lumiere turquoise - Direction générale du Trésor

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LUMIERE TURQUOISE
N°69 - août - septembre 2016

Sommaire
Editorial………………………………………………………….....p. 1
Modération de la croissance au T2 2016 :
3,1%.……………………………………………………………....…p. 2
Premiers effets de la décision de Moody’s du 23
septembre 2016..............................................…p. 2 - 4
Conférence internationale sur la compétitivité
régionale en Turquie..…………….………….…...….p. 4 - 6
Investissements directs bilatéraux en
2015…………………….……………………………...……….p. 6 - 7
Echanges commerciaux bilatéraux FranceTurquie au 1er semestre 2016…………….……..p. 7 - 8
Le secteur bancaire turc en 2015 …………...p. 8 - 9
Les marchés financiers en Turquie ………..p. 10 – 11
Evolution de la Recherche-Développement en
Turquie…………………..…………………...…………....p. 12 - 16
Rencontre avec la Municipalité Métropolitaine
d’Istanbul au sujet des transports et de
l’environnement………………………………...…….p. 16 - 17
Lancement industriel de la nouvelle Mégane
Sedan à Bursa...…………………………..…………….……p. 18
Inauguration du 3ème pont à Istanbul…………..…p. 18
L’office turc des brevets poursuit la
modernisation de ses procédures…….…p. 19 - 20
Editorial
L’agence Moody’s a dégradé le 23 septembre la note de la dette
souveraine à long terme de la Turquie, la faisant descendre dans la
catégorie « investissement spéculatif ». Les autorités ont mal accepté
cette décision, mais M. Simsek a bien compris qu’elle devait être reçue
comme une incitation à accentuer les réformes. De fait, pour convaincre
les entreprises et hedge funds étrangers à poursuivre leurs
investissements productifs et placements financiers, si nécessaires à
la Turquie, le mieux serait qu’elle accélère ses réformes structurelles,
débloque les appels d’offre en souffrance, lance concrètement le
programme de privatisations annoncé, s’engage résolument en 2017
dans la modernisation de l’Union Douanière avec l’UE, s’appuie sur
les cadres bilatéraux (tenue des commissions mixtes, trop souvent
reportées, modernisation des conventions bilatérales fiscales, etc.),
améliore l’environnement des affaires, qui manque trop de
prévisibilité, et mette moins l’accent sur le slogan de produits à 100
% turcs, sans doute mobilisateur auprès de la population, mais qui
n’encourage pas les offres de partenariat à long terme des groupes
étrangers.
Ce bulletin rend compte d’évènements auxquels a participé
dernièrement le Service Economique Régional (inauguration du 3ème
pont d’Istanbul le 26 août, lancement industriel de la nouvelle
Mégane Sedan à Bursa), comme de certains de ses travaux récents :
points sur la conjoncture et la compétitivité turque ; analyses sur les
investissements directs et les échanges commerciaux bilatéraux ;
études sur le secteur bancaire, les marchés financiers, l’innovation,
etc.
Vous trouverez également un questionnaire rapide destiné à nous
permettre de vérifier si notre publication répond comme nous
l’espérons à vos besoins et centres d’intérêts, et à l’améliorer
constamment.
Quelques chiffres sur le marché du travail...p. 20
Annonces du Ministre de l’énergie sur le
nucléaire et le solaire………………………………..….p. 20
Sylvain Berger
Organigramme du SER……...................................p. 21
Carte et données conjoncturelles et
structurelles de la Turquie………………......p. 22 - 23
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
1
Modération de la croissance au T2
2016 : 3,1%
Après une croissance de 4,7% en glissement
annuel au T1, le taux de croissance au T2 2016
s’est affiché en glissement annuel à 3,1%,
contre les prévisions variant de 3,3 à 3,7%. Le
taux de croissance corrigé des variations
saisonnières et calendaires est de +0,3% par
rapport au trimestre précédent.
La consommation des ménages (2/3 du PIB) a
affiché, comme attendu, une nette modération
par rapport au trimestre précédent : 5,2% au
T2, après 7,1% au T1 de cette année. La
croissance au T2 a été soutenue
principalement par la dépense publique :
15,9%, après 10,9% au trimestre précédent.
Après
une
stagnation
au
T1,
les
investissements ont baissé au T2 de -0,6%. Le
commerce extérieur a contribué négativement
à la croissance, avec une hausse de +0,2 % des
exportations contre +7,7 % pour les
importations, en glissement annuel.
En 2015, la croissance a été de 4%, avec un
revenu par habitant qui avait diminué à 9 261
USD, après 10 395 USD en 2014.
Le Vice-premier ministre Şimşek a déclaré qu’il
serait
difficile
d’atteindre
l’objectif
gouvernemental pour 2016, initialement fixé à
+4,5%.
Premiers effets de la décision de
Moody’s du 23 septembre 2016
La tentative de coup d’Etat de juillet en Turquie
a été suivie d’une vague de commentaires sur sa
situation économique et financière, avec
notamment la dégradation de sa notation par
l’agence S&P. L’économie turque bénéficie
jusqu’à présent de fondamentaux économiques
sains, et le plus grand sujet de préoccupation
porte sur la sensibilité des investisseurs
étrangers à la situation géopolitique en
Turquie et sa capacité à continuer à attirer des
apports extérieurs pour financer son important
déficit courant. La dégradation de la note de la
Turquie par Moody’s le 23 septembre, qui prive
la Turquie de son « Investment grade » pour un
certain nombre d’investisseurs internationaux, a
eu pour l’instant des effets contenus sur les
marchés financiers. Soucieuses de l’image de la
Turquie auprès des investisseurs étrangers, les
Autorités turques ont entrepris une tournée
d’information dans 26 pays, en particulier
européens.
1/ La décision de Moody’s du 23 septembre:
Alors que Standard & Poor’s avait dégradé la
note souveraine de la Turquie quelques jours
seulement après la tentative du coup d’Etat du
15 Juillet, Moody’s avait déclaré se laisser un
délai supplémentaire pour analyser les
conséquences de ces événements dans la
durée. Moody’s a finalement décidé vendredi
23 septembre de dégrader d’un cran la note de
la Turquie, de Baa3 à Ba1, avec une perspective
stable, plaçant les obligations souveraines de la
Turquie au rang des placements spéculatifs («
junks »).
Décision très attendue depuis les événements
du 15 juillet, cette dégradation par Moody’s fait
monter au nombre de deux, avec Standard &
Poor’s, le nombre d’agences de notation
majeures
considérant
les
obligations
souveraines de l’Etat turc comme des
investissements spéculatifs. La troisième
grande agence de notation internationale,
Fitch, avait abaissé le 19 août la perspective de
sa note pour la Turquie, de stable à négative, ce
qui fait également peser le risque pour la
Turquie de subir une nouvelle dégradation de
sa note par cette agence.
Dans la mesure où les statuts de nombreux
investisseurs institutionnels les obligent à se
séparer de certains de leurs actifs lorsque deux
de ces trois agences de notation
internationales les considèrent comme des
investissements spéculatifs, la décision de
Moody’s risque dès à présent de détériorer les
conditions auxquelles la Turquie accède à des
investissements
internationaux,
avec
potentiellement des conséquences également
pour le financement des entreprises turques.
2/ L’agence Moody’s justifie sa décision par
la montée du risque sur les financements
externes,
et
la
détérioration
des
fondamentaux de l’économie réelle de la
Turquie :
- La première raison avancée a trait aux
risques liés aux besoins de financement
externe de la Turquie :
Les récentes turbulences politiques en Turquie
viennent s’ajouter à un environnement
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
2
géopolitique déjà instable et exposent le pays à
une crise de confiance des investisseurs
internationaux, qui pourrait conduire dans le
pire des cas à une crise de sa balance des
paiements. Moody’s juge la vulnérabilité à un
choc sur les financements externes à l’aune du
niveau de déficit courant et à la croissance de
l’endettement externe, qui génèrent un besoin
de financement de l’ordre de 26 % PIB par an
pour 2016 et 2016. Moody’s estime qu’en cas
de perte de confiance des investisseurs
internationaux, les amortisseurs disponibles
(réserves de change notamment) ne seraient
pas suffisants.
l’économie turque s’était largement dissipée,
même si les problèmes structurels de
l’économie persistaient sur le long terme.
- La deuxième raison majeure avancée
concerne
l’évolution
négative
des
fondamentaux de l’économie turque :
Les réactions mettent plutôt en avant les
bonnes performances de l’économie réelle. Des
représentants du monde de l’entreprise ont
également tenu à rappeler la solidité des
finances publiques turques, la bonne
performance de la Turquie en termes
d’exportations, et jugent le climat des affaires
et la politique monétaire satisfaisants. Selon
eux, la décision de Moody’s ne devrait pas avoir
d’effet à long terme sur les investissements.
Moody’s cite en particulier l’érosion de la
stabilité institutionnelle et du climat des
affaires, que les purges suite à la tentative de
coup d’Etat participent à dégrader. Moody’s
estime également que les perspectives de
croissance de l’économie turque se sont
significativement dégradées (Moody’s prévoit
une croissance annuelle de l’ordre de 2.7% par
an jusqu’en 2019, contre une moyenne de 5.5%
par an de 2010 à 2014), et s’interroge sur la
capacité des autorités à orienter le modèle de
croissance actuel, largement basé sur la
consommation et alimenté par les capitaux
extérieurs, vers un modèle plus équilibré.
3/ Plusieurs responsables politiques et
économiques en Turquie ont réagi :
- Au niveau politique :
Le Président et au moins 6 ministres sont
intervenus dans la presse nationale pour
commenter la décision de Moody’s.
Le vice-premier ministre Şimşek, qui a la
tutelle du Trésor turc, a déclaré que la
meilleure réponse à apporter à la dégradation
est d’accélérer les réformes et de maintenir une
bonne discipline budgétaire.
Plusieurs ministres ont pointé notamment les
bases saines de l’économie turque tout en
signalant les signaux contradictoires envoyés
par Moody’s, dont le directeur des Risques
Souverains Globaux, Alastair Wilson, avait
déclaré deux jours auparavant que l’onde de
choc de la tentative de coup d’Etat sur
Selon la presse nationale, le président Erdogan
aurait dit qu’il se moquait de cette décision. Lui
et son Premier Ministre Binali Yildirim ont mis
en cause l’impartialité des agences de notation
en considérant cette dégradation comme un
acte motivé politiquement. Binali Yildirim a
déclaré que "ces jugements visent à créer une
certaine image de l'économie turque".
- Dans le monde des affaires :
Certains représentants du monde des affaires,
selon les propos rapportés par la presse,
s’interrogent néanmoins sur la crédibilité et
l’indépendance des agences de notation, et à
évoquer des raisons politiques à cette décision.
