le point sur les colorations noires extrinseques d origine bacterienne

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DESGRANGES
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD-LYON I
U.F.R. D'ODONTOLOGIE
THESE N°2015 LYO 1D 65
Année 2015
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
Présentée et soutenue publiquement le :
10 décembre 2015
par
DESGRANGES Maëlle
Née le 20 mai 1990, à Montélimar (26)
_____________
LE POINT SUR LES COLORATIONS NOIRES EXTRINSEQUES
D’ORIGINE BACTERIENNE EN 2015
______________
JURY
Mme GROSGOGEAT/BALAYRE Brigitte
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M. COMTE Bruno
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Mme RICHARD Béatrice
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DESGRANGES
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SCIENCES BIOLOGIQUES FONDAMENTALES ET CLINIQUES
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A notre présidente du jury ;
Madame le professeur GROSGOGEAT/BALAYRE Brigitte
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Docteur en Chirurgie Dentaire
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Nous vous remercions de nous faire l’honneur de présider notre thèse.
La qualité de vos cours magistraux ainsi que votre travail méritent le plus profond respect.
Veuillez trouver ici, l’assurance de nos sentiments les meilleurs et de notre vive reconnaissance.
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A notre juge ;
Monsieur le Docteur COMTE Bruno
Maître de Conférences à l'UFR d'Odontologie de Lyon
Praticien-Hospitalier
Docteur en Chirurgie Dentaire
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Responsable de la sous-section Prévention
Nous vous remercions d’avoir accepté de faire partie de ce jury. Nous vous remercions également
pour votre disponibilité, votre confiance et vos conseils avisés durant la 6éme année. Votre bonne
humeur ainsi que les « vacations 4 » du mardi resteront graver dans nos souvenirs.
Veuillez trouver dans ce travail, l’assurance de nos sentiments les meilleurs et de notre vive
reconnaissance.
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A notre juge,
Madame le Docteur RICHARD Béatrice
Maître de Conférences à l'UFR d'Odontologie de Lyon
Praticien-Hospitalier
Docteur en Chirurgie Dentaire
Docteur de l'Université Bordeaux 2
Nous vous sommes très reconnaissantes d’avoir accepté la direction de cette thèse et nous vous
remercions infiniment pour votre implication, votre disponibilité et votre réactivité. Vous avez
réussi à nous guider dans ce travail et à faire de lui ce qu’il est aujourd’hui.
Nous ne vous remercierons jamais assez pour vos précieux conseils, votre patience et votre soutient
inébranlable autant lors de la réalisation de ce travail qu’en clinique.
Grâce à vous j’aborde la pédodontie avec confiance et sérénité.
Soyez assuré de l’expression de mes remerciements les plus sincères et de mon profond respect.
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A notre juge ;
Madame le Docteur MENCHERO Elsa
Assistant hospitalo-universitaire au CSERD de Lyon
Docteur en Chirurgie Dentaire
Nous vous remercions pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de siéger dans ce jury.
Veuillez trouver ici, l’expression de notre profond respect.
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SOMMAIRE
Introduction et épidémiologie ................................................................................................ 1
1/ Caractéristiques des colorations ......................................................................................... 4
1.1 - Aspect clinique, diagnostic et diagnostic différentiel [1, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 12]........ 4
1.2 - Conséquences bucco-dentaires [1, 3, 4, 6, 13] .......................................................... 9
1.3 - Composition et formation du biofilm ...................................................................... 10
1.3.1 - Microbiologie des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne [9, 12, 16, 17,
18] ................................................................................................................................ 11
1.3.2 - Composition chimique et mécanisme de formation [2, 3, 4, 8, 11] .................. 13
1.4 - Facteurs étiologiques ............................................................................................... 13
1.4.1 - Facteurs socio-économiques et démographiques ............................................. 13
1.4.2 - Habitudes alimentaires [4, 5, 11] ..................................................................... 14
1.4.3 - Hygiène bucco-dentaire [4, 5] .......................................................................... 15
1.4.4 - Paramètres salivaires ....................................................................................... 15
1.4.5 - Antécédents médicaux [4, 5]............................................................................. 16
2/ Relation avec la carie ....................................................................................................... 17
2.1 - Constats sur le lien entre les colorations noires extrinsèques d'origine ................... 17
bactérienne et la faible prévalence carieuse. .................................................................... 17
2.1.1 - Indices caod/CAOD, caof/CAOF et prévalence carieuse................................. 17
2.1.2 - Indice de plaque ................................................................................................ 19
2.1.3 - Paramètres salivaires [1, 2, 3, 8, 19] ............................................................... 19
2.2 - Analyse .................................................................................................................... 20
2.2.1 - Microbiologie des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne et bactéries
cariogènes [1, 4, 8, 10, 18, 22] .................................................................................... 20
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2.2.2 - Facteurs liés à l'hôte [8, 9, 19, 21] ................................................................... 20
2.2.3 - Facteurs liés à l'environnement [8, 10, 11, 13, 19] .......................................... 21
3/ Traitement des colorations ............................................................................................... 22
3.1 - Comment les éliminer ? [2, 3, 21] ........................................................................... 22
3.2 - Prévenir leur réapparition [2, 3]............................................................................... 26
Conclusion ........................................................................................................................... 27
Bibliographie ........................................................................................................................ 28
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1
Introduction et épidémiologie
Les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne, appelées communément « black stains »
par les anglo-saxons, touchent essentiellement les enfants et sont caractérisées par un liseré noir au
collet des dents qui suit le feston gingival. [1]
Ces taches sont retrouvées aussi bien en denture temporaire, qu’en denture mixte ou définitive,
même si elles peuvent être observées à n'importe quel âge, y compris chez le jeune adulte. Il a
cependant été constaté une expression plus importante sur les dents temporaires. [2] Ces
colorations ayant une forte expression durant l'enfance auront tendance à diminuer avec l'âge et
disparaître chez le jeune adulte. [3] Il n'a pas été observé de différence d'expression suivant le sexe.
