Maladie Rénale Chronique S2 UE 2.3 Dr Geoffroy Desbuissons Pr Corinne Isnard Bagnis Service de Néphrologie Hôpital Pitié Salpetrière Définition de l’insuffisance rénale selon le débit de filtration glomérulaire (DFG) Stade Description DFG (ml/min/1.73m2)* 1 Atteinte rénale** avec DFG normal ≥90 2 Atteinte rénale avec légère DFG 60–89* 3 modérée du DFG 30–59 4 sévère du DFG 15–29 5 Insuffisance rénale terminale <15 ou dialyse * Pendant au moins 3 mois ** Anomalies de PA, urinaires, morphologiques, histologiques K/DOQI clinical practice guidelines, AJKD 2002 et ANAES 2002 Figure 3-2. Prévalence standardisée de l’insuffisance rénale terminale traitée par modalité de traitement et par région, au 31/12/2012 Standardized prevalence rates of treated ESRD on December 31 2012, by treatment modality and by region France: prévalence de l’IRCT Figure 3-3. Evolution de la prévalence globale standardisée de l’insuffisance rénale terminale traitée par dialyse ou greffe entre 2008 et 2012 dans les 20 régions exhaustives contribuant au registre depuis au moins 5 ans (taux standardisés sur la population française au 31/12/2012 par million d’habitants) Trends in standardized prevalent rates of treated ESRD, by treatment modality in 20 regions that contributed to the registry over 2008-2012 (per million population) Prévalence IRCT selon sexe et âge I ncidence de l’I RC Terminale selon la néphropathie initiale Les néphropathies vasculaires et le diabète représentent les deux principales causes d’ d’ I RCT R.E.I .N., Nephrol Therap 2013 Prevalence of CKD stages in US adults aged 20 years or older based on NHANES 1988 – 1994 and 1999 - 2004 NHANES : National Health and Nutrition Examination Surveys J Coresh et al., JAM A 2007 Le diabète et l’hypertension sont les 2 principales causes d’insuffisance rénale US Renal data System, AJKD 2005 Prise en charge de l’IRC stade V en 2014 Registre Rein 2014 MORTALITÉ SELON LE NIVEAU DE LA FONCTION RÉNALE (KAISER REGISTRY) 1 120 295 sujets adultes > 20 ans – suivi moyen : 2,84 ans Analyse multivariée : DFGe, %DC, %ECV, %Hosp x 15 Go et al. Nejm 2004;351:1296 x 15 IRC terminale IRC non terminale Maladies Rénales • Insuffisance rénale chronique non terminale ????? • 20% des hypertendus, 30% des patients dyslipidémiques, 25% des gens de plus de 60 ans, 60 % des patients traités pour cancer… 2 à 3 millions ?? Augmentation de la prévalence du diabète Vieillissement de la population Un problème économique • Le phénomène de l’iceberg – – – – 31 000 patients dialysés 100 patients IRC pour 1 dialysé 5% de la population (projections USA) Environ 3 millions de patients en France • L’effet seuil – Hémodialyse chronique en centre: > 60 k€/an/patient – Coût de traitement hors dialyse: 10 à 20 fois moins – La majorité des IRC ne sont pas identifiées en ALD • Début de dialyse en urgence++ • Importance du dépistage Ann. Loi de Santé Publique du 9/08/04 IRC = 2 objectifs prioritaires n° 80 = Stabiliser incidence de IRC au niveau actuel (112/million) d’ici 2008 n° 81 = Réduire retentissement de l’IRC sur la qualité de vie des malades, en particulier sous dialyse Maladie rénale chronique: asymptomatique, diagnostic difficile, tardif Retard de prise en charge Patients non informés Facteurs de risque non connus de la population générale Reconnaître la maladie rénale chronique • Sur l’estimation de la fonction rénale : • dosage sanguin de créatinine estimation du DFG MDRD • Sur les facteurs de risque : • notion de maladie rénale familiale, problèmes urinaires antérieurs, diabète, hypertension artérielle • Sur des signes de maladie rénale : • oedèmes, essoufflement, polyurie, soif, perte d’appétit, nausées, crampes, démangeaisons • Sur les anomalies des urines : • bandelette réactive au sang et à aux protéines • Niveaux de prévention de l’IRCT • Prévention primaire : diminuer l’incidence des maladies rénales • Prévention secondaire : dépister précocement pour ralentir l’évolution • Prévention tertiaire : améliorer la qualité de vie des patients traités, diminuer la comorbidité • La prévention