comptes - Amnesty International Belgique

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Libertes!
BELGIQUEBELGIE
PP
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BXL X
Ne paraît pas aux
mois de juillet-août.
9, rue Berckmans
1060 Bruxelles
JANVIER 2006 – N°420 – LE MENSUEL D’AMNESTY INTERNATIONAL
AMNESTY
RÈGLE SES
COMPTES
SLOVÉNIE :
CARACTÈRES
«EFFACÉS»
CINÉMA :
«VIVA ZAPATERO»
DÉPOT À BRUXELLES X
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É D ITO R I A L
2006 SERA
CHAUDE OU
NE SERA PAS
U
ne année se termine et une autre commence. Belle lapalissade. Sauf qu’il n’en est rien. L’année 2005 avait
commencé les pieds dans la boue et les dépouilles des
centaines de milliers de victimes du tsunami qui venait de ravager
les pays baignés dans l’Océan indien. Cette année commençait donc
très mal et en repassant les plats de nos bonnes vieilles habitudes.
«Qui se ressemble s’assemble», dit un proverbe dont le bon sens n’avait
pas été démenti. Sans la présence sur les plages de sable fin de
l’Océan indien de plusieurs dizaines de milliers de touristes occidentaux, la compassion et la générosité manifestées presque
spontanément en janvier et février 2005 auraient-elles existé ?
Les objectifs des caméras se seraient-ils attardés ? On n’aurait pas
osé répondre franchement à cette question sans point de compa-
raison. C’est, mille fois hélas, le séisme qui a ravagé en octobre
dernier le Cachemire, le Pakistan et l’Inde qui nous a permis d’y
sacrifier.
Et les esprits chagrins n’ont pas été «déçus» : avec un bilan humain
presque aussi meurtrier, la solidarité n’a pas vraiment été au
rendez-vous. Fatigue de faire des dons? Peut-être mais franchement
pas sûr. Peu de victimes occidentales ? Sans doute. Vigilance
émoussée après l’afflux incontrôlé et indiscriminé de fonds et de
matériel vers l’Océan indien ? Peut-être. Méfiance envers des
régimes et opérateurs locaux pas toujours regardants en matière
de transparence et surtout de respect des droits humains ? Pourquoi pas ? Encore que trop peu de journalistes et de rédactions
s’étaient donné la peine de rappeler les palmarès parfois sanglants
des acteurs politiques locaux (songeons aux Tigres tamouls au Sri
Lanka ou au gouvernement indonésien), palmarès qui avaient de
quoi alourdir la peine des survivants du crû.
Une autre année commence en Belgique et qui fait craindre le jour
où les autorités ne se garderont plus d’extrader des suspects vers
des pays «à risque» en matière de torture. En adoptant, ce
20 décembre, un projet de loi mettant à mal l’indépendance du
pouvoir judiciaire et le principe d’équité dans l’accès à la justice,
le gouvernement fédéral a jeté un froid. À n’en pas douter, l’année
2006 sera chaude ou ne sera pas. e Pascal Fenaux
Toute l’équipe de Libertés ! vous souhaite une bonne année 2006 !
Libertés • Rue Berckmans, 9 – 1060 Bruxelles • Tél: 02 538 81 77 Fax: 02 537 37 29 • [email protected] • www.libertes.be • Éditeur responsable : Vincent Forest •
Rédacteur en chef : Pascal Fenaux • Secrétaire de rédaction : Brian May • Comité de rédaction : Suzanne Welles, Claude Gouzée, Anne Lowyck, Samuel
Grumiau, Véronique Druant, Julien Vlassenbroek, Bruno Brioni • Ont collaboré à ce numéro : Esther Beck, Ondine Millot, Frédéric Stucin, Gilles Bechet. Merci
aux membres du Secrétariat national et aux coordinations qui ont fourni le matériau brut nécessaire à la réalisation de ce numéro spécial • Couverture : L’illumination du square Breughel l’Ancien à Bruxelles le 10 décembre 2005, Journée internationale des Droits de l’Homme © Bruno Brioni • Erratum : En page 15 du dernier Libertés!,
dans la rubrique Culture, la rédaction a oublié de mettre le nom des auteurs des articles «Un commerçant doué» et «La petite fille de Monsieur Linh». Le premier est de Gilles
Bechet, le second de Claude Gouzée. Nos excuses à ces deux rédacteurs. •
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l’année en complétant ce coupon et en le renvoyant à Amnesty International, 9 rue Berckmans à 1060 Bruxelles. Tout montant qui dépassera 14,87 € (prix de la cotisation ou
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Date: . . . . . . . . Signature:
SOMMAIRE
ACTUEL
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DOSSIER
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I Slovénie : la marque indélébile des «effacés»
I Action : contre leur effacement, écrivez !
I Insolites – Brèves
Amnesty règle ses comptes
I 2006, année rhétorique ?
I Terreurs et erreurs
I Actions urgentes : pot de terre ou pot de fer ?
I Droits des femmes : la boxe contre
les mauvais coups
I Un peu de bougie woogie
I Control arms
I Éducation aux droits humains : jeunesse qui
roule (au super)
I Relations extérieures d’AIBF : lutte pour
la justice nationale et internationale
I Réfugiés : exils et asiles
I Les comptes 2004
MOUVEMENT
I Testez vous : avez-vous l’âme d’un «leader» ?
I Brèves
ACTION
I Lettres du mois
I Bonnes nouvelles
CULTURE/AGENDA
Ne rien inscrire dans cette case s.v.p. (réservé à l'organisme bancaire)
I Une âme russe d’aujourd’hui
I Le bouffon et les valets du pouvoir
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ACTU EL
LIBAN
FOSSES COMMUNES
Dragica Lukic, une «effacée» qui a mis
10 ans pour récupérer ses papiers
d’identité © Frédéric Stucin/M.Y.O.P
Suite à la découverte de fosses communes au
Liban, à proximité de l’ancien siège des
Renseignements syriens, Amnesty International a demandé au gouvernement libanais
de prendre des mesures adéquates quant à
l’exhumation des corps et à l’enquête qui
suivra.
Pendant et après la guerre civile
(1975–1990), de nombreuses violations des
droits humains ont été perpétrées par les
milices ainsi que par les armées d’occupation syrienne et israélienne. Depuis
mars 1991, une loi d’amnistie garantit l’impunité aux auteurs de crimes commis
auparavant, à quelques exceptions près.
Cette loi, à laquelle Amnesty s’oppose (ainsi
que Gebran Tuéni, directeur d’An Nahar,
assassiné en décembre dernier), devra probablement être abrogée ou modifiée pour
permettre la poursuite devant les tribunaux
libanais des assassins présumés des corps
récemment découverts. e
ÉMIRATS ARABES UNIS
HOMOSEXUELS TRAQUÉS
Depuis novembre dernier, 26 ressortissants
de pays arabes et asiatiques sont détenus. Ils
sont apparemment accusés d’avoir organisé
une «cérémonie de mariages homosexuels». S’interrogeant sur les motifs réels de ces
arrestations, Amnesty fait pression pour que
les inculpés ne subissent aucune torture
physique et mentale. Dans les Émirats
comme d’autres nombreux pays, l’homosexualité est passible de la peine de mort ou
de lourdes sanctions. e
MYANMAR (BIRMANIE)
L’OPPOSITION MUSELÉE
La situation s’est encore détériorée au
Myanmar, les autorités du pays ayant de
plus en plus recours aux institutions judiciaires pour museler une opposition
pacifique. Amnesty demande à l’Association
des Nations pour l’Asie du Sud-Est (ANASE) et
aux gouvernements étrangers d’user de leur
influence pour rompre ce statu quo qui
perdure depuis 17 ans. Une pétition circule
à ce propos (http://www.amnesty.org/actnow/
myanmar/myanmar_eng.htm). e
BRÉSIL
VIOLENCE MAXIMALE
Le 31 mars 2005, vingt-neuf personnes
étaient abattues par un escadron de la mort
dans un quartier de Rio de Janeiro. Ce
massacre s’inscrit dans un climat général de
violence et de criminalité. L’absence d’une
politique de sécurité nuit non seulement
aux habitants des quartiers pauvres mais
également à la police elle-même. Dans un
récent appel aux autorités brésiliennes,
Amnesty estime que «seul un nouveau
programme global de sécurité publique, axé sur la
prévention des homicides, le bon fonctionnement de
la justice et le contrôle des armes, pourrait
permettre de lutter efficacement contre la violence
et la délinquance. Les politiques de sécurité
publique discriminatoires appliquées jusqu’à
présent n’ont fait que concentrer la violence et les
atteintes aux droits humains dans les bidonvilles
du pays.» e
SLOVÉNIE
LA MARQUE INDÉLÉBILE
DES «EFFACÉS»
En 1991, à l’indépendance de la Slovénie, des milliers de citoyens yougoslaves ont été «effacés» des
registres d’état-civil. Récemment dénoncée par Amnesty, cette situation kafkaïenne a eu des conséquences dramatiques pour les «effacés», au point de pousser les Nations unies à tenter d’y remédier.
M
laden Balaba a 50 ans, une carrure d’athlète, des épaules de rugbyman. Mais ses traits
sont vieillis, fatigués. Il raconte d’une voix
blanche comment, en 1993, une employée de l’administration slovène a détruit sous ses yeux sa carte
d’identité. «Je venais pour une simple formalité. Je lui ai
tendu ma carte, elle s’est absentée deux minutes et quand elle
est revenue au guichet, elle l’a déchirée. Elle m’a juste dit: ce sont
les consignes, vous n’avez plus de statut.»
Né en Bosnie, marié à une Slovène, Mladen Balaba
habitait et travaillait en Slovénie depuis 1976, et bénéficiait du statut de «résident permanent». Il fait partie
des quelque 18 305 personnes qui ont été «effacées»
illégalement du registre slovène des résidents permanents après l’indépendance de la Slovénie en juin 1991.
Il a fallu huit années de combat juridique pour que
Mladen obtienne finalement la nationalité slovène,
en 2001. Huit années sans existence légale, c’est-à-dire
sans la possibilité de travailler, de conduire, de cotiser
pour sa retraite, de bénéficier de la sécurité sociale ou
même de circuler librement. «Dans la rue, j’avais toujours
peur que l’on m’arrête, raconte-t-il. J’ai été ramené trois fois
à la frontière. On me disait : retournez en Bosnie. Mais là-bas,
c’était la guerre, je n’allais pas abandonner toute ma famille
ici. Et puis je n’avais plus de papiers pour franchir les frontières,
ils les avaient détruits.» Mladen Balaba n’a obtenu aucune
réparation pour le préjudice subi.