[4]
Il n'existe pas de documentation accessible au public à propos de ces colorations noires
extrinsèques d'origine bactérienne, et les explications concernant l'étiologie par le chirurgiendentiste face à des parents inquiets ne sont pas toujours aisées.
Ce travail a pour objectif de faire le point sur ces colorations noires d'origine bactérienne chez
l'enfant afin de proposer un écrit rassemblant un maximum d'informations pouvant aider à
comprendre et expliquer ces colorations.
Une première partie a pour but de définir ce qui caractérise ces colorations : leur aspect clinique et
les conséquences bucco-dentaires, la formation du biofilm qui les compose mais aussi leur
étiologie.
Une deuxième partie cherchera à comprendre le lien entre le faible indice carieux observé et ces
colorations.
La troisième partie sera consacrée aux traitements de ces colorations.
La figure 1 récapitule les principales données épidémiologiques publiées à propos des colorations
noires extrinsèques d'origine bactérienne.
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2
AGES
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
PAYS / ETUDES
ESPAGNE
Valencia, 2004 (2)
7,54%
1100 enfants
Oviedo, 2013 (5)
3,1% m
3272 enfants
ITALIE
Potenza, 2001 (6)
6,3% m
1086 enfants
ALLEMAGNE
Hamburg Altona, 1955 (1)
11,3% (*)
12890 enfants
Rhein Neckar Region, 1996 (1)
4% m
801 enfants
POLOGNE, 1987 (7)
4,5%(*)
3125 enfants
GRECE
Thessaloniki,2013 (8)
2,4%(*)
950 enfants
TURQUIE
Istanbul, 2015 (7)
18,5%(*)
325 enfants
ANGLETERRE
Leeds, 1967 (1)
1,6% M
86 enfants
SUISSE
Basel, 1963 (1)
19,9% M
2127 enfants
Genève, 1976 (1)
2,9 % M
614 enfants
BRESIL
Porto rico, 2003 (9)
14,8 % M
263 enfants
PEROU (5)
6,5 % (*)
185 enfants
INDE
Province of Punjab, 1947 (1)
14,2 % M
1097 enfants
PHILIPPINES
Misamis oriental province, 2009 (10)
16 % m
1748 enfants
CHINE
Shangaï, 2014 (4)
9,9 % (*)
1397 enfants
(*)
Age de la population étudiée non précisé
Pourcentage d'enfants atteints
Figure 1 : Principales données épidémiologiques concernant les colorations noires d'origine
bactérienne chez l'enfant selon l'âge et les pays. [1, 2, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10]
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3
Les pourcentages rapportés dans la littérature diffèrent selon les pays mais aussi selon les âges. Il
est important de noter qu'il est difficile de comparer ces résultats entre eux, ceux-ci dépendant en
partie de la population étudiée (âge et nombre) et du diagnostic des colorations (dépendant du
critère de diagnostic mais aussi de l'opérateur).
La prévalence des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne varie entre 1,6%
(Angleterre) et 19,9% (Suisse).
Chez les enfants de 6 ans et moins elle serait de 3,1% en Espagne, 2,4% en Grèce et 2,9% en
Suisse. Elle est très nettement inférieure à celle des enfants de 7 ans et plus en Suisse (19,9%), en
Inde (14,2%) et aux Philippines (16%). Une prévalence très faible (1,6%) est rapportée pour des
enfants âgés de 11 à 12 ans en Angleterre. Cette différence notable avec les autres pays pourrait être
expliquée par le nombre très faible d'enfants observés dans l'étude (86 contre 2127 pour la Suisse,
1097 pour l'Inde et 1748 pour les Philippines), et donc non représentatif de la population générale.
Pour des populations d'âges semblables c’est-à-dire allant de 6 à 12 ans avec ± 1 an, les différentes
prévalences rencontrées sont de 4% en Allemagne, 6,3% en Italie, 14,8% au Brésil et 18,5% en
Turquie. On peut rapprocher de ces prévalences celle qui est observée aux Philippines chez des
enfants entre 11 et 13 ans (16%). On peut penser que ces disparités sont liées à des facteurs
culturels ou environnementaux.
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4
1/ Caractéristiques des colorations
1.1 - Aspect clinique, diagnostic et diagnostic différentiel [1, 2, 3, 4, 5, 10,
11, 12]
Il existe deux grandes catégories de colorations dentaires : les colorations intrinsèques et les
colorations extrinsèques.
Les colorations intrinsèques sont soit d’origine génétique soit acquises.
Les colorations intrinsèques d’origine génétique sont dues à la mutation d’un gène impliqué dans la
mise en place de l’émail ou de la dentine, entraînant des anomalies de structure dentaire comme les
amélogénèses imparfaites ou les dentinogénèses imparfaites et une modification de la couleur de la
dent.
Les colorations intrinsèques acquises sont liées à la perturbation de l’amélogenèse et/ou de la
dentinogenèse sous l’effet de facteurs environnementaux. Ces perturbations proviennent
d’infections comme la rubéole, de l’exposition de la dent en formation à certaines molécules
comme les tétracyclines ou le fluor à forte dose, de la malnutrition (carences), de pathologies
hématologiques (thalassémie, anémie...).
Ces colorations intrinsèques intéressent donc la masse des tissus durs dentaires.
Les colorations extrinsèques sont au contraire occasionnées par des facteurs extérieurs à l'hôte.
Elles sont donc localisées à la surface de la dent et ne peuvent être présentes qu'après éruption.
Elles peuvent être dues au mode de vie ou aux habitudes alimentaires, ou au développement de
bactéries chromogènes, et leur présence est facilitée par des défauts de la surface de l’émail, une
dysfonction salivaire ou une hygiène défectueuse.
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5
Parmi celles-ci on peut observer des colorations : [1]

marron : la cause peut être la présence de tannins (lors de consommation de thé ou café) ou
la consommation tabagique.

