le jfr.radiologie.fr des Journées Françaises de Radiologie Lundi 24 octobre Éditorial Jacques Niney Président de la FNMR L’année du patient Si cet événement marque symboliquement la volonté du patient d’être un acteur éclairé de sa prise en charge médicale, les médecins radiologues n’ont pas attendu 2011 pour prendre conscience de cet état de fait. Nous nous sommes inscrits dans cette prise en charge en mettant en avant notre rôle de médecins interlocuteurs de nos confrères et de nos patients. Nous savons que les actes d’imagerie ne trouvent leur efficience que grâce à la connaissance des dossiers médicaux et l’interrogatoire des patients. Cette relation humaine est indispensable afin de mieux appréhender leur personnalité. Ce dernier point s’inscrit tout naturellement dans notre pratique par le fait que nous sommes souvent amenés à faire l’annonce d’un diagnostic, l’écoute et le dialogue permettant ainsi de dédramatiser l’exécution même de l’acte technique et l’angoisse du résultat. En dehors du cadre médical, la profession ne peut se désintéresser de l’aspect économique induit par notre exercice. Dans un contexte économique général préoccupant, les conséquences pour nos patients sont à prendre en compte. La recherche en imagerie : notre avenir à tous. Les rayons X ont de l’avenir F Boudghene • Service de Radiologie, Hôpital Tenon, Paris. Une réflexion sur le reste à charge s’impose afin de proposer des solutions qui permettent à tous un accès égalitaire aux soins. Nous ne pouvons accepter un retard ou un renoncement à l’accès aux soins sous des prétextes économiques. Fig. 1 Félicitations à nos médaillés d'honneur 2011 Yves Grumbach Amiens Gabriel Kalifa Paris Fig.1- Imagerie de perfusion d’une tumeur hépatique (image Toshiba). C ontrairement à certaines idées reçues, les rayons X sont loin d’être devenus une technique vieillissante. Bien au contraire, loin d’être obsolètes, ils sont en plein renouveau : c’est très vrai dans plusieurs domaines d’application et notamment en oncologie, et ce pour un certain nombre de bonnes raisons. En premier lieu, sur le plan diagnostique, qu’il s’agisse de l’imagerie conventionnelle ou du scanner, les développements technologiques récents ouvrent en effet des perspectives d’exploration tout à fait prometteuses pour la radiologie à rayons X en oncologie. En radiologie conventionnelle l’arrivée des capteurs plans facilite grandement l’acquisition, la lecture et le stockage des images, notamment pour la pathologie pulmonaire et ostéo-articulaire, mais également en sénologie. D’ailleurs la mammographie numérique est en pleine expansion, d’autant que grâce à l’imagerie numérique, de nouvelles techniques sont désormais possibles telles que la tomosynthèse et l’angiomammographie. Ces nouveaux équipements de sénologie vont être très utiles pour la détection tumorale à un stade précoce. En tout cas il va falloir préciser la place que ces nouvelles techniques vont pouvoir occuper dans la prise en charge de ces cancers. Il va falloir notamment positionner l’imagerie par rayons X par rapport aux autres modalités d’imagerie, en sachant qu’elle pourra probablement aider à présélectionner les patientes, pour mieux les orienter vers l’échographie et/ou l’IRM. En scanner aussi de nouveaux développements techniques vont renforcer la place et la performance de cette imagerie par rayons X : il s’agit bien entendu de la détection des tumeurs, Suite page 2 Sommaire Record de fréquentation jamais atteint depuis 2003 Jean-Michel Tubiana Paris 7500 participants le samedi 22 octobre ! Les rayons X ont de l’avenir 1 Projet Professionnel Commun 3 Le patient au centre de l’imagerie 4 Cancérologie des VADS : le couple radiologue médecin nucléaire 5 Imagerie des épilepsies : l’enfant, l’adulte, quelles différences ? 6 La réingénierie de la formation de manipulateur d’électroradiologie médicale : où en est-on ? 7 Radiologie interventionnelle – Radiofréquence 8 Faut-il doser la créatinine avant une IRM avec injection de chélate de gadolinium ? 9 Reportages 9 2 Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Suite de la page 1 Pour en savoir + sur le même thème Fig. 2 - Guidage 3D temps réel d’une cible thoracique sous scanner (image Siemens). Aujourd'hui Imagerie oncologique : les rayons X ont de l'avenir 10h30 - Amphithéâtre Bordeaux mais aussi du suivi et de l’évaluation de la réponse thérapeutique. L’augmentation constante du nombre de canaux disponibles sur ces machines va permettre d’explorer sur des temps d’acquisition de plus en plus courts des volumes tissulaires de plus en plus grands. Ainsi, que ce soit en mode « navette » ou incrémental, selon le nombre de canaux embarqués, il va être possible de réaliser de nouveaux modes d’imagerie. Par exemple il sera possible de réaliser en scanner une angiographie rotationnelle dynamique et d’obtenir ainsi un véritable mode angio-4D, tout aussi bien qu’une imagerie de perfusion tumorale. Cette méthode d’analyse de la perfusion est sûrement promise à un grand avenir en oncologie (Fig. 1). Ce sera certainement une méthode très utile pour mieux évaluer ces patients, et ensuite mieux suivre leur réponse aux thérapeutiques antitumorales, qu’elles soient classiques ou ciblées (sur la composante angiogénique des tumeurs). Ces modes d’analyse seront au mieux complétés par les logiciels de quantification tumorale qui commencent à être disponibles (« pack oncologie ») : ces logiciels, en facilitant la comparaison des examens successifs, permettent de réaliser un véritable suivi longitudinal du volume tumoral mesuré de façon semi automatique, tout comme d’identifier l’apparition de nouvelles lésions. Il est déjà possible d’intégrer divers paramètres de mesure tels que le diamètre, le volume, la densité… et de calculer de façon plus aisée les critères tels que RECIST ou Cheson, pour les transmettre aux médecins en charge de ces patients atteints de cancer, afin qu’ils adaptent leurs traitements. Mais aussi, les nouveaux modes de reconstruction itérative disponibles vont permettre de réduire de façon significative les doses émises aux patients, en travaillant sur les paramètres d’acquisition des machines. Des progrès notables ont été accomplis ces toutes dernières années en termes de radioprotection, alors même que le scanner semble devenir un véritable enjeu de santé publique. C’est d’autant plus intéressant, et il faut le souligner, que l’imagerie par rayons X pourra dès lors être utilisée plus facilement à grande échelle et avec un risque d’exposition moindre, pour la détection des tumeurs à un stade précoce dans une population choisie. D’ailleurs la mise au point, parmi les logiciels de traitement d’image, de systèmes d’aide au diagnostic pour la détection de nodules pulmonaires ou de polypes du colon, peut tout à fait aboutir à l’ouverture de nouveaux champs de pratiques. Dans le domaine du scanner un autre champ d’exploration pour l’imagerie en coupes est en train d’apparaître, avec la possibilité de réaliser une véritable imagerie spectrale. Diverses solutions techniques sont envisagées par les constructeurs pour accéder à cette imagerie spectrale : détecteurs à switch rapide, double couronne de détecteurs, bitube… Quoi qu’il en soit l’objectif est le même, puisqu’il s’agit d’essayer, à l’aide de cette modal lla d lité, d’ d’améliorer discrimination des différentes u être particucomposantes tissulaires, ce qui peut o lièrement utile en pathologie tumorale. Pour ce qui est des gestes guidés, en particulier des biopsies dirigées, les scanners à large tunnel et leurs « modules interventionnelss » avec guidage e 3D temps réel (Fig. 2) vont permettre de réaliser ures conditions condition ces procédures dans de bien meilleures d’accessibilité ou de précision des gestes, et donc de sécurité pour les patients. En second lieu, sur le plan thérapeutique, les nouveaux équipements de radiologie vasculaire et interventionnelle vont également transformer ces activités, en impactant non seulement sur les modes de travail, mais en permettant aussi probablement d’envisager des modalités thérapeutiques innovantes. Grâce aux équipements hybrides mis au point par les constructeurs, de nouvelles thérapeutiques mini-invasives et autres gestes guidés par l’image vont pouvoir être développés par les radiologues spécialisés en oncologie interventionnelle. Les capteurs plans de grande taille (40 cm) avec acquisition rotationnelle, dont certaines sont robotisées, vont permettre de combiner sur la même table les possibilités de suivi vasculaire avec celles de visualisation « CT-like » des parenchymes. Ainsi, les gestes pourront concerner à la fois les axes vasculaires ou canalaires et les tissus ou parenchymes. Ce qui signifie probablement qu’on devrait assister à un recentrage des activités de ponctions et drainages ainsi que des gestes d’ablation tumorale sur ces tables, mais aussi au développement rendu désormais possible de gestes combinés, y compris de contrôle de la douleur. Les logiciels de fusion vont permettre d’importer les images de scanner ou IRM acquis précédemment, pour les fusionner avec les données « CT-like », ce qui facilitera grandement la réalisation de gestes complexes. Il apparaît donc que les progrès réalisés ces dernières années dans les équipements à rayons X vont avoir un retentissement majeur dans le domaine de l’imagerie oncologique, qu’elle soit diagnostique ou thérapeutique. En particulier, un suivi plus précis et plus adapté des patients atteints de cancer pourra être mis en œuvre, et de nouveaux gestes thérapeutiques vont pouvoir être réalisés dans de meilleures conditions. C’est donc l’ensemble de l’imagerie oncologique qui va bénéficier des progrès réalisés dans le domaine des rayons X. Le domaine très sensible du dépistage et de la détection des petits cancers, à un stade plus facilement curable, et avec minimisation de l’exposition radiologique, est un des enjeux majeurs de santé publique pour lesquels les rayons X semblent avoir un avenir prometteur.