MALGRÉ LES CONDAMNATIONS, L’INJUSTICE
PERDURE
En 1999, la Cour constitutionnelle slovène a déclaré «illégale» la procédure qui a conduit à «l’effacement» de
milliers de citoyens. En 2003, elle rendu un nouvel
arrêt réclamant que le statut de résident permanent ou
de citoyen slovène soit attribué rétroactivement à l’ensemble des 18 305 personnes «effacées», et que des
compensations financières leur soient octroyées pour
leurs années de souffrance. Malgré ces deux décisions,
environ 6 000 «effacés» n’ont toujours aucun statut.
Beaucoup d’entre eux vivent illégalement en Slovénie,
d’autres ont été forcés de quitter le pays. Quant aux
12 000 personnes qui ont pu obtenir la nationalité ou
le statut de résident permanent après des années de
combat, elles souffrent toujours des conséquences
matérielles et psychologiques de leur radiation, sans
avoir bénéficié d’aucune compensation.
Le 28 novembre 2005, le Comité des Droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies a rendu
un avis dans lequel il demande aux autorités slovènes
de restaurer le statut de résident permanent à l’ensemble des personnes «effacées». Le Comité a souligné
que la situation constituait une violation des garanties
fondamentales du Pacte international relatif aux Droits
civils et politiques (PIDESC) dont la Slovénie est signataire, comme le droit au travail, à la sécurité sociale, aux
soins médicaux et à l’éducation. Dans un rapport (1)
remis préalablement aux Nations unies, Amnesty International insistait sur l’importance d’octroyer de vraies
compensations financières pour toutes les conséquences de «l’effacement» : problèmes de santé
physique et psychologiques, pertes de salaires et de
droits à la retraite, privation du droit à l’éducation,
dépenses de santé non remboursées, coût des démarches juridiques…
Amnesty demande également aux autorités slovènes de
nommer une commission indépendante, chargée d’en-
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ACTU EL
quêter sur les circonstances qui ont conduit à «l’effacement». Circonstances qui demeurent jusqu’à aujourd’hui
relativement troubles.
CHRONIQUE D’UNE DISPARITION
Avant la proclamation de son indépendance, le 25 juin
1991, la Slovénie était l’une des six Républiques membres
de la Fédération yougoslave. Les citoyens de la Fédération
bénéficiaient alors tous d’une double nationalité : celle
de leur République et celle de la Fédération. Les citoyens
vivant en Slovénie mais originaires d’autres Républiques
jouissaient des mêmes droits que les citoyens d’origine
slovène.
Au mois d’octobre 1991, la Slovénie prend officiellement
le contrôle de ses frontières. Les citoyens originaires des
autres Républiques ayant résidence permanente en
Slovénie se voient alors offrir la possibilité de demander
la nationalité slovène. D’après les différents témoignages,
peu d’entre eux eurent en réalité accès à cette information. Et aucun, en tout cas, ne fut informé qu’il risquait
d’être rayé des listes de résidents permanents. Le
26 février 1992, pourtant, au moins 18 305 noms d’individus, issus pour la quasi-totalité des autres Républiques
d’ex-Yougoslavie, disparaissaient de ces listes.
Ce fut le cas de ceux de Dragica Lukic et de sa fille,
Dijana. Dijana, qui souffre d’un handicap mental, était
alors en vacances chez sa grand-mère, en Bosnie-Herzégovine. Comme tous les «effacés», Dragica a d’abord cru à
une erreur. «J’ai pensé que je récupérerais vite des papiers, que
je pourrais vite faire revenir ma fille. Alors je me suis battue, j’ai
entrepris des démarches et j’ai travaillé au noir, en attendant. Cela
a pris dix ans.» Sulejman Sabljakovic, originaire lui aussi
de Bosnie-Herzégovine, travaillait en Slovénie depuis
1962. En 1993, il a été renvoyé par son employeur. Motif
du licenciement: l’absence de permis de travail, perdu au
moment de «l’effacement». «Mon employeur m’a dit qu’il était
prêt à me réembaucher dès que j’aurais mes papiers en règle»,
explique-t-il. Mais Sulejman est resté sans statut jusqu’en
2003. Tout comme sa femme, Ziba, «effacée» elle aussi.
Leur fille Sejana, née en Slovénie en 1978, a également
été privée de papiers. Contrainte à l’illégalité, elle n’a pas
pu poursuivre les études secondaires qu’elle souhaitait.
UN EFFACEMENT INDÉLÉBILE
Régulièrement, la question des «effacés» fait les gros
titres de la presse slovène, et alimente les débats télévisés.
Les partis de la droite nationaliste, relativement bien
relayés médiatiquement, utilisent la question pour attiser
les tentations xénophobes. «Les nationalistes veulent faire
croire à la population que si l’on règle la question des effacés, l’ensemble des Slovènes devront subir un important effort financier
pour payer les compensations», explique Boris Novak, écrivain
et militant des droits humains. En avril 2004, un référendum portant sur une loi technique annexe s’est
transformé en un vote «pour ou contre les effacés». Seuls
37 % des Slovènes se sont déplacés pour voter. 95 % ont
voté contre.
En l’absence d’un cadre législatif clair pour appliquer les
décisions de la Cour constitutionnelle, le ministère de l’intérieur avait commencé en 2004 à prendre des décisions
individuelles écrites rétablissant pour les personnes
concernées le statut de résident permanent avec effets
rétroactifs. Mais les autorités slovènes ont arrêté ce type
d’initiatives en juillet 2004, et jusqu’à aujourd’hui aucun
autre pas n’a été fait pour restaurer les droits des effacés.
e Ondine Millot, Journaliste à Libération (Paris).
(1) Le rapport Slovenia : The ’erased’ – Briefing to the UN Committee on
Economic, Social and Cultural Rights (index AI : EUR 68/002/2005) peut être
consulté sur le site d’AIBF à l’adresse http://www.amnestyinternational.be/doc/IMG/pdf/EUR6800205.pdf.
L’INSOLITE
CHEZ WAL-MART, C’EST LE PÈRE
NOËL QU’ON ASSASSINE
Aux États-Unis, la Ligue catholique des
Droits civiques et religieux a accusé la
chaîne Wal-Mart de discrimination envers
les chrétiens. En cause : des panneaux publicitaires souhaitant «Joyeuses fêtes» et non
«Joyeux Noël».
À cela, Wal-Mart répond être une multinationale et agir en conséquence, de
nombreux habitants de la planète ne fêtant
pas Noël, mais Hanoukka (fête juive) ou
Kwanza (fête afro-américaine). Boycotté par
la Ligue, Wal-Mart, accusée d’arrogance, a
donc fait des excuses publiques. e (Tiré de
Courrier International)
PROFESSION : GARDIEN DE FLICS
La police sud-africaine est protégée par des
sociétés de sécurité privées, qui lui facturent
chaque année 66,5 millions de rands
(8,3 millions d’euros). Près de 200 commissariats sont gardés par des gardiens et
vigiles armés. Ce système, introduit en
2002, est censé permettre aux forces de
l’ordre de se consacrer entièrement à «la
prévention du crime». Parmi les dix principales sociétés employées par la police, trois
d’entre elles ne disposeraient pas des autorisations officielles nécessaires à la pratique
de leur gagne-pain… e (Tiré de Courrier
International)
ACTI O N
CONTRE LEUR
EFFACEMENT,
ÉCRIVEZ !
Afin d’attirer l’attention des autorités slovènes sur
la situation intenable dans laquelle se trouvent
encore beaucoup d’«effacés» (voir article ci-dessus)
et pour les obliger à prendre des mesures
immédiates et efficaces, nous vous proposons
d’agir en envoyant une lettre.
MODÈLE DE LETTRE
Monsieur le Président
En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je suis
très préoccupé(e) par l’«effacement» de près de 18 000 personnes du
registre national slovène qui a eu lieu en 1992. Depuis, des milliers
de personnes n’ont toujours pas obtenu la régularisation légale de
leur situation et sont toujours sans papiers, sans identité et n’ont plus
de droits sociaux. Quant à ceux qui ont été régularisés, ils continuent
à subir les conséquences négatives de leur «effacement» et n’ont pas
eu droit, eux non plus, à des réparations. Parmi ces conséquences
négatives, il faut noter un mauvais accès aux soins de santé, à la sécurité sociale et à l’éducation. Cette situation soulève des préoccupations
quant aux manquements de la Slovénie à ses obligations de respect
des droits contenus dans la Convention internationale sur les droits
économiques, sociaux et culturels. Amnesty International vous
demande de prendre immédiatement des mesures appropriées pour
garantir une pleine réparation à toutes ces personnes. Il est temps
aussi que vous puissiez reconnaître et mettre en œuvre les observations du Comité des Nations unies pour les droits économiques,
4 Libertés ! Janvier 2006
Manifestation en faveur des «effacés»
© Frédéric Stucin/M.Y.O.P
sociaux et culturels, lors de sa 35e session de novembre 2005. Pour
rappel, Amnesty vous a déjà demandé :
– que soit établie une commission d’enquête indépendante et exhaustive pour examiner les faits, les circonstances et les conséquences de
«l’effacement»,
– que soit explicitée et reconnue publiquement la nature discriminatoire de «l’effacement»,
– que soit restauré avec effet rétroactif le statut de résidents de tous
les individus «effacés» en 1992,
– que soit accordé de plein droit à ces personnes l’accès à la santé
physique et mentale,
– que leur soit garanti le droit à l’éducation de la plus haute qualité
– que leur soit donné une compensation financière pour les effets
négatifs de «L’effacement»
– que soit accordée pleine et entière réhabilitation aux personnes dont
la santé mentale ou physique a été affectée.
Espérant que vous tiendrez compte de toutes ces observations, je vous
prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération. e
LETTRE À ADRESSER À :
Président de la République slovène
Janez Drnovsek, Bureau du Président
de la République, Erjavceva 17,
1000 Ljubljana, Slovénie
Fax : + 386 1 478 13 57
E-mail : [email protected]
Premier Ministre
Janez Jansa, Bureau du Premier
Ministre, Gregorciceva 20, 1000
Ljubljana, Slovénie
Fax : + 386 1 478 17 21
E-mail : [email protected]
COPIE À :
Ambassade de Slovénie, Avenue Louise,
179, 1050 Bruxelles (Ixelles)
Fax : 02 646 36 67
E-mail : [email protected]
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DOSSIER
AMNESTY RÈGLE SES COMPTES
Chaque année, la section belge
francophone d’Amnesty
International (AIBF) édite à
destination de ses
administrateurs, permanents,
militants et donateurs un bilan
de ses activités pour l’année
écoulée. Figure imposée, cet
exercice de saine transparence
financière et politique n’est pas
toujours de première
immédiateté journalistique, tant
il risque de s’apparenter à de la
stricte défense et illustration. Les
lecteurs de Libertés ! trouveront
donc ci-joint un dossier reprenant
de façon non exhaustive mais la
mieux intégrée possible les
actions d’AIBF en 2005, avec leurs
issues heureuses et moins
heureuses.