gris-vert : elles sont causées par des bactéries et champignons à composante fluorescente,
présents par manque d'hygiène.

orange/rouge : l'origine est la présence de bactéries chromogènes due à une mauvaise
hygiène.

noires : elles peuvent être dues à la présence de mélanine, de fer ou de sulfure ferreux.

métalliques : elles sont causées par une exposition aux métaux industriels ou à des
reconstitutions dentaires métalliques.
Les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne sont caractérisées : [figure 2]
 soit par des dépôts noirs formant une ligne noire (continue ou non) parallèle à la gencive
marginale localisée au niveau du 1/3 cervical de la couronne dentaire sur les faces
vestibulaires, palatines/linguales et proximales aussi bien des dents temporaires que
définitives.

soit par des tâches ou points plus ou moins sombres localisés sur les différentes faces
dentaires ainsi que dans les puits, fissures et sillons occlusaux.
Figure 2 : Sourire d'une enfant âgée de 5 ans présentant
des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne.
(photo de l’auteur)
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6
A la différence des lésions carieuses, la surface amélaire est intacte. En effet il n'y a pas de
phénomène de déminéralisation ou de cavitation dentaire dans le cas des colorations noires
extrinsèques d'origine bactérienne.
Il n'y a pas de classification unique concernant les colorations noires extrinsèques d'origine
bactérienne, chaque auteur utilisant ses critères pour les décrire.
La classification de Gasparetto et al. (2003), basée sur le critère d'extension des colorations sur la
surface dentaire, décrit trois formes : [8]
Score 1 : Présence de points pigmentés sous forme d'une fine ligne continue ou non, parallèle au
bord marginal de la gencive.
Score 2 : Présence de lignes continues pigmentées facilement observées et limitées à la moitié du
tiers cervical de la couronne dentaire.
Score 3 : Présence de taches pigmentées au niveau du collet dentaire dépassant la moitié du tiers
cervical de la dent.
Elle est représentée sur la figure 3 où les lettres G, H et I correspondent respectivement aux scores
1, 2 et 3.
C’est la classification plus utilisée à l’heure actuelle. [9]
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7
Figure 3 : Classification des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne d'après Gasparetto
et al. (2003). [8]
Koch et al. (2001) proposent que le diagnostic des colorations noires extrinsèques d'origine
bactérienne se fasse sur la présence de points noirs de diamètre inférieur à 0,5 mm formant une
ligne parallèle au feston gingival, sur les surfaces lisses dentaires d'au moins deux dents différentes
sans cavitation de l'émail [figure 4]. [8]
Figure 4 : Diagnostic des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne d'après Koch et al.
(2001). [8]
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8
Shourie a classé les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne selon les trois critères
suivants : [8]
1) Absence de ligne
2) Coalescence incomplète des taches pigmentées.
3) Présence d'une ligne continue formée par les taches pigmentées.
Cette classification est représentée sur la figure 5 où les lettres A, B et C correspondent
respectivement aux critères 1, 2 et 3.
Figure 5 : Classification des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne selon les critères
de Shourie. [8]
L'intensité de la coloration mais aussi le nombre de dents affectées varie énormément d'un individu
à l'autre et également d'une dent à l'autre chez un même individu. [figures 6 et 7]
En effet, ces colorations peuvent être relativement uniformes ou ne toucher que certains secteurs
(postérieurs, antérieurs, etc.…) ou dans des proportions différentes : intensité de coloration,
nombres de faces atteintes …
Selon une étude publiée en 2014 par Chen et al. sur 138 jeunes enfants présentant des colorations
noires extrinsèques d’origine bactérienne en denture temporaire, les dents les plus touchées par ces
colorations seraient les dents antérieures mandibulaires et plus précisément les faces linguales.
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9
Ces auteurs rapportent aussi que le nombre de dents affectées augmenté avec l'âge. En effet ils
constatent que les enfants âgés de plus de 5 ans présentent presque trois fois plus de dents touchées
par les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne que les enfants âgés de moins de 4 ans.
[4]
Contrairement à l'âge, le sexe n'a aucune influence sur la prévalence et l'intensité des colorations
noires extrinsèques d'origine bactérienne, ni même sur le nombre de dents affectées. [2] [4] [5] [7]
[8] [9]
Figures 6 et 7 : Enfant âgée de 5 ans présentant des colorations noires extrinsèques d'origine
bactérienne. (photos de l’auteur)
1.2 - Conséquences bucco-dentaires [1, 3, 4, 6, 13]
Les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne ne sont pas considérées comme un
problème d'ordre médical mais d'ordre esthétique. En effet, elles ne provoquent pas de caries, ni de
déminéralisation de l'émail. Ces dyschromies sont réversibles : elles peuvent être éliminées
mécaniquement, bien qu'elles aient tendance à récidiver, elles finiront par disparaître avec l'âge.
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10
De nombreuses études ont d'ailleurs montré que les enfants présentant ce type de colorations
présentaient un indice carieux plus faible que les enfants sans ces colorations. Ce point sera
développé dans la deuxième partie de ce travail.
La principale conséquence bucco-dentaire des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne
est donc surtout d'ordre esthétique. En effet, les taches qu'elles forment, en particulier lorsqu’elles
sont situées au niveau des secteurs antérieurs, sont inesthétiques, ce qui gêne certains enfants qui
sont complexés par la couleur de leurs dents et n'osent plus sourire faisant souvent l'objet de
moqueries à l'école. Certains même subissent des réflexions sur leur hygiène bucco-dentaire.
Les parents rapportent souvent qu'ils ne comprennent pas d'où cela provient alors que l'enfant se
brosse les dents et qu'ils veillent à ce que cela soit fait correctement.