■ Evolution des techniques : qualité-confort-performance p P Devred • Radiologie Pédiatrique, CHU de la Timone, Marseille Exploration des reins Dès 1910 les injections rétrogrades de divers produits de contraste (collargol* pour la pyélographie et baryum dilué dans de l’huile pour la vessie) permettent de visualiser les cavités. La tolérance du collargol* est très vite mise en cause car des accidents graves sont rapportés en 1914. Le contraste gazeux (air, CO2 ou O2) est utilisé à partir de 1921 pour silhouetter les contours des reins en décollant les éléments anatomiques du rétropéritoine (Fig 1). Il s’agit d’un examen douloureux et invasif. L’UIV apparait au début des années 30, mais les quantités Fig 1 : rétro-pneumopéritoine en 1921 Cliché Journal de Radiologie de contraste iodé injectées sont faibles ce qui impose des compressions abdominales très désagréables (Fig 2). Certains proposent la combinaison des 2 techniques : UIV associée au rétropneumopéritoine (Fig 3). L’UIV va s’imposer comme l’examen de référence dans l’exploration des reins et de la vessie pendant plus de 50 ans. En 1980 l’échographie permet enfin de voir le parenchyme rénal en routine, de façon indolore (Fig 4). Quelques années après, la TDM permet de montrer les différents composants de l’appareil urinaire: vaisseaux, parenchyme et cavités (Fig 5). La combinaison échographie-TDM a progresFig 4 : échographie rénale droite en 2011 Fig 3 : association d’une UIV Cliché Ph Petit et d’un rétro-pneumopéritoine sivement éteint la pratique de l’UIV. en 1952 Cliché in Journal de Radiologie Fig 2 : Urographie intra-veineuse en 1947 Cliché Colliez in Journal de Radiologie Fig 5 : TDM rénale en reconstruction frontale en 2011 Cliché Ph Petit 3 Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Projet Professionnel Commun J Niney1, A Rahmouni2 • 1. Président de la FNMR. 2. Imagerie médicale, Hôpital Henri Mondor, Créteil. Un projet médical pour mettre en œuvre les expérimentations de plateaux d’imagerie médicale mutualisés Dans chaque région et chaque territoire, les organisations médicales, dont l’imagerie, sont le résultat de nombreux paramètres : géographiques, administratifs, médicaux, financiers ; nombre et spécialisation des établissements, autorisations d’équipements lourds, attractivité, existence d’un CHU, etc. Chaque région présente donc des organisations issues d’une histoire souvent complexe et logique, quoique parfois anecdotique ! Les progrès de l’imagerie sont très rapides ; les exigences de la population, de nos correspondants et collègues cliniciens augmentent ; le désir de spécialisation des radiologues au sein d’équipes pluri-spécialisées est une réalité. Il est donc nécessaire de trouver des organisations souples et adaptables pour assurer à la population l’accès aux innovations de l’imagerie. D’autant que chacun d’entre nous vit : • les contraintes démographiques : difficulté de trouver un collaborateur ; • les contraintes financières : baisse de la tarification dans le libéral et T2A dans les établissements dont la valorisation des actes d’imagerie (sous-estimés) des patients hospitalisés est incluse dans le GHS, sans retour financier vers le pôle d’imagerie ; • les contraintes d’investissement et les nouveaux actes parfois non ou mal tarifés ; • les contraintes administratives bien connues dans les établissements de santé et dont le système d’autorisation d’équipements dit « lourds » est emblématique. Le dernier point fait ainsi l’objet par l’article 33 d’un assouplissement permettant d’expérimenter des plateaux d’imagerie territoriaux. On peut espérer que ce régime expérimental, en levant une partie des contraintes administratives, permettra alors d’assouplir certaines contraintes financières et d’investissement. Le statut juridique de ces plateaux d’imagerie n’est pas particulier mais les possibilités, bien que complexes, sont nombreuses : GIE, GCS etc. Les aspects dérogatoires de ce texte concernent surtout les modes de rémunération des médecins et, espérons-le, une souplesse des autorisations d’équipement. Editions de la SFR Nouveauté 2011 Syllabus Imagerie de e la Femme Comment mettre en œuvre ces nouvelles organisations ? Le niveau sera régional et territorial. Un état des lieux des améliorations à faire et à anticiper semble la première démarche d’un projet médical ; un état des lieux des compétences humaines est tout aussi essentiel : sur-spécialisations, disponibilités, volontés, etc. Un projet médical comme un projet de recherche s’écrit pas à pas sur des idées issues du terrain, et sur des raisonnements rigoureux ; il s’agit d’un projet collectif appelé à convaincre les sceptiques en n’écartant personne ; un grand nombre de recommandations SFR/G4 sont une aide appréciable (téléradiologie, radiologie interventionnelle, urgences, etc.). Basés sur les bonnes pratiques, les guides du bon usage, le service médical rendu et l’exercice en secteur 1, les projets territoriaux pourront être partagés et soutenus par les G4 régionaux avant d’être proposés aux ARS ; déterminer la structure juridique devrait être le dernier maillon de cette construction pour qu’elle soit adaptée aux objectifs et aux professionnels qui y participent. Rares sont les radiologues qui n’ont pas, au cours de leur carrière, dû s’adapter aux nombreuses évolutions et innovations de notre discipline. Nul doute que les radiologues peuvent relever le défi d’organiser et coordonner avec tous les professionnels ces futurs plateaux d’imagerie : ils répondront ainsi aux besoins des patients et sauront aussi les anticiper. Article 33 Après l’article L. 6122-14-1 du Code de la santé publique, il est rétabli un article L. 6122-15 ainsi rédigé : « Art. L. 6122-15. − Par dérogation aux dispositions de l’article L. 6122-1, dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la loi n° 2011-940 du 10 août 2011 modifiant certaines dispositions de la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, l’agence régionale de santé peut autoriser à titre expérimental la création de plateaux d’imagerie médicale mutualisés, impliquant au moins un établissement de santé, comportant plusieurs équipements matériels lourds d’imagerie diagnostique différents. « L’expérimentation a pour objet d’organiser la collaboration entre les professionnels et de favoriser la substitution et la complémentarité entre les techniques d’imagerie médicale. Elle a également pour objectif d’améliorer la pertinence des examens d’imagerie. « Les titulaires des autorisations contribuent à la permanence des soins en imagerie en établissement de santé. « Les autorisations de plateaux d’imagerie médicale mutualisés accordées à titre expérimental par le directeur général de l’agence régionale de santé doivent être compatibles avec les orientations du schéma régional d’organisation des soins prévu aux articles L. 1434-7 et L. 1434-9 en ce qui concerne les implantations des équipements matériels lourds, la complémentarité de l’offre de soins et les coopérations. « L’autorisation est accordée pour une durée de trois ans, après avis de la conférence régionale de la santé et de l’autonomie, au vu des résultats d’un appel à projets lancé par l’agence régionale de santé. « Les titulaires des autorisations remettent à l’agence régionale de santé un rapport d’étape annuel et un rapport final qui comportent une évaluation médicale et économique. « Au terme de la durée de trois ans, l’autorisation délivrée dans le cadre de l’expérimentation peut être retirée ou prorogée pour la poursuite de l’expérimentation pendant deux ans au plus. À cette issue, les équipements matériels lourds sont alors pleinement régis par les articles L. 6122-1 à L. 6122-13. « L’autorisation peut être suspendue ou retirée dans les conditions prévues au même article L. 6122-13. « La décision d’autorisation prévue au présent article vaut autorisation pour les équipements matériels lourds inclus dans les plateaux techniques qui n’ont pas fait l’objet d’une autorisation préalable en vertu de l’article L. 6122-1. Il leur est fait application de l’article L. 162-1-7 du code de la sécurité sociale. « Les conditions de rémunération des praticiens exerçant dans le cadre de ces plateformes d’imagerie mutualisées peuvent déroger aux règles statutaires et conventionnelles. « Les conditions de mise en œuvre du présent article sont précisées par voie réglementaire. » ■ Lauréats du Prix Jeune Chercheur 2011 Le Jury du Comité Recherche CERF-SFR a siégé le samedi 21 octobre, au Carrefour de La Recherche, pour la première fois aux JFR en public. Les 18 candidats au Prix Communication Jeune Chercheur ont exposé leurs travaux de recherche, effectués dans le cadre d’une année de Master ou de Thèse de Sciences et acceptés comme communication scientifique aux JFR 2011. La SFR et le CERF, en lien avec les industriels, ont ainsi permis à chacun des 10 lauréats de recevoir Auditions publiques des candidats au Carrefour de la Recherche. ce prix d'un montant de 1000 euros : Marianne ALISON, Anne BERTRAND, Fabrice BING, Paul BORDE, Jérôme CAUDRON, Benjamin DALLAUDIERE, Myriam EDJLALI-GOUJON, Anne-Lise HACHULLA, Pierre-Eloi LAURENT, Hélène RAOULT. Les prix seront remis officiellement aux lauréats aujourd'hui de 13h30 à 14h au Salon d'honneur. Ouvrage thématique h édité à partir du cours approfondi Imagerie de la femme. Interactif : Le CD-Rom comportant de nombreux cas cliniques vous permet d’évaluer vos connaissances En vente au stand Editions de la SFR, niveau 3 Bourse SFR - APERR Cette bourse permet de suivre un enseignement de 4 semaines consacré à des corrélations radio-morphologique donné par l’AIRP (American Institute for Radiologic Pathology). Les lauréats sont : Rendez-vous sur sfr.radiologie.fr • Ariane RAYMOND - Vandoeuvre-lès-Nancy pour connaître les conditions • Caroline ROUSSEAU - Paris de candidature et découvrir • Philippe SOUTEYRAND - Marseille les témoignages des boursiers. 4 Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Le patient au centre de l’imagerie L. Ollivier, J. Leclère, S. Neuenschwander • Département d’Imagerie, Institut Curie, Paris Pour en savoir + sur le même thème D Aujourd'hui Le patient au centre de l'imagerie 16h00 - Salle 241 epuis quatre ans, la SFR a confié à notre groupe, le « Groupe Info Patient », la tâche d’informer les patients sur les procédures, les risques, les indications des examens, mais aussi sur leurs droits, en particulier dans les services d’imagerie. La mission de ce groupe s’intègre également dans la démarche d’amélioration de la prise en charge globale des patients dans les services d’imagerie médicale. Pour cela nous avons donné chaque année la parole aux professionnels (radiologues, manipulateurs) qui travaillent dans ce but et qui se posent régulièrement des questions sur l’éthique, la communication avec les patients, la bientraitance, le handicap, tous sujets qui avaient souvent été considérés comme ne faisant pas ou peu partie de notre activité, activité qui semblait essentiellement centrée sur l’image et le service rendu aux prescripteurs. Nous avons aussi donné la parole aux patients en réalisant et publiant les résultats de plusieurs enquêtes faites auprès de patients ou du public, concernant leurs attentes, leurs préférences, leurs craintes lors de leurs passages dans les services d’imagerie. Des comités de patients, des patients eux-mêmes ont pu témoigner lors de ces sessions aux JFR, dans des publications, dans la presse médicale ou grand public, dans les différents médias. Une fiche informative pour le public, concernant les rayonnements ionisants, a été créée (Groupe Radioprotection et Groupe Info Patients) et mise sur le site de la SFR, et partagée au cours de séance de travail avec l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) ; une