Square Breughel l’Ancien à Bruxelles, illuminé par AIBF le 10 décembre 2005, Journée internationale des Droits de l’Homme
© Bruno Brioni
2005, ANNÉE RHÉTORIQUE ?
En quoi l’année 2005 a-t-elle marqué l’action d’Amnesty International ? En quoi cette dernière
a-t-elle pu imprimer sa marque sur un monde de plus en plus rhétorique et dangereux ?
A
mnesty International n’a pas échappé à des
bouleversements auxquels elle a tenté d’apporter de la lisibilité et des réponses. Depuis
quatre ans, depuis les attentats du 11 septembre
2001 et les débuts de la guerre contre le «terrorisme», les citoyens se sentent l’objet d’une menace
et attendent légitimement sécurité et protection de
la part de leurs gouvernements (les attentats de
Londres en sont une preuve). Dans ce contexte,
Amnesty a dû souquer ferme pour faire passer,
d’abord et avant tout, les guillemets dont elle affuble
le terme «terrorisme». C’est que ce terme a tendance
à couvrir des réalités fort différentes en termes d’auteurs, de mobiles, de cibles et de revendications. Or,
les démocraties parlementaires, essentiellement occidentales, sont emportées dans un mouvement de
peur panique qui les fait de plus en plus considérer
que, dans certaines circonstances «exceptionnelles»,
les droits humains sont un luxe qui devient cher à
assumer.
Les Etats-Unis ont donné le ton à leurs partenaires
occidentaux (voir plus loin dans ce dossier, y compris
en Belgique) en adoptant au pas de charge une série
de mesures législatives (tel le Patriot Act, tout un
programme) destinées à permettre à leurs services de
renseignements et de police de violer des principes
essentiels de la démocratie : respect de la vie
privée, présomption d’innocence, instruction à
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DOSSIER
charge et à décharge, accès à une défense indépendante et compétente,
refus de toute méthode révélant de la torture ou pouvant lui être assimilée, etc.
Les dérives américaines (qu’Orwell avait jadis cauchemardé dans 1984 en
s’inspirant des totalitarismes nazi et soviétique) correspondent tellement
aux phantasmes des «néo cons» américains qu’elles alimentent parfois
l’idée folle selon laquelle les attentats du 11 septembre (et à l’origine de
la fuite en avant de Washington) sont le fruit d’un complot américain.
DES DROITS QUI PÈSENT DE MOINS EN MOINS LOURD
Or, dans un contexte où les fuites en avant occidentales ont de quoi
inquiéter les citoyens des pays concernés, Amnesty a non seulement fort
à faire pour convaincre du bien fondé de ses inquiétudes pour nos
libertés mais également pour sensibiliser les opinions publiques d’ici et
d’ailleurs à la réalité de certaines menaces et aux violations des droits
humains par d’autres acteurs que les gouvernements occidentaux.
Quand elles sont le fait de gouvernements établis, ces violations des droits
humains se réfugient évidemment derrière l’argument de la lutte
contre le «terrorisme». C’est par exemple le cas de l’Ouzbékistan. C’est
également le cas de la Chine, dont le gouvernement justifie par exemple
sa répression dans la Région autonome ouïghour du Xinjiang (appelée
par les autochtones «Turkestan oriental») en assimilant les revendications
culturelles et politiques des autochtones musulmans au «terrorisme» islamiste national et international (1). L’activiste ouïghour et féministe
Rebiya Kadir a ainsi fait les frais de cet amalgame en étant jetée en prison
et torturée en septembre 2000. Libérée le 17 mars 2005 suite à une
intense campagne internationale, Rebiya Kadir était présente à
Bruxelles le 21 octobre dernier pour remercier Amnesty de son action
en faveur des prisonniers d’opinion et de conscience et pour témoigner
de l’inexistence d’un pouvoir judiciaire indépendant. Comme des
milliers d’autres inculpés, Rebiya Kadir n’a ainsi jamais pu se défendre
ni bénéficier des conseils d’un avocat indépendant, le tout dans le
cadre d’un procès mené dans le plus grand secret.
Ceci dit, de nombreux États n’ont pas besoin de se réfugier derrière l’alibi
«antiterroriste» pour continuer à violer allègrement les droits humains.
Ainsi, l’indifférence de nos opinions et de nos gouvernements est un paravent tout aussi pratique. En Afrique «subsaharienne», le Soudan a
certes mis un terme à la guerre civile entre les États fédérés du Sud et
le gouvernement fédéral dominé par le nord arabophone et musulman.
Mais, dans le même temps, dans les États du Darfour, plus de 50 000
personnes ont été tuées arbitrairement par les forces gouvernementales et les milices Janjawid armées et financées par les autorités
soudanaises. Ce seraient aujourd’hui quelque 1,8 millions de personnes
qui auraient été déplacées, tandis que des milliers de femmes auraient
été et seraient encore violées.
RESPONSABILISER LES GROUPES ARMÉS
Une autre difficulté à laquelle se heurte Amnesty, c’est celle de rappeler
les responsabilités humanitaires qui incombent aux acteurs politiques non-étatiques ou non-gouvernementaux, en l’occurrence
les groupes armés. À cet égard, l’Irak offre un exemple particulièrement
horrible de l’inhumanité dont certains groupes politiques ou religieux
peuvent faire preuve au nom de causes «justes». Ainsi, le 25 juillet
dernier, Amnesty publiait un rapport (2) circonstancié accusant les
groupes armés qui s’opposent à la Force multinationale (dirigée par les
Etats-Unis) et au gouvernement irakien «de faire preuve d’un mépris absolu
pour la vie des civils irakiens et étrangers en perpétrant un cycle de crimes de guerre
et de crimes contre l’humanité». Ce sont ainsi près de 6000 civils qui auraient
été tués et 16 000 autres blessés dans des attaques menées par des
groupes armés entre mars 2003 (chute du régime baasiste) et mars 2005.
On pourrait poursuivre à l’envi ce catalogue du parfait musée des
horreurs. On pourrait ainsi doucher froidement les satisfactions exprimées par de nombreux hommes politiques suite au référendum
organisé dans une RDC littéralement exsangue et violée, en rappelant
que ce référendum consacre l’impunité pour les crimes de guerre et
contre l’humanité commis depuis 1997. On pourrait également se
soulever contre les contrats signés entre la Belgique et la Fédération
de Russie, à l’occasion de la visite du président Vladimir Poutine,
dans une indifférence crasse aux crimes commis massivement en
Tchétchénie (3). On pourrait pleurer l’assassinat, le 2 juin dernier, du
TERREURS ET ERREURS
Guantánamo, centres secrets, vols secrets, extraditions
douteuses, torture en Irak. La guerre contre le «terrorisme»
n’en finit pas de mettre à mal nos maigres acquis
démocratiques.
E
n janvier 2002, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001,
l’administration américaine ouvrait un camp de détention «hors
la loi» sur la base de Guantánamo (Cuba) et y incarcérait sans la
moindre inculpation plusieurs centaines de personnes (capturées en
Afghanistan ou ailleurs) soupçonnées d’appartenir à la mouvance terroriste d’Al-Qaida.
Amnesty International a lancé de nombreux appels pour que les détenus
de Guantánamo ressortissent des Conventions de Genève, bénéficient de
procès équitables ou soient tout simplement remis en liberté. Toutes les
allégations de torture ou de mauvais traitement à Guantánamo ou
ailleurs doivent faire l’objet d’enquêtes indépendantes, tandis que les
présumés responsables d’actes de torture ou de mauvais traitements
doivent être traduits en justice.
Suite aux appels d’Amnesty, 300 personnes ont été libérées ou renvoyées
dans leurs pays. Mais plus de 500 détenus de différentes nationalités sont
toujours incarcérés à Guantánamo sans avoir jamais été inculpés ni jugés.
Quatre seulement ont été inculpés et devraient passer en jugement
devant une juridiction… militaire. Si donc 300 «suspects» ont été libérés
ou «transférés» dans leur pays d’origine, c’est le plus souvent pour y être
interrogés et parfois torturés.
À cet égard, le précédent créé par Guantánamo «explique» les révélations
et dérapages en cascades de ces dernières années : transferts secrets de
6 Libertés ! Janvier 2006
détenus par la CIA vers des centres secrets en Europe et au MoyenOrient grâce à la «coopération» des autorités européennes de l’Intérieur ;
tendance croissante à contourner les normes européennes d’interdiction
de la torture en «renvoyant» des suspects vers leurs pays d’origine pour
qu’ils y soient interrogés sans contrôle ; etc. La Belgique n’échappe pas
à cette dérive et, ce 20 décembre, malgré les injonctions de la LDH, de
l’AGJPB, des barreaux et, évidemment, d’Amnesty, le Parlement fédéral
a adopté le projet de loi (1) de la ministre fédérale de la Justice apportant
«des modifications au Code d’instruction criminelle en vue d’améliorer les modes
d’investigation dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité grave organisée.»
On peut cependant noter avec satisfaction que, malgré un climat peu
propice, Amnesty est pour l’instant parvenue à informer l’opinion et le
monde politique des violations des droits humains dans la lutte contre
le «terrorisme». En mai dernier, le Rapport 2005 d’Amnesty a obligé le
président Bush à réagir mais de façon peu convaincante. De même, le
8 décembre (2), suite à un recours en justice introduit par une coalition
dirigée par Amnesty International, les Lords Juges britanniques ont
statué que les éléments de preuve à charge de présumés «terroristes»
obtenus sous la torture étaient inadmissibles et ils ont mis en demeure
le Royaume-Uni de respecter les normes internationales qui interdisent la torture. Bref, pas de quoi pavoiser mais voici enfin un précédent
positif. e
(1) Un projet de loi hâtif et liberticide, communiqué d’AIBF et d’AIVL du 13 décembre 2005,
http://www.amnestyinternational.be/doc/article6586.html.
(2) Les Lords juges confirment que les «éléments de preuve» obtenus sous la torture sont irrecevables,
http://www.amnestyinternational.be/doc/article6552.html.
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DOSSIER
Base aérienne de Mihail Kogalniceanu. Ce site militaire roumain serait utilisé
par la CIA pour y interroger des «terroristes» présumés © Reuters/Bogdan Cristel
défenseur des droits humains, partenaire d’Amnesty et journaliste
libanais indépendant, Samir Kassir, dont la dernière interview fut
accordée à notre mensuel (4). On pourrait enfin s’indigner de la lenteur
des réactions politiques belges aux revendications en matière de
violences contre les femmes, revendications émises le 15 juin 2005
par Amnesty et les partenaires sociaux et qui concernent des violences
qui touchent des centaines de milliers de Belges.