D'après certains auteurs, la présence de ces colorations serait susceptible de provoquer ou aggraver
un problème parodontal par accumulation de plaque au niveau gingival en cas d'hygiène buccodentaire non satisfaisante. [3]
Cependant d'autres auteurs stipulent que, contrairement à la plaque supra gingivale, les colorations
noires extrinsèques d'origine bactérienne ne causent pas de problèmes de par leur flore bactérienne
« inoffensive ». [1]
1.3 - Composition et formation du biofilm
Les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne forment un biofilm particulier de par sa
flore et sa tendance à la calcification. Il contient du fer sous forme insoluble, le sulfure ferreux, du
calcium et des phosphates en concentrations élevées, selon Reid et al. [14].
Theilade et al., en 1973, ont révélé sous microscope électronique que ces dépôts noirs sont
constitués de micro-organismes, principalement des bacilles à Gram positif, maintenus ensemble
dans une matrice intermicrobienne très adhérente à la surface amélaire de la dent. [15]
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11
1.3.1 - Microbiologie des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne [9, 12,
16, 17, 18]
En 1974, Slots isole et identifie les micro-organismes cultivables prédominants des colorations
noires extrinsèques d'origine bactérienne et confirme l’observation faite l’année précédente par
Theilade et al. : les bacilles à Gram positif en représentent le groupe morphologique
quantitativement le plus important (90%), alors qu'ils ne représentent que 35 à 42% de la flore
cultivable dans la plaque dentaire. Actinomyces est le genre le plus retrouvé (90% des bacilles à
Gram positif). [15]
Bacteroïdes melaninogenicus (actuellement renommé Prevotella melaninogenica), jusque-là tenu
pour l’espèce responsable de la couleur, représente dans cette étude moins de 1% de la composition
bactérienne du biofilm associé aux colorations noires. Slots en conclut que cette espèce aurait peu
voire pas de rôle dans ces colorations.
Les streptoccoques sont retrouvés en faible quantité (5% de la flore cultivable).
En 2006 Saba et al. confirment par PCR l’absence de Prevotella melaninogenica et de
Porphyromonas gingivalis dans les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne et la
présence de Actinomyces spp. et Aggregatibacter actinomycetemcomitans en quantité supérieure
par rapport aux sujets contrôles. [17]
L’étude de Costa et al. recherche par PCR les espèces Prevotella nigrescens, Prevotella intermedia,
Actinomyces spp. et Streptococcus mutans qui, contrairement à ce qui est rapporté dans les autres
publications, sont retrouvées en quantités similaires chez les patients présentant des colorations
noires extrinsèques et chez les sujets contrôles. [18]
En 2014, Heinrich-Weltzien et al. confirment par PCR en temps réel et de manière statistiquement
significative la prédominance de Actinomyces naeslundii chez les patients présentant des
colorations noires extrinsèques ; Lactobacillus spp. et Fusobacterium nucleatum sont retrouvés en
plus faible quantité par rapport aux sujets contrôles. Il n’y a pas de différence significative entre les
deux populations pour les espèces Prevotella intermedia, Streptococcus sobrinus et S. mutans.
Porphyromonas gingivalis et Aggregatibacter actinomycetemcomitans tendent vers des quantités
plus importantes en présence de colorations noires extrinsèques.
Dans le groupe des enfants présentant des colorations noires extrinsèques, Actinomyces naeslundii
est retrouvé en quantité significativement plus importante en l’absence de caries ; Fusobacterium
nucleatum en quantité significativement moins importante en présence de caries. [23]
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12
Enfin, une étude publiée en 2015 par Li et al. utilise pour la première fois le séquençage nouvelle
génération pour identifier la totalité de la population bactérienne présente dans les colorations
noires extrinsèques.
Les auteurs confirment la prévalence élevée du genre Actinomyces et l’absence de différence
significative entre les deux populations présentant des colorations noires d’origine extrinsèque et
contrôles pour le genre Streptococcus. Ils rapportent une diminution significative de la diversité
microbienne dans la salive des enfants présentant des colorations noires extrinsèques par rapport
aux sujets contrôles, et une tendance à la diminution dans la flore des colorations noires par rapport
à la plaque dentaire des mêmes sujets comme des sujets indemnes.
Les genres bactériens retrouvés en quantités significativement différentes dans la plaque dentaire
des sujets présentant des colorations noires extrinsèques, la plaque dentaire des sujets contrôles et
les colorations noires extrinsèques sont rapportés dans la figure 8. [22]
Figure 8: Genres bactériens représentés en quantités significativement différentes dans la plaque
dentaire des sujets présentant des colorations noires extrinsèques (PS), la plaque
dentaire des sujets contrôles (PC) et les colorations noires extrinsèques (BS). *P<0.05
**P<0.01 [22]
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1.3.2 - Composition chimique et mécanisme de formation [2, 3, 4, 8, 11]
De nombreux auteurs à travers leurs études ont révélé la présence d'ions métalliques tel que le fer et
le cuivre dans le biofilm des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne.
Le sulfure de fer serait responsable de la coloration noire. Celui-ci est le produit d'une réaction
chimique à la surface dentaire entre le sulfure d'hydrogène formé par les bactéries anaérobies, en
particulier le genre Actinomyces, et le fer présent dans la salive ou le fluide gingival.
Le sulfure ferreux est insoluble, il forme donc des dépôts à la surface de l'émail. Ces dépôts se
calcifient grâce à la présence de calcium et de phosphates en concentration élevée chez les sujets
atteints de colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne.
En cas de gingivorragies, les hématies libèrent leur contenu en fer dans la cavité buccale ce qui
favorise la formation de ces colorations noires.
1.4 - Facteurs étiologiques
L'étiologie des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne est encore mal connue. Si on
connaît le mécanisme de formation de ces colorations, la raison pour laquelle elles touchent
certains sujets et pas d'autres n'est pas encore élucidée.
Cependant plusieurs études ont montré que certains facteurs semblent jouer un rôle prépondérant
dans leur survenue.
1.4.1 - Facteurs socio-économiques et démographiques
La prévalence des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne semble liée au niveau
socio-économique de la famille pondéré par la culture et le niveau de développement du pays dans
lequel elle vit.