autre, également mise sur le site de la SFR, a été créée en association avec le Groupe Agents de Contraste. Plusieurs réunions GE Healthcare La gamme LOGIQ s’agrandit LOGIQ S8 Simplement essentiel Venez le découvrir aux JFR Stand 200 www.gehealthcare.com © 2011 General Electric Company – Tous droits réservés. GE Healthcare, une division de General Electric Company. dans l’année passée ont permis à des membres actifs du groupe de revoir plusieurs fiches sur les examens radiologiques, émanant de services qui avaient mis au point le contenu technique, et dont nous avons tempéré le « jargon médical », à la lumière de l’information donnée au patient et par le patient. D’autres membres de l’équipe ont travaillé sur une plaquette didactique intitulée « les phrases qui tuent », rassemblant quelques phrases parfois anodines, parfois terribles, réellement entendues et rapportées par les patients, et qui ont été pour eux un profond traumatisme. Ces phrases, ces mots, nous les avons peut-être nous-mêmes prononcées un jour. Nous les avons colligées dans un but uniquement pédagogique à l’usage de nos collègues, pour qu’ils prennent conscience qu’audelà du choc des images que nous réalisons, les mots que nous prononçons ont un poids considérable, qu’ils ne sont pas simples à comprendre et à assimiler dans un immédiat chargé d’angoisse. Notre but était également de participer à la formation des étudiants, en particulier du DES. Enfin, en juin dernier, nous avons réalisé le premier atelier sur la relation radiologue/patient, en mettant en situation, avec l’aide d’un intervenant radiologue et d’une psychanalyste spécialisée dans les rapports soignants/soignés, les difficultés que nous rencontrons au quotidien. Pour l’année 2011, année du patient, notre groupe a souhaité qu’au cours de notre session annuelle des JFR, une place importante soit faite à l’annonce du diagnostic. Tous les examens sont source de stress, soit à cause de l’acte lui-même, soit surtout par peur du résultat, verdict immédiat dont dépend la suite du traitement et parfois même la vie du malade. De nombreux patients nous font part de l’épreuve que représentent pour eux les bilans de contrôle ; les manifestations de leur soulagement en fin d’examen, quand ils apprennent que tout est normal, en disent long sur l’angoisse qu’ils ont subie. C’est, nous le savons, souvent le radiologue qui découvre des anomalies et doit trouver les premiers mots. La tâche est d’autant plus difficile que nous n’avons reçu, pour la plupart, aucune formation spécifique pour la gestion des situations difficiles telles que l’annonce de mauvaises nouvelles. Après un examen d’imagerie, beaucoup de patients ne demandent rien alors que d’autres exigent de voir le médecin et sont prêts à attendre que l’examen soit interprété. Toutes nos enquêtes confirment objectivement la connaissance que nous présentions de ce qui préoccupe, voire terrifie nos patients : le résultat des examens est la source la plus importante de leurs angoisses. Quelles que soient les conditions matérielles, les patients doivent être reçus dans un cadre adéquat, dans l’idéal une salle dédiée de « consultation » et d’écoute. L’attitude du praticien consiste en une acceptation du dialogue, laissant le libre choix au patient de s’exprimer et de poser des questions, en le regardant franchement et en l’écoutant sans jamais trop en dire, sans aller au-delà de sa demande. Certains patients, malgré des traitements signifiants, connaissent mal leur maladie ou ne veulent pas la connaître ; ils lancent parfois des mots comme « cancer », « métastases », cherchant à vérifier l’existence de possibles contradictions 5 Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Références Berlin L. Communicating results of all outpatient radiologic examinations directly to patients: the time has come. AJR 2009 Mar; 192(3):571-3. Cancérologie des VADS : le couple radiologue - médecin nucléaire F Bidault • Service de Radiodiagnostic, Institut Gustave-Roussy, Villejuif L a séance thématique « Cancérologie des VADS : le couple radiologue - médecin nucléaire. Nouveautés et quotidien » est modérée par Frédérique Dubrulle et Guy Moulin. Les premiers orateurs Philippe Halimi, Arthur Varoquaux, François Bidault, Gérald Bonardel et leurs collègues mettent l’accent sur l’état d’esprit de la prise en charge des cancers ORL, la réalisation pratique des examens, l’interprétation des images pièges et l’ouverture vers la médecine nucléaire. Ils couvrent la prise en charge du bilan initial à la surveillance post-thérapeutique et indiquent l’intérêt des examens de radiologie et de médecine nucléaire. Une telle séance permet de faire partager la culture d’une réunion de concertation multidisciplinaire de cancérologie et de voir ou revoir les finesses d’interprétation de l’imagerie radiologique ORL. L’exposé conjoint avec les techniques de médecine nucléaire répond à trois états de fait. Le premier est que le radiologue est bien souvent l’interlocuteur en imagerie de ses collègues chirurgiens et oncologues, il est force de proposition et interrogé sur la pertinence des examens de médecine nucléaire. Le second est que la TEP-FDG a été évaluée et est l’objet de recommandations (principalement pour le bilan initial ganglionnaire et métastatique, la recherche de primitif, l’évaluation thérapeutique, la recherche de récidive) ; que ces recommandations sont à commenter en fonction de la localisation et de l’importance de la maladie initiale et qu’elles ne sont pas retranscrites de façon universelle dans les référentiels de prise en charge des cancers ORL. Le troisième état de fait est que les examens de médecine nucléaire et leur utilisation évoluent. Comme la radiologie diagnostique, la radiothérapie peut faire appel aux informations de la TEP-FDG. De nouveaux traceurs ont l’AMM ou sont en cours de validation. La TEP actuelle est bien sûr une imagerie hybride TEP et scanner mais elle se fait également TEP-IRM, justifiant pleinement les discussions de compétences d’interprétation, de maquettes des DES et de partage interdisciplinaire. La discussion générale de fin de séance est facilitée par la réalisation préalable d’une synthèse des interventions. ■ Fig. 1 Fig. 2 Fig. 1 - Illustration de la bonne valeur prédictive négative de reliquat tumoral de l’examen TEP-FDG. Patiente de 60 ans traitée par radio-chimiothérapie pour un carcinome épidermoïde T2N3M0 de la margelle laryngée antérieure (épiglotte sus hyoïdienne). Scanner initial (a) : tumeur (flèche) et adénopathie (*). Scanner de référence post-thérapeutique (b) : masse ganglionnaire résiduelle (*). Est-ce un reliquat tumoral ? Fig. 2 - TEP-FDG réalisée le lendemain du scanner de référence post-thérapeutique : image de fusion TEP-TDM (a), image TEP seule (b). Fixation à la périphérie de la masse interprétée comme très faible (SUV max = 3). Conclusion de l’examen : masse déclarée non significativement fixante, absence de site tumoral métaboliquement détectable. Un curage ganglionnaire emportant la masse est réalisé. Anatomopathologie : métastase ganglionnaire totalement nécrosée, témoignant d’une réponse complète au traitement par radio-chimiothérapie. Radiologie interventionnelle et radioprotection : connaître et gérer le risque V Vidal • L Hôpital de la Timone, Marseille. es doses délivrées en radiologie interventionnelle au cours de procédures longues et techniquement difficiles sont justifiées compte tenu du bénéfice thérapeutique attendu. Cependant, ces doses cumulées ou non sont potentiellement génératrices de risques qui doivent être bien connus du médecin opérateur comme du patient. Il faut donc informer, prévenir, surveiller et gérer le risque. Pour l’opérateur : Les bonnes pratiques impliquent que des protocoles soient établis pour les procédures de radiologie interventionnelle et cela doit également concerner l’optimisation des doses délivrées. La plupart des établissements ont entrepris pour leur parc de machines des manœuvres d’optimisation. Il s’agit, en collaboration avec les agents d’application, de régler systématiquement et automatiquement les salles de radiologie interventionnelle en basse dose. La dégradation de l’image qui s’ensuit n’altère pas en général l’image informative et permet des réductions de doses délivrées supérieures à 50 %. Ces démarches d’optimisation sont donc extrêmement efficaces pour prévenir le risque et elles s’intègrent très bien dans le cadre des évaluations des pratiques professionnelles. Elles sont par ailleurs l’occasion de renforcer la collaboration avec les radiophysiciens (PSRPM) de l’établissement. Les opérateurs ont également l’habitude d’utiliser les équipements de protection individuelle courants (tablier et cache-thyroïde) qui sont très efficaces. En revanche, les lunettes et les suspensions plafonnières sont parfois sous-utilisées. Des études de poste démontrent que l’utilisation de la suspension plafonnière réduit de plus de 70 % le rayonnement diffusé à l’opérateur. Enfin, la dosimétrie opérationnelle est également un outil extrêmement efficace car elle renseigne le personnel en temps réel et marque les esprits notamment quand le dosimètre « sonne » pendant une procédure. Le risque « impalpable » devient concret. Pour le patient : Avant la procédure, au cours de la consultation, le risque doit être mentionné au patient, bien que l’évaluation de la dose qui sera délivrée soit difficile car elle dépendra essentiellement de la durée de cette procédure et donc de sa complexité. L’opérateur vérifiera également les antécédents du patient à la recherche d’expositions répétées qui pourraient modifier éventuellement les incidences de l’intervention. Au cours de la procédure, l’ensemble des démarches d’optimisation classiques devront être mises en œuvre. Après la procédure, la dosimétrie doit être inscrite dans le compte-rendu médical. Si cette manœuvre est en général bien réalisée, elle n’entraîne en revanche pas toujours une surveillance adaptée. En effet, des seuils d’alerte doivent être mis en place, afin qu’un patient ayant reçu une dose limite ou élevée (supérieure à 3 Gy) puisse être revu systématiquement en consultation à deux semaines pour identifier notamment les effets cutanés. Le système de transfert automatique des doses par le RIS sur les comptes-rendus est donc un progrès mais il doit être associé avec un système automatisé de surveillance et de prise de rendez-vous en cas de dose anormale. Par ailleurs, quand les doses limites sont atteintes ou dépassées, l’exigence minimale veut que l’opérateur renseigne un schéma du corps avec les doses estimées en signalant le point d’entrée du faisceau à chaque étape de l’intervention. Connaître le risque et le prendre en compte sans le sous-estimer ni le surestimer est indispensable pour tout radiologue interventionnel. Aujourd’hui, la négligence de ce risque est considérée comme une faute