A l’inverse, plusieurs voix s’élèvent pour
qualifier la décision de Moody’s de pertinente,
en rappelant l’importance d’avancer sur le
chemin des réformes.
Mesure de l’onde de choc suscitée par la
décision de Moody’s dans le débat économique
turc, les principaux quotidiens du pays ont
continué à rapporter, souvent en Une, les
commentaires suscités par cette décision tout
au long de la semaine qui l’a suivie.
4/ La décision de Moody’s a eu des effets
pour l’instant contenus:
A ce stade, les effets sur les marchés financiers
semblent plutôt contenus, notamment au
regard des mouvements qui avaient suivi la
tentative de coup d’Etat du mois de juillet et la
dégradation par Standard & Poor’s. La Bourse
d’Istanbul a perdu 4% de sa capitalisation dans
la journée du lundi 26 septembre, mais cela
reste modéré au regard de la baisse d’environ
7% le lundi suivant la tentative de coup d’Etat
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
3
du 15 juillet (et confirmée par la baisse de plus
de 13% à la fin de la semaine suivante). La Livre
turque s’est dépréciée dans un premier temps
de 0,8 % face au dollar dans le courant de la
journée du 26 septembre mais a regagné du
terrain pendant la journée sans jamais
dépasser le seuil symbolique de 3 Livres
turques pour 1 dollar. Du fait de la volatilité de
ces indicateurs, leur évolution est cependant à
surveiller sur une période plus large pour
pleinement mesurer l’impact sur le sentiment
des investisseurs étrangers.
Conférence internationale sur la
compétitivité régionale en Turquie
L’OCDE a présenté une étude, réalisée durant
deux ans avec le soutien de l’UE, portant sur
l’état et les leviers de développement de la
compétitivité régionale en Turquie.
Le rapport souligne que malgré la forte
croissance économique du pays depuis une
dizaine d’années, des écarts importants de
compétitivité persistent entre les régions de
l’Ouest, industrielles et urbanisées, et celles de
l’Est (notamment le Sud-Est et la mer Noire), à
dominante agricole, souffrant d’un déficit
d’infrastructures et d’un retard en termes
d’éducation et de formation professionnelle.
Afin de stimuler le rattrapage des régions de
l’Est, plus enclavées et moins attractives, l’OCDE
préconise notamment de réformer les processus
institutionnels de prise de décision relatifs aux
plans
de
développement
régionaux
(renforcement de la coordination verticale et
horizontale, partage d’information, clarification
des rôles respectifs et des flux de financements).
I.
Session introductive
M. Andra Mairate, chef de Département au sein
de la Commission européenne (Direction
générale de la politique urbaine et régionale), a
insisté sur la compétitivité des régions comme
levier de développement, de productivité et
1
Les différences de richesses inter-régionales,
mesurées par les écarts en termes de PIB/hab, sont
d’ailleurs plus fortes entre régions qu’entre les pays
membres de l’OCDE. Les pays où les écarts
d’innovation à l’échelle nationale. La
convergence économique des Etats membres
constitue d’ailleurs une priorité au sein de l’UE,
où il existe un index de compétitivité régionale
agrégeant des informations relatives, entre
autres, aux systèmes de santé et éducatifs.
La Turquie est aujourd’hui la 17ème économie
mondiale et connaît un fort développement
puisque son PIB/habitant a triplé en l’espace
de dix ans. Le pays a également progressé au
sein de l’index mondial de compétitivité
économique (classé 51ème sur un total de 140
pays, la France étant 22ème), grâce à son
potentiel économique et à l’amélioration de
son capital humain (qualifications et
compétences).
Pourtant, c’est le pays de l’OCDE où les
différences de richesses entre régions sont
les plus marquées.1 L’UE pourvoit chaque
année des fonds dans le cadre de l’instrument
IPA (dont la nouvelle programmation, IPA II,
aura cours jusqu’en 2018). Ces fonds
permettent, pour beaucoup, de financer des
projets dans les régions les moins développées.
M. Ramazan Güven, Sous-Secrétaire d’Etat
adjoint au Ministère du Développement, a
évoqué la libéralisation des économies au
niveau mondial depuis la chute du bloc
soviétique en 1991, qui a été facteur de
croissance. La Turquie a accéléré son
processus de développement depuis les
années 2000, notamment en définissant une
stratégie nationale de développement
déclinée en sous-objectifs définis au sein de
chaque ministère et de chaque agence
régionale de développement. Si on privilégiait
au début une approche hiérarchique
descendante, où les autorités locales devaient
appliquer les politiques définies au niveau
national, le Ministère du développement
applique aujourd’hui une méthode de travail
stimulant le partage d’informations entre les
niveaux administratifs locaux et centraux.
La Turquie fait néanmoins face à des défis de
taille sur le plan économique, et doit
notamment, à horizon 2023, améliorer
l’environnement des investissements ainsi
que la qualité du capital humain. Il est
régionaux de richesses sont les plus importants sont
les pays émergents tels que la Chine, le Brésil, la
Russie, l’Inde, la Mexique, la Slovaquie et la Turquie.
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
4
également nécessaire de définir des
instruments et méthodes de mesure rigoureux
afin de pouvoir quantifier avec précision la
compétitivité régionale du pays.
II.
Panel sur les leviers
développement
de
compétitivité
régionale
Turquie
de
la
en
1. Renforcer le caractère inclusif de la
croissance
Malgré une croissance soutenue sur les dix
dernières années, il existe de fortes inégalités
géographiques de développement. Les régions
occidentales, en particulier les pôles
économiques d’Istanbul, Ankara et Izmir, ont
traditionnellement tiré la croissance. Les
régions des « Tigres anatoliens » (Aydin,
Denizli, Mugla, Konya, Karaman, Hatay,
Kahramanmaras, Osmaniye, Kayseri, Sivas,
Yozgat, Gaziantep, Adiyaman et Kilis) ont
ensuite, plus récemment, développé leur
production
industrielle.
En
revanche,
l’économie de l’Est du pays, avec une
dominante agricole forte, est moins avancée.
Le cadre de mesure de la compétitivité
régionale utilisé par l’OCDE se réfère à deux
piliers : les performances économiques
(revenu et productivité) et les déterminants
de la compétitivité (PME et entreprenariat,
technologies et innovation, éducation et
compétences,
marché
du
travail,
infrastructures, santé et environnement).
Les
régions
dont
les
performances
économiques sont les meilleures sont celles où
la production manufacturière ainsi que la
diversification sectorielle sont fortes (à
l’inverse les régions agricoles affichent de
faibles résultats), et qui bénéficient d’une
ouverture
commerciale
et
d’investissements étrangers.
Concernant
les
« déterminants
de
compétitivité », Istanbul, Ankara, Bursa,
Eskisehir et Bilecik obtiennent les meilleurs
résultats ; Mardin, Batman, Sirnak, Siirt,
Sanliurfa et Diyarbakir les moins bons.
L’étude souligne en particulier le poids de la
localisation géographique qui, en plus des
indicateurs déjà mentionnés, est déterminant,
puisqu’on constate que les régions disposant
d’un accès à la mer ou bien dotées en
ressources naturelles affichent de meilleures
performances. Le régime de vent de la région
de Marmara stimule par exemple le secteur
éolien et les biens d’équipements dans la
région. Les effets d’agglomération d’activités
dans les régions les plus dynamiques, qui
disposent d’infrastructures développées
(transport et communication notamment), et
où les économies d’échelle sont supérieures,
renforcent d’autant les inégalités. Le rapport
mentionne enfin le problème d’émigration des
jeunes diplômés et des actifs qualifiés de l’Est
vers les villes de l’Ouest du pays.
2. Accroître la coordination économique
entre les acteurs centraux et régionaux
L’OCDE recommande d’accroître, dans le cadre
des politiques de développement actuelles, à la
fois la coordination verticale (entre l’Etat et
les collectivités locales) et la coordination
horizontale (entre les différentes parties
prenantes à un projet : banques, agences de
développement, KOSGEB, TÜBITAK…)
Le Ministère du Développement est
clairement identifié comme l’administration
de référence en termes de coordination
(verticale et horizontale). Il a déjà mis en place
des mécanismes de coordination au niveau
central entre le Ministère de la Science, de
l’Industrie et des Technologies et le Ministère
de l’Economie, et il a créé quatre
administrations régionales.
En outre, 26 agences de développement ont été
créées dans le but d’effectuer des études et de
la planification, de soutenir les projets
d’entreprises et d’institutions non-lucratives et
de promouvoir les investissements dans leurs
régions. Elles peuvent par exemple identifier
une entreprise prometteuse, et définir des
dispositifs d’aides adaptés à leurs besoins
(subventions directes ou indirectes).
2.1. La coordination verticale (Etat /
pouvoirs locaux)
Les agences de développement réalisent des
plans de développement régionaux qui, s’ils
sont alignés avec les grands axes des plans de
développement nationaux, ne sont pas
toujours coordonnés avec eux en termes de
temporalité et même de contenu. En outre, les
agences de développement soulignent qu’il
existe
une
asymétrie
d’information
persistante entre les niveaux locaux et
centraux d’administration, ne permettant
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
5
pas de mettre en cohérence les différents plans
de développement.
2.2. La coordination horizontale
L’environnement institutionnel de la Turquie
conduit à la production annuelle d’un très
grand nombre de documents stratégiques.
Même si leur contenu est cohérent, l’OCDE
estime que produire un trop grand nombre de
documents stratégiques pourrait s’avérer
contreproductif, d’autant que la plupart des
documents stratégiques n’identifient pas
clairement les besoins budgétaires et les
sources de financements. Le rapport
préconise notamment d’intégrer davantage la
dimension régionale dans les plans de
développement nationaux.
Source : Banque de France
Ces capitaux proviennent majoritairement
d’entreprises du secteur des services
(activités immobilières : 250 M euros ; banques
et assurances : 55 M euros), puis de l’industrie
manufacturière (industries alimentaires : 25
M euros; industries chimiques : 25 M euros;
industries pharmaceutiques : 52 M euros).
II.
Le stock d’investissements
directs français en Turquie
Investissements directs bilatéraux
en 2015
A la différence des échanges commerciaux
bilatéraux, les investissements directs sont très
faibles dans le sens Turquie/France, et très
irréguliers dans le sens France-Turquie. 2015,
avec 631 M euros de nouveaux investissements
français en Turquie, fait figure de bonne année,
dépassant la moyenne annuelle de la dernière
décennie.
I.
Les
flux
d’investissements
directs français à destination de
la Turquie
La France représente, selon les chiffres turcs,
un investisseur important pour ce pays (8éme
position en stock, 15éme en flux, pour 2015). A
l’inverse, la Turquie n’occupe qu’une place
mineure dans le total des investissements
originaires de France.
