 milliards et 2,4 milliards. Cette bonne orientation a permis de
contenir la baisse enregistrée dans la mobilisation des recettes
douanières (-5,5 milliards), de TVA intérieure hors pétrole
(-0,3 milliard) et des droits d’enregistrement (-2,2 milliards).
Aussi, les recettes non fiscales, recouvrées en janvier 2016, se
sont inscrites en baisse de 7,9 milliards, en raison de l’impact
significatif de la mobilisation exceptionnelle au titre de l’ARC
d’un montant de 9 milliards en janvier 2015.
1
Fonds de Soutien à l’Energie
DGPPE/DPEE/DSC -
Les dépenses totales et prêts nets ont, pour leur part,
enregistré une hausse significative de 45 milliards sur un an.
Cette augmentation reflète l’effet conjugué de la hausse des
dépenses d’investissement (+57,1%) et des dépenses courantes
(+28,2%). S’agissant des dépenses en capital, elles sont évaluées à 43,2 milliards contre 27,5 milliards un an auparavant,
grâce, notamment, aux dépenses en capital financées sur ressources internes (20,7 milliards), en hausse de 11,9 milliards.
Pour ce qui est des dépenses courantes, elles ont été sensiblement affectées par le niveau des transferts (73 milliards) en
progression de 32,2 milliards. Ce renforcement traduit la prise
en charge de dépenses prioritaires au niveau de l’agriculture
(intrants) et de l’enseignement supérieur (Universités, bourses).
Les charges de personnel, pour leur part, sont ressorties à 45,8
milliards, soit un accroissement de 5,4 milliards sur un an. En
revanche, les charges d’intérêts sur la dette publique (10,6 milliards) et les dépenses de fonctionnement (3,7 milliards) se
sont inscrites en repli, respectivement de 3,5 milliards et de 4,8
milliards.
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Point mensuel de conjoncture
MONNAIE ET CREDIT: consolidation de la position extérieure nette –dégonflement de
l’encours du crédit intérieur
A fin décembre 2015, la situation des institutions monétaires, comparée à celle de la fin du mois précédent, fait ressortir une augmentation des avoirs extérieurs nets et un dégonflement de l’encours du crédit intérieur. En contrepartie, une expansion de la masse monétaire est notée sur la période.
Les avoirs extérieurs nets des institutions monétaires se
sont situés à 1232,9 milliards à fin décembre 2015, en hausse
de 133,9 milliards par rapport à la fin du mois précédent. Cette
situation est imputable à la Banque centrale dont la position
extérieure nette s’est améliorée de 139,8 milliards pour s’établir à 963,3 milliards. Pour leur part, les banques primaires ont
enregistré une baisse mensuelle de 5,8 milliards de leurs avoirs
extérieurs nets (269,7 milliards à fin décembre 2015). Sur un
an, les avoirs extérieurs nets des institutions monétaires ont
augmenté de 154,9 milliards ou 14,4%, à fin décembre 2015.
L’encours du crédit intérieur s’est dégonflé de 10,9 milliards, entre les deux derniers mois de 2015, pour s’établir à
2932,7 milliards, du fait des créances nettes du système bancaire à l’Etat (-59,5 milliards) qui se sont situées à 197,6 milliards
à fin décembre 2015. En revanche, les crédits au secteur privé
sont ressortis en hausse de 48,6 milliards sur la période pour
s’établir à 2735,1 milliards. Cette situation est attribuable aux
crédits ordinaires qui ont augmenté de 48,6 milliards pour se
chiffrer à 2717,6 milliards, les crédits de campagne se maintenant à leur niveau de 17,5 milliards du mois précédent. En glissement annuel, l’encours du crédit intérieur s’est renforcé de
295,1 milliards ou 11,2%, à fin décembre 2015.
En rapport avec l’évolution de ses contreparties, la masse
monétaire s’est consolidée de 91,6 milliards, en variation mensuelle, pour s’établir à 3953,1 milliards, à fin décembre 2015.
Cette situation est perceptible à travers les dépôts en banques
qui sont ressortis à 3138,4 milliards, soit une augmentation de
41,2 milliards en rythme mensuel, et la circulation fiduciaire
(billets et pièces hors banques) qui a progressé de 50,3 milliards, sur une base mensuelle, pour se positionner à 806,8
milliards à fin décembre 2015. Sur un an, la liquidité globale de
l’économie est en expansion de 468,6 milliards ou 13,4%, à fin
décembre 2015.
Tableau 12: Situation monétaire intégrée (en milliards de FCFA)
Source: BCEAO
DGPPE/DPEE/DSC
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Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111
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Point mensuel de conjoncture
ANNEXES
*: données provisoires
*: données provisoires en janvier 2016
T: trimestre
*: données provisoires
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