Mais, outre que la place manque, on risquerait de faire douter de l’utilité et de l’efficacité d’Amnesty International. Que l’on se réjouisse
modestement de quelques avancées auxquelles Amnesty a contribué.
Sur le plan international, le nombre de pays ayant aboli la peine de
mort n’a cessé de croître (dernier en date, le Mexique). Et, sur le plan
belge, l’action d’Amnesty et de ses partenaires pour mettre un terme aux
crimes contre l’humanité, aux crimes de guerre, aux pillages et aux viols
dans la région des Grands Lacs (5), a été couronnée de succès lorsque, en
juin 2005, le Gouvernement wallon a été contraint de refuser l’octroi
d’une licence d’exportation d’une usine de fabrication de munitions à
destination de la Tanzanie.
Une goutte d’eau dans un océan de sang, certes. Mais une excellente
raison d’agir encore en 2006. e Pascal Fenaux
(1) Guerre contre le terrorisme : les Ouïghours fuient les persécutions (ASA 17/021/2004).
(2) Des atteintes aux droits humains perpétrées de sang-froid par des groupes armés (MDE
14/009/2005).
(3) Tchétchénie – Une guerre inouïe, dans Libertés ! n° 417, octobre 2005, téléchargeable à
l’adresse URL : http://www.amnestyinternational.be/doc/article5951.html.
(4) Liban–Syrie — Transitions à haut risque, dans Libertés ! n° 415, juin 2005, téléchargeable à
l’adresse URL : http://www.amnestyinternational.be/doc/article5618.html.
(5) Les pays exportateurs d’armes du G8 et les transferts d’armes irresponsables (POL 30/007/2005).
LES ACTIONS URGENTES
POT DE TERRE OU
POT DE FER ?
D
es dizaines de milliers de courriers indignés partent aux
quatre coins de la planète et font mouche en préservant
des vies ou en obtenant une amélioration sensible des conditions de détention des détenus. Le Réseau Actions Urgentes
d’Amnesty International Belgique Francophone consiste aujourd’hui en 2 400 personnes qui entendent utiliser au mieux leur
liberté pour assurer celle des personnes qui en sont privées. Les
membres du réseau s’engagent à réagir rapidement (seul ou en
groupe) pour venir en aide à une personne ou un groupe en difficulté
signalé par le SI. AIBF parvient jusqu’à organiser l’envoi de 6 000 courriers individuels. Résultat de cet investissement pour les 9 premiers
mois de 2005 : 260 actions urgentes ont débouché sur ce qu’AI
appelle 60 «bonnes nouvelles» (libération, soin médical, visite de
famille).
http://www.amnestyinternational.be/doc/article6333.html
@
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DOSSIER
DROITS DES FEMMES
LA BOXE CONTRE LES MAUVAIS COUPS
Lancée dès 2004, la campagne internationale Halte à la violence contre les femmes, s’est cette année focalisée sur la Belgique.
Avec des arguments «coups de poing».
D
evant l’étendue des mauvais traitements et violences infligés
aux femmes, la campagne d’Amnesty avait d’abord visé les
violences subies lors des conflits armés. Les actions avaient
surtout ciblé les cas de viols en temps de guerre et leurs conséquences dans
l’après-guerre. Liens historiques et extrême gravité de la situation obligent,
Amnesty s’est concentrée sur la République démocratique du Congo
(RDC). L’action, qui s’est clôturée le 1er juillet, a permis aux victimes de bénéficier de davantage de soutien (soins médicaux, assistance sociale) grâce
aux fonds mobilisés par des ONG et des gouvernements sensibilisés. Par
ailleurs les ONG congolaises de défense des droits des femmes ont bénéficié de l’attention suscitée pendant la campagne, alors que le
gouvernement persiste à faire bien peu pour les victimes et pour la poursuite en justice des auteurs des viols.
Sur le plan national, Amnesty a mené sa campagne contre les violences
conjugales en collaboration avec les associations féminines. Le 15 juin, lors
d’une conférence hébergée par l’Opéra royal de La Monnaie, Amnesty International a remis aux autorités politiques un cahier de revendications (1)
élaboré avec les associations féminines et les partenaires sociaux (syndicats et patronat) et demandant clairement l’octroi de moyens financiers
et humains, des maisons d’accueil et la mise sur pied de formations
spécifiques pour les policiers.
INSUFFISANCES POLITIQUES INCOMPRÉHENSIBLES
Au printemps dernier, un guide pratique (2) intitulé Violences conjugales,
que faire ? était rédigé à l’attention des femmes victimes de violences
psychologiques ou physiques de la part de leur partenaire : ce guide
rassemble des témoignages, des conseils et les coordonnées des associations
compétentes. Amnesty œuvre déjà à pallier les insuffisances difficilement compréhensibles des autorités en en diffusant un million
d’exemplaires par le biais des associations, des réseaux médicaux (gynécologues, urgences hospitalières) et paramédicaux (opticiens), voire, plus
original, au travers de vecteurs comme les salons de coiffure. Le but est
qu’un maximum de victimes puissent facilement accéder à l’information
et qu’un public aussi large que possible soit sensibilisé à cette problématique.
Le lancement de la traditionnelle campagne «bougies» le 16 novembre au
Heysel en compagnie de représentants des 4 formations démocratiques
francophones a coïncidé avec le lancement de la campagne Si tu bats ta
femme, t’es pas un homme (3). La première phase de la campagne avait pour
cible les victimes des violences conjugales ; il s’agit avec ce dernier slogan
et des actions particulières de cibler les jeunes dans une logique de
prévention, avec le message qu’«un homme véritable ne frappe pas sa compagne».
Bea Diallo, champion de boxe en poids moyen, a été notre parrain et
nous a accompagnés à Bruxelles et dans cinq villes de Wallonie en affrontant sur le ring (et très symboliquement…) des personnalités politiques et
publiques. La campagne publicitaire (4) qui accompagne cette action
«baston» s’est construite autour de symboles masculins, dans le but de
mettre hors-jeu de la communauté masculine les comportements violents.
Les groupes locaux se sont coupés en quatre pour appuyer cette campagne,
souvent dans des conditions difficiles, et pour participer au succès de la
campagne «bougies» et donc le financement des actions d’Amnesty. Ils se
sont également et surtout concentrés sur l’action locale en envoyant un
questionnaire à leurs responsables municipaux leur demandant un état
des lieux des structures de prévention et d’aide aux victimes des violences
domestiques. Les résultats de ces questionnaires permettront d’établir des
revendications précises pour chaque commune, en vue de demander aux
candidats de s’engager lors des élections communales d’octobre 2006.
En dépit de l’attentisme des autorités fédérales, communautaires et régionales, l’investissement tout particulier des programmes du Secrétariat
national responsables de la vente du matériel promotionnel et des contacts
avec la presse ont permis à la campagne 2005 de recevoir un écho retentissant, tant dans les médias audiovisuels (toutes les télévisions et les
radios, publiques et privées, nationales et communautaires) que dans la
presse écrite (une cinquantaine d’articles de fond et de reportages ont
couvert notre campagne dans tous les titres de Belgique francophone). e
(1) http://www.amnestyinternational.be/doc/article5638.html
(2) http://www.amnestyinternational.be/doc/article3417.html
(3) http://www.amnestyinternational.be/doc/article6370.html
(4) http://inside.amnestyinternational.be/galerie/Campagne_2005
UN PEU DE
BOUGIE WOOGIE
C
’est en Belgique qu’Amnesty vend le plus de bougies, vente
tout simplement inexistante en France comme au
Royaume-Uni, siège du Secrétariat international (SI) ! En
2004, AIBF a vendu près de 100 000 bougies et, une fois les charges
décomptées, en a retiré un bénéfice de quelque 305000 €, soit près
de 16 % des rentrées globales. En 2005, le catalogue et le matériel
promotionnel renouvelé en fonction des attentes de notre «clientèle» ont été distribués via de nouveaux réseaux (écoles, cabinets
médicaux et juridiques, etc.) afin de sensibiliser un plus large
nombre. L’argent récolté sert à financer les campagnes de sensibilisation (près d’un million de guides pratiques adressés aux
femmes victimes de violence domestique) et à soutenir les activités
de développement, de recherche et de campagne du SI. e
j
Bea Diallo s’échauffe au Heysel lors du lancement
national de la campagne Si tu bats ta femme, t’es pas un
homme, le 16 novembre 2005.
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DOSSIER
j
Lancement
international de la
campagne Control
Arms à Trafalgar
Square (Londres)
en 2003
© Oxfam
CONTROL ARMS
C
e sont 650 millions d’armes légères qui circulent dans le monde et 6 millions qui sont
produites chaque année. Cette prolifération
alimente la spirale de terreur en temps de guerre
comme en temps de paix. Une pétition entend
rassembler d’ici juin 2006 «un million de visages contre
les armes» en faveur d’un traité international en 2006.
En Belgique, 16 000 «signatures» ont déjà été
recueillies (450 000 à l’échelle mondiale). Pour servir
de support visuel à sa campagne, le dessinateur
Rosinski a offert à Amnesty un dessin de son personnage Thorgal. Enfin, si un contrat d’armement a
hélas été signé en 2003 entre le gouvernement belge
(alors compétent) et le Népal, Amnesty et d’autres
ONG belges sont parvenues à empêcher en juin 2005
que le gouvernement wallon accorde sa licence à la
livraison d’une usine de fabrication de munitions à
la Tanzanie. e
@
http://www. controlarms.be
ÉDUCATION AUX DROITS HUMAINS
JEUNESSE QUI ROULE (AU SUPER)
C
omme chaque année, le Programme Jeunesse
d’Amnesty s’est basé sur la pédagogie du
projet : implication active, responsabilisation
et la valorisation de la créativité des jeunes. Le simple
fait de montrer de manière créative la capacité des
jeunes à défendre les droits humains peut susciter
chez d’autres jeunes l’envie de s’engager.
En septembre 2004, Amnesty International a lancé un
appel aux jeunes dans le cadre de la campagne
permanente Halte à la violence contre les femmes et de la
campagne 2005 Si tu bats ta femme, t’es pas un homme. Le
défi posé aux jeunes était de s’exprimer sur les
violences à l’encontre des femmes à travers le romanphoto ou la BD. Une cinquantaine d’écoles
secondaires et de maisons de jeunes de Belgique francophone ont participé à ce concours qui a suscité
beaucoup d’enthousiasme et de créativité. Les jeunes
qui ont participé au concours Objectif Venus avaient
comme consigne de sensibiliser des jeunes de leur âge.
Ils ont donc exprimé et illustré la thématique à partir
de leur regard d’adolescents, de leur perception de ce
qui peut les toucher personnellement et souvent de
leur vécu. Tous les travaux sont visibles sur le site
http://www.objectifvenus.be.