L’année 2015, avec 631 M euros, se situe audessus des années précédentes pour les flux
d’investissements français à destination de la
Turquie, même si ce montant ne représente
que 1,8% du total des investissements directs
français dans le monde en 2015.
Source : Banque de France
En l’absence d’investissements majeurs depuis
quelques années, le stock a tendance à se
stabiliser. Par ailleurs, compte tenu de la
méthodologie, le capital des sociétés non
cotées est comptabilisé à sa valeur historique,
qui ne reflète pas toujours une valeur de
marché
actualisée
(notamment
dans
l’industrie).
Le stock des investissements français en
Turquie représente 0,36 % du stock mondial
d’investissements français.
La répartition sectorielle
illustre la
prédominance
des
services,
plus
particulièrement celle des services financiers
et des assurances.
III.
Les investissements
originaires de Turquie
directs
Les
flux
sont
traditionnellement
extrêmement faibles, confirmant l’absence
d’investissement majeur dans notre pays,
depuis longtemps (la meilleure année depuis
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
6
2000 aura été 2007, avec 99 M euros net). Pour
2015, les flux d’IDE turcs en France s’élèvent à
85 M Euros.
Le stock d’investissements directs turcs en
France en 2015 est estimé à 145 M Euros, avec
quelques dizaines d’entreprises qui emploient
environ 1 500 personnes en France,
notamment
dans
l’automobile,
l’agroalimentaire et le bâtiment
Conclusion :
A la différence des échanges commerciaux
bilatéraux, les investissements directs sont
très faibles dans le sens Turquie/France, et très
irréguliers sur le long terme dans le sens
France-Turquie (le plus haut historique ayant
été atteint en 2007 avec 1,02 Md Euros).
A cet égard, 2015, avec 631 M euros, fait
figure de bonne année, dépassant largement
la moyenne annuelle de 150 M Euros de la
dernière décennie.
En sens inverse, la France n’a pas bénéficié de
la forte hausse ces dernières années des IDE
turcs, dont le montant global reste de toute
façon faible, avec un flux d’investissement vers
le reste du monde de 7 Mds USD pour 2014, un
plus haut niveau historique, puis de 5 Mds USD
en 2015).
avec 7,1 Mds Euros d’exportations (5,9 Mds
Euros en 2014), soit un plus haut historique.
Elle fut également son 6ème client avec 6,7 Mds
Euros d’importations (6,1 Mds Euros en 2014).
En 2015, la Turquie, en absorbant 1,6% de nos
ventes, était notre 11ème débouché dans le
monde et 3ème client hors UE et Suisse, derrière
les Etats-Unis et la Chine. Les exportations
avaient progressé très significativement en
2015 (+18,4%), du fait de très importantes
livraisons aéronautiques (+85%), et des très
bonnes performances dans le secteur des
véhicules automobiles (+62%), alors que les
importations ne progressaient que de 7,8%, ce
qui avait permis un retour à une balance
excédentaire pour la France (420 M Euros),
après un solde légèrement négatif en 2014.
Le 1er semestre 2016 apparait en retrait par
rapport à la période comparable de 2015. Nos
exportations baissent de 10,4%, tandis que nos
importations augmentent de 7,2%, ce qui
aboutit à une très nette réduction de notre
solde, de 825 M Euros (au 1er semestre 2015) à
157 M Euros (au premier semestre 2016).
Selon les données turques, notre part de
marché relative de fournisseur s’établit à 4,2%.
La France continue d’occuper le 6ème rang aussi
bien dans les exportations, que dans les
importations turques.
Echanges commerciaux bilatéraux
France-Turquie au 1er semestre
2016
Comme c’était prévisible, compte tenu de la
place des livraisons d’avions et des ventes de
voitures dans nos exportations vers la Turquie,
le premier semestre 2016 nous est moins
favorable que celui de 2015, mais le solde
provisoire reste positif, et notre part de marché
se maintient, de même que le rang de la France
dans les exportations et les importations
turques.
I.
Un premier semestre 2016 en
retrait par rapport à 2015
On avait observé en 2015 une intensification
de nos échanges avec la Turquie : le total du
commerce bilatéral s’était en effet élevé à
13,8 Mds Euros, en progression de 13% sur
2014, permettant ainsi à la France d’occuper
le 6ème rang des fournisseurs de la Turquie,
Source : douanes françaises
II.
Le poids déterminant de
quelques grands secteurs
La structure de nos exportations est
extrêmement concentrée : les secteurs de
l’aéronautique et de l’automobile représentant
à eux deux plus de 40% de nos exports en 2015.
Le calendrier des commandes/livraisons,
d’avion, irrégulier par nature, affecte le profil
du commerce bilétaral, dans un sens bénéfique
(comme en 2015), ou dans le sens inverse,
comme en cette première moitié d’année.
Ainsi pour le 1er semestre 2016, s’agissant des
exportations, le secteur « aéronefs et engins
spatiaux » connaît une chute de 18,1%, tandis
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
7
que le deuxième poste en importance, celui des
véhicules automobiles, enregistre aussi une
baisse forte, de 21,7% (2015 avait été marqué
par un effet de rattrapage des ventes de
véhicules en Turquie).
Le cumul de la baisse de ces deux seuls postes
s’établit à près de 300 M Euros, sur les 430 M
de diminution totale de nos exportations.
Hormis ces deux principaux postes, l’ensemble
des autres chapitres significatifs enregistre une
baisse : -13,9% pour la pharmacie ; -26,9%
pour les produits sidérurgiques ; -14% pour les
matières plastiques.
Des chapitres plus minoritaires connaissent
par contre de bonnes performances (moteurs,
engrenages et transmissions).
Sur le premier semestre, la Turquie absorbe
1,7% du total de nos exportations, contre 1,8%
sur les 6 premiers mois de 2015.
Concernant les importations, le principal poste
est toujours celui du secteur des véhicules
automobiles (c’est du reste le 1er secteur
exportateur de la Turquie), qui progresse de
9,4%, et représente un quart de nos achats à la
Turquie, ainsi que celui des pièces détachées
pour automobiles (+10,9%) ; viennent ensuite
les divers composantes du secteur textile (2ème
secteur exportateur turc), et les appareils
électroménagers (+5%). Le seul chapitre
significatif à connaitre une baisse est celui des
fruits.
Fondamentalement, la structure de nos achats
ne change pas, l’ensemble du secteur
automobile représentant plus de 30% du total,
tandis que le secteur textile compte pour 22%.
Le secteur bancaire turc en 2015
Avec près de 720 Mds Euros d’actifs, soit 81% du
total des actifs du secteur financier turc, le
système bancaire est le canal principal de
financement de l’économie turque. Composé de
52 établissements, le secteur bancaire est
concentré et ses principaux indicateurs de
performances sont robustes : rentabilité, qualité
de ses actifs, niveaux de fonds propres et de
liquidité, ou encore taux de prêts litigieux. Enfin,
les standards de réglementation et de
surveillance du secteur sont compatibles avec les
normes internationales. Les « stress tests » des
autorités bancaires indiquent que le secteur est
résistant aux chocs ; la régulation a continué à
être adaptée en 2015 à travers le Regulatory
Consistency Assessment Program (RCAP) et a été
jugée entièrement conforme aux standards
décidés en 2012 par le Comité de Bâle sur le
contrôle bancaire. L’évolution légèrement
négative de certains indicateurs constatée en
2015 par rapport à 2014 doit être située dans le
contexte des événements de 2015 (notamment
géopolitiques, encourageant la dépréciation de
la Livre),
I/ Etat des lieux : un système bancaire
concentré et bien régulé
Le secteur bancaire turc a été restructuré
après la crise financière qui a frappé la Turquie
en 2001, le secteur avait connu un véritable
mouvement
de
consolidation,
d’assainissement, et de renforcement de sa
régulation. Cette transformation réussie a
assuré au système bancaire une bonne
résilience, qui lui a permis de bien surmonter
la crise mondiale de 2008.
Ces dernières années ont vu la poursuite de la
mise en place de mesures réglementaires
conformes à la référence bâloise, la croissance
importante du secteur ainsi qu’une nouvelle
démonstration de sa capacité de résistance au
ralentissement économique.
Si les établissements bancaires de Turquie
concentrent 81% des actifs du secteur
financier, de nombreuses banques conservent
une taille très limitée : deux tiers d’entre elles
ont des actifs représentant moins de 1% du
total du secteur. Le secteur a enregistré une
augmentation de près de 600 emplois en 2015
et en totalise désormais 218.000, mais se
digitalise progressivement. Les réseaux
d’agences et de bornes ATM se développent, et
les transactions par cartes bancaires
augmentent, représentant en valeur 53% du
PIB, soit 2 points de plus qu’en 2014.
Du côté français, la TEB, détenue
majoritairement par BNP Paribas par
l’intermédiaire d’une participation directe et
d’une joint-venture, donc catégorisée en tant
que banque privée turque, est la 10ème banque
du pays en termes d’actifs. La filiale locale de la
Société Générale (avec 160 millions USD
d’actifs) a cessé son activité de banque de
dépôt pour se recentrer sur son activité
d’investissement. Enfin, Natixis est présente
sur le marché de l’assurance-crédit turc, avec
sa filiale Coface Sigorta.
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
8
Les indicateurs de performance et prudentiels
sont de bonne tenue. Si la rentabilité en 2015
mesurée par la rentabilité des capitaux propres
(ROE) est en recul de 1,1 point de pourcentage
par rapport à 2014, elle reste supérieure à 10
%. En outre, en 2015, la part des prêts litigieux,
même si elle a augmenté de 0,3 points de
pourcentage par rapport à 2014, reste
contenue à 3,2%. Les fonds propres, qui ont
augmenté de 13% en 2015, représentent 11%
des actifs totaux, et le ratio de solvabilité
(15,6%) a certes perdu 0,8 point par rapport à
2014 mais reste encore largement au-dessus
des minimas requis (12%). Au total, les
fondamentaux du secteur bancaire demeurent
équilibrés, malgré le ralentissement de la
croissance économique et la hausse de la
volatilité sur les marchés des devises
II/ Un secteur bancaire solide mais encore
en développement
La bancarisation de l’économie turque se
poursuit, mais reste limitée comparée aux
standards internationaux : en 2015, le total des
actifs représentait 121% du PIB, soit 7 points
de plus qu’en 2014, mais encore loin derrière
la moyenne de l’UE (311%) ou mondiale
(161% en 2013), et seulement légèrement audessus de la moyenne des pays en
développement (110% en 2013). Les chiffres
indiquent que le développement bancaire turc
est proche de celui des pays d’Europe de l’Est
(Pologne, Hongrie, Slovaquie…), avec une
tendance de croissance plus importante. Si
l’intermédiation bancaire reste le canal de
financement privilégié en Turquie, elle occupe
encore une faible place au sein de l’économie
du pays.