médicale. L’information, la prévention et la surveillance sont les garants d’une maîtrise rationnelle d’un risque qui apparaît parfois pour certains « irrationnel ». ■ Pour en savoir + sur le même thème entre les discours des différents médecins ou, plus simplement, utilisent ces mots pour exprimer leur souffrance. S’ils sentent que le médecin est disponible et à l’écoute, ils profitent de cette occasion pour parler, poser des questions qu’ils n’ont jamais posées, parfois s’épancher. C’est souvent à ce moment là qu’ils évoquent le traumatisme qu’ils ont pu subir à cause d’une remise d’information trop brutale lors d’un examen précédent. Le versant juridique de l’annonce d’un diagnostic est capital. C’est sur ce point essentiel qu’insistent les nombreux articles de notre confrère Leonard Berlin, étayés par des enquêtes menées auprès des patients dont il est frappant de constater la participation et le besoin qu’ils ont de s’exprimer et de répondre aux questionnaires qui les concernent. Le problème de l’annonce se pose de façon encore plus aiguë dans le cadre de l’urgence, avec parfois des questions posées de façon angoissée et abrupte par les patients ou la famille. Dans un temps limité nous devons résoudre le problème diagnostique, conserver le souci et la volonté de bien faire, informer rapidement et de la façon la moins traumatisante possible et communiquer avec les médecins responsables. La tâche n’est pas facile et le risque d’erreurs ou de mots mal compris très important. Nous devons nous interroger sur les problèmes spécifiques, juridiques entre autres, que posent la télé-radiologie et la télé-expertise par rapport à l’annonce des résultats et la remise des comptes-rendus. Tous ces sujets seront abordés et commentés dans notre session intitulée « Le patient au centre de l’imagerie ». Il s’agit de la place du sujet-patient, celui auquel nous devons des comptes, avant le médecin prescripteur, comme le dit L. Berlin : « Twelve to 15 years ago, the radiologist’s responsibility in terms of communication ended when the dictation was done, but now, radiologists have just as much responsibility for patient outcomes as referring physicians do ». Ou encore: « it is the patient to whom radiologists owe a duty to serve » (1). Et pour bien faire et abonder nos « bonnes pratiques », nous terminerons par la présentation d’une charte écrite aussi importante, à nos yeux, que celle du patient hospitalisé : la charte du patient en imagerie médicale. ■ Aujourd'hui Cancérologie des VADS : le couple radiologue médecin nucléaire 10h30 - Salle 242 Aujourd'hui Radiologie interventionnelle et radioprotection : connaître et gérer le risque 10h30 - Salle 351 6 Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Imagerie des épilepsies : l’enfant, l’adulte, quelles différences ? L Hertz-Pannier1, D Dormont2 • 1. Laboratoire de Recherche Biomédicale, NeuroSpin CEA, Saclay 2. Neuroradiologie, Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris. Pour en savoir + sur le même thème Aujourd'hui Imagerie des épilepsies : l’enfant, l’adulte, quelles différences ? 16h00 - Salle 242 Ces dix dernières années, des éléments majeurs sont apparus, modifiant la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients épileptiques : l’avènement de nouvelles entités génétiques / malformatives (Syndrome de Dravet, ADNFLE – épilepsie frontale autosomique dominante, chromosome 20 en anneau…), le développement des méthodes d’imagerie, l’accès plus généralisé à la chirurgie de l’épilepsie chez l’enfant et l’adulte, le développement de thérapeutiques alternatives, notamment la stimulation du nerf vague. La collaboration entre clinicien et imageur est essentielle afin de déterminer si une IRM est nécessaire, cibler l’examen, adapter les séquences en fonction des hypothèses électrocliniques sur la localisation et le type de lésion, enfin justifier ou non une injection de produit de contraste. Chez le nourrisson, les séquences doivent être adaptées pour tenir compte de la myélinisation (fortes pondérations en T1 avec inversion-récupération, et en T2 avec longs TR et TE). Il est fréquent d’avoir à refaire l’IRM jusqu’à l’âge de 4 à 6 ans, où l’imagerie T1 et T2 rejoint le contraste de l’adulte. On associera systématiquement des coupes coronales T2 fines en haute résolution perpendiculaires aux lobes temporaux, compte tenu de la fréquence des épilepsies temporales, notamment chez l’adulte. Les épilepsies regroupent des affections très variées. Certaines formes (idiopathiques, comme l’épilepsie à paroxysmes rolandiques) sont caractérisées par l’association clinique-EEG et ne nécessitent pas d’imagerie, car elles ne s’accompagnent pas de lésion et ont un pronostic le plus souvent favorable. Les épilepsies « symptomatiques » révèlent l’existence d’une lésion qu’il importe de rechercher en détail en IRM. Les épilepsies cryptogéniques regroupent les cas où une lésion est fortement suspectée mais non vue à l’IRM. Les progrès récents en résolution spatiale (grâce à l’avènement des hauts champs) ont permis d’en réduire considérablement le nombre grâce à Fig. 1 Fig. 1- Dysplasie corticale focale chez un nourrisson (A : hyposignal cortical en T2, B : hypersignal relatif en T1, à cause de l’absence de myélinisation). la détection de lésions de plus en plus subtiles. La fréquence relative des différentes lésions dépend de l’âge, avec une prévalence importante chez l’enfant de lésions malformatives (dysplasies corticales, lésions dysembryoplasiques…) et anoxo-ischémiques périnatales, et chez l’adulte une incidence plus élevée de scléroses de l’hippocampe, malformations vasculaires et lésions tumorales. Les dysplasies corticales se manifestent par un épaississement cortical, un flou (blurring) de l’interface blanc-gris, et parfois un hypersignal cortical et sous cortical en FLAIR/T2. Chez le nourrisson, le contraste est inversé compte tenu de l’absence de myélinisation (Fig. 1). Les tumeurs dysembryoplasiques neuroépithéliales (DNET) ont une apparence variable, faite d’hypersignal FLAIR/T2 souvent franc (aspect « pseudo-kystique »), d’hyposignal T1, avec un réhaussement possible en cocarde au sein de la plage de signal anormal. La sclérose hippocampique peut être de diagnostic difficile mais doit être recherchée méticuleusement. Elle associe un hypersignal T2/FLAIR et une atrophie hippocampique, parfois localisée (tête, corps, queue). Chez l’adulte, les tumeurs sont souvent très peu évolutives, mais il faut savoir détecter une augmentation insidieuse de taille, en raison des implications thérapeutiques. Le traitement chirurgical des épilepsies repose sur la résection de la zone épileptogène, qui ne correspond pas toujours parfaitement à la lésion visible en IRM (quand celle-ci est visible). La localisation préchirurgicale du foyer épileptogène repose sur la conjonction entre imagerie multimodale et données électro-cliniques. Le développement de nouveaux outils d’imagerie (DTI, spectroscopie, étude la connectivité fonctionnelle en IRMf au repos, IRMf ) et d’électrophysiologie (MEG, EEG couplé à l’IRMf...) ont profondément modifié le bilan préchirurgical des épilepsies focales, qui s’appuie également sur la tomographie par émission de positons (TEP) quand l’IRM est négative ou douteuse. Ce bilan permet de guider d’éventuelles explorations invasives (implantation d’électrodes). L’IRM fonctionnelle du langage, de la motricité, du cortex visuel, et prochainement de la mémoire, est devenue incontournable pour évaluer le pronostic fonctionnel après résection du foyer épileptogène. ■ l’innovation Elastographie ShearWave™ u2 Nivea d Stan 217 www.supersonicimagine.com Doppler UltraFast™ Le seul échographe vous offrant deux technologies révolutionnaires pour un diagnostic plus sûr. Pour assister à une démonstration ou essayer l’Aixplorer dans notre salle privée, venez nous rencontrer Stand 217 (Niveau 2) 7 Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 La réingénierie de la formation de manipulateur d’électroradiologie médicale : où en est-on ? P Glorieux • Représentant de l’AFPPE dans le groupe ministériel de production.. Lancée officiellement le 10 décembre 2009 par le ministère de la Santé, la réingénierie de la formation des manipulateurs a franchi une étape importante le 3 mai 2011 avec la présentation du projet d’arrêté de formation au Haut Conseil des Professions Paramédicales. L’engagement de la profession au travers de l’Association Française des Personnels Paramédicaux d’Electroradiologie (AFPPE) et du Comité d’Harmonisation des Centres de Formation de Manipulateur d’Electroradiologie Médicale (CHCFMEM) a permis de finaliser le projet avec pour objectif sa mise en œuvre dès la rentrée de septembre 2011. C’est ainsi que le groupe ministériel de supervision a pu valider les référentiels d’activités et de compétences dès le 29 novembre 2010 et le référentiel de formation et de certification le 14 mars 2011. Depuis mai 2008, et tout au long du processus d’élaboration de ce projet, l’AFPPE et le CHCFMEM, au travers du Groupe Référentiels Activités Compétences Formation (GRAC-Fo) a préparé et accompagné le travail du groupe de production. Malgré l’énergie déployée par la profession et le respect du calendrier, le nouveau référentiel de formation n’a pas été mis en œuvre à la rentrée de septembre 2011. La justification du report de la mise en œuvre de la réforme à la rentrée de septembre 2012, annoncé le 27 juin par la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) et la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et l’insertion Professionnelle (DGESIP), repose sur trois éléments : • quelques petits ajustements portant principalement sur l’enseignement des bases de biologie cellulaire et moléculaire demandés par la DGESIP ; • la nécessaire finalisation des conventions entre les structures de formation et les universités avant la mise en œuvre du nouveau référentiel ; • le caractère impératif pour la DGOS de la mise en œuvre simultanée de la réforme pour les deux filières actuelles de formation (DEMER et DTS). Ce report, tout décevant qu’il ait pu être, compte tenu des enjeux, ne doit pas entamer la détermination et l’engagement de la profession. Le premier enjeu de cette réforme est d’assurer une formation pour les manipulateurs d’électroradiologie médicale répondant aux besoins et aux exigences de la santé. La validation du diplôme sur la base d’acquisition des compétences doit être une garantie que le professionnel possède les connaissances et les savoir-faire nécessaires pour répondre à l’exigence de qualité des soins, garante de la sécurité du patient. La réforme est aussi une double reconnaissance : la reconnaissance de l’évolution du métier au travers des référentiels d’activités et de compétences et la reconnaissance universitaire avec l’intégration dans le système Licence Master Doctorat et l’attribution du grade de licence au