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Selon Chen et al. à Shanghai, les enfants dont les parents ont un haut niveau d'éducation sont plus
sujets aux colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne. Les enfants nés à Shanghai sont
plus touchés que les immigrants. [4]
A l'inverse, l'étude de França-Pinto et al. [11] au Brésil montre que les enfants dont les mères ont
un faible niveau d'éducation ont une prévalence de colorations noires extrinsèques d'origine
bactérienne élevée, de même dans les familles où le revenu du foyer est faible.
1.4.2 - Habitudes alimentaires [4, 5, 11]
La flore buccale est largement influencée par les habitudes alimentaires.
En effet une alimentation « cariogène » (alimentation sucrée, boisson sucrée et acide, biberon la
nuit etc.…) favorise la prolifération des bactéries cariogènes (Streptoccocus, Lactobacillus...). S'il y
a un changement de ces habitudes vers une alimentation moins cariogène, la proportion des
bactéries cariogènes va diminuer au profit d'autres bactéries comme par exemple les bactéries
chromogènes provoquant des colorations noires extrinsèques. [5]
Les enfants qui dormaient tout petits avec un biberon la nuit ont moins de colorations que ceux qui
n'en prenaient pas. [4]
La consommation de nourriture riche en fer (comme les légumineuses, les légumes, les produits
laitiers, les œufs, la viande rouge) favorise la croissance et la prolifération des bactéries
chromogènes mais aussi la formation des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne
elles-mêmes par une concentration importante de fer.
Les enfants consommant des boissons contenant de la vitamine C seraient plus sujets aux
colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne. [5]
Chen et al. [4] ont étudié, dans une population d'enfants vivants à Shanghai, une potentielle
corrélation entre les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne et certains aliments
(curry, café, thé, sauce de soja) reconnus pour favoriser les colorations dentaires extrinsèques.
Parmi ceux-ci, seule la sauce de soja favoriserait la survenue de ces colorations ; en effet les
enfants ajoutant de la sauce de soja dans leurs plats sont plus touchés par les colorations noires que
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ceux n'en consommant peu ou pas du tout.
L'origine de l'eau consommée aurait aussi une influence sur leur survenue.
Dans les résultats de l'étude de Gasparetto et al. réalisée au Brésil [5], les enfants buvant l'eau du
robinet ont plus de colorations que ceux consommant de l'eau minérale en bouteille ou de l'eau
provenant d'une autre source.
1.4.3 - Hygiène bucco-dentaire [4, 5]
Il y a une corrélation positive entre la qualité de l'hygiène bucco-dentaire et la prévalence de
colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne.
Les enfants qui ont une meilleure hygiène bucco-dentaire, comme ceux utilisant du dentifrice
fluoré ou un bain de bouche fluoré, ont plus de colorations que les autres enfants.
Le fluor pourrait inhiber le métabolisme des bactéries cariogènes et réduire la production d'acides.
Il en résulterait alors un environnement moins acide et donc plus favorable aux autres bactéries
notamment les bactéries chromogènes des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne.
En revanche, il n'y a pas de corrélation entre l'âge où l'enfant à commencer à se brosser les dents ni
la fréquence du brossage et ces colorations.
En effet, la fréquence de brossage n'est pas synonyme de bonne hygiène bucco-dentaire, car le
brossage peut être mal conduit.
1.4.4 - Paramètres salivaires
Chen et al. suggèrent que la salive aurait un rôle dans le développement des colorations noires
extrinsèques d'origine bactérienne. En effet ils observent une sévérité des colorations plus
importante en regard des canaux excréteurs sublinguaux, sur les faces linguales des dents
antérieures mandibulaires. [4]
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1.4.5 - Antécédents médicaux [4, 5]
L'étude de Chen et al. [4] réalisée à Shanghai s'est intéressée au rapport pouvant exister entre
colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne et antécédents de maladies systémiques.
En effet, dans certaines maladies systémiques on suspecte une hypoplasie de l'émail qui pourrait
entraîner une adhésion plus facile des colorations extrinsèques.
Il n'a pas été trouvé de corrélation significative entre celles-ci et les maladies systémiques
recherchées, à savoir des antécédents de pneumonie, d’asthme, de fièvres élevées, de diarrhées,
d’anémie. Cependant les auteurs rapportent que les enfants qui ont eu une pneumonie sont plus
atteints par les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne que ceux qui n'en ont jamais
eu, sans pouvoir expliquer ce lien.
Il a été observé une présence de colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne plus élevée
chez les enfants nés prématurément et/ou avec un petit poids à la naissance.
La prévalence de ces colorations est plus importante chez les enfants dont la mère a reçu un
supplément de fer pendant la grossesse et/ou qui ont eux même pris un supplément en fer pendant
l'enfance.
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2/ Relation avec la carie
2.1 - Constats sur le lien entre les colorations noires extrinsèques d'origine
bactérienne et la faible prévalence carieuse.
De nombreux auteurs ont rapporté que les enfants qui présentent des colorations noires
extrinsèques d'origine bactérienne ont une faible prévalence carieuse.