III/ Le ralentissement économique et la
volatilité de la Livre, principaux facteurs de
risques
L’afflux de capitaux et l’endettement en devises
ont exposé le secteur à un risque de change,
d’autant plus important que la volatilité de la
Livre est accentuée par l’instabilité politique et
l’environnement international. Les actifs en
devises couvrent 84% des passifs en devises, et
l’exposition au risque de change du secteur a
atteint 57 milliards USD. Les banques se
couvrant presque totalement contre le risque
associé au financement externe, la position
nette externe ne représente que 0,5% des
bilans. Mais la dépréciation de la livre pèse sur
les ratios de solvabilité : les banques
empruntant en dollars, tout en disposant de
fonds propres en TL, toute dépréciation
impacte mécaniquement leur ratio des fonds
propres/engagements.
Le secteur de la construction est un point
d’attention des organisations internationales :
il représente 5,7% du PIB en 2015 et constitue
depuis 10 ans un véritable moteur pour la
croissance turque ; la modération du taux de
croissance de l’économie turque amène à
s’interroger sur le maintien de la forte
demande de logements relativement au stock
accumulé, et son financement. Les prix des
logements augmentent rapidement (+18,4%
fin 2015 comparé à fin 2014), tout comme les
prêts accordés au secteur de la construction,
partiellement libellés en devises étrangères. Or
ce secteur n’a pas, ou très peu, de couverture
naturelle contre le risque de change. Jusqu’ici,
il n’a toutefois pas enregistré de hausse des
créances douteuses : en 2015, le ratio des
créances douteuses dans le secteur de la
construction s’établissait à 3,7% du total des
créances, et 40 points de base de moins qu’en
2014.
La croissance rapide des crédits aux ménages
et aux PME fait peser un risque de hausse des
prêts litigieux. La montée du taux de chômage
affecte la solvabilité des ménages. Du côté des
entreprises, les emprunts contractés par les
PME
étant
majoritairement
assortis
d'échéances courtes, celles-ci sont plus
vulnérables aux fluctuations des taux d'intérêt.
En raison notamment de l’adoption de
nouvelles
mesures
réglementaires,
la
croissance des crédits à la consommation a
toutefois
ralenti
(malgré
une
forte
augmentation en termes nominal de 10% en
2015 et 15% en 2014, la croissance en termes
réel a en fait été de -7% en 2014 et de
seulement +1% en 2015). Celle des crédits
commerciaux est restée robuste (+24% en
2015, soit environ +14% en termes réel). Les
chiffres de 2015 confirment ce risque avec une
augmentation de la part des créances
douteuses dans la plupart des secteurs : la part
de ces créances est passée de 3,3% à 4% des
crédits aux PME, de 4,2% à 4,3% des crédits à
la consommation, et de 6,6% à 7,4% des dettes
contractées par carte de crédit.
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
9
Les marchés financiers en Turquie
Les marchés financiers turcs ont connu un
développement récent mais important ;
rassemblés en 2013 sous la structure unique de
la Bourse d’Istanbul, ils accueillent un nombre
croissant d’entreprises cotées, et de types
d’instruments financiers.
La valeur totale des échanges sur la Bourse
d’Istanbul s’établit en 2015 à 11.900 milliards
TL (+33% par rapport à 2014), soit l’équivalent
de 4.500 milliards USD.
Sur le marché des actions, la capitalisation
totale des sociétés cotées à la Bourse d’Istanbul
s’élève à 554 milliards TL, soit 190 milliards USD.
La Bourse est concentrée, et sa liquidité est
portée par les transactions des petits porteurs
nationaux. Le marché des titres de créances est
le plus actif : 86,3% de la valeur totale des
transactions provient des échanges sur ce
marché.
L’ensemble des marchés est régulé par un
ensemble comprenant le Capital Markets Board
(CMB), les organismes post-marché et
l’association rassemblant les professionnels des
Marchés de Capitaux (TCMA).
Les marchés financiers turcs conservent une
taille et un rôle encore modestes dans le
financement de l’économie. La création récente
de la bourse, en 1986, et l’inflation importante
des dernières décennies, qui a longtemps
détourné les ménages turcs vers les placements
en bons du Trésor, ou non financiers, expliquent
en partie le faible développement du marché
boursier.
- La Bourse d’Istanbul, un acteur central
regroupant les marchés financiers depuis
2013.
régionales ainsi que des partenariats
stratégiques avec des acteurs majeurs. Elle
constitue notamment le premier actionnaire de
la Kyrgyz Stock Exchange et du Montenegro
Stock Echange ; elle possède également des
parts dans le Sarajevo Stock Exchange, ainsi
que dans le Baku Stock Exchange. Par ailleurs,
un partenariat avec le Nasdaq a été conclu en
janvier 2014 pour favoriser les transferts de
technologie et le partenariat signé en 2015
avec le London Stock Exchange et LCH.Clearnet
permet aux produits dérivés listés à la Bourse
d’Istanbul d’être échangés à Londres. Enfin, en
décembre 2015, la BERD a conclu un
partenariat stratégique avec la Bourse
d’Istanbul en achetant 10% du capital et en
signant des accords pour permettre la
coopération et le développement de cette
Bourse.
Les principaux marchés représentés à la
Bourse d’Istanbul sont le marché des titres de
créances, le marché des actions, le marché des
produits dérivés, et enfin le marché des
diamants et métaux précieux.
Fin 2015, la capitalisation boursière de la
Bourse d’Istanbul se montait à 554 milliards de
Livres Turques (TL), en baisse de presque 12%
par rapport à 2014 (-30% en USD). En 2015, les
actions de 416 entreprises étaient cotées à la
Bourse d’Istanbul.
Créée en 1985, la Bourse d’Istanbul est
relativement jeune. Le fort développement
qu’elle avait connu dans les années 1990 a été
stoppé par la crise de 2001, qui a largement
affecté ses performances. Ce n’est que quelques
années plus tard que le marché boursier turc a
retrouvé des couleurs, en entamant une
nouvelle phase de croissance rapide.
La Bourse d’Istanbul a connu récemment un
développement international vers des pays
proches,
et
possède
désormais
des
participations dans plusieurs places boursières
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
10
Le marché des actions est toujours concentré
autour des plus grandes capitalisations
boursières telles que celles de banques,
entreprises de télécommunications, ou
compagnies aériennes. Si 2015 a connu un
léger mouvement de déconcentration au profit
de
capitalisations
boursières
moins
importantes, les 10 premières capitalisations
représentent près de 48% de la capitalisation
boursière totale et les 25 premières environ
81% en 2015.
- Comparaisons internationales : Le nombre de
sociétés cotées en bourse et la capitalisation
boursière rapportée au PIB restent en-deçà des
chiffres des pays au profil similaire à celui de la
Turquie. Ces deux indicateurs sont proches,
quoique légèrement inférieurs, à ceux des
bourses de Tel Aviv, Vienne ou Ho Chi Min.
Et les volumes de transactions sur actions ne
sont pas négligeables mais demeurent très loin
derrière ceux des grandes places financières :
ils représentent en USD en 2015 seulement 8%
des volumes de transactions effectuées sur
la place de Londres et moins de 2% de ceux
négociés à Wall Street. Le taux de rotation du
marché turc, de 186%, se situe cependant
largement au-dessus de ceux de la grande
majorité des autres places boursières. Dans la
mesure où la faible capitalisation boursière
turque et l’importance des mouvements des
petits porteurs nationaux (dont la marge de
manœuvre reste limitée) expliquent en partie
ce taux de rotation, la liquidité du marché
boursier ne doit pas être surestimée.
-Le marché des titres de créance : un secteur
déséquilibré où s’effectue la grande majorité
des transactions de la Bourse d’Istanbul
10 270 milliards TL ont été échangés en 2015
sur ce marché mais il est largement dominé
depuis les années 1980 par les titres de dette
publique qui, avec plus de 94% du total en
2015, en sont encore
la composante
principale. Ainsi, comme pour le marché des
actions, le marché des titres de créance
demeure encore restreint au regard de la taille
de l’économie turque et possède un très grand
potentiel
Le marché des obligations d’entreprises a
connu une renaissance récente: depuis 2010,
les changements de réglementation et la baisse
des taux d’intérêt ont contribué à relancer
l’utilisation de ce type d’instruments. Cette
tendance s’est poursuivie en 2015 : l’émission
d’obligations d’entreprises, au nombre de
621, a encore connu une forte augmentation.
Les fonds levés par émissions d’obligations
privées sont passés de 1,5 milliard en 2010 à
85 milliards TL en 2015.
Néanmoins, les obligations privées conservent
un poids très limité, quoique en forte
augmentation en 2015, par rapport aux titres
de dette publique : ainsi, les volumes de
transactions des obligations d’entreprises
représentaient en 2015 environ 7,5% du total
des transactions sur le marché obligataire.
- Le marché du diamant et des métaux
précieux: un reflet de l’attrait des investisseurs
turcs pour l’or.
La Turquie constitue au plan mondial un
des plus importants ‘’consommateurs’’ d’or.
Ce métal représente également une forme
d’épargne prisée des particuliers ; de même, les
banques commerciales peuvent s’acquitter
d’une partie de leur obligation en réserves
obligatoires auprès de la Banque Centrale, en
or. Ainsi, selon certaines estimations, le stock
d’or détenu par les ménages turcs s’élèverait à
plus de 3 500 tonnes.
- La gestion d’actifs : Les actifs possédés par les
sociétés de gestion, et les sociétés de courtage
ont atteint une valeur de 102 milliards de
Livres turques fin 2015. Le marché des fonds
de pension a également connu un
développement important depuis 2013,
notamment grâce aux changements dans la
réglementation, instaurant une contribution
directe de l’Etat à hauteur de 25% dans les
fonds de pension, pour favoriser l’épargne
domestique.
- Enjeux et perspectives :
Le développement d’un marché des valeurs
mobilières turques a longtemps été freiné par
le contexte inflationniste et la faiblesse
structurelle de l’épargne turque. Ces
facteurs expliquent largement l’importance
des investisseurs étrangers, dont les
capitaux continuent de pallier une épargne
domestique insuffisante. L’un des enjeux pour
la Turquie est ainsi de rester attractif aux
yeux des investisseurs étrangers, tout en
favorisant l’augmentation de l’épargne
domestique de manière à réduire la
dépendance
actuelle
aux
capitaux
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
11
étrangers. Dans la mesure où les capitaux
levés par les entreprises à la Bourse d’Istanbul
augmentant rapidement mais demeurent assez
limités et que le système bancaire continue
d’assurer la majeure partie du financement de
l’économie turque, le développement des
marchés de capitaux constitue une
perspective intéressante à moyen terme.
-
Le BTYK est l’organe central en charge
de la politique de la science, la
technologie et de l’innovation (STI). Il a
pour rôle de superviser toutes les
politiques dans le domaine de la RD.
