Modèle de collaboration entre les professions en matière de soins

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Modèle de collaboration entre les professions en matière de
soins aux patients atteints de glaucome et à ceux qui
représentent des cas suspects de glaucome
Comité de la Société canadienne de glaucome sur la collaboration entre les professions en matière de
soins du glaucome
Les patients atteints de glaucome et ceux qui
représentent des cas suspects de glaucome englobent un
grand nombre de personnes—jusqu’à 5 % de la population de plus de 40 ans, et la fréquence est encore plus
grande dans les groupes d’âge plus avancé. Avec le vieillissement de la population canadienne, le nombre de
personnes atteintes de glaucome ou de celles qui
représentent des cas suspects de glaucome devrait énormément augmenter, ce qui mettra plus de stress sur les
ressources vouées aux soins de la vue.
Les patients atteints de glaucome et ceux qui représentent des cas suspects de glaucome requièrent des soins de la
vue de deux types distincts de professionnels qualifiés—les
ophtalmologistes et les optométristes. Souvent, la communication entre ces professionnels est loin d’être idéale, et
peut mener au dédoublement des services et des examens.
Les ophtalmologistes sont des médecins (MD) qui,
après avoir passé quatre ans à l’école de médecine, poursuivent une formation spécialisée sur les maladies et les
chirurgies oculaires (résidence en ophtalmologie). Cette
formation spécialisée se poursuit pendant cinq ans. Après
leur programme en résidence, certains ophtalmologistes
vont suivre une autre formation en sous–spécialité (fellowship) en glaucome, qui peut consister en un programme
d’un ou deux ans. Ces ophtalmologistes deviennent des
sous-spécialistes en glaucome. Les ophtalmologistes généralistes sont toutefois entièrement formés pour prendre
en charge autant l’aspect médical que chirurgical du glaucome. Pour cette raison, nous ne faisons pas de différence
dans le présent document entre les ophtalmologistes généralistes et les ophtalmologistes avec formation sous-spécialisée en glaucome.
Les optométristes suivent un programme de quatre ans
(école d’optométrie) au cours duquel ils sont formés pour
mener des examens visuels de routine, de réfractions et de
reconnaissance de certaines maladies de l’oeil, tel le glaucome. Puisque les optométristes ne sont pas des médecins
en titre, ils ne sont pas formés pour pratiquer des chirurgies
ou toute forme de procédure au laser. Certains optométristes choisissent de suivre une formation supplémentaire de
six à douze mois à la fin de leurs études optométriques, et ils
deviennent des « optométristes avancés » à la fin de cette
formation supplémentaire.
Dans certaines provinces canadiennes, les optométristes
n’ont pas le droit de prescrire des médicaments contre le
glaucome et dans les provinces où ils sont habilités à le
faire, différents règlements s’appliquent. Dans le présent
document, nous avons décidé de ne pas tenir compte du
fait que les optométristes ont le droit ou non de prescrire
des médicaments, mais nous avons plutôt choisi de décrire
un modèle qui serait dans le meilleur intérêt des patients.
Il n’y a à l’heure actuelle ni modèle national ni recommandations en ce qui touche la collaboration entre les professions, soit entre les ophtalmologistes et les optométristes, en matière de soins liés au glaucome. Même si la portée
de la pratique est mandatée par les provinces, l’existence
d’un ensemble national de recommandations axé sur le
patient ne peut qu’être bénéfique. Reconnaissant
l’importance de cette question, les membres de la Société
canadienne de glaucome (SCG) ont, en 2008, mis sur pied
un comité pour évaluer la nature d’une collaboration pertinente dans les soins du glaucome et proposer un modèle
de discussion pour les organismes régissant les ophtalmologistes et les optométristes (voir l’annexe A pour la liste des
membres de ce comité appartenant à la SCG). Après plusieurs rencontres, des suggestions soumises par des membres de la SCG et des modifications supplémentaires apportées par les membres du conseil d’administration de la
Société canadienne d’ophtalmologie (SCO) et du Conseil
des affaires provinciales, le document suivant est ressorti. Il
est à noter que les travaux demeurent inachevés et que les
parties intéressées pourraient être invitées à partager
d’autres commentaires. Notre but est de faire en sorte que
le présent document fournisse le cadre d’une collaboration
Comité de la Société canadienne de glaucome sur la collaboration entre les professions
en matière de soins du glaucome: Marcelo Nicolela, MD, FRCSC (président), Halifax, N.-É.; Yvonne Buys, MD, FRCSC, Toronto, ON; Catherine Birt, MD,
FRCSC, Toronto, ON; Shawn Cohen, MD, FRCSC, DABO, Montréal, QC; Gordon Douglas, MD, FRCSC, Calgary, AB; Bryce Ford, MD, FRCSC, Calgary, AB;
Lisa Gould, MD, FRCSC, Winnipeg, MB; Cindy Hutnik, MD, FRCSC, London,
ON; Caroline Lajoie, MD, FRCSC, DABO, Québec, QC; Raymond LeBlanc,
MD, FRCSC, OC, Halifax, N.-É.; Robert Schertzer, MD, FRCSC, Vancouver,
C.-B.; James Taylor, MD, FRCSC, Victoria, C.-B.
“English on page S1.”
Accepté pour publication le 15 juin 2011. Publication en ligne le Novembre
11, 2011
Can J Ophthalmol 2011;46:S11–S21
0008-4182/11/$-see front matter © 2011 Published by Elsevier Inc on behalf of
the Canadian Ophthalmological Society.
doi:10.1016/j.jcjo.2011.09.002
CAN J OPHTHALMOL—VOL. 46, SUPP. 1, December 2011
S11
Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
● Accès en temps opportun au professionnel pertinent
en soins de la vue
● Engagement continu envers les normes élevées de
qualité des soins
● Approche fondée sur des preuves
● Relations collégiales
● Communication efficace, claire et en temps opportun
● Utilisation optimale des compétences professionnelles et des ressources limitées
● Dédoublement des examens et des services gardé au
minimum
provinciale entre les optométristes et les ophtalmologistes
dans les soins liés au glaucome.
PORTÉE
ET CLAUSE EXONÉRATOIRE
Le présent document a été rédigé afin de mieux définir
les modèles de soins pour les patients atteints de glaucome
et pour ceux qui représentent des cas suspects de glaucome,
avec comme but ultime un meilleur accès aux soins et une
meilleure qualité des soins fournis à ces patients.