Nous avons ensuite rassemblé les meilleurs scénarios au sein d’une valise pédagogique, qui s’adresse
aux enseignants du secondaire. La valise contient
huit brochures classées par thèmes, avec des pistes
pédagogiques et des textes de référence proposés par
diverses associations spécialisées dans le domaine
de l’éducation et de la violence contre les femmes. Ces
pistes permettent de recadrer les scénarios et d’aller
plus loin dans une démarche de prévention des
violences envers les femmes et les jeunes filles. e
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DOSSIER
RELATIONS EXTÉRIEURES D’AIBF
LUTTE INÉGALE POUR LA JUSTICE
NATIONALE ET INTERNATIONALE
À
l’occasion du soixantième anniversaire
de l’Assemblée générale des Nations unies
et du «Sommet du Millénaire», les chefs
d’Etat et de Gouvernement étaient invités à
réformer cette institution dans trois domaines :
éradication de la pauvreté, renforcement de la
sécurité collective et protection des droits
humains. Outre ses revendications liées à la CPI
(Cour pénale internationale), Amnesty International a proposé (1) de transformer la Commission
des Droits de l’Homme en un organe plus restreint
mais permanent et doté de solides compétences :
le Conseil des Droits humains (en français). En
Belgique, suite à un intense travail de lobbying, les
organisations de coopération au développement et
Amnesty International ont coopéré avec la Direction des Nations unies du ministère des Affaires
étrangères. Forte de l’engagement officiel du
Premier ministre à augmenter la contribution
belge au budget du Haut Commissaire aux Droits
de l’Homme, AIBF pourra désormais interpeller
le gouvernement fédéral quand la politique étrangère de la Belgique lui semblera contraire aux
objectifs du Conseil des Droits humains et du Haut
Commissaire aux Droits de l’Homme, des objectifs
objectivement contredits par d’autres résolutions
des Nations unies. Il reste à espérer que cet engagement sera tenu et ne souffrira pas des mêmes
atermoiements que ceux observés dans la lutte
contre la violence faite aux femmes, voire de rebuffades telles que le vote, ce 20 décembre, de la loi
autorisant les «techniques particulières d’investigation» et la mise hors-jeu du juge d’instruction
dans les enquêtes visant des présumés «terroristes». e
(1) À quoi sert l’ONU ?, dans Libertés ! n° 418, novembre 2005, téléchargeable à l’adresse URL :
http://www.amnestyinternational.be/doc/article6296.html
j Kofi Annan s’adresse à des membres d’Amnesty International à Paris, le 9 décembre 1998 © AI
RÉFUGIÉS
EXILS ET ASILES
Tandis que le nombre de candidats réfugiés va croissant, les
normes officielles restreignent de plus en plus le droit d’asile.
A
mnesty traite de la question de l’asile de deux façons: en documentant (via une permanence hebdomadaire) les dossiers des
demandeurs d’asile quand cela s’avère nécessaire ; en informant
ou en interpellant les autorités fédérales.
Via sa e-newsletter (Agir et s’informer sur le droit d’asile), AIBF propose des
actions soit sur des cas individuels, soit sur des problèmes plus généraux
liés au droit d’asile. Ce fut le cas en 2005 des retours forcés vers la Libye de
personnes échouées sur l’île sicilienne de Lampedusa, la détention et l’expulsion des migrants en Espagne, en Angleterre ou encore en Italie, etc.
AI a dénoncé avec d’autres ONG la pratique de l’Office des Étrangers
consistant à placer des étrangers en zone de transit de l’aéroport de
Bruxelles-National. En outre, Amnesty International a adressé ses recommandations à la Commission Vermeersch II (chargée d’une évaluation des
instructions en matière d’éloignement), recommandations hélas peu
suivies dans les conclusions rendues publiques en février 2005. Par ailleurs,
suite à la grève de la faim menée en avril dernier par un groupe de Turcs
d’origine kurde, Amnesty International a officiellement signifié au
ministre de l’Intérieur que toute personne d’origine kurde est susceptible d’être réprimée en Turquie.
À l’occasion de la Journée mondiale du Réfugié et dans le cadre de sa
campagne permanente Halte à la violence contre les femmes, le 20 juin 2005,
Amnesty International a interpellé les autorités belges sur la problématique
des demandeuses d’asile et demandé la formulation d’une politique coordonnée en matière de genre et d’asile. Mais, pour ceci comme pour les
autres dimensions, les réformes adoptées en décembre 2005 par le ministre
de l’Intérieur se révèlent frustrantes. e
i
Action organisée par Amnesty le 20 juin 2005 à Zaventem pour
demander aux autorités belges de prendre mieux en compte les
spécificités féminines des demandeuses d’asile © AIVL
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DOSSIER
COMPTES DE NOTRE SECTION EN 2004
Grâce à ses 10 000 donateurs, ses 32 000 membres et ses dizaines de milliers de sympathisants, l’année 2004 fut une année bien remplie pour Amnesty
International. Ce soutien chaque fois renouvelé permet à nos comptes et donc au nombre de nos actions de continuer à croître à un rythme soutenu.
C
omme chaque année, AIBF «rend des comptes». Dans un souci de transparence, la présenProvisions :
4,0 %
134 550,86 €
tation simplifiée ci-dessous devrait fournir au lecteur une vue générale et ne pas
Cet argent a été réservé pour des actions futures dans le cadre
l’égarer dans une quantité de chiffres. Néanmoins, si vous souhaitez obtenir davantage
des campagnes «Halte à la violence contre les femmes» et «Le
de détails ou poser des questions, il suffit de contacter directement le Secrétariat national à
respect des droits économiques, sociaux et culturels».
Bruxelles.
En 2005, le soutien financier des donateurs, membres et sympathisants nous a permis très Récolte de fonds :
26,0 %
885 987,24 €
concrètement de financer le volet belge «violences conjugales» de la campagne internationale Trois modes de collecte de fonds concourent essentiellement à
permanente Halte à la violence contre les femmes. Ce faisant, nous avons voulu sensibiliser toute assurer les rentrées financières de sorte d’assurer à Amnesty son
la société civile belge. Outre cette action, les apports financiers de 2004 ont permis de relancer indépendance d’actions :
la campagne Control arms, sans oublier les préoccupations humanitaires engendrées par les crises
Récolte de dons
et les conflits armés, la peine de mort, les violations des droits des enfants. Sans oublier les
(grâce aux donateurs et membres) : 9,3 %
317 130,62 €
crises, les guerres, les violations des droits humains qu’elles engendrent et les thématiques
Un trimestriel vous informe régulièrement de nos campagnes en
comme la peine de mort, le droit des enfants, la torture, etc.
cours, des actions et des thématiques dont nous nous occupons.
Matériel promotionnel :
11,3 %
385 728,93 €
Ces dépenses financent nos publications (rapport annuel et pays)
Recherche :
32,5 % 1 105 144,24 €
ainsi que l’achat et la promotion des bougies et des objets vendus
Les fonds sont alloués à la
Administration
au profit d’Amnesty International.
section européenne qui
et gestion : 9 %
Recrutement :
5,4 %
183 127,68 €
Collecte
poursuit un travail de
Il s’agit ici de nos équipes de sensibilisation qui sillonnent
de fonds :
lobbying actif et à Londres,
26 %
Bruxelles et la Wallonie afin de recruter de nouveaux membres.
notre centre nerveux. Une
En 2004, 5 800 nouvelles personnes ont ainsi adhéré aux valeurs
équipe de 400 personnes y
et au travail d’Amnesty.
travaille en connexion
Recherche
Administration :
9,0 %
306 667,26 €
et soutien
directe avec les pays et
au mouvement
Actions :
personnes pour lesquels Frais liés à la bonne gestion administrative de notre section.
international : 32,5 %
32,5 %
Amnesty intervient.
Actions :
32,5 % 1 106 325,10 €
Ce département se subdivise en plusieurs secteurs d’activités :
Communication :
8,4 %
286 265,68 €
Ce poste comprend diverses revues d’information et outils audiovisuels à destination du grand public, des médias et de nos
membres : notre magazine "Libertés !", les communiqués et conférences de presse, Amnesty interne,…
Campagnes et sensibilisation : 14,7 % 500 235,321 €
Ce secteur couvre le large spectre du travail d’Amnesty: de la sensibilisation du public via des propositions d’actions, en passant par
le lobbying politique auprès des autorités, aux différentes campagnes de sensibilisation.
En 2004 ce sont surtout les campagnes «Halte à la violence contre
les femmes» et «Contrôle des armes» qui ont mobilisés les
ressources non seulement de la section belge, mais du mouvement Amnesty en son entier.
Actions locales :
2,6 %
87 442,47 €
Les groupes locaux d’Amnesty promeuvent des actions locales
d’information et de sensibilisation aux droits humains dans le
cadre des différentes campagnes.
Aides directes :
2,9 %
97 830,78 €
Il s’agit d’une part de venir en aide aux victimes et d’autre part
de prévenir des situations dramatiques, notamment par un
soutien aux défenseurs locaux des droits humains.
Subsides :15,2 %
Programme Presse et Libertés !
[email protected]
[email protected]
www.libertes.be
www.amnestyinternational.be/doc/rubrique2.html
Programme Bougies et Matériel
promotionnel
[email protected]
www.amnestyinternational.be/shopping
[email protected]
Programme Jeunesse
Programme Lobby et Relations
extérieures
[email protected]
[email protected]
17,1 %
580 826,54
Cotisations de membres:
14,9 %
508 210,79
Subsides (*) :
¯ Subsides emploi et éducation :
¯ Loterie nationale :
Divers :
15,2 %
11,6 %
3,6 %
1,2 %
518 587,06
395 587,06
123 000,00
42 396,72 €
(*) : dont une partie est en réalité composée de financements d’emplois dans le cadre de
programmes de résorption de chômage (FBI, ACS,…), l’emploi d’ALE, ou la subsidiation par
un partenaire privé d’un poste de travail à mi-temps pour le secteur femmes.
[email protected]
www.amnestyinternational.be/act
[email protected]
www.droitsdesfemmes.net
2 334 929,27 €
1 754 102,73
¯ Bougies et matériel promotionnel :
Programme Campagnes
Programme Groupes locaux
Collecte
de fonds :
68,6 %
68,6 %
51,5 %
Collecte de fonds :
¯ Dons :
www.amnesty-jeunes.be
Programme Femmes
Divers : 1,2 %
Cotisations :
14,9 %
QUI CONTACTER À AIBF ?