Placé sous l’autorité du Premier
ministre, il se focalise depuis une
vingtaine d’année sur les politiques
orientées vers l’innovation. Depuis
2005, il tient des réunions annuelles de
façon institutionnalisée. Lors de la
tenue du 6ème conseil, TBYK a acté que
des secteurs prioritaires devaient être
choisis afin de parvenir à une
économie innovante à horizon 2023.
-
Etabli en 1963, le TÜBITAK est le
Conseil de la Recherche Scientifique et
Technologique de Turquie. Rattaché au
Ministère des sciences, de l’industrie et
des technologies, il octroie des
financements et un soutien technique
pour la R&D publique et privée. Au
total, le TÜBITAK offre 50 dispositifs
de soutien, différenciés selon les
besoins des chercheurs du public et du
privé.
-
D’autres organes agissent dans le
secteur
des
STI
(Sciences
Technologies Innovation), en tant
que conseillers, sans réels pouvoirs de
décision : l’Institut turc de l’énergie
atomique, qui se focalise sur la
recherche dans le nucléaire ; YÖK, le
Conseil de l’éducation supérieure ;
TÜBA, l’académie turque des science ;
DPT, en charge de la planification,
responsable
de
l’allocation
budgétaire ;
ÜK,
le
conseil
interuniversitaire ; la KOSGEB, agence
publique pour le développement des
PME, qui mène un programme de
soutien aux PME pour la R&D et
l’innovation.
Evolution de la RechercheDéveloppement en Turquie
Dans sa « Vision 2023 » (année du centenaire de
la République turque), M. Erdogan, alors
Premier ministre, avait fixé de nombreux
objectifs ambitieux : exporter pour 500 Mds USD
et se hisser à la 10ème place parmi les économies
mondiales. Conscient que ces ambitions
économiques ne pouvaient être atteintes sans
montée en technologie, des objectifs chiffrés en
RD ont été explicitement formulés : porter les
dépenses en R&D à 3% du PIB et employer 200
000 ETP dans la R&D. Depuis, les autorités
œuvrent activement en ce sens, à travers de
nombreux plans stratégiques et incitatifs.
Si les dépenses R&D ont considérablement
augmenté depuis (+18,8% en 2014), les chiffres
actuels montrent un écart important entre la
Turquie et les autres pays de l’OCDE. De même,
les moyens humains et financiers semblent
limités au regard des objectifs fixés. Le schéma
organisationnel complexe lié à la multiplicité
d’acteurs et de dispositifs réduit l’efficacité du
système. En outre, se pose la question de la
priorisation, les aides étant généralement
accordées à tous les secteurs. Enfin, la Turquie
manque d’instruments d’évaluation et de
mesure de l’impact de l’ensemble des dispositifs.
I.
Un gouvernement proactif
l’origine d’une RD dynamique
à
1. La RD, une priorité pour les autorités
publiques
Au niveau législatif, de nombreuses incitations
financières existent et ont été renforcées depuis
2016 :
Les autorités turques œuvrent activement
depuis les années 2000 pour la promotion de la
R&D à travers le pays. Ainsi, de nombreux
acteurs institutionnels ont pris des mesures en la
matière. Au niveau institutionnel :
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
-
En 2014, une loi prévoyant des
réductions de l'impôt sur les sociétés
et sur le revenu en faveur de
l'exploitation
commerciale
des
inventions a été adoptée, aux termes
de laquelle le taux d'imposition effectif
12
est de 20% pour les bénéfices tirés
d’une invention résultant d'activités de
recherche,
de
développement,
d'innovation ou logicielles menées en
Turquie et ayant été brevetée ou
certifiée modèle d'utilité.
-
La Turquie a récemment modifié sa
législation encadrant les activités de
R&D et d’innovation, l’objectif étant
d’inciter les entreprises à innover et
investir dans les technologies,
d’accroître la coopération entre
l’industrie et les universités, et
d’augmenter le volume de la masse
salariale dans le secteur de la R&D. En
outre, une loi entrée en vigueur le 1er
mars 2016 a amendé les lois sur le
soutien aux activités de R&D et sur les
zones
de
développement
technologique. Enfin, de nombreuses
mesures concrètes en matière
d’allègements fiscaux et d’incitations
financières ont été prises en ce sens.
Les autorités œuvrent également à travers des
partenariats avec l’étranger :
Il existe deux types de partenariats avec
l’étranger dans la RD : les partenariats
multilatéraux, tels « Horizon 2020 » et
EUREKA avec l’UE, et les partenariats
bilatéraux établis avec des organismes publics
de recherche. La Turquie a signé 35
partenariats
bilatéraux
avec
des
établissements publics à caractère scientifique
et technologique localisés dans 20 pays. Trois
accords ont ainsi été signés avec des instituts
de recherches français :
-
-
-
En 1992, TÜBITAK a signé un
protocole avec le Centre National de
la Recherche Scientifique (CNRS).
Plus de 120 projets ont été soutenus
dans le cadre de ce partenariat.
En 2003, l’institut a débuté un
partenariat avec le ministère français
des affaires étrangères. Le protocole
prévoit le soutien de projets qui
concernent des technologies de pointe:
TIC, biotechnologies, nanotechnologies, sciences de l’environnement,
recherches sismiques, aéronautique.
TÜBITAK a signé en 2014 un accord
avec l’Agence Nationale de la
Recherche (ANR). Ce partenariat
concerne les projets scientifiques dans
les domaines de l’énergie, des TIC,
l’observation marine et l’écosystème
des mers.
2. Le concours des grands groupes privés
en matière de R&D est également
notable
a.
Les efforts gouvernementaux pour
favoriser la R&D privée sont notables, et
en partie couronnés de succès
Le gouvernement turc octroie une place
centrale au secteur privé dans sa stratégie
2023. Dans ce cadre, l’objectif est d’élever les
dépenses R&D du privé à 2% du PIB (contre
3% pour les dépenses totales). Bien que
légèrement minoritaire en 2014, la R&D privée
a connu au cours de la dernière décennie une
évolution plus rapide que la R&D publique. La
dépense R&D a cru de 260% entre 2005 et
2014, contre une croissance de 110% pour la
R&D publique. Cette augmentation a
principalement été tirée par les centres R&D
des entreprises, dont la mise en place a été
encouragée par l’Etat via des exonérations
fiscales accordées aux sociétés de plus de 30
salariés détenant des centres R&D. Ces
mesures ont incité les entreprises à investir
dans ce domaine. Ainsi, entre 2013 et 2014, les
dépenses en R&D des 246 centres ont crû de
50% (3,6 Mds TRY en 2014). Les déductions
fiscales issues des activités R&D ont également
permis à ces sociétés d’économiser 1,1 Mds
TRY en 2014 (+19% par rapport à 2013). A
l’heure actuelle, plus de 80% des 246 centres
de R&D sont issus de la sphère privée et une
grande partie d’entre eux détiennent une
participation étrangère dans leur capital.
b. Toutefois, deux faiblesses apparaissent
Les PME sont insuffisamment innovatrices
Les sociétés consacrant une budget
relativement important aux activités de R&D
appartiennent
souvent
aux
grands
conglomérats turcs tels que Koç (Arcelik, Tofas,
Ford, Otokar), Sabanci (Temsa, Kordsa), et
Zorlu Holding (Vestel), à qui le le ministre de
l’économie Zeykekci a remis les premiers prix
d’effort en R&D pour l’année 2016. A noter que
les entreprises ARCELIK (groupe Koç), VESTER
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
13
(groupe Zorlu) et Kordsa (groupe Sabanci) ont
été récompensées à l’occasion de la 5ème
édition du prix de la R&D en Turquie.
Variation
annuelle des
dépenses
(2009-2013)
+10%
+3%
Néanmoins, la scène économique turque est
composée à 99% de PME (81% de l’emploi,
59% de la valeur ajoutée et 60% des
exportations turques) ; les efforts réalisés très
récemment par les grands groupes turcs ne
sont donc pas assez représentatifs du secteur
privé turc. Dans l’édition 2014 de son rapport
annuel sur les politiques scientifiques, l’OCDE
souligne la nécessité d’intégrer l’ensemble du
secteur privé et surtout les PME à l’écosystème
d’innovation. La culture d’innovation est
traditionnellement trop peu présente au sein
de la communauté d’affaires turque et le
gouvernement est conscient que de nombreux
efforts restent à faire dans ce domaine.
Dépenses
annuelle
5,8 Mds EUR
47,2 Mds
EUR
Intensité
R&D (% du
PIB)
1% du PIB en
2014
2,23% du
PIB en
2013
ETP dans la
recherche
publique
52 889
165 300
Effectifs
d’employés
et
chercheurs
52 233
246 700
Score
mondiale en
matière de
politique
fiscale
13ème place
3ème place
Dépenses
publiques
pour la R&D
par
personne
507 USD
1 165 USD
Les centres de R&D servent surtout des secteurs
à faible intensité technologique
Si ces centres ont permis d’accroître le niveau
de R&D en Turquie, les dépenses de RD
concernent principalement des secteurs où
l’intensité technologique est relativement peu
élevée (automobile, machinerie). En effet,
parmi les centres de R&D du pays, 42% opèrent
dans des secteurs où l’intensité technologique
est considérée comme « moyen-réduit », 38%
détiennent une intensité technologique
catégorisée comme « moyen-fort », et seuls
22% des centres peuvent être considérés
comme produisant des produits à haute valeur
technologique. Ainsi, le principal secteur
attirant les dépenses R&D reste l’automobile,
dont l’intensité technologique est catégorisée
comme intermédiaire : les 10 plus grandes
sociétés opérant dans le domaine réalisent à
elles seules 1,5 Mds TRY d’investissement.
L’industrie automobile est suivie par
l’électroménager.
II.
Malgré des objectifs ambitieux, des
réformes utiles, et de vrais succès,
les marges de progrès restent
importantes
Comparaison
des efforts
chiffrés en
RD
Turquie
France
1. Un niveau de dépenses de R&D qui
peut encore augmenter
Les dépenses turques de R&D ont cru de 18,8%
en 2014. Si l’évolution est plus rapide qu’en
France (+3% par an en moyenne en France
entre 2009 et 2013 contre +10% en Turquie
sur la même période), les dépenses totales de
R&D sont inférieures à celles de la France.
Ainsi, en 2013, les dépenses s’élevaient à 5,8
Mds EUR contre 47,2 Mds EUR en France.
De même, l’intensité R&D de la Turquie, qui
connaît une évolution rapide sur les dix
dernières années, et a atteint 1% du PIB en
2014, reste nettement inférieure à celle de la
France (2,23% en 2013).
