la suite - Sylvie Ouellet

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Dossier Et si c’était vrai ?...
Sylvie Ouellet
Par
Auteure, conférencière
et formatrice
Le 6e sens ...
Un pont vers l’infini
Pour mieux la connaître
Sylvie Ouellet s’intéresse à ce
que vit l’âme durant les divers
passages de la naissance, de
l’incarnation et de la mort. Sa
curiosité l’incite à explorer les
grandes questions de la vie
des points de vue spirituelle et
scientifique pour tenter d’en
comprendre le fonctionnement et les grandes lois. Pour
elle, le mieux-être passe par
la compréhension d’un sens à
la vie. Parmi les livres qu’elle a
écrit nous retrouvons :
Pétales de vie
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Bienvenue sur Terre
Le Dauphin Blancc
Informations :
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Étonnamment, alors
que le corps périclite,
les sens, eux, s’affinent.
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La vie peut être redoutable, particulièrement lorsque nous n’en comprenons
pas le sens. L’être humain a besoin de repères pour lâcher prise et accepter
de poursuivre sa route. C’est encore plus criant lorsque nous traversons des
passages de vie éprouvants. Vers quoi se tourner quand le brouillard intérieur
s’installe? L’aide que nous cherchons pourrait-elle être plus près que nous le
croyons? Notre corps pourrait-il être dépositaire de la solution?
En
mars dernier, j’ai eu le privilège d’assister aux Deuxièmes Rencontres Internationales sur les expériences de mort
imminente (EMI) à Marseille. J’ai interviewé quelques-uns des conférenciers
sur la relation qui unit le corps à nos six
sens : Vanessa Charland-Verville, neuropsychologue au Centre de recherche
Hospitalier Universitaire Sart Tilman de
Liège, le Dr Olivier Chambon, médecin psychiatre et psychothérapeute à
Lyon et Éric Dudoit, psychologue clinicien et responsable de l’Unité de Soins
et de Recherche sur l’Esprit du Chu La
Timone. Je me suis aussi entretenue
avec Sonia Barkallah, organisatrice de
l’évènement, productrice et réalisatrice
du film Faux départ.
Trop occupés par la course folle de la vie,
nous ne voyons pas à quel point nos sens
sont précieux et tout le potentiel qu’ils
recèlent. Prendre le temps de les écouter
pourrait nous éviter bien des détours. Éric
Dudoit nous dit à ce sujet que « Nous, les
êtres humains, sommes des êtres très
singuliers et cette partie de nous que
nous croyons la plus importante — notre
moi — peut parfois éteindre cette partie
de nous, qu’on pourrait appeler l’âme ou
la psyché. » C’est par l’intermédiaire de
nos sens, principalement le sixième, le
ressenti, que la psyché — ou ce que certains appellent la conscience intuitive —
s’exprime. C’est elle qui nous livre notre
raison d’être sur Terre. En l’écoutant, nous
nous alignons sur notre mission de vie et
notre existence prend tout son sens.
Le sixième sens, vous connaissez?
Pour la plupart des gens, le corps physique
est un acquis. Tant qu’il fonctionne, bien
peu s’en soucient. Nos six sens — l’ouïe,
la vue, le toucher, l’odorat, le goût et le
ressenti — sont rarement vus comme des
alliés pouvant être mis au service de notre
cheminement, mais plutôt comme des
serviteurs nous permettant d’accomplir
nos tâches quotidiennes. Et pourtant…
Quand le corps ne réagit plus,
qu’advient-il de nos sens?
Consciemment ou inconsciemment, de
gré ou de force, nos sens sont actifs tout
au long de notre vie. Mais quand le corps
est dans le coma, qu’il ne réagit plus,
est-ce que les sens, eux, s’éteignent?
Vanessa Charland-Verville nous explique
de prime abord qu’il est difficile d’établir
un bon diagnostic en matière de coma,
37 Vivre
Dossier Et si c’était vrai ?...