2.1.1 - Indices caod/CAOD, caof/CAOF et prévalence carieuse
Une étude menée par Chen et al. chez 1397 enfants d’âge préscolaire rapporte que les enfants avec
des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne présentent une prévalence carieuse
significativement plus faible que ceux qui n’en ont pas (44,6 vs 59,1%), ainsi que des indices caod
et caof moyens significativement plus bas (1,91 vs 2,97 et 4,22 vs 6,69). [4]
Dans une population de 262 enfants âgés de 6 à 12 ans, Gasparetto et al. n’observent pas de
différence significative entre la prévalence carieuse en denture permanente et la présence de
colorations noires ; cependant, de manière statistiquement significative, la présence des colorations
noires extrinsèques d'origine bactérienne est corrélée négativement avec la sévérité des caries, ainsi
que la sévérité des colorations avec le CAOD. [9]
L'étude de Garcia Martin et al. portant sur 3272 enfants âgés de 6 ans montre un caod moindre chez
les porteurs de colorations noires (0,35 vs 0,65), même si la différence entre les deux groupes n’est
pas statistiquement significative. [5]
Garan et al. rapportent sur une population de 50 enfants âgés de 7 à 12 ans qu’en denture
temporaire le caod moyen est significativement plus bas chez les enfants présentant des colorations
(1,21 vs 3,60), alors que pour les dents permanentes, la différence entre les indices CAOD moyens
des deux groupes est non significative (1,60 vs 1,53). [19]
A l'inverse de Garan et al., Koch et al. observent un caod moyen en denture temporaire (1,87 vs
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18
2,39) non significatif statistiquement entre les deux groupes mais un CAOD moyen (0,49 vs 0,97)
et une prévalence carieuse (23,9 % vs 67,2 %) en denture permanente significativement plus bas
chez les enfants porteurs de colorations dans une population de 1086 enfants âgés de 6 à 12 ans. [6]
Dans l'étude de Heinrich-Weltzien et al. (1748 enfants ; âge moyen 11,7 ans), l'indice CAOD est
significativement moins élevé chez les enfants présentant des colorations noires (1,5 vs 2,5).
Cependant les CAOF occlusal, lingual/palatin et proximal sont sensiblement égaux dans les deux
groupes, ce qui signifie qu'une face dentaire fortement atteinte par les colorations noires
extrinsèques d'origine bactérienne n'est pas particulièrement associée à une faible activité carieuse
sur cette même face. La faible prévalence carieuse observée chez les enfants présentant ce type de
coloration proviendrait d'une faible activité carieuse en général et non localisée. [10]
L'étude d'Akyüz et al. portant sur 325 enfants âgés de 5 à 13 ans rapporte une plus faible
expérience carieuse chez les enfants présentant des colorations noires, mais pas de différence
significative concernant les caod et CAOD entre ces derniers et les enfants qui n'en ont pas (3,67 vs
4,29 et 1,39 vs 1,79). [7]
Bhat a mené une étude chez 1472 enfants entre 6 et 12 ans observant une prévalence carieuse en
denture permanente et un indice CAOD significativement moins élevés chez les enfants atteints de
colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne (45,1% ; CAOD 1,12) que chez les autres
enfants (60,1% ; CAOD 1,77). Concernant l'indice CAOF seul celui se rapportant aux faces
proximales est significativement différent entre les deux groupes : il est plus faible chez les enfants
porteurs de colorations noires. [rapporté par Zyla 8]
Boka et al. rapportent sur une population de 950 enfants âgés de 3 à 5,5 ans un caof moyen
significativement moindre chez les porteurs de colorations que chez les autres enfants (0.38 vs
1,19). [rapporté par Zyla 8]
En résumé, chez les enfants qui présentent des colorations noires extrinsèques d'origine
bactérienne, les études disponibles constatent plutôt une tendance à une prévalence ou à une
sévérité carieuse moins importante, même si certains résultats ne sont pas significatifs :
- en denture temporaire, les auteurs s’accordent sur le fait que la prévalence carieuse et les valeurs
des caod et caof sont moins élevées, avec des résultats significatifs pour trois études [4, 19, Boka
rapporté par 8], et non significatifs pour trois autres [5, 6, 7].
- en denture permanente, les résultats tendent également vers les mêmes constats et rapportent de
manière statistiquement significative une sévérité carieuse plus importante même si la différence de
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19
prévalence carieuse n’est pas toujours significative suivant les auteurs (oui pour Bhat [rapporté par
8], non pour [9]) ; et un CAOD moins important [Bhat rapporté par 8, 10], même si deux études ne
rapportent pas de différence significative [7, 19]. Les indices CAOF selon les faces sont
généralement semblables.
2.1.2 - Indice de plaque
Selon Chen et al., l’indice de plaque des enfants présentant des colorations noires extrinsèques
d'origine bactérienne serait moins élevé que celui d’une population témoin (0,51 vs 0,59). [4]
2.1.3 - Paramètres salivaires [1, 2, 3, 8, 19]
La composition salivaire semble différente chez les sujets présentant des colorations noires
extrinsèques d'origine bactérienne.
Selon Surdacka les concentrations en calcium, phosphates, cuivre, sodium et protéines sont plus
élevées chez les enfants présentant des colorations. La concentration de glucose elle est moindre et
le pH plus élevé. [rapporté par Ronay et Attin 1]
En revanche, pour Garan [19], les concentrations en ions phosphates sont sensiblement identiques.
Il y a peu de différence de pH entre les groupes mais par contre la capacité tampon est plus élevée
chez les enfants présentant des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne. Cet auteur ne
fait pas état de corrélation entre les paramètres salivaires et la prévalence des caries chez les enfants
présentant des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne.
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2.2 - Analyse
2.2.1 - Microbiologie des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne et
bactéries cariogènes [1, 4, 8, 10, 18, 22]
Les auteurs s’accordent à reconnaître une prévalence élevée du genre Actinomyces dans les
colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne ; les espèces Lactobacillus spp. et
Fusobacterium nucleatum sont retrouvés en plus faible quantité par rapport aux sujets contrôles. En
revanche, les dernières publications confirment l’absence de différence significative entre la
population présentant des colorations noires d’origine extrinsèque et la population contrôle pour le
genre Streptococcus. [4, 22]
Parmi les enfants présentant des colorations noires extrinsèques, Actinomyces naeslundii est
retrouvé en quantité significativement plus importante en l’absence de caries ; Fusobacterium
nucleatum en quantité significativement moins importante en présence de caries. [22]
Plusieurs études faisant intervenir l'adhésion bactérienne ont démontré qu'une concentration élevée
en Actinomyces, plus précisément A. naeslundii, est corrélée à un faible indice carieux ainsi qu'à
une faible adhésion sur les surfaces dentaires par Streptoccocus mutans, laissant pourtant supposer
qu’il se crée un climat compétitif entre les deux types bactériens.