titulaire du diplôme professionnel. Mais c’est aussi une formidable opportunité pour homogénéiser la formation autour d’un diplôme unique : le diplôme d’État. Le travail commun (DE/DTS) réalisé par l’AFPPE et le CHCFMEM a permis l’élaboration de référentiels d’activités et de compétences partagés par les professionnels, qu’ils soient titulaires du DE ou du DTS, et le consensus autour d’un même référentiel de formation qui doit pouvoir être mis en œuvre dans l’ensemble des structures de formation quel que soit l’organisme gestionnaire de la structure. La réingénierie de la formation est une étape importante, mais au-delà il nous faut aussi relever les défis touchant à l’évolution de notre métier et de son cadre d’exercice. ■ Symposiums Trois mots de sémantique… : demande d’examen, prescription et ordonnance AUJOURD'HUI De 12h30 à 13h30 : V Hazebroucq Nos correspondants cliniciens, (médecins traitants généralistes ou spécialistes) ne délivrent pas - quoiqu’ils en croient - des ordonnances d’imagerie : en droit, le médecin radiologue est un médecin spécialiste déontologiquement et juridiquement indépendant ; Il s'agit donc au plan formel d'une demande d'imagerie ou d'avis radiologique ; Grand dictionnaire Robert de la langue française : "Prescriptions d'un médecin : ensemble des recommandations qu'il fait à son malade, verbalement ou par écrit (sous forme d'ordonnance)." En ce sens, le clinicien délivre aussi une « prescription » à son patient, lorsqu’il recommande un examen ou un avis radiologique. Les prescriptions du médecin peuvent englober par exemple des conseils hygiéno-diététiques, des ordonnances médicamenteuses ou d’actes paramédicaux, et bien sûr des demandes d’avis pour des confrères, par exemple radiologues ou chirurgiens. La prescription d’une demande d’examen radiologique se traduit soit par sa réalisation par le médecin radiologue, soit par une modification du type d’examen pour mieux répondre à la question posée par le clinicien (validation de la demande et directive Euratom 97-43). Séance de cas cliniques Dossiers commentés Radiologie interventionnelle 16h00 Amphithéâtre Bordeaux Niveau 3 Séance d'interprétation Dossiers commentés Imagerie oncologique 12h30 Amphithéâtre Bleu Niveau 2 Thérapie guidée par l'image : solutions et perspectives Salle Maillot - Niveau 2 Modalités d'inscription : Accès libre, réservé aux congressistes Rédacteur en chef : Jean-Pierre Laissy Rédacteurs adjoints : Myriam Edjlali-Goujon, Olivier Naggara Comité éditorial du Quotidien des JFR : Louis Boyer, Philippe Devred, Guy Frija, Eric de Kerviler, Alain Luciani, Jean-François Méder, Catherine Prop, Jean-Pierre Pruvo, Alain Rahmouni Directeur de la publication : Jean-Pierre Pruvo Tirage : 5 000 exemplaires Imprimé par : Barbou impressions RCS Bobigny B572 188 357 © Société Française de Radiologie. Tous droits de reproduction, strictement réservés. Gagnants de la séance d'interprétation Imagerie neurologique 400 € offerts par GE healthcare Les gagnants sont : Marc GARETIER Farid KESSACI Mustapha MAAROUFI Marc David MOLHO 8 Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Radiologie interventionnelle – Radiofréquence Pour en savoir + sur le même thème D Krausé, B Guiu, R Loffroy, JP Cercueil • Radiologie Diagnostique et Interventionnelle, CHU Dijon Aujourd'hui Radiologie interventionnelle dans le traitement de la douleur pelvienne 16h00 - Salle 243 Les techniques de destruction tumorale par radiofréquence (échauffement thermique), guidées par l’imagerie, ont représenté une avancée majeure dans le traitement de certaines tumeurs paucifocales du foie, primitives et secondaires, de petite taille, inférieures à 4 cm, avec les aiguilles monopolaires. Si les progrès constants de l’imagerie (IRM, scanner, échographie) permettent de diagnostiquer des lésions plus précocement, les améliorations importantes dans le guidage, l’atteinte précise de la cible, le contrôle permanent en cours de traitement, permettent d’ autre part de proposer aussi la radiofréquence à visée curative dans le traitement de certaines lésions pulmonaires primitives et secondaires, ainsi que dans les tumeurs rénales, toujours de taille limitée, voire dans certaines localisations osseuses. La radiofréquence a d’autant plus d’intérêt chez le sujet âgé, fragile, pour lequel la chirurgie est considérée comme délicate, difficile (Fig. 1). La mise en œuvre de ce geste thérapeutique à visée curative comporte des zones à risque : • pour le foie, il est recommandé d’éviter les voies biliaires (risque de nécrose/sténose), les structures digestives (grêle, colon) au contact du parenchyme, les gros vaisseaux, source de refroidissement (heat sink effect) et de récidive locale in situ ; • en ce qui concerne le rein, l’idéal est de traiter une lésion corticale et d’éviter les cavités excrétrices et l’uretère ; • au niveau du poumon, le médiastin, les hiles font partie des zones dangereuses, de même que l’apex pulmonaire (structures nerveuses, branches du plexus brachial). Dans cette optique, les radiologues interventionnels ont développé des abords et gestes originaux pour limiter les risques potentiels : hydro/aéro/ carboxy-dissection et clampages vasculaires. Le radiologue interventionnel doit agir dans une structure adaptée, avec les règles d’hygiène, de radioprotection apportant toute sécurité au patient. Dans ce sens, la coopération avec l’équipe d’anesthésie est primordiale ! Pour le suivi post-thérapeutique immédiat et à distance, le radiologue évoluant au sein des services et départements d’imagerie est le plus à même de proposer le meilleur contrôle après traitement d’une lésion par radiofréquence. C’est encore à lui-même de s’investir, en particulier dans les RCP d’oncologie où sont discutées la prise en charge, la sélection des patients pour une procédure performante optimale. La radiofréquence est un traitement efficace bien toléré, dans le respect des indications pour les petites tumeurs. Elle offre un espoir curateur au patient non opérable, et répond à une demande sociétale forte. L’avenir devra compter aussi avec les micro-ondes qui permettront de traiter des tumeurs plus volumineuses, plus rapidement. L’électroporation irréversible est une technique toute récente et très prometteuse, en cours d’expertise en France, et la seule à proposer une destruction percutanée non thermique. ■ UNE PLATE-FORME D’ARCHIVAGE DE L’INFORMATION MEDICALE NEUTRE DICOM NOUS TRANSFORMONS LES DONNÉES EN INFORMATIONS QUI VIENNENT AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS.. Hitachi Clinical Repository offre à vos données cliniques un référentiel unique et centralisé, compatible avec différents systèmes d’information et services. Transformer les données pour transformer la vie Stockez, partagez et distribuez des données cliniques à tous les niveaux GHOҋpWDEOLVVHPHQWHWEpQpÀFLH]GҋXQHDFFHVVLELOLWpGҋXQHGLVSRQLELOLWp d’une gestion et d’un contrôle renforcés grâce à une plate-forme Hitachi indépendante des fournisseurs. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.hds.com/healthcare ou contactez [email protected]. Fig. 1 a Fig. 1 b Fig. 1- Radiofréquence rénale. Patient fatigué, cancer de la prostate contrôlé. Petite tumeur corticale postérieure du rein gauche, hypervascularisée (a). Deux mois après : la tumeur est détruite, non rehaussée après contraste (b). 9 Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Faut-il doser la créatinine avant une IRM avec injection de chélate de gadolinium ? Radiologie, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris Les recommandations de l’agence européenne (EMA) de novembre 2009 concernant les précautions à prendre avant une injection de chélate de gadolinium pour éviter une fibrose systémique néphrogénique (FSN) distinguent deux situations : l’utilisation de produits de contraste linéaires « haut risque » qui doit faire effectuer un bilan rénal complet avec tests de laboratoire, et l’utilisation de produits à moyen et faible risque pour lesquels le bilan rénal est « recommandé ». Autant pour les « haut risque » le message est clair (le dosage de la créatininémie est obligatoire), autant pour les « moyen et faible risque » l’interprétation du terme « recommandé » reste sujet à interprétation. Est-ce que l’interrogatoire du patient suffit à dépister les insuffisants rénaux sévères et les dialysés ou faut-il doser la créatininémie systématiquement ? Peut-on appliquer les mêmes règles qu’en scanner concernant la demande d’une créatininémie récente ? Comment dépister les sujets réellement à risque ? La séance du CIRTACI du lundi à 10h30, co-organisée avec la Société de néphrologie, tentera d’apporter des réponses claires à ces questions complexes. Les recommandations de l’EMA précisent que la valeur frontière de 30 ml/min de débit de filtration glomérulaire (DFG) est un chiffre clé qui fait passer dans la zone de contre-indication des produits linéaires. Il est donc très important de connaître les moyens et limites de l’évaluation de la fonction rénale par des tests de laboratoire. Les méthodes exactes radio-isotopiques ou autres ne peuvent pas être réalisées chez tous les patients. L’estimation de la fonction rénale par des formules à partir de la créatininémie, du poids, de l’âge, du sexe semble résoudre tous les problèmes car ils donnent un résultat chiffré, mais le radiologue doit bien avoir conscience de la très grande relativité de ce chiffre. Tout d’abord, les techniques de dosage de la créatinine plasmatique sont un sujet en soi. Les valeurs sont très variables d’une technique à l’autre ( Jaffé, enzymatique), et doivent être standardisées par rapport à des normes de métrologie (calibration IDMS). En dehors de cette standardisation, elles ne sont donc pas comparables d’un laboratoire à l’autre. De plus, les équations d’estimation ne sont pas équivalentes (Tableau 1) : • la formule de Cockcroft a été utile, mais présente actuellement plusieurs défauts et ne devrait probablement plus être utilisée : elle estime la clearance de la créatinine et non le DFG. Comme la créatinine est en partie aussi éliminée par les tubules, la clearance de la créatinine ne reflète pas uniquement le DFG. La formule de Cockcroft a été mise au point avec une technique particulière de dosage (méthode colorimétrique de Jaffé non corrigée) qui n’est quasiment plus utilisée aujourd’hui. Stricto sensu, la formule n’est pas applicable avec les méthodes de dosage les plus utilisées actuellement ( Jaffé corrigé, ou enzymatique) ; Cockcroft Estimation Clearance de la créatinine Conditions • le MDRD 4 paramètres (âge, sexe, créatininémie, ethnie) estime le DFG en ml/ min. Il a été établi pour des valeurs entre 15 et 60 ml/min. Il a donc une bonne précision pour les valeurs faibles qui nous intéressent. Le problème du choix de l’ethnie (afro-américain ou autre) est résolu en France en cochant toujours la case « autre » ; • Une