Dossier d`enquête - Services de l`Etat dans le Lot

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RD 720 – Déviation de Vayrac
Prairie humide en rive droite du Maumont
Dossier de demande de dérogation exceptionnelle de destruction d’espèces animales
protégées au titre des Articles L.411-1 et L.411-2 du Code de l’Environnement
Août 2014
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Sommaire
Chapitre 1 Présentation et justification du projet
I - Le Projet
A - Cadre général, intérêt du projet
B - Objet de la demande
C - Le projet
D - Appréciation sommaire des dépenses
E - Le projet dans son environnement
F - Etat d’avancement et procédures
II - Démonstration de l’absence de solution alternative
A - Présentation des variantes, comparaison et choix
B - Les variantes d’un point de vue écologique
III – L’intérêt public majeur du projet
A - Une route à vocation économique et touristique
B - Un trafic en perpétuelle augmentation
C - Améliorer la sécurité
D - Réduire la gêne des riverains
IV – Conclusions : éligibilité du projet à la dérogation
Chapitre 2 Impact sur les espèces protégées
I - Présentation du contexte écologique
A - Site d’étude et contexte écologique
B - Synthèse des résultats d’inventaires
C - Evaluation écologique
D - Principaux impacts
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II - Fiches d'identité et analyse des impacts par espèce protégée 43
Chapitre 3 Les mesures
203
I - Mesures génériques
II - Mesures de réduction
204
207
A - Débroussaillement/Déboisement hors période sensible
207
B – Traitement des arbres d’intérêt
208
C - Isolement du chantier
211
D - Plantation de haies bocagères
212
E – Aménagements pour le franchissement de la RD 116, des cours d’eau et de
l’ouvrage de décharge
217
F - Aménagement de buses sèches pour la traversée de la petite et moyenne
faune
221
G - Pose de dispositifs de sortie de la petite faune au niveau du système
d’assainissement
224
H - Raisonnement et gestion des aménagements paysagers en bord de route
227
III – Analyse des impacts résiduels
IV - Mesures de compensation
A – Acquisition et entretien de 10 ha de zones humides
B – Plantation/Restauration de corridors boisés
C – Création de mares
V - Mesures d’accompagnement
A - Suivi naturaliste
B – Suivi par un comité de suivi
VI Eléments de calendrier
Chapitre 4 Synthèse & Conclusion
Chapitre 5 Annexes
I - Annexe 1 : Méthodologies de l’étude d’impact
A Organismes et personnes ressources consultés
B - Méthodologie des inventaires floristiques et faunistiques
C - Méthodologie de l’inventaire phytoécologique
D - Méthodologie de l'inventaire faunistique
E - Estimation de la valeur écologique
II - Annexe 2 : Résultats de l’inventaire floristique
A - Statut, Rareté & Légende
B - Résultats généraux
C - Résultats détaillés
III - Annexe 3 : Résultats de l’inventaire faunistique
A - Statut, Rareté & Légende
B - Avifaune
C - Mammalofaune
D - Herpétofaune
E - Odonatofaune
F - Lépidoptérofaune (rhopalocères)
G - Orthoptérofaune
H - Autres taxons
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IV - Annexe 4 : Méthodologies et résultats de l’inventaire
chiroptérologique
280
A - Méthodologie
280
V - Annexe 5 : Méthodologie de l’élaboration des mesures
compensatoires
286
A - Définition des mesures compensatoires
286
B - Paramètres à prendre en compte dans la définition d’une stratégie de
compensation
286
C - Évaluation des compensations
288
VI - Annexe 6 : Lexique et bibliographie
A - Lexique
B - Bibliographie
290
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294
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Avant Propos
Le Conseil général du Lot a missionné le bureau d’étude Ecosphère en 2009 et 2010
pour la réalisation du volet faune flore de l’étude d’impact du projet de déviation de
Vayrac. Ecosphère est un cabinet d’experts pour l’étude et l’aménagement des
milieux naturels. Cette mission a été pilotée par M. Sylvain Bonifait, chef de projet
faunisticien et M. Olivier BECKER, Responsable d’Agence, et a consisté en :
-
La réalisation d’un diagnostic écologique permettant d'apprécier
l'importance des enjeux de conservation faune-flore-habitats, le
fonctionnement écologique du territoire et les contraintes réglementaires
[présence d’espèces protégées, présence d'habitats ou d’espèces
remarquables, rôle fonctionnel particulier (corridors écologiques, etc.)] ;
-
L’évaluation des impacts du projet sur la faune, la flore et les habitats du
site d’étude ;
-
La proposition des mesures de suppression et de réduction, voire de
compensation des impacts.
Au regard des résultats d’inventaires, cette étude a montré la nécessité de déposer
un dossier de demande de dérogation exceptionnelle de destruction d’espèces
animales protégées au titre des Articles L.411-1 et L.411-2 du Code de
l’Environnement, objet du présent dossier.
Ce dossier de demande de dérogation exceptionnelle de destruction d’espèces
protégées, présenté ci-après, est le produit d’une étroite concertation entre le
Conseil général du Lot et le cabinet d’étude Ecosphère. L’appréciation des impacts
et l’ajustement des mesures se sont opérés par des échanges réguliers entre le
bureau d’étude, le service Agriculture et Environnement et le pôle Grand Travaux et
Ouvrages d’Art, service Etudes travaux neufs Nord du Lot, du Conseil général.
Contacts
M. Sylvain Bonifait – faunisticien
Ecosphère – Agence Sud-Ouest
436 avenue de Verdun
33700 MERIGNAC
Tél : 05 56 37 72 23
Fax : 05 56 12 06 87
Mail : [email protected]
Mme Anne Gouix - écologue
Conseil général du Lot
Avenue de l’Europe – Regourd
BP 291- 46005 CAHORS cedex 9
Tél : 05 65 53 40 00
Fax : 05 65 53 43 09
Mail : [email protected]
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Préambule réglementaire
La loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature a fixé les principes et les
objectifs de la politique nationale de la protection de la faune et de la flore
sauvages.
Des évolutions récentes de la réglementation nationale ont eu lieu afin de la mettre
en conformité avec les directives européennes : modification du code de
l’environnement en 2006 et 2007 (L411-1 et 2, R411-1 à 14), refonte de plusieurs
arrêtés de protection en 2007 et circulaire d’application en 2008 (DNP/CFF n°200801, 21 janvier 2008).
Les espèces protégées en droit français sont les espèces animales et végétales dont
les listes sont fixées par arrêtés ministériels en application du code de
l’environnement (L411-1 et 2). Selon les espèces concernées, le contenu des arrêtés
est adapté, il est ainsi nécessaire de se référer aux arrêtés correspondants pour
connaitre la nature des interdictions.
Les arrêtés faune et flore interdisent, en règle générale:
l’atteinte aux spécimens (la destruction, la mutilation, la capture ou
l’enlèvement des animaux quel que soit leur stade de développement, et
de tout ou partie des plantes) ;
la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel ;
la dégradation des habitats, et en particulier les éléments physiques ou
biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce
considérée ;
la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente,
la vente ou l’achat, l’utilisation commerciale ou non, des spécimens
prélevés dans le milieu naturel.
La mise en conformité des textes de protection (arrêtés ministériels parus en 2007)
avec les directives européennes a notamment pour conséquence :
l’ajout de la perturbation intentionnelle ;
la protection des sites de reproduction et des aires de repos dans les zones
de présence de l’espèce ;
le raisonnement à l’échelle de la population et non plus du seul individu
pour caractériser les dérogations possibles.
A titre exceptionnel, une dérogation peut être délivrée permettant la destruction
d’espèces et d’habitats protégés et/ou le déplacement d’espèces protégées.
Auparavant possible uniquement à des fins scientifiques, le champ des dérogations
a aujourd’hui été élargi, mais est strictement encadré. Ainsi l’article L411-2, modifié
par la loi d’orientation agricole de janvier 2006, précise que :
«Un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions dans lesquelles sont fixées :
(…)
4º La délivrance de dérogation aux interdictions mentionnées aux 1º, 2º et 3º de
l'article L. 411-1, à condition qu'il n'existe pas d'autre solution satisfaisante et que la
dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des
populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle :
a) Dans l'intérêt de la protection de la faune et de la flore sauvages et de la
conservation des habitats naturels ;
b) Pour prévenir des dommages importants notamment aux cultures, à l'élevage,
aux forêts, aux pêcheries, aux eaux et à d'autres formes de propriété ;
c) Dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou pour d'autres raisons
impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, et
pour des motifs qui comporteraient des conséquences bénéfiques primordiales pour
l'environnement ;
d) A des fins de recherche et d'éducation, de repeuplement et de réintroduction de
ces espèces et pour des opérations de reproduction nécessaires à ces fins, y compris
la propagation artificielle des plantes ;
e) Pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées, d'une manière
sélective et dans une mesure limitée, la prise ou la détention d'un nombre limité et
spécifié de certains spécimens ; »
Trois conditions doivent être réunies pour qu’une dérogation puisse être
accordée:
qu’on se situe dans l’un des 5 cas listés de a) à e) ;
qu’il n’y ait pas d’autre solution ayant un impact moindre (localisation,
variantes, mesures d’évitement et de réduction, choix des méthodes…) ;
que les opérations ne portent pas atteinte à l’état de conservation de
l’espèce concernée (que l’on affecte des individus, des sites de
reproduction ou des aires de repos).
-> Ces conditions seront présentées et justifiées dans le présent dossier.
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B - Objet de la demande
Chapitre 1 Présentation et justification du
projet
La cartographie et les éléments décrits dans ce chapitre sont extraits du dossier
d’enquête préalable à la DUP (Déclaration d’Utilité Publique). Ils sont complétés
pour répondre aux critères de la demande de dérogation.
I - Le Projet
A - Cadre général, intérêt du projet
La traversée Nord-Sud du département du Lot par l’autoroute A20 a amené en 1995
le Conseil général à instaurer une nouvelle hiérarchisation du réseau routier
départemental. C’est ainsi qu’il a décidé d’accorder la priorité à l’aménagement des
itinéraires de raccordement des bassins d’activité à l’autoroute A20. Ces itinéraires
prioritaires ont été classés sous le terme générique de réseaux principaux.
La RD 720 (ex RD 20) au droit des communes de Saint-Michel-de-Bannières et
Vayrac en fait partie (cf. figures 1a et 1b). Elle relie l’autoroute A20 au bassin
économique de Bretenoux - Biars - Saint Céré, troisième pôle d’activités du
département avec notamment les usines Andros, Materne-Boin, Manucère ou
Brown Europe. C’est également un itinéraire touristique important, proche de la
rivière la Dordogne. Ces éléments font de cette portion une zone au trafic
grandissant et accidentogène.
Le projet de déviation de Vayrac permettra notamment :
− d’améliorer les conditions de circulation et de sécurité des usagers de la
RD720,
− de dévier le trafic de transit du village de Vayrac
− D’améliorer les condi8ons de vie des habitants de Vayrac par la réduction des
nuisances liées au trafic (bruit et pollution de l’air entre autre),
− D’adapter la RD720 à sa nouvelle fonction, en termes de fluidité de trafic et de
cohérence d’itinéraire.
Le projet d’aménagement de la RD720 entre Vayrac et Saint-Michel-de-Bannières se
décompose en deux sections :
-
des aménagements sur place de la RD720 : entre les lieux-dits «la
Brousse» et «la Jubernie», ainsi qu’une rectification du tracé au lieu-dit
«Blanat».
-
la déviation de Vayrac : un tracé neuf entre le futur carrefour avec la
RD803 et le raccordement à la RD720 existante au lieu-dit «la Brousse». ;
objet du présent dossier
Chacune des deux sections du programme fait l’objet d’enquêtes publiques
distinctes sur la base de dossiers respectifs comprenant notamment une étude
d’impact. Elles constituent des tranches fonctionnelles indépendantes, non
conditionnées l’une par l’autre. Au regard des résultats d’inventaires figurant dans
le volet faune-flore des deux études d’impacts, chacune des sections requiert un
dépôt de dossier de demande de dérogation exceptionnelle de destruction
d’espèces protégées au titre des Articles L.411-1 et L.411-2 du Code de
l’Environnement.
La section d’aménagement sur place de la RD 720 a fait l’objet d’un dossier
d’enquête publique déposé en Préfecture le 26 mai 2011. Ce dossier a été complété
par un document d’incidences Natura 2000 simplifié en date du 26 mars 2012.
Cette première section d’aménagement a fait l’objet d’une enquête publique durant
la période du 21 mai au 22 juin 2012. À l’issue de l’enquête publique, le
Commissaire Enquêteur a émis un avis favorable sous réserve de la prise en compte
de ses observations et le Conseil général du Lot a rédigé une déclaration de projet
adoptée en Commission Permanente en date du 26 octobre 2012.
La section du programme correspondant aux aménagements sur place de la RD 720
a fait l’objet d’un dossier distinct de demande de dérogation exceptionnelle de
destruction d’espèces protégées, envoyé à la DREAL et à la Préfecture le 23 juillet
2012, pour lequel l’arrêté n°2013-02 du 23 avril 2013 relatif à une autorisation de
destruction, altération, dégradation d’aires de repos et de reproduction, et de
spécimens d’espèces protégées dans le cadre de l’aménagement de la RD 720 de
Saint-Michel-de-Bannières à Vayrac a été rédigé.
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La section Déviation de Vayrac a fait l’objet d’un dossier d’enquête publique déposé
en Préfecture le 29 juin 2012. Ce dossier a fait l’objet d’un avis de l’Autorité
Environnementale en date du 23 octobre 2012 demandant de compléter le dossier
au vu de la réforme des études d’impacts.
Le dossier d’enquête publique était accompagné d’un dossier analysant les
incidences du projet sur le site Natura 2000 de la Vallée de la Dordogne
Quercynoise. Ce dossier déposé en Préfecture le 29 juin 2012 a été rédigé en
concertation avec le bureau d’études ECOSPHERE.
Un nouveau dossier d’enquête publique tenant compte des remarques de l’autorité
environnementale a été déposé en Préfecture en mars 2014. Il annule et remplace
le précédent. Une analyse d’incidence du projet sur le site Natura 2000 de la Vallée
de la Dordogne Quercynoise a également été déposée en mars 2014.
Le présent dossier de demande de dérogation concerne la partie «Déviation de
Vayrac» (cf. figure 2).
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Figure 1a : Plan de situation de la zone d’étude
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Figure 1b : Plan de situation de la zone d’étude
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Figure 2 : Vue d’ensemble des deux portions du projet d’aménagement de la RD 720
Portion du programme
concernée par le
présent dossier
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Des mesures spécifiques à l’environnement seront mises en place, elles concernent
principalement :
C - Le projet
La déviation de Vayrac s’étend sur une longueur d’environ 2 km et se situe
uniquement sur la commune de Vayrac. Elle est située entre le futur carrefour avec
la RD803 au lieu dit « Issartoux » et le raccordement à la RD720 existante aux abords
du lieu-dit «La Brousse».
Les aménagements prévus se situent sur des zones utilisées par un certain nombre
d’espèces protégées appartenant aux groupes des mammifères (chiroptères
essentiellement), des amphibiens, des reptiles, des oiseaux et des insectes. Il
consiste en :
Le projet (cf. figures 3a et 3b) consistera en :
un tracé neuf à 2x1 voie,
-
les eaux de ruissellement de la plate-forme du projet, qui seront traitées
dans des bassins de rétention,
-
l’intégration du projet dans son site d’accueil avec des aménagements
paysagers adaptés,
-
la préservation de la faune et la flore par des aménagements adaptés
assurant une transparence écologique.
L’exploitation de la section sera assurée par le Département du Lot. La section
concernée sera équipée d’une signalisation horizontale et verticale adaptée ainsi que
de dispositifs de retenue conformes aux instructions en vigueur. Compte tenu des
niveaux de trafic, l’éclairage public de l’infrastructure n’est pas prévu.
l’aménagement définitif du carrefour au lieu-dit « La Brousse »,
la création du carrefour giratoire à l’extrémité Sud au niveau de la
route de Bretenoux (RD803) à Issartoux,
un passage supérieur au niveau de la RD116,
les passages inférieurs de la Sourdoire et du Maumont.
La surface globale des terrains qui sera remaniée en phase travaux est estimée à
78000 m2, soient 7,8 ha. Le Conseil général devrait acquérir environ 81 000 m2 mais
certaines parcelles acquises en totalité ne seront pas remaniées dans leur intégralité.
Pour préserver la dynamique de végétation locale, les terres remaniées lors des
excavations seront réutilisées in situ. Pour la construction de la structure de
chaussée en elle-même, des apports de matériaux de carrières seront nécessaires en
quantité limitée.
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Figure 3a : Plan général des travaux de la déviation de Vayrac
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Figure 3b : Localisation des déblais et des remblais
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a - Les normes appliquées
La conception de l’aménagement sur place a été réalisée conformément aux
caractéristiques géométriques du guide d’Aménagement des Routes Principales
(ARP) pour une route bidirectionnelle à 2 voies de la catégorie R80.
Les caractéristiques géométriques de l’aménagement sur place sont compatibles
avec les seuils minimaux suivants :
c - Les ouvrages et travaux annexes
Sur l’opération, la vitesse maximale autorisée sera de 90 km/h en section courante.
Les carrefours plans ont été réalisés en se référant au guide technique sur
l’aménagement des carrefours interurbains sur les routes principales.
b - Les dispositions géométriques
Le tracé en plan :
Le tracé en plan de la déviation de Vayrac présente les caractéristiques suivantes :
- Longueur de la section : 2 000 m
- Rayon minimal en plan : 240 m
Le profil en long :
Le profil en long présente les caractéristiques suivantes :
- Rayon minimal en angle saillant : 3 336 m
- Rayon minimal en angle rentrant : 2 200 m
- Pente maximale : 6%
Le profil en travers type : Le profil en travers à 2 x 1 voie présente les
caractéristiques suivantes :
- Chaussée de 2 x 3,50 m, soit 7,00 m de large au total
- Accotement de 2,75 m de large de part et d’autre de la chaussée
Les échanges avec la voirie locale : Les accès à la voie nouvelle se feront
uniquement au niveau du carrefour plan retenu. La déviation de Vayrac prévoit la
réalisation d’un point d’échange. Il s’agit du carrefour plan de type « giratoire »
situé à l’extrémité Sud du tracé au lieu-dit « Issartoux » au niveau de la route de
Bretenoux (RD803).
Le carrefour plan de type « giratoire » à 5 branches et de rayon extérieur 25 m, doit
servir de point d’échanges avec la RD803 (vers Bretenoux et Vayrac) et la RD110
(vers Sourdoire).
Le désenclavement des parcelles initialement desservies sera rétabli par
rabattement sur les points d’échanges ou les voiries rétablies.
La sécurité :
La mise en place de glissières de sécurité sur accotement n’est pas systématique.
Dans le cadre de l’opération, elles ne sont prévues que dans les cas suivants :
- au droit des ouvrages inférieurs,
- devant les talus de remblais d’une hauteur supérieure à 2.50 m,
- devant les talus de remblais pentus (>1.00 m),
- devant les supports de signalisation verticale,
- devant les caniveaux non recouverts situés en pied de talus de remblai.
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La signalisation : La signalisation verticale et horizontale du projet sera adaptée à sa
géométrie et répondra aux normes en vigueur.
Les principaux aménagements environnementaux : Les principaux aménagements
environnementaux sont les suivants :
-
les dispositifs liés au traitement des eaux (bassins : cf. schéma de principe
ci-contre, caniveaux en U) ;
les divers aménagements paysagers (modelés, plantations, bassin de
retention paysager …) ;
les mesures de protection de la faune (cf. chapitre Mesures).
D - Appréciation sommaire des dépenses
A la date du présent document, l’estimation s’établit à 10 000 000 € H.T. (soit
12 000 000 € T.T.C. en valeur 2014).
Cette estimation est déclinée en quatre postes :
Etudes et frais divers
Acquisitions
routières)
foncières
130 000 € H.T.
(emprises
200 000 € H.T.
Travaux routiers
7 839 000 € H.T.
Mesures en faveur de l’environnement :
- dont mesures faune / flore
- dont aménagement paysager
- dont assainissement
1 831 000 € H.T.
881 000 € H.T.
40 000 € H.T.
910 000 € H.T.
Le financement total la déviation de Vayrac sera en totalité pris en charge par le
Conseil général du Lot.
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E - Le projet dans son environnement
a - Milieu physique
Le relief : Du nord au sud l’aire d’étude traverse le coteau du vallon de la Sourdoire
et du Maumont avant de les franchir. Le relief est relativement mouvementé sur
l’aire d’étude et l’altitude y est comprise entre 120 et 180 m NGF.
La géologie : Le secteur d’étude se développe au Nord du Limargue. Du Nord au
Sud, elle rencontre des formations marneuses et marno-calcaires puis des calcaires
lithographiques durs surmontés d’apports de pente (limons et argiles) d’épaisseur
de plus en plus importante en se rapprochant de la plaine alluvionnaire du
Maumont et de la Sourdoire composée d’alluvions modernes (argiles et sables).
L’hydrogéologie : Les aquifères concernés par le projet sont vulnérables. En effet, ils
sont affleurants, ne bénéficient pas d’une protection naturelle, et les vitesses de
transfert y sont élevées (milieu karstique). Il n’existe aucun captage d’alimentation
en eau potable au sein de l’aire d’étude, mais deux prélèvements d’eau de
particuliers ont été recensés.
L’hydrographie : Toute l’aire d’étude s’inscrit sur le versant Ouest de la vallée du
Maumont et de la Sourdoire, puis la traverse. Les eaux du ruisseau de la Sourdoire
sont qualifiées de bonnes. L'objectif de qualité assigné à ce cours d’eau dans ce
secteur est la classe 1B, dite bonne. D’autre part, ce cours d’eau est classé en 2ème
catégorie piscicole.
La Sourdoire et Maumont, affluents de la Dordogne, parcourent l’aire d’étude et
peuvent être à l’origine de débordements plus ou moins graves.
Le bassin Adour - Garonne, auquel appartiennent ces deux cours d’eau, fait l’objet
d’un Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE).
Le climat : Le climat du secteur d’étude (station météo de Gourdon) est de type
océanique dégradé. Le mélange de l’influence continentale et océanique se traduit
par :
− une pluviométrie forte et régulière (les maximas dépassent de peu les
moyennes mensuelles), avec deux maximales au printemps et en automne
et un minimum peu marqué en été,
− des températures assez clémentes en général,
− des vents soufflant du secteur Ouest et Sud-Est.
L’air : En Midi-Pyrénées, la surveillance de la qualité de l’air est assurée par
l’ORAMIP (Observatoire Régional de l’Air en Midi-Pyrénées). Aucune station de
mesure n’étant présente à proximité de l’aire d’étude, une modélisation des
émissions liées à la circulation routière et une quantification de ces dernières et de
la consommation relatives à la déviation de Vayrac ont été réalisées à l’aide du
logiciel IMPACT ADEME, développé par l’Agence de l’Environnement et de la
Maîtrise de l’Energie. Notons que la topographie de la zone d’étude et les
conditions climatiques locales constituent des facteurs favorables à la dispersion
des polluants.
Les risques naturels : La commune de Vayrac fait l’objet d’un Plan de Prévention
des Risques Naturels concernant le risque inondation et est également recensée
dans l’atlas départemental des zones susceptibles d’être concernées par des
mouvements de terrain.
b - Milieu naturel
Le site d’étude n’est pas inscrit dans un zonage réglementaire ou d’inventaire, mais
il jouxte la vallée de la Dordogne qui présente de forts enjeux ornithologiques,
mammalogiques, piscicoles, etc. Des espèces remarquables liées aux milieux
humides, ainsi que des oiseaux et chiroptères patrimoniaux sont donc susceptibles
de fréquenter le site d’étude.
Inventaire de la faune, de la flore et des habitats : L’inventaire floristique a permis
de recenser 399 taxons répartis dans 18 unités de végétation. Ces dernières ont été
distinguées en fonction de leur composition floristique et de leur structure
(herbacée, arbustive ou arborescente), liées notamment à la richesse trophique des
sols, aux conditions hydriques et édaphiques ainsi qu’à leur degré d’artificialisation.
La diversité rencontrée est liée principalement aux conditions édaphiques et
hydriques variant du nord au sud : 1) des coteaux calcaires à argilo-calcaires plus ou
moins marneux, composés de boisements et de pâtures mésoxérophiles à
mésohygrophiles ; 2) un paysage bocager sur un substrat argilo-calcaire (conditions
mésophiles) ; 3) une vallée entourant deux cours d’eau, composée d’argiles
limoneuses (conditions méso-hygrophiles à hygrophiles).
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L’inventaire faunistique a permis de recenser 56 espèces d’oiseaux (dont 50
nicheuses dans le site), 29 mammifères (dont 14 chiroptères certains et trois
chiroptères possibles), 3 reptiles, 7 amphibiens, 25 odonates, 49 lépidoptères
rhopalocères, 34 orthoptéroïdes, 9 poissons, etc. Plusieurs cortèges importants se
distinguent : 1) espèces liées au bocage et aux corridors boisés: oiseaux,
chiroptères, etc. ; 2) espèces liées aux rivières et ripisylves : poissons, odonates, etc.
; 3) espèces liées aux prairies humides (et annexes : ruisseaux, cariçaie, etc.) :
insectes, etc.
