B-Les territoires et les sociétés en marge de la mondialisation 1- Les exclus de la mondialisation : les PMA. Carte p 363 : PMA Au sens de la définition de l’ONU (3 critères : revenu, part de la production industrielle dans le PNB/RNB et alphabétisation), 48 états font partis des PMA, essentiellement en Afrique Subsaharienne (33), le reste partagé entre Asie (9), Pacifique (5) et Caraïbes (1). Ces états ont en commun : - Le principal handicap de ces régions est l’enclavement. - économie fragile, dominée par une agriculture de subsistance - industrie concurrencée par celle des pays du Nord et des pays émergents. - malgré parfois des richesses importantes (=diamants en Sierra Léone…), pas de retombées économiques pr les populations locales et extrême pauvreté majoritaire (1,2 milliards d’individus vivent avec ˂ 1$/j.). - fracture numérique qui ne leur permet pas de s’insérer dans la mondialisation. ► Enfin, l’immigration légale peut vider ces PMA de leur élite intellectuelle (63% de la mo très qualifiée gambienne vit à l’étranger ; 53% pr le Sierra Léone). Dans les pays pauvres, la mondialisation ne favorise que les littoraux ou les capitales. Des métropoles macrocéphaliques (Lagos, Le Caire...)se sont constituées. Mais Ces villes géantes connaissent de nombreuses difficultés : difficulté de circuler, crise du logement. ► Cas des angles morts de la mondialisation : états hostiles l’influence libérale occidentale (Corée du Nord, Zimbabwe, Cuba, Myanmar) ou ceux dont l’instabilité politique (Mali, RDC, Centrafrique…) ou les sanctions internationales (Iran) les tiennent à l’écart des flux mondialisés. ► Cette marginalisation peut favoriser un mode illicite d’insertion dans les réseaux de la mondialisation : cultures pour alimenter le trafic de drogue (coca, pavot : Andes, Myanmar, Afghanistan…) ; piraterie internationale (Corne Afrique, Malacca, Caraïbes…) ; trafics migratoires. 2 Le mal-développement et ses conséquences Les pays du sud ne profitent pas pleinement de la mondialisation= puissances incomplètes, Ils souffrent d’importants déséquilibres : très graves inégalités sociales et régionales, Faible qualification d’une partie des travailleurs, insécurité. . De nombreux États, sont incapables de résorber leurs déséquilibres et de mettre en place une stratégie de développement. Les biens publics sont pillés par des élites prédatrices qui placent leurs capitaux à l’étranger et qui n’investissent pas sur place. Les équipements essentiels (hôpitaux, écoles, eau potable et égouts) sont notoirement insuffisants. Les populations souffrent d’un chômage chronique et se réfugient dans le travail informel. Ces États sont aussi instables ; les crises politiques (coups d’État, émeutes de la faim) sont fréquentes, l’insécurité est préoccupante et les FTN redoutent le rapt de leurs cadres par des bandes armées (Sahel, delta du Niger. . .). Enfin, la pauvreté est immense. Des millions de personnes vivent avec moins de 2 $ par jour. 3 L’impact de la mondialisation sur les sociétés La mondialisation, si elle est globalement une nouvelle source de richesse, a des Conséquences sur les sociétés. Elle renforce les inégalités sociales. Docs 6 & 8 p 113 : La mondialisation génère de nombreuses inégalités sociales entre ceux qui en bénéficient et les exclus, dans les états du Sud comme du Nord. On estime que 1% des plus riches de la planète possède 40% des richesses mondiales. A l’inverse, 45% de la population mondiale vit avec ˂ 2$/j (principalement au Sud). CORNU Catherine Terminales S géographie ►Dans les Etats du Sud, les inégalités restent très importantes : inégalités urbaines → croissance des quartiers de bidonvilles -850 millions d’hab en 2011 contre 650 m en 1990- cf la favela de Pariasopolis -100 000 hab- à Sao Paulo qui côtoie le très riche quartier de Morumbi : ségrégat° socio-spatiale forte ; inégalités rurales → la pauvreté y reste majoritaire. ► Dans les pays du Nord, aggravation de la pauvreté amplifiée par la crise financière de 2009 (cf mouvement « Occupy Wall Street » à NY en 2011 qui dénonce l’accaparement des richesses au profit de 1% de la société US) : en France, 13% de la population vit sous le seuil de pauvreté (960 €) ; 15% de la pop aux USA (=46 millions d’hab mais seuil à 660 €). CROQUIS obligatoire sur inégale intégration des territoires dans la mondialisation p. 139 IV -Les espaces maritimes dans la mondialisation (1h 30 ) 1 Des espaces très convoités pour l’économie mondiale Mers et Océans représentent 70% de la surface terrestre et communiquent entre eux : ► formidable possibilité d’échanges = L’essentiel des échanges des matières 1ères et de produits manufacturés passe par les océans : 80% du commerce mondial s’effectue par voie maritime grâce aussi à la révolution des transports maritimes depuis 1960 .