FLMA O99 - Fiche de cours numéro 1: Logique et Ensembles Laurent Guieu 5 Février 2008 Contents 1 Quelques éléments de logique mathématique 1.1 Propositions logiques . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3 Connecteurs logiques . . . . . . . . . . . . . . 1.4 Faux implique vrai ? . . . . . . . . . . . . . . 1.5 Formes propositionnelles tautologiques . . . . 1.6 Propositions quantifiées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 2 3 5 5 6 2 Ensembles : Vocabulaire et technologie 7 2.1 Notions primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 2.2 Définitions fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 2.3 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1 1 Quelques éléments de logique mathématique 1.1 Propositions logiques Une proposition logique est un énonçé, noté par exemple P , auquel il est possible d’attribuer : 1. soit la valeur “vrai” : on notera alors ν(P ) = V ; 2. soit la valeur “faux” : on notera alors ν(P ) = F . En logique mathématique classique, on exige qu’il n’y ait pas de troisième possiblité : c’est le principe du tiers exclus1 . La notation ν(P ) se lit : “valeur de vérité de P ”. Une proposition logique dépendant d’un paramètre est une expression du type P (x), où x est une variable, vérifiant : pour tout x, soit ν(P (x)) = V , soit ν(P (x)) = F . 1.2 Exemples Considérons les énoncés suivants : • P = ’425 est un nombre pair’ • P 0 = ’3 divise 99’ • P 00 = ’π est peut-être un nombre rationnel’ • Si n est un entier naturel, P (n) = ’n est un multiple de 3’ Alors: • P est une proposition logique et a comme valeur de vérité F . • P 0 est une proposition logique et a comme valeur de vérité V . • P n’est pas une proposition logique. • P (n) est une proposition logique dépendant du paramètre entier n. Par exemple P (15) a la valeur V , et P (8) a la valeur F . 1 Il existe d’autres types de logiques, non-classiques, comme la logique à trois états, ou bien encore la logique floue (“fuzzy logic”); cette dernière a des applications très concrètes dans la vie de tous les jours. 2 1.3 Connecteurs logiques On dispose de cinq connecteurs fondamentaux : non, et, ou, ⇔, ⇒, Soient P et Q deux propositions logiques, • non(P ) est la négation de la proposition P • P et Q est une proposition logique vraie seulement si P et Q sont simultanément vraies. • P ou Q est une proposition logique vraie quand au-moins une des deux est vraie. • P ⇔ Q se lit “P équivaut à Q” ou bien “P si et seulement si Q” (équivalence logique); elle est vraie seulement quand les deux propositions P et Q ont des valeurs de vérité identiques. • P ⇒ Q se lit “P implique Q” (implication logique). Il s’agit là de l’étape élémentaire dans tout raisonnement logique et, paradoxalement, c’est le connecteur qui est le moins évident à définir... (voir plus loin). Si P ⇒ Q est vraie, on dira que Q est une condition nécessaire pour P et que P est une condition suffisante pour Q. Plus généralement, un connecteur logique C à n arguments (n étant un entier naturel) est une correspondance : (P1 , . . . , Pn ) 7−→ C(P1 , . . . , Pn ) associant à tout n-uplet de propositions logiques (P1 , . . . , Pn ) une nouvelle proposition logique Q := C(P1 , . . . , Pn ). Autrement dit, les connecteurs logiques permettent de fabriquer de nouvelles propositions logiques à partir de propositions existantes, un peu comme un jeu de Lego. Par exemple, non est un connecteur à un argument; et, ou, ⇒ et ⇔ sont des connecteurs à deux arguments. Un connecteur se définit par la donnée de sa table de vérité : il s’agit d’un tableau n à 2 colonnes et n+1 lignes donnant la valeur de vérité de