− prairies humides de la vallée (englobant les rivières de la Sourdoire et du
Maumont) et du nord du site d’étude. Les enjeux sont forts sur ces milieux
du fait de la présence d’insectes rares et/ou protégés, dont notamment le
Cuivré des marais, susceptible de fréquenter la plupart des prairies en
fonction de leur utilisation, et de l’Agrion de Mercure sur des ruisseaux et
suintements. Les cortèges entomologiques (notamment pour les libellules
et les orthoptères) sont riches et patrimoniaux.
c - Environnement urbain et socio-économique
Evaluation écologique : Le site d’étude est donc essentiellement constitué d’un
système bocager de grande qualité, très favorable à la faune et la flore. Ce bocage
doit être considéré comme un ensemble fonctionnel homogène sur l’ensemble de
l’aire d’étude, avec des enjeux écologiques répartis sur tout le territoire (hormis les
rares cultures).
L’intérêt écologique est au minimum assez fort à fort sur l’ensemble du site d’étude
compte tenu de l’intérêt faunistique et floristique (présence de pâtures sur substrat
marneux hébergeant plusieurs espèces végétales remarquables, de prairies de
fauches thermo-atlantique (habitat déterminant de ZNIEFF), d’un cortège d’espèces
d’oiseaux déterminants ZNIEFF liées au bocage, de plusieurs espèces de chiroptères
d’intérêt patrimonial utilisant le site d’étude comme territoire de chasse, d’insectes
protégés et/ou rares, etc.). La présence de colonies ou gîtes de chiroptères en
plusieurs points doit également être notée.
Sur plusieurs secteurs, l’intérêt écologique atteint une valeur forte à exceptionnelle
du fait de la présence d’espèces animales de fort intérêt patrimonial. Il s’agit des
secteurs suivants :
− rivière du Maumont, ripisylve associée et haie faisant la jonction entre le
Maumont et « la Rabanie » : cet ensemble présente un intérêt
exceptionnel dû principalement à une forte richesse en chiroptères, dont
de nombreuses espèces très fortement patrimoniales. La rivière du
Maumont constitue un corridor de déplacement très important. La Loutre
d’Europe (utilisation probable du site), les poissons et odonates associés à
la rivière contribuent également à son intérêt ;
− corridors boisés sur l’ensemble du site d’étude : les enjeux très forts sont
liés à leur fréquentation par de nombreux chiroptères patrimoniaux,
malgré une utilisation moindre que sur le Maumont ;
Les éléments de démographie: La commune de Vayrac avait atteint 1 190 habitants
en 1982 et elle ne comptait qu’environ 1 188 habitants au recensement de 1999. Au
recensement de 2007, la commune comptait 1 318 habitants soit, 10,9 % de plus
qu’en 1999. Le parc de logements se distingue par une part importante de
résidences principales et de maisons individuelles. Toutefois, un logement sur
quatre est une résidence secondaire.
La population légale de la commune de Vayrac est de 1 366 habitants à la date du
er
1 janvier 2014.
Les activités économiques : L’agriculture est bien représentée sur l’ensemble de
l’aire d’étude. Les parcelles cultivées, les quelques prairies et vergers forment la
majeure partie de la surface agricole. Outre le tissu commercial de proximité et les
activités de services qui se concentrent dans le centre du bourg, Vayrac accueille
une zone artisanale au Sud de la voie ferrée au lieu-dit « Pré Neuf », ainsi que la
Zone Artisanale de Simonet, située à proximité de l’aire d’étude, le long de la
RD803, en limite communale avec Vayrac et Bétaille. Le potentiel touristique du
secteur d’étude est lié à la qualité des paysages, à la richesse du patrimoine et à la
diversité des structures d’hébergement et de loisir.
21
Les documents d’urbanisme : La commune de Vayrac concernée par le projet est
régie par le Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.) approuvé le 29 décembre 2007.
Au sein l’aire d’étude, on distingue plusieurs types de zonages :
− la zone A (zone agricole) prédominante sur l’aire d’étude,
− la zone UB (zone urbanisée) située au niveau des extensions du bourg de
Vayrac au Nord,
− la zone UI (zone d’acavités) ciblée au Sud de l’aire d’étude au niveau de la
zone artisanale de Simonet,
− la zone AU0 (zone à urbaniser) en continuité des zones UB,
− la zone N (zone naturelle) (masses boisées, bâa éclaté sur le territoire, …).
On note la présence d’un emplacement réservé pour la déviation de Vayrac et la
commune comporte également des espaces boisés classés.
Un PLU intercommunal est en cours de réalisation.
Le bâti : La zone d’habitat concentré se situe principalement dans le bourg de
Vayrac. Elle est relayée par un habitat plus diffus le long des voies communales et
départementales. Le reste de l’habitat dans l’aire d’étude est organisé en hameaux
ou exploitations agricoles.
Les réseaux techniques : Des réseaux (transport d’électricité, France Télécom, …),
appartenant à des concessionnaires publics ou privés, sont situés dans et aux
abords de l’aire d’étude.
Les infrastructures routières : Le maillage routier sur l’aire d’étude se structure
autour de la RD720 (depuis Vayrac au Sud-Est du secteur étudié vers le Nord-Ouest)
et de la RD803 (du Sud-Ouest au Sud-Est du secteur le long de la Dordogne). Le
réseau de voies secondaires importantes (RD110 et RD116, notamment) et
communales se structure à partir de ce maillage principal et achève de couvrir le
territoire.
Afin de déterminer l’ambiance sonore initiale de l’aire d’étude, une campagne de
mesures acoustiques sur site a été effectuée, dans des conditions conformes aux
normes applicables en la matière (1 prélèvement d’une heure). Cette campagne a
mis en évidence que le secteur d’étude est en zone d’ambiance sonore modérée de
jour et de nuit, c'est-à-dire que le niveau sonore diurne (6h-22h) est inférieur à 65
dB(A) et le niveau sonore nocturne (22h-6h) inférieur à 60 dB(A).
d - Patrimoine et paysage
Les contraintes patrimoniales : Aucun monument historique ni périmètre de
protection n’intercepte l’aire d’étude. Par ailleurs, de nombreux sites
archéologiques sont recensés aux abords de l’aire d’étude (indice d’occupation
humaine préhistorique) et présentent un intérêt concernant l’âge du Fer et la
période galloromaine.
L’analyse paysagère :
L’aire d’étude présente un paysage diversifié se caractérisant par une alternance de
paysages urbanisés (bourgs de Vayrac) et de paysages agricoles, composés de
parcelles cultivées et de prairies. Ce paysage est également marqué par des
contrastes topographiques. Sur les coteaux du vallon de la Sourdoire et du
Maumont, le relief y est relativement mouvementé. Au contraire, le vallon de la
Sourdoire et du Maumont est caractérisé par une topographie très plate.
e - Synthèse des contraintes
L’aire d’étude est relativement contrainte. Cela concerne autant le relief et la
géologie avec un site mouvementé et la présence de sols compressibles, que
l’hydrographie (présence du Maumont et de la Sourdoire et de leurs zones
inondables), le bâti et un espace très agricole. A cela, il faut ajouter un secteur au
patrimoine écologique important et un paysage en relation avec le relief (cf. figure
4).
Le bruit: Les principales sources de bruit sur l’aire d’étude sont générées à l’heure
actuelle par la circulation routière sur les voies de communications et par les
sociétés qui sont implantées sur les zones artisanales de Vayrac.
22
Figure 4 : Synthèse des contraintes
23
F - Etat d’avancement et procédures
a - Déclaration d’Utilité Publique
Depuis le 1er juin 2012, en application du décret n° 2011-2019 du 29 décembre
2011 relatif à la réforme des études d’impact des projets de travaux, d’ouvrages ou
d’aménagement et du nouvel article L. 122-1 du Code de l’Environnement, le projet
RD 720 – déviation de Vayrac est soumis à une demande d’examen au cas par cas
préalable à la réalisation d’une étude d’impact au titre de la rubrique 6°d de
l’annexe à l’article R. 122-2 du Code de l’Environnement « toutes routes d’une
longueur inférieure à 3 kilomètres ».
De plus, depuis le 1er juin 2012, en application du décret n° 2011-2018 du 29
décembre 2011 portant réforme de l’enquête publique relative aux opérations
susceptibles d’affecter l’environnement, font l’objet d’une enquête publique les
projets de travaux, d’ouvrages et d’aménagements soumis de façon systématique à
la réalisation d’une étude d’impact et ceux qui, à l’issue de l’examen au cas par cas,
sont soumis à la réalisation d’une telle étude (article L. 123-2 du Code de
l’Environnement).
Suite à la demande de la DREAL, dans son courrier du 27 septembre 2012, le projet
RD 720 – déviation de Vayrac dont le dossier a été déposé à la DDT du Lot le 29 juin
2012 est soumis à la nouvelle procédure issue de la réforme des études d’impact
des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagement.
La situation pour le projet RD 720 – déviation de Vayrac est considérée comme
relevant de l’étude d’impact compte tenu qu’avant la réforme une étude d’impact
avait été réalisée.
Le dossier d’enquête préalable à la DUP est rédigé et a été déposé en Préfecture au
mois de Juin 2012. L’Autorité Environnementale a rendu un avis en date du 23
octobre 2012 demandant de compléter le dossier d’enquête préalable à la DUP au
vu de la nouvelle règlementation relative aux études d’impacts.
La procédure de déclaration d’utilité publique constitue une phase fondamentale
dans le processus d’élaboration des projets routiers. Elle a pour objet :
- de marquer la validité technique, juridique et politique d’un projet,
- d’accorder à l’administration la possibilité d’exproprier les terrains
nécessaires à la réalisation d’un projet,
- de vérifier le bien-fondé d’un projet, notamment au regard des impacts sur
l’environnement.
Cette opération nécessite une enquête au titre :
- du code de l’expropriation pour cause d’utilité publique,
- du code de l’environnement,
- du code de l’urbanisme.
b - Evaluation des incidences Natura 2000
L’étude faune/flore réalisée dans le cadre de la déviation de Vayrac a permis de
mettre en évidence la présence du site Natura 2000 de la « Vallée de la Dordogne
Quercynoise » située à proximité immédiate du projet.
Conformément à la législation en vigueur, une évaluation des incidences du projet
sur l’état de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire
ayant justifié la désignation du site Natura 2000 FR7300898 « Vallée de la Dordogne
Quercynoise » (ainsi que leurs habitats pour les espèces animales) a été déposée
simultanément au dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique.
Le dossier conclut, après aplication des mesures, qu’à moyen terme, les incidences
seront négligeables à faibles selon les espèces et ne remettront pas en cause l’état
de conservation des populations dans le site Natura 2000.
c – Acquisition de terrains
L’ensemble des emprises nécessaires aux travaux de la déviation de Vayrac
envisagés n’est pas encore propriété du département du Lot. La maîtrise foncière
nécessaire à la réalisation des aménagements n’est pas assurée à ce jour.
L'opération pourrait requérir l’acquisition des parcelles, non encore propriétés du
Département du Lot, dans l'emprise du projet et nécessaires à celui ci.
24
d - Compatibilité avec les documents d’urbanisme
L’opération traverse uniquement la commune de Vayrac. La commune est régie par
un Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.) approuvé le 29 décembre 2007.
Le dossier d’enquête publique réalisé précédemment dans le cadre de
l’aménagement sur place à St-Michel-de-Bannières portait notamment sur la mise
en compatibilité des documents d’urbanisme de la commune de Vayrac. L’enquête
publique de l’aménagement sur place, constituant la première étape du
programme, a permis de rendre compatible le présent projet de déviation de Vayrac
avec le PLU de la commune de Vayrac.
L'opération ne nécessite donc pas la mise en compatibilité du P.L.U. de la commune
de Vayrac.
e - Dossier Loi sur l’Eau
Le tableau de l'article R.214-1 du code de l'environnement donne la nomenclature
des opérations soumises à autorisation ou à déclaration en application des articles
L.214-1 à L.214-3 du dit code. Dans le cadre du programme, un dossier
d’autorisation au titre de la police de l’eau a été réalisé et mis à l’enquête du 15
novembre 2007 au 17 décembre 2007 inclus. Un arrêté portant autorisation au titre
de la loi sur l’eau a été pris le 12 mai 2009.
25
II - Démonstration de l’absence de solution alternative
L’une des trois conditions devant être remplie pour l’obtention d’une dérogation à la
destruction d’espèce protégée est qu’il n’y ait pas d’autre solution ayant un impact
moindre (cf. Préambule réglementaire). Cette recherche de moindre impact peut se
réfléchir par l’étude de plusieurs variantes ou par la mise en œuvre de mesures
d’évitement et de réduction d’impact par exemple.
En amont de la définition du projet établi aujourd’hui, plusieurs variantes avaient
été proposées à la fin des années 90. Elles n’avaient pas vocation à éviter la
destruction d’espèces protégées ou d’habitats d’espèces protégées, mais à envisager
différentes options possibles afin d’établir le meilleur compromis entre sécurité,
connectivité, pollution sonore, agriculture, patrimoine, économie et coût.
Les variantes et le choix retenu sont décrits ci-dessous. Une analyse rétrospective est
effectuée ensuite pour appréhender ces variantes d’un point de vue écologique et
vérifier la pertinence du choix de la variante à l’époque.
A - Présentation des variantes, comparaison et choix
Des études préalables portant sur le réaménagement de la RD720 ont été réalisées
à la fin des années 90, notamment une analyse comparative des variantes. Dans le
cadre de ces études préalables, une variante dite variante « 0 » a été étudiée. Elle
consistait à conserver le tracé actuel de la RD720 en l’aménageant légèrement au «
fil de l’eau » sans investissement coûteux ni modification importante :
aménagement de carrefour et renforcement de chaussée par exemple.
Les variantes relatives au projet de déviation de Vayrac ont été étudiées sur la base
des deux fuseaux suivants :
- les fuseaux au Nord de Vayrac entre la RD803 et la RD720 qui sont les plus
courts,
- les fuseaux au Sud de Vayrac qui peuvent à priori présenter l’intérêt de
dévier parallèlement la RD803.
a - Description des variantes
(cf.figure 5)
Variante V1 au Nord : cette variante est la plus courte. Elle part au Nord au niveau
du hameau de la Brousse, franchit en passage supérieur la RD116 et vient plonger
dans la vallée de la Sourdoire et du Maumont qu’elle enjambe pour se raccorder à
la RD803 au niveau du carrefour avec la route de la Chapelle-aux-Saints (RD110).
Deux carrefours plans à chaque extrémité sont envisagés.
Le projet alterne les zones de déblai et de remblai du chemin de la Brousse à la
RD110 avec des hauteurs maximales de 4,5 m en remblai dans la vallée et 10 m en
déblai.
Variante V2 au Nord : cette variante est constituée dans sa partie Ouest d’un tracé
neuf et dans sa partie Est, d’un aménagement sur place de la RD110 existante. Elle
démarre au niveau de la ligne EDF à haute tension, s’incurve vers l’Est, passe au
dessus de la RD116 et poursuit son tracé en alignement droit jusqu'à la RD110 après
avoir franchi les ruisseaux de la Sourdoire et de Maumont. Elle reprend ensuite par
une large courbe le tracé de la RD110 au niveau de la laiterie pour se raccorder à la
RD803.
Trois carrefours plans sont envisagés, un à chaque extrémité et un au niveau du
raccordement avec la RD110.
Le profil en long se caractérise par deux zones de remblais :
- de part et d’autre de la RD116 sur 600 m environ (6 m maximum)
- dans la vallée des deux ruisseaux sur 600 m également (4 m maximum)
Au départ côté Nord, on note une zone de déblai de 200 m environ (4 m maximum).
Sur le reste du tracé, le projet est au niveau du terrain naturel et de la route
existante.
Variante V3 au Sud : cette variante possède la caractéristique de réutiliser
partiellement la RD116 dans sa partie Est sur 1,2 km environ. Le tracé commence à
s’incurver légèrement au Nord du Hameau du « Cancille » qu’il traverse. Elle se
prolonge ensuite de manière quasi rectiligne pour passer entre les hameaux de la
Cirague et Caurrieux, traverser le hameau de la Boule et la Cabrolle et couper la
RD803 à niveau. Il franchit ensuite la Sourdoire en présentant une courbe serrée,
vient longer la voie SNCF en évitant la gare et se raccorde à la RD803 légèrement à
l’Est du raccordement actuel.
26
b – Comparaison des variantes
Cinq carrefours plans sont prévus :
- à chaque extrémité du projet,
- au niveau de la RD803,
- à hauteur de la route des Granges de Mezels,
- à hauteur du hameau de Cambous.
Pour ces deux derniers carrefours, des dispositions particulières devront être
envisagées pour gérer les passages à niveau.
Cette variante alterne des zones de déblai et de remblai dans la partie Nord jusqu'à
la RD803 (8 m maximum en déblai et 7 m en remblai). Dans sa partie Sud, le tracé
reste globalement au niveau du terrain naturel et de la route actuelle.
Variante V4 au Sud : cette variante reprend dans sa partie Nord le tracé de la
variante V3 jusqu'à proximité de la RD803. Elle se raccorde à une hypothétique
déviation de Bétaille. Après son tracé commun avec la variante V3, la variante V4 a
la particularité de franchir la RD803, la Sourdoire et la voie SNCF en passage
supérieur. En effet, les contraintes de profil en long donc de pente ne permettent
pas de raccorder la RD803 par un carrefour à niveau comptetenu de la nécessité de
franchir la voie SNCF en passage supérieur. Une disposition de type échangeur
dénivelé reste très contraignante et ne constitue pas une option réaliste compte
tenu de son coût important et de son impact sur l’environnement.
Après le franchissement de la voie SNCF, le tracé contourne par une courbe serrée
la zone artisanale, coupe la route des Granges de Mezels, se poursuit dans les
prairies naturelles par un alignement droit et une large courbe permettant de se
raccorder dans l’hypothèse d’une déviation de Bétaille, à un tracé au Sud.
Deux carrefours plans sont envisagés :
- à l’extrémité Nord,
- au niveau de la route des Granges de Mezels.
Ce dernier carrefour marquant l’entrée centrale de Vayrac, un réaménagement de
la voie communale doit être envisagé partiellement. La deuxième partie du tracé
entre la zone artisanale et le raccordement Est est inondable et se cale au niveau du
terrain naturel afin d’éviter la constitution d’un remblai de 2 à 3 m et la réalisation
de nombreux ouvrages hydrauliques permettant l’écoulement des eaux en cas de
crue.
La comparaison des variantes a consisté à relever les principaux avantages et
inconvénients de chacune des variantes étudiées.
Variante VO :
Avantage :
− Bonne irrigation du coeur du village de Vayrac et de ces commerces
malgré un trafic important et perturbateur.
Inconvénients :
− Conditions de sécurité relativement mauvaises pour l’ensemble de la
traversée (RD720 et RD803) et notamment compte tenu des évolutions de
trafics observées sur ces dernières années ;
− Nuisances sonores, pollutions, poussières et vibrations dans le centre
bourg de Vayrac induisant une gêne non négligeable sur les riverains et ne
favorisant pas la réhabilitation de l’habitat en bordure immédiate des deux
rues principales du centre ville.
Variante V1 :
Avantages :
− Bonnes conditions de sécurité.
− Tracé le plus court permettant un gain de temps pour le trafic en transit.
− Bon report de trafic pour la liaison RD803 – RD720.
− Nuisances sonores pratiquement éliminées dans la traversée de Vayrac et
tracé s’éloignant de l’habitat.
− Tracé valorisant l’habitat du bourg sans limiter l’extension urbaine à la
périphérie.
Inconvénients :
− Tracé relativement perturbant pour l’agriculture et pour certains
commerces.
27
Variante V2 :
Avantages :
− Conditions de sécurité acceptables malgré la superposition du trafic de
transit et du trafic local pour la partie de la route de la Chapelle-aux-Saints
aménagée sur place.
− Effets positifs semblables à V1 en ce qui concerne le bruit et l’habitat.
Inconvénients :
− Tracé relativement perturbant pour l’agriculture et pour certains
commerces.
− Problème de gestion des accès riverains sur la route de la Chapelle-auxSaints.
− Effet de coupure franche du paysage au niveau de la traversée des
ruisseaux et du hameau de la Brousse.
Variante V3 :
Avantage :
− Déviation de la RD803 vers Martel assurée.
Inconvénients :
Problèmes de sécurité à plusieurs niveaux :
− Superposition du trafic de transit et du trafic local sur la route de la Gare
(RD116).
− Gestion des deux passages à niveau aux deux carrefours (tracé proche de
la voie ferrée).
− Débouché sur le carrefour avec la RD803 depuis le Nord après une
descente à 5% sur 1,3 km.
− Débouché sur ce même carrefour dans l’autre sens juste après une
courbe serrée.
− Nécessité de démolir 5 à 7 habitations placées sur le fuseau et
perturbation de la zone d’habitat sur la route de la gare et à proximité du
tracé entre la RD803 et la RD720.
− Difficulté de gestion des accès riverains route de la gare.
− Coupure de plusieurs chemins avec allongement de parcours.
− Interférences avec le périmètre de protection de l’église de Vayrac.
− Projet relativement coûteux eu égard au trafic estimé.
− Contraintes paysagères fortes pour la partie Nord et difficultés
d’intégration des murs antibruit route de la gare.
− Traversée de sites Natura 2000.
Variante V4 :
Avantage :
− Conditions de sécurité améliorées malgré la présence d’une courbe
serrée au niveau de la zone artisanale relativement dangereuse pour les
véhicules venant du Nord.
Inconvénients :
− Coupure d’une zone de prairie agricole sans respect du parcellaire.
- Perturbation des cheminements agricoles.
− Fort impact sur le paysage dans toute la partie Nord avec effets de
coupures notamment au niveau du franchissement de la RD803, du
ruisseau et de la voie SNCF.
− Accès difficile au centre de Vayrac avec un tracé risquant de « courtcircuiter » le village et certains de ces commerces.
− Tracé à proximité du camping de la Palanquière difficilement protégeable
des nuisances sonores compte tenu de la gêne d’un merlon en zone
inondable.
− Projet relativement coûteux en égard au trafic prévisible estimé.
− Route submersible par les eaux dans sa partie Sud en cas de forte
inondation.
− Coupure de plusieurs chemins avec allongement de parcours.
− nécessité d’acquérir pour la démoliaon de 2 ou 3 habitaaons situées sur
le tracé.
− Tracé dépendant de la déviation de Bétaille.
− Traversée de sites Natura 2000.
28
La phase de concertation publique de la présente opération s’est déroulée dans le
cadre de l’aménagement des RD803 et RD720 de Bétaille aux Quatre Routes du 8
juin au 18 juillet 1998. Cette concertation a fait suite à une présentation aux élus de
l’ensemble du projet en mairie de Vayrac le 23 janvier 1998.
Cette phase de concertation publique portait notamment sur les variantes du projet
de déviation de Vayrac. Concernant la déviation de Vayrac, au vu des observations,
sa nécessité est avérée. Parmi les quatre tracés présentés, les variantes 3 et 4 sont
rejetées massivement ; la variante 2 est la mieux acceptée mais fait naître chez
certains des craintes en ce qui concerne les problèmes d’inondation et agricoles.
Une évolution de ce tracé, notamment au niveau de la laiterie, est souhaitée ; en
effet, l’étroitesse de la route devant la laiterie serait de nature à compromettre
cette activité en cours de développement.
En générale, les craintes exprimées concernent principalement : la baisse de
l’activité commerciale, les difficultés d’aménagement de l’itinéraire complet
(notamment au niveau de Turenne), les risques accrus d’inondation, la pollution
atmosphérique et le bruit, les problèmes de désertification, de diminution de
l’activité touristique et de sécurité, les effets sur l’agriculture.
Le tableau ci-après récapitule par variante les observations relevées :
Suite à la concertation auprès des élus et du public (réalisée du 8 juin au 18 juillet
1998) et à la recherche de tracé, les variantes V3 et V4 au Sud de Vayrac ont été
abandonnées et les variantes V1 et V2 au Nord ont été acceptées sous réserves
d’adaptations sensibles.
Le choix de la solution s’est opéré en tenant compte des critères
environnementaux, socio-économiques, des résultats de la concertation, et dans le
respect des objectifs fixés, à savoir, une solution courte pour Vayrac en évitant le
bourg. La variante V1 adaptée (décrite dans la partie « C- Le projet ») a été retenue
en raison de son impact moindre sur le bâti et l’environnement.
29
Figure 5 : Présentation des variantes
30
B - Les variantes d’un point de vue écologique
III – L’intérêt public majeur du projet
Une comparaison des variantes d’un point de vue écologique a été réalisée entre les
variantes V1 et V2, celles-ci ayant été jugées recevables par l’assemblée
décisionnaire. Les naturalistes du bureau d’étude Ecosphère ont parcouru une zone
d’étude englobant les deux tracés et la zone intermédiaire entre ces deux variantes.
L’une des trois conditions devant être remplie pour l’obtention d’une dérogation à la
destruction d’espèce protégée est que le demandeur doit démontrer qu’il se situe
dans un des 5 cas de dérogation prévus par l’article L411-2 du code de
l’environnement modifié par la loi d’orientation agricole de janvier 2006 (cf.
Préambule réglementaire).