Les patients qui souffrent de glaucome ont différents
degrés de la maladie. Il est difficile de généraliser les
modèles de soins qui s’appliquent à toutes les présentations
cliniques possibles. Néanmoins, il est important de catégoriser les patients atteints de glaucome. Des modèles de
collaboration entre les professions sont nécessairement,
mais non exclusivement, liés à la gravité de la maladie et au
type de glaucome.
Ce modèle a été élaboré en tenant compte des meilleures
données probantes disponibles et son but n’est pas de restreindre l’innovation. Le fait de se conformer à ce modèle ne
donnera pas de résultats gagnants dans chaque cas. Le but de
ce modèle n’est pas de restreindre les champs d’activités ni de
servir comme normes de soins médicaux. Les normes de soins
médicaux sont pertinentes à tous les faits ou circonstances
dans un cas individualisé, et peuvent être sujettes à changer à
mesure qu’évoluent les connaissances scientifiques, la technologie et les tendances de la pratique.
Il faut reconnaître que dans un modèle de soins entre les
professions, chacun des membres de l’équipe de soins est
tenu responsable des soins qu’il prodigue et peut également
être tenu responsable de son rôle dans les résultats. (Les
lecteurs sont renvoyés à l’article de l’ACPM intitulé « Une
nouvelle réalité : l’élargissement des champs d’exercices »,
publication originale en mars 2006/révisée en août 2008,
mars 2009 [IS0661-E]). La portée du présent document ne
permet pas de discuter des conséquences médico-légales de
la collaboration entre les professions du domaine de la
santé dans la gestion du glaucome. Des consultations
devraient avoir lieu avec les fournisseurs de services
d’assurances médico-légales pertinents afin de déterminer
les conséquences des soins donnés en collaboration pour
chaque groupe professionnel touché.
QUALIFICATIONS PRÉALABLES POUR LA PRISE EN
CHARGE DES PATIENTS PRÉSENTANT DES CAS
SUSPECTS DE GLAUCOME ET DES PATIENTS ATTEINTS
DE GLAUCOME
Les professionnels qui s’occupent de prendre en charge des
patients atteints de glaucome et ceux représentant des cas suspects de glaucome doivent avoir les connaissances appropriées
sur la maladie, les compétences cliniques, l’accès aux examens
spécialisés et les habiletés pour bien interpréter les résultats
d’examens. Il n’est pas du ressort du présent document de
déterminer les méthodes d’évaluation des compétences de
tous les professionnels qui prennent en charge les patients
atteints de glaucome. Il ne relève pas non plus du présent
document de déterminer les méthodes d’enseignement des
nouvelles compétences aux professionnels qui ne sont pas
présentement compétents. Une modification du modèle actuel de prestation des soins aux patients atteints de glaucome
devra être combinée à l’enseignement, à l’acquisition et au
maintien des compétences pertinentes requises.
Tout professionnel qui prend en charge ces patients
devrait recueillir les antécédents pertinents oculaires,
médicaux et familiaux, en mettant particulièrement
l’accent sur l’identification des facteurs de risques possibles
du glaucome (voir l’annexe B).
Il est attendu que ces professionnels seront compétents
dans les habiletés suivantes. Il y aurait lieu de faire remarquer que les examens et procédures recommandés portent
sur les meilleures données probantes actuellement disponibles et que cela peut changer à l’avenir à mesure que la
pratique fondée sur les preuves évolue :
PRINCIPES
DE LA COLLABORATION ENTRE LES
PROFESSIONS
Lors des discussions menant à la rédaction de ce document, plusieurs principes clés portant sur la collaboration
entre les professions dans les soins du glaucome ont été
déterminés. Le présent document a été élaboré en tenant
compte de ces principes.
Les principes clés de la collaboration entre les professions dans les soins du glaucome sont :
● Approche axée sur le patient
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(1) Tonométrie par applanation au moyen de
tonomètres dûment calibrés. L’étalon d’or est la
tonométrie par applanation de Goldmann (TAG),
mais d’autres tonomètres peuvent être utilisés dans
des circonstances particulières où la TAG n’est pas
techniquement possible, comme dans le cas de patients ayant une cornée irrégulière. La tonométrie à
jet d’air et le Tono-Pen ne sont pas considérés
comme étant assez fiables pour suivre les patients
atteints de glaucome.
(2) Gonioscopie pour la détection des anomalies des
angles, comme les risques de glaucome par ferme-
Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
ture d’angle ou de glaucomes secondaires, répétée
selon les besoins cliniques. Par exemple, la gonioscopie devrait être répétée s’il y a une augmentation marquée de la pression intraoculaire (PIO) ou lors de la
présence d’autres signes suggérant une modification
de la configuration de l’angle (comme une modification de la profondeur de la chambre antérieure ou de
la présence de néovascularisation de l’iris).
(3) Biomicroscopie par lampe à fente stéréoscopique,
avec ou sans lentilles de contact, avec attention portée à des résultats précis comme des hémorragies de
la papille, des modifications localisées de la papille,
etc. Une méthode reproductible de documentation
de l’état du nerf optique est requise afin de déterminer les changements se produisant avec le temps.
La documentation sur l’état de base et séquentiel de
la papille devrait se faire au moyen de la photographie de la papille et/ou des analyseurs de la tête du
nerf optique et de la couche de la fibre nerveuse de
la rétine. La photographie du fond de l’æil ou
l’imagerie seule ne devrait pas remplacer
l’inspection visuelle du nerf optique et de la couche
des fibres nerveuses de la rétine. Si des examens
d’imagerie automatisée sont possibles, une bonne
interprétation des résultats d’examen est essentielle,
en mettant particulièrement l’accent sur la qualité
de l’imagerie et l’intégration clinique des résultats
(pour le diagnostic et la progression).
(4) Évaluation du champ visuel, par la périmétrie automatisée standard et les instruments de mesure du
seuil (l’analyseur du champ visuel de Humphrey ou
le périmètre d’Octopus sont des exemples
d’instruments préférés). L’évaluation soignée du
champ visuel et de sa progression est essentielle.
L’évaluation de la fiabilité et de l’intégration des
résultats pertinents sont d’égale importance pour la
périmétrie et l’examen de la papille.
(5) Connaissance approfondie de l’efficacité, du profil
des effets secondaires et des contre–indications de
tous les médicaments utilisés dans le traitement du
glaucome, ainsi que les indications et complications
possibles le glaucome résultant des chirurgies par
incision et au laser.