En outre, les ETP dans la recherche publique
étaient de 52.889 en 2012, contre 165.300 ETP
pour la France. Les effectifs d’employés et de
chercheurs sont également inférieurs dans la
recherche privée, avec 52.233 ETP en Turquie
contre 246.700 en France.
Enfin, ce décalage s’observe aussi au niveau de
l’enseignement supérieur et de la recherche :
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
14
Nombre de diplômés dans les
sciences pour 1000 habitants
Pourcentage de diplômés
dans les sciences parmi les
diplômés de l’enseignement
supérieur
Classement en termes de
nombre d’Universités les
mieux classées dans le
monde
Nombre de chercheurs pour
1000 habitants
Turquie
France
0,56
(30ème)
0,92 (9ème)
8,6%
(12ème)
10,3%
(6ème)
34ème
20ème
(11
Universités
parmi les
800
meilleures
universités
dans le
monde)
(27
Universités
parmi les
800
meilleures
universités
dans le
monde)
0,95
(43ème)
3,76
(21ème)
2. Des marges de progrès existent
encore
a.
Des priorités stratégiques qui
pourraient
être
davantage
qualifiées et détaillées
Les priorités stratégiques françaises et turques
ne sont pas alignées, ce qui est révélateur de
leurs stades d’avancement respectifs en termes
de R&D.
En France, les principaux axes de progrès
identifiés
par
le
gouvernement
sont l’intensification de la coopération entre le
public et le privé, la priorisation sectorielle, la
diffusion de la culture de l’innovation dans
l’enseignement supérieur ainsi que la
coordination avec les structures européennes.
La Turquie utilise de son côté des objectifs
quantitatifs, détaillés de façon officiels dans le
plan de développement à l’horizon 2023 :
Dépens
es en
R&D
(% du
PIB)
2
Dépens
es en
R&D du
secteur
privé
Nombre
de
chercheu
rs
Nombres de
chercheurs
dans le
privé
Budget
total
consac
ré à la
R&D
Le think tank américain Information Technology
and Innovation Foundation (ITIF) a publié un
classement des pays en fonction de leurs politiques
en faveur ou en défaveur de l’innovation. Cette étude
3%
2%
300 000
180 0
0
0
60 Mds
USD
Les actions de la Turquie en faveur des
objectifs 2023 dans la RD sont principalement
des actions consistant à attirer les
investisseurs étrangers dans le secteur des
technologies innovantes et stimuler leur
partenariat avec des acteurs locaux. Si des
secteurs stratégiques de recherche ont été
définis dans les plans de développement
nationaux, les aides et subventions restent
accordées aux projets sans différencier les
secteurs.
b. Une cadre fiscal et règlementaire
qui pourrait être davantage
incitatif
Les dépenses publiques de RD en France sont
deux fois supérieures aux dépenses publiques
en Turquie : elles s’élèvent à 507 USD par
personne en Turquie contre 1 165 USD en
France. Parmi les dépenses publiques
françaises en faveur de la R&D, les dépenses
fiscales sont conséquentes. Ainsi, la France
obtient l’un des meilleurs scores pour sa
politique fiscale (loin devant les Etats-Unis et
l’Allemagne)2 et se place 3ème alors que la
Turquie figure en 13ème place.
En effet, tandis que la France accorde un crédit
d’impôt de 60% à toutes les entreprises qui
collaborent avec des instituts et laboratoires de
recherche, la Turquie accorde une réduction de
100% de la base imposable aux seules
entreprises comptant plus de 500 chercheurs3.
Par ailleurs, avec un taux de 22,1%, la Turquie
est en tête des pays imposant la plus haute taxe
additionnelle sur les technologies de
l’information et de la communication.
c.
Des marges de progrès également
dans la mise en œuvre
Coordination : le volume des financements et
d’incitations fiscales en faveur de la RD est
suffisant en Turquie. En outre, les procédures
prend en compte à la fois les politiques en faveur de
l’innovation mais également celles qui la freinent.
3
Source : IFTI
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
15
d’accès aux subventions ne sont pas difficiles
pour les entreprises, qui peuvent postuler
auprès de plusieurs institutions (ministères et
organismes gouvernementaux tels que le
TÜBITAK et le KOSGEB) afin d’obtenir
différentes aides (exemptions de charges
salariales, d’impôts sur les bénéfices).
Toutefois, le schéma organisationnel complexe
(multiplicité des acteurs et des dispositifs)
réduit l’efficacité du système, d’où une
nécessaire coordination de l’action de chaque
institution, voire des partenariats et
programmes transversaux.
Evaluation : la Turquie manque d’instruments
d’évaluation et de mesure de l’impact de
l’ensemble des dispositifs, programmes et
incitations ne faveur de la RD. Il serait
nécessaire de définir et de mettre en place un
cadre comptable pour l’ensemble des
subventions accordées.
Conclusion : la Turquie a lancé un véritable
effort de développement de ses capacités et
investissements en R&D, et de premiers succès
sont enregistrés sur cette voie ; notamment, la
variation annuelle des dépenses est la triple de
celle observée en France depuis 2009. Mais des
marges de progrès importantes existent, si la
Turquie souhaite sortir du « middle income
trap » (dans lequel elle reste depuis plusieurs
années), atteindre ses objectifs de 2023, et
devenir la 10ème économie mondiale. L’effort
doit être poursuivi, élargi et accéléré par le
gouvernement, et mieux relayé par les
organismes économiques turcs (ce que la TIM,
association des exportateurs turcs, a compris).
Rencontre avec la Municipalité
Métropolitaine d’Istanbul au sujet
des
transports
et
de
l’environnement
A l’occasion d’entretiens avec plusieurs
responsables des départements des
transports et de l’environnement de la
municipalité d’Istanbul, le SER a pu
présenter ses activités, interroger la
Municipalité sur ses projets (métro,
tramways,
climat,
protection
de
l’environnement, qualité de l’air gestion des
déchets), rappeler la présence et l’intérêt
des entreprises françaises, et proposer des
événements de coopération bilatérale.
I.
Les transports
Lors de sa rencontre avec le Secrétaire
Général Adjoint Chargé des Transports, le
Chef du Département chargé des Transports et
le Chef du Département chargé des réseaux
ferroviaires, le SER a rappelé le bon entretien
de l’Ambassadeur Charles Fries avec le Maire
d’Istanbul, M. Kadir Topbas en novembre 2015,
ainsi que l’action de l’AFD, qui a déjà financé
des projets de transport dans la ville. Le SER a
exprimé sa volonté d’élargir les relations entre
les deux administrations.
1/ Situation actuelle concernant le réseau
ferroviaire de la ville
La ville possède actuellement un réseau
ferroviaire de 145 km. La construction de six
nouvelles lignes d’une longueur totale de 76
km est en phase d’appel d’offres. Le ministère
des transports engage également des
réflexions sur des projets à Istanbul.
L’objectif de la municipalité est d’achever la
construction de 450 km de lignes d’ici fin 2019,
et d’atteindre un réseau ferroviaire de 630 km
d’ici 2023, incluant les projets menés par le
Ministère des Transports. Selon un
responsable d’IBB, même si cet objectif
apparaît ambitieux, il sera possible de
l’atteindre grâce à la stabilité du pays, à son
savoir-faire et aux modes de financement
existants.
Depuis 2014, la municipalité s’est dotée de près
de 500 nouvelles voitures de métro. Son
ambition à terme est d’atteindre 1.000
voitures.
2/ Projet de tramway Alibeykoy-Eminonu
(le long de la Corne d’Or)
Il s’agit de construire les infrastructures
électromécaniques et de fournir des matériels
roulants pour une ligne de tramways de 12 km,
avec alimentation par le sol (sans caténaire),
qui est une technologie unique pour la Turquie,
mais coûte cher. L’appel d’offres a été
remporté par l’entreprise turque de
construction ‘Dogus’ ; les travaux devraient
commencer fin septembre.
3/ Les appels d’offres à venir
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
16
La municipalité a informé le SER de six appels
d’offres à venir relatifs à la construction de
lignes de métro :
Pour l’ensemble de ces projets, le premier
critère des évaluations sera la technologie, et
non le coût, à condition qu’il soit acceptable.
1. Basaksehir (Metro kent)-Kayasehir
(6.2 km)
2. Kaynarca-Pendik-Tuzla (11.7 km)
3. Cekmekoy-SancaktepeSultanbeyli/Sarigazi-TasdelenYenidogan (17.8 km)
4. Bagcilar
(Kirazli)Kucukcekmece(Halkali) (9.7 km)
5. Goztepe-Atasehir-Umraniye (13 km)
6. Mahmutbey-Bahcesehir-Esenyurt
(16.2 km)
Concernant la qualité de l’air, la cause majeure
de la pollution dans la ville est l’usage du
charbon distribué par le gouvernement. La
municipalité est en train de travailler sur les
solutions alternatives pour réduire la pollution
liée à cet usage du charbon. Elle souhaite
également élargir ses activités relatives à la
sensibilisation du public et la participation
des ONG à ses actions. Dans la situation
actuelle, la ville possède d’ores et déjà 21
stations de mesure dont deux sont des stations
mobiles. Elle souhaite augmenter ce chiffre à
30 d’ici 2019 et mesurer la qualité jusqu’à
l’échelle des quartiers. Tous les résultats des
mesures sont ouverts le lendemain à la
consultation du public sur le site internet de la
municipalité. La ville travaille également sur
un Master Plan « qualité de l’air », qui
permettra de prendre des dispositions telles
que la restriction du nombre des voitures en
circulation,
comme
l’interdiction
de
déplacements des enfants et des personnes
âgés en cas d’une dégradation de la qualité de
l’air.
II.
L’environnement
Le département pour le développement et la
protection de l’environnement comporte trois
directions : la direction pour la protection de
l’environnement, la direction pour la gestion
des déchets et la direction pour les services
maritimes (gestion des déchets maritimes,
mesures de la qualité des eaux de baignade,
nettoyage des plages).
La Direction pour la protection de
l’environnement est en charge notamment de
la préparation des Masters Plans pour le climat,
la qualité de l’air, la gestion de nuisances. Elle
présentera son Master Plan pour le climat à
l’occasion de la COP 22 à Marrakech en
novembre 2016.
La direction pour la gestion des déchets est
chargée de l’organisation de la collecte et de
l’élimination des déchets ménagers. 17.000 t
sont collectées par jour, et seulement 6 % de
ces déchets sont recyclés. La municipalité
prévoit d’augmenter ce chiffre à 20% en
assurant le tri déchets à la source, à l’échelle
des agglomérations. Pour atteindre cet objectif,
elle souhaite également construire trois
centrales pour valoriser les déchets et d’en
produire de l’énergie :
- Deux centrales d’incinération. La
première sur la rive européenne pour
une capacité de 3.000 t/jour.
- Une centrale « bio méthanisation des
déchets » pour une capacité de 300
t/jour.
- Une centrale « gazéification » des
déchets.