L’ensemble de la zone prospectée dispose d’une qualité bocagère remarquable très
favorable à la faune et la flore. C’est un ensemble fonctionnel homogène sur
l’ensemble de l’aire d’étude, avec des enjeux écologiques répartis sur tout le
territoire (hormis les rares cultures). Les deux tracés traversent une mosaïques
d’habitats : chênaies thermophiles, haies et fourrés, prairies thermo-atlantiques
mésophiles à mésohygrophiles, prairies thermo-atlantiques à régime mixte
fauche/pâture mésophiles à mésohygrophiles, ourlets calcicoles mésoxérophiles,
prairies humides pâturées à jonc, cariçaies, vergers …
Les impacts sur l’un ou l’autre des tracés se révèlent importants du fait de cette
entité fonctionnelle mais le tracé V2 concerne davantage de milieux prairiaux, se
traduisant par des cortèges d’invertébrés remarquables moins présents sur la
variante V1 (lépidoptères, orthoptères). De même, le cortège des oiseaux bocagers
(Chevêche d’Athena, Rouge queue à front blanc, Pie Grièche écorcheur, Alouette
lulu…) a été relevé majoritairement à proximité ou sur le tracé V2.
Bien que l’ensemble de la zone d’étude puisse être considéré comme habitat
terrestre pour les amphibiens, très peu d’habitats de reproduction d’amphibiens
ont été observés dans le fuseau d’étude V1, seul le sud du fuseau V1 est
concerné par des suintements et dépressions inondées jouxtant la RD 803. A
l’inverse, la variante V2 cotoie des sites de reproduction en grand nombre :
dépressions inondées, ruisseaux, parties calmes des cours d’eau la Soudoire et le
Maumont, mares et étangs.
Le projet de modification de la RD720 peut prétendre répondre au cas « c » :
« 4º La délivrance de dérogation aux interdictions mentionnées aux 1º, 2º et 3º de
l'article L. 411-1, à condition qu'il n'existe pas d'autre solution satisfaisante et que la
dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des
populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle :
c) Dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou pour d'autres raisons
impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, et
pour des motifs qui comporteraient des conséquences bénéfiques primordiales pour
l'environnement ».
Une réflexion sur la modification de la RD720 actuelle de Vayrac à St-Michel-deBannières a été rendue nécessaire du fait des contraintes suivantes :
-
-
le trafic est en perpétuelle augmentation sur cette portion de la RD720
avec un trafic poids lourds non négligeable (lien entre l’autoroute A20 et le
bassin économique de Bretenoux - Biars - Saint Céré.
la configuration actuelle de la RD720 génère des zones accidentogènes.
Synthèse : Le choix de l’une ou l’autre des variantes V1 ou V2 implique la création
d’un tracé neuf, impactant donc des surfaces d’habitats et d’habitats d’espèces. La
variante retenue, V1, est la moins impactante en comparaison du tracé de la
variante V2, qui, bien qu’une partie se raccorde à de l’existant (RD 110), impacte
davantage le fonctionnement général de la zone de par sa proximité avec les
ripisylves des cours d’eau et ses riches cortèges d’invertébrés et d’amphibiens.
31
A
- Une route à vocation économique et touristique
La traversée Nord-Sud du département du Lot par l’autoroute A20 a amené en 1995
le Conseil général à instaurer une nouvelle hiérarchisation du réseau routier
départemental. C’est ainsi qu’il a décidé d’accorder la priorité à l’aménagement des
itinéraires de raccordement des bassins d’activité à l’autoroute A20. Ces itinéraires
prioritaires ont été classés sous le terme générique de « réseaux principaux ».
La RD720 (ex RD20) au droit des communes de Saint Michel de Bannières et Vayrac
en fait partie. Elle relie l’autoroute A20 au bassin économique de Bretenoux - Biars Saint Céré, troisième pôle d’activités du département avec notamment les usines
Andros, Materne-Boin, Manucère ou Brown Europe. C’est un itinéraire touristique
important, proche de la rivière la Dordogne.
La construction de la déviation de Vayrac, sur cet itinéraire, constitue donc une
opération prioritaire pour désenclaver le Nord du Lot.
B - Un trafic en perpétuelle augmentation
En 2029, sans aucun aménagement et en appliquant le taux moyen d’évolution
actuel de + 2.7% par an, le trafic devrait avoisiner 5 500 véhicules par jour.
Les aménagements envisagés devraient permettre de délester le bourg de Vayrac
du trafic de transit, en particulier celui des poids lourds.
La déviation de Vayrac devrait également permettre de fluidifier le trafic sur la
RD720 entre St Michel de Bannières et Vayrac.
C - Améliorer la sécurité
Selon les données de la Mission Sécurité Routière et Défense de la DDT, on
comptabilise, entre 2000 et 2011, 5 accidents sur la RD720 de St Michel de
Bannières à Vayrac. Les bilans font état de 4 blessés hospitalisés et 3 blessés non
hospitalisés. Ces accidents sont situés à la sortie du village de St-Michel-deBannières, sur la partie rectiligne de la RD720 et au carrefour « en Té » avec la route
de Bretenoux (RD803).
En 2006, il a été comptabilisé 3 351 véhicules par jour sur la RD720 à la limite
départementale Lot – Corrèze à une dizaine de kilomètres au Nord du projet.. Les
poids lourds représentaient à eux seuls environ 6% du trafic.
Le trafic augmente sur la RD720 en période estivale et plus spécialement les mois de
juillet et d’août. Ces déplacements sont essentiellement liés à des déplacements
touristiques dans le secteur concerné.
La traversée du village de Vayrac, par un trafic de transit important (surtout en été),
réduit la capacité de la route à cause des caractéristiques faibles des voies urbaines
et de la limitation des vitesses. De plus, piétons, cyclistes, véhicules légers, poids
lourds et véhicules agricoles se côtoient dans le bourg, ce qui participe à l’effet
d’insécurité routière dans ce village.
En 2008, il a été comptabilisé 3 778 véhicules par jour sur la RD720 entre St-Michelde-Bannières et Condat, à 3 kilomètres au Nord du projet, dont 6,5% de poids
lourds (en hausse de 12,6% par rapport à l’année 2006).
En effet, la RD720, qui traverse le bourg de Vayrac, est étroite et tortueuse. Son
profil en long est en pente constante vers le Nord, sur tout son tracé. L’église et son
centre ancien sont longés par la route.
Les dernières évolutions sont peu sensibles et le trafic reste stable. En effet, les
comptages réalisés en 2010 indiquait un TMJA de 3 756 véhicules par jour dont
5,3% de poids-lourds sur la RD720.
Pour ce qui concerne l’autoroute A20, 17 380 véh./j ont été recensés en 2009 entre
les échangeurs de Nespouls et de Cressensac (dont 14,4% de poids lourds) et 16 093
véh./j entre les échangeurs de Cressensac et de Souillac (dont 14,9% de poids
lourds). En 2009, il a été comptabilisé 3 753 véhicules par jour sur la RD720 (dont
5,7% de poids lourds), soit une baisse de 0,7% par rapport à 2008.
Les aménagements projetés devraient améliorer les conditions de circulation sur
la RD720 au niveau de Vayrac.
32
Enfin, sur ce tronçon, la RD720 se place dans le cadre plus global de l’aménagement
de la liaison entre le bassin du Nord du Lot et l’autoroute A20. Toutes ces
constatations impliquent la nécessité d’une réorganisation de la route actuelle et
des échanges avec la voirie locale ; réorganisation qui fait l’objet de la présente
opération de déviation de Vayrac.
Le projet de déviation de Vayrac permettra notamment :
− d’améliorer les condi8ons de circula8on et de sécurité des usagers de la
RD720,
− de dévier le trafic de transit du village de Vayrac,
− d’améliorer les condi8ons de vie des habitants de Vayrac par la
réduction des nuisances liées au trafic (bruit et pollution de l’air entre
autre),
− d’adapter la RD720 à sa nouvelle fonction, en termes de fluidité de
trafic et de cohérence d’itinéraire.
D - Réduire la gêne des riverains
La RD720, traversant le centre bourg de Vayrac, induit certaines gênes sur les
habitations situées en bordures de la route. Ces nuisances peuvent être liées au
bruit, aux odeurs, aux vibrations ou encore à la pollution et à la poussière
qu’engendrent le trafic sur la RD720.
Le présent projet de déviation de Vayrac permettra également de réduire
considérablement ces nuisances et contribuera à l’amélioration du cadre de vie
des riverains.
Synthèse : La RD720, à la limite départementale Lot - Corrèze, supporte un trafic en
2010 de l’ordre de 3 750 véhicules par jour avec un taux de poids lourds de 5,3%,
combiné à un trafic de véhicules légers saisonnier marqué. L’accroissement du trafic
routier devrait se poursuivre voire s’accentuer dans les prochaines années.
En outre, à l’heure actuelle, la traversée de Vayrac se fait par une route étroite et
tortueuse. Le trafic dans ce secteur est à l’origine de nuisances pour les riverains du
bourg de Vayrac.
33
IV – Conclusions : éligibilité du projet à la dérogation
Trois conditions doivent être réunies pour qu’une dérogation puisse être
accordée:
qu’on se situe dans l’un des 5 cas listés de a) à e);
Ce chapitre indique que le projet répond à des critères de sécurité
publique, et par voie de conséquence à des critères d’intérêts sociaux (en
particulier pour les riverains) et économiques (amélioration des
conditions d’échanges entre l’A20 et le bassin d’activités).
Le projet présente un intérêt public pour l’amélioration des conditions de
l’usage quotidien du réseau routier.
qu’il n’y ait pas d’autre solution ayant un impact moindre (localisation,
variantes, mesures d’évitement et de réduction, choix des méthodes…);
Ce chapitre indique que le projet est un tracé neuf. Les pertes d’habitats
seront permanentes. Il a été étudié la possibilité d’une variante V2 qui
débute en tracé neuf dans sa partie Ouest et se racccorde au réseau
existant (RD 110) dans sa partie Est. Les prospections y ont révelés des
enjeux importants lépidoptères et orthoptères notamment. Malgré des
enjeux forts sur la variante V1, cette variante retenue est la moins
pénalisante écologiquement en considérant l’ensemble de la zone
étudiée.
que les opérations ne portent pas atteinte à l’état de conservation de
l’espèce concernée (que l’on affecte des individus, des sites de
reproduction ou des aires de repos).
Les éléments de réponses sur cette dernière condition seront explicités
dans le chapitre 2 (à l’issue de chaque « fiches espèces ») et dans le
chapitre 4 de conclusion.
34
Chapitre 2 Impact sur les espèces protégées
L’une des trois conditions devant être remplie pour l’obtention d’une dérogation à la
destruction d’espèce protégée est que les opérations ne portent pas atteinte à l’état
de conservation de l’espèce concernée (que l’on affecte des individus, des sites de
reproduction ou des aires de repos) (cf. Préambule réglementaire).
Le chapitre 2 présente en première partie le contexte écologique de l’étude à partir
des résultats de l’étude d’impact, puis en seconde partie les impacts sur les espèces
protégées ainsi qu’un bilan sur leur état de conservation. Cette dernière partie est
proposée sous forme de « fiches espèce ».
A - Site d’étude et contexte écologique
Le site d’étude n’est pas inclu dans un zonage règlementaire1 ou d’inventaire2, mais
plusieurs sites d’intérêt écologique (Natura 2000, ZNIEFF, …) se situent à 2 et 3
km (cf. figure 6):
La vallée de la Dordogne (1,8 km au sud) présente un fort intérêt ornithologique
(rapaces, oiseaux rupestres, halte migratoire et hivernage d’anatidés et de limicoles,
etc.), mammalogique (colonies de chiroptères, Loutre d’Europe, etc.), piscicole
(Toxostome, Chabot, poissons migrateurs, etc.) et local pour d’autres taxons
(insectes, plantes, etc.) ; elle est incluse dans les périmètres suivants :
APPB FR3800240 – Biotope du Saumon sur le Cours lotois de la Dordogne ;
ZSC FR7300898 - Vallée de la Dordogne quercynoise ;
ZNIEFF II Z1PZ2118 - Vallée de la Dordogne quercynoise ;
ZNIEFF I Z1PZ0416 - Pentes forestières du Puy d'Issolud ;
ZNIEFF I Z1PZ0417- Prairies et milieux aquatiques de la Guierle basse et de
Cap Sourdoux ;
ZNIEFF I Z1PZ0419 - Prairies du Cambous ;
ZNIEFF I Z1PZ0418 - Pentes forestières d'Ourjac et Mézels ;
ZNIEFF I Z1PZ0415 - Versant de la vallée de la Dordogne entre Saint-Denisles-Martels et Copeyre ;
ZNIEFF I Z1PZ0420 – Zones humides du ruisseau de Palsou ;
ZNIEFF I Z1PZ0425 – La Dordogne quercynoise.
I - Présentation du contexte écologique
Le Conseil général du Lot a missionné le bureau d’étude Ecosphère pour la
réalisation du volet faune flore de l’étude d’impact.
Cette mission a été pilotée par Mr Sylvain Bonifait et a consisté à :
-
réaliser un diagnostic écologique permettant d'apprécier l'importance des
enjeux de conservation faune-flore-habitats, le fonctionnement écologique
du territoire et les contraintes réglementaires [présence d’espèces
protégées, présence d'habitats ou d’espèces remarquables, rôle
fonctionnel particulier (corridors écologiques, etc.)] ;
-
évaluer les impacts du projet sur la faune, la flore et les habitats du site
d’étude ;
-
proposer des mesures de suppression et de réduction, voire de
compensation des impacts.
1
Sites Natura 2000 :
- ZSC : Zone Spéciale de Conservation, fondée sur la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE
concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée par la Directive 97/62/CEE) ;
- ZPS : Zone de Protection Spéciale, fondée sur la Directive Oiseaux n°79/409/CEE du Conseil du 2
avril 1979, concernant la conservation des oiseaux sauvages (JO L 103 du 25.4.1979).
APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope.
PNR : Parc Naturel Régional.
2
ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique :
- de type I : site avec des espèces et habitats de grande valeur écologique, locale, régionale,
nationale ou européenne ;
- de type II : ensembles naturels, riches et peu modifiés, pouvant inclure plusieurs zones de type 1,
et des milieux intermédiaires de valeur moindre mais possédant un rôle fonctionnel et une
cohérence écologique et paysagère.
ZICO : Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux.
35
A 4,5 km au nord-ouest du site, se trouve la vallée de la Tourmente, qui présente un
intérêt écologique fort, principalement lié aux zones humides et espèces associées
(Cuivré des marais, etc.).
Le marais de la Fondial est un site qui accueille des plantes et invertébrés
remarquables liés aux prairies humides
ZSC FR7300904 - Marais de la Fondial - Prairie humide des prés Auriol (2,8
km au nord-ouest) ;
ZNIEFF I Z1PZ0282 Marais de la Fondial
ZNIEFF II Z1PZ2108 Basse Vallée de la Tourmente ;
ZNIEFF I Z1PZ0283 Bois et prairies du Chauvet ;
ZNIEFF I Z1PZ0362 Prairies naturelles de la vallée de la Tourmente.
La Sourdoire et le Maumont rejoignent la Dordogne au sud de l’aire d’étude. Il
existe donc un lien fonctionnel marqué entre la vallée de la Dordogne et le site
d’étude. Dans ces conditions, les espèces remarquables de la vallée de la Dordogne
sont susceptibles de fréquenter le site d’étude, en particulier celles liées aux cours
d’eau et aux prairies humides : Loutre d’Europe, certains poissons et insectes, etc.
La plupart des rapaces (Faucon pèlerin, Grand-duc d’Europe, etc.), quelques autres
espèces d’oiseaux et les chiroptères possédant un grand rayon d’action, peuvent
également fréquenter le site d’étude.
ZNIEFF I 740120078 – Coteau calcaire du puy Turtau ;
ZNIEFF I 740120089 – Coteau calcaire de St-Genest ;
ZNIEFF I 740006196 – Coteau du Long.
Le site d’étude présente cependant une configuration assez différente de ces
périmètres et il n’existe pas de lien fonctionnel direct (sites éloignés). Peu d’enjeux
spécifiquement associés à ces coteaux calcaires et causses sont donc susceptibles
de se trouver dans l’aire d’étude.
Enfin, il existe également de très forts enjeux chiroptérologiques sur le secteur, avec
par exemple la Grotte de Magnagues (à 7,5 km au sud-est) ou le Gouffre de la Fage
(à 17 km au nord-ouest) qui accueillent d’importantes colonies d’espèces
emblématiques (Rhinolophe euryale, Minioptère de Schreibers, etc.). Etant donné
leur rayon d’action, ces espèces peuvent également fréquenter le site d’étude.
De même, le site d’étude présente une configuration et des aspects proches, dans
une certaine mesure, de la vallée de la Tourmente, et des enjeux similaires peuvent
s’y trouver.
A 3,5 km au sud-ouest, le nord du Causse de Gramat accueille des milieux et
espèces associés aux Causses, dont des plantes rares et quelques rapaces
remarquables (Autour des palombes, Circaète Jean-le-Blanc) :
ZNIEFF I Z1PZ0292 – Pelouses sèches et bois de la partie Nord du Causse
de Gramat et rivière souterraine de Padirac ;
ZNIEFF II Z1PZ2117 – Plateau et bassin d’alimentation du système
karstique de Padirac.
A quelques kilomètres au nord-est se trouvent plusieurs coteaux calcaires
patrimoniaux :
ZNIEFF I 740120079 – Coteau calcaire de l’Escadrouillère ;
36
Figure 6 : Localisation du site et des zonages réglementaires et d’inventaires (extrait étude d’impact Ecosphère 2010)
37
B - Synthèse des résultats d’inventaires
Les résultats exhaustifs des inventaires sont précisés en annexes.
Flore & habitats : L’inventaire floristique a permis de recenser 399 taxons répartis
dans 18 unités de végétation. Ces dernières ont été distinguées en fonction de leur
composition floristique et de leur structure (herbacée, arbustive ou arborescente),
liées notamment à la richesse trophique des sols, aux conditions hydriques et
édaphiques ainsi qu’à leur degré d’artificialisation.
La diversité rencontrée est liée principalement aux conditions édaphiques et
hydriques variant du nord au sud : 1) des coteaux calcaires à argilo-calcaires plus ou
moins marneux, composés de boisements et de pâtures mésoxérophiles à
mésohygrophiles ; 2) un paysage bocager sur un substrat argilo-calcaire (conditions
mésophiles) ; 3) une vallée entourant deux cours d’eau, composée d’argiles
limoneuses (conditions mésohygrophiles à hygrophiles).
A noter qu’aucune espèce protégée floristique n’a été détectée sur la zone d’étude.
Cinq unités de végétation anthropiques (végétation des zones urbaines, végétation
associée aux cultures, plantations de noyers) et treize semi-naturelles (végétation
des mares, pâtures, prairies de fauche, végétation des bermes routières, ourlets
calcicoles, haies et fourrés, chênaie pubescente) ont été cartographiées dans la zone
d’étude ou à ses abords (cf. figure 7).
A noter la présence de 3 habitats déterminants ZNIEFF et d’intérêt communautaire :
- Prairies thermo-atlantiques de fauche : la flore de ces prairies est caractérisée par
une abondance de graminées et un cortège caractéristique d’espèces compagnes
mésophiles. Cette végétation est représentée dans les prairies de fauche du fuseau
d’étude mais aussi sur une partie des prairies faiblement pâturées ou dont le mode
de gestion conduit à une alternance entre la pâture et la fauche.
- Végétation des bermes de routes et chemins : Se situe en bordure de la RD 110 et
RD 116.
- Boisements alluviaux relictuels (habitat prioritaire) : La végétation arborée et
arbustive est présente au bord de la Sourdoire et correspond à un boisement alluvial
dégradé. Il se caractérise par un cordon discontinu d’Aulne glutineux (Alnus
glutinosa) et de Frêne élevé (Fraxinus excelsior).
chiroptères possibles), 3 reptiles, 7 amphibiens, 25 odonates, 49 lépidoptères
rhopalocères, 34 orthoptéroïdes, 9 poissons, etc. Plusieurs cortèges importants se
distinguent : 1) espèces liées au bocage et aux corridors boisés: oiseaux, chiroptères,
etc. ; 2) espèces liées aux rivières et ripisylves : poissons, odonates, etc. ; 3) espèces
liées aux prairies humides (et annexes : ruisseaux, cariçaie, etc.) : insectes, etc.
Parmi ces espèces observées sur le site d’étude ou à proximité directe, 79 sont
protégées et font l’objet d’une analyse ciblée dans la partie 2 de ce chapitre. Elles
concernent les groupes des mammifères (chiroptères essentiellement), des
amphibiens, des reptiles, des oiseaux, des poissons et des insectes.
C - Evaluation écologique
L’intérêt écologique de la zone d’étude varie de assez fort à exceptionnel (cf. figure
8):
L’intérêt écologique est au minimum assez fort à fort sur l’ensemble du site d’étude
compte tenu de l’intérêt faunistique et floristique (présence de pâtures sur substrat
marneux hébergeant plusieurs espèces végétales remarquables, de prairies de
fauches thermo-atlantique (habitat déterminant de ZNIEFF), d’un cortège d’espèces
d’oiseaux déterminants ZNIEFF liées au bocage, de plusieurs espèces de chiroptères
d’intérêt patrimonial utilisant le site d’étude comme territoire de chasse, d’insectes
protégés et/ou rares, etc.). La présence de colonies ou gîtes de chiroptères en
plusieurs points doit également être notée.
Sur plusieurs secteurs, l’intérêt écologique atteint une valeur forte à exceptionnelle
du fait de la présence d’espèces animales de fort intérêt patrimonial. Il s’agit des
secteurs suivants :
− rivière du Maumont, ripisylve associée et haie faisant la jonction entre le
Maumont et « la Rabanie » : cet ensemble présente un intérêt exceptionnel
dû principalement à une forte richesse en chiroptères, dont de nombreuses
espèces très fortement patrimoniales. La rivière du Maumont constitue un
corridor de déplacement très important. La Loutre d’Europe (utilisation
probable du site), les poissons et odonates associés à la rivière contribuent
également à son intérêt ;
Faune : L’inventaire faunistique a permis de recenser 56 espèces d’oiseaux (dont 50
nicheuses dans le site), 29 mammifères (dont 14 chiroptères certains et trois
38
− corridors boisés sur l’ensemble du site d’étude : les enjeux très forts sont
liés à leur fréquentation par de nombreux chiroptères patrimoniaux, malgré
une utilisation moindre que sur le Maumont ;
Herpétofaune : impact assez fort dans la vallée pour les amphibiens du fait de la
destruction d’un site de reproduction, de la fragmentation de l’habitat et des risques
de mortalité (collision et caniveaux) ; impact moyen sur les reptiles.
− prairies humides de la vallée (englobant les rivières de la Sourdoire et du
Maumont) et du nord du site d’étude. Les enjeux sont forts sur ces milieux
du fait de la présence d’insectes rares et/ou protégés, dont notamment le
Cuivré des marais, susceptible de fréquenter la plupart des prairies en
fonction de leur utilisation, et de l’Agrion de Mercure sur des ruisseaux et
suintements. Les cortèges entomologiques (notamment pour les libellules et
les orthoptères) sont riches et patrimoniaux.
Ichtyofaune : impact assez fort du fait des perturbations sur le milieu aquatique
(enrochement notamment).
Odonatofaune : impact moyen à assez fort du fait de l’isolement des différentes
populations d’Agrion de Mercure et des perturbations sur les cours d’eau
(enrochement).
D - Principaux impacts
Lépidoptérofaune : impact fort sur les prairies humides du sud du fuseau constituant
l’habitat du Cuivré des marais (destruction d’habitat et d’individus).
Les principaux impacts, avant mesures de suppression et de réduction, sont les
suivants :
Orthoptérofaune : impact fort sur les prairies humides du sud du fuseau et la station
de Criquet des larris (destruction d’individus et d’une partie de l’habitat).
Habitats : impact globalement faible à moyen, mais localement assez fort, en
particulier sur les prairies humides en rive droite du Maumont, du fait de la
destruction d’habitats et du risque de dégradation (assèchement, etc.) des zones
humides situées à proximité.
Coléoptérofaune : impact moyen sur le Grand capricorne du fait de la destruction de
haies et boisements hébergeant l’espèce.
Flore : impact fort pour le Brome faux-seigle et le Crépis de Nice (destruction de leur
station) et assez fort pour trois autres espèces (destruction de tout ou partie des
stations).
Avifaune : impact assez fort lié au risque de mortalité par collision pour la Chevêche
d’Athéna et, dans une moindre mesure, à la destruction d’habitats et de sites de
nidification pour plusieurs oiseaux.
Mammalofaune : impact très fort pour les chiroptères, lié au risque de destruction
de gîtes arboricoles et d’individus au gîte (effet assez fort), à la perte de territoires de
chasse (effet moyen à assez fort), à la mortalité par collision routière, notamment
pour les espèces vulnérables et patrimoniales comme les Rhinolophes ou le Murin à
oreilles échancrées (effet fort) et à la coupure de routes de vol (effet fort) ; impact
faible pour les autres mammifères.
39
Figure 7 : Cartographie des habitats (extrait étude d’impact Ecosphère 2010)
40
41
Figure 8 : Cartographie des enjeux (extrait étude d’impact Ecosphère 2010)
42
II - Fiches d'identité et analyse des impacts par espèce
protégée
Cette partie présente les espèces protégées concernées par l’aménagement routier
en proposant des fiches d’identité individuelles rappelant leur biologie, écologie,
répartition, statuts, menaces, impacts et mesures associés au projet.
Ci-dessous le tableau recensant les 79 espèces protégées observées sur la zone
d’étude ou à proximité directe :
Groupe
Espèce protégée
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Barbastella barbastellus
Eptesicus serotinus
Erinaceus europaeus
Hypsugo savii
Lutra lutra
Miniopterus schreibersii
Myotis daubentonii
Myotis emarginatus
Nyctalus leisleri
Nyctalus noctula
Barbastelle
Sérotine commune
Hérisson d’Europe
Vespère de Savi
Loutre
Minioptère de Schreibers
Murin de Daubenton
Murin à oreilles échancrées
Noctule de Leisler
Noctule commune
Mammifères
Pipistrellus kuhlii
Pipistrelle de Kuhl
Mammifères
Pipistrellus nathusii
Pipistrelle de Nathusius
Mammifères
Pipistrellus pipistrellus
Pipistrelle commune
Mammifères
Pipistrellus pygmaeus
Pipistrelle pygmée
Mammifères
Plecotus sp.