repose sur la connaissance des facteurs de risque Progression de l’I nsuffisance Rénale Chronique HD DP Transplantation Traitement conservateur DFG (ml/min) > 90 < 60 < 45 < 15 Suivi néphrologique Objectifs de la prise en charge • • • • • • • • Traitement spécifique Contrôle tensionnel Diminution de la protéinurie (IEC/Sartans) Traitement des facteurs de risques associés Conseils diététiques Prévention des complications de l ’IRC Prévention des traitements néphrotoxiques Adaptation de la prescription à la fonction rénale Eviter & corriger les causes d’aggravation • Les aggravations aiguës évitables : • Déshydratation • Médicaments toxiques automédication • Obstacles urinaires et infections • La progression de l’insuffisance rénale : • L’hypertension artérielle • La protéinurie • Une alimentation trop riches en protéines • Le tabac Pronostic de la M RC selon le DFG et l’albuminurie K/DI GO Kidney I nt, 2013 Recommandation ANAES Ralentir la progression de l’IRC chez l’adulte* 1 2 3 *ANAES septembre 2004 L’HTA facteur de progression Bakris GL, et al. AJKD 2000, 36: 646-661. Évolution de l’IRC Facteurs de progression : HTA Protéinurie Apport prot. Intervention thérapeutique cr(ml/min ) Lipides,Tabac Norme Récupérati on ? Rémission 60 Défavorable accélération Dialyse 2 Spontanée -12ml/min/an 6 10 Ralentissement -4ml/min/an 14 Prévenir & traiter les complications • Défauts d’élimination rénale : • • • • • Urée, créatinine, acide urique Sodium Potassium Phosphore Acides • Carence en hormones à synthèse rénale : • Vitamine D • Erythropoïétine • Dénutrition, inflammation, infections • Risque cardiovasculaire Anémie et IRC • Décès en dialyse : maladies cardiovasculaires • une baisse de 1 gr/dL d’Hb chronique favorise l’HVG, la dysfonction ventriculaire gauche systolique, l’insuffisance cardiaque, le décès. • HVG =facteur de risque indépendant de mortalité chez l’insuffisant rénal chronique et dans la population générale • HVG = 75 % des patients au moment de la prise en charge en dialyse Anémie et IRC -EPO • • • • Traiter si Hb < 10 gr/dL EPO sous cutanée hebdomadaire ou tous les 15 jours Hb toutes les 2 à 4 semaines Phase d’induction : • • • • Phase d’entretien • • • • • Augmentation de l’Hb de 1 à 2 gr/dL/mois Si augmentation <1gr ↑ la dose de 25% Si augmentation > 2gr/dL/mois ↓ de 25 à 50 % ou arrêt momentané Hb tous les 1 à 2 mois > 1gr ↓ dose ou de la fréquence Coefficient de saturation entre 30 et 40% Ferritine entre 200 et 500 Apports en fer continu per os Dyslipidémie et IRC une protéinurie > 3gr/24 heures s’associe quasi systématiquement à une dyslipidémie • • majore le risque cardiovasculaire relation expérimentale entre dyslipidémie et progression de l ’IRC Os et IRC • • • • • • • 30 ml/min Calcémie phosphorémie PTH Carbonate de calcium Vitamine D 1α(OH)D3 Chélateurs du phosphore Diététicienne ++ Vaccination Hépatite B • Tôt dans l’histoire • diminution de la réponse immunitaire chez les patients urémiques • Protocoles de vaccination spécifiques (Genhevac B® ou Engerix®) et titrage des anticorps anti-HBs. • Dans tous les cas, un rappel est nécessaire au 12ème mois. Prise en charge sociale • Travail • 100% Comment mettre en œuvre une stratégie efficace ? Par une prise en charge multiprofessionnelle • Centrée sur le patient: – – – – Définir le parcours du patient Définir les finalités de la prise en charge Identifier les étapes et les actions Informer les patients Comment mettre en œuvre une stratégie efficace ? Par une prise en charge multiprofessionnelle • Coordonnée entre: – Médecins généralistes et spécialistes, néphrologues, biologistes, pharmaciens, diététicien(ne)s, infirmier(e)s, … • Stratégique – – – – Définir les référentiels des différentes actions Répartir les actions entre les professionnels Former les professionnels Evaluer Finalités de l’ETP : d’après la HAS • Amélioration de la santé du patient • Amélioration de sa qualité de vie (les proches) • Acquisition et maintien de compétences d’autosoins • Décisions que le patient prend avec l’intention de modifier l’effet