Un préalable pour une collaboration économique entre
les professionnels en optométrie et en ophtalmologie dans
la gestion des patients atteints du glaucome et des patients
représentant des cas suspects de glaucome consiste en une
communication efficace, claire et en temps opportun. Ceci
comprend le partage des données et des résultats pertinents
des examens (comme les mesures de la PIO, les médicaments utilisés, les photos de la papille ou d’autres examens
d’imagerie et du champ visuel), afin de permettre une
bonne évaluation et la continuité des soins, sans le dédoublement non nécessaire des examens. L’utilisation
d’équipement d’examen diagnostique semblable dans
chaque bureau impliqué facilitera un partage fructueux des
résultats, en particulier pour l’évaluation du champ visuel.
Un exemple de demande de consultation appropriée pour
les patients atteints de glaucome est présenté à l’annexe C.
Comme le glaucome est une maladie chronique, la continuité des soins cliniques est d’importance capitale. Le
patient devrait savoir qui est le professionnel de la vue
responsable de ses soins à chaque étape de la gestion de la
maladie. Une excellente communication entre les professionnels de la vue assurera également que le transfert des
soins est bien compris.
DÉFINITION
DES GROUPES DE PATIENTS
Afin de mieux catégoriser les patients en fonction de leur
présentation clinique, de la gravité de la maladie et du
besoin de traitement hypotenseur, certains groupes de patients ont été identifiés. Il ne faut pas utiliser ce regroupement des patients comme étant une classification complète
du glaucome, mais plutôt comme une tentative de fournir
un cadre propice en vue de recommandations touchant la
prise en charge.
Cas suspects de glaucome avec risque faible/modéré
Ce groupe comprend un des scénarios cliniques suivants :
(1) Présence d’applanation élevée de la PIO ne dépassant pas 27 mm Hg, avec des champs visuels normaux (test de l’hémichamp du glaucome normal ou
examens équivalents) et papille (s) normale (s).
(2) Antécédents familiaux positifs de glaucome avec
champs visuels et papille (s) normaux.
(3) Papille (s) suspecte (s) chez les patients avec une
PIO normale (inférieure à 22 mm Hg) et champs
visuels normaux.
(4) Examens suspects du champ visuel non encore confirmés dans un second examen.
(5) Présence d’autres conditions communément associées
au glaucome, mais sans élévation de la PIO (comme la
dispersion pigmentaire, la pseudoexfoliation).
Cas suspects de glaucome avec risque élevé (ou
déjà sous traitement topique)
Ce groupe comprendra un des scénarios cliniques suivants :
(1) La présence de PIO élevée supérieure à 27 mm Hg
(ou dépassant 24 mm Hg associée à une épaisseur
relativement mince du centre de la cornée inférieure à 550 microns).
(2) Papille suspecte de glaucome , comme des encoches, des hémorragies de la papille, des anomalies
localisées de la couche des fibres nerveuses de la
rétine, mais avec des champs visuels normaux.
(3) PIO élevée associée à d’autres causes de glaucome
secondaire comme la pseudoexfoliation, la dispersion pigmentaire, l’uvéite, la néovascularisation de
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Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
l’iris ou de l’angle, mais sans signes clairs de dommage à la papille ou d’une perte du champ visuel.
(4) Les patients qui représentent des cas suspects de
glaucome qui sont déjà traités par la thérapie pour
la diminution de la PIO.
(5) Les patients ayant un angle estimé à risque élevé de
fermeture (généralement 180 degrés ou plus de
contact irido-trabéculaire).
Patients dans les premiers stades du
glaucome—stable
Les premiers stades du glaucome sont définis en fonction des critères énoncés dans les lignes directrices de la
pratique clinique sur le glaucome de la Société canadienne
d’ophtalmologie (voir l’annexe D). La stabilité est définie
comme la PIO dans les limites d’un écart de pression cible
et aucune détérioration du champ visuel ou de la papille au
cours des trois dernières années. Remarque : tout patient
récemment identifié comme atteint de glaucome serait
considéré comme instable jusqu’à ce que sa stabilité soit
prouvée lors d’un suivi à long terme.
Patients atteints de glaucome modéré/avancé—stable
Le glaucome modéré et avancé est défini selon les critères
énoncés dans les lignes directrices sur le glaucome de la SCO
(voir l’annexe D); la stabilité est définie comme ci-dessus.
Patients atteints de glaucome instable
Les patients instables sont ceux ayant une PIO qui dépasse la cible ou ayant une détérioration prouvée, dans le
passé récent, de la papille ou du champ visuel.
Glaucome aigu (ou les patients atteints de toute
forme chronique de glaucome présentant une PIO
très élevée)
Ce groupe comprend les patients présentant une PIO très
élevée (généralement supérieure à 40 mm Hg), ayant apparu
soudainement (d’habitude caractérisée par des symptômes
comme la nausée, la douleur, la diminution de l’acuité
visuelle, des halos) ou une présentation plus chronique.
RECOMMANDATIONS
Les recommandations sont présentées en relation avec
les groupes définis plus tôt. Il s’agit seulement de recommandations et elles doivent s’adapter aux circonstances individuelles de la présentation clinique, à la disponibilité des
professionnels des soins de la vue et des ressources (voir
l’annexe E pour le sommaire des recommandations). Un
principe général inhérent dans ce modèle est que
l’ophtalmologiste qui sera probablement le plus impliqué
dans les soins futurs d’un patient donné devrait pouvoir
l’évaluer tôt au début de la maladie.
Cas suspects de glaucome à risque faible/modéré
Les patients représentant des cas suspects de glaucome et
ayant été évalués initialement par l’optométriste traitant et
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estimés présenter un risque faible à modéré n’ont pas besoin d’être dirigés vers un ophtalmologiste. Si toutefois le
patient présente une combinaison de plus d’un des scénarios cliniques décrits ci– dessus (par exemple, une PIO
élevée et une papille suspecte), alors le patient devrait être
considéré comme représentant un risque élevé de cas suspect de glaucome (voir 5b ci– dessus).