Oreillard sp.
Mammifères
Rhinolophus euryale
Rhinolophe euryale
Mammifères
Rhinolophus ferrumequinum
Grand Rhinolophe
Mammifères
Rhinolophus hipposideros
Petit Rhinolophe
Oiseaux
Accipiter nisus
Epervier d'Europe
Oiseaux
Aegithalos caudatus
Mésange à longue queue
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Alcedo atthis
Apus apus
Ardea cinerea
Athene noctua
Buteo buteo
Carduelis cannabina
Carduelis carduelis
Martin pécheur
Martinet noir
Héron cendré
Chevêche d’Athéna
Buse variable
Linotte mélodieuse
Chardonneret élégant
Groupe
Espèce protégée
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Carduelis chloris
Certhia brachydactyla
Cuculus canorus
Cyanistes caeruleus
Delichon urbicum
Dendrocopos major
Dendrocopos medius
Emberiza cirlus
Erithacus rubecula
Falco subbuteo
Fringilla coelebs
Hippolais polyglotta
Hirundo rustica
Lanius collurio
Lullula arborea
Verdier d’Europe
Grimpereau des jardins
Coucou gris
Mésange bleue
Hirondelle de fenêtre
Pic épeiche
Pic mar
Bruant zizi
Rougegorge familier
Faucon hobereau
Pinson des arbres
Hypolaïs polyglotte
Hirondelle rustique
Pie-grièche écorcheur
Alouette lulu
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Amphibiens
Amphibiens
Amphibiens
Amphibiens
Luscinia megarhynchos
Milvus migrans
Motacilla alba alba
Oriolus oriolus
Parus major
Passer domesticus
Pernis apivorus
Phoenicurus ochuros
Phoenicurus phoenicurus
Phylloscopus collybita
Picus viridis
Poecile palustris
Saxicola torquatus
Serinus serinus
Sitta europaea
Strix aluco
Sylvia atricapilla
Troglodytes troglodytes
Tyto alba
Upupa epops
Bufo bufo
Bufo calamita
Hyla meridionalis
Lissotriton helveticus
Rossignol philomèle
Milan noir
Bergeronnette grise
Loriot d'Europe
Mésange charbonnière
Moineau domestique
Bondrée apivore
Rougequeue noir
Rougequeue à front blanc
Pouillot véloce
Pic vert
Mésange nonnette
Tarier pâtre
Serin cini
Sittelle torchepot
Chouette hulotte
Fauvette à tête noire
Troglodyte mignon
Effraie des clochers
Huppe fasciée
Crapaud commun
Crapaud calamite
Rainette méridionale
Triton palmé
43
Groupe
Amphibiens
Amphibiens
Amphibiens
Reptiles
Reptiles
Reptiles
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Poissons
Poissons
Espèce protégée
Rana dalmatina
Salamandra salamandra
Triturus marmoratus
Hierophis viridiflavus
Lacerta bilineata
Podarcis muralis
Cerambyx cerdo
Coenagrion mercuriale
Euphydryas aurinia
Lycaena dispar
Maculinea arion
Leuciscus burdigalensis
Salmo trutta
Grenouille agile
Salamandre tachetée
Triton marbré
Couleuvre verte-et-jaune
Lézard vert occidental
Lézard des murailles
Grand capricorne
Agrion de mercure
Damier de la Succise
Cuivré des marais
Azuré du serpolet
Vandoise rostrée
Truite fario
44
BARBASTELLE D’EUROPE
Nom vernaculaire : Barbastelle d’Europe
Nom scientifique : Barbastella barbastellus (Schreber, 1774)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
Code NATURA 2000 : 1308
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les accouplements ont lieu à partir de la fin de l’été (après l’émancipation des
jeunes) et peuvent se poursuivre jusqu’en hiver. Les femelles ont une portée
annuelle d’un (rarement deux) jeune(s) fin juin. Les colonies de parturition sont
relativement petites (5-20 femelles en moyenne, occasionnellement jusqu’à 100) et
mobiles, c'est-à-dire qu’elles peuvent changer de gîte assez facilement, en
particulier en cas de dérangement. La durée de vie maximale connue est de 23 ans.
ALIMENTATION
ACTIVITE
© Y. Dubois
MAMMIFERE
La Barbastelle d’Europe est très spécialisée, se nourrissant presque uniquement de
microlépidoptères qu’elle chasse dans les lisières et chemins forestiers. Parmi les
proies secondaires, peuvent être notés des Trichoptères, des Diptères et des
Névroptères.
DESCRIPTION
La Barbastelle d’Europe est de taille moyenne : 45-60 mm de longueur. Elle se
caractérise par des oreilles larges, s’ouvrant vers l’avant et réunies au niveau du
front. Elle est uniformément sombre ; les poils ont les pointes blanchâtres sur le
dos, ce qui entraîne parfois une apparence givrée.
La Barbastelle d’Europe hiberne d’octobre-novembre à mars-avril. Elle résiste bien
aux températures basses et ne se réfugie dans les sites souterrains que lors de
grands froids. Elle est généralement solitaire, mais il existe des sites d’hibernation
accueillant quelques dizaines à quelques centaines d’individus. Elle chasse à
moyenne altitude le long des lisières, haies, ripisylves, etc.
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Barbastelle est une espèce associée à une végétation arborée ; elle habite
principalement les forêts (de préférence matures, avec présence de feuillus) et
autres milieux arborés (parcs, ripisylves, bocages, etc.). Elle évite les milieux
ouverts, urbains, et les plantations uniformes de conifères. Bien que relativement
adaptable, elle a besoin d’un réseau de gîtes (notamment cavités arboricoles) assez
dense et de milieux boisés ou semi-boisés riches en proies.
Les gîtes sont principalement des cavités dans les arbres (trous, écorce décollée,
etc.), secondairement dans les bâtiments, etc. Les disjointements (poutres, linteaux,
piles de ponts, etc.) sont très utilisés. En fin d’été et en hiver, elle peut utiliser des
cavités souterraines.
45
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT EUROPEEN
La Barbastelle est présente dans toute l’Europe, jusqu’au Caucase et localement en
Afrique du nord. En France, elle occupe tout le territoire, mais est plus rare dans le
nord.
Vulnérable (Liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992, modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009)
(IUCN, 2011)
Répartition en France (1990-2003)
(Godineau & Pain, 2007)
La Barbastelle est rare en Midi-Pyrénées. Elle est répartie sur l’ensemble de la
région, mais en faibles effectifs. Toutefois la forêt de feuillus a été jusqu’à présent
sous-prospectée en Midi-Pyrénées (Bodin J. (Coord.), 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
La Barbastelle a été contactée en six points du site, notamment le long de la rivière
du Maumont. C’est une espèce qui fréquente préférentiellement les écotones
boisés (haies, lisières, ripisylves, chemins forestiers) en chasse et en déplacement,
et qui gîte en hiver dans des arbres, des bâtiments et ouvrages (ponts), ainsi qu’en
cavités. Elle peut fréquenter l’ensemble du réseau boisé et bocager du site, en
particulier les ripisylves.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Quasi menacée – espèce en déclin (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes d’hibernation avec ≥ 10 individus en
hibernation et les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Decreasing (IUCN, 2008)
La Barbastelle d’Europe est en déclin, en particulier dans le nord de son aire de
répartition. Elle a disparu ou est devenue très rare dans plusieurs régions et est
considérée comme menacée dans une grande partie de son aire de distribution
(IUCN 2008 ; IUCN, 2009). En Midi-Pyrénées, elle est assez répandue, mais présente
des effectifs faibles.
46
MENACES
L’altération ou la disparition de son habitat est une des principales menaces :
conversion des forêts matures en monocultures, notamment de résineux et/ou
d’espèces exotiques, remembrement, dégradation des systèmes bocagers, etc. La
fragmentation liée à ces impacts entraîne un isolement des différentes populations.
La disparition des gîtes, que ce soit en milieu naturel (disparition des arbres avec
cavités : arbres morts ou sénescents, têtards, etc.) ou anthropique (rénovation des
bâtiments, caves, ponts ; fermeture des souterrains, etc.) est fortement néfaste
pour la Barbastelle : en effet, celle-ci nécessite un réseau de gîtes qu’elle utilise
régulièrement et à tour de rôle. Les insecticides des traitements phytosanitaires
doivent être considérés comme des menaces importantes pour une espèce au
régime alimentaire aussi spécialisé. La circulation routière peut entraîner une
mortalité parfois localement importante. Enfin, le dérangement est une cause
importante de perturbation et menace la survie de certaines populations, en
particulier en milieu souterrain.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Barbastelle d’Europe est une espèce rare, présentant des enjeux assez forts, en
raison de sa large distribution régionale malgré sa faible abondance.
La Barbastelle est arboricole et peut gîter toute l’année dans des arbres à cavités
(arbres creux, fendus, à écorce décollée, etc.). Il est possible que certains des arbres
qui vont être abattus servent de gîte à cette espèce. 695 m de haies, 272 m de
lisières et 70 m de ripisylves sont concernés, les secteurs présentant a priori le plus
de risques étant le chemin arboré de « la Rabanie », la ripisylve du Maumont et les
grands arbres isolés présents aux alentours. Ces formations sont dominées par les
Chênes pédonculé et pubescent. Or, les chênes correspondent aux essences les plus
utilisées en tant que gîte par les chiroptères (Tillon, 2008) et le diamètre des arbres
présents sur la bande d’étude est suffisant pour accueillir des cavités favorables.
Le défrichement des boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction. La présence
de la Barbastelle est généralement conditionnée par l’existence d’un réseau de
gîtes ; ainsi, la destruction de certains d’entre eux peut devenir problématique,
même dans les cas où d’autres gîtes subsistent dans les environs ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des arbres ; les
effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement s’effectue généralement
en hiver. Même si les animaux survivent à l’abattage des arbres, il apparaît alors de
très forts risques de mortalité (froid, épuisement, nécessité de trouver un autre
gîte, etc.).
Le projet entraînera une destruction directe de 2,4 ha d’habitats boisés ou semiboisés (haies, ripisylves, boisements et arbres isolés), constituant des territoires de
chasse. La perte réelle d’habitat sera supérieure à l’emprise de la route, du fait des
effets induits sur l’habitat à proximité de la route, de la coupure des routes de vol et
des pollutions sonores (Schaub et al., 2008).
La fragmentation du paysage va entraîner un risque assez fort de mortalité routière
pour cette espèce, du fait de l’utilisation des éléments structurants du paysage pour
se déplacer et pour chasser. Même si une réorganisation de l’utilisation de l’espace
devrait suivre la création de la route, il subsistera des situations à risque au niveau
des secteurs de traversée. La mortalité routière varie en fonction de nombreux
paramètres, notamment de la structure du paysage et de l’insertion de la route
dans celui-ci : les secteurs les plus sensibles sont ceux situés dans les territoires
habituels de chasse, les routes de vol utilisées pour rejoindre ces secteurs et celles
utilisées lors du transit entre les gîtes estivaux, automnaux et hivernaux.
Dans ces conditions, les points noirs se situent généralement lorsque les routes
coupent des corridors boisés ou rivulaires. Sept haies, deux lisières et deux
ripisylves, constituant autant de corridors de transit, seront interceptées par le
tracé, induisant des risques de mortalité sur ces secteurs, en particulier les ripisylves
et le chemin arboré de « la Rabanie », du fait de leur importance comme corridors.
En outre, la portion sud du tracé traversant la vallée présente des risques plus
importants du fait d’un passage en remblai : les chiroptères traversant à faible
hauteur seront plus vulnérables que dans les passages en déblai. Tous les corridors
seront concernés, en particulier les ripisylves et le chemin arboré de « la Rabanie ».
Enfin, la route aura un effet barrière et les modifications de la structure du paysage
liées à la route sont susceptibles d’entraîner une réorganisation des territoires et
voies de déplacement des espèces, ainsi qu’un isolement partiel des colonies et des
territoires de chasse.
Le projet entraînera des impacts bruts assez forts sur la Barbastelle d’Europe,
compte tenu de la destruction d’habitats, des risques de mortalité et de la
coupure de routes de vol.
47
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’élevage des
jeunes et d’hibernation, afin de réduire les risques directs de mortalité sur les
animaux en gîte. Les plantations paysagères impactantes (induisant des situations à
risques en orientant les déplacements vers la route) prévues initialement seront
supprimées. 3500 mètres de haies bocagères seront plantées le long de
l’infrastructure, de manière à réduire les risques de collision. Les haies doivent être
fonctionnelles le plus tôt possible. Il faudra donc anticiper les plantations lorsque
c’est possible et, de manière générale, planter des arbres et arbustes suffisamment
grands (> 2 m) pour obtenir à court terme une haie fonctionnelle, dont les feuillages
sont jointifs. Des aménagements seront effectués sur des passages supérieurs (pont
sur la RD116, « hop-over ») et inférieurs (ouvrages sur les cours d’eau, ouvrage de
décharge), afin de favoriser une traversée de la route la plus sécurisée possible au
niveau de ces passages (cf. chapitre de présentation des mesures).
SYNTHESE – BARBASTELLE D’EUROPE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
IMPACTS RESIDUELS
Après mise en place des mesures présentées précédemment, les impacts résiduels
seront moyens à moyen terme, une fois que les haies joueront leur rôle d’écran et
limiteront les risques de mortalité par collision. Ces impacts se traduisent par la
mortalité et la coupure de routes de vol, ainsi que, dans une moindre mesure, par la
perte d’une partie de l’habitat. Cependant, ils ne remettront pas en cause la
pérennité de la population de Barbastelle, ni le bon accomplissement du cycle
biologique, considérant l’existence d’habitats favorables dans la vallée de la
Sourdoire et du Maumont et, à plus large échelle, sur l’ensemble de la vallée de la
Dordogne quercynoise.
Bilan
Préoccupation mineure
Assez forts
Déboisement en septembre-octobre
Plantation de haies et Suppression des plantations
paysagères impactantes
Aménagement de passages spécifiques (RD 116, ouvrage
de décharge et cours d’eau)
Assez forts temporairement / Moyens à moyen terme
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts (période d’abattage
des arbres, plantations de haies et aménagement
de passages) et des mesures de compensation, le
projet ne remettra pas en cause la conservation
des populations de Barbastelle d’Europe dans ce
secteur du Lot.
MESURES DE COMPENSATION
La création-restauration des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels
de la Barbastelle, du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités
d’utilisation des secteurs restaurés (cf. chapitre de présentation des mesures).
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
48
SEROTINE COMMUNE
Nom vernaculaire : Sérotine commune
Nom scientifique : Eptesicus serotinus (Schreber, 1774)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les accouplements ont lieu en automne (septembre-octobre). Les femelles ont une
portée d’un jeune en juin, parfois plus tard dans la saison. Les colonies de
parturition accueillent généralement 10-50 femelles, exceptionnellement plus de
100. Les jeunes s’émancipent à 5-6 semaines. La durée de vie maximale connue est
de 24 ans. La maturité sexuelle intervient la première année.
ALIMENTATION
ACTIVITE
© L. Arthur
MAMMIFERE
La Sérotine commune se nourrit de Coléoptères, Diptères, Lépidoptères,
Trichoptères, Hyménoptères (etc.) selon la saison et la disponibilité des proies.
DESCRIPTION
La Sérotine commune est une grande espèce, mesurant 58-92 mm de longueur et
31-38 cm d’envergure. Le museau, les oreilles et le patagium sont noirs et
contrastent avec le pelage brun foncé. Le ventre est un peu plus clair. Les oreilles
sont assez grandes et le tragus large.
La Sérotine commune hiberne d’octobre-novembre à mars-avril. C’est une espèce
qui chasse aux alentours immédiats de la colonie (quelques kilomètres au plus),
mais qui peut occasionnellement effectuer des déplacements plus importants entre
les gîtes estivaux et hivernaux. Elle chasse en vol et parfois au sol.
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Sérotine commune est une espèce anthropophile, pouvant utiliser une grande
diversité de milieux : bocages, parcs, villages, bois, prairies, etc. Elle gîte
essentiellement dans les bâtiments, le plus souvent dans des fissures, parfois à
découvert dans les combles. Les individus isolés peuvent utiliser toutes sortes de
gîtes. Les sites d’hibernation sont très mal connus, mais il semble qu’elle hiberne
principalement dans les bâtiments et ne fréquente qu’exceptionnellement les
grottes.
49
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT EUROPEEN
La Sérotine commune est présente dans toute l’Europe et l’Asie, depuis l’Asie
mineure jusqu’à la Chine. La sous-espèce nord-africaine est parfois considérée
comme une espèce distincte. En France, elle occupe tout le territoire.
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe III de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
Répartition en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
Elle est assez commune en Midi-Pyrénées. Mais d’après une source plus récente
(Bodin J. (Coord.), 2011), les données disponibles pour l’espèce en Midi-Pyrénées ne
permettent pas d’évaluer la responsabilité de la région pour la sérotine.
SUR LE SITE D’ETUDE
La Sérotine commune a été notée en plusieurs points du site d’étude. Elle
représente environ 1% des contacts obtenus au cours de l’étude (soit le troisième
groupe d’espèces le plus représenté, les deux premiers étant les Pipistrellus et les
Myotis). C’est une espèce anthropophile, gîtant dans les bâtiments et fréquentant
l’ensemble du fuseau.
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN
M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
STATUT DE L’ESPECE
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
STATUT MONDIAL
La Sérotine commune est une espèce répandue et généralement abondante.
Certaines populations sont cependant en déclin tandis que d’autres augmentent. En
Midi-Pyrénées elle semble répandue mais avec une distribution morcelée. L’IUCN
(2008) pointe un état de connaissances insuffisant pour qualifier la tendance
générale d’évolution des populations, de même qu’au niveau régional (Bodin J.
(Coord.), 2011).
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
Unknown (IUCN, 2008)
50
MENACES
Les colonies de mise-bas dans les bâtiments peuvent être affectées par des
persécutions directes ou la rénovation. Le traitement des charpentes constitue une
menace importante pour cette espèce.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Sérotine commune est une espèce présentant des enjeux moyens.
C’est une espèce de haut vol présentant a priori une sensibilité faible vis-à-vis du
trafic routier ; l’augmentation de la fragmentation devrait ainsi avoir des effets
minimes. De même, le risque de destruction de gîte est négligeable pour cette
espèce gîtant principalement en bâtiment (le potentiel de gîtes dans les bâtiments
détruits est faible). Le projet entraînera une perte moyenne d’habitat de chasse
(9,54 ha).
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – SEROTINE COMMUNE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Le projet entraînera donc des impacts bruts moyens sur la Sérotine commune.
Bilan
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Préoccupation mineure
Moyens
Aucune mesure spécifique, mais les mesures
génériques, les plantations de haies et aménagements
spécifiques de franchissement lui bénéficieront.
Faibles
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Sérotine
commune dans le secteur d’étude.
Les mesures prévues pour les autres chiroptères bénéficieront à la Sérotine
commune ; les haies plantées, en particulier, pourront constituer des habitats de
chasse favorables, en augmentant localement la disponibilité des proies.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et ne remettront pas en cause localement la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre d’une mesure compensatoire de restauration de zones
humides pourra bénéficier à la Sérotine commune du fait de l’augmentation du
potentiel d’accueil de ces secteurs.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
51
HERISSON D’EUROPE
À la fin de l'hibernation commence la saison du rut, qui dure jusqu'au mois de
septembre. Après une période de gestation de 5 à 6 semaines, les femelles mettent
bas 4 à 7 jeunes. Il peut y avoir 2 mises-bas dans l'année.
ALIMENTATION
Les hérissons fouillent méticuleusement le sol à la recherche d'invertébrés
terrestres, en enfonçant leur museau dans l'herbe. Les herbages humides sont
probablement l'un de leurs meilleurs terrains de chasse et ils n'hésitent pas à
parcourir de grandes distances pour trouver un endroit idéal. Il chasse la nuit et
parcourt environ 2 kilomètres à la vitesse moyenne de 3 mètres par minute. Dès le
crépuscule, il cherche sa nourriture composé d'insectes, de vers, d'escargots, de
limaces, d'œufs, de fruits et de baies. Il est à ce titre un auxiliaire de tout premier
plan pour les jardiniers. Il s'attaque parfois aux serpents, lézards, rongeurs,
batraciens, oiseaux nichant à terre.
© Wikipédia
MAMMIFERE
Nom vernaculaire : Hérisson d’Europe
Nom scientifique : Erinaceus europaeus europaeus (Linnaeus, 1758)
Classification : Mammalia, Insectivora, Erinaceidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
DESCRIPTION
Il est impossible à confondre avec un autre animal, car il est le seul animal en France
à porter des piquants sur son dos. En moyenne 5000 piquants érectiles, jaunâtres,
bruns foncés à l'extrémité, sont plantés sur son corps. Le hérisson est un
mammifère insectivore dont la longueur varie de 225 à 275 mm. Les mâles sont plus
grands que les femelles. À la naissance, il pèse de 22 à 25 gr. La tête, dans le
prolongement du corps, se termine par un museau pointu et un rhinarium qui lui
permet de détecter la nourriture jusqu'à 3 cm dans le sol, grâce à un odorat très
développé. Les oreilles sont courtes, 2 à 3 cm, et en partie cachées par les poils.
ACTIVITE
Le hérisson est un animal semi-nocturne. Il passe la journée dans un gîte qu'il
aménage avec des feuilles, ou sous un buisson, et n'effectue que de rares sorties
diurnes,
mais
dès
le
crépuscule,
il
part
à
la
chasse.
C'est un animal solitaire, qui n'a pas de territoire. La sécrétion de la glande
temporale permettrait aux hérissons de s'éviter mutuellement. On a donc rarement
observé en nature de comportement agressif entre les hérissons.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le hérisson vit dans les bois de feuillus, les haies, les broussailles, les parcs, les
jardins, les prairies humides. Dans nos jardins, on le dénichera plutôt sur le tas de
compost où il trouve les insectes nécessaires à son alimentation. Il vit jusqu'à 2000
mètres en montagne. Le hérisson est plus rare dans les forêts de résineux, les
champs de céréales, les landes, les marais.
52
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Au nord de l’Europe, la longueur de l'hiver limite sa présence et celle de ses proies,
on le trouve jusqu'à une latitude d'environ 60° nord, ce qui représente
approximativement, entre la Scandinavie et la Finlande, la limite des régions où
poussent des arbres à feuilles caduques.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009)
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Stable (IUCN, 2008)
L’espèce semble commune, il est difficile de connaitre son évolution actuelle.
Globalement, l’IUCN estime l’état des populations à un niveau stable.
Pourtant, en France, il semble en régression (MNHN, 1995).
Répartition en Europe
(IUCN, 2008)
Répartition en Midi-Pyrénées
(BazNat Nature-Midi-Pyrénées, 2011)
En Midi-Pyrénées, certaines lacunes d’observations peuvent expliquer certains
zonages dépourvus de données. L’espèce est néanmoins commune.
SUR LE SITE D’ETUDE
Le hérisson d’Europe n’a pas été recensé sur la zone d’étude, en revanche il est
présent dans les environs (un individu observé) et est en mesure d’exploiter
l’ensemble du site dans les zones d’habitats qui lui sont favorables : broussailles,
bois, haies, prairies, villages…
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
MENACES
Les intoxications chimiques et le trafic routier sont les principales causes de
mortalité chez les hérissons.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le hérisson d’Europe, très commun en Midi-Pyrénées, présente des enjeux faibles.
Le projet induit un dérangement temporaire en phase travaux. Les impacts associés
(bruits, poussières, présence humaine notamment) impliqueront un déplacement
du mammifère vers des zones plus paisibles. Il existe également un risque de
destruction d’individus en phase travaux (débroussaillement).
La déviation induit l’augmentation des effets de la fragmentation par création d’une
nouvelle route et de la mortalité par la pose de caniveaux. Le risque de mortalité est
accentué par l’utilisation de caniveaux rectangulaires qui peuvent devenir des
pièges mortels pour les petits mammifères en l’absence de système de sortie.
Annexe III de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
53
Le projet entraînera une perte de territoires de repos et de recherche alimentaire
compte-tenu de la destruction de :
- 8,54 ha de milieux ouverts (recherche alimentaire) ;
- 1 ha de milieux urbains, arbustifs, boisés et vergers (repos et recherche
alimentaire) ;
- 695 m de haies (repos et recherche alimentaire).
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur le hérisson d’Europe.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Ces mesures ne sont pas uniquement relatives au hérisson d’Europe, mais plus
globalement à l’ensemble de la petite faune. Elles lui profiteront au même titre :
- Débroussaillage manuel en septembre-octobre, hors période d’élevage des jeunes
(été) et d’hibernation (hiver) afin de réduire les risques de mortalité ;
- Isolement du chantier par des clôtures petite maille imperméables à la petite
faune ;
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre d’une mesure compensatoire de restauration de zones
humides pourra bénéficier au hérisson du fait de l’augmentation du potentiel
d’accueil de ces secteurs.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
SYNTHESE – HERISSON D’EUROPE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Débroussaillage manuel en septembre-octobre
Mesures de réduction
- Aménagement de buses sèches pour la traversée des individus sous la route ;
-Mise en place de dispositifs de sortie pour la petite faune au niveau des caniveaux
et des bassins de rétention de telle manière qu’ils ne constituent pas des pièges
pour la petite faune ;
- Absence d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de la faune et
limiter les risques de collision. Mise en place d’un enherbement des déblaisremblais ainsi que des délaissés situés entre la route et les raccordements routiers
afin d’assurer la sécurité des automobilistes et de réduire les risques de collision
pour la faune.