Les responsables rencontrés ont manifesté un
fort intérêt pour l’expérience française.
Certains s’étaient d’ailleurs rendus à la
conférence organisée par le SER à Bursa en
avril dernier, qui les a intéressés. Etant donnée
la forte implication de la Municipalité
d’Istanbul
dans
le
domaine
de
l’environnement,
notamment
dans
la
perspective de la présentation du Master Plan
climat à la COP 22 de Marrakech, le SER a
proposé une conférence d’une journée à
Istanbul
sur
la
protection
de
l’environnement, autour de quatre thèmes
(déchets, qualité de l’air, assainissement,
éclairage public), ainsi qu’un voyage d’étude
en France sur la qualité de l’air. Ces deux
propositions ont été très favorablement
accueillies par la Municipalité. Le SER
retournera vers IBB pour élaborer une ébauche
de programme à la fin du mois de septembre.
La date du 29 novembre a été décidée
conjointement.
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
17
Lancement industriel de la nouvelle
Mégane Sedan à Bursa
La cérémonie du lancement industriel du
nouveau modèle Renault produit en Turquie,
la « Mégane Sedan », dans l'usine de Bursa
d'Oyak-Renault, s’est déroulée le 7 septembre
2016. Cet évènement, auquel l’Ambassade était
représentée par le délégué à Istanbul du Service
Economique Régional et le directeur-pays de
Business France, a été l’occasion d’évoquer la
réussite du partenariat franco-turc entre
Renault et Oyak, notamment en présence du
vice-ministre des sciences et technologies, et du
Gouverneur de Bursa. Le vice-ministre a par
ailleurs rappelé le projet de constituer une
voiture à 100% turque à l’horizon 2023.
Le vice-ministre des sciences et technologies,
tout
en
reconnaissant
le
caractère
éminemment turc de Renault en Turquie et
assurément de ce nouveau modèle, a évoqué
longuement le projet de voiture turque. Il a
précisé qu’il ne s’agissait pas de lancer une
automobile mais une véritable marque
turque. Ceci, selon lui, ne pourrait qu’être
bénéfique aux constructeurs existants. Un
centre de tests serait construit à Bursa, où
existe aujourd’hui le plus gros pôle automobile
de Turquie. Un AO serait finalisé dans deux à
trois mois pour la piste d’essai et de test des
freins. Les projets de loi sur la R&D et les
brevets vont dans le sens de la facilitation de ce
projet.
Inauguration du 3ème Pont sur le
Bosphore à Istanbul
© DG Trésor
Renault produit aujourd’hui 360.000 véhicules
par an dans cette usine, qui compte 6.500
employés. La Turquie est le 4ème marché de
Renault dans le monde.
La production de ce nouveau véhicule, destiné
au marché turc et à l’export, a démarré depuis
deux mois. Le lancement commercial est
attendu pour le 12 octobre. Les modèles de
type « Sedan » restent très populaires en
Turquie et dans le reste du monde.
L’investissement total pour la production
de ce véhicule est de 200 M EUR. Les chaines
de l’usine de Bursa sont aujourd’hui partagées
entre la production de la Mégane Sedan et celle
de la Clio (plus de 1.000 voitures par jour au
total). L’usine fabrique également des moteurs
(500.000 par an, avec une prévision de 750.000
à la fin 2017) et des boites de vitesse.
L'ouvrage, conçu par le Français Michel
Virlogeux, est le troisième pont bâti sur le
Bosphore. La France était représentée par
l’intermédiaire du CSER, M. Sylvain Berger et du
Consul général adjoint d’Istanbul, M. Aurélien
Maillet.
Un troisième pont sur le Bosphore a été
inauguré vendredi 26 août.
Ce pont est une pièce maîtresse d'un
mégaprojet autoroutier de 150 kilomètres
Anatolie-Europe devant décongestionner
Istanbul et alléger la pression sur les deux
autres ponts.
Avec 1.408 mètres entre deux pylônes, ce pont
jeté entre les rives européenne et asiatique du
Bosphore a la plus grande portée du monde.
L'ouvrage, qui comporte deux fois quatre voies
pour la circulation et deux voies ferrées,
possède aussi un tablier très large : 58,50
mètres.
D’une hauteur de 323 mètres, les pylônes du
plus long pont ferroviaire du monde sont
moins hauts que ceux du viaduc de Millau mais
rivalisent avec la tour Eiffel (324 mètres).
Le Directeur régional de Renault et le
Président du groupe Oyak ont tous deux
assuré leur intention de poursuivre la
collaboration engagée depuis 1971. Le DG
du groupe Oyak a évoqué la « légende »
Mégane.
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
18
L’office turc des brevets poursuit la
modernisation de ses procédures
Un rôle important a été joué par la France
dans ce projet.
Les entreprises françaises, et plus largement
européennes, ont une part importante dans ce
projet. En effet, un consortium italo-turc avec
Astaldi a remporté le contrat général, qu’il a
sous-traité par appel d’offres à un groupe sudcoréen pour la coordination de la construction
du pont et à l’entreprise française FREYSSINET,
filiale de Vinci Construction, pour la fourniture
et l’installation des haubans et amortisseurs.
De même, l’entreprise EGIS co-exploitera avec
une entreprise turque le pont et ses autoroutes
d'accès. Des représentants du groupe VINCI
CONSTRUCTION (M. Jérôme Stubler, Président
du groupe), de FREYSSINET (M. Erik Mellier,
directeur grands projets) et d’EGIS (sa
directrice qui suit ce projet) étaient également
présents à la cérémonie d’inauguration.
Enfin, le Français Michel Virlogeux, aux côtés
du Suisse Jean-François Klein, est le concepteur
de l’ouvrage. Michel Virlogeux a entre autres
conçu le Viaduc de Millau (Sud de la France) et
le Pont de Normandie (Ouest). « Ce pont met la
Turquie au premier plan mondial, c'est le plus
spectaculaire construit ces dernières années »,
explique-t-il au sujet de l'ouvrage qu'il a conçu.
Le troisième pont sur le Bosphore a une
structure hybride – il est à la fois suspendu et
haubané, ce qui le rend très original
puisqu'aucun pont de ce genre n'a été construit
dans le monde depuis le XIXe siècle et le pont
de Brooklyn.
Le coût de ce projet est estimé à 900Mds USD
pour le seul pont et à 3 Mds USD pour le projet
complet comprenant le périphérique d’accès. A
noter que parmi les projets de plus de 40
milliards de dollars du président Erdogan
figurent un troisième aéroport géant à Istanbul
et un canal de la mer Noire à la mer de
Marmara, parallèle au Bosphore, lui aussi très
engorgé par le trafic.
L’office turc des brevets (TPE) vient de mettre
en place une procédure nouvelle et facultative
de boîte aux lettres électronique pour
recevoir les notifications des avocats
spécialisés en marques et brevets. La
procédure est sécurisée par signature
électronique pour la connexion et les
échanges d’informations.
Les utilisateurs (avocats) peuvent ainsi
télécharger directement dans la base de
données du TPE leurs notifications, dont la
date de réception est soit :
-
-
La date à laquelle l’utilisateur se connecte
à sa boîte aux lettres, si une connexion est
établie dans les dix jours du
téléchargement de la notification.
Le dixième jour après que le TPE a reçu la
notification, si l’utilisateur n’est pas
parvenue à se connecter avant.
Pour assurer la fiabilité du système et éviter
toute perte éventuelle de droits pour les
ayants droits, les avocats utilisateurs
recevront un mail quotidien, contenant une
liste de notifications disponibles dans leur
boîte aux lettres auprès du TPE.
A ce stade, ce système est optionnel et son
usage limité aux avocats en marques et
brevets. La procédure d’envoi de notifications
courrier est cependant maintenue pour les
autres intervenants, personnes morales et
physiques.
Dès 2015, le TPE avait mis en place la
dématérialisation des procédures de dépôt
d’enregistrements de marques et brevets via
signature électronique. Les procédures du
TPE ont été adaptées en ce sens et les coûts
allégés pour les déposants de titres,
notamment en ce qui concerne certains frais
annexes (changement d’adresse postale par
exemple).
Le TPE a été créé en 2003 et placé sous la
tutelle du ministère turc en charge de
l’industrie et du commerce. Il est chargé de
contribuer au progrès technologique de la
Turquie, assurer la protection des droits de
propriété intellectuelle en Turquie pour la
promotion de l’innovation et des échanges en
Turquie. Il a enregistré plus de 12.000 dépôts
de demandes de brevets en 2014 dont un tiers
par des nationaux et 110.000 dépôts de
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
19
marques réalisés à près de 90% par des
déposants nationaux.
préparation et devrait être votée d’ici fin 2016
également.
-
Quelques chiffres sur le marché du
travail
On estime à 34% le nombre de personnes en
âge de travailler qui travaillent au noir (80%
dans l’agriculture, 35% dans le bâtiment, 20%
dans les services et l’industrie). 69% des plus
de 55 ans et des 15-19 ans travailleraient sans
être déclarés. Moins le niveau d’éducation est
élevé et plus le taux de travail au noir augmente
(Dünya 30 juin 2016).
La Turquie compte 1,5 million de personnes
syndiquées pour 25 millions de salariés, soit
7% du total, et un taux équivalent à celui de la
France (Dünya 31 mai 2016).
La Turquie a accordé 64.000 permis de travail
à des étrangers en 2015 contre 14.000 en 2010.
Sur les 6 premiers mois de 2016, 38.500
permis ont été donnés à des étrangers. Sur ces
38.500, 5.500 l’étaient pour des Syriens, 3.800
pour des Géorgiens, 3.700 pour des Ukrainiens,
et 2.000 pour des Chinois ; viennent ensuite les
Républiques d’Asie centrale (Dünya 06 juillet
2016).
Annonces du Ministre de l’énergie
sur le nucléaire et le solaire
-
Nucléaire :
Solaire :
Le Ministre, M. Albayrak, a fait un point sur les
licences accordées et sur les autorisations de
production et de distribution d’énergie solaire
sans licence.
Licences accordées : 496 candidatures reçues
pour un total de 7,9GW. 46 d’entre elles
consistent en une demande d’extension des
droits. La première licence dans le solaire a été
accordée en octobre 2015.
Autorisation de distribution d’électricité sans
licence : 8 897 candidatures en cours dont 7
897 approuvées, 52 rejetées et 412 en cours de
correction par les entreprises candidates.
En outre, suite à la finalisation des termes de la
zone spécialisée de Karapinar, un appel
d’offres de 1 000 MW devrait être lancé
prochainement dans le cadre de la première
étape du projet (phase de connexion d’un total
de 1 500 MW).