Téléphone général : 02 538 81 77
E-mail général : [email protected]
3 404 123,84 €
Produits
Programme Réfugiés
[email protected]
www.amnestyinternational.be/doc/rubrique20.html
Programme Actions Urgentes
[email protected]
www.amnestyinternational.be/act
Programme Recrutement
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Programme Fundraising
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Coordination USA
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Libertés ! Janvier 2006 11
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MOUVEMENT
TESTEZ-VOUS
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE STATUTAIRE 2006
AVEZ-VOUS L’ÂME D’UN
«LEADER» ?
Pourquoi vendre son âme au diable quand on
peut la louer pendant quelques années à
Amnesty International ? Le Conseil d’administration de la section belge francophone est
«l’antre» où dix bénévoles mettent leurs
connaissances et compétences au service du
mouvement. La question vous taraude : ai-je le
profil d’un «leader» de la section ? Faites le test !
1. Si vous étiez membre du Conseil d’administration (CA), à quelle partie du corps vous
identifieriez-vous ?
A. La tête… bien faite plutôt que bien pleine.
B. Un pied… pour bloquer une porte de prison qui
se referme
C. Un poing… pour manifester en chantant «C’est
la lutte finale…»
2. Pour vous, un leader, c’est…
A. Une personnalité forte capable d’imposer ses
vues aux autres, quoi qu’il advienne !
B. Une personne à l’esprit ouvert, toujours à
l’écoute, mais qui sait parfois prendre des positions
fermes, les communiquer pour convaincre, et les
assumer.
C. Une personne capable de gérer une équipe,
l’animer, pour en faire ressortir les idées-clés à
discuter.
3. Quel est l’ouvrage de référence posé sur la
table de chevet d’un(e) membre du CA ?
A. La Déclaration universelle des Droits de
l’Homme.
B. Le petit livre rouge de Mao, revu et corrigé par
le Parti des travailleurs de Belgique.
C. La nouvelle loi belge sur les ASBL.
4. Si vous deviez définir en trois mots le profil
d’un(e) membre du CA, vous diriez :
A. Professionnalisme, engagement, temps.
B. Esprit d’équipe, informatique, humour.
C. Bonne volonté, bonne volonté, bonne volonté.
5. L’engagement au sein du CA d’une association est, pour vous, synonyme de :
A. Représentation des membres dans le cadre d’un
mandat octroyé par l’Assemblée générale.
B. Passe-droits, boissons à volonté et voiture de
fonction.
C. Réflexion stratégique, gestion d’un budget et
suivi de la mise en œuvre concrète.
6. Vous êtes chargé d’un dossier, votre devise
est…
A. Ne crains pas d’avancer lentement, crains seulement de t’arrêter.
B. Liberté, efficacité, collégialité.
C. Qui vivra… verra !
7. Vous devez représenter la section, à quelle
manifestation irez-vous en priorité ?
A. Une soirée Oberbayern au profit des Œuvres de
la police.
B. L’inauguration d’une rue «Amnesty International» suivie d’une conférence-débat.
C. L’Assemblée générale de la section, organisée à
Virton.
8. Quelle est l’expression qui vous semble la
mieux refléter l’esprit d’Amnesty ?
A. Amnesty is an international human rights organization.
B. My tailor is rich.
C. People behind bars are not always serving
drinks.
9. Si vous étiez membre du CA, quel temps
seriez-vous prêt à consacrer ?
A. Deux fois par jour, en me brossant les dents.
B. Le temps qu’il faudra pour mener à bien un
dossier, tout en veillant à maintenir un équilibre
avec ma vie professionnelle et familiale.
C. Le temps des réunions, augmenté de celui nécessaire à traiter mes e-mails.
10. Pour Amnesty, l’argent, c’est…
A. La roue de secours, au cas où cela tourne mal…
B. Le carburant qui fait tourner le moteur.
C. Le volant, qui montre la voie à suivre en toute
circonstance.
VOTRE PROFIL :
Vous avez entre 14 et 20 points: Pas de doute, vous
êtes la femme/l’homme de la situation. Votre profil
correspond à celui du leader (quasi) idéal et il ne vous
reste plus qu’à venir à la réunion d’information que
le Conseil d’administration organise le 15 février
prochain à 20 h 00 (drink à 19 h 30) au Secrétariat
national, rue Berckmans, 9 à 1060 Bruxelles.
Confirmez votre présence avant le 10 février à
Vincent Forest, président du CA, e-mail :
[email protected] et préparez d’ores et déjà votre candidature !
Entre 7 et 13 points : Pas mal ! Vos qualités de
leader sont indéniables, mais elles ne correspondent peut-être pas (encore) à celles qui font d’un(e)
membre du CA un «leader» incontesté ! Pas de
panique : la réunion d’information du 15 février
(voir plus haut) vous sera utile pour mieux connaître
le fonctionnement du CA et, pourquoi pas ?, d’envisager à terme d’en devenir membre, en restant
ouvert à des opportunités de se former (voir plus bas).
Entre 0 et 6 points : Du chemin reste à faire, c’est
sûr… Mais ne vous découragez pas ! La section a mis
en place un programme de formation qui devrait
sans nul doute vous permettre de développer votre
connaissance d’Amnesty et vos compétences de
leader. Le catalogue de formation est disponible
auprès de Sophie Ypersiel, Email : [email protected]
e
1. A=2 – B=1 – C=0 / 2. A=0 – B=2 – C=1 / 3. A=1 - B=0 - C=2 / 4. A=2 - B=1 - C=0 / 5. A=1 - B=0 - C=2 / 6. A=1 - B=2
- C=0 / 7. A=0 - B=1 - C=2 / 8. A=1 - B=0 - C=2 / 9. A=0 - B=2 - C=1 / 10. A=1 - B=2 - C=0
FAITES VOS COMPTES !
12 Libertés ! Janvier 2006
L’Assemblée générale statutaire d’AIBF est convoquée le
18 MARS 2005 à 09 h 30 au siège de l’association.
Conformément aux statuts de l’asbl, une AG statutaire n’est valable que si deux tiers des membres sont
présents ou représentés. AIBF comptant actuellement
plus de 33 000 membres, il est quasi certain que le
quorum ne sera pas atteint. Une seconde AG sera donc
convoquée LES 22 ET 23 AVRIL À TOURNAI ; celle-ci
pourra délibérer quel que soit le nombre de membres
présents ou représentés. Le programme complet de
l’AG paraîtra dans le n° 421 (février) du mensuel
Libertés !
RÉSOLUTIONS
Les projets de résolution et les amendements aux
statuts et au règlement d’ordre intérieur doivent être
adressés au Conseil d’administration au moins
soixante jours avant la date de l’Assemblée générale (1).
Les projets et amendements introduits après l’écoulement du délai sont automatiquement écartés à
l’exception des projets de résolutions d’urgence.
Les projets de résolution et les amendements aux
statuts et au règlement d’ordre intérieur ne sont recevables qu’à la condition d’être appuyés par la signature
de cinq membres au moins.
Toute résolution soumise à l’Assemblée générale doit
être accompagnée d’une brève déclaration d’intention
et des motifs de la résolution. Toute résolution dont
l’adoption aurait des répercussions non négligeables
sur l’utilisation des ressources financières et/ou
humaines de la section doit, pour être recevable, être
introduite par des considérants, soit accompagnée
d’une notice qui explique son lien avec le plan stratégique ou, à tout le moins, avec le plan opérationnel de
la section.
CANDIDATURES AU CONSEIL D’ADMINISTRATION
OU AU COMITÉ D’ÉTHIQUE
CONSEIL D’ADMINISTRATION
Seuls les membres de l’association depuis au moins
deux ans, en règle de cotisation, peuvent poser leur
candidature au poste d’administrateur. Sauf dérogations prévues par le règlement d’ordre intérieur (2), les
candidatures au Conseil d’administration doivent être
envoyées par écrit au moins soixante jours avant la date
de l’Assemblée générale statutaire (1) et adressées au
siège de l’association, à l’attention du président du
Conseil d’administration. Les candidats joignent à leur
acte de candidature un bref curriculum vitae (une
dizaine de lignes) et une lettre de motivation.
COMITÉ D’ÉTHIQUE
Les candidats au Comité d’Éthique doivent compter au
moins deux ans d’ancienneté en tant que membres
d’AIBF et être en règle de cotisation. Ils doivent envoyer
leur candidature au Secrétariat national au moins
soixante jours avant l’Assemblée générale statutaire (1),
sauf dérogation accordée par cette dernière.
(1) Soit pour le 17 janvier ou, si le quorum n’est pas atteint lors de
l’Assemblé générale ordinaire convoquée le 18 mars 2006, pour le
19 février 2006.
(2) Vous pouvez recevoir le règlement d’ordre intérieur sur simple
demande auprès de Mme Maryvonne Maes [email protected] ou en
écrivant à AIBF, 9 rue Berckmans, 1060 Bruxelles.
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ACTI O N
B O N N ES N O UV EL L ES
Dans tous les pays du monde, des gens sont libérés
grâce au travail des membres d’Amnesty. Des
témoignages émouvants nous parviennent des
prisonniers libérés ou de leur famille. Ils montrent
qu’une action de masse peut avoir des résultats pour un
meilleur respect des droits humains.
CHINE
«MANIE DU LITIGE»
VIETNAM :
CYBER-DISSIDENT
EMPRISONNÉ
L
SLOVÉNIE
UN «EFFACÉ» HORS DE DANGER…
POUR L’INSTANT
MODÈLE DE LETTRE
©Private
Wang Wanxing a été libéré
le 16 août après 13 ans d’enfermement forcé dans un
asile psychiatrique. Il était
détenu depuis juin 1992 dans
le «célèbre» hôpital psychiatrique Ankang de Pékin pour
avoir déployé une bannière à
la place Tienanmen commémorant le souvenir des
manifestations pour la démocratie de juin 1989. Alors
qu’il était à Ankang, Wang
Wanxing a été forcé de
prendre de la chlorpromazine (un antipsychotique)
trois fois par jour. Il a passé
les cinq dernières années de
son incarcération parmi 50
à 70 pensionnaires violents
et psychotiques. Cependant, son statut de détenu politique important lui a épargné des traitements pires encore. Le bulletin de
santé de Wang Wanxing continue d’indiquer qu’il souffre d’une
maladie psychiatrique dangereuse associée à son militantisme
politique, y compris la «manie du litige» et une «volonté pathologique et ostentatoire d’amélioration». e
e docteur Pham Hong Son,
homme d’affaires et médecin,
a été arrêté en mars 2002 pour
avoir écrit et mis en ligne sur Internet
des articles sur la démocratie et les
droits humains. Quinze mois plus tard
il a été inculpé d’espionnage lors d’un
procès à huis clos n’ayant pas duré
plus d’une demi-journée. Il a été
condamné à treize ans de prison ainsi
qu’à trois années d’assignation à résidence conditionnelle. Cette sentence a
été réduite à cinq ans de prison en
appel au mois d’août. Les actes qui
ont mené à son arrestation incluaient
la traduction d’un article intitulé
«Qu’est-ce que la démocratie ?» tiré du site
Web de l’ambassade des États-Unis au
Vietnam et l’écriture d’un article intitulé «Signes d’espoir pour une démocratie
au Vietnam» qu’il a envoyé à des amis et
à des officiels importants du parti.