Préoccupation mineure
Faibles
Isolement du chantier
Aménagement de buses sèches et de dispositifs de
sortie au niveau du système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Faibles
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne met pas
en cause la conservation des populations de
hérisson d’Europe dans le secteur d’étude.
IMPACTS RESIDUELS
La déviation de Vayrac induira des impacts résiduels faibles et ne remet pas en
cause la pérennité des populations ni le bon accomplissement de leurs cycles
biologiques à condition que soient mis en place des caniveaux avec dispositifs de
sortie.
54
CARACTERES BIOLOGIQUES
VESPERE DE SAVI
Nom vernaculaire : Vespère de Savi
Nom scientifique : Hypsugo savii (Bonaparte, 1837)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
La biologie de cette espèce est méconnue.
DEVELOPPEMENT
Les femelles ont généralement deux jeunes en juin-juillet. Les colonies de
parturition accueillent de faibles effectifs, atteignant occasionnellement quelques
dizaines de femelles.
Le Vespère de Savi se nourrit principalement de petits insectes en essaimage :
microlépidoptères, Diptères, Hyménoptères, Neuroptères, Hémiptères, etc.
ACTIVITE
© P. Favre
MAMMIFERE
ALIMENTATION
Le Vespère de Savi est nocturne mais sort souvent avant le coucher du soleil et peut
même chasser l’après-midi. Il est généralement sédentaire, bien que certains
individus puissent effectuer de grands déplacements. C’est une espèce de haut vol,
à vol puissant et rapide, et pratiquant régulièrement le vol plané. Il chasse en vol.
CARACTERES ECOLOGIQUES
DESCRIPTION
Le Vespère de Savi est une petite espèce de 40-54 mm de longueur et 22-25 cm
d’envergure. Le museau, les oreilles et le patagium sont noirs et contrastent avec le
pelage brun dessus, jaunâtre dessous. Les oreilles sont triangulaires et le tragus
court, arrondi et incurvé vers l’extérieur.
Le Vespère de Savi est une espèce rupestre, colonisant une grande variété de
milieux plus ou moins rocheux : régions karstiques, montagnes, zones semidésertiques, garrigue, maquis, etc. La colonisation des espaces urbains a
vraisemblablement permis son expansion récente vers le nord. Les gîtes sont des
fissures de rochers ou des fentes et interstices de bâtiments. Les territoires de
chasse se trouvent préférentiellement au-dessus des zones humides, mais
également dans des contextes naturels ou semi-naturels diversifiés : falaises,
garrigues, alpages, allées forestières, etc.
55
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Vespère de Savi est une espèce méridionale et montagnarde, présente en Europe
méditerranéenne jusqu’au Moyen-Orient. La systématique des taxons nord-africains
et orientaux est cependant méconnue. En France, il est présent en Méditerranée,
dans les Pyrénées, les Alpes et le Massif Central, atteignant le nord-est de
l’Auvergne et la Franche-Comté au nord.
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Répartition en Europe
(Dietz et al., 2009)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
Le Vespère de Savi est rare en Midi-Pyrénées, mais plus commun en montagne ; les
secteurs nord (Massif central) et sud (Pyrénées) semblent regrouper une grande
partie des populations, en liaison avec les conditions méditerranéennes et
montagnardes que l’espèce recherche (Bodin J. (Coord.), 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Vespère de Savi est une espèce puissante capable de déplacements assez longs. Il
est habituellement inféodé aux falaises, mais peut également gîter dans des
secteurs plus anthropiques. Dans le cas présent, il a été noté le long de la ripisylve
du Maumont. Il peut fréquenter l’ensemble du fuseau. Il s’agit en effet d’une espèce
de haut vol, assez flexible sur le choix de ses territoires de chasse mais recherchant
notamment les milieux frais à humides.
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN
M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
56
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Stable (IUCN, 2008)
Le Vespère de Savi est méconnu, notamment du fait de ses préférences écologiques
(milieux peu accessibles). En Midi-Pyrénées, il est bien présent en montagne, mais
semble plus fréquent dans les Pyrénées que dans le Massif Central.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre d’une mesure compensatoire de restauration de zones
humides pourra bénéficier au Vespère de Savi du fait de l’augmentation du
potentiel d’accueil de ces secteurs.
MENACES
Les colonies de mise-bas dans les bâtiments peuvent être occasionnellement
menacées, par des persécutions directes, la rénovation ou par les traitements du
bois. L’aménagement touristique de certaines falaises peut affecter localement
certaines colonies. La circulation routière peut entraîner une mortalité plutôt
modérée, alors que les éoliennes sont plus impactantes notamment parce qu’il
s’agit d’une espèce de haut vol.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Vespère de Savi est une espèce rare présentant des enjeux assez forts.
C’est une espèce de haut vol avec a priori une sensibilité faible vis-à-vis du trafic
routier ; l’augmentation de la fragmentation devrait ainsi avoir des effets minimes.
De même, le risque de destruction de gîte est négligeable pour cette espèce gîtant
principalement en bâtiments (le potentiel de gîtes dans les bâtiments détruits est
faible) et falaises. Le projet entraînera une perte moyenne d’habitat de chasse (9,54
ha).
Le projet entraînera donc des impacts bruts moyens sur le Vespère de Savi.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – VESPERE DE SAVI
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Bilan
Préoccupation mineure
Moyens
Aucune mesure spécifique, mais les mesures
génériques, les plantations de haies et aménagements
spécifiques de franchissement lui bénéficieront.
Faibles
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Vespère de Savi
dans le secteur d’étude.
Les mesures prévues pour les autres chiroptères bénéficieront au Vespère de Savi ;
les haies plantées en particulier pourront constituer des habitats de chasse
favorables, en augmentant localement la disponibilité des proies.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et ne remettront pas en cause localement la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
57
LOUTRE D’EUROPE
Les loutres ne vivent en couple que durant la période du rut. L’appariement peut
durer quelques semaines. Les mâles atteignent la maturité sexuelle vers 2-3 ans, les
femelles vers 3-4 ans. Ces dernières peuvent se reproduire à n’importe quelle
époque de l’année. L’accouplement se passe dans l’eau, la gestation est de 60 à 62
jours. La mise-bas a lieu dans un terrier (catiche) situé généralement dans un trou
de la berge, entre les racines d’un arbre de la ripisylve. Les portées sont de 2 à 3
loutrons, exceptionnellement 4. La portée moyenne annuelle est de 1,78 jeune. Le
sevrage a lieu vers 8 mois. La longévité en captivité est de 16 ans. Dans la nature
elle n’excède guère 5 ans.
ALIMENTATION
© M . Pajard
MAMMIFERE
Nom vernaculaire : Loutre d’Europe
Nom scientifique : Lutra lutra (Linné, 1758)
Classification : Mammalia, Carnivore, Mustelidae
Code NATURA 2000 : 1355
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Il est essentiellement piscivore, adapté aux peuplements de poissons qui existent
dans le milieu qu’elle fréquente. Elle consomme aussi des amphibiens, des
crustacés, des mollusques, des oiseaux, des mammifères, des insectes, etc. Son
régime varie en fonction des saisons et de la disponibilité alimentaire. Elle opère sa
prédation en majorité sur des poissons de petite taille, généralement plus
nombreux. Elle ingère en moyenne un kilogramme de proies par jour.
ACTIVITE
DESCRIPTION
La Loutre mesure de 70 à 90 cm pour le corps, 30 à 40 cm pour la queue et pèse de
5 à 12 kg (moyenne de 8,6 kg pour les mâles et 6,8 kg pour les femelles). Le
dimorphisme sexuel est donc marqué, les mâles étant plus corpulents que les
femelles avec des caractères faciaux bien typés (crâne plus large, lèvre épaisse,
etc.). Le pelage est brunâtre à marron foncé avec des zones grisâtres plus claires sur
la gorge, la poitrine et le ventre. De petites taches blanches irrégulières ornent la
lèvre supérieure, le menton et parfois le cou. La forme du corps est fuselée, le cou
large et conique, la tête aplatie et les membres courts et trapus. Les doigts sont
reliés par une palmure épaisse. Les adaptations physiologiques et morphologiques
de la Loutre au milieu aquatique lui permettent de maîtriser parfaitement la nage
en surface et en plongée.
Les laissées, appelées épreintes, sont de formes variables et de couleur verdâtre
quand elles sont fraîches, noire quand elles sont sèches. Les traces de pas sur le sol
laissent apparaître 4 doigts, parfois 5, aux pelotes digitales ovales, terminés par une
griffe courte et obtuse. Celle de la palmure est rarement visible.
Essentiellement nocturnes, les loutres se reposent la journée dans un terrier, dans
les fourrés, dissimulées sous des ronciers, des roseaux, etc. Elles passent une grande
partie de leur activité dans l’eau (déplacements, pêche, consommation de petites
proies, accouplement, etc.). Elles quittent l’eau pour consommer des proies de
grande taille, pour le repos diurne ou pour gagner d’autres milieux aquatiques
disjoints (étangs, canaux, etc.). Le temps de plongée en apnée dépasse rarement la
minute.
Chaque Loutre est cantonnée dans un territoire particulier, à l’intérieur d’un
domaine vital plus vaste (5 à 40 km de cours d’eau, parfois plus chez le mâle) où elle
tolère d’autres individus. Les cris, les dépôts d’épreintes, les émissions d’urine, les
sécrétions vaginales véhiculent une grande partie des signaux de communication
intraspécifique. Les groupes familiaux – mère avec les jeunes de l’année parfois
associés à ceux de l’an passé – sont assez fréquents dans la nature. Généralement
silencieuse, la Loutre peut émettre des cris d’appel (sifflements aigus) audibles à
plus d’un kilomètre.
58
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Loutre est liée aux milieux aquatiques dulcicoles, saumâtres et marins. Elle est
très ubiquiste dans le choix des habitats et de son régime alimentaire. Les gîtes
diurnes sont choisis en fonction de la tranquillité et du couvert végétal. En France,
on la rencontre dans :
- les cours d’eau oligotrophes à mésotrophes associés à des étangs, des
canaux, etc. ;
- les grands marais de l’Ouest (de la Loire à la Gironde), constitués de zones
humides subsaumâtres poldérisées et de marais bocagers dulcicoles
inondables ;
- les lacs et étangs acidiphiles de Gironde et des Landes ainsi que dans les
grands lacs neutrophiles (Grand Lieu, etc.) ;
- les rivières encaissées et les gorges du sud du Massif Central ;
- les cours d’eau oligotrophes au régime torrentiel dans les Pyrénées par
exemple ;
- quelques basses vallées et marais méditerranéens (Camargue) ;
- les rivages et les îles atlantiques (côtes bretonnes, vendéennes,
charentaises, girondines, îles d’Oléron, de Noirmoutier, archipel de
Molène, etc.), etc.
Répartition en Europe
Rosoux & Bellefroid, 2007)
(jaune : disparu ; orange : rare ;
marron : présente)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Bertrand, 2009)
(cercles bleus : SFEPM , 2005 présence confirmée
in Rosoux & de Bellefroid (2006). Les données de
présence sporadique ne sont pas reprises. Cercles
verts : présence découverte depuis 2000, Defos du
Rau et al. 2004. Cercles jaunes : Bertrand 20012007, inédit)
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
SUR LE SITE D’ETUDE
L’aire de répartition de la Loutre couvre la presque totalité de l’Eurasie et les pays
du Maghreb. Le cercle polaire arctique en forme approximativement la limite
septentrionale, quoiqu’en Scandinavie et dans l’est de la Sibérie, elle se rencontre
largement plus au nord. La limite méridionale longe les côtes du Golfe persique et
de l’Océan Indien, jusqu’en Indonésie.
La Loutre d’Europe n’a pas été recensée dans le site d’étude ; il faut cependant
noter que le linéaire de cours d’eau du site d’étude favorable à la recherche
d’épreintes est assez faible et qu’une partie des inventaires de terrain s’est
déroulée en période de hautes eaux. Nous considérons néanmoins la Loutre comme
potentiellement présente, puisque connue des alentours, en particulier de la
Dordogne (Defos du Rau et al. 2004 ; Gomes, 2011 ; Lot Nature, comm. pers.). Sa
présence, au moins ponctuelle, est donc vraisemblable sur les cours d’eau et étangs.
Ceux-ci peuvent être utilisés comme terrains de pêche et faire partie intégrante du
territoire de la Loutre, ou bien servir de corridor de déplacement.
En France, la Loutre est surtout présente dans l’Ouest, les Pyrénées et le MassifCentral.
La Loutre d’Europe est rare en Midi-Pyrénées et principalement présente dans les
Pyrénées et le Massif-Central, ainsi que dans l’Ouest du Gers, mais l’on constate une
expansion dans la région à partir des foyers de populations des Pyrénées et du
Massif-Central.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Quasi menacée – en déclin (IUCN, 2011).
Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et
de flore sauvages menacées d'extinction (Washington, 1973, Bonn, 1979).
59
STATUT EUROPEEN
Quasi menacée (Temple & Terry, 2007).
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009).
Espèce et habitat protégés par l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des
mammifères terrestres protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur
protection (JORF du 10/05/2007).
Arrêté du 9 juillet 1999 modifié fixant la liste des espèces de vertébrés protégées
menacées d'extinction en France et dont l'aire de répartition excède le territoire
d'un département (JORF 199 du 28/08/1999).
Cette espèce fait l’objet d’un Plan National d’Actions 2010-2015 piloté par la SFEPM
(Société Française pour l’Etude et la rotection des Mammifères).
La distribution régionale actuelle est récente puisque la majorité des cours d’eau
occupés le sont depuis moins de 15 ans ; elle est due à la recolonisation progressive
de ses anciens territoires à partir du Massif-Central et du Limousin pour le nord du
territoire, à partir de l’Aquitaine et de l’Espagne pour le sud. La Loutre poursuit
actuellement sa progression, mais celle-ci est plus ou moins lente en fonction des
obstacles rencontrés (fragmentation du territoire) et des capacités d’accueil du
milieu.
MENACES
Historiquement, les facteurs de déclin sont liés à des causes anthropiques
(piégeage, chasse). Aujourd’hui, les menaces les plus souvent incriminées sont la
destruction des habitats aquatiques et palustres, la pollution et l’eutrophisation de
l’eau (avec comme corollaire la raréfaction du peuplement piscicole), la
contamination par les biocides (pesticides, PCB et métaux lourds), les facteurs de
mortalité accidentelle (collisions routières, captures par engins de pêche) ou
volontaire et enfin le dérangement (tourisme nautique et sports associés).
En ce qui concerne la mortalité directe, en Bretagne, dans le Centre-Ouest
atlantique et le Sud-Ouest, la cause principale est le trafic routier (77,4% des cas de
mortalité connue dans le Centre-Ouest). Viennent ensuite les captures
accidentelles.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante ZNIEFF (CREN M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
douzaine de départements de la façade atlantique et du Limousin. Ces bastions ont
permis le maintien de populations de Loutre, ainsi que la recolonisation progressive
des territoires adjacents. Actuellement, la Loutre a recolonisé une partie de ses
anciens territoires, en particulier dans le Sud-ouest et le Massif-Central. Elle
poursuit sa reconquête, notamment en Normandie, dans l’Anjou, les Pyrénées, etc.
Decreasing (IUCN, 2008)
Les populations de Loutre ont subi un net déclin dans la plupart des pays d’Europe
au cours de la dernière moitié du XXème siècle. En Europe de l’ouest, les
populations semblent se rétablir progressivement, mais de nombreux territoires
historiques restent à reconquérir. À la fin du XIXème et au début du XXème siècle, la
Loutre était omniprésente et relativement abondante sur la plupart des réseaux
hydrographiques et dans la majorité des zones humides de France. A partir des
années 30, elle a nettement régressé dans le nord, l’est et le sud-est. Dans les
années 50, la Loutre avait disparu de 60 départements. Les populations subsistantes
se sont affaiblies progressivement et sont devenues plus clairsemées. Au début des
années 80, l’espèce ne se maintenait plus, en effectifs notables, que dans une
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Loutre d’Europe est une espèce rare à enjeux forts. Elle présente une très forte
sensibilité à la route (1ère cause de mortalité).
La déviation traverse deux cours d’eau ; elle entraînera donc une destruction locale
d’habitat qui sera faible, compte tenu de la taille du territoire de l’espèce.
Les ponts ont été conçus avec une banquette, ce qui permettra un passage sécurisé
des Loutres sous l’ouvrage. Les risques de mortalité sont donc faibles.
Le projet entraînera des impacts bruts négligeables sur la Loutre d’Europe.
60
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue car la loutre n’a pas été recencée, mais les
aménagements pour le franchissement des cours d’eau (cf. partie mesures)
permettra de réduire d’éventuels impacts de collision (aménagement de
banquettes notamment).
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront négligeables et ne remettront pas en cause localement
la pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucune mesure n’est prévue pour cette espèce.
SYNTHESE – LOUTRE D’EUROPE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Loutre d’Europe
dans le secteur d’étude.
61
MINIOPTERE DE SCHREIBERS
Nom vernaculaire : Minioptère de Schreibers
Nom scientifique : Miniopterus schreibersii (Kuhl, 1817)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
Code NATURA 2000 : 1310
d’un jeune (rarement deux) en juin. Les colonies de parturition sont assez grandes
et constituent des essaims compacts accueillant plusieurs dizaines à plusieurs
milliers d’individus. Ces colonies sont souvent associées à d’autres espèces
(Grand/Petit Murin, Rhinolophe euryale, Murin de Capaccini, etc.). La maturité
sexuelle est atteinte à 2 ans pour les femelles. La longévité maximale est de 19 ans.
ALIMENTATION
Le Minioptère de Schreibers a un régime très spécialisé : il se nourrit
majoritairement de Lépidoptères, mais aussi de Diptères, d’araignées, de chenilles…
© Cahiers d’habitats Natura 2000
MAMMIFERE
ACTIVITE
DESCRIPTION
Le Minioptère de Schreibers mesure 48-62 mm de longueur et 30-35 cm
d’envergure. Il se caractérise par un museau court et un front bombé dépassant des
oreilles courtes et triangulaires. Le tragus est court et arrondi, les ailes longues et
étroites. Le pelage est grisâtre, un peu plus clair dessous, assez long sur le dos, court
et dense sur la tête.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les accouplements ont lieu à l’automne. Contrairement aux autres chiroptères, la
fécondation a lieu immédiatement après l’accouplement. L’implantation de
l’embryon en revanche a lieu à la fin de l’hiver. Les femelles ont une portée annuelle
Le Minioptère de Schreibers hiberne de décembre à février, en essaims importants
et denses accrochés au plafond. Il peut effectuer des déplacements importants
(quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres), entre les gîtes d’hiver et
d’été. Les colonies sont généralement assez fidèles à leurs gîtes, mais il existe des
échanges entre colonies, parfois éloignées, principalement en période de transit.
Ces échanges indiquent une structure des colonies en métapopulation, couvrant
probablement l’ensemble du bassin méditerranéen. Le Minioptère de Schreibers a
un rayon d’action assez important, puisqu’il chasse jusqu’à 15-20 km de la colonie,
parfois jusqu’à 40 km. En revanche, parvenu dans son secteur de chasse, il exploite
des territoires de faible superficie. Il a un vol rapide et chasse souvent en hauteur.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Minioptère exploite les secteurs riches en proies en milieu urbain (lampadaires),
lisières de boisements feuillus, ripisylves, vergers, etc.
Il est exclusivement cavernicole et fréquente des grottes, carrières (etc.) en
hibernation, en transit et en reproduction. Les colonies sont souvent associées à
d’autres espèces (Murins, Rhinolophes, etc.).
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Minioptère de Schreibers occupe le sud du paléarctique occidental. Il est présent
en Europe méridionale, au Moyen Orient, en Afrique du Nord et localement en
Afrique de l’ouest. En France, il est présent dans le sud-ouest à l’exception des
landes de Gascogne, sur la bordure méditerranéenne et remonte le Rhône jusqu’en
Franche-Comté.
62
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Répartition en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
Le Minioptère de Schreibers est assez rare en Midi-Pyrénées et surtout présent en
Ariège, Lot, Tarn et Tarn-et-Garonne. La région est un bastion pour cette espèce,
accueillant le quart de la population hibernante nationale (Bareille, 2009).
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Minioptère de Schreibers a été noté en deux endroits et suspecté en cinq autres.
En effet, cette espèce présente une forte proportion de recouvrement de sa
fréquence d’émission ultrasonore avec la Pipistrelle commune en portion basse, et
avec la Pipistrelle pygmée dans sa portion haute ; elle est donc difficile à identifier
de manière certaine. L’ensemble du site d’étude peut être fréquenté par cette
espèce en chasse ou en transit. Il n’existe pas de gîte sur le site d’étude, mais c’est
une espèce à très grand rayon d’action (15-20 km, parfois 40 km). Les individus
notés sur le site proviennent très certainement des populations fréquentant la
vallée de la Dordogne, ou du sud de la Corrèze (Abîmes de la Fage – FR7401120).
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Quasi menacé – espèce en déclin (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Quasi menacé (Liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Vulnérable (UICN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes (CREN M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Decreasing (IUCN, 2008)
Le statut des populations de Minioptère de Schreibers est très contrasté selon les
régions. Dans l’est de son aire, les populations semblent stables. En revanche, dans
le sud-ouest de l’Europe, dont la France, il est en fort déclin. Des colonies ont
disparu dans plusieurs régions, en particulier sur les marges de l’aire de répartition.
Il faut également noter un épisode de mortalité exceptionnelle en 2002 (épizootie),
qui a entraîné une réduction de 60% des effectifs et la désertion de plusieurs sites. Il
s’agit donc d’une des espèces inventoriées présentant les plus forts enjeux de
conservation ; elle a par ailleurs fait l’objet d’un programme de conservation
européen (Programme Life-Nature 2004-2008 sur la conservation de trois espèces
de chauves-souris cavernicoles dans le sud de la France).
63
MENACES
Le dérangement des colonies dans les milieux souterrains (fréquentation,
aménagement touristique, fermeture des accès, etc.) est une cause importante de
perturbation et menace significativement la survie des colonies de Minioptère de
Schreibers. Il s’agit d’une des principales causes de déclin au XXème siècle. Cette
espèce est particulièrement sensible et même des aménagements conçus pour la
protection des chiroptères, mais non adaptés à cette espèce (grilles horizontales de
fermeture de grottes) ont pu entraîner un abandon des gîtes. La perte d’habitat, en
particulier le remembrement et la dégradation des systèmes bocagers et des
ripisylves, comme l’intensification des pratiques sylvicoles menacent le Minioptère
de Schreibers. Les insecticides entraînent la disparition des peuplements de proies
et un risque de mortalité par bioaccumulation, d’autant plus que le Minioptère a un
régime très spécialisé. Enfin, l’espèce est vulnérable aux éoliennes.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Minioptère de Schreibers est une espèce assez rare, mais qui présente de forts
enjeux de conservation en Midi-Pyrénées (Bareille, 2009), du fait de son statut et de
la tendance des populations. C’est une espèce moyennement sensible au risque de
mortalité par collision. Il s’agit d’une espèce à grand rayon d’action a priori peu
sensible à la fragmentation et gîtant en cavité (pas de destruction de gîte). Les
principaux effets du projet sur cette espèce concerneront donc la mortalité routière
et la perte de territoire de chasse (2,4 ha d’habitats boisés ou semi-boisés et 1,48
ha de prairies pouvant être utilisés comme territoires de chasse). Le projet
entraînera des impacts bruts moyens à assez forts sur le Minioptère de Schreibers,
compte tenu de la destruction d’habitat et des risques de mortalité routière.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les plantations paysagères impactantes (induisant des situations à risques en
orientant les déplacements vers la route) ont été supprimées. 3500 mètres de haies
bocagères seront plantées le long de l’infrastructure, de manière à réduire les
risques de collision. Les haies doivent être fonctionnelles le plus tôt possible. Il
faudra donc anticiper les plantations lorsque c’est possible et, de manière générale,
planter des arbres et arbustes suffisamment grands (> 2 m) pour obtenir à court
terme une haie fonctionnelle, dont les feuillages sont jointifs. Des aménagements
seront effectués sur des passages supérieurs (pont sur la RD116, « hop-over ») et
inférieurs (ouvrages sur les cours d’eau, ouvrage de décharge), afin de favoriser une
traversée de la route la plus sécurisée possible au niveau de ces passages.
IMPACTS RESIDUELS
Après mise en place des mesures présentées précédemment, les impacts résiduels
seront faibles à moyen terme, une fois que les haies joueront leur rôle d’écran,
limiteront les risques de mortalité par collision et pourront constituer de nouveaux
habitats de chasse. Ces impacts ne remettront pas en cause la pérennité de la
population de Minioptère de Schreibers, ni le bon accomplissement du cycle
biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre de la restauration de zones humides pourra lui bénéficier du
fait de l’augmentation du potentiel d’accueil de ces secteurs.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – MINIOPTERE DE SCHREIBERS
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Vulnérable
Moyens à assez forts
Déboisement en septembre-octobre
Plantation de haies et Suppression des plantations
paysagères impactantes
Aménagement de passages spécifiques (RD 116, ouvrage
de décharge et cours d’eau)
Moyens temporairement / Faibles à moyen terme
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Minioptère de
Schreibers dans le secteur d’étude.