Ce projet a été initié par la Municipalité de
Konya qui en a soumis la demande au ministère
de l’énergie en 2012. La construction des
infrastructures a été achevée en 2016. La zone
spéciale de Karapinar mesure 27 km² et sa
capacité initiale est de 1,3 GW. Un
investissement supplémentaire équivalent à 3
GW devrait renforcer ses capacités ; ce qui
représenterait un investissement total de 5
Mds USD dans le secteur du solaire dans la
région de Konya.
Une loi sur le secteur du nucléaire comprenant
des dispositions sur la gestion des déchets
nucléaires devrait être votée d’ici la fin de
l’année.
Une loi sur la responsabilité juridique envers
les tiers dans le domaine du nucléaire est en
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
20
Organigramme du Service Economique de l’Ambassade de France en Turquie
Monsieur Sylvain BERGER
Chef du SER d'Ankara - Turquie
Téléphone : +90.312.405.49.19
Courriel : [email protected]
Madame Fatma ÖZ SARAY
Assistante du Chef du SER d'Ankara
Téléphone : +90.312.405.49.19
Courriel : [email protected]
Pôle économique et financier
Pôle Energie-Transport-Environnement
Pôle Agriculture et Industries
agro-alimentaires
Monsieur Olivier REDOULES
Madame Danièle SCALISI
Monsieur Pierre AUTISSIER
Adjoint du Chef du SER d'Ankara Conseiller Financier
Conseiller en développement durable
Conseiller pour les affaires agricoles
Téléphone : +90.312.405.49.30
Téléphone : +90.312.405.49.27
Téléphone : +90.312.405.49.23
Courriel : [email protected]
Courriel : [email protected]
Courriel : [email protected]
Monsieur Ahmet M. AYDOGDU
Madame Gizem AYYILMAZ
Madame Nilüfer GÜNDÜZ
Attaché Financier
Attachée sectorielle
Attachée sectorielle
Téléphone : +90.312.405.49.22
Téléphone : +90.312.405.49.29
Téléphone : +90.312.405.49.33
Courriel : [email protected]
Courriel : [email protected]
Courriel : [email protected]
Madame Céline HERICHER
VIA Attachée Economique
Pôle régional à Istanbul
Pôle propriété intellectuelle
Téléphone : +90.312.405.49.20
Monsieur Stephan DUBOST
Monsieur Pierre LABLANQUIE
Courriel : [email protected]
Délégué du Chef du Service économique
régional à Istanbul
Conseiller régional propriété intellectuelle
Téléphone : +90.531.263.56.35
Pôle régional à Izmir
Téléphone : +90.212.251.98.77
Courriel [email protected]
Madame Zeliha TOPRAK
Courriel [email protected]
Déléguée du Chef du service
économique régional à Izmir
Madame Melisa ATASSI
Téléphone : +90.232.421.42.34
Adjointe au Délégué
Courriel : [email protected]
Téléphone : +90.212.251.98.77
Courriel : [email protected]
A noter que le SER d’Ankara partage ses locaux avec le Service nucléaire régional (SNR) de l’Ambassade (Monsieur Philippe
PIERRARD, Conseiller nucléaire [email protected]), Monsieur Peter PACHOV, VIA Attaché nucléaire [email protected]
et Mme Alexia SERGEANT, VIA attachée nucléaire, [email protected]) et la représentation de l’AFD à Ankara (Monsieur Ziya
Murat ULKER, Chargé de projets [email protected]). Un attaché douanier (Monsieur Julien AUTRET
[email protected]), basé à Sofia, est également en charge de la zone Turquie.
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
21
Données générales Turquie :
Superficie : 779 452 km²
Population : 77,6 millions d’habitants (2014)
Régime politique : République parlementaire
Parti au pouvoir : AKP
Président de la République : M. R. Tayyip
ERDOĞAN
Vice Pm chargé de la coordination économique: M.
Mehmet ŞIMŞEK
Ministre des Finances : M. Naci AGBAL
Ministre de l’Economie: M. Nihat Zeybekci
PIB (prix courants) : 821 Mds USD (2013) ; 804
Mds (2014) ; 719 Mds (2015)
Données conjoncturelles Turquie :
Monnaie : livre turque (TRY)
Au 30/09/2016 :
1 EUR = 3.3548 TRY
1 USD = 3.004 TRY
Taux d’inflation annuel : 8,17% (2014) ; 8,8% (2015)
Dette publique : 585,7 Mds TRY (2013) ; 611,9 Mds TRY
(2014) ; 677,6 Mds TRY (2015)
Balance des opérations courantes : -65,0 Mds USD (2013) ;
-45,8 Mds USD (2014) ; -32,1 Mds USD (2015)
Importations : 251,6 Mds USD (2013) ; 232,6 Mds USD
(2014) ; 207,2 Mds USD (2015)
Exportations : 151,8 Mds USD (2013) ; 169,0 Mds USD
(2014) ; 143,9 Mds USD (2015)
Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation
expresse du Service Économique Régional d’Ankara
(adresser les demandes à [email protected]).
Clause de non-responsabilité
Le Service Économique Régional s’efforce de diffuser des
informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du
possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne
peut en aucun cas être tenue responsable de l’utilisation et de
l’interprétation de l’information contenue dans cette
publication.
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
Service Économique Régional
Adresse : B.P. n° 1
Iran Caddesi, Karum Is Merkezi n°21, Asansör E,
n°444, Kat.6, Kavaklidere
Ankara 06680, TURQUIE
Directeur de la publication : Sylvain BERGER
[email protected]
Rédacteurs :
Sylvain BERGER, Eric PLAISANT, Damien
BOUCHER, Olivier REDOULES, Melisa ATASSI,
Céline HERICHER, Gyzem AYYILMAZ, Danièle
SCALISI, Stephan DUBOST, Pierre LABLANQUIE
Version du 7 octobre 2016
22
CONJONCTURE 2015-2016
INDICATEURS INTERNES
INDUSTRIE
Sept 15
Indice de la production industrielle (2010=100)
Taux d'utilisation des capacités de production (%)
Oct 15
Nov 15
Déc 15
Janv 16
Fev 16
Mars 16
Avril 16
Mai 16
Juin 16
Juillet 16
119.2
134.0
130.0
136.2
116.5
120.1
133.2
126.3
131.8
131.7
108.9
75.9
75.5
74.7
75.1
75.4
73.5
74.3
75.3
75.7
76.1
75.7
Août 16
Sept 16
ND
ND
74.5
75.6
CHOMAGE
Taux de chômage (%)
10.5
10.5
10.5
10.8
11.1
10.9
9.7
9.7
9.4
10.2
ND
ND
ND
3 064.0
3 147.0
3 125.0
3 954.0
3 290.0
3 224.0
2 924.0
2 938.0
2 895.1
3 127.2
ND
ND
ND
7.80
7.69
7.61
7.67
7.87
7.97
7.46
6.57
6.58
7.64
8.79
8.05
ND
5.92
5.58
5.33
5.28
5.50
5.61
3.80
2.87
3.25
3.41
3.96
3.03
ND
101 538
100 121
99 199
92 923
92 856
95 704
ND
96 194
98 048.0
ND
99 927.5
ND
ND
6.6
5.9
6.2
5.1
6.9
5.4
ND
5.9
5.7
ND
6.8
ND
ND
1 EUR = TRL (au dernier jour du mois)
3.0433
3.2068
3.0781
3.1776
3.2292
3.2305
3.2090
3.1908
3.2906
3.2078
3.3446
2.2910
3.3548
1 USD = TRL (au dernier jour du mois)
3.4212
2.9149
2.9009
2.9076
2.9609
2.9612
2.8249
2.8014
2.9560
2.8848
3.0125
2.9544
3.0004
Dette publique domestique
438.1
438.2
439.4
440.1
443.0
444.0
448.2
449.4
452.3
453.3
455.3
458.4
ND
Dette publique extérieure
252.0
239
236.7
237
242.7
240.7
235.2
233.3
248.2
246.7
256.8
252.5
ND
Stock de la dette publique
690.1
677.5
676.1
677.5
685.7
684.7
683.5
682.8
700.5
700.0
712.1
710.9
ND
34.6
-
-
32.9
-
-
32.3
-
-
ND
-
-
ND
405.9
-
-
398
-
-
412
-
-
ND
-
-
ND
54.7
-
-
55.3
-
-
58.1
-
-
ND
-
-
ND
-
-
-
-
-
-
ND
-
-
ND
21 701
ND
ND
85 809
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
24 057
ND
ND
Nombre de chômeurs (milliers)
INFLATION (%)
Evolution Indice des prix à la consommation
(glissement annuel)
Evolution Indice des prix à la production
(glissement annuel)
BANQUE CENTRALE
BC Réserves en devises (MUSD)
en mois d'importations
TAUX DE CHANGE
INDICATEURS DE LA DETTE (Mds TRL)
Dette publique totale / PIB (%)
Dette externe publique et privée (Mds USD)
Dette externe totale / PIB (%)
Service de la dette externe / Exportations (%)
ND
ND
ND
INDICATEURS EXTERNES
ECHANGES MUSD
Balance courante (cumul depuis 1er janv)
-
Exportations (cumul depuis 1er janv)
25 561
-
113 825
Cumul N / N-1
-10.4%
Importations (cumul depuis 1er janv)
Balance commerciale (cumul depuis 1er janv)
IDE bruts (cumul depuis 1er janv)
Investissements de Portefeuille (cumul depuis 1er janv)
37 198
12 604
-
1 182
39 740
625
42 693
909
Prêts (cumul depuis 1er janv)
36 592
41 990
41 488
Recettes brutes du Tourisme (cumul depuis 1er janv)
21 109
24 100
25 714
63 268
3 272
ND
26 614.0
2 101
-
2 845.0
8 149
-
146 968
-
-2.4%
-3.9%
99 651
-9.6%
-
19 099
71 668
76 914
-11.0%
11 168
-
-4.1%
60 343
-
13 619
69 949
-6.8%
-10.6%
-
10 778
49 175
44 740
-13.5%
7 063
-
-6.2%
29 029
-
7 878
36 591
-10.7%
-19.4%
-
-
21 966
12 818.0
16 754
-
-
-22.2%
-14.4%
-
2 227
9 973
207 203
14 116
-
-
-8.7%
-13.7%
-
32 105
143 935
182 557
13 434
-
-
-9.6%
-12.9%
-
27 837
139 864
173 230
-12.5%
-
-
-8.2%
151 023
Cumul N / N-1
25 732
120 505
109 866
-6.6%
-
27 983
-8.9%
-
620
569
2 006
2 712
3 533
4 105
4 822
ND
ND
787
454
3 256
6 618
7 846
8 974
9 271
ND
ND
932
4 166
10 496
11 404
16 013
14 967
ND
ND
ND
1 136
2 155
3 373
4 515
6 240
9 604
ND
ND
ND
Ambassade de France en Turquie – Service économique régional d’Ankara
23
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