Diapositive 1 - Master Pathologie Humaine

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Notions générales sur les
mécanismes de tolérance
immunitaire et de contrôle de la
réponse immune et d’échappement
conduisant aux processus
pathologiques : autoimmuns,
allergiques,….
Dr José Boucraut
[email protected]
Définitions et notions générales sur
la tolérance
a.
Tolérance et spécificité antigénique
• On relie la tolérance immunologique à la notion de réponse dirigée
contre un antigène ou un déterminant antigénique.
• Elle est donc en ce sens spécifique d’un antigène :
– antigènes du soi
– antigènes du non-soi ou du soi modifié
• Allergènes, antigènes infectieux, antigènes tumoraux,
antigènes de greffe
• On est tolérant vis-à-vis d’un antigène quand l’organisme ne
développe pas de réponse contre cet antigène
• La tolérance est un état de non-réponse (et pas un échappement)
– Soit par absence d’effecteurs
– Soit par anergie de ces effecteurs
– Soit par contrôle de ces effecteurs
• Rôles de populations régulatrices
b . Différence entre tolérance et échappement à la
réponse immune
• Sites non accessibles du fait de la présence de barrières
anatomiques :
– Œil, SNC, Placenta
• Expression par les cellules cibles de ligands inducteurs de la mort des
effecteurs, exemples :
– membre de la famille du TNF, ex. FasL, TRAIL qui induisent la mort des LyT
activés
• Libération de cytokines immunosuppressives,
– ex : TGF-béta
• Inhibition de l’expression des molécules du CMH de classe I,
« masquage de l’information »
– Certaines protéines virales codent pour des protéines qui bloquent la transcription,
la biosynthèse ou le transport des molécules du CMH-I
– Les tumeurs sont caractérisées par l’expression de méthyltransférase qui
induisent une inhibition de la transcription des gènes des molécules du CMH-I
– Le syncytiiotrophoblaste n’exprime pas de molécule du CMH-I classiques
c. La tolérance à un antigène n’est pas transmise
mais acquise par une éducation
• Mise en place d’un répertoire de réponse immune
• Sélection positive et survie par engagement minimal du
récepteur
T
CMH
B
Ligands endogènes (incluant des Ig)
• Sélection négative et mort par engagement maximal du
récepteur
• Délétion clonale, Anergie
• Emigration périphérique de cellules faiblement
autoréactives
• Contrôles de ces populations autoréactives
– Mécanismes de tolérance dits « périphériques »
Mécanismes généraux de tolérance
a. Les étapes de tolérance centrale dans le thymus
Sélection positive
Cell. épithéliale corticales
Acquisition de la restriction
Sélection négative
Contre les antigènes du soi
Présentés par :
- les cellules dendritiques
- les cellules épithéliales
Sélection en fonction de
l’affinité TCR/CMH/peptide
Effets de l’absence de présentation
et de la thymectomie
• Souris déficientes en CMH-I
– absence de lymphocytes T CD8
• Souris déficientes en CMH-II
– absence de lymphocytes T CD4
• La thymectomie à J3 induit …
– paradoxalement des maladies inflammatoires et des
manifestations autoimmunes multiples
– ces manifestations sont résolutives par l’injection de
LyT périphériques
– et notamment d’une population CD4+ CD25 + (10% des
LyT circulants) : Treg naturelles
Génération des Treg
Caractéristiques de Treg centrales
• Ces lyT dits « régulateurs » expriment CD4
• Ces ly T expriment un facteur de transcription
Foxp3
• Ce sont des populations immunes à longue durée
de vie très rapidement recrutées dans les sites
inflammatoires
• Leur mode d’action dépend d’un contact ou du
moins d’une proximité
• Elle est souvent lié à la libération par ces cellules
de cytokines, comme l’IL-10 et le TGF-béta
• Syndrome IPEX : délétion de Foxp3 ou souris KO
pour Foxp3
Origine des antigènes du soi
présentés dans le thymus
• Les antigènes circulants
• Captés par les cellules dendritiques
• Des transcrits de très nombreux antigènes
du soi sont exprimés au niveau thymique,
notamment au niveau de ces cellules
épithéliales
• C’est le cas d’antigènes impliqués dans des
maladies autoimmunes comme :
– l’insuline,
– la thyroglobuline,
– la protéine basique de la myéline.
Apport du syndrome APECED
•
•
•
•
•
Autoimmune PolyEndocrinopathy Candisiasis Ectodermal Dystrophy
ou syndrome polyendocrinien 1.
Maladie AR
Perte de fonction de la molécule AIRE (Autoimmune Regulator Gene)
Modèle de souris KO :
Expression
thymique d’AIRE
Transfert du processus
par la greffe de thymus
souris AIRE -/- et pas
AIRE +/+
Expression
thymique de
transcrits
d’autoantigènes
b. Les mécanismes de tolérance périphérique : rôles des
populations régulatrices
• Certains antigènes ne circulent pas et/ou
ne sont pas exprimés dans le thymus
– Antigènes « séquestrés »
• Exemple de l’œil
• En cas de lésion traumatique d’un œil, il peut y
avoir induction d’une réponse autoimmune et une
uvéite controlatérale
• Certains antigènes sont présentés
faiblement : autoimmunité physiologique
NECESSITE DE MECANISMES DE TOLERANCE
PERIPHERIQUE
Les lymphocytes régulateurs
• Les lymphocytes CD4+CD25+ Foxp3 induits
– Il est possible d’obtenir des LyT Foxp3 positif à partir de lymphocytes
T CD4 naïfs en présence d’antigène et de CPA
– Lymphocytes à longue durée de vie, avec modes d’action similaires
• Les lymphocytes Th3 et Tr1 Foxp3neg
– Ils agissent de manière spécifique d’antigènes, induits par tolérance
orale ou environnement cytokinien.