64
MURIN DE DAUBENTON
Nom vernaculaire : Murin de Daubenton
Nom scientifique : Myotis daubentonii (Kuhl, 1817)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les accouplements se déroulent de l’automne au printemps. Les femelles ont une
portée d’un jeune en juin-juillet, mais ne mettent pas bas tous les ans. Les colonies
regroupent généralement entre 20 et 50 femelles. Les jeunes sont sevrés à 4-6
semaines. La maturité sexuelle est atteinte à 15 mois pour les mâles, et
généralement à 2 ans pour les femelles. La durée de vie maximale connue est de 20
ans.
ALIMENTATION
© Chr. Galet - Ecothème
MAMMIFERE
Le Murin de Daubenton se nourrit principalement d’invertébrés aquatiques, en
particuliers de Diptères, Trichoptères, Ephéméroptères, etc. Les Chironomidés
forment une part importante de son régime.
ACTIVITE
Le Murin de Daubenton hiberne de septembre-octobre à mars-avril, souvent en
faibles effectifs, parfois en petits groupes. Il chasse surtout au-dessus des milieux
aquatiques, parfois dans les chemins, haies et lisières. Les proies sont capturées à la
surface de l’eau avec la gueule ou grâce à l’uropatagium utilisé comme une
épuisette. Il est sédentaire, mais effectue parfois des déplacements de quelques
dizaines de kilomètres entre les gîtes saisonniers. Il chasse généralement autour de
la colonie et jusqu’à 10 km selon la localisation et la configuration des sites
d’alimentation.
DESCRIPTION
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Murin de Daubenton est une chauve-souris de taille moyenne, mesurant entre
43 et 55 mm de longueur et 23-28 cm d’envergure. Le pelage est court et dense,
brun-roux dessus, gris argenté dessous. Le museau est brun-rose avec une plage
nue autour des yeux ; les oreilles et le patagium sont presque gris-brun. Les oreilles
sont triangulaires, assez courtes avec un tragus à bord postérieur convexe. Les pieds
sont grands.
Le Murin de Daubenton est fortement associé aux milieux aquatiques qui
constituent ses principaux milieux de chasse. Il se trouve donc essentiellement aux
abords des cours d’eau, lacs, marais, etc. Il peut également se trouver en forêt.
Les colonies de reproduction se situent principalement dans des arbres, des fentes
de rochers ou des interstices de ponts, plus rarement dans des bâtiments ou des
grottes. Il hiberne dans des sites souterrains à forte hygrométrie (grottes, mines,
caves, etc.), dans des fissures ou plus rarement sur les parois.
65
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT EUROPEEN
Le Murin de Daubenton est une espèce largement répandue depuis l’Europe
jusqu’en Asie de l’est. En France, il est répandu sur tout le territoire.
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
Répartition en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
Cette espèce est commune en Midi-Pyrénées, elle est fréquemment contactée. Peu
de gîtes sont connus, il y a un fort enjeu d’amélioration des connaissances sur MidiPyrénées (Bodin J. (Coord.), 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
Un Murin de Daubenton a été observé en gîte dans le site d’étude, dans un
« boviduc » situé en bordure ouest du Maumont (« la Brousse »). Des contacts de
Murins non identifiés spécifiquement ont également été notés. Le Murin de
Daubenton est susceptible de fréquenter l’ensemble du site d’étude, tout
particulièrement les cours d’eau et étangs qui constituent ses territoires de chasse
préférentiels.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure – espèce en augmentation (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN
M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Increasing (IUCN, 2008)
Le Murin de Daubenton est une espèce largement répartie et généralement
commune. Globalement, ses populations sont en augmentation (IUCN, 2008). En
Midi-Pyrénées, il est répandu sur l’ensemble de la région, mais l’absence
d’estimation de la population à cette échelle ou de suivi de populations locales ne
permet pas d’indentifier une quelconque tendance d’évolution (Bodin J. (Coord.),
2011).
66
MENACES
La dégradation des habitats (assèchement des zones humides, pollutions, etc.) du
Murin de Daubenton constitue une menace importante, malgré la bonne santé et
l’adaptabilité de cette espèce. La disparition des gîtes, que ce soit en milieu naturel
(cavités arboricoles, fermeture des grottes, etc.) ou anthropique (rénovation des
bâtiments, fermeture des souterrains, etc.) est également une des principales
menaces. En particulier, la réfection des ponts et le rejointoiement des voûtes
entraînent vraisemblablement une mortalité importante (emmurement des
chiroptères) et contribuent à limiter le nombre de gîtes disponibles. Les insecticides
doivent être considérés comme une menace notable, puisqu’ils entraînent un
appauvrissement des peuplements de proies et des risques de mortalité indirecte
par bioaccumulation.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Murin de Daubenton est une espèce commune, présentant des enjeux faibles.
Le Murin de Daubenton est fréquemment arboricole et peut gîter toute l’année
dans des arbres à cavités (arbres creux, fendus, à écorce décollée, etc.). Le gîte dans
lequel un individu a été observé (boviduc) ne sera pas impacté, mais il est possible
que certains des arbres qui vont être abattus servent de gîte à cette espèce.
695 m de haies, 272 m de lisières et 70 m de ripisylves sont concernés, les secteurs
présentant a priori le plus de risques étant le chemin arboré de « la Rabanie », la
ripisylve du Maumont et les grands arbres isolés présents aux alentours. Ces
formations sont dominées par les Chênes pédonculé et pubescent. Or, les chênes
correspondent aux essences les plus utilisées en tant que gîte par les chiroptères
(Tillon, 2008) et le diamètre des arbres présents sur la bande d’étude est suffisant
pour accueillir des cavités favorables.
Le défrichement des boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction. La présence
du Murin de Daubenton est souvent liée à l’existence d’un réseau de gîtes ; ainsi, la
destruction de certains d’entre eux peut devenir problématique, même dans les cas
où d’autres gîtes subsistent dans les environs ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des arbres ; les
effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement s’effectue généralement
en hiver. Même si les animaux survivent à l’abattage des arbres, il apparaît alors de
très forts risques de mortalité (froid, épuisement, nécessité de trouver un autre
gîte, etc.).
Le projet entraînera une destruction directe de 2,4 ha d’habitats boisés ou semiboisés comprenant des territoires de chasse principaux (ripisylves et milieux
associés) et secondaires (haies, boisements et arbres isolés). La perte réelle
d’habitat sera supérieure à l’emprise de la route, du fait des effets induits sur
l’habitat à proximité de la route, de la coupure des routes de vol et des pollutions
sonores (Schaub et al., 2008). Néanmoins, l’impact sur les cours d’eau sera localisé.
Le Murin de Daubenton présente une sensibilité a priori forte à la route (mortalité
par collision et effet barrière). La fragmentation du paysage va entraîner un risque
assez fort de mortalité routière pour cette espèce, du fait de l’utilisation des
éléments structurants du paysage pour se déplacer et pour chasser. Même si une
réorganisation de l’utilisation de l’espace devrait suivre la création de la route, il
subsistera des situations à risque au niveau des secteurs de traversée. Pour cette
espèce, les corridors principaux sont vraisemblablement ceux de la vallée, en
particulier les cours d’eau, ce qui implique des risques de mortalité et de
fragmentation (par effet barrière) sur ces secteurs. Néanmoins, la configuration des
ouvrages devrait permettre aux animaux de traverser sous la route (hauteur de plus
de 2 m sous le tablier).
Le projet entraînera donc des impacts bruts moyens sur le Murin de Daubenton,
compte tenu de la destruction d’habitat, des risques de mortalité et de la coupure
de routes de vol.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les plantations paysagères impactantes (induisant des situations à risques en
orientant les déplacements vers la route) initialement prévues ont été supprimées.
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’élevage des
jeunes et d’hibernation, afin de réduire les risques directs de mortalité sur les
animaux en gîte.
3500 mètres de haies bocagères seront plantées (cf. carte des mesures) le long de
l’infrastructure, de manière à réduire les risques de collision. Les haies doivent être
fonctionnelles le plus tôt possible. Il faudra donc anticiper les plantations lorsque
67
c’est possible et, de manière générale, planter des arbres et arbustes suffisamment
grands (> 2 m) pour obtenir à court terme une haie fonctionnelle, dont les feuillages
sont jointifs. Des aménagements seront effectués au niveau des franchissements de
cours d’eau, afin de favoriser une traversée de la route la plus sécurisée possible (cf.
chapitre de présentation des mesures).
IMPACTS RESIDUELS
Après mise en place des mesures présentées précédemment, les impacts résiduels
seront faibles à moyen terme, du fait de l’aménagement des passages de traversée
de la route. Ils ne remettront pas en cause la pérennité de la population de Murin
de Daubenton, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre d’une mesure compensatoire de restauration de zones
humides pourra bénéficier au Murin de Daubenton du fait de l’augmentation du
potentiel d’accueil de ces secteurs et des possibilités d’utilisation des secteurs
restaurés.
SYNTHESE – MURIN DE DAUBENTON
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Vulnérable
Moyens
Déboisement en septembre-octobre
Plantation de haies et Suppression des plantations
paysagères impactantes
Aménagement de passages spécifiques (RD 116, ouvrage
de décharge et cours d’eau)
Faibles
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Murin de
Daubenton.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
68
MURIN A OREILLES ECHANCREES
Nom vernaculaire : Murin à oreilles échancrées
Nom scientifique : Myotis emarginatus (Geoffroy, 1806)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
Code NATURA 2000 : 1321
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les accouplements ont lieu à l’automne et peut-être jusqu’au printemps. Les
femelles ont une portée annuelle d’un jeune en juin-juillet. Les colonies de
parturition sont assez grandes (20-200 individus en moyenne) et souvent associées
aux Rhinolophes, au Grand murin ou au Minioptère de Schreibers. La durée de vie
moyenne est de 3-4 ans et la durée de vie maximale connue de 16 ans.
ALIMENTATION
Le Murin à oreilles échancrées est très spécialisé. Il se nourrit presque uniquement
de Diptères (Muscoidea) et d’Arachnides, les autres proies étant relativement
marginales.
© C. Louvet - Ecothème
MAMMIFERE
ACTIVITE
Le Murin à oreilles échancrées hiberne de la fin de l’automne au printemps, en
essaims accrochés au plafond, parfois dans des fissures. Il est relativement
sédentaire, avec des déplacements jusqu’à 40 km entre les gîtes d’hiver et d’été. Il a
également un rayon d’action assez important, puisqu’il peut aller chasser jusqu’à 15
km de la colonie ; cette espèce se déplace souvent à faible hauteur. En chasse, il
explore la végétation, les bâtiments, les chemins et les pièces d’eau, etc.
Contrairement à la plupart des chiroptères, le Murin à oreilles échancrées supporte
un certain degré de lumière.
CARACTERES ECOLOGIQUES
DESCRIPTION
Le Murin à oreilles échancrées est de taille moyenne : il mesure entre 41 et 53 mm
de longueur, avec une envergure de 22-25 cm. Le pelage est dense et laineux grisbrun plus ou moins teinté de roux dessus, gris-jaunâtre dessous, avec une limite peu
marquée entre le dos et le ventre. Le museau assez velu, les oreilles et le patagium
sont bruns roussâtres. Le tragus effilé n’atteint pas le haut de l’échancrure de
l’oreille.
Le Murin à oreilles échancrées est une espèce de plaine recherchant les paysages
boisés et les vallées alluviales, notamment les secteurs avec une alternance de
zones humides et de boisements feuillus. Il fréquente aussi le bocage et les zones
périurbaines (jardins, parcs, etc.). Les colonies de reproduction se trouvent dans des
bâtiments (clochers, greniers, etc.), mais aussi dans les cavités dans le sud. Il peut
accepter des sites relativement fréquentés et lumineux. En hibernation, il recherche
des cavités souterraines (grottes, caves, tunnels, etc.).
69
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Murin à oreilles échancrées est une espèce paléarctique occidentale atteignant
les Pays-Bas au nord et le Maghreb au sud. En France, il est présent sur tout le
territoire.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Répartition en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
Le Murin à oreilles échancrées est rare en Midi-Pyrénées, bien que quelques
colonies de reproduction accueillent de gros effectifs. La région a une responsabilité
vis-à-vis de l’espèce (Bodin J. (Coord.), 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
Une colonie de reproduction de quelques dizaines de Murins à oreilles échancrées
est présente dans une grange à environ 550 m du tracé, dans la partie nord du
fuseau. Cette espèce a un rayon d’action pouvant atteindre 5-15 km (e.g. Arthur,
2001 ; Tillon, 2008 ; Arthur & Lemaire, 2009 ; Dietz et al., 2009), mais exploite un
territoire de chasse assez petit. Néanmoins, il est probable que les abords
immédiats de la colonie (1-2 km) soient exploités de manière plus importante,
notamment par les femelles gestantes et au moment de l’émancipation des jeunes
(apprentissage du vol et de la chasse).
Tous les milieux boisés et arbustifs (lisières, haies, ripisylves, boisements, voire
certaines prairies) du site d’étude sont susceptibles d’être utilisés par cette espèce.
Cependant la plupart des vergers paraissent peu attractifs du fait de leur régime
intensif et de leur probable pauvreté en proies (entretien, traitements
phytosanitaires, etc.). La proximité de la colonie induira une traversée fréquente de
la nouvelle route afin de rejoindre les territoires de chasse.
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec ≥ 50 individus et les gîtes avec
un cortège plurispécifique (CREN M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
70
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Stable (IUCN, 2008)
Le Murin à oreilles échancrées a subi un déclin assez important au XXème siècle, en
particulier au nord de son aire. Actuellement, il est généralement peu abondant
mais présente des différences de densité notables suivant les régions considérées. Il
est présent sur l’ensemble de la région Midi-Pyrénées, mais présente une
distribution morcelée. L’IUCN considère ses populations globalement stables (2008).
MENACES
La perte d’habitat (intensification des pratiques agricoles et sylvicoles, etc.) et la
disparition des gîtes en milieu naturel (grottes, souterrains, etc.) ou anthropique
(rénovation des bâtiments, fermeture des combles, etc.) comptent parmi les
principales menaces pour le Murin à oreilles échancrées. Les insecticides doivent
également être considérés comme des menaces fortes, entraînant la disparition des
peuplements de proies et un risque de mortalité par bioaccumulation, d’autant plus
que cette espèce a un régime très spécialisé. Le dérangement est une cause
importante de perturbation et menace significativement la survie des colonies,
notamment en hibernation. Enfin, la prédation par les chats ou la mortalité routière
peuvent affecter les populations, de même que le traitement des charpentes.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Murin à oreilles échancrées est une espèce rare à enjeux forts, fréquent sur le
fuseau d’étude du fait de la présence d’une colonie de reproduction. Il présente une
sensibilité a priori forte à la route (mortalité et fragmentation).
Destruction de gîtes et d’individus : Le Murin à oreilles échancrées n’est pas une
espèce particulièrement arboricole, mais les mâles peuvent parfois estiver dans des
arbres (cavités, écorces décollées, dessous de grosses branches, etc.). Il existe donc
un risque faible de destruction de gîtes pour cette espèce du fait de la destruction
de haies et lisières.
Perte de territoire de chasse : Le projet entraînera une destruction directe de 2,4 ha
d’habitats boisés ou semi-boisés (haies, ripisylves, boisements et arbres isolés) et
de 1,48 ha de prairies. La perte réelle d’habitat sera supérieure à l’emprise de la
route, du fait des effets induits sur l’habitat à proximité de la route, de la coupure
des routes de vol et des pollutions sonores (Schaub et al., 2008). Pour le Murin à
oreilles échancrées, les effets de cette perte d’habitat seront majorés par la
proximité de la colonie, puisque les abords sont préférentiellement exploités par les
femelles gestantes et les jeunes en cours d’émancipation.
Risques de mortalité (cf. Lesiński, 2007, 2008 ; Gaisler et al., 2009) : La
fragmentation du paysage va entraîner un risque fort de mortalité routière pour le
Murin à oreilles échancrées. En effet, celui-ci utilise les éléments structurants du
paysage pour se déplacer et pour chasser. Même si une réorganisation de
l’utilisation de l’espace par les chiroptères devrait suivre la création de la route, il
subsistera des situations à risque au niveau des secteurs de traversée. La mortalité
routière varie en fonction de nombreux paramètres, notamment de la structure du
paysage, du peuplement chiroptérologique et des habitats habituellement utilisés :
- Structure du paysage et insertion de la route dans celui-ci : les secteurs les
plus sensibles sont ceux situés dans les territoires habituels de chasse, les
routes de vol utilisées pour rejoindre ces secteurs et celles utilisées lors du
transit entre les gîtes estivaux, automnaux et hivernaux. Dans ces
conditions, les points noirs se situent généralement lorsque les routes
coupent des corridors boisés ou rivulaires. Sept haies, deux lisières et
deux ripisylves, constituant autant de corridors de transit, seront
interceptées par le tracé, induisant des risques de mortalité sur ces
secteurs, en particulier ceux situés à proximité de la colonie. En outre, la
portion sud du tracé traversant la vallée présente des risques importants
du fait d’un passage en remblai : les chiroptères traversant à faible hauteur
seront plus vulnérables que dans les passages en déblai.
- Âge : les jeunes sont plus touchés que les adultes. En effet, leur vol est
moins vif et plus hasardeux que les adultes, les rendant plus vulnérables.
Les premiers kilomètres entourant les colonies sont d’autant plus
importants qu’ils servent à l’émancipation (apprentissage du vol et de la
chasse) des jeunes. Une mortalité de Murins à oreilles échancrées en phase
d’émancipation peut donc être attendue, principalement sur le nord du
fuseau.
- Période de l’année : au printemps les adultes sortent de léthargie et sont
très actifs en chasse. De même, la période automnale voit l’activité des
chiroptères s’intensifier du fait de la proximité de la phase d’hibernation
induisant une forte recherche de nourriture, celle de partenaires sexuels et
enfin de l’augmentation de la population par l’envol des jeunes (cf.
paragraphe précédent). En période de reproduction, les abords des
colonies de reproduction seront également sensibles du fait de la présence
71
de femelles gestantes qui restreignent leur activité de chasse sur un
périmètre plus petit.
décharge), afin de favoriser une traversée de la route la plus sécurisée possible au
niveau de ces passages (cf. chapitre de présentation des mesures).
- Trafic : la mortalité par collision augmentera avec l’augmentation du
trafic, la vitesse des véhicules, le nombre de camions (du fait de leur
hauteur), etc.
IMPACTS RESIDUELS
Les effets peuvent être considérés comme au minimum forts pour le Murin à
oreilles échancrées.
Fragmentation de l’habitat – coupure de routes de vol : Sept haies, deux lisières et
deux ripisylves seront traversées par la route. La création de la route induira donc
un effet barrière d’autant plus important que les Murins dépendent de la structure
du paysage pour leurs déplacements, en particulier des linéaires boisés (haies,
lisières, chemins forestiers, ripisylves, etc.). Outre la mortalité, les modifications de
la structure du paysage liées à la route sont susceptibles d’entraîner une
réorganisation des territoires et voies de déplacement des espèces, ainsi qu’un
isolement partiel de la colonie et des territoires de chasse. La coupure de routes de
vol aura des effets forts pour le Murin à oreilles échancrées du fait de la proximité
de la colonie.
Le projet de route nouvelle entraînera des impacts bruts forts sur la partie nord du
fuseau pour le Murin à oreilles échancrées du fait de la proximité de la colonie de
reproduction, en augmentant l’effet de coupure et le risque de mortalité.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les impacts seront assez forts temporairement, le temps que les plantations de
haies deviennent fonctionnelles. Après mise en place des mesures présentées
précédemment, les impacts résiduels demeureront moyens à moyen terme, une
fois que les haies joueront leur rôle d’écran et limiteront les risques de mortalité par
collision. Ces impacts se traduisent par la mortalité et la coupure de routes de vol,
ainsi que, dans une moindre mesure, par la perte d’une partie de l’habitat de chasse
et de transit.
MESURES DE COMPENSATION
La création-restauration des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels,
du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités d’utilisation des
secteurs restaurés (cf. chapitre de présentation des mesures).
Il est prévu d’assurer la pérennité de la colonie de Murin à oreilles échancrées, ceci
par le biais d’un conventionnement ou d’un partenariat avec le propriétaire.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
Les plantations paysagères impactantes (induisant des situations à risques en
orientant les déplacements vers la route) initialement prévues ont été supprimées.
3500 mètres de haies bocagères seront plantées (cf. carte des mesures) le long de
l’infrastructure, de manière à réduire les risques de collision. Les haies doivent être
fonctionnelles le plus tôt possible. Il faudra donc anticiper les plantations lorsque
c’est possible et, de manière générale, planter des arbres et arbustes suffisamment
grands (> 2 m) pour obtenir à court terme une haie fonctionnelle, dont les feuillages
sont jointifs. Des aménagements seront effectués sur des passages supérieurs (pont
sur la RD116, « hop-over ») et inférieurs (ouvrages sur les cours d’eau, ouvrage de
72
SYNTHESE – MURIN A OREILLES ECHANCREES
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Forts
Déboisement en septembre-octobre
Plantation de haies et Suppression des plantations
paysagères impactantes
Aménagement de passages spécifiques (RD 116, ouvrage
de décharge et cours d’eau)
Assez Forts temporairement / Moyens à moyen
terme
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet aura des impacts résiduels moyens à
moyen terme sur le Murin à oreilles échancrées
du fait de la proximité de la nouvelle route à la
colonie de mise-bas, avec un risque de mortalité
importante les premières années le temps que les
plantations soient efficaces. Néanmoins, il s’agit
d’une espèce en bon état de conservation et
assez répandue, dont la conservation ne sera pas
remise en cause à l’échelle supra-locale et a
fortiori à celle du Lot.
De plus, en compensation des impacts du projet,
la valorisation des linéaires boisés prévue sur les
zones humides restaurées vise à améliorer
l’intérêt de ces secteurs pour les chiroptères, en
particulier pour le Murin à oreilles échancrées.
73
ACTIVITE
NOCTULE DE LEISLER
© http://www.cpepesc.org/index.php
MAMMIFERE
Nom vernaculaire : Noctule de Leisler
Nom scientifique : Nyctalus leisleri (Kuhl, 1817)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
DESCRIPTION
La Noctule de Leisler hiberne de septembre à mars. Elle chasse en vol rapide audessus d’espaces ouverts ou au-dessus de la canopée et de grands arbres. Elle
effectue d’importants déplacements migratoires, principalement dans le centre et
le nord de l’Europe.
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Noctule de Leisler est une espèce principalement sylvicole, mais parfois aussi
anthropophile. Elle fréquente divers types de boisements, en plaine ou en
montagne. Elle semble apprécier particulièrement la proximité de l’eau. Ses gîtes se
trouvent principalement dans des arbres creux ou des nichoirs, parfois dans des
bâtiments.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Noctule de Leisler occupe une bonne partie de l’Europe et est présente
localement en Afrique du nord et aux abords de l’Himalaya.
En France, elle est disséminée sur l’ensemble du territoire mais semble plus rare
dans le nord-ouest. Elle est assez commune en Midi-Pyrénées et présente sur
l’ensemble de la région. En hiver, des individus migrateurs provenant d’Europe
centrale sont également présents.
La Noctule de Leisler est une espèce de taille moyenne, mesurant entre 48 et 72
mm de longueur et 26-34 cm d’envergure. Elle a un pelage long, brun-roussâtre
dessus, brun-jaune dessous. Le patagium, le museau et les oreilles sont brun-noir.
Les oreilles sont courtes, triangulaires et le tragus est large, en forme de
champignon.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les accouplements ont lieu en août-septembre. Les femelles ont une portée
annuelle d’un, parfois deux, jeune(s) en juin-juillet. Le jeune est sevré à six semaines
environ. Les colonies de mise-bas comptent généralement 20-50 femelles dans les
trous d’arbres, occasionnellement jusqu’à plusieurs centaines dans les bâtiments.
Répartition en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
ALIMENTATION
La Noctule de Leisler se nourrit principalement d’insectes de taille moyenne à
grande (Lépidoptères, Trichoptères, Ephéméroptères, etc.).
74
SUR LE SITE D’ETUDE
STATUT REGIONAL
La Noctule de Leisler est bien présente et semble exploiter l’ensemble du site. Une
colonie de Noctule a également été découverte à une centaine de mètres du tracé.
L’espèce présente n’a pu être identifiée, mais toutes les espèces de Noctule sont
patrimoniales, avec au moins un enjeu moyen (pour la Noctule de Leisler).
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN
M-P, 2011).
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Unknown (IUCN, 2008)
La Noctule de Leisler est une espèce largement distribuée, mais dont les
populations sont généralement faibles et disséminées, à l’exception de quelques
bastions comme l’Irlande. Cette espèce est encore peu connue et la compréhension
de l’évolution des populations est lacunaire. Elle semble avoir disparu de quelques
localités, mais son comportement semi-migrateur augmente les difficultés
d’évaluation des statuts locaux et du caractère temporaire ou non des observations
(y compris de colonies de reproduction).
MENACES
La perte de l’habitat de la Noctule de Leisler est une des principales menaces. Cela
concerne la conversion des forêts matures en monocultures, notamment de
résineux et/ou d’espèces exotiques, et la disparition des vieux arbres utilisés
comme gîtes. Le remembrement et la dégradation des systèmes bocagers
contribuent également à la disparition de son habitat. Les insecticides doivent être
considérés comme une menace majeure, puisqu’ils entraînent un appauvrissement
des peuplements de proies et des risques de mortalité indirecte par
bioaccumulation.