Une fois l’évaluation initiale complétée, la fréquence des
examens de suivi sera laissée à la discrétion du professionnel
responsable des soins de la vue. Les intervalles recommandés apparaissent dans l’annexe F. À chacune des visites de
suivi, la stabilité de la maladie devrait être évaluée (c.–à– d.
est– ce que la PIO, la papille et le champ visuel sont stables?). Dans les cas où on soupçonne un changement dans
la papille ou dans le champ visuel depuis l’évaluation initiale, un second examen de confirmation devrait avoir lieu au
cours des quatre à six mois suivants (second examen du champ
visuel ou autre mesure de la PIO, par exemple). Si le changement est confirmé, alors le patient devrait être pris en charge
comme un patient présentant un cas suspect de glaucome à
risque élevé ou comme un patient atteint de glaucome débutant, selon le scénario clinique, et les recommandations pour
la catégorie pertinente devraient être suivies.
Cas suspects de glaucome—risque élevé
Un patient représentant un cas suspect de glaucome à
risque élevé est peut–être déjà sous thérapie pour abaisser la
PIO. Qu’il soit ou non sous cette thérapie, il doit être
évalué et/ou examiné plus fréquemment. Les patients de ce
groupe auront besoin de bons examens de base, préférablement à tout le moins des images de base de la papille et de
deux champs visuels au cours des six premiers mois. De
plus, ces patients auront besoin d’évaluations périodiques
du champ visuel et de l’imagerie afin d’assurer la stabilité
du portrait clinique. La fréquence suggérée des tests est
présentée dans l’annexe F. Les patients devraient être informés de leurs facteurs de risques à développer le glaucome et la décision d’initier ou d’augmenter le traitement
hypotenseur doit être discutée avec eux.
Règle générale, les patients représentant un cas suspect à
risque élevé de glaucome peuvent être suivis par
l’optométriste avec des consultations périodiques avec
l’ophtalmologiste. L’intervalle de ces consultations périodiques dépendra du scénario clinique, mais les consultations suivront de près l’évaluation initiale de l’optométriste
et auront ensuite lieu au moins tous les trois à quatre ans, ou si
l’une des conditions suivantes énumérées ci-dessous apparaît.
Dans le cas où la décision de commencer la thérapie oculaire
hypotensive est considérée, le patient devra d’abord être
acheminé à un ophtalmologiste pour une évaluation. Un plan
de traitement clairement défini et les cibles de PIO doivent
être communiqués à l’optométriste.
Les situations cliniques exigeant l’acheminement à un
ophtalmologiste sont les suivantes :
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Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
(1) Si l’initiation ou l’augmentation de la thérapie oculaire hypotensive est considérée.
(2) Si l’on soupconne une progression au niveau de la
papille ou le champ visuel.
(3) Si les données cliniques sont incertaines.
Patients atteints de glaucome débutant stable
Lorsque l’optométriste détecte un glaucome débutant, le
patient sera dirigé vers un ophtalmologiste en temps opportun. Tous les patients récemment diagnostiqués sont considérés comme étant susceptibles d’être instables jusqu’à ce que
la stabilité soit démontrée au cours du suivi. Les décisions
portant sur le traitement, la PIO cible appropriée et la
fréquence des examens doivent être clairement communiquées par l’ophtalmologiste à l’optométriste. Une fois stabilisé, le patient peut être retourné à l’optométriste pour une
surveillance et une prise en charge au besoin. Ces patients
seront réévalués par un ophtalmologiste à intervalles réguliers,
au moins tous les deux à trois ans. L’ophtalmologiste continue
donc d’avoir des contacts cliniques avec le patient, ce qui peut
être particulièrement valable si le patient a éventuellement
besoin de chirurgie au laser ou incisionnelle. Comme le glaucome est une condition à vie et qu’il peut causer la cécité, il est
essentiel que les optométristes et les ophtalmologistes se partagent
librement tous les renseignements cliniques pertinents ainsi que
l’information sur les examens. Ceci préviendra le dédoublement
et permettra ainsi de contrôler les coûts et les désagréments causés
au patient et au système médical.
La stabilité de la maladie sera confirmée au moyen
d’examens périodiques (voir l’annexe F), en s’assurant que la
PIO demeure dans la zone cible déjà déterminée et que les
champs visuels et les papilles ne montrent pas de signes de
détérioration. La détérioration du champ visuel devrait être
analysée au moyen du logiciel pertinent, comme l’analyse progressive guidée de l’appareil Humphrey (GPA),
PROGRESSOR, PeriData ou d’autres stratégies validées
semblables. La détérioration de la papille sera déterminée par
l’examen soigné des photographies de la papille et/ou par
l’interprétation qui convient du logiciel sur la progression disponible avec les instruments automatisés d’imagerie courants
(papille et/ou couche des fibres nerveuses de la rétine).
Patient stable au stade modéré/avancé
Les stades modérés et avancés de la maladie sont déterminés selon les critères définis dans l’annexe D. Les patients dont la maladie est plus grave courent un risque élevé
de handicap visuel et de cécité et devraient généralement
être traités de façon plus agressive et être suivis à des intervalles plus fréquents que ceux qui sont dans les premiers
stades de la maladie (voir l’annexe F).
Les patients stables au stade modéré ou avancé de la maladie
devraient principalement être pris en charge par un ophtalmologiste, à moins que des obstacles de transport ou la non-disponibilité d’un ophtalmologiste constituent des problèmes majeurs. Ces patients courent un risque considérable que la maladie
progresse même si leur PIO est stable. Une attention particulière
devrait être mise sur la surveillance de l’état du champ visuel et de
la papille. Les intervalles recommandés de suivis pour les examens
sont présentés à l’annexe E.
La prise en charge clinique de ces patients devrait porter
sur l’assurance de la stabilité de la PIO, du champ visuel et
du nerf optique, sur la fidélité au traitement et sur la
tolérance aux médicaments.
Patients atteints de glaucome instable
Les patients devraient être considérés comme étant instables s’ils ont montré des signes de dommage progressif
glaucomateux, ou s’ils n’atteignent pas les cibles précisées
antérieurement pour la PIO. De plus, ainsi que mentionné
plus tôt, les patients récemment diagnostiqués sont considérés comme instables jusqu’à ce que leur stabilité soit
prouvée lors du suivi. La progression du glaucome est difficile à définir et elle varie en fonction du stade de la maladie et de la méthodologie utilisée pour surveiller les papilles
et les champs visuels. Les lignes directrices de la SCO sur le
glaucome définissent la « progression » ainsi : « Le glaucome d’un patient est estimé avoir progressé si les changements structuraux et (ou) fonctionnels, associés à la maladie, sont détectés de manière vérifiable au moment de
l’examen clinique et (ou) des tests. »
L’instabilité de la maladie peut se manifester sous forme de
PIO incontrôlée, de progression du champ visuel et/ou de
progression de la papille. Ce qui suit représente une liste des
scénarios cliniques de patients atteints de glaucome instable :
(1) Instabilité de la PIO : Si un patient recevant un
traitement pour le glaucome est pris en charge par un
optométriste et que la PIO est supérieure à la cible
établie de la PIO, l’optométriste devrait réacheminer
le patient à un ophtalmologiste. L’optométriste communiquera les renseignements relatifs aux médicaments utilisés et la PIO qui s’ensuit, et enverra aussi
tous les examens auxiliaires pertinents.