de sa maladie sur sa santé (WHO 2004) • Compétences de « sécurité » : sauvegarder la vie du patient • Compétences d’adaptation (psychosociales) • Compétences personnelles et interpersonnelles, cognitives et physiques qui permettent aux personnes de maîtriser et de diriger leur existence, et d’acquérir la capacité de vivre dans leur environnement et à modifier celui-ci (WHO 2003) Compétences d’autosoins • Prendre en compte les résultats d’une auto surveillance, d’une automesure (TA, poids, créatinine) • Adapter les doses de médicaments, initier un auto traitement • Réaliser des gestes techniques et des soins • Mettre en oeuvre des modifications à son mode de vie (diététique, activité physique) • Prendre soin de soi, repérer et s’expliquer la survenue de symptômes (oedèmes, prise de poids, essoufflement, prurit, anorexie, vertiges..) • Prendre ses médicaments, savoir quoi faire en cas d’oubli, de dose ratée, savoir repérer les effets secondaires des traitements • Connaître les traitements contre indiqués ou les examens médicaux à risque • Connaître les équivalences alimentaires Compétences psychosociales • Maintenir ses capacités fonctionnelles le plus longtemps possible • Maintenir son degré de socialisation (prévenir l’isolement et le retrait social liés à l’âge et aux restrictions alimentaires) • Gérer son dossier social (emploi, allocations adulte handicapé, ALD) • Savoir demander de l’aide • Savoir expliquer sa maladie aux autres référents médicaux • Savoir parler de la maladie et de ses contraintes à son entourage • Continuer à faire des projets • Maintenir une bonne estime de soi (en dialyse les patients se sentent un poids pour leur famille) • Savoir prendre les décisions adaptées (projet de vie professionnel, familial ou personnel) selon les stades de la maladie • … M. Husson et al. Educ Ther Patient/Ther Patient Educ 2014; 6(2): 20101 Figure 1. Nombre de programmes d’ETP autorisés par GH (N = 264). – Number of authorized TPE programs by GH (N = 264). Les hôpitaux proposant le plus grand nombre de programmes d’ETP sont les établissements de médecine de chirurgie obstétrique de court séjour, à raison de 179 programmes. À l’opposé, les hôpitaux de soins de suite et de longue durée de l’AP-HP ne proposent que 7 programmes d’ETP. Les 78 programmes restants sont organisés dans les grands établisse2 Les maladies rares sont au cœur de 29 programmes d’ETP L’Hôpital universitaire Necker-Enfants malades propose à lui seul 15 de ces programmes, soit 52 % des programmes d’ETP de l’AP-HP portant sur une ou des maladie(s) rare(s). Enfin, 33 programmes classés dans la catégorie « autres », regroupent de nombreuses pathologies telles que l’insomnie chronique, M. Husson et al. Educ Ther Patient/Ther Patient Educ 2014; 6(2): 20101 Médecin ns (m=2,7) 222 Infirmierrs (m=3,6) 218 Diété cien ns (m=1,8) 156 Psychologuees (m=1,2) 138 Travailleurs sociaaux (m=1) 62 A Aides soignantts (m=2,6) 51 Kinéésithérapeutees (m=1,7) 4 47 Pharmacien ns (m=1,3) 32 Erggothérapeute es (m=1,6) 15 Pa ents (m=2) 12 Éduccateurs médico-spor fs… Podologuees (m=1,7) 10 3 0 50 0 10 00 150 2 200 250 Figure 4. Type et nombre moyen(m) de professionnels de santé impliqués dans les programmes d’ETP (N = 264). – Type et medium number of health professionals involved in TPE programs (N = 264). 3.3.2 Diagnostic éducatif Sur les 247 programmes d’ETP ayant renseigné leur pra- ces programmes utilisent exclusivement les méthodes d’autoapprentissage. Les méthodes de guidance individuelle, utilisées dans Hôpitaux universitaires Paris Centre 1796 programmes en France 4.8% sur les MRC 57 Diabète 127 22 V VIH 14 16 Obésité 17 13 Asthm me 0% Autres 3.2.1 9 200% 3.2 12 1 BPC CO AP-HP 21 11 Insuffissance cardiaque Paris de l’o des 1 group 40% 60% 80% 100% Figure2. Part des programmes d’ETP de l’AP–HP dans l’offre en Îlede-France sur quelques pathologies en 2011. – AP-HP ETP offer’s in general Île-de-France offer in 2011 for selected pathologies. de programmes autorisés par l’ARS Ile de France fin 20113 . L tients tiers gram résul l’aya L