STATUT NATIONAL
Quasi menacée (UICN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Noctule de Leisler est une espèce présentant des enjeux moyens.
Elle est principalement arboricole et peut gîter toute l’année dans des arbres à
cavités (arbres creux, fendus, à écorce décollée, etc.). Le gîte identifié (Noctule sp.)
ne sera pas impacté, mais il est possible que certains des arbres qui vont être
abattus servent aussi de gîte à la Noctule de Leisler.
695 m de haies, 272 m de lisières et 70 m de ripisylves sont concernés, les secteurs
présentant a priori le plus de risques étant le chemin arboré de « la Rabanie », la
ripisylve du Maumont et les grands arbres isolés présents aux alentours. Ces
75
formations sont dominées par les Chênes pédonculé et pubescent. Or, les chênes
correspondent aux essences les plus utilisées en tant que gîte par les chiroptères
(Tillon, 2008) et le diamètre des arbres présents sur la bande d’étude est suffisant
pour accueillir des cavités favorables.
MESURES DE COMPENSATION
Le défrichement des boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction. La
Noctule de Leisler utilise généralement un réseau de gîtes ; ainsi, la
destruction de certains d’entre eux peut devenir problématique, même
dans les cas où d’autres gîtes subsistent dans les environs ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des
arbres ; les effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement
s’effectue généralement en hiver. Même si les animaux survivent à
l’abattage des arbres, il apparaît alors de très forts risques de mortalité
(froid, épuisement, nécessité de trouver un autre gîte, etc.).
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
C’est une espèce de haut vol présentant a priori une sensibilité faible vis-à-vis du
trafic routier ; l’augmentation de la fragmentation devrait ainsi avoir des effets
minimes. Le projet entraînera également une perte moyenne d’habitat de chasse
(9,54 ha).
Le projet aura donc des impacts bruts moyens sur la Noctule de Leisler, lié au
risque de destruction de gîtes et d’individus.
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre de la restauration de zones humides pourra bénéficier à la
Noctule de Leisler du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil de ces secteurs.
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – NOCTULE DE LEISLER
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’élevage des
jeunes et d’hibernation, afin de réduire les risques directs de mortalité sur les
animaux en gîte.
Bilan
Quasi menacée
Moyens
Déboisement en septembre-octobre
Cette espèce bénéficiera des plantations
paysagères
Faibles
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Noctule de
Leisler dans le secteur d’étude.
Les mesures prévues pour les autres chiroptères bénéficieront à la Noctule de
Leisler ; les haies plantées en particulier pourront constituer des habitats de chasse
favorables, en augmentant localement la disponibilité des proies.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et ne remettront pas en cause localement la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
76
NOCTULE COMMUNE
Nom vernaculaire : Noctule commune
Nom scientifique : Nyctalus noctula (Schreber, 1774)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
environ. Les colonies de mise-bas comptent généralement 20-40 femelles, parfois
plus. La maturité sexuelle est atteinte au deuxième automne, rarement dès le
premier pour certaines femelles.
ALIMENTATION
La Noctule commune se nourrit d’une grande variété d’insectes en fonction des
disponibilités alimentaires : Lépidoptères, Coléoptères, Orthoptères, etc. Elle
recherche aussi le plancton aérien, en particulier au-dessus des zones humides
(Diptères, Trichoptères, etc.).
La Noctule commune hiberne d’octobre-novembre à mars-avril, parfois en groupes
importants de plusieurs centaines d’individus. C’est une espèce sédentaire ou
partiellement migratrice en Europe occidentale, tandis que les populations d’Europe
centrale et septentrionale peuvent effectuer d’importants mouvements migratoires
(plusieurs centaines de kilomètres). Elle chasse en vol rapide au-dessus d’espaces
ouverts ou au-dessus de la canopée et de grands arbres, souvent très haut dans le
ciel.
© Wikipédia
MAMMIFERE
ACTIVITE
DESCRIPTION
La Noctule commune est une des plus grandes espèces de chiroptères européens :
elle mesure entre 60 et 89 mm de longueur et fait 32-45 cm d’envergure. Elle a un
pelage court brun-roux luisant en été chez les adultes, un peu plus clair dessous. Le
patagium, le museau et les oreilles sont brun sombre. Les oreilles sont courtes et
larges ; le tragus est large, en forme de champignon. La Noctule commune dégage
une odeur musquée caractéristique.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Noctule commune est une espèce sylvicole, recherchant les forêts et grands
parcs arborés. Les vallées boisées semblent particulièrement être appréciées. En
milieu urbain, elle fréquente préférentiellement les alignements de grands arbres à
proximité de l’eau et pourvus de cavités (platanes, etc.).
Ses gîtes estivaux se trouvent principalement dans des trous d’arbres (souvent des
anciens nids de pics) ou des nichoirs, parfois dans des fentes de bâtiments. Elle
hiberne dans des arbres, des fentes de rochers, de bâtiments, de ponts, etc.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Noctule commune occupe une bonne partie de l’Europe, l’Asie, jusqu’au sud de
la Chine.
En France, elle est présente sur l’ensemble du territoire.
Elle est présente sur la majeure partie de la région Mid-Pyrénées (hormis le Gers),
mais son statut est méconnu (Bodin J. (Coord.), 2011).
Les accouplements ont lieu entre août et octobre. Les femelles ont une portée
annuelle d’un, parfois deux, jeune(s) en juin-juillet. Le jeune est sevré à six semaines
77
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Quasi menacée (UICN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Répartition en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
SUR LE SITE D’ETUDE
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes (CREN M-P, 2011).
La Noctule commune a été notée en quatre points. Elle chasse notamment au
niveau des plans d’eau du sud de l’aire d’étude. Une colonie de Noctules (de
Leisler ? Communes ?) a également été découverte à une centaine de mètres du
tracé. L’espèce présente n’a pu être identifiée au niveau spécifique.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Unknown (IUCN, 2008)
La Noctule commune est une espèce assez répandue et commune sur une bonne
partie de son aire. Elle semble cependant avoir décliné dans certaines régions.
MENACES
La perte de l’habitat de la Noctule commune est une des principales menaces. Cela
concerne la conversion des forêts matures en monocultures, notamment de
résineux et/ou d’espèces exotiques, et la disparition des vieux arbres utilisés
comme gîtes. Le remembrement et la dégradation des systèmes bocagers
contribuent également à la disparition de son habitat. Les insecticides doivent être
considérés comme une menace majeure, puisqu’ils entraînent un appauvrissement
des peuplements de proies et des risques de mortalité indirecte par
bioaccumulation.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Noctule commune est une espèce présentant des enjeux assez forts.
78
Elle est arboricole et gîte toute l’année dans des arbres à cavités (arbres creux,
fendus, à écorce décollée, etc.). Le gîte identifié (Noctule sp.) ne sera pas impacté,
mais il est possible que certains des arbres qui vont être abattus servent aussi de
gîte à la Noctule commune.
695 m de haies, 272 m de lisières et 70 m de ripisylves sont concernés, les secteurs
présentant a priori le plus de risques étant le chemin arboré de « la Rabanie », la
ripisylve du Maumont et les grands arbres isolés présents aux alentours. Ces
formations sont dominées par les Chênes pédonculé et pubescent. Or, les chênes
correspondent aux essences les plus utilisées en tant que gîte par les chiroptères
(Tillon, 2008) et le diamètre des arbres présents sur la bande d’étude est suffisant
pour accueillir des cavités favorables.
Le défrichement des boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction. La
Noctule commune utilise un réseau de gîtes ; ainsi, la destruction de
certains d’entre eux peut devenir problématique, même dans les cas où
d’autres gîtes subsistent dans les environs ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des
arbres ; les effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement
s’effectue généralement en hiver. Même si les animaux survivent à
l’abattage des arbres, il apparaît alors de très forts risques de mortalité
(froid, épuisement, nécessité de trouver un autre gîte, etc.).
C’est une espèce de haut vol présentant a priori une sensibilité faible vis-à-vis du
trafic routier ; l’augmentation de la fragmentation devrait ainsi avoir des effets
minimes. Le projet entraînera également une perte moyenne d’habitat de chasse
(9,54 ha).
Le projet aura donc des impacts bruts moyens à assez forts sur la Noctule
commune, lié au risque de destruction de gîtes et d’individus.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’élevage des
jeunes et d’hibernation, afin de réduire les risques directs de mortalité sur les
animaux en gîte. Les mesures prévues pour les autres chiroptères bénéficieront à la
Noctule commune ; les haies plantées en particulier pourront constituer des
habitats de chasse favorables, en augmentant localement la disponibilité des proies.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront moyens, mais ne remettront pas en cause localement
la pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
La création-restauration des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels,
du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités d’utilisation des
secteurs restaurés (cf. chapitre de présentation des mesures).
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – NOCTULE COMMUNE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Quasi menacée
Moyens à assez forts
Déboisement en septembre-octobre
Cette espèce bénéficiera des plantations
paysagères
Moyens
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Noctule
commune dans le secteur d’étude.
79
PIPISTRELLE DE KUHL
© 2009 Muséum d'histoire naturelle
de Bourges
MAMMIFERE
Nom vernaculaire : Pipistrelle de Kuhl
Nom scientifique : Pipistrellus kuhlii (Kuhl, 1817)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
DESCRIPTION
La Pipistrelle de Kuhl est à peine plus grande que la Pipistrelle commune : elle
mesure 39-55 mm de longueur et 20-26 cm d’envergure. Le pelage est brun
jaunâtre plus ou moins sombre dessus, gris clair dessous. Le museau, les oreilles et
le patagium sont brun foncé ; une bande blanche est fréquente sur le bord du
plagiopatagium et de l’uropatagium. Les oreilles sont triangulaires et le tragus
arrondi. Elle se distingue des autres pipistrelles par des critères ostéologiques, de
faibles différences morphologiques et les signaux acoustiques. Concernant ces
derniers, la distinction avec la Pipistrelle de Nathusius est fort délicate en l’absence
de cris sociaux spécifiques.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les femelles ont une portée annuelle d’un ou deux jeune(s). Les colonies de misebas accueillent relativement peu d’individus, une vingtaine en moyenne (jusqu’à
100).
ALIMENTATION
La Pipistrelle de Kuhl se nourrit de petits insectes capturés en vol, principalement
des Diptères, mais aussi des microlépidoptères, des Trichoptères, des Hémiptères,
etc.
ACTIVITE
La Pipistrelle de Kuhl est une espèce sédentaire au comportement et à la biologie
probablement assez proches de la Pipistrelle commune. Les populations les plus
méridionales peuvent être actives tout l’hiver. C’est une espèce qui vole le plus
souvent à hauteur moyenne.
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Pipistrelle est une espèce relativement ubiquiste susceptible d’habiter des
milieux variés : bocage, parcs, villages, paysages karstiques, etc. Elle chasse souvent
en zone urbaine, notamment autour des lampadaires, mais aussi dans les lisières et
haies, les bords de cours d’eau, etc.
C’est une espèce très anthropophile, gîtant principalement dans des bâtiments
(crevasses des murs, coffrages, sous les volets, etc.), mais aussi dans des cavités
naturelles dans les arbres, des fentes de rochers, etc. En hiver, elle peut utiliser les
mêmes gîtes, mais également des caves, etc.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Pipistrelle de Kuhl est une espèce présente sur tout le pourtour méditerranéen,
atteignant le nord de la France et l’Ukraine au nord et le Moyen-Orient à l’est.
En France, elle occupe tout le territoire, mais est plus rare dans le nord-est.
80
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
Répartition en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
Elle est commune en Midi-Pyrénées. Cette espèce est présente toute l’année dans
la région, mais peu contactée l’hiver (Bodin J. (Coord.), 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
De nombreux contacts de Pipistrelles de Kuhl ont été obtenus, auxquels s’ajoutent
des contacts indéterminés P. de Kuhl / P. de Nathusius et P. de Kuhl / Vespère de
Savi. Cette espèce ubiquiste fréquente l’ensemble du site d’étude : il s’agit en effet
d’une espèce assez flexible sur le choix de ses territoires de chasse.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN
M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Unknown (IUCN, 2008)
La Pipistrelle de Kuhl est une espèce relativement abondante, en particulier en
région méditerranéenne et en zone urbaine. Elle est en expansion dans le nord de
son aire. En Midi-Pyrénées, elle est répandue mais peu de gîtes sont connus.
Néanmoins, l’IUCN (2008) pointe un état de connaissances insuffisant pour qualifier
la tendance d’évolution des populations.
MENACES
Les colonies de mise-bas dans les bâtiments peuvent être occasionnellement
menacées, par des persécutions directes, la rénovation ou par les traitements du
bois. Les insecticides doivent être considérés comme des menaces importantes
pour cette espèce. Enfin, la pollution lumineuse due aux éclairages publics est
susceptible de perturber les cycles des proies, bien que la Pipistrelle de Kuhl y
chasse fréquemment.
81
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Pipistrelle de Kuhl est une espèce commune présentant des enjeux faibles.
Elle peut gîter dans des arbres à cavités (arbres creux, fendus, à écorce décollée,
etc.). 695 m de haies, 272 m de lisières et 70 m de ripisylves sont concernés, les
secteurs présentant a priori le plus de risques étant le chemin arboré de « la
Rabanie », la ripisylve du Maumont et les grands arbres isolés présents aux
alentours. Ces formations sont dominées par les Chênes pédonculé et pubescent.
Or, les chênes correspondent aux essences les plus utilisées en tant que gîte par les
chiroptères (Tillon, 2008) et le diamètre des arbres présents sur la bande d’étude
est suffisant pour accueillir des cavités favorables.
Le défrichement des boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des arbres ; les
effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement s’effectue généralement
en hiver. Même si les animaux survivent à l’abattage des arbres, il apparaît alors de
très forts risques de mortalité (froid, épuisement, nécessité de trouver un autre
gîte, etc.).
Sept haies, deux lisières et deux ripisylves, constituant autant de corridors de
transit, seront interceptées par le tracé, induisant des risques de mortalité sur ces
secteurs, en particulier les ripisylves et le chemin arboré de « la Rabanie », du fait
de leur importance comme corridors. En outre, la portion sud du tracé traversant la
vallée présente des risques plus importants du fait d’un passage en remblai : les
chiroptères traversant à faible hauteur seront plus vulnérables que dans les
passages en déblai. Tous les corridors seront concernés en particulier les ripisylves
et le chemin arboré de « la Rabanie ».
Les mesures prévues pour les autres chiroptères bénéficieront à la Pipistrelle de
Kuhl ; les haies plantées en particulier pourront constituer des habitats de chasse
favorables, en augmentant localement la disponibilité des proies.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et ne remettront pas en cause localement la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre d’une mesure compensatoire de restauration de zones
humides bénéficiera à la Pipistrelle de Kuhl du fait de l’augmentation du potentiel
d’accueil de ces secteurs.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hivernage).
SYNTHESE – PIPISTRELLE DE KUHL
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Enfin, le projet entraînera une perte moyenne d’habitat de chasse (9,54 ha).
Le projet entraînera des impacts bruts moyens sur la Pipistrelle de Kuhl, compte
tenu notamment des risques de mortalité.
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’élevage des
jeunes et d’hibernation, afin de réduire les risques directs de mortalité sur les
animaux en gîte.
Mesures d’accompagnement
Bilan
Quasi menacée
Moyens
Déboisement en septembre-octobre
Cette espèce bénéficiera des plantations
paysagères
Faibles
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Pipistrelle de
Kuhl dans le secteur d’étude.
82
PIPISTRELLE DE NATHUSIUS
Nom vernaculaire : Pipistrelle de Nathusius
Nom scientifique : Pipistrellus nathusii (Keyserling & Blasius, 1839)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les accouplements ont lieu en automne (septembre-novembre). Les mâles ont un
territoire de reproduction et un harem de 1-10 femelles. Les femelles ont une
portée annuelle d’un ou deux jeune(s), en général tous les deux ans. Les colonies de
parturition accueillent quelques dizaines d’individus, parfois jusqu’à 200. Les jeunes
volent à trois semaines. La maturité sexuelle intervient dans la première année pour
les femelles, dans la deuxième année pour les mâles.
La Pipistrelle de Nathusius se nourrit de petits insectes capturés en vol,
principalement des Diptères, des Trichoptères, etc.
ACTIVITE
© L. Arthur
MAMMIFERE
ALIMENTATION
La Pipistrelle de Nathusius est une espèce migratrice, dont les déplacements
peuvent dépasser 1000 km. Les populations du nord et de l’est migrent vers le sud
et l’ouest à partir d’août-septembre. Elles repartent en avril-mai. Il s’agit d’une
espèce de haut vol.
CARACTERES ECOLOGIQUES
DESCRIPTION
La Pipistrelle de Nathusius est une des plus petites espèces de chiroptères : elle
mesure 39-58 mm de longueur et 22-25 cm d’envergure. Le pelage est assez long et
laineux, brun-roux sur le dos, brun-jaune sur le ventre. Le museau, les oreilles et le
patagium sont bruns sombres. Les oreilles sont courtes, triangulaires et le tragus
arrondi. Elle se distingue des autres Pipistrelles par des critères ostéologiques, de
faibles différences morphologiques et par les signaux acoustiques. Concernant ces
derniers, la distinction avec la Pipistrelle de Kuhl est fort délicate en l’absence de
cris sociaux spécifiques ayant lieu durant la période de parturition et
d’accouplement.
La Pipistrelle de Nathusius habite les forêts, surtout près de l’eau, ainsi que les
parcs, campagnes cultivées, etc. Les colonies estivales se trouvent généralement
dans des arbres creux, fentes et fissures, occasionnellement des nichoirs ou des
habitations. En hiver elle peut utiliser des arbres creux, des fissures de rochers ou
de grottes, des tas de bois, etc.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Pipistrelle de Nathusius est présente dans toute l’Europe et dans l’ouest de l’Asie.
Elle se reproduit dans le nord et l’est de l’Europe et hiberne dans le sud et l’ouest.
En France, elle est surtout présente dans le nord et l’est en hiver et en migration, se
raréfiant vers le sud-ouest. Les individus contactés concernent essentiellement des
individus migrateurs et hivernants, plus occasionnellement des estivants
(habituellement des mâles).
83
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Répartition en Europe
Répartition en France
(Dietz & Von Helversen, 2009)
(Godineau & Pain, 2007)
La Pipistrelle de Nathusius est rare et méconnue en Midi-Pyrénées. Aucune preuve
de reproduction n’a été recueillie, ce qui semble cohérent avec le comportement
migrateur de l’espèce dans les gîtes de mise bas sont situés dans le nord-est de
l’Europe (Bodin J. (Coord.), 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
Des signaux correspondant à la Pipistrelle de Nathusius ou à la Pipistrelle de Kuhl
ont été collectés sur l’ensemble du secteur, en une dizaine de stations, mais ils
n’ont pas pu être identifiés de manière certaine. La présence de la Pipistrelle de
Nathusius est donc possible sur le site. Il faut cependant noter que cette éventuelle
présence serait probablement occasionnelle (animaux en halte migratoire), une
présence régulière de l’espèce sur le secteur n’étant pas connue.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
Quasi menacée (UICN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes d’hibernation avec ≥ 10 individus et
les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Unknown (IUCN, 2008)
La Pipistrelle de Nathusius est bien présente dans le nord de son aire de répartition.
Dans le sud-ouest, elle semble en extension. Néanmoins, l’état précis et les
tendances d’évolution des populations restent méconnus (IUCN, 2008).
MENACES
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
La disparition des gîtes en milieu naturel (cavités arboricoles) est une des
principales menaces, de même que la fragmentation de l’habitat et la dégradation
des zones humides. La pollution lumineuse due aux éclairages publics est
84
susceptible de perturber les cycles des proies. Enfin, cette espèce est sensible aux
éoliennes, du fait de son comportement migratoire et de son haut vol.
Les mesures prévues pour les autres chiroptères bénéficieront à la Pipistrelle de
Nathusius ; les haies plantées en particulier pourront constituer des habitats de
chasse favorables, en augmentant localement la disponibilité des proies.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Pipistrelle de Nathusius est une espèce rare, dont le statut sur le site d’étude
demeure inconnu (présence, abondance, migration/hibernation, etc.). Elle présente
des enjeux forts sur les sites utilisés régulièrement, ce qui n’est pas le cas pour le
nord du Lot, en l’état actuel des connaissances. Elle est arboricole et gîte dans des
arbres à cavités (arbres creux, fendus, à écorce décollée, etc.). Il est donc possible
que certains des arbres qui vont être abattus servent de gîte à cette espèce. 695 m
de haies, 272 m de lisières et 70 m de ripisylves sont concernés, les secteurs
présentant a priori le plus de risques étant le chemin arboré de « la Rabanie », la
ripisylve du Maumont et les grands arbres isolés présents aux alentours. Ces
formations sont dominées par les Chênes pédonculé et pubescent. Or, les chênes
correspondent aux essences les plus utilisées en tant que gîte par les chiroptères
(Tillon, 2008) et le diamètre des arbres présents sur la bande d’étude est suffisant
pour accueillir des cavités favorables.
Le défrichement des boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des arbres ; les
effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement s’effectue généralement
en hiver. Même si les animaux survivent à l’abattage des arbres, il apparaît alors de
très forts risques de mortalité (froid, épuisement, nécessité de trouver un autre
gîte, etc.).
C’est une espèce de haut vol présentant a priori une sensibilité faible vis-à-vis du de
la fragmentation, mais qui peut parfois, dans certaines conditions, présenter des
risques de mortalité par collision. Le projet entraînera également une perte
moyenne d’habitat de chasse (9,54 ha).
Le projet aura donc des impacts bruts faibles sur la Pipistrelle de Nathusius, du fait
d’une présence (non avérée) probablement occasionnelle sur le site d’étude.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’hibernation,
afin de réduire les risques directs de mortalité sur les animaux en gîte.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront négligeables, se traduisant principalement par une
perte d’habitat modérée qui, cependant, ne remettra pas en cause localement la
pérennité des populations.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre d’une mesure compensatoire de restauration de zones
humides pourra bénéficier à la Pipistrelle de Nathusius du fait de l’augmentation du
potentiel d’accueil de ces secteurs.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – PIPISTRELLE DE NATHUSIUS
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Quasi menacée
Faibles
Déboisement en septembre-octobre
Cette espèce bénéficiera des plantations
paysagères
Négligeables
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts (période d’abattage
des arbres en automne), le projet ne remettra pas
en cause la conservation des populations de
Pipistrelle de Nathusius dans le secteur d’étude.
85
mais la durée de vie moyenne n’est que de quatre ans. La maturité sexuelle
intervient à 2-3 mois pour les femelles, dans la deuxième année pour les mâles.
PIPISTRELLE COMMUNE
Nom vernaculaire : Pipistrelle commune
Nom scientifique : Pipistrellus pipistrellus (Schreber, 1774)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
ALIMENTATION
La Pipistrelle commune se nourrit de petits insectes capturés en vol, principalement
des Diptères, mais aussi des microlépidoptères, des Trichoptères, des Hémiptères,
etc.
La Pipistrelle commune hiberne mais peut sortir chasser par temps doux. Elle est
nocturne et généralement sédentaire, bien que certains individus puissent effectuer
de grands déplacements. Les mâles constituent un harem en période de
reproduction.
CARACTERES ECOLOGIQUES
© L. Arthur
MAMMIFERE
ACTIVITE
DESCRIPTION
La Pipistrelle commune est l’une des plus petites espèces de chiroptères : elle
mesure 28-34 mm de longueur et 18-24 cm d’envergure. Le museau, les oreilles et
le patagium sont brun-noir et contrastent avec le pelage brun-roux assez foncé. Les
oreilles sont triangulaires et le tragus arrondi. Elle se distingue des autres
Pipistrelles par les signaux acoustiques, des critères ostéologiques et de faibles
différences morphologiques.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La Pipistrelle est une espèce relativement ubiquiste, susceptible d’habiter des
milieux variés : bocage, parcs, villages, cours d’eau, zones humides, forêts, etc. Elle
chasse souvent dans les lisières et haies, les prairies, les milieux humides, ainsi
qu’en zone urbaine, par exemple autour des lampadaires. Elle est anthropophile et
les colonies de reproduction se trouvent souvent dans des bâtiments (crevasses des
murs, coffrages, etc.), mais aussi des nichoirs, des cavités naturelles dans les arbres,
etc. Les individus isolés peuvent utiliser tous types de cavités ou fissures. En hiver,
elle peut utiliser les mêmes gîtes, mais également des cavités souterraines qu’elle
occupe parfois en grand nombre.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Pipistrelle commune est présente dans toute l’Europe et en Afrique du nord,
jusqu’en Chine et en Inde.
En France, elle occupe tout le territoire.
Les accouplements ont lieu en été et en automne (août-novembre). Comme pour
les autres chiroptères, le sperme est stocké et la fécondation n’intervient qu’au
printemps. Les femelles ont une portée d’un ou deux jeune(s) en juin-juillet, en
général tous les deux ans. Les colonies de parturition accueillent quelques dizaines
d’individus, parfois jusqu’à 200-300. Les jeunes restent cinq semaines dans la
colonie et chassent à six semaines. La durée de vie maximale connue est de 16 ans,
86
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Répartition en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition en France
(Godineau & Pain, 2007)
Elle est présente toute l’année et très fréquente en Midi-Pyrénées (Bodin J.