nouvelle formule est apparue récemment, la CKD-EPI. Elle estime le DFG avec une meilleure précision pour les valeurs hautes. Donc, pour nous radiologues qui cherchons des valeurs autour de 30 ml/min, elle est assez équivalente à MDRD. Elle nécessite d’avoir une valeur de créatininémie mesurée par technique enzymatique avec calibration IDMS. On trouve facilement sur internet des calculateurs permettant d’utiliser ces formules. En conclusion, l’évaluation de la fonction rénale d’un patient passe d’abord par l’étude du dossier clinique et de l’interrogatoire. Parfois cela suffit pour savoir que le patient est en insuffisance rénale chronique. En cas de doute ou de facteur de risque, l’estimation du DFG doit être faite par les formules MDRD ou CKD-EPI en utilisant des méthodes de dosage enzymatiques validées. Il faut se méfier des valeurs fournies par la formule de Cockcroft car les conditions d’application ne sont plus souvent respectées (méthode de Jaffé corrigée). ■ MDRD 4 paramètres Débit de filtration glomérulaire Rendu obligatoire par les laboratoires, même si les conditions ne s’appliquent pas Débit de filtration glomérulaire Méthode de dosage enzymatique validée Méthode de dosage par Jaffé corrigé Intérêt CKD-EPI Bonne précision pour valeurs de 15 à 60 ml/min Bonne précision pour valeurs hautes (insuffisance rénale toute débutante) Tableau 1 - Les différentes formules d'estimation de la fonction rénale à partir de la créatininémie. Comment déjouer les pièges d’une radiographie thoracique apparemment normale ? B Defasque • Hôpital Calmette, Lille Dans une salle archi-comble, l’équipe lilloise d’imagerie cardio-thoracique a présenté cette séance ayant pour thème l’acte de radiologie le plus réalisé : la radiographie thoracique. C’est un examen peu coûteux et peu irradiant, dont l’apprentissage de son interprétation est un défi difficile à relever. François Pontana a tout d’abord présenté les techniques, indications et limites de la radiographie thoracique. Il nous a rappelé que pour la réalisation d’une radiographie standard, il faut impérativement travailler à haut kilovoltage afin d’associer qualité d’image et réduction de dose (par réduction concomitante du milliampérage). La radiographie numérisée permet actuellement une meilleure sensibilité associée à une réduction de dose allant de 25 à 50 %. Les innovations technologiques les plus récentes sont marquées par le système EOS, la tomosynthèse, la double énergie et l’imagerie de soustraction temporelle. La radiographie de thorax est imposée par de nombreux articles de loi, notamment en médecine du travail et lors du dépistage de la tuberculose chez les migrants et les prisonniers. La Haute autorité de santé nous rappelle également les indications et « non indications » de la radiographie thoracique en cas de symptômes. L’importance du rayonnement diffusé et la projection de nombreuses structures anatomiques sont les limites de la radiographie. La projection du volume pulmonaire peut devenir un avantage en procurant une synthèse lésionnelle, et l’effet de sommation peut aider à l’identification de lésions de faible profusion. Jacques Rémy a ensuite exposé les pièges de la radiographie thoracique. Les régions rétro-médiastinales, rétro-cardiaques, rétrodiaphragmatiques et hilaires constituent une pyramide dans laquelle le plus grand nombre d’erreurs sont commises. C’est pourquoi un balayage vertical et transversal du regard est recommandé pour dépister un gradient d’absorption anormal d’une région à une autre. L’interprétation nécessite un post-traitement informatique et mental. La dernière partie de cette séance a été consacrée aux astuces devant une radiographie apparemment normale. Jacques Rémy nous a expliqué l’intérêt d’intégrer dans sa lecture les facteurs de risque du patient et de la replacer dans son contexte clinique. Le problème le plus fréquent est une radiographie à première vue normale chez des patients symptomatiques. L’analyse rigoureuse des régions hilaires et des régions d’interface (lignes, bandes, bords) est riche en informations. Identifier et rechercher l’artère inter-lobaire, A2b/ B2b, A6, ou le bord externe de la veine pulmonaire supérieure droite, en sont des exemples. Fig. 1 - La pyramide dans laquelle le plus grand nombre d’erreurs sont commises ( Jacques Rémy). Analyser la bande para-trachéale droite, l’angle trachéo-bronchique droit, les lignes de jonction antérieure et postérieure en sont d’autres. Ils peuvent alerter sur des anomalies dont les signes directs peuvent être inconstants. La radiographie thoracique reste donc un examen utile grâce aux dernières innovations technologiques. On peut ainsi conclure que lorsque l’on regarde un tableau, un paysage, une photographie, une sculpture, un visage… ou une radiographie thoracique, on n’y voit que ce qu’on a dans la tête ! ■ Pour en savoir + sur le même thème O Clément • Aujourd'hui Faut-il doser la créatinine avant une IRM ? Nouvelles recommandations européennes de l'EMA 10h30 - Salle 241 10 Reportages Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Dossiers commentés en imagerie ostéoarticulaire A Schull• Hôpital Cochin, Paris Au travers d’un échantillon de dossiers commentés, C. Cyteval, O. Hauger, A. Blum-Moyse nous ont exposé comment raisonner devant une arthropathie, au cours de la séance organisée par la SIMS et modérée par A. Cotten, à 10 h ce dimanche (il y avait un match non ?). Plusieurs grands cadres ont été abordés : inflammation, tumeurs, pathologie dégénérative, avec pour chaque dossier, un message à retenir. En voici quelques-uns, parmi les plus marquants : • toujours évoquer la possibilité d’un ostéome ostéoïde en cas de mono-arthropathie inflammatoire du sujet jeune ; • savoir que la réaction classique d’ostéosclérose autour du nidus de l’ostéome ostéoïde ne se voit pas si celui-ci est intra-articulaire ; • connaître et réaliser des séquences dynamiques après injection en IRM ou au scanner ; elles permettent de localiser un ostéome ostéoïde se rehaussant précocement, à la différence de la synovite réactionnelle dont le rehaussement est tardif. En cas d’arthropathie érosive isolée de l’articulation inter-phalangienne distale (IPD), trois signes radiologiques permettent de différencier une atteinte dégénérative d’un psoriasis : l’ankylose inter-phalangienne, la résorption des houppes, et les périostites. Le silicone, présent dans les implants Fig. 1 d’interposition osseux, est vide de signal sur l’ensemble des séquences et, lorsqu’il se désintègre, libère des particules induisant une réaction à corps étranger. Il existe alors des érosions cartilagineuses, des géodes et une synovite, appelée arthrite érosive au silicone. La périostite floride réactive se traduit par un épaississement des parties molles et une réaction cortico-périostée d’évolution rapide ; elle peut ainsi mimer un ostéosarcome de surface ou une ostéomyélite. L’atteinte typique de la polyarthrite rhumatoïde débute par le versant cubital des IPP et des IPD. L’écho-Doppler est l’examen de choix pour rechercher une synovite ou une ténosynovite ; l’IRM quant à elle permet de faire le bilan exhaustif des lésions. Toujours penser à demander les radiographies anciennes de votre patient pour connaître Fig 1 - Ostéome ostéoïde. Le nidus, sur la face cubitale du capitatum, était visible 5 ans avant la consultation, réalisée pour « synovite aspécifique » du poignet. l’évolution d’une arthropathie avant de réaliser une IRM. Toujours interroger les patients à la recherche de signes extra-osseux ; ainsi, dans les arthropathies paranéoplasiques, dont la sémiologie est aspécifique, le meilleur signe est la disparition des symptômes après traitement du cancer. Évoquer une arthropathie nerveuse (syringomyélie par exemple) en cas de lésions du genou ressemblant à une ostéoporose régionale associée à des fissures osseuses sous-chondrales, une ostéonécrose épiphysaire, une hémarthrose. Le scanner peut redresser bien des diagnostics en cas d’arthropathie inflammatoire authentifiée en IRM ; ainsi en est-il des tophi goutteux, toujours visibles en scanner, même ceux qui ne se voient quasiment pas en radio standard. Autant de dossiers et de messages forts utiles pour la pratique. Une expérience à répéter ! ■ Prix des JFR 2011 À l’occasion des JFR, différents prix et de nombreuses mentions spéciales sont décernés. Ces 21 prix récompensent les meilleurs posters selon 3 critères : pédagogique, scientifique, réalisation graphique et mise en page. Appareil génito-urinaire Prix Robert Coliez de 400 euros offert par la FNMR Radiologie interventionnelle Prix GE de 400 euros AGU-WS-2 - Apports combinés de l’IRM dynamique, de diffusion et d’intensité dans la caractérisation des masses rénales F GALLO, F CORNELIS, G RIGOU, R HUBRECHT, Y LE BRAS, N GRENIER RI-WS-16 - Complications du traitement par radiofréquence des lésions pulmonaires chez 330 patients M CANNELLA, V BROUSTE, M LEDERLIN, J PALUSSIÈRE Prix Bayer Schering Pharma de 400 euros AGU-WS-6 - Ablations thermiques percutanées des tumeurs développées de novo sur greffons rénaux : résultats à moyen terme F CORNELIS, X BUY, M ANDRÉ, R OYEN, J BOUFFARD-VERCELLI, A BLANDINO, J AURIOL, JM CORRÉAS, A PLUVINAGE, N GRENIER Cardiovasculaire diagnostique et interventionnel Prix Bayer Schering Pharma de 400 euros CV-WP-2 - Le scanner cardiaque, au-delà des coronaires : pathologies valvulaires et imagerie des prothèses valvulaires A TEXIER, C RENARD, MA AUQUIER, A ALGAZI, AL COLTA, A REMOND Digestif Prix Edouard Chérigié de 400 euros offert par la FNMR DIG-WS-43 - Intérêt de l’IRM de diffusion dans la distinction des différentes composantes des tumeurs hépatiques M WAGNER, S DOBLAS, JL DAIRE, N HADDAD, H LEITAO, P GARTEISER, V VILGRAIN, R SINKUS, B VAN BEERS Prix Primax de 400 euros DIG-WS-51 - La papillomatose des voies biliaires : diagnostic et prise en charge F BRATAN, JY MABRUT, B BANCEL, M DURIEUX, Y BERTHEZÈNE, A RODE Manipulateurs Prix Crédit du Nord de 400 euros TM-WS-15 - Le manipulateur en radiologie médicale (M.E.R) fera-t-il un jour certaines échographies ? F DUPONT Neuroradiologie Prix Auguste Wackenheim de 400 euros offert par Primax NR-WS-30 - Apport des reconstructions 3D surfaciques au diagnostic des anomalies de développement cortical épileptogènes L CHAMARD, A MONTAVONT, G LOUIS TISSERAND, F SALARIS, M HERMIER Prix Crédit du Nord de 400 euros NR-WP-40 - Bilan IRM des orbitopathies dysimmunitaires, les éléments à ne pas oublier E UKKOLA - PONS, ML HERDAN, G BELANGE, F HÉRAN Neuroradiologie pédiatrique Prix Crédit du Nord de 400 euros NRP-WS-8 - Etude de l’élastance du système crâniorachidien chez le jeune enfant par IRM de flux C CAPEL, C GONDRY-JOUET, J SCHAUVLIEGE, G KONGOLO, J DEKENS, A FICHTEN, J PELTIER, R BOUZERAR, O BALÉDENT ORL Prix Crédit du Nord de 400 euros ORL-WP-3 - Imagerie des implants cochléaires A LTAIEF-BOUDRIGUA, M TARDIEU, J