Point de vue neuropédiatre Catherine ALLAIRE

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TDAH
Point de vue du neuropédiatre
Catherine Allaire
CHU de Rennes
Journée CRTLA Oct 2013
Données utilisées
• Littérature médicale
– nombreuses publications
• Rapport HAS 2012
– réévaluation des spécialités contenant du MP
– à la suite d’une saisine de EMA
• Expérience personnelle et synthèses
multidisciplinaires
L’hyperactivité , les troubles de
concentration= symptômes
•
•
•
•
le TDAH
les troubles de la personnalité
les TED
certaines maladies neurologiques:
– épilepsies, narcolepsies, déficiences
• le trouble oppositionnel
• des carences éducatives
• …
Quand parler de trouble?
Et dans quel cadre?
Abord neuropédiatrique ancien
• Première utilisation des psychostimulants
en 1937
• Concept de « dysfonctionnement cérébral
minime »
– enfants instables
– avec troubles de coordination
– et difficultés psychomotrices
• TDAH= trouble du dvp
Syndrome hyperkinétique ou
TDAH
• associe:
– une hyperactivité motrice
– des troubles de l’attention
– une impulsivité
• ces troubles
– ont débuté dans la petite enfance et sont persistants
– sont constatés à l’école et à la maison
• ils entrainent une altération significative du
fonctionnement scolaire et social
• pas de troubles psycho-pathologiques
« troubles associés »
• Concernent la majorité des TDAH
• dans le simple domaine développemental
– troubles du langage oral, écrit
– troubles psychomoteurs, praxiques
– dysgraphies
• ce qui pose des pb nosographiques
– suivis de cohorte nécessaire
Benjamin, dysgraphie
Les questions qui doivent être
posées
• Est-ce pathologique?
• Faut-il rechercher une cause neurologique?
• Quel bilan? Ortho, neuropsycho, pédo-psy,
psychologue? EEG, IRM…
• Si TA, quelle est la responsabilité du trouble?
• Quelle prise en charge? rééducative,
psychothérapeutique, médicamenteuse,
pédagogique
Première consultation
pédiatre, médecin généraliste
• Interrogatoire des parents
– antécédents néonataux
– anamnèse des troubles
– déroulement scolaire
• Examen neurologique et général
– recherche de signes pyramidaux, cérébelleux
– examen psychomoteur, impersistance motrice
– PC
• Tests plus ciblés
Aides diagnostiques
• avis de l’enseignant
– avec ou sans questionnaire de Conners
• bilans paramédicaux
– suivi orthophonique
• bilan neuropsychologique ou psychologique
– psychologue scolaire
• avis pédopsychiatrique
Arguments du dg positif
• Éléments anamnestiques
– RCIU, prématurité
• Histoire du trouble
– depuis toujours
– et partout
• Importance et la spécificité du trouble
– bilan neuropsy
• Troubles psychomoteurs
– impersistance motrice
Rémi, 4 ans
• Vu à 3 ans pour une instabilité et un dvp
« limite »: langage peu développé
• Hyperactif, soliloque, quelques stéréotypies..
• Peu d’éléments objectifs: dysmorphie?
• Premier bilan:
– EEG: foyer de pointes focale, IRM normale
• Avis génétique demandé
Diagnostic
• Trouble du développement non univoque
• THADA s’intégrant dans un trouble du dvp plus
global
• Confirmation du diagnostic d’X fra
• Suivi au CMP, scolarisé avec une AVS
• Pas de demande particulière concernant
l’instabilité
Hugo, vu à 7 ans
• Troubles des apprentissages et de l’attention
• Nombreux avis
– orthophonique: troubles de prononciation
– pédopsychiatrique: THADA suspecté; suivi
psychomoteur
– bilan neuropsycho: troubles attentionnels, QI normal
• mais
– antécédents familiaux: troubles du développement
similaires chez le frère aîné, les parents
• EEG perturbé, paroxystique= ttt d’épreuve
• Efficacité ++ du Concerta
Ce qui n’est pas un TDAH
• Asthénie, hypersomnie:
–
–
–
–
Troubles du sommeil
Narcolepsie, hypersomnie= indication de MP
Carence martiale
Terrains allergiques
• origine médicamenteuse
– Benzodiazépines
– Antiasthmatiques
Se méfier des instabilité récentes
L’enfant est instable et..n’a pas
de problème scolaire
• Instabilité « normale »
• Tolérance
– parentale
– scolaire
• Précocité suspectée mais rarement mise en
évidence
– surstimulation
• Faut-il médicaliser?
Les épilepsies sévères
• Fréquence importante:
– des difficultés attentionnels
– des troubles exécutifs
• Origine multifactorielle
– liée aux crises
– effets des polythérapies
– cas particuliers des POCS
– en relation avec une lésion antérieure
L’enfant est instable et
épileptique
• Certaines épilepsies sont associés à un
TDAH
– épilepsies-absences
– épilepsies généralisées idiopathiques
• Pas en lien avec l’activité de la maladie ni
les traitements
– persistent à l’arrêt des crises
• Le ttt par MP est indiqué
– dans le cadre de l’AMM
Épilepsie avec myoclonies :
sommeil
Syndrome POCS
Peut-on traiter les troubles du
comportement par MP?