C(P1 , . . . , Pn ) pour chaque configuration possible (ν(P1 ), . . . , ν(Pn )) (il y a autant de configurations possibles que d’applications {1, . . . , n} → {V, F }). Donnons donc les tables de vérité de nos trois premiers connecteurs fondamentaux : P V non(P ) F 3 F V P V Q V P et Q V V F F F V F F F F P V Q V P ou Q V V F V F V V F F F L’implication et l’équivalence logiques sont ensuite définies comme sous-produits de ces trois premiers connecteurs : Définition 1.3.1 [P ⇒ Q] := non(P ) ou Q. (1) [P ⇔ Q] := [P ⇒ Q] et [Q ⇒ P ]. (2) Le Lecteur aura soin de vérifier que les deux définitions (1) et (2) donnent naissance aux deux tables de vérité suivantes : P V Q V P ⇒Q V V F F F V V F F V P V Q V P ⇔Q V V F F F V F F F V Un bon moyen mnémotechnique pour mémoriser ces tables consiste à se rappeler les relations suivantes : ν(P etQ) = V ssi ν(P ) = ν(Q) = V (3) ν(P ouQ) = F ssi ν(P ) = ν(Q) = F (4) ν(P ) = V et ν(Q) = F (5) ν(P ⇒ Q) = F ν(P ⇔ Q) = V ssi ssi ν(P ) = ν(Q) (6) Exercice 1.3.1 Vérifier que le ’et’, le ’ou’ et l’équivalence logique sont des ’lois’ commutatives et associatives. 4 1.4 Faux implique vrai ? Que ce soit par sa table de vérité ou par sa définition, l’implication logique pose toujours quelques petits problèmes de compréhension2 . Voici un moyen de se convaincre que “Faux implique vrai” n’est pas une vue de l’esprit : étant données deux variables réelles x et y, notons P (x, y) la proposition x = y et Q(x, y) la proposition x2 = y 2 . Il est clair que la proposition P (x, y) ⇒ Q(x, y) est toujours vraie (ie: quelles que soient les valeurs de nos deux variables); elle est donc en particulier vraie si on prend (x, y) = (−3, 3)... 1.5 Formes propositionnelles tautologiques On appellera forme propositonnelle tautologique une proposition A(P1 , . . . , Pn ) qui est toujours vraie quelles que soient les valeurs de vérité des propositions composantes P1 , . . . , Pn ; une forme propositionnelle tautologique peut-être considérée comme un théorème du calcul propositionnel. On démontre (exercice !) que l’on a les formes propositionnelles tautologiques suivantes : 1. P ou non(P ) (principe du tiers-exclus). 2. non(P et non(P )) (principe de non-contradiction). 3. non( non(P )) ⇔ P (involutivité). 4. non(P et Q) ⇔ non(P ) ou non(Q) (Loi de De Morgan - I). 5. non(P ou Q) ⇔ non(P ) et non(Q) (Loi de De Morgan - II). 6. (P ⇒ Q) ⇔ ( non(Q) ⇒ non(P )) (contraposition). 7. (P ⇒ Q et P ) ⇒ Q (principe du syllogisme). 8. (P ⇒ Q et non(Q)) ⇒ non(P ) (raisonnement par l’absurde). 9. (P ⇒ Q et Q ⇒ R) ⇒ (P ⇒ R) (enchanement logique). 10. P et (Q ou R) ⇔ (P et Q) ou (P et R) (distributivité - I - et/ou). 11. P ou (Q et R) ⇔ (P ou Q) et (P ou R) (distributivité - II - ou/et). 2 et ceci, bien que ce soit le raisonnement logique de base ! 5 1.6 Propositions quantifiées Afin de pouvoir manipuler des propositions P (x) dépendant d’une variable, nous disposons, en plus des connecteurs logiques et des 11 théorèmes ci-dessus, de la notion de quantificateur : le quantificateur universel ∀ et le quantificateur existenciel ∃: ∀x, P (x) se lit “quelquesoit x, P (x)”. ∃x, P (x) se lit “il existe au moins un x tel que P (x)”. Nous admettrons sans démonstrations les résultats suivants : 1. Règles de négation d’une forme propositionnelle quantifiée : (a) non(∀x, P (x)) ⇔ ∃x, non(P (x)). (b) non(∀x, non(P (x))) ⇔ ∃x, P (x). (c) non(∃x, P (x)) ⇔ ∀x, non(P (x)). (d) non(∃x, non(P (x))) ⇔ ∀x, P (x). 2. Règles d’interversion des quantificateurs : (a) ∀x, ∀y, A(x, y) ⇔ ∀y, ∀x, A(x, y). (b) ∃x, ∃y, A(x, y) ⇔ ∃y, ∃x, A(x, y). (c) ∃x, ∀y, A(x, y) ⇒ ∀y, ∃x, A(x, y). 