(2) Critères pour le champ visuel : Si un patient est pris
en charge par un optométriste et qu’il y a des changements reproductibles et cliniquement importants
dans le champ visuel, il doit être réacheminé à un
ophtalmologiste. L’optométriste fera part de tous les
résultats cliniques pertinents et enverra tous les résultats disponibles d’examen du champ visuel et
d’imagerie de la papille (sous format papier ou électronique).
(3) Critères pour le nerf optique : Si un patient est
pris en charge par un optométriste et qu’il se
produit un changement reproductible et cliniquement important dans l’apparence de la couche des
fibres nerveuses de la rétine ou du nerf optique,
l’optométriste doit réacheminer le patient à un
ophtalmologiste. Si la technologie d’imagerie est
utilisée, le changement devrait pouvoir être démontré comme pouvant être répété. L’optométriste
transmettra les résultats de l’imagerie à
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Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
l’ophtalmologiste traitant, de préférence en lui faisant parvenir un exemplaire de bonne qualité (photographies en couleur ou examen par imagerie) ou
par format électronique de tous les examens, ainsi
que tous les examens disponibles du champ visuel.
Les lignes directrices de la SCO sur le glaucome recommandent qu’une corrélation entre les changements structuraux et fonctionnels soit recherchée lorsqu’on soupçonne une progression, même s’il est plus fréquent qu’un
changement soit détecté indépendamment avec l’un ou
l’autre. On devrait garder en tête en tout temps la variabilité des résultats de tests, autant dans le cas des évaluations structurales que fonctionnelles, ainsi que l’existence
de résultats faux positifs et faux négatifs.
Une fois que l’ophtalmologiste a évalué le patient et
procédé aux modifications appropriées de prise en charge,
il ou elle devrait surveiller le patient pendant un certain
temps pour s’assurer de la stabilité de la maladie. Si la
stabilité est atteinte, le patient (particulièrement s’il est au
stade précoce de la maladie) peut être réacheminé à
l’optométriste pour poursuivre le suivi. Toutefois, les patients au stade modéré ou avancé de la maladie devraient
demeurer sous les soins de l’ophtalmologiste. Il est important que l’ophtalmologiste fasse clairement part à
l’optométriste des modifications au traitement et des objectifs thérapeutiques à atteindre.
Glaucome aigu (ou patients atteints de glaucome
chronique ayant un niveau extrêmement élevé de PIO)
Le glaucome aigu est utilisé dans ce document comme un
terme (non un diagnostic) qui décrit l’apparition et la symptomatologie de plusieurs types de glaucome ou même de cas
suspects de glaucome. Ceux– ci comprennent des épisodes
aigus de fermeture d’angle (fermeture d’angle primaire ou secondaire) ainsi que des élévations soudaines de la PIO liées au
syndrome de dispersion pigmentaire, le syndrome de pseudoexfoliation, les syndromes postopératoires, l’iritis aigü,
l’hyphéma, les traumatismes oculaires et autres.
Les symptômes sont surtout, mais non exclusivement,
causés par l’élévation extrême de la PIO. Ils comprennent
les épisodes aigus de vue embrouillée souvent avec halos/
arcs– en– ciel autour des lumières, une douleur sourde et
permanente au niveau de l’oeil touché, de la nausée et
même des vomissements.
Lorsqu’un tel patient se présente, la priorité demeure la
baisse de la PIO. Il est également important de déterminer
la cause première de l’augmentation de la PIO. Pour y
arriver, il faut obtenir un portrait complet des antécédents
et faire un examen complet des deux yeux, celui qui est
touché et celui qui ne l’est pas.
L’évaluation du patient exige une excellente connaissance
de toutes les causes possibles de l’élévation aiguë de la PIO et
le professionnel de la santé responsable ne devrait pas prendre
d’office que cela est causé par le glaucome par fermeture
d’angle primaire. Un bon examen gonioscopique de l’oeil af-
S16
fecté et de l’autre oeil est d’habitude obligatoire pour en arriver
au bon diagnostic chez ces patients.
Dans le cas où le glaucome aigu a d’abord été constaté
par un optométriste, l’acheminement à un ophtalmologiste doit être fait immédiatement. Les patients atteints de
glaucome aigu peuvent représenter un défi important et si
le traitement tarde, cela peut avoir comme conséquence
une perte irréversible de la vue. Un traitement topique peut
être initié pendant que les arrangements sont faits pour
transférer le patient à l’ophtalmologiste. Les traitements
oraux et intraveineux du glaucome doivent seulement être
prescrits par un ophtalmologiste puisque ces médicaments
présentent un risque systémique important qui doit être
pris en charge par un médecin en titre. La résolution de
l’élévation aiguë de la PIO exige souvent des interventions
chirurgicales au laser ou incisionnelles.
Lorsqu’il est impossible, en raison de circonstances
variées, de procéder au transfert immédiat du patient,
l’optométriste peut procéder au traitement après avoir
communiqué avec un ophtalmologiste. Le patient devrait
être observé en vue de la réduction de la PIO, de la diminution des symptômes et de l’apparition d’effets indésirables liés au traitement ainsi qu’à la maladie. Si des médicaments oraux ou intraveineux sont requis, un médecin
praticien devrait être impliqué pour administrer ces médicaments et surveiller les effets secondaires possibles. Il est
essentiel de garder le dialogue avec l’ophtalmologiste pour
permettre de modifier le traitement en fonction de
l’évolution du scénario clinique, et le transfert des soins à
l’ophtalmologiste devrait se faire aussitôt que possible.