MORTAMAIS, JB PIALAT Ostéo-articulaire Prix Siemens de 400 euros OA-WS -46 - Arthro-IRM du poignet à 3-T en traction axiale : impact sur la caractérisation des lésions ligamentaires R MARLOIS, F BECCE, D RICHARME, R MEULI, N THEUMANN Prix Siemens de 400 euros OA-WP-61 - Manifestations ostéo-articulaires de la sarcoïdose S APTEL, S LECOCQ, M LOUIS, P TEIXEIRA, B OSEMONT, G LUX, A BLUM-MOYSE Radiologie pédiatrique Prix Siemens de 400 euros RP-WS-31 - Apport de l’échographie dans le diagnostic de reflux vésico-urétéral dans les pyélonéphrites aiguës de l’enfant A LE GUEN, B BRUNEAU, B FREMOND, S TAQUE, O AZZIS, M PROISY, C ROZEL, K CHOUKLATI, P DARNAULT Radiologie pédiatrique Prix Philips - 1 écran plat RP-WS-41 - Apport de l’IRM dans les fractures du condyle latéral de l’humérus chez l’enfant : étude préliminaire I AMMAR, K KAMMOUN, M JRAD, M CHELLI BOUAZIZ, R HADIDANE, M JENZRI, O ZOUARI, MF LADEB Recherche Prix SNITEM de 400 euros RECH-WS-2 - Imagerie cellulaire de l’inflammation dans l’obésité : IRM des macrophages du tissu adipeux après injection d’USPIO S DECHOUX, V DEVEAUX, M POIRIER-QUINOT, S BALLET, C WILHELM, S LOTERSTAJN, A RAHMOUNI, O CLÉMENT, F GAZEAU, A LUCIANI Prix SNITEM de 400 euros AGF-WP-11 - Douleurs pelviennes aiguës chez la femme : à vous de jouer ! A JALAGUIER-COUDRAY, N PERROT, FM MÉDINA-RIERA, A SARRAN, M BAZOT Appareil génito-urinaire AGU-WS-4 - Oxygénation rénale en BOLD : impact du R2 sur la mesure du R2* PH VIVIER, P STOREY, A YAMAMOTO, K TANTILLO, H CHANDARANA, U KHAN, JL ZHANG, H RUSINEK, VS LEE AGU-WS-17 - Diagnostic assisté par ordinateur pour la détection du cancer de la prostate par IRM multi-paramétrique E NIAF, O ROUVIÈRE, F BRATAN, AL CHESNAIS, F MÈGE-LECHEVALLIER, C LARTIZIEN Cardiovasculaire diagnostique et interventionnel CV-WS-3 - Surface valvulaire aortique en échocardiographie transthoracique vs. scanner : quels facteurs influencent les différences de mesure ? C DE VECCHI, J CAUDRON, N PIROT, Y AROUS, V LEFEBVRE, C WERQUIN, F BAUER, H ELTCHANINOFF, A CRIBIER, JN DACHER CV-WS-19 - Volumétrie des anévrismes de l’aorte abdominale en tomodensitométrie avec ou sans contraste ou endoprothèse F MORIN-ROY, C KAUFFMANN, S HADJADJ, O THOMAS, K HABBOUBI, D YANG, É THERASSE, G SOULEZ Digestif RECH-WS-11 - Traitement des images IRM de flux par contraste de phase O BALÉDENT, C GONDRY-JOUET, R BOUZERAR, O POTTIE, T YZET, C RENARD, ME MEYER, H DERAMOND DIG-WP-5 - Echographie du tube digestif et du péritoine : revue iconographique A MBENGUE, AR NDIAYE, TO SOKO, CT DIOUF, A FALL, IC DIAKHATE Sénologie Prix Elsevier-Masson de 400 euros Divers SEIN-WS-4 - Intérêt de la cytologie échoguidée des ganglions axillaires infracliniques : une série de 108 patientes D FOURNIER, D GHETU, C DUC, T LASWAD, J MOREAU, AM VILLEMAIN, N SCHNEIDER Prix Elsevier-Masson de 400 euros SEIN-WP-17 - Seins reconstruits : méthodes, complications et rôle du radiologue FM PINEL-GIROUX, M EL KHOURY, L LALONDE, C BERNIER, J DAVID, M LABELLE, I TROP Thorax Prix GE de 400 euros THO-WP-20 - Adénocarcinome pulmonaire et traitement antiangiogénique : rôle de l'imagerie thoracique O FAVELLE, E ASQUIER, JM LETOURMY, C MONGHAL, X CAZALS, L BRUNEREAU Ultrasons Prix Philips - 1 écran plat US-WS-10 - L'effet de coeurs lipidiques sur l'élasticité de la plaque carotidienne C NAÏM, G CLOUTIER, E MERCURE, Y MAJDOULINE, Z QIN, MF GIROUX, G SOULEZ Mentions spéciales Anatomie ANAT-WS-11 - La cellule d’Onodi : classification radio-anatomique du risque chirurgical JF MATERN, S RIEHM, M SCHMITTBUHL, F VEILLON Appareil génital féminin AGF-WP-3 - Aspects radiologiques des atteintes rectosigmoïdiennes de l’endométriose A PELLOT, E PETIT, J LORIAU, O MARTY, E SAUVANET, M ZINS DIV-WP-7 - Imagerie de l'amylose : revue iconographique N COLIGNON, C PHAN, J CAZEJUST, A RUIZ, Y MENU Manipulateurs TM-WP-12 - Imagerie du pharyngo-larynx pour les manipulateurs en électroradiologie : ce qu'il faut savoir C BROCHART, S BLANPAIN, F DEMUYNCK, P MONET, I VASSELIN, M LUCOT, H DERAMOND Neuroradiologie NR-WP-25 - Leucoencéphalopathies de l’adulte : tout n’est pas de la « leucoaraiose » L MONDOT, S CHANALET, C LEBRUN-FRENAY, S MACARIO, B PADOVANI Oncologie ONCO-WP-12 - Tumeurs pré-sacrées de l’enfant et l’adolescent, orientations diagnostiques en imagerie L VILCOT, S CANALE, C CARAMELLA, F BIDAULT, S FERJANI, B BOULET, C DROMAIN ORL ORL-WS-5 - Tomodensitométrie haute résolution des anomalies congénitales isolées du stapes M GARETIER, JC GENTRIC, G KOCH, J ROUSSET, D BEN SALEM, P MERIOT ORL-WP-16 - Exploration radiologique d’un vertige aigu F CRAIGHERO, JW CASSELMAN, M SAFRONOVA, B DE FOER, J DELANOTE, E OFFICIERS Ostéo-articulaire OA-WS-9 - Critères simples d’imagerie pour évaluer la chimiothérapie néo-adjuvante des sarcomes d’Ewing localisés D VANEL, P PICCI, M ALBERGHINI, M MERCURI, S FERRARI OA-WS-30 - Bien-fondé de l’imagerie des luxations de rotule PY SAVOYE, C DUBOIS, L PITTET BARBIER, D SARAGAGLIA, JN RAVEY Radiologie interventionnelle RI-WS-31 - Traitement endovasculaire des hémorragies digestives par rupture de varices duodénales J HOAREAU, A BOUVIER, N DIB, F THOUVENY, C AUBÉ RI-WP-57 - Ablation tumorale percutanée : protection thermique des tissus adjacents et monitoring de la température X BUY, G TSOUMAKIDOU, J GARNON, A GANGI RI-WP-61 - Interventionnel sous scanner : osez de nouvelles positions ! E DE KERVILER, A PLUVINAGE, F SABATIER, A SCEMAMA, M CHAPELLIER-CANAUD, A FRÉGEVILLE, C DE BAZELAIRE Radiologie pédiatrique RP-WS-1 - Nouveau score IRM pour l’évaluation de l’activité des maladies inflammatoires intestinales de l’enfant I BIETTE, J VIAL, C BAUNIN, D LABARRE, A BRETON, N SANS Radioprotection RXP-WS-7 - Intérêt des gants radio-atténuateurs plombés (GRA) en Radiologie Interventionnelle (RI) : évaluation expérimentale J GUERSEN, L DONADILLE, A CHARVAIS, JL REHEL, R ZAKNOUNE, L CASSAGNES, P CHABROT, L BOYER RXP-WS-12 - Vertébroplastie sous fluoroscanner : exposition aux rayonnements ionisants de l'opérateur et du patient G WEBER-DONAT, JC AMABILE, S DURON-MARTINAUD, J POTET, J BACCIALONE, P LAROCHE, C TERIITEHAU Recherche RECH-WS-5 - Etude par MEMRI du transport neuronal chez un modèle murin d'amyloïdose A BERTRAND, U KHAN, B LITTLE, E SIGURDSSON, Y WADGHIRI Thorax THO-WP-2 - "Le thymus sur le divan": sémiologie normale et pathologique M JOLIBERT, S COZE, P CASSAGNEAU, B MAUREL, C MULLER, V VIDAL, JM BARTOLI, G MOULIN, JY GAUBERT THO-WP-32 - Quizz thoracique : 20 cas cliniques pédagogiques et didactiques C PROUST, D GAMONDÈS, L BOUSSEL, P DOUEK, D REVEL THO-WP-33 - Carcinome bronchique et mutation EGFR : que faut-il savoir ? C BORDONNE, P ROUSSET, H BLONS, MP REVEL-DUBOIS Ultrasons US-WP-3 - Aspects des lésions hépatiques rares en échographie de contraste JV ZINK, AF MANICHON, A GUIBAL JURY DE L’EXPOSITION SCIENTIFIQUE Responsables Pascal Lacombe - François Laurent Membres du Jury Corinne Balleyguier, Marie-France Bellin, Douraïed Ben Salem, Sébastien Bommart, Antoine Borocco, Frank Boudghene, Bertrand Bruneau, Pascal Chabrot, Pierre Champsaur, Jean-François Chateil, Pascal Cherel, Michel Cohen, Pierre Croisille, Stéphane Debiard, Fabrice Dedouit, Christine Delmaire, Frédéric Dubrulle, Eric Frampas, Stéphanie Franchi-Abella, Yves Gandon, Jean-Marc Garcier, Jean-Yves Gauvrit, Nadine Girard, Nicolas Grenier, Bruno Grignon, Olivier Hauger, Vincent Hazebroucq, Jean-François Heautot, Olivier Hélénon, Aurélie Jalaguier-Coudray, Valérie Juhan-Duguet, Bruno Kastler, Alexandre Krainik, Pascal Lacombe, Maïté Lewin-Zeitoun, Alain Luciani, Sophie Maitre, Nadine MartinDuverneuil, Michel Nonent, Philippe Puech, Elisabeth SchoumanClaeys, Dominique Sirinelli, Sandrine Stanislawski, Sophie Taieb, Jean-Pierre Tasu, Damien-Arthur Varoquaux, Vincent Vidal Reportages Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Comment optimiser ses comptes-rendus dans le suivi des cancers fréquents ? S Belkacem• CHU Rouen Difficile de rivaliser avec la finale de rugby de ce dimanche matin ! Pourtant cette séance organisée par le groupe de travail SFR-Imagerie Cancérologie (GICA) mérite toute notre attention car la surveillance des cancers devient un enjeu médical de plus en plus prépondérant. J. Palussière (Institut Bergonié, Bordeaux) a inauguré cette session par le suivi des cancers traités par ablathermie. On désigne par « ablathermie » l’ensemble des techniques de radiologie interventionnelle mini-invasives, visant à la destruction locale des tissus tumoraux par des phénomènes thermiques. Elle regroupe en effet des techniques variées faisant appel à des principes physiques différents : il s’agit de la radiofréquence, des microondes et enfin la cryothérapie. L’accent a été mis sur la nécessité de standardiser les termes et sur l’importance de la cinétique des examens pour apprécier l’efficacité du traitement et détecter une récidive, aussi minime soit-elle. Une sémiologie radiologique plus apprêtée au contexte de cette technique en plein essor nous est alors proposée : on préférera ainsi parler d’involution à la place de régression, ou de zone d’ablathermie au lieu du terme trop commun de nodule. En résumé, cet exposé a permis de faire connaître l’existence de recommandations concernant l’imagerie postablation, qui reste globalement méconnue, et qui fait souvent les frais d’une interprétation erronée. La suite de la présentation s’est portée sur le suivi Fig. 1 a Fig 1 - Traitement d’un nodule pulmonaire par radiofréquence (a) ; Zone d’ablathermie (b). des cancers du sein, animée par A. Athanasiou (Institut Curie, Paris). Cette dernière a mis en avant l’importance des aspects cicatriciels où il faut savoir déceler les signes de récidive, à travers une sélection de cas. Son exposé était jalonné de « red flags » à avoir en tête : on apprenait ainsi qu’une récidive peut avoir des contours réguliers, que tout rehaussement dans un sein traité en IRM est une récidive locale, jusqu’à preuve du contraire. Enfin la parole a été laissée à S.Taïeb (Lille) au sujet des cancers utérins, en rappelant très simplement les deux objectifs essentiels du radiologue : identifier une lésion maligne et,après traitement,détecter précocement une récidive.Le radiologue est amené à Fig. 1 b connaître davantage « l’histoire carcinologique » du patient (type et trajet de la chirurgie utilisée, zones irradiées) qui lui est adressé ; la pertinence de son compte-rendu en dépend. Pour conclure, cette séance fut enrichissante et didactique, permettant au passage de rappeler les bonnes pratiques illustrées par ces comptesrendus standardisés de l’INCa (institut national du cancer), que vous pourrez télécharger sur le site de la SFR. ■ Il n’y avait pas que le rugby dimanche matin… Il y avait aussi l’imagerie vasculaire interventionnelle A Fohlen • CHU Caen Tout d’abord une étude de Clermont-Ferrand a présenté une évaluation de l’efficacité des Amplatzer Vascular Plugs (AVP) dans