3. Autres : (a) ∀x, P (x) ⇒ P (x). (b) P (x) ⇒ ∃x, P (x). Attention, notamment au 2) c) : il s’agit bien d’une implication : soit X l’ensemble des étudiants du groupe B, Y l’ensemble des bouteilles de champagne destinées à fêter la fin du semestre et A(x, y) la propriété x a bu y, l’implication c réciproque est en général fausse... (H.Akrout). Exemple 1.6.1 1. Notons P (resp. I) l’ensemble des entiers pairs (resp. impairs). On peut alors écrire: ∀n ∈ N, ∀n ∈ N, (n ∈ P ⇔ ∃k ∈ N, n = 2k). (n ∈ I ⇔ ∃k ∈ N, n = 2k + 1). 6 2. L’entier n divise l’entier m s’écrit sous forme quantifiée : ∃k ∈ N, m = kn. 3. L’entier n ne divise pas l’entier m s’écrit sous forme quantifiée : ∀k ∈ N, m 6= kn. 4. Dire qu’un réel x est rationnel signifie : p ∃p ∈ Z, ∃q ∈ Z∗ , x = . q 5. Soit p un entier naturel différent de 0 et de 1. On dira que p est un nombre premier si : ∀m ∈ N, 2 2.1 (∃k ∈ N, p = km ⇒ m = 1 ou m = p). Ensembles : Vocabulaire et technologie Notions primitives Il s’agit là des notions non-définies, situées à la base de la théorie: à savoir, les notions d’ensemble, d’élément et d’appartenance. On suppose ces concepts suffisamment universels pour éviter toute ambiguté d’interprétation. Les ensembles seront plutôt notés par des lettres majuscules : X, Y , ... les éléments par les lettres minuscules correspondantes : x, y ... La relation d’appartenance est notée ∈. Si x est un élément de l’ensemble X, on notera : x ∈ X. Si X est un ensemble à un élément x, on notera X = {x}, le singleton x; si X est un ensemble à deux éléments x et x0 , on notera X = {x, x0 }, la paire x x0 , etc... (Remarque : une paire {x, x0 } peut être en fait un singleton, c’est le cas où x = x0 ; dans le cas contraire on parlera de paire stricte.) 2.2 Définitions fondamentales . Définition 2.2.1 (Comparaison) Soient A et B deux ensembles On dira que A est inclus dans B (ou est un sous-ensemble de B) et on notera A ⊂ B si : ∀x, x ∈ A ⇒ x ∈ B. On dira que A et B sont égaux, et on notera A = B, si on a simultanément A ⊂ B et B ⊂ A. 7 Remarquons que l’égalité de A et de B revient à montrer : ∀x, x ∈ A ⇔ x ∈ B. Définition 2.2.2 (Constitution) Un ensemble X peut se définir en extension, ie: en citant tous ses éléments : X = {x, x0 , x00 , . . .} ou en compréhension, en utilisant une proposition spécifiante P (x) qui est vraie si et seulement si x ∈ X; on note: X = {x | P (x)}. Remarque : si la variable x de la proposition spécifiante P (x) vit dans un ensemble Y déjà connu et possédant X comme sous-ensemble, on a la notation alternative : X = {x ∈ Y | P (x)}. Exemple 2.2.1 1. Soit X l’ensemble des entiers naturels compris au sens large entre 1 et 5 : X = {1, 2, 3, 4, 5} = {x | x ∈ N et 1 ≤ x ≤ 5} = {x ∈ N | 1 ≤ x ≤ 5}. 2. Soit D(n) l’ensemble de tous les diviseurs du nombre entier n. En compréhension : D(n) = {d ∈ N | Q(d)} où Q(d) est la proposition : ∃k ∈ N, n = kd. 3. D(18) = {1, 2, 3, 6, 9, 18} 4. Soit X l’ensemble de tous les nombres premiers. En extension cela donne : X = {2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, . . . ...} et en compréhension : X = {x ∈ N | P (x)} où P (x) est la proposition : x 6= 0 et x 6= 1 et D(x) = {1, x}. On remarque sur ces exemples que la notation en extension n’est pertinente que lorsque notre ensemble est fini ou dénombrable; dans les autres cas, on ne peut éviter la notation en compréhension (pourrait-t-on noter R en extension ???). 