Certaines des causes les plus communes de glaucome
aigu sont présentées ci– dessous. Cette liste n’est pas complète, mais elle illustre le grand nombre de possibilités englobées par le « glaucome aigu » (PIO élevée, parfois associée avec d’autres symptômes) autre que le glaucome plus
commun de fermeture d’angle primaire :
CAN J OPHTHALMOL—VOL. 46, SUPP. 1, December 2011
(1) Fermeture d’angle primaire : Cette situation classique peut souvent être déterminée par les antécédents et l’examen physique. Ainsi que mentionné,
le second oeil peut révéler l’état naturel pour le patient avant l’événement aigu. Le bloc pupillaire est
le mécanisme habituel et l’attaque doit d’abord être
arrêtée, puis suivie d’une iridotomie. Si l’angle est
ouvert à la suite de l’iridotomie, la possibilité que les
attaques aiguës se répètent est relativement mince.
Toutefois, comme le glaucome chronique ou une
récidive peut se développer chez ces patients, ils
devraient continuer à être surveillés.
(2) Syndromes de la dispersion pigmentaire et de la
pseudoexfoliation : Ces deux conditions peuvent
exhiber de grandes variations de la PIO et se
présenter avec une PIO très élevée combinée à des
symptômes aigus. Des augmentations importantes
de la PIO peuvent se produire à la suite d’activités
Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
comme des sports, surtout dans le cas de la dispersion pigmentaire.
(3) L’iritis : L’élévation aiguë de la PIO dans ce cas
peut être associée à un angle ouvert ou fermé. La
fermeture peut se faire par angle direct (synéchie
antérieure périphérique) ou par le blocage de la pupille (synéchie postérieure) ou, plus communément, on retrouve un angle ouvert dans lequel des
débris ou une trabéculite causent l’élévation de la
PIO. Le traitement au moyen de stéroïdes et de
médicaments oculaires hypotensifs est presque toujours recommandé. La pilocarpine et d’autres myotiques devraient être évités dans cette condition. Il
est essentiel de connaître le diagnostic différentiel
pour l’iritis hypertensive, puisque d’autres agents
peuvent faire partie intégrante du traitement,
comme les antiviraux dans le cas de la kératouvéite
herpétique. Dans certaines situations, les stéroïdes
ne sont pas recommandés, comme dans le cas de
l’irido– cyclite hétérochromique de Fuch. Lorsque
les optométristes qui ont le droit de prescrire des
médicaments commencent le traitement de l’iritis,
ils doivent invariablement vérifier la PIO du patient
au cours de la phase du traitement, puisque
l’élévation de la PIO causée par les stéroïdes est
relativement fréquente chez ces patients.
(4) Glaucome néovasculaire : Ces patients peuvent
avoir une PIO très élevée de facon relativement
aiguë. Cette condition se manifeste typiquement
lors d’ischémie rétinienne, les plus communes étant
la rétinopathie diabétique, l’occlusion de la veine
centrale de la rétine ou une maladie occlusive de la
carotide. Le traitement de la condition rétinienne
sous–jacente et de l’hypotension oculaire sont recommandés. La pilocarpine devrait être évitée dans
cette situation.
CONCLUSION
Le soin des patients représentant un cas suspect de glaucome et des patients atteints de glaucome peut être partagé
entre les ophtalmologistes et les optométristes. Une stratégie axée sur le patient, avec une attention particulière aux
besoins du patient, combinée avec une communication
fréquente et claire aura comme conséquence des résultats
optimaux pour les patients. Les optométristes, qui sont au
Canada le point d’entrée le plus fréquent en soins de la vue,
sont en bonne position pour déterminer les cas suspects de
glaucome et les patients atteints de glaucome. Ils peuvent
prodiguer des soins en toute sécurité et de manière efficace
dans le cas des formes moins avancées de glaucome, ce qui
respecte les recommandations du présent document. Les
ophtalmologistes doivent être chargés de la gestion des cas
avancés ou instables comme il leur convient en raison de
leur formation supplémentaire et de leur expérience.
Un modèle de soins axés sur le patient devrait tenir
compte autant des différences que des aspects complémentaires de l’expertise entre les professionnels des soins de la
vue, de l’accessibilité des patients à ces professionnels et de
la nature unique et idiosyncrasique du glaucome.
Le but du modèle proposé de collaboration entre les professions dans les soins du glaucome est de maximiser
l’accessibilité, la qualité et la sécurité des soins pour le patient
dans notre milieu de soins de santé, en lui offrant des soins de
première classe pour le glaucome. En même temps, le but des
recommandations du présent document est de minimiser le
dédoublement des efforts et d’utiliser les ressources disponibles de façon appropriée, en vue de réussir à offrir un
modèle économique de soins pour ces patients.
Déclaration d’intérêts : Les auteur(e)s n’ont pas d’intérêt patrimonial ni commercial sur tout sujet traité dans cet article.
RÉFÉRENCES
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Treatment Study: a randomized trial determines that topical ocular hypotensive medication delays or prevents the onset of primary open-angle
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2. Miglior S, Zeyen T, Pfeiffer N, Cunha-Vaz J, Torri V, Adamsons I; for the
European Glaucoma Prevention Study (EGPS) Group. Results of the
European Glaucoma Prevention Study Ophthalmology 2005;112:366-75.
3. Heijl A, Leske MC, Bengtsson B, et al.; for the Early Manifest Glaucoma
Trial Group. Reduction of intraocular pressure and glaucoma progression: results from the Early Manifest Glaucoma Trial. Arch Ophthalmol
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4. Feiner L, Piltz-Seymour JR; Collaborative Initial Glaucoma Treatment
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results to date. Curr Opin Ophthalmol 2003;14:106-11.
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6. AGIS Investigators. The Advanced Glaucoma Intervention Study
(AGIS): 7. The relationship between control of intraocular pressure and
visual field deterioration. Am J Ophthalmol 2000;130:429-40.
7. Odberg T. Visual field prognosis in advanced glaucoma. Acta Ophthalmol
1987;65(suppl):27-9.
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management: setting target intraocular pressure range. Can J Ophthalmol
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Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
ANNEXE A: MEMBRES DU COMITÉ DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE GLAUCOME SUR LA
COLLABORATION ENTRE LES PROFESSIONS EN MATIÈRE DE SOINS DU GLAUCOME
Marcelo Nicolela, MD, FRCSC (président), Halifax, N.-É.