les embolisations portales préopératoires. L’étude était rétrospective et concernait 17 patients. La technique consistait à comparer une procédure avec plugs seuls (7 patients) à celle associant plugs et embolisation distale aux microparticules ou à la gélatine. Au décours, la chirurgie prévue en RCP a pu être réalisée dans 62,5 % des cas. L’équipe conclut à la faible morbidité (pas de complications graves ou de migration) et à l’efficacité de cet agent embolisant (le gain en volume du foie controlatéral était de 122 cm3 en moyenne). En revanche, le recul actuel est insuffisant pour affirmer l’efficacité de la procédure avec plugs seuls, sans embolisation distale associée. Un nouveau type de stent nous a été présenté : le Cheatham-Platinum stent. Ce stent peut être couvert ou nu avec un système de double ballon. Son intérêt tient dans sa conformation : il est très court mais de grand diamètre. L’équipe de Lyon l’utilise dans trois indications : le traitement des coarctations aortiques de l’adulte, les anévrysmes aortiques ainsi que les ruptures de VCI. Nous avons pu apprécier de belles images d’anastomoses cavo-pulmonaires sur angioscanners. Il s’agit d’anastomoses entre le système cave et les veines pulmonaires. Ce type d’anastomose entraîne un shunt droit-gauche potentiellement dangereux. L’équipe de Grenoble a montré que, lors du traitement endovasculaire des syndromes caves supérieurs bénins, les récidives étaient plus fréquentes dans le groupe angioplastie seule que dans le groupe associant angioplastie et stenting. L’éthylvinyl alcool copolymère (Onyx) est utilisé en neuroradiologie mais certaines indications se sont développées en interventionnel vasculaire périphérique. Une étude marseillaise a porté sur 8 patients ; elle montre l’efficacité et la faible morbidité de cet agent dans le traitement des endofuites de type II. L’Onyx est très radioopaque, ne se fragmente pas et l’absence de trapping ou d’adhésion du matériel au microcathéter a été soulignée par V. Vidal. Petit sujet de grande controverse parmi les radiologues interventionnels : « L’embolisation splénique en cas de traumatisme doit elle être proximale ou distale ? ». Une étude (Grenoble) chez 48 patients n’a montré aucune différence significative en termes de complications entre les deux types d’embolisation. Le choix du type d’embolisation était fait en fonction du grade du traumatisme, de la présence d’une fuite active de contraste et de la présence d’un hémopéritoine. La dernière présentation portait sur les situations atypiques de prise en charge des hémorragies du post-partum (poster électronique). Les auteurs appellent « atypiques » les embolisations programmées (anomalie d’insertion placentaire), la présence de collatérales alimentant les saignements utérins (artères ovariennes et artères du Fig 1 - Exclusion par injection d’Onyx d’une endofuite aortique de type II (V. Vidal). Notez l’excellente radioopacité de l’agent embolisant. ligament rond), une origine cervico-vaginale au saignement (plaie de la filière), des lésions vasculaires nécessitant l’utilisation d’agent non résorbables (faux anévrysme, MAV). Les auteurs ont comptabilisé 16 % (sur 138 patientes) de conditions « atypiques » sur leur revue rétrospective d’embolisation du post-partum. ■ 11 12 Reportages Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011 Hypersignaux en diffusion de l’étage encéphalique : il n’y a pas que l’AVC dans la vie du neuroradiologue ! M Ohana• CHU de Strasbourg Organisée par la SFR junior et la SFNR, cette séance interactive très ludique avait pour fil rouge les hypersignaux en diffusion, offrant un balayage transversal original des pathologies de l’étage encéphalique. Tous les orateurs ont rappelé l’importance capitale de la cartographie ADC, dont la baisse permet d’affirmer la restriction de la diffusion telle qu’on peut la voir dans l’œdème cytotoxique, l’hyperviscosité ou l’hypercellularité. À l’inverse, la normalité de l’ADC rattache l’hypersignal à un effet de rémanence T2. Dans un premier exposé consacré aux syndromes de masse, A. Ladoux (Rouen) a insisté sur la restriction claire de la diffusion dans les lésions hypercellulaires comme les lymphomes cérébraux. Ces anomalies sont à intégrer dans la globalité de l’examen, où les séquences de perfusion et de spectroscopie trouveront tout leur intérêt. Les lésions kystiques peuvent aussi apparaître en hypersignal en diffusion, le plus souvent par effet de rémanence T2. Un ADC abaissé par rapport au LCR permettra le diagnostic élégant de kyste épidermoïde, au sein duquel la diffusion est restreinte par le contenu hypervisqueux. P. Aguettaz (Lille) a ensuite enchaîné sur l’imagerie des pathologies infectieuses, qui dans le cadre d’un abcès à pyogène s’accompagne d’une restriction de la diffusion, qui aidera au diagnostic différentiel avec les métastases kystiques. Cette sémiologie n’est pas toujours aussi tranchée chez des patients immunodéprimés. Ont été ensuite présentées plusieurs lésions ayant Fig 1 - Femme de 20 ans. Exploration d’un trouble visuel. Lésion en hyperT2 avec restriction de la diffusion uniquement en périphérie, et prise de contraste annulaire : sclérose en plaques pseudo-tumorale. a - Diffusion, b Cartographie ADC, c - T2, d - T1 + Gado un profil similaire en cartographie ADC : centre hyper et périphérie hypo, qui doit faire évoquer des pathologies inflammatoires (ADEM, SEP en poussée) ou opportunistes (aspergillome, toxoplasmose). Dans un domaine bien connu – diffusion et ischémie cérébrale, M. Edjlali-Goujon (Paris) nous a rappelé avec entrain la nécessité d’analyser les séquences en T2* avant la diffusion, puisqu’un hématome les rendra ininterprétables, et surtout contre-indiquera une thrombolyse. L’accent a été mis sur les diagnostics différentiels d’un hypersignal en diffusion en contexte évocateur : artefacts de susceptibilité magnétique, ictus amnésique, déficit post-critique. Enfin, outre la possibilité de dater l’ischémie aiguë par l’analyse simultanée de la diffusion et de la séquence FLAIR, il a été utilement rappelé que les lésions ischémiques punctiformes sont parfois trop petites pour entraîner une baisse visible de l’ADC, sans que cela ne remette en cause le diagnostic. N. Menjot de Champfleur (Montpellier) a clôturé ce panorama par un tour d’horizon des maladies métaboliques et dégénératives, qui a mis le public en difficulté à de nombreuses reprises ! Il faudra savoir les évoquer devant des anomalies de signal bilatérales et symétriques. Certains patterns sont typiques : périaqueducal et thalamique dans l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke, occipital dans l’encéphalopathie postérieure réversible, et pontique dans le syndrome de démyélinisation osmotique. Tous les intervenants ont aussi eu à cœur d’évoquer les progrès attendus : haut champ, forte pondération, coupes fines et nouvelles techniques d’acquisition devraient encore améliorer les performances d’une séquence déjà incontournable. ■ Le carrefour de la recherche : l’imagerie de la femme à l’honneur ! F Chamming’s • Radiologie, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris Nous avons eu la chance d’assister à la présentation de posters de recherche en imagerie de la femme, domaine passionnant s’il en est. Neuf posters ont ainsi été sélectionnés, tous rapportant des travaux de recherche concernant des sujets variés, allant de l’endométriose digestive à l’élastographie des lésions mammaires. Des présentations courtes de quelques diapositives ont permis d’ouvrir des discussions sur l’intérêt de nouvelles techniques ou la prise en charge diagnostique. Hélène Chiavassa-Gandois a ouvert cette session en présentant les résultats d’une étude sur l’intérêt de l’IRM placentaire dans les suspicions d’accrétion, montrant qu’en cas de doute à l’échographie, l’IRM apporte des éléments diagnostiques qui peuvent aider à orienter la patiente vers une maternité spécialisée. Toujours concernant les pathologies en cours de grossesse, Adriana Langer et l’équipe du centre René Huguenin se sont intéressés aux caractéristiques des cancers pendant cette période, insistant sur les fréquents retards diagnostiques ainsi que sur le fait que la mammographie n’est pas contreindiquée, et qu’elle doit être réalisée au moindre doute clinique et/ou échographique. Le diagnostic de cancer du sein est également souvent difficile chez les femmes jeunes. Dans son étude, Najat Cherif Idrissi El Ganouni a trouvé chez ces patientes plus d’un quart de cancers d’aspect morphologiquement bénin (ACR 3). Ces constatations montrent que la morphologie est parfois insuffisante et que de nouveaux paramètres comme l’élasticité (dureté) peuvent aider à caractériser les lésions mammaires, en particulier lorsqu’elles sont classées ACR3 ou ACR4a ou ACR4b, comme l’a bien montré Julie Cornu. Des CAD (outils d’aide au diagnostic) peuvent également aider à la caractérisation. Cependant, selon Marie-Laure Chabi, ils sont à l’heure actuelle surtout utiles pour les juniors. Le bilan d’extension locorégional des cancers du sein est aussi essentiel. Dominique Fournier a ensuite rappelé les caractéristiques échographiques des ganglions axillaires suspects. Il a insisté sur l’importance d’explorer les régions susclaviculaire et mammaire interne et bien montré l’intérêt et les performances de la cytoponction écho-guidée. Raphaël Khayat a bien montré le rôle de la deuxième lecture du dossier sénologique en milieu spécialisé pour le diagnostic de multifocalité ou de lésion controlatérale en cas de découverte d’un cancer du sein. Connue depuis longtemps, la technique de reconstruction mammaire DIEP revient à grands pas. Cette chirurgie, difficile mais avec de bons résultats, nécessite un repérage précis des artères perforantes de l’artère épigastrique inférieure profonde. Adrian Kastler a souligné que l’IRM 3T semble plus sensible que le scanner dans cette indication. S’il ne s’agit pas d’un cancer, la prise en charge chirurgicale de l’endométriose est toutefois complexe et une cartographie pré-thérapeutique exhaustive est essentielle pour le chirurgien. Pour les atteintes digestives, souvent multifocales, Fig. 1 - Cartographie couleur de l’élastographie par onde de cisaillement d’un cancer du sein infiltrant. L’aspect hétérogène avec une zone rouge (dure) périphérique est caractéristique. Floriza Ferreira a insisté sur l’intérêt du scanner avec double opacification (haute et basse) et a précisé les indications de cet examen irradiant qui doit être proposé en cas de symptômes évocateurs ou d’anomalie digestive en échographie ou en IRM. Cette session nous a donc permis de discuter de l’intérêt de nouvelles techniques, de différentes modalités de prise en charge en imagerie de la femme, avec en ce mois du cancer du sein (octobre rose) une attention particulière portée au diagnostic et au bilan d’extension de cette maladie. ■