Même si les espèces bactériennes présentes dans les colorations noires extrinsèques sont
maintenant bien connues, leur rôle dans la formation des colorations et dans la relative protection
vis-à-vis de la carie reste à préciser.
2.2.2 - Facteurs liés à l'hôte [8, 9, 19, 21]
La salive des enfants qui ont des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne présente un
pouvoir tampon plus élevé, une concentration en ions calcium plus importante que les enfants sans
colorations ainsi que des ions phosphate.
Ces différents éléments participent à maintenir un équilibre dans la cavité buccale et contribuent à
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21
réduire la dissolution de l'émail lors de l'activité carieuse.
Cela permet avec de bonnes conditions environnantes (présence de fluor, pH etc.…) de favoriser la
reminéralisation des surfaces dentaires.
2.2.3 - Facteurs liés à l'environnement [8, 10, 11, 13, 19]
La relation entre les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne et les caries a sûrement
une composante liée au niveau socio-économique, au faible niveau d'éducation des parents ainsi
qu'à l'environnement familial de l'enfant.
Cela passe en premier lieu par les habitudes d'hygiène bucco-dentaire des enfants mais aussi des
parents.
Les colorations noires attirent l'attention des parents et des enfants eux-mêmes, ce qui peut
influencer l'hygiène bucco-dentaire par un brossage plus précautionneux et plus régulier afin
d'essayer « d'éliminer » ou ne pas aggraver ces colorations.
De plus celles-ci amènent souvent à consulter un chirurgien-dentiste car elles inquiètent les parents
et gênent parfois les enfants. Ces enfants ont ainsi un examen bucco-dentaire plus précoce que ceux
qui viennent consulter uniquement lors de douleurs dentaires dues à une lésion carieuse. Ceci
permet au chirurgien-dentiste de faire de la prévention, d'instaurer des contrôles réguliers et par
conséquent de diminuer le risque d'apparition de caries.
Les habitudes alimentaires jouent aussi un rôle important puisqu’il a été observé que la diminution
des apports cariogènes réduit la prolifération des bactéries cariogènes, permettant de créer un
environnement favorable aux autres bactéries de la flore buccale et notamment celles à l'origine des
colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne.
Ces bactéries se développent dans un environnement "peu sucré" contrairement à celles des caries.
Donc s'il y a des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne, il y a peu de sucre et peu de
bactéries cariogènes.
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3/ Traitement des colorations
3.1 - Comment les éliminer ? [2, 3, 21]
A ce jour, aucun produit n'a été trouvé pour permettre l'élimination de ces colorations par le patient
lors du brossage ou pour faciliter leur élimination par le praticien.
Le traitement de ces colorations consiste à les éliminer par un nettoyage mécanique et un polissage
soigné réalisé par le chirurgien-dentiste. Ce nettoyage peut se réaliser avec un insert à ultrason ou
bien un aéropolisseur. Cependant l'élimination n'est pas définitive, les colorations ont tendance à
récidiver.
La fréquence de réapparition des colorations est propre à chaque individu bien que des séances de
nettoyages-polissage trop fréquemment répétés pourraient conduire à une abrasion de l'émail et par
conséquent accélérer la réapparition des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne.
Nous avons pu tester les deux techniques chez quelques enfants au centre de soins dentaires de
Lyon.
Pour permettre une comparaison entre les deux techniques, les secteurs 1et 4 ont été nettoyés à
l'aéropolisseur seul et les secteurs 2 et 3 à l'insert ultrasonique.
Les colorations partant très difficilement aux ultrasons et pour une meilleure finition, nous avons
terminé à l'aéropolisseur.
Les figures 9, 10 et 13 exposent les colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne chez un
jeune patient âgé de 6 ans.
Sur les figures 11, 12, 14 et 15 on peut observer le résultat après élimination de ces colorations aux
ultrasons et/ou à l'aéropolisseur.
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Figure 9 : Colorations noires extrinsèques
d'origine bactérienne sur le secteur 1 chez
un enfant de 6 ans. (photo de l'auteur)
Figure 10 : Colorations noires extrinsèques
d'origine bactérienne sur le secteur 2 chez
un enfant de 6 ans. (photo de l'auteur)
Figure 11 : Faces vestibulaires des dents maxillaires d'un enfant de 6 ans après élimination des
colorations noires aux ultrasons et aéropolisseur. (photo de l’auteur)
Figure 12 : Faces vestibulaires des dents secteurs
2 et 3 d'un enfant de 6 ans après élimination des
colorations noires aux ultrasons et aéropolisseur.
(photo de l’auteur)
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Figure 13 : Colorations noires extrinsèques d'origine
bactérienne à la mandibule chez un enfant de 6 ans.
(photo de l’auteur)
Figure 14 : Faces vestibulaires et
occlusales des dents mandibulaires chez
un enfant de 6 ans après élimination
des colorations noires aux ultrasons et
aéropolisseur. (photo de l’auteur)
Figure 15 : Faces linguales des incisives
mandibulaires d'un enfant de 6 ans après
élimination des colorations noires aux
ultrasons et aéropolisseur. (photo de
l’auteur)
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Suite à ces essais, nos observations sont les suivantes :
Les ultrasons ne sont utilisés que sur les surfaces dentaires concernées par les colorations, leur
action est ciblée, il n'y a pas agression des tissus parodontaux alentours. Ils utilisent de l'eau et
nécessitent donc l'emploi de l'aspiration. Le travail à quatre mains est appréciable avec un enfant.
L'aéropolisseur a une action plus diffuse, la projection de la poudre abrasive ne peut être contenue
sur les dents concernées mais atteint aussi les tissus mous alentours ; il a été observé des
saignements gingivaux. La poudre est très volatile, il est nécessaire de protéger les vêtements et les
yeux du patient lors de son utilisation. Cette technique ne nécessite ni eau, ni aspiration, il est alors
plus facile à utiliser avec de petits patients. Néanmoins le mélange de la poudre avec la salive
forme une pâte désagréable pour l'enfant.