L’accusation officielle contre le
docteur Pham Hong Son statue qu’il
avait des contacts avec un certain
nombre de dissidents au Vietnam et au
sein de la diaspora vietnamienne en
exil par courriel ou par correspon-
Le 16 novembre, un tribunal slovène s’est prononcé contre le
transfert d’Ali Berisha et de sa famille en Allemagne. Le tribunal
a annulé deux arrêtés pris par le ministère slovène de l’Intérieur en vue de l’expulsion de la famille Berisha et statué que
celle-ci ne pourrait pas être renvoyée avant la fin de la procédure.
Le ministère de l’Intérieur a fait appel de cette décision et l’affaire
a été renvoyée devant la Cour suprême de Slovénie. D’ici là, la
famille Berisha n’est plus menacée d’une expulsion forcée en Allemagne.
Le parcours d’Ali Berisha et de sa famille est édifiant. Inscrit
entre 1987 et 1992 comme résident permanent en Slovénie, il fait
partie des quelque 18 305 «effacés» illégalement des registres de
la population slovène en 1992 (voir article en page 3). Il a alors été
expulsé en Albanie, sans raison apparente. Les autorités de ce pays
l’ont renvoyé en Slovénie. Ensuite, Ali Berisha s’est installé en Allemagne, où il a déposé une demande d’asile. Il y a rencontré sa
future femme, Mahi Berisha (elle aussi née dans l’actuel Kosovo),
avec qui il a eu quatre enfants, tous nés en Allemagne après
1997. Sa demande d’asile a été rejetée par les autorités allemandes qui l’ont informé en 2005 qu’il serait renvoyé de force au
Kosovo, sa région natale. Ali Berisha et sa famille sont retournés
de leur plein gré en Slovénie en septembre 2005 afin d’échapper
à une expulsion vers le Kosovo. Les autorités slovènes ont alors
décidé de les renvoyer de force en Allemagne. De là, on peut
penser qu’ils risquent d’être transférés au Kosovo. En attendant,
merci à ceux qui ont envoyé des appels en sa faveur. e
RECEVOIR LES LETTRES DU MOIS
Vous pouvez recevoir les lettres du mois par e-mail en
envoyant directement un e-mail vide à
[email protected]
L e docteur
Pham Hong Son
©Private
dance et qu’il distribuait des informations pour «accuser faussement l’État de
violations des droits humains». Depuis son
emprisonnement, le docteur Pham
Hong Son souffre de graves problèmes
de santé et n’a pas reçu de traitement
médical approprié. Il est actuellement
détenu au camp de Yen Dinh, un lieu
reculé de la province de Thanh Hoa, ce
qui rend difficiles les visites de sa
famille. e
Monsieur le Premier ministre,
Le docteur Pham Hong Son, homme d’affaires et médecin a été arrêté en
mars 2002 pour diffusion sur Internet d’articles sur la démocratie et les droits humains.
Quinze mois plus tard il a été condamné à treize ans de prison réduits à cinq ans en
appel. L’accusation officielle parle de contacts avec des dissidents au Vietnam et au sein
de la communauté vietnamienne en exil. Il est actuellement détenu au camp de Yen
Dinh, un endroit reculé de la province de Than Hoa, ce qui rend les visites de sa famille
problématiques et il est gravement malade sans avoir droit à un traitement médical
approprié. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je demande
la libération immédiate et inconditionnelle de Pham Hong Son qui est un prisonnier
d’opinion et, en attendant cette libération, j’insiste pour qu’il soit détenu dans des
conditions conformes aux normes internationales en matière de droits humains et qu’il
reçoive les soins médicaux dont il a besoin. Espérant une réponse favorable à cet appel,
je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma considération
distinguée.
Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LETTRE À ADRESSER À :
Monsieur le Premier Ministre Phan Van Khai, Bureau du Premier Ministre,
Hoang Hoa Tham, Hanoi, Vietnam
Fax : +844 823 4137
COPIE À ENVOYER À :
Ambassade du Vietnam, Boulevard général jacques, 1, 1050 Bruxelles
Fax : 02 374 93 76
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ACTI O N
ÉGYPTE
UNIVERSITAIRE
DÉTENU
E
n grève de la faim depuis
juin 2005, l’état de santé de
Mitwalli Ibrahim Mitwalli
Saleh va de mal en pis. Il a été
arrêté le 18 mai 2003 à son domicile de Guizèh par des agents du
Service d’espionnage de la sécurité
de l’État, à la suite de la découverte
de son étude sur la religion non
publiée. L’étude remet en cause les
vues islamistes érudites sur l’apostasie et sur le mariage de femmes
musulmanes avec des hommes
non musulmans. S’appuyant sur
la loi et la jurisprudence islamiques, Mitwalli Ibrahim Mitwalli
Saleh réfute deux des opinions
communément partagées par les
érudits musulmans traditionnels :
c’est un devoir de tuer les apostats
qui rejettent l’islam et une musulmane ne peut épouser un non
musulman. Deux mois après son
arrestation, il a été inculpé de
«mépris pour la religion islamique», une infraction pénale
selon la loi égyptienne, entraînant
une peine de six mois à cinq ans de
prison. Le 29 octobre 2003, l’accusation a décidé de lever les charges
et de libérer Mitwalli Ibrahim
Mitwalli Saleh. Cependant, le
ministre de l’Intérieur l’a placé en
détention administrative. Depuis
lors, la Cour suprême de la sécurité
d’État réunie en urgence a donné
des ordres en sa faveur pas moins
de sept fois, ordonnant sa libération, mais aucune de ces décisions
n’a été suivie. e
MODÈLE DE LETTRE
Monsieur le Ministre,
Mitwalli Ibrahim Mitwalli Saleh, père de trois enfants, a été arrêté le 18 mai 2003 à son
domicile à la suite de la découverte d’un écrit non publié d’une étude sur la religion qui remet
en cause les vues islamistes sur l’apostasie et le mariage des musulmanes avec des non musulmans. Deux mois après son arrestation, il a été inculpé de «mépris pour la religion islamique».
Malgré la levée des charges contre lui et la décision de le libérer, le ministre de l’Intérieur l’a
placé en détention administrative et aucune des décisions de la Cour suprême de l’État ordonnant sa libération n’a été suivie. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International,
je vous demande la libération immédiate et inconditionnelle de cet homme détenu pour le seul
motif de ses convictions religieuses. Espérant que vous ferez droit à ma requête, je vous prie
d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée.
Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LETTRE À ADRESSER À :
Général Habib Ibrahim El Adly, Ministre de l’Intérieur, Ministère de l’Intérieur
Al-Sheikh Rihan Street, Bab al-Louk, Le Caire, Égypte
Fax : +20 2 579 2031 — E-Mail : [email protected]
COPIE À ENVOYER À :
Ambassade d’Égypte, Avenue de l’Uruguay, 19, 1000 Bruxelles
Fax : 02 675 58 88 — E-mail : [email protected]
COMMENT AGIR EFFICACEMENT ?
TARIFS POSTAUX
Les cas exposés concernent des victimes de violations des droits humains dont s’occupe Amnesty International. Chaque appel compte. Un texte (à écrire ou à photocopier) vous est proposé pour chaque cas. Dans
l’intérêt des victimes, écrivez en termes mesurés et courtois aux adresses indiquées. Ces lignes sont lues partout
dans le monde par les quelque 1800000 membres d'Amnesty International. Elles sont reproduites dans de
nombreux pays par des dizaines de journaux et constituent la clé de voûte de l'action du mouvement.
Lettres (jusqu’à 50 grammes) Europe : 0,70 € (Prior) ou 0,60€
(Non Prior). Reste du monde : 0,80 € (Prior) ou 0,65 € (Non
Prior) La surtaxe aérienne est incluse (étiquette requise).
Cartes postales Aérogrammes : affranchissement unique de
89 cents pour tous pays, surtaxe aérienne comprise.
GUINÉE ÉQUATORIALE
«DISPARITIONS»
L
e commandant de marine
Juan Ondo Abaga, le lieutenant-colonel Florencio Ela
Bibang et le soldat Felipe Esono
Ntumu
«Pancho»
auraient
«disparu» durant leur détention.
Les trois hommes, jugés en
septembre par une cour militaire
de Bata, en Guinée équatoriale, ont
été condamnés en leur absence à
trente ans de prison. Ils faisaient
partie d’un groupe de quelque
70 per-sonnes jugées ensemble lors
d’un procès inéquitable suite à ce
qui est présenté comme une tentative de coup d’État en octobre 2004.
En annonçant la peine, la Radio
nacional, contrôlée par l’État, a
déclaré que les trois hommes (et
d’autres encore également jugés en
leur absence) n’étaient pas dans le
pays. Cependant, Juan Ondo Abaga
aurait été enlevé au Bénin en
février 2005 par du personnel de
14 Libertés ! Janvier 2006
sécurité guinéen. En juillet 2005,
Florencio Ela Bibang, Felipe Esono
Ntumu «Pancho» et un autre
homme, Antimo Edu auraient
également été enlevés dans une
prison d’Abuja au Nigeria avec l’apparente complicité des autorités
carcérales. Les trois hommes ont
été arrêtés fin avril à Lagos au
Nigeria. Des membres d’AI ont écrit
aux autorités nigérianes pour leur
demander de protéger ces hommes
et de ne pas les renvoyer de force en
Guinée équatoriale. On pense que
les quatre hommes ont été
emmenés à la prison de Black Beach
dans la capitale guinéenne,
Malabo, où ils sont détenus au
secret et auraient été sévèrement
torturés depuis leur enlèvement.
Gravement malade, Florencio Ela
Bibang souffre d’hépatite C et pourrait ne pas recevoir les soins
médicaux dont il a besoin. e
MODÈLE DE LETTRE
Monsieur le Président de la République,
Le commandant de marine Juan Ondo Abaga, le lieutenant-colonel Florencio Ela
Bibang et le soldat Felipe Esono Ntumu «Pancho» ont été condamnés en leur absence, à trente
ans de prison par une cour militaire de Bata en Guinée équatoriale pour une tentative de coup
d’État. Juan Ondo Abaga aurait été enlevé dans une prison du Bénin en février 2005 tandis que
Florencio Ela Bibang, Felipe Esono Ntumu «Pancho» et un autre homme Antimo Edu auraient
été enlevés dans une prison d’Abuja au Nigeria. On pense que les quatre hommes se trouvent à
la prison de Black Beach dans la capitale guinéenne Malabo où ils seraient détenus au secret et
auraient été sévèrement torturés depuis leur enlèvement. Florencio Ela Bibang est gravement
malade. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, j’appelle les autorités à
divulguer immédiatement où se trouvent les quatre hommes et à ouvrir une enquête indépendante sur les allégations de torture dont ils auraient été victime. Dans l’espoir d’une réponse
adéquate à mes requêtes, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de ma haute considération.
Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LETTRE À ADRESSER À :
Monsieur le Président, Général Teodoro Obvian Nuera Mbasogo, Président de la
République, Cabinet du Président de la République, Malabo, Guinée équatoriale
Fax : +240 09 3313
COPIE À ENVOYER À :
Ambassade de la Guinée équatoriale, Place Guy d’Arezzo, 6, 1180 Bruxelles
Fax : 02 346 33 09
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C U LT U R E
AGENDA
UNE ÂME RUSSE D’AUJOURD’HUI
POUR CETTE NOUVELLE
ANNÉE, ALLEZ AU THÉÂTRE !
Mêlant l’élégiaque et le terre-à-terre, le cinéma d’Alexandre Sokourov peint en images, en
mots et en musique l’éternelle âme russe. Personnalité atypique et majeure du cinéma russe
d’aujourd’hui, celui qui est parfois considéré comme le fils spirituel de Tarkovski est d’abord
connu pour ses films de fiction comme Moloch, et plus récemment, L’Arche russe. Une double
sortie DVD révèle son travail de documentariste qui se singularise par une approche littéraire
et romanesque. Consacrés à l’armée russe, ces deux films fleuves sont tout sauf spectaculaires. Transcendant le quotidien souvent banal des soldats dans des images subtilement
travaillées, Sokourov livre une méditation fascinante, sur la solitude, la soumission et l’espoir
que ces moments interminables ne soient qu’une parenthèse dans la vie.
AALST/ALOST
Cette pièce à dimension documentaire est inspirée
d’un drame familial particulièrement sordide qui a
défrayé la chronique en 1998. Ce spectacle est basé sur
le procès qui fut à l’époque intégralement filmé par
les réalisateurs d’une émission flamande et d’autres
documents d’archives. Au-delà du compte-rendu des
événements, Alost contient un message pour le public
sur le désordre social du moment. e
Du mardi 7 au jeudi 9 février 2006 à 20 h 30. Au Théâtre 140,
Avenue Eugème Plasky, 140 à 1030 Bruxelles.
Réservations 02 733 97 08 ou par e-mail : [email protected].
Site Web : www.theatre140.be
MYTHE, PROPAGANDE ET DÉSASTRE EN
ALLEMAGNE NAZIE…
Un thriller politique haletant et kafkaïen qui s’interroge sur les valeurs humanistes dans une démocratie
où la foi semble avoir détrôné la raison. Un immigré
australien est sur le point d’obtenir sa chaire en
science politique dans une université américaine.
Malheureusement, les autorités académiques ne
voient pas ses idées d’un très bon oeil… e
Du 17 janvier au 11 février 2006 à 20 h 30. Au Théâtre de Poche, 1a
chemin du gymnase à 1000 Bruxelles. Relâche dimanche et lundi.
Réservations 02 649 17 27 ou par e-mail : [email protected]
JOURNAL INTIME D’UN «SEX SANS BOL»
Pour la seconde fois, Zidani
revient avec un spectacle
absolument délirant ! Elle
incarne le rôle de la terrible
Béatrice Müller, technicienne
de surface travaillant dans un
supermarché. C’est une fille
«sans histoires»… alors, elle
s’en invente ! Mais très vite,
les limites entre la réalité et le
fantasme s’estompent. Et c’est
le piège. Béatrice arrêtera de
mentir mais seulement quand la vie lui aura donné
ce qu’elle veut. L’amour ne donne-t-il pas tous les
droits ? Exceptionnellement, les Riches Claires
et Zidani offrent une représentation au profit
d’Amnesty le 13 février 2006. Le tarif unique
sera de 15 €. Les réservations se feront aux Riches
Claires. e
L’ENNEMI INVISIBLE
Un poste de garnison à la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan. Dans ce paysage
rude et désolé, des soldats russes venus de Moscou patrouillent mais surtout attendent.
L’ennemi qui justifie leur présence est quelque part dans les montagnes, mais on ne
le voit jamais. Parfois, les mitrailleuses crachent, les tanks font tonner leurs canons
sans que l’on sache sur qui ils tirent, ni pourquoi. Des questions qui ne se posent pas,
ils sont soldats, matin et soir, hiver comme été. La nuit du 31 décembre, pour conjurer
un quotidien qui semble se répéter à l’infini, quelques hommes gravissent les chemins
de montagne pour partager avec leurs camarades de garde un gâteau fait maison et
quelques gorgées de champagne. Un vœu ? L’immortalité. De ce séjour passé aux
confins de l’ex-empire en 94 et 95, Sokourov a ramené Voix Spirituelles, un journal de
guerre sans combat. Évacuant toute considération directement politique ou géostratégique, le cinéaste sonde l’âme de ces soldats épuisés par l’attente et la monotonie. «La guerre est abjecte» dit-il.
«Du premier au dernier coup de feu, ce n’est que de la poussière, du sang, un peu de sueur et pas d’esthétisme.»
LE CAPITAINE ET LES GARÇONS
Pour de jeunes Russes à peine sortis de l’adolescence, le service militaire est un saut
dans le vide. Certains s’anesthésieront au confort de la servilité, d’autres en seront à
jamais dégoûtés. Dans Confession, Sokourov partage le quotidien de jeunes marins effectuant leur service sur un bateau croisant au large de Mourmansk sur les eaux de la
mer de Barents. C’est un combat contre le temps, les éléments, le froid, la neige et la
mer glacée. Silhouettes fantomatiques dans la routine de la vie arctique, corps pâles
et chétifs engoncés dans leurs manteaux de draps gris affrontant les bourrasques de
neige sur le quai et les remontrances paternelles d’un sous-off dans les étroits couloirs
du navire. Comme au-dessus de la mêlée, le commandant livre, par la voix de Sokourov,
ses états d’âme. Avec détachement et tendresse, l’officier observe son équipage,
comme on observe un animal familier. «La vie est dans la fantaisie, l’imagination et la lecture
des gros livres des écrivains d’antan, pas dans le ciel gris et l’air glacé.» Qui a dit sentimental ? e Gilles Bechet
Voix Spirituelles 2DVD vidéo, 338 minutes
Confession 2DVD vidéo, 210 minutes
Les deux vidéos sont éditées par Ideale Audience : http://www.ideale-audience.com
LE BOUFFON ET LES VALETS DU POUVOIR
D
En raison d’ennuis de santé, son récital du
13 décembre a été annulé. Il est reporté au lundi
27 février 2006. Les membres d’AI qui n’ont pu
acquérir des places pour le 13 décembre pourront
s’adresser à la réservation du Palais des Beaux-Arts
(02/507 82 00) à partir du mardi 3 janvier 2006 pour
éventuellement acquérir des places libérées par les
personnes qui ont demandé un remboursement. Pour
rappel, Hélène Grimaud, interprète hors-normes,
interprètera Frédéric Chopin (Barcarolle, Berceuse,
et Sonate n° 2), Johannes Brahms (deux Rhapsodies
op.79) et Sergei Rachmaninov (Sonate n° 2).
ans un pays proche de nous, la censure sévit aux yeux de
tous. La classe politique tout entière approuve et les
médias passent leur tour, sourds aux protestations de la
rue. Ce pays, c’est l’Italie sous la botte du Cavaliere. En 2003, la
comédienne et satiriste Sabina Guzzanti présente sur une des
chaînes de la RAI le premier numéro d’une émission qui brocarde
joyeusement Berlusconi et ses bénis-oui-oui. La salve est de courte
durée car le programme est dégommé à l’issue de sa première
diffusion. Cet acte de censure qui ne dit pas son nom vient après
l’éviction de journalistes de la presse écrite et télévisée, coupables
d’écorner l’image du maître de l’Italie. Outrée par la passivité de
la classe politique et de la presse, l’humoriste s’en va micro et
caméra en main pour comprendre comment son pays en est
arrivé là. «La satire est là pour faire rire, pas pour informer. Ça, c’est le
boulot des journalistes.» Tel est le message dominant. Donnant la
parole à des hommes de théâtre comme Dario Fo, mais aussi à des
satiristes anglais et français, Guzzanti prétend qu’au contraire, l’acceptation de la critique est une des conditions de la démocratie.
En Italie où le pouvoir s’assied sur le conflit d’intérêts, la liberté
d’expression se fait porter pâle. Laissant les dominants à leurs
compromissions et lâchetés, Guzzanti a dit provisoirement adieu à la télévision tandis que, sur scène, son
show fait désormais salle comble. Sorti en Italie sans grande campagne de promotion, Viva Zapatero a, grâce
au bouche-à-oreille, pulvérisé les records de fréquentation pour un film documentaire. Lassé du ronronnement des médias, le public a fait la fête au bouffon. e Gilles Bechet
Plus de renseignement sur cette pianiste ici: www.helenegrimaud.com
Viva Zapatero ! Sortie nationale le 25 janvier 2006
Du 1er au 17 février 2006 à 20 h 30, sauf le dimanche 12 février à
15 h 00. Centre culturel des Riches Claires 24, rue des Riches Claires
à 1000 Bruxelles. Relâche le dimanche 5 février et les lundis. Réservations 02 548 25 80 ou par e-mail [email protected]
CONCERT
HÉLÈNE GRIMAUD EN CONCERT (BIS)
Libertés ! Janvier 2006 15
boutique 420q
25/12/05
22:43
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poche (15,5 x 9 cm). Semaine complète sur deux pages.
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À renvoyer à Amnesty International : rue Berckmans, 9 – 1060 Bruxelles ou
par fax au 02 537 37 29 ou par téléphone 02 538 81 77
Mme/Mlle/M. Nom :
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Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
N° : . . . Bte : . . CP : Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Sweat-shirt
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«Lovely Hearts Club».
5/6 ans Réf. T497
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9 rue Berckmans 1060 Bruxelles
11 rue Souverain Pont, 4000 Liège
Sur internet : www.amnesty.be/shopping
Photo : Fabrice Kada – [email protected]
Réf. F346 CD «Pas la
peine»
Contre la peine de mort, des
grands noms de la scène
musicale belge interprètent
les textes gagnants du concours d’expression proposé
aux jeunes par Amnesty en
2004. Jeronimo, Starflam,
Venus, Bai Kamara jr, Da
Familia, Perry Rose, JeanLouis Daulne, Sandrine
Collard, Jeff Bodart, Girls in
Hawaii, Yel, Marka.
6,-
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