Yvonne Buys, MD, FRCSC, Toronto, ON
Catherine Birt, MD, FRCSC, Toronto, ON
Shawn Cohen, MD, FRCSC DABO, Montréal, QC
Gordon Douglas, MD, FRCSC, Calgary, AB
Bryce Ford, MD, FRCSC, Calgary, AB
Lisa Gould, MD, FRCSC, Winnipeg, MB
Cindy Hutnik, MD, FRCSC, London, ON
Caroline Lajoie, MD, FRCSC DABO, Québec, QC
Raymond LeBlanc, MD, FRCSC OC, Halifax, N.-É.
Robert Schertzer, MD, FRCSC, Vancouver, C.-B.
James Taylor, MD, FRCSC, Victoria, C.-B.
ANNEXE B: FACTEURS DE RISQUES POUR LA PRÉSENCE DE GLAUCOME À ANGLE
OUVERT ET LA CONVERSION DE L’HYPERTENSION OCULAIRE EN GLAUCOME
(TABLEAUX 1 ET 2)
Tableau 1—Facteurs de risques et signes de la présence de glaucome à angle ouvert avec des éléments de preuves de niveau 1
Facteurs de risques et signes oculaires
 PIO
⫺ PIO élevée intiale
 Papille
⫺ Déviation de la règle ISNT (inférieur ⱖ supérieur ⱖ nasal ⱖ temporal)
⫺ Accroissement du diamètre de la papille
⫺ Atrophie péripapillaire
⫺ Hémorragie de la papille
 Pseudoexfoliation
 ÉCC plus mince
 Dispersion pigmentaire
 Myopie
 Diminution de pression de perfusion oculaire
Facteurs de risques non oculaires
 Vieillissement
 Ascendance africaine
 Ascendance hispanique
 Histoire familiale
 §Génétique
⫺ Myocillin
⫺ Optineurin
⫺ Apolipoprotéine
 Migraine
 Corticostéroïdes
Source : Lignes directrices de la Société canadienne d’ophtalmologie pour la pratique clinique, fondées sur des données probantes pour la prise en charge du glaucome des yeux adultes. Can
J Ophthalmol. 2009;44(suppl 1):S1-S54.
Tableau 2—Facteurs de risques et signes pour la conversion de l’hypertension oculaire en glaucome avec des éléments de
preuves de niveau 1
Facteurs de risques oculaires et signes
 PIO
⫺ Seuil de PIO élevée
 Papille
⫺ Important rapport cupule-papille
⫺ Hémorragie de la papille
 ÉCC plus mince
 Myopie
 Déviation accrue du modèle standard (DMS)
Facteurs de risques non oculaires
 Vieillissement
 Ascendance africaine
 Histoire familiale
PIO⫽pression intraoculaire; ÉCC⫽épaisseur cornéenne centrale.
Source : Adapté des lignes directrices de la Société canadienne d’ophtalmologie pour la pratique clinique, fondées sur des données probantes pour la prise en charge du glaucome des yeux
adultes. Can J Ophthalmol. 2009;44 (suppl 1):S1-S54.
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Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
ANNEXE C: EXEMPLE D’UNE DEMANDE DE CONSULTATION POUR LES PATIENTS
ATTEINTS DE GLAUCOME
Date : mm ____/jj ____/aaaa ______
Veuillez voir ____________________(DDN mm___/jj___/aaaa____)
Pour les raisons suivantes : ______________________
Glaucome initialement diagnostiqué : mm _____/aaaa _____
PIO maximale non traitée (si connue) : OD _____ OS _____
Thérapie médicale actuelle relative au glaucome :
Oeil
Médicaments (nom et fréquence)
␪ OD □ ␪ OS
□ ␪ OD ␪ OS
□ ␪ OD ␪ OS
Thérapie médicale précédente relative au glaucome et réactions :
Médicaments précédents
Réactions (y compris effets secondaires/allergies)
Interventions précédentes relatives au glaucome et réactions (laser ou chirurgie)
Type
Oeil
Date
␪ OD □ ␪ OS
□ ␪ OD □ ␪ OS
Autres procédures oculaires :
Type
Oeil
Date
□ ␪ OD □ ␪ OS
□ ␪ OD ␪ OS
Copies ci-jointes :
␪ Champ visuel récent (s’il y a progression, documenter avec plusieurs relevés de CV).
␪ Photos et imagerie de la papille (si possible, inclure des imprimés en couleur).
Source : Adapté des lignes directrices de la Société canadienne d’ophtalmologie pour la pratique clinique, fondées sur des données probantes pour la prise en charge du glaucome des yeux
adultes. Can J Ophthalmol. 2009;44 (suppl 1):S1-S54.
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Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
ANNEXE D: SOMMAIRE DES RECOMMANDATIONS POUR LES GROUPES DE PATIENTS
IDENTIFIÉS
Suspects
Débutant
Modéré
Avancé
1 ou 2 des points suivants :
● PIO ⬎ 21 mm Hg
● Papille suspecte ou asymétrie entre l’excavation de la papille (C/D) de ⬎ 0,2
● déficit du CV suspect de 24-2 (ou similaire)
Caractéristiques glaucomateuses précoces de la papille (par ex. C/D* ⬍ 0,65) et/ou déficit mineur du CV non à l’intérieur de 10
degrés de fixation (par ex. ÉM meilleur que –6 dB sur ACVH 24-2)
Caractéristiques glaucomateuses modérées de la papille (par ex. C/D vertical * 0,7–0,85) et/ou déficit modéré du champ visuel
non à l’intérieur de 10 degrés de fixation (par ex. ÉM de -6 à -12 dB sur ACVH 24-2)
Caractéristiques glaucomateuses avancées de la papille (par ex. C/D* ⬎ 0,9) et/ou déficit du CV à l’intérieur de 10 degrés de
fixation** (par ex. ÉM moins bon que –12 dB sur ACVH 24-2)
ACVH⫽Analyseur du champ visuel de Humphrey; ÉM⫽écart moyen.
Source : Adapté des lignes directrices de la Société canadienne d’ophtalmologie pour la pratique clinique, fondées sur des données probantes pour la prise en charge du glaucome des yeux
adultes. Can J Ophthalmol. 2009;44 (suppl 1):S1-S54.
*Se rapporte au ratio vertical C/D dans un nerf de grandeur moyenne. Si le nerf est petit, alors un ratio C/D plus petit peut quand même être significatif; réciproquement,
un gros nerf peut avoir un grand ratio vertical C/D et se trouver quand même dans les limites normales.