– Ils sont caractérisés par le profil cytokinien
• Production de TGF-beta pour Th3
• Production d’IL-10 pour Tr1
• Absence d’IL-4 ou d’IFN-gamma
• Les T CD8 reg, LyB reg (producteur d’IL-10)
• Les autres populations régulatrices dites non
conventionnelles,
– les NK, les NKT, et les LyT gamma delta
– sélectionnées , longue durée de vie
– Agissent notamment par la libération de cytokines et des effets sur les
cellules dendritiques
c. La modulation de la tolérance
• L’injection néonatale peut induire expérimentalement une
tolérance
– On peut appliquer cela chez l’adulte en le traitant au préalable par un
traitement immunosuppresseur intense : irradiation corporelle,
anticorps anti-lymphocytes : création d’un chimérisme.
• Induction de tolérance par une immunisation
– par exposition à l’antigène dans des zones de privilège immun, par
exemple par voie orale. Le mécanisme fait appel à l’induction de
populations régulatrices
• Injection de cell. dendritiques tolérogènes (« immatures »)
• Induction in vitro de populations immunes régulatrices,
exemple des Tr1 suivi d’une injection
– La reconnaissance d’un antigène tissulaire, par exemple digestif ou
du système nerveux va contrôler le « homing » dans un tissu donné
• Pour contrôler la réponse inflammatoire local
• Ou favoriser les mécanismes de réparation tissulaire
• Injection de DCs matures pour favoriser la défense antitumorale ou anti-infectieuse
III. Modulation de la tolérance
• Injection de cellules dendritiques tolérogènes
– C’est le cas de cellules dendritiques « immatures »
• Induction in vitro de populations immunes
régulatrices, exemple des Tr1 suivi d’une injection
– La reconnaissance d’un antigène tissulaire, par
exemple digestif ou du système nerveux va contrôler le
« homing » dans un tissu donné
• Pour contrôler la réponse inflammatoire local
• Ou favoriser les mécanismes de réparation tissulaire
• On peut aussi essayer d’induire une rupture de
tolérance pour favoriser la défense anti-tumorale
ou anti-infectieuse
– Injection de cellules dendritiques matures pour rompre
la tolérance contre un antigène tumoral ou infectieux
Le pourquoi et le comment de
l’autoimmunité ?
Définition des maladies autoimmunes
• Apparition d’une réponse immune « excessive » dirigée
contre des antigènes du soi, secondaire à ….
• une rupture des mécanismes de tolérance,
• sur un terrain génétique favorable. (études familiales)
• Favorisées par l’environnement : virus, mdts, UV,
hormones.
• Cette réponse immune engendre une destruction
tissulaire par la mise en jeu de nombreux mécanismes
divers et variés, spécifiques et non spécifiques de
l’antigène : les mécanismes effecteurs.
– Autoanticorps, complexes immuns, lymphocytes T autoréactifs,
réaction inflammatoire
Maladies autoimmunes
chez l’Homme
• Fréquentes
• Grande diversité
– Maladies spécifiques d’organes
• aiguës , (ex : Syndrome de Guillain-Barré,
purpura thrombocytopénique idiopathique,…)
• chroniques (ex : Sclérose en plaques, Diabète AI,
Thyroïdite,…)
– Maladies non spécifiques d’organes
• Lupus érythémateux systémique, Syndrome de GougerotSjogren, Polymyosite, Dermatomyosite, Syndrome de Sharp,
• Polyarthrite Rhumatoïde
• Nature autoimmune: difficile à prouver +++
Les maladies autoimmunes
expérimentales
 Modèles animaux :
– soit spontanés
– soit induits
 Preuve de la nature autoimmune :
par transfert à des animaux sains
• soit humoral
• soit cellulaire
 Objectifs
Identification des mécanismes effecteurs
Identification des mécanismes régulateurs
Essais thérapeutiques
Les mécanismes de rupture de tolérance
• Défaut de mise en place de la tolérance
– Défaut génétique des mécanismes de tolérance
– Défaut de mise en place des mécanismes de tolérance pendant
le développement
• Chez l’homme, la phase du premier trimestre
• Mécanismes de rupture de tolérance
– Activation polyclonale des lymphocytes B (virus, toxiques,…)
– Switch des lymphocytes B CD5 autoréactifs
– « Edition des immunoglobulines »
• Si on retire un organe cible chez un animal qui présente un modèle
autoimmun, il n’y a pas de développement d’autoimmunité
• Modification locale des autoantigènes
– Mort cellulaire, libération de corps apoptotique
– Stress oxydatif : modification
• Mimicry moléculaire
• Altération des mécanismes de contrôles
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