car le terme est souvent employé de façon générale pour parler des patients en
état de conscience altérée. Le vrai coma,
dit-elle, est un état où le patient ne peut
plus être éveillé, où il ne réagit plus à son
environnement. Les patients en état de
conscience altérée sont premièrement
évalués de façon comportementale avec
des échelles standardisées prévues à cet
effet. On leur demandera par exemple
de nous serrer la main, de bouger les
jambes ou de suivre des yeux leur reflet
dans un miroir pour nous montrer qu’ils
sont conscients. Pour complémenter ces
évaluations, nous employons des techniques comme l’Imagerie par résonance
magnétique fonctionnelle afin d’identifier des signes de conscience qui ne
seraient pas observables au chevet du
patient. On lui demande alors de s’imaginer en train de jouer au tennis. S’il réagit
à la demande, on verra la zone associée
à l’activité prémotrice s’activer dans son
cerveau. On peut aussi lui demander de
s’imaginer à la maison. S’il répond, le gyrus hypocampique s’active. On peut donc
dire qu’il a compris puisqu’il a « effectué »
la tâche, et ce même si son corps ne
bouge plus. Cependant, chez un patient
qui est dans le coma, on n’observe plus
aucune activation dans le cerveau. Donc,
dans l’état de coma, il n’y a plus aucune
réaction ni du corps ni du cerveau. Et si
le coma persiste, devient irréversible, on
dira qu’il y a mort cérébrale.
La conscience peut-elle s’éteindre?
Mais la mort cérébrale signifie-t-elle la
mort de la conscience, de l’âme ou de la
psyché? Selon des recherches actuellement en cours, plusieurs scientifiques affirment que la conscience peut se manifester en dehors du corps physique, sans
l’intervention du cerveau, sans même
avoir besoin des sens, et qu’elle survit à la
mort cérébrale. On peut donc se demander comment on se sent lorsqu’une telle
situation se produit. Les personnes qui ont
vécu une EMI affirment qu’elles se sentaient légères, qu’elles ressentaient une
impression de bien-être profond, qu’elles
étaient capables de voir les choses avec
une vision périphérique de 360 degrés
ou encore de voir à distance ce qui se
passait ailleurs. Ces mêmes observations
sont rapportées par ceux qui ont vécu
une sortie de corps, comme Sonia Barkallah qui en a vécu une à l’âge de quatorze
38 Vivre
La mort cérébrale
signifie-t-elle la mort de la
conscience, de l’âme ou de la psyché?
ans. « J’ai pu créer des interférences avec
la radio qui était pourtant éteinte, dit-elle
avec émerveillement. J’ai eu l’impression
de me connecter à un Tout. J’ai développé
certaines sensibilités et je pense que ça
fait partie des choses qui m’ont ouverte à
la spiritualité et à tous ces phénomènes
qui entourent l’inexplicable. » Quand les sens s’affinent
Si le corps et les sens sont touchés lorsque
surviennent une maladie, une perte ou
encore une épreuve, c’est encore plus
probant lorsqu’on s’approche des frontières de la mort. Étonnamment, alors que
le corps périclite, les sens, eux, s’affinent.
En effet, selon le Dr Chambon, les études
démontrent qu›entre 30 et 60 % des personnes en fin de vie relatent l’apparition
d’un proche décédé au moment du trépas. C’est un phénomène qui s’observe
partout sur la planète. Il se manifeste
grâce à un accroissement de la sensibilité,
donnant ainsi accès aux perceptions extrasensorielles et au monde de l’au-delà.
Les personnes en fin de vie peuvent
alors voir ou entendre des défunts, des
guides ou des êtres spirituellement élevés. Elles peuvent accéder à des paysages d’une beauté grandiose ou encore
entendre des musiques célestes. Selon
Éric Dudoit, ces expériences « servent
inévitablement à aider la personne à
partir plus sereinement, à vivre moins
de résistance. Je pense que l’univers
est très pédagogue pour les soignants.
À travers ces expériences, nous aussi
apprenons des choses ».
Libérer le corps pour mieux l’entendre
La fin de la vie nous enseigne donc que
nos sens sont importants pour nous aider à mieux vivre cette grande transition
qu’est la mort. Ils nous permettent d’accéder à d’autres niveaux de conscience.
Mais doit-on attendre la fin de la vie pour
découvrir ce potentiel latent en nous?
Pourquoi ne pas le laisser émerger alors
que nous sommes vivants? Mais comment? me direz-vous.
Le Dr Olivier Chambon explique qu’il faut
d’abord libérer le corps des informations
qui y sont emprisonnées pour retrouver
la paix en soi. « Par exemple, dans les thérapies reichiennes, par le massage, l’intervention du toucher ou lors des mises en
mouvements appelées “acting”, on demande à la personne de reproduire des
séquences motrices, émotionnelles ou
verbales associées à des interactions particulières qu’ils ont eues étant enfant, soit
avec leur environnement ou avec leurs
parents. Ça fait remonter plein de souvenirs, des parties de soi qui sont comme
des enfants intérieurs qu’on reconnait et
qui peuvent à nouveau exister ; des petits
bouts de soi qui s’actualisent par cette
mise en acte et que j’appelle des recouvrements d’âme. » Une fois le corps libéré,
il devient plus facile d’accéder à des niveaux de conscience plus élevés.