• Le projet thérapeutique reste avant tout:
– un objectif de stabilisation
– avec le ttt le moins lourd possible
– dans les épilepsies partielles: tester la
possibilité d’une chirurgie
• En cas de retentissement majeur:
– essai de psychotropes
– démarche empirique, hors AMM
– pas d’aggravation de l’épilepsie
L’enfant est instable et a un
retard de développement
• Instabilité pouvant être permanente
• Troubles du dvp psycho-moteur associés
• Le bilan neurologique doit être poursuivi
(EEG, génétique)
• Le bilan intellectuel peut s’envisager après
5 ans
• La prise en charge peut comporter
différentes mesures thérapeutiques
Nombreux troubles du
comportement
•
•
•
•
•
•
•
•
Hyperactivité, instabilité
Auto et hétéro-agressivité
Troubles du sommeil
Stéréotypies
Colères clastiques
Rires inappropriés
Troubles des conduites alimentaires
…..
Regroupements syndromiques
• TDAH
– neurofibromatose, X Fra
• TED
– X Fra, syndrome de Rett, délétion 22 q11
• Tableaux plus complexes
– syndrome hypothalamique
• Notion de phénotype comportemental
– regroupement de symptômes comportementaux
spécifiques d’une atteinte génétique
– Ex: syndrome d’Angelman
Exemple: maladie de SmithMagenis
•
•
•
•
retard mental
instabilité majeure
troubles du sommeil
autres troubles somatiques
Meta analyse de 105 cas (2007)
•
•
•
•
•
•
•
Retard de développement: 100%
Hyperactivité: 75 %
Autoagressivité: 89%
Stéreotypies: 90%
Troubles du sommeil: 88%
TOC: 40%
Polyembolokoilomanie: 40%
Utilisation du Methylphenidate
dans les situations de déficience
• Rares études contrôlées
• Cohorte de 15 patients X Fra (Hagerman)
– Ttt methylphenidate versus placebo
– amélioration des scores d’adaptation sociale et
d’attention
• Groupe de 12 enfants déficients (Handen)
– Methylphenidate versus placebo
– amélioration franche chez ¾ des enfants
– peu d’influence sur les apprentissages ou les troubles
des interactions sociales
Autres indications
• après chirurgie des tumeurs cérébrales
– Revue récente (Smithson, 2013)
– Fréquence des troubles cognitifs: 40 à 100%
– Efficacité franche sur l’attention
– Autres études nécessaires
• après une chimiothérapie
– dans d’autres cancers
• un article sur le bégaiement
L’enfant est instable et étrange
•
•
•
•
•
Troubles relationnels prédominants
Envahissement par l’imaginaire
Fait des colères incontrôlables
Pas de trouble antérieur du développement
Ni d’orientation vers un trouble neurologique
Prise en charge pédopsychiatrique
Utilisation des psychostimulants
par les neuropédiatres
• Remonte à de nombreuses années
– AMM en France en 1995
– révision des RCP en 2011
• Mode d’action=inhibition de la recapture de la
dopamine et noradrénaline
– amphétamine-like
– stupéfiant
• Prescription
– initiale hospitalière: neuro, psy, pédiatres
– limitée à 28 jours, renouvelable
Les psychostimulants
• Méthylphénidate:
– Ritaline: cp 10mg, gel LP à 10, 20, 30 et 40 mg
– Concerta: gel LPà 18 ,36 et 54 mg
– Quazym: 10, 20 et 30 mg
• Atomoxétine
– Straterra: disponible sous ATU
– commercialisé aux USA
Tolérance du methylphénidate
• Fréquents
–
–
–
–
–
–
Diminution d’appétit
Céphalées
Nervosité
Insomnie
Douleurs abdominales
Augmentations des
tics
• Possibles
–
–
–
–
–
–
–
Vertiges
Palpitations
dyskinésies
Tremblements
Alopécie
Prurit
urticaire
Effets sévères/à long terme
• Sévères:
– Mort subite
– Troubles tensionnels
– Ralentissement de la
croissance
– Effetneuropsychiques
permanents
• À long terme
– Cancérigène
– Augmentation de
toxicomanie
– Mésusage
Le methylphénidate est efficace
et bien toléré dans le TDAH
• Meta-analyse NICE, 2009
– reprend toutes les études contrôlées (contre
placebo ou pas de ttt)
– toutes concluent à une amélioration
• Effets secondaires peu fréquents si:
– titration progressive
– posologie modérée (0,3 g/kg)
• Effets secondaires graves
– pas d’augmentation des morts subites
– nouvelles études en cours
Faut-il avoir peur du
methylphénidate?
• NON , dans le cadre de l’AMM
– en réalisant des fenêtres thérapeutiques
– et en respectant les nouvelles règles de
surveillance
– et en limitant la durée
– 42 000 enfants traités (0,2 % des enfants)
• HORS AMM
– prudence!
– Information aux parents +++
Conclusion
• Travail en équipe indispensable
• L’accès aux professionnels parfois
difficile
• Une réflexion collective sur l’utilisation
des psychotropes est nécessaire
• Le milieu scolaire doit mettre en place
une pédagogie différentielle
psychomotricité
• Rééducation des troubles psycho-moteurs
– travail corporel
• Travail sur les composantes spatiales et
temporelles du mouvement
• Relaxation
Autres prises en charge
• Psychothérapies
– analytique
– cognitivo-comportementale
• Rééducations « symptomatiques »
– Orthophonie
– Remédiations scolaires…
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