(50 000 bateaux sillonnent de nos jours en permanence les mers et océans) L’activité de croisière est aussi en plein essor. Sous la mer, multiplication des oléoducs et gazoducs pour les hydrocarbures. Ex L’Allemagne et la Russie viennent d’achever le gazoduc "North Stream" à travers la mer Baltique. Nombreux câbles de télécommunication et de fibres optiques ►L’importance du trafic maritime a entraîné la littoralisation de l’économie mondiale ;création de Hubs maritimes : ports pour recevoir les matières 1ère et exporter les produits finis. Ex : Les grands ports (Shanghai, Rotterdam) sont devenus de grandes métropoles et des centres industriels. L’océan Pacifique est devenu l’espace maritime le plus fréquenté par les navires. On y trouve les façades maritimes les plus actives. 2 Des espaces stratégiques, disputés Plusieurs facteurs expliquent l’importance des espaces maritimes et les rivalités qu’ils peuvent générer entre les Etats ►Importance géostratégique des passages maritimes ( caps, détroits) Pour réduire les coûts, la majorité des navires emprunte des « seuils » (des passages stratégiques comme Gibraltar, Suez, Panama = accès au façades maritimes les + actives du monde .. ►Importance économique : rivalités s’expliquent aussi par la présence de richesses à exploiter : hydrocarbures : 22% des réserves mondiales de pétrole , 30% de gaz) richesses halieutiques : 90 Millions de tonnes de poissons sont pêchés dans le monde /an De nombreux États veulent s’approprier ces espaces marins pour pratiquer l’aquaculture, installer des usines de dessalement ou pour créer des parcs d’éoliennes. 1- La multiplication des tensions et menaces : ►Le partage des espaces maritimes génère des tensions : en particulier dans l’océan glacial arctique ( pour l’ exploitation des matières 1ères ) entre les pays riverains mais aussi de la part des puissances émergentes comme a chine ►Menaces environnementales : risques liés aux collisions + pollution liée au pétrole = conflits d’usage entre compagnie d’exploitation et activités littorales Les réserves halieutiques sont exploitées au-delà du raisonnable. Les océans sont gravement pollués par des déchets. Il existe aujourd’hui des îles nées de la concentration des ordures. CORNU Catherine Terminales S géographie ►Difficiles à surveiller, les mers et océans favorisent la mondialisation d’activités illicites : Les voies maritimes utilisées par les réseaux criminels pour transporter les produits interdits. La cocaïne destinée à l’Europe voyage moins par l’Atlantique nord ; elle est expédiée vers l’Europe via l’Afrique. les flux maritimes illégaux ( drogues, migrants clandestins, piraterie se renforce ►La sécurisation des flux commerciaux repose sur le contrôle des espaces maritimes : Les grandes puissances militaires (États-Unis) et les puissances montantes (Inde, Chine) renforcent leur puissance navale. Pour lutter contre la piraterie pour sécuriser les routes du commerce (l’Iran menace régulièrement de fermer le golfe Persique). Les dépenses militaires augmentent considérablement, les pays s’équipant en porte-avions, en sous-marins nucléaires d’attaque et en satellites d’observation. Les EU ont réduit leur présence militaire en Europe mais ils augmentent leurs forces dans le Pacifique qui est depuis 1945 un "lac américain". La Chine conteste cette hégémonie en créant une marine de guerre. Les pays de la région s’affrontent pour la possession de petits archipels : îles Spratley, îles Paracel, îles Senkaku. ( dans la mer de chine) .. 2- Vers une utilisation régulée des espaces maritimes ? Ces ressources convoitées renforcent les enjeux autour du partage des océans En temps de paix, la circulation est libre pour tous les États aussi bien sur les mers que dans les passages entre océans. Les organisations internationales tentent de régler pacifiquement les conflits maritimes et veulent aussi promouvoir une gestion durable des ressources maritimes. Il existe un embryon de réglementation maritime depuis la conférence de Mondego Bay (1982) qui aboutit à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer prévoit un partage des espaces maritimes reposant notamment sur les ZEE (ZEE, 370 Km) Les EU et la France possèdent chacun une ZEE de plus de 11 M de Km carrés. La plupart des grands pays industrialisés ont ratifié la convention, à l’exception des États-Unis. La convention des NU a institué également un Tribunal international du droit de la mer dont le siège est établi à Hambourg -Les eaux internationales gérées par l’AIFM (Autorité Internationale des Fonds Marins) organisme intergouvernemental autonome fondé en 1994 sous l'égide des Nations unies Pour organiser et contrôler toutes les activités relatives aux ressources minérales des fonds marins, et activités connexes (exploration, transport.) dans la zone internationale des fonds marins hors des limites de la juridiction nationale (zone économique exclusive), soit la plus grande partie des aires marines. Conclusion La mondialisation a transformé les fondamentaux de l’économie mondiale depuis les années 90. Les pays riches la redoutent même s’ils en tirent de grands profits. Les pays émergents ou pauvres espèrent modifier à leur profit les règles internationales et devenir (ou redevenir) des puissances. Cependant, les principaux acteurs se livrent une féroce bataille pour contrôler les routes et les ressources terrestres et maritimes. Sans penser à instaurer une gestion durable des territoires, ni à réduire les fractures entre populations riches et pauvres. CORNU Catherine Terminales S géographie