Bien enraciné, mieux connecté
Alors comment, au quotidien, pouvonsnous vivre pleinement les évènements
en évitant de refouler des petits bouts
de soi? Bonne question! La solution
est simple, mais requiert de la discipline. Il faut bien s’enraciner et intégrer des temps de silence pour prendre
régulièrement contact avec notre corps
et nos ressentis, comme nous l’enseignent les grands maîtres depuis toujours. « C’est extrêmement important
de se connecter à nos racines, nous
dit le Dr Chambon. Lorsqu’on dit de
dépasser l’ego, ça ne signifie pas de le
dépasser pour aller se réfugier dans les
sphères spirituelles supérieures, dans
le “skying”, ou la reconnexion au ciel. Il
faut aussi pratiquer le “grounding”, la
reconnexion à la terre. Le corps est fait
des quatre éléments. La présence au
corps est donc importante pour retrouver notre animalité, notre matérialité.
Le “grounding” est un exercice qui nous
permet de refaire le plein d’énergie en
se plaçant contre un arbre, en position
de Ji Qong, soit les deux pieds bien à
plat, les jambes légèrement fléchies,
la colonne vertébrale bien droite, en
respirant, en récupérant l’énergie de la
terre et en la faisant circuler dans tout
le corps. »
Vivre, à tous les niveaux!
Quand j’ai demandé à ces quatre personnes ce que signifiait Vivre pour elles,
elles m’ont d’emblée parlé de l’importance de la place de l’amour dans l’expérience humaine et de l’importance d’être
là, ici et maintenant. Voilà pourquoi le
corps et les six sens sont des clés essentielles à notre réalisation, car c’est grâce
à eux que le mouvement de la vie circule
en nous. « L’être humain est d’abord un
être spirituel, conclut Éric Dudoit. Nous
avons autant besoin de respirer, de
boire et de manger que d’être spirituel. »
Qu’est-ce que la spiritualité, si ce n’est
une voie pour goûter une dimension
encore plus profonde de la vie?
Mais cette vie, qui défile à vive allure,
est quand même fragile. Comme en témoigne madame Charland-Verville, « Le
seul fait de travailler en soins intensifs
permet de prendre conscience que la vie
ne tient qu’à un fil et qu’il faut absolu-
ment vivre à fond, ne pas avoir peur de
vivre pour ne pas craindre la mort. La
peur de la mort est en effet un frein qui
nous empêche de vivre une vie riche et
épanouie. Comme nous le rappelle le
Dr Chambon, le bonheur est dans les
petites choses terrestres. On n’est pas
sur terre pour être dans le ciel par des
méthodes spirituelles, sinon ça ne sert
à rien de descendre ici-bas. On vient
sur terre pour se rendre compte qu’on
peut faire des choses qu’on ne pourrait
faire nulle part ailleurs. La vie à tous les
niveaux sensoriels vaut la peine d’être
vécue, car même si elle est par moments
difficile, n’empêche qu’elle possède une
saveur incomparable. »
Cette saveur incomparable, ce sont nos
sens qui nous y donnent accès. C’est en
étant présent à notre corps que nous
pouvons goûter pleinement la saveur
de la vie. Quand on est véritablement
enraciné, on peut toucher à notre raison d’être sur terre. Cette connexion
entre la conscience intuitive et le corps
nous donne accès à l’infini potentiel
que nous portons tous : l’amour inconditionnel. « Par moment, dit Sonia Barkallah, je crois que l’être humain peut
connaître ce qu’est l’amour inconditionnel, c’est-à-dire aimer sans retour, sans
calcul. Aimer pour tout simplement faire
plaisir; aimer et aider les gens. Je pense
ceux qui y parviennent sont épanouis. »
Honorer ce temple…
Ce corps, si précieux, est donc la clé
qui nous permet d’accéder au sens de
notre existence par l’intermédiaire de
nos sens, le sixième gagnant vraiment
à être mieux connu. Pas étonnant que
les grands sages qualifient le corps de
temple! Honorons-le, bénissons-le et
écoutons-le pour qu’il nous livre toute
la grandeur et la beauté de la vie.
Je remercie Vanessa Charland-Verville,
Dr Olivier Chambon, Éric Dudoit et Sonia Barkallah pour leur grande générosité et leur merveilleuse contribution à
cet article.
Vivre, c’est...
Mettre tous nos sens à profit
Si nous connaissons bien cinq de nos six sens, le sixième gagne vraiment à
être connu. Grâce à lui, il devient plus facile de comprendre le sens de notre
existence et d’avancer sur notre chemin sans nous éloigner de ce à quoi
nous sommes destinés.
39 Vivre
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