**Tenir également compte du niveau de base du CV de 10-2 (ou similaire).
ANNEXE E: DÉTERMINATION DU STADE DES CAS SUSPECTS DE GLAUCOME ET DES
PATIENTS ATTEINTS DE GLAUCOME
Groupes de patients
Description
Cas suspects de glaucome —risque
faible/modéré
Hypertension oculaire (PIO ⬍ 27 mm Hg)
Antécédents familiaux positifs de glaucome
Papille (s) suspecte (s)
Premier déficit suspect du champ visuel
Présence de conditions comme la pseudoexfoliation, la
dispersion pigmentaire
Cas suspects de glaucome —risque
élevé
Hypertension oculaire (PIO ⬎ 27 mm Hg)
Papille (s) très suspecte (s) (encoche, hémorragies de
la papille)
PIO élevée en raison de causes secondaires
(pseudoexfoliation, dispersion pigmentaire, uvéite,
néovascularisation de l’iris ou de l’angle)
Cas suspects de glaucome sous traitement
A risque élevé pour fermeture d’angle
Patients atteints de glaucome
débutant stable
Glaucome débutant récemment diagnostiqué
Maladie stable (PIO selon la cible, pas de progression
du champ visuel ni de la papille au cours des trois
dernières années)
Patients stables modérés/avancés
Patients modérés ou avancés, reconnus comme étant
stables depuis au moins les trois dernières années
Tout glaucome instable
Le patient n’atteint pas la PIO ciblée
Éléments de preuve de détérioration du champ visuel
ou de la papille au cours du passé récent
Glaucome aigu symptomatique ou
PIO très élevée
Glaucome aigu primitif
Autres causes de PIO très élevée comme le glaucome
pigmentaire, de pseudoexfoliation, uvéitique ou
néovasculaire
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Recommandations
Pris en charge principalement par les optométristes,
ou les ophtalmologistes (selon la disponibilité)
Si les patients ont plusieurs facteurs de risques ou si
un changement s’est produit, veuillez suivre les
recommandations pour les cas suspects de
glaucome à risque élevé et précoce,
respectivement.
Seront d’abord envoyés à l’ophtalmologiste; ensuite,
lorsqu’entendu par les deux parties, peuvent être
suivis par l’optométriste, avec des consultations
périodiques avec l’ophtalmologiste (au moins aux
trois ou quatre ans).
Les patients seront acheminés vers l’ophtalmologiste
avant d’entreprendre un traitement thérapeutique
de baisse de la PIO ou si une progression est
soupçonnée.
L’acheminement initial vers l’ophtalmologiste est
requis – initiation de la thérapie et objectifs
recommandés par l’ophtalmologiste.
Une fois stables, plusieurs patients peuvent être pris
en charge par l’optométriste avec des consultations
avec l’ophtalmologiste (au moins aux deux ans).
Pris en charge principalement par les
ophtalmologistes, à moins que le transport ou le
manque de disponibilité d’un ophtalmologiste
constituent des obstacles importants
Sera acheminé vers un ophtalmologiste qui le prendra
en charge
Si la stabilité est atteinte, peut être redirigé vers
l’optométriste pour d’autres suivis. Toutefois, les
patients dont la maladie est modérée ou grave
devraient demeurer sous les soins de
l’ophtalmologiste.
Le traitement aigu peut être commencé par
l’optométriste après une consultation téléphonique
avec l’ophtalmologiste, mais des dispositions seront
prises pour un contact immédiat avec
l’ophtalmologiste et un transfert.
Modèle de collaboration en matière de soins de glaucome—Nicolela et al.
ANNEXE F: INTERVALLES D’ÉVALUATION CLINIQUE* POUR LES CAS SUSPECTS DE
GLAUCOME ET LES PATIENTS ATTEINTS DE GLAUCOME
Cas suspects de glaucome
Glaucome débutant
Glaucome modéré
Glaucome avancé **
1 à 2 ans
Au moins à tous les 12 mois
Au moins à tous les 6 mois
Au moins à tous les 4 mois
Source : Adapté des lignes directrices de la Société canadienne d’ophtalmologie pour la pratique clinique, fondées sur des données probantes pour la prise en charge du glaucome des yeux
adultes. Can J Ophthalmol. 2009;44 (suppl 1) :S1-S54.
*Des évaluations plus fréquentes peuvent s’avérer nécessaires.
**Il peut s’avérer nécessaire de voir à une très grande fréquence (semaines ou jours) les patients atteints de glaucome avancé, si leur PIO est mal contrôlée, si la
progression paraît rapide ou si la fixation est menacée.
ANNEXE G: PRESSION INTRAOCULAIRE CIBLE
Limite supérieure suggérée de la cible initiale de la PIO pour chaque oeil
Stade
Limite supérieure cible suggérée de la PIO
(À modifier en fonction de la persistance, de la QDV et des
facteurs de risques pour la progression)
Cas suspects chez qui une décision clinique
est prise de procéder à un traitement
Débutant
24 mm Hg avec au moins 20 % de réduction du niveau de base
Modéré
17 mm Hg avec au moins 30 % de réduction du niveau de base
Avancé
14 mm Hg avec au moins 30 % de réduction du niveau de base
20 mm Hg avec au moins 25 % de réduction du niveau de base
Données probantes
ÉTHO1
ÉEPG2
EMGTS3
CIGTS4
CNTGS5
AGIS6
AGIS6
Odberg7
CITGS⫽Collaborative Initial Glaucoma Treatment Study (Étude initiale de collaboration sur le traitement du glaucome); CNTGS⫽Collaborative Normal-Tension Glaucoma Study (Étude de
collaboration sur le glaucome à tension normale); ÉEPG⫽Étude européenne sur la prévention du glaucome; PIO⫽pression intraoculaire; ÉTHO⫽Étude sur le traitement de l’hypertension oculaire;
QDV⫽qualité de vie.
Remarque : La PIO cible peut devoir être ajustée au cours du suivi. Les niveaux extrêmes d’ECC peuvent être utiles lors de l’établissement de la cible de la PIO. Par exemple, si la cornée est
très mince, ceci peut encourager l’adoption d’une approche plus agressive avec des suivis plus fréquents. De même, une ECC épaisse impliquerait une surestimation de la PIO.9
Source : Adaptation de Damji et al8 et des lignes directrices de la Société canadienne d’ophtalmologie pour la pratique clinique, fondées sur des données probantes pour la prise en charge du
glaucome des yeux adultes. Can J Ophthalmol. 2009;44 (suppl 1):S1-S54.
CAN J OPHTHALMOL—VOL. 46, SUPP. 1, December 2011
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