L'aéropolisseur a une action plus rapide et plus efficace, il permet un effort moins important de la
part du praticien.
De nombreuses études ont établi que l'aéropolisseur était moins abrasif sur l'émail que les ultrasons.
En effet son efficacité ne dépend pas de l'opérateur (si l'on respecte le protocole) contrairement aux
ultrasons où la pression exercée sur les dents varie d'un opérateur à l'autre. [23]
Quant à notre expérience, notre choix se portera sur l'aéropolisseur pour son efficacité : il est plus
efficace et plus rapide pour éliminer ce type de colorations extrinsèques et les finitions sont bien
meilleures, c'est d'ailleurs pourquoi nous l'avons aussi utilisé sur les secteurs 2 et 3 « réservés » au
nettoyage par ultrasons car les colorations n'étaient pas totalement éliminées et il était fastidieux de
les éliminer à l'insert ultrasonique. C'est plutôt appréciable d'avoir un soin qui ne dure pas trop
longtemps chez un enfant. Cependant les enfants que nous avons interrogés préféraient les
ultrasons à cause de la poudre volatile et de la pâte que forme la poudre mélangée à la salive.
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3.2 - Prévenir leur réapparition [2, 3]
Une mauvaise hygiène bucco-dentaire ou un brossage dentaire mal conduit aura tendance à
favoriser la récidive de ces colorations. Le chirurgien-dentiste pourra agir sur leur réapparition par
une motivation à l'hygiène avec des conseils bucco-dentaires et mise en place d'un suivi régulier.
Les colorations ont tendance à réapparaître plus rapidement lorsque les séances de nettoyagepolissage sont fréquentes et rapprochées par abrasion de la surface amélaire. Un polissage soigné
est impératif.
Un bon contrôle de plaque permettra aussi de diminuer les éventuels problèmes parodontaux
comme les gingivites et par conséquent éviter la libération de fer contenu dans les hématies en cas
de gingivorragies.
Actuellement aucun produit (médicament, dentifrice, solution buccale) n'a été mis au point pour
éviter ou même limiter la réapparition de ces colorations.
Il faudra traiter les dysfonctionnements salivaires en cas d'hyposalivation.
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Conclusion
A ce jour, la raison de la survenue des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne reste
encore inconnue malgré la connaissance des micro-organismes impliqués et le rapprochement
probable avec certains facteurs socio-économiques, comportementaux et médicaux.
La prévalence de ces colorations varie entre 1,6% et 19,9% selon l'âge et les pays. Les colorations
noires extrinsèques d'origine bactérienne disparaîtront avec l'âge mais une élimination non
définitive est possible par le chirurgien-dentiste grâce un nettoyage-polissage minutieux aux
ultrasons ou à l’aéropolisseur.
Il n'y a pas encore de progrès permettant d'empêcher l'apparition de ces colorations chez les sujets
atteints.
Cependant la connaissance de la composition chimique mais surtout microbiologique est un atout
considérable pour d'éventuelles avancées sur le traitement de ces colorations et plus encore sur la
santé bucco-dentaire.
Même si les espèces bactériennes présentes dans les colorations noires extrinsèques sont
maintenant bien connues, leur rôle dans la formation des colorations et dans la relative protection
vis-à-vis de la carie reste à préciser. D'autres études seraient nécessaires afin d'élucider plus en
détail le mécanisme reliant ces colorations à la faible prévalence carieuse observée. La
compréhension de ce mécanisme pourrait être utilisée à des fins protectrices vis-à-vis des caries et
ainsi contribuer à diminuer la prévalence carieuse.
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DESGRANGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
N° 2015 LYO 1D 65
DESGRANGES (Maëlle) – Le point sur les colorations noires extrinsèques d’origine
bactérienne en 2015
(Thèse : Chir. Dent. : Lyon : 2015.65)
N°2015 LYO 1D 65
Les colorations noires extrinsèques d’origine bactérienne chez l’enfant sont un motif de
consultation en pédodontie. Face à des parents interrogateurs, le chirurgien-dentiste doit être en
mesure de répondre et d’informer au mieux les parents sur ces colorations qui atteignent leur
progéniture. La prévalence des colorations noires extrinsèques d'origine bactérienne varie entre
1,6% (Angleterre) et 19,9% (Suisse).
Ce travail a pour objectif de faire le point sur ce que l’on sait en 2015 sur ce type de colorations.
Les caractéristiques des colorations noires extrinsèques d’origine bactérienne : aspect clinique et
diagnostic, conséquences bucco-dentaires, composition du biofilm et microbiologie seront définies.
Il a été observé une tendance à une faible prévalence carieuse chez les enfants présentant ce type
de colorations. Même si la relation entre la faible prévalence carieuse et ces colorations n’est pas
encore clairement élucidée, des pistes sur d’éventuelles explications seront évoquées.
Les enfants atteints de colorations noires extrinsèques d’origine bactérienne verront ces
colorations disparaître avec l’âge, cependant des traitements ponctuels permettant leur élimination
provisoire pourront être proposés.
Rubrique de classement :
Pédodontie
Mots clés :
- Colorations noires extrinsèques
- Bactéries chromogènes
- Caries dentaires
Mots clés en anglais :
- Black stains
- Chromogenic bacteria
- Dental caries
Jury :
Président :
Assesseurs :
Adresse de l’auteur :
Madame le Professeur Brigitte GROSGOGEAT/BALAYRE
Monsieur le Docteur Bruno COMTE
Madame le Docteur Béatrice RICHARD
Madame le Docteur Elsa MENCHERO
Maëlle DESGRANGES
60 route de Saint-Gervais
26200 MONTELIMAR
DESGRANGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
DESGRANGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
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