8 Définition 2.2.3 (Ensemble vide) On appellera ensemble vide et on notera ∅ l’ensemble ∅ := {x | x 6= x}. Cet ensemble ne possède aucun élément et vérifie les propriétés suivantes (admises) : Proposition 2.2.1 1. ∀x, x ∈ / ∅; 2. ∀X, ∅ ⊂ X; 3. l’ensemble vide est unique. Définition 2.2.4 (Opérations) Soient A et B deux ensembles, on définit les nouveaux ensembles suivants : 1. A ∪ B := {x | x ∈ A ou x ∈ B} (réunion de A et B); 2. A ∩ B := {x | x ∈ A et x ∈ B} (intersection de A et B); 3. A\B := {x | x ∈ A ou x ∈ / B} (différence de A par B). Si, de plus, B est un sous-ensemble de A, alors A\B est noté CA B et appelé complémentaire de B dans A. D’autres notations pour le complémentaire de B dans A sont parfois utilisées : B c ou encore B. Exemple 2.2.2 (Ensembles de nombres) On a la chaı̂ne d’inclusions suivantes : N⊂Z⊂Q⊂R⊂C où : • N est l’ensemble des entiers naturels. • Z est l’ensemble des entiers relatifs. • Q est l’ensemble des nombres rationnels. • R est l’ensemble des nombres réels. • C est l’ensemble des nombres complexes. On a alors : • Z\N est l’ensemble des entiers strictement négatifs. • R\Q est l’ensemble des nombres irrationnels. • Si P désigne l’ensemble des entiers pairs et I celui des entiers impairs, alors P ∪ I = N et P ∩ I = ∅. 9 • Si S 1 désigne l’ensemble des complexes de module 1, alors S 1 ∩ R = {−1, 1}. Notion de couple: Rappelons qu’un couple (x, y) est une suite ordonnée de deux éléments. Définition 2.2.5 Soient X et Y deux ensembles. Le produit cartésien de X et de Y est l’ensemble, noté X × Y , de tous les couples (x, y) où x ∈ X et y ∈ Y . Egalité des couples: (x, y) = (x0 , y 0 ) ⇔ x = x0 et y = y 0 . (7) Exemple 2.2.3 Si X = Y = R, X × Y = R2 = {(x, y) | x ∈ R et y ∈ R}. Attention à ne pas confondre couple et paire. Un couple est ordonné, une paire ne l’est pas. Par exemple: {1, 3} = {3, 1} mais: (1, 3) 6= (3, 1). On peut ensuite généraliser de manière évidente notre définition à un produit cartésien de n ensembles X1 , X2 , ..., Xn (n ∈ N∗ ); le produit X1 × X2 × ... × Xn représentant alors l’ensemble de tous les n − uplets (ie: suites ordonnées de n éléments) de la forme (x1 , x2 , ..., xn ), où: ∀i = 1, 2, ..., n xi ∈ Xi . Egalité des n-uplets: (x1 , x2 , ..., xn ) = (y1 , y2 , ..., yn ) 2.3 ⇔ ∀i ∈ {1, ..., n}, xi = yi . Propriétés 1. Inclusion : Soient A, B, C trois ensembles, (a) A ⊂ A (réflexivité); (b) A ⊂ B et B ⊂ A ⇒ A = B (antisymétrie); (c) A ⊂ B et B ⊂ C ⇒ A ⊂ C (transitivité). 2. Intersection : Soient A, B, C, X quatre ensembles, (a) A ∩ B = B ∩ A (symétrie); (b) (A ∩ B) ∩ C = A ∩ (B ∩ C) (associativité); (c) A ∩ A = A (idempotence); (d) A ∩ ∅ = ∅ (∅ élément absorbant pour l’intersection); 10 (8) (e) A ⊂ X ⇒ A ∩ X = A. 3. Réunion : Soient A, B, C, X quatre ensembles, (a) A ∪ B = B ∪ A (symétrie); (b) (A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C) (associativité); (c) A ∪ A = A (idempotence); (d) A ∪ ∅ = A (∅ élément neutre pour la réunion); (e) A ⊂ X ⇒ A ∪ X = X. 4. Complémentation : Soit A un sous-ensemble d’un ensemble X, (a) CX CX A = A (involutivité); (b) CX ∅ = X ; (c) CX X = ∅. 5. Mixtes : Soient A, A0 , B, B 0 , C et X des ensembles, (a) A ∩ B ⊂ A ∪ B ; (b) A ⊂ A0 et B ⊂ B 0 ⇒ A ∩ B ⊂ A0 ∩ B 0 ; (c) A ⊂ A0 et B ⊂ B 0 ⇒ A ∪ B ⊂ A0 ∪ B 0 ; (d) A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) (distributivité ∩/∪) ; (e) A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C) (distributivité ∪/∩) ; (f) Si A ⊂ X, CX (A ∪ B) = CX A ∩ CX B (loi de De Morgan - I); (g) Si A ⊂ X, CX (A ∩ B) = CX A ∪ CX B (loi de De Morgan - II). 6. Produit : Soient X, X 0 , Y , Y 0 des ensembles, (a) X × Y = ∅ ⇔ X = ∅ ou Y = ∅; (b) (X ∪ X 0 ) × Y = (X × Y ) ∪ (X 0 × Y ); (c) X × (Y ∪ Y 0 ) = (X × Y ) ∪ (X × Y 0 ); (d) (X × Y ) ∩ (X 0 × Y 0 ) = (X ∩ X 0 ) × (Y ∩ Y 0 ); (e) A × B ⊂ X × Y ⇔ A ⊂ X et B ⊂ Y ; (f) Si A ⊂ X, CX×Y (A × Y ) = (CX A) × Y ; (g) Si B ⊂ Y ,CX×Y (X × B) = X × (CY B). 11