(Coord.), 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
De nombreux contacts ont été obtenus sur l’ensemble du site d’étude. Il s’agit
d’une espèce fréquente et tous les habitats sont utilisés (chasse, transit et
probablement gîtes).
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe III de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN
M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Stable (IUCN, 2008)
La Pipistrelle commune est l’un des chiroptères les plus communs et semble
actuellement peu menacée. Elle a cependant décliné dans certaines parties de son
aire. En Midi-Pyrénées elle est répandue et abondante.
MENACES
Les colonies de mise-bas dans les bâtiments peuvent être occasionnellement
menacées, par des persécutions directes, la rénovation ou par les traitements du
bois.
Les insecticides doivent être considérés comme des menaces importantes pour
cette espèce. La circulation routière peut entraîner localement une mortalité parfois
assez forte, du fait de son abondance. Enfin, la pollution lumineuse due aux
éclairages publics est susceptible de perturber les cycles des proies, bien que la
Pipistrelle commune y chasse fréquemment.
87
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Pipistrelle commune est une espèce commune présentant des enjeux faibles.
Elle peut gîter dans des arbres à cavités (arbres creux, fendus, à écorce décollée,
etc.). 695 m de haies, 272 m de lisières et 70 m de ripisylves sont concernés, les
secteurs présentant a priori le plus de risques étant le chemin arboré de « la
Rabanie », la ripisylve du Maumont et les grands arbres isolés présents aux
alentours. Ces formations sont dominées par les Chênes pédonculé et pubescent.
Or, les chênes correspondent aux essences les plus utilisées en tant que gîte par les
chiroptères (Tillon, 2008) et le diamètre des arbres présents sur la bande d’étude
est suffisant pour accueillir des cavités favorables.
Le défrichement des boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des arbres ; les
effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement s’effectue généralement
en hiver. Même si les animaux survivent à l’abattage des arbres, il apparaît alors de
très forts risques de mortalité (froid, épuisement, nécessité de trouver un autre
gîte, etc.).
Sept haies, deux lisières et deux ripisylves, constituant autant de corridors de
transit, seront interceptées par le tracé, induisant des risques de mortalité sur ces
secteurs, en particulier les ripisylves et le chemin arboré de « la Rabanie », du fait
de leur importance comme corridors. En outre, la portion sud du tracé traversant la
vallée présente des risques plus importants du fait d’un passage en remblai : les
chiroptères traversant à faible hauteur seront plus vulnérables que dans les
passages en déblai. Tous les corridors seront concernés en particulier les ripisylves
et le chemin arboré de « la Rabanie ».
Enfin, le projet entraînera une perte moyenne d’habitat de chasse (9,54 ha).
Le projet entraînera des impacts bruts moyens sur la Pipistrelle commune, compte
tenu notamment des risques de mortalité.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’élevage des
jeunes et d’hibernation, afin de réduire les risques directs de mortalité sur les
animaux en gîte. Les mesures prévues pour les autres chiroptères bénéficieront à la
Pipistrelle commune ; les haies plantées en particulier pourront constituer des
habitats de chasse favorables, en augmentant localement la disponibilité des proies.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et ne remettront pas en cause localement la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue mais la valorisation des corridors boisés
prévue dans le cadre d’une mesure compensatoire de restauration de zones
humides bénéficiera à la Pipistrelle commune du fait de l’augmentation du potentiel
d’accueil de ces secteurs.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – PIPISTRELLE COMMUNE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Moyens
Déboisement en septembre-octobre
Cette espèce bénéficiera des plantations
paysagères
Faibles
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Pipistrelle
commune dans le secteur d’étude.
88
PIPISTRELLE PYGMEE
© Wit - http://www.vienne-nature.asso.fr/
MAMMIFERE
Nom vernaculaire : Pipistrelle pygmée
Nom scientifique : Pipistrellus pygmaeus (Leach, 1825)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
DESCRIPTION
La Pipistrelle pygmée est l’une des plus petites espèces de chiroptères : elle mesure
27-33 mm de longueur et 17-23 cm d’envergure. L’espèce paraît plus colorée que la
Pipistrelle commune, avec en critères principaux : un museau court et clair, un
bourrelet saillant entre les narines et un pelage clair sable ou brun roux (peu
contrasté avec le ventre). Elle se distingue des autres Pipistrelles, notamment de la
Pipistrelle commune, par les signaux acoustiques, des critères ostéologiques et de
faibles différences morphologiques.
CARACTERES BIOLOGIQUES
chassent à six semaines. La durée de vie maximale connue est de 8 ans, mais
l’espérance de vie moyenne est d’au moins 1,6 an. La maturité sexuelle intervient
dès la 1ère année lors de l’automne.
ALIMENTATION
La Pipistrelle pygmée se nourrit de petits insectes capturés en vol, principalement
des Diptères, mais aussi des Hyménoptères et Névroptères, avec une
prépondérance d’insectes des milieux fluviaux et annexes tels que des Chironomes
et Ephéméroptères.
ACTIVITE
La Pipistrelle pygmée hiberne sans doute dans des arbres mais les données sont
encore assez rares. Elle est nocturne et pourrait être migratrice dès la fin de l’été
comme le démontrent quelques cas de migrations prouvées (de 100 à 700 km). Dès
le mois de juin, les mâles constituent un harem avec jusqu’à 12 femelles en période
de reproduction (août-octobre).
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Pipistrelle pygmée est une espèce qui chasse dans les ripisylves, les zones
humides et aux abords de l’eau (bras morts, lagunes). Elle est anthropophile et les
colonies de mise bas se trouvent souvent dans des bâtiments (bardages, coffrages,
toitures, etc.), mais aussi des nichoirs, des cavités naturelles dans les arbres, etc.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Pipistrelle pygmée est présente dans toute l’Europe en sympatrie avec la
Pipistrelle commune. Sa répartition est méconnue, mais l’espèce semble présente
sur tout le bassin méditerranéen, y compris à Chypre et dans l’ouest de l’Asie
Mineure. En France, elle semble occuper tout le territoire même si l’espèce n’est
pas actuellement connue sur tous les départements. En Midi-Pyrénées, le faible
nombre de données actuelles ne permet pas de statuer sur la répartition régionale
de l’espèce (Bodin J. (Coord.), 2011).
DEVELOPPEMENT
Les accouplements ont lieu en été et en automne (août-novembre). Les femelles
ont une portée d’un ou deux jeune(s) en juin. Les colonies de parturition accueillent
généralement plus d’individus que celle de Pipistrelle commune, avec des
regroupements jusqu’à 200-300. Les jeunes restent cinq semaines dans la colonie et
89
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe III de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Répartition en Europe
(Dietz et al., 2009)
Répartition en France
(Arthur & Lemaire, 2009)
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
SUR LE SITE D’ETUDE
Les signaux de la Pipistrelle pygmée recouvrent partiellement ceux du Minioptère
de Schreibers. Celui-ci est avéré sur le site, tandis qu’aucun signal n’a pu être
attribué de manière certaine à la Pipistrelle pygmée. La présence de celle-ci dans
l’aire d’étude est donc incertaine, d’autant plus que le Minioptère est bien présent
dans le secteur.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes d’hibernation avec > 50 individus en
plaine centrale et Massif Central, ainsi que pour les gîtes avec un cortège
plurispécifique (CREN M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Unknown (IUCN, 2008)
La Pipistrelle pygmée est très certainement d’arrivée récente en Midi-Pyrénées et il
est actuellement difficile de définir l’état des populations. Répartie sur l’ensemble
du territoire français, l’espèce semble progresser d’année en année avec une
dispersion par les vallées alluviales.
90
MENACES
Les colonies de mise bas dans les bâtiments peuvent être occasionnellement
menacées par des persécutions directes, la rénovation du bâti ou par les
traitements du bois. Les pratiques de gestion forestière et des ripisylves peuvent
aussi menacer l’espèce en détruisant des gîtes arboricoles. Les insecticides doivent
être considérés comme des menaces importantes pour cette espèce. La circulation
routière et les éoliennes peuvent entraîner localement une mortalité par collision
parfois assez forte, du fait de son abondance.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Pipistrelle pygmée est une espèce présentant des enjeux forts mais sa présence
dans l’aire d’étude est incertaine. Elle peut gîter dans des arbres à cavités (arbres
creux, fendus, à écorce décollée, etc.). 695 m de haies, 272 m de lisières et 70 m de
ripisylves sont concernés, les secteurs présentant a priori le plus de risques étant le
chemin arboré de « la Rabanie », la ripisylve du Maumont et les grands arbres isolés
présents aux alentours. Ces formations sont dominées par les Chênes pédonculé et
pubescent. Or, les chênes correspondent aux essences les plus utilisées en tant que
gîte par les chiroptères (Tillon, 2008) et le diamètre des arbres présents sur la bande
d’étude est suffisant pour accueillir des cavités favorables. Le défrichement des
boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des
arbres ; les effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement
s’effectue généralement en hiver. Même si les animaux survivent à
l’abattage des arbres, il apparaît alors de très forts risques de mortalité
(froid, épuisement, nécessité de trouver un autre gîte, etc.).
Sept haies, deux lisières et deux ripisylves, constituant autant de corridors de
transit, seront interceptées par le tracé, induisant des risques de mortalité sur ces
secteurs, en particulier les ripisylves et le chemin arboré de « la Rabanie », du fait
de leur importance comme corridors. En outre, la portion sud du tracé traversant la
vallée présente des risques plus importants du fait d’un passage en remblai : les
chiroptères traversant à faible hauteur seront plus vulnérables que dans les
passages en déblai. Tous les corridors seront concernés en particulier les ripisylves
et le chemin arboré de « la Rabanie ». Enfin, le projet entraînera une perte
moyenne d’habitat de chasse (9,54 ha).
Le projet aura donc des impacts bruts moyens à assez forts sur la Pipistrelle
pygmée, liés notamment au risque de mortalité routière.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’hibernation,
afin de réduire les risques directs de mortalité sur les animaux en gîte. Les mesures
prévues pour les autres chiroptères lui bénéficieront ; les haies plantées en
particulier pourront constituer des habitats de chasse favorables.
IMPACTS
RESIDUELS : Les impacts résiduels seront moyens, se traduisant
principalement par une perte d’habitat modérée qui, cependant, ne remettra pas
en cause localement la pérennité des populations.
MESURES DE COMPENSATION
La création-restauration des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels,
du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités d’utilisation des
secteurs restaurés (cf. chapitre de présentation des mesures).
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – PIPISTRELLE PYGMEE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Moyens à assez forts
Déboisement en septembre-octobre
Cette espèce bénéficiera des plantations
paysagères
Moyens
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Pipistrelle
pygmée dans le secteur d’étude.
91
OREILLARD GRIS, OREILLARD ROUX
Nom vernaculaire : Oreillard gris, Oreillard roux
Nom scientifique : Plecotus austriacus (Fischer, 1829), Plecotus
auritus (Linné, 1758)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Vespertilionidae
Les accouplements ont lieu à l’automne pour l’Oreillard gris, entre l’automne et le
printemps pour l’Oreillard roux. Les femelles ont généralement une portée d’un
jeune en juin-juillet. Les colonies de mise-bas comptent 10-50 femelles (jusqu’à 100
pour l’O. roux), rarement plus. Chez l’O. gris, la maturité sexuelle est atteinte à 1 an
chez les mâles, à 2-3 ans chez les femelles. La durée de vie maximale connue est de
25 ans pour l’O. gris et de 31 ans pour l’O. roux, mais la longévité probable
moyenne est de l’ordre de 5-(10) ans.
ALIMENTATION
Les Oreillards se nourrissent d’insectes, surtout de Lépidoptères et, dans une
moindre mesure de Diptères, Coléoptères, Dermaptères, Arachnides, etc.
ACTIVITE
© L. Arthur
MAMMIFERE
Les deux espèces d’Oreillards susceptibles de fréquenter le site d’étude n’ont pas
pu être identifiées sur la base des signaux sonores récoltés. Elles sont donc
traitées ici de manière générique.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Oreillard roux
Oreillard gris
L’Oreillard gris hiberne de septembre-octobre, octobre-novembre pour l’O. roux, à
mars-avril. Le vol est lent, papillonnant et très agile, ce qui lui permet d’évoluer
dans des espaces encombrés. L’O. gris chasse en vol dans les espaces dégagés, sur la
végétation et autour des lampadaires. Il peut aussi chasser des proies plus grosses
depuis un perchoir. L’O. roux est sédentaire et les gîtes d’hibernation sont
généralement assez proches des gîtes estivaux. Il chasse aux abords du gîte, en
recherchant ses proies dans le feuillage. Les proies sont attrapées au vol ou, plus
souvent, « cueillies » dans le feuillage. Il chasse parfois aussi à terre. Les Oreillards
reviennent souvent décortiquer ses proies sur des perchoirs précis.
DESCRIPTION
Les Oreillards sont des espèces de taille moyenne mesurant environ 40-55 mm de
longueur et 25-30 cm d’envergure. Il existe deux espèces très proches : l’Oreillard
gris (Plecotus austriacus) et l’Oreillard roux (Plecotus auritus). L’O. gris est
sensiblement plus grand que l’O. roux. Le pelage est long et duveteux, plus sombre
sur le dos, plutôt gris avec un masque sombre chez l’O. gris, brunâtre et parfois
teinté de roux chez l’O. roux. Il existe d’autres différences subtiles entre les deux
espèces (longueur du pouce, caractéristiques de la face, etc.). Les oreilles,
caractéristiques, sont très grandes et atteignent 31-41 mm.
CARACTERES ECOLOGIQUES
L’Oreillard gris est une espèce de plaine, associée aux campagnes cultivées et aux
vallées chaudes. Il est souvent associé à l’homme dans le nord de son aire où les
colonies de reproduction se trouvent fréquemment dans les bâtiments (combles,
etc.). Plus au sud, il utilise aussi des fentes de rochers, etc. En hiver, il hiberne dans
des fissures (parfois sur les parois) de bâtiments ou de gîtes souterrains. L’Oreillard
roux est une espèce arboricole recherchant en priorité les forêts claires, les parcs,
jardins arborés, etc. Il y chasse dans et sur le feuillage. L’Oreillard roux s’abrite toute
l’année dans des trous d’arbres et des nichoirs, mais utilise aussi les greniers pour la
mise-bas. En transit, les individus isolés peuvent utiliser d’autres types de gîtes
(ponts, etc.). Il hiberne dans des arbres et des fissures de souterrains, etc.
92
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
SUR LE SITE D’ETUDE
L’Oreillard gris habite l’Europe méridionale.
En France, il est présent sur tout le territoire.
Il est commun en Midi-Pyrénées.
Des signaux non discriminants par rapport à la Barbastelle et à certains Murins, mais
pouvant aussi correspondre aux Oreillards ont été notés en quelques points du site.
Bien que n’ayant pu être identifiés de manière certaine sur le site, la présence de
l’Oreillard gris et/ou de l’Oreillard roux est possible (habitats favorables). Ils peuvent
fréquenter les boisements, haies, lisières et ripisylves (etc.) qui constituent des
habitats de chasse, de transit et des gîtes lorsqu’ils accueillent des arbres à cavités.
La faible qualité des vergers les rend a priori peu attractifs pour ces espèces.
Comme il s’agit d’espèces gîtant fréquemment dans les bâtiments, ceux du site
d’étude (granges, etc.) peuvent également être fréquentés. L’Oreillard roux est plus
forestier que l’Oreillard gris.
STATUT DE L’ESPECE
Les deux espèces d’Oreillards ont les mêmes statuts.
STATUT MONDIAL
Répartition de l’O. gris en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition de l’O. gris en France
(Godineau & Pain, 2007)
L’Oreillard roux est présent dans toute l’Europe, jusqu’au Caucase et à l’Oural.
En France, il est présent sur tout le territoire, à l’exception de la Corse.
Il est assez commun en Midi-Pyrénées.
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
Répartition de l’O. roux en Europe
(Aulagnier et al., 2008)
Répartition de l’O. roux en France
(Godineau & Pain, 2007)
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
93
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
STATUT REGIONAL
Espèces déterminantes de ZNIEFF pour les gîtes en cortège plurispécifique (CREN MP, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
OREILLARD GRIS Unknown (IUCN, 2008)
OREILLARD ROUX
Stable (IUCN, 2008)
L’Oreillard gris est une espèce assez commune en Europe méridionale et semble
peu menacée, bien que certaines populations soient en déclin. L’IUCN (2008) pointe
un état de connaissances insuffisant pour qualifier la tendance d’évolution des
populations. L’O. roux est une espèce assez commune en Europe centrale, plus rare
dans le sud. Ses populations semblent stables (IUCN, 2008). Les deux espèces
présentent un enjeu de connaissance fort en Midi-Pyrénées (Bodin J. (Coord.),
2011).
MENACES
La disparition de l’habitat est une des principales menaces pour ces espèces. Cela
concerne notamment la conversion des forêts matures en monocultures (résineux
et/ou d’espèces exotiques), le remembrement et la dégradation des systèmes
bocagers. La disparition des gîtes, que ce soit en milieu naturel (disparition des
vieux arbres) ou anthropique (rénovation des bâtiments, caves, ponts, etc.), est un
important facteur de déclin. Le dérangement peut également être une cause
importante de perturbation. Ces espèces sont très vulnérables à la route (mortalité
par collision et effet barrière). La prédation par les chats peut menacer ces espèces,
de même que le traitement des charpentes.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
L’Oreillard gris présente des enjeux faibles, et l’O. roux, des enjeux moyens. Les
effets du projet seront sensiblement supérieurs pour l’O. roux par rapport à l’O.
gris, compte tenu de son caractère plus forestier et arboricole. L’Oreillard roux est
arboricole et peut gîter toute l’année dans des arbres à cavités (arbres creux,
fendus, à écorce décollée, etc.). Il est possible que certains des arbres qui vont être
abattus servent de gîte à cette espèce. 695 m de haies, 272 m de lisières et 70 m de
ripisylves sont concernés, les secteurs présentant a priori le plus de risques étant le
chemin arboré de « la Rabanie », la ripisylve du Maumont et les grands arbres isolés
présents aux alentours. Ces formations sont dominées par les Chênes pédonculé et
pubescent. Or, les chênes correspondent aux essences les plus utilisées en tant que
gîte par les chiroptères (Tillon, 2008) et le diamètre des arbres présents sur la bande
d’étude est suffisant pour accueillir des cavités favorables.
Le défrichement des boisements et haies pourra donc se traduire par :
- une destruction de gîtes d’hibernation, de transit ou de reproduction. La présence
des oreillards est généralement conditionnée par l’existence d’un réseau de gîtes ;
ainsi, la destruction de certains d’entre eux peut devenir problématique, même
dans les cas où d’autres gîtes subsistent dans les environs ;
- un risque de destruction des individus présents, lors de l’abattage des arbres ; les
effets sont d’autant plus significatifs que le défrichement s’effectue généralement
en hiver. Même si les animaux survivent à l’abattage des arbres, il apparaît alors de
très forts risques de mortalité (froid, épuisement, nécessité de trouver un autre
gîte, etc.).
Le projet entraînera une destruction directe de 2,40 ha d’habitats boisés ou semiboisés (haies, ripisylves, boisements et arbres isolés), constituant des territoires de
chasse. La perte réelle d’habitat sera supérieure à l’emprise de la route, du fait des
effets induits sur l’habitat à proximité de la route, de la coupure des routes de vol et
des pollutions sonores (Schaub et al., 2008).
La fragmentation du paysage va entraîner un risque fort de mortalité routière, du
fait de l’utilisation des éléments structurants du paysage pour se déplacer et pour
chasser. Même si une réorganisation de l’utilisation de l’espace devrait suivre la
création de la route, il subsistera des situations à risque au niveau des secteurs de
traversée. La mortalité routière varie en fonction de nombreux paramètres,
notamment de la structure du paysage et de l’insertion de la route dans celui-ci : les
secteurs les plus sensibles sont ceux situés dans les territoires habituels de chasse,
les routes de vol utilisées pour rejoindre ces secteurs et celles utilisées lors du
transit entre les gîtes estivaux, automnaux et hivernaux. Dans ces conditions, les
points noirs se situent généralement lorsque les routes coupent des corridors boisés
ou rivulaires. Sept haies, deux lisières et deux ripisylves, constituant autant de
94
corridors de transit, seront interceptées par le tracé, induisant des risques de
mortalité sur ces secteurs, en particulier les ripisylves et le chemin arboré de « la
Rabanie », du fait de leur importance comme corridors. En outre, la portion sud du
tracé traversant la vallée présente des risques plus importants du fait d’un passage
en remblai : les Oreillards traversant à faible hauteur, ils sont particulièrement
vulnérables. Tous les corridors seront concernés, en particulier les ripisylves et le
chemin arboré de « la Rabanie ».
Enfin, la route aura un effet barrière et les modifications de la structure du paysage
liées à la route sont susceptibles d’entraîner une réorganisation des territoires et
voies de déplacement des espèces, ainsi qu’un isolement partiel des colonies et des
territoires de chasse.
Le projet entraînera des impacts bruts moyens sur les Oreillards, compte tenu de
la destruction d’habitats, des risques de mortalité et de la coupure de routes de
vol.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les plantations paysagères impactantes (induisant des situations à risques en
orientant les déplacements vers la route) initialement prévues ont été supprimées.
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre, hors période d’élevage des
jeunes et d’hibernation, afin de réduire les risques directs de mortalité sur les
animaux en gîte.
3500 mètres de haies bocagères seront plantées (cf. carte des mesures) le long de
l’infrastructure, de manière à réduire les risques de collision. Les haies doivent être
fonctionnelles le plus tôt possible. Il faudra donc anticiper les plantations lorsque
c’est possible et, de manière générale, planter des arbres et arbustes suffisamment
grands (> 2 m) pour obtenir à court terme une haie fonctionnelle, dont les feuillages
sont jointifs. Des aménagements seront effectués sur des passages supérieurs (pont
sur la RD116, « hop-over ») et inférieurs (ouvrages sur les cours d’eau, ouvrage de
décharge), afin de favoriser une traversée de la route la plus sécurisée possible au
niveau de ces passages (cf. chapitre de présentation des mesures).
mortalité et la coupure de routes de vol, ainsi que dans une moindre mesure par la
perte d’une partie de l’habitat.
Cependant, ils ne remettront pas en cause la pérennité des populations d’Oreillards,
ni le bon accomplissement du cycle biologique, considérant l’existence d’habitats
favorables dans la vallée de la Sourdoire et du Maumont.
MESURES DE COMPENSATION
La valorisation des corridors boisés prévue dans le cadre d’une mesure
compensatoire de restauration de zones humides bénéficiera aux Oreillards, du fait
de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités d’utilisation des secteurs
restaurés.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – OREILLARDS
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
IMPACTS RESIDUELS
Après mise en place des mesures présentées précédemment, les impacts résiduels
seront faibles à moyen terme, une fois que les haies joueront leur rôle d’écran et
limiteront les risques de mortalité par collision. Ces impacts se traduisent par la
Bilan
Préoccupation mineure
Moyens
Déboisement en septembre-octobre
Plantation de haies et Suppression des plantations
paysagères impactantes
Aménagement de passages spécifiques (RD 116, ouvrage
de décharge et cours d’eau)
Moyens temporairement / Faibles à moyen terme
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts (période d’abattage
des arbres, plantations de haies et aménagement
de passages), le projet ne remettra pas en cause
la conservation des populations d’Oreillards dans
le secteur d’étude.
95
RHINOLOPHE EURYALE
© Cahiers d’habitats Natura 2000
MAMMIFERE
Nom vernaculaire : Rhinolophe euryale
Nom scientifique : Rhinolophus euryale (Blasius, 1853)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Rhinolophidae
Code NATURA 2000 : 1305
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La maturité sexuelle est atteinte à 1 an (parfois jusqu’à 3 ans). Les accouplements
ont lieu en automne et en hiver. Les femelles ont une portée annuelle d’un jeune en
juin-juillet. Les colonies de parturition sont de taille variable (quelques dizaines à
quelques centaines d’individus en moyenne) et sont souvent associées à d’autres
espèces (Grand rhinolophe, Murins, etc.). Elles accueillent également des mâles,
même si ceux-ci restent minoritaires. Les jeunes sont autonomes à un mois. La nuit,
les jeunes restent en essaim, mais certains sont emportés par les femelles hors des
grottes. La durée de vie maximale connue est de 13 ans.
ALIMENTATION
Le Rhinolophe euryale se nourrit d’insectes, principalement de petits Lépidoptères,
de Diptères et, dans une moindre mesure, de petits Coléoptères.
ACTIVITE
Le Rhinolophe euryale hiberne entre octobre et mars. Il chasse au vol, à basse ou
moyenne altitude, en explorant la végétation par allers-retours ou à l’affut depuis
un perchoir. En transit, il se déplace à faible hauteur, ayant tendance à suivre le
relief et la végétation. Il reste actif même par temps relativement mauvais. Il est
relativement sédentaire, effectuant des déplacements locaux (< 50 km) au sein d’un
réseau de gîtes. Il peut cependant occasionnellement effectuer des déplacements
plus importants.
DESCRIPTION
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Rhinolophe euryale est de taille moyenne ; il mesure entre 43 et 58 mm de
longueur et 30-32 cm d’envergure. Le pelage est souple et lâche gris-brun, souvent
teinté de roux, avec le ventre blanc crème. Le pelage du jeune est gris. Le patagium
et les oreilles sont gris clair, avec le centre des oreilles rosé. Les rhinolophes se
caractérisent par un appendice nasal en fer à cheval très élaboré. L’appendice
supérieur de la selle est long et pointu.
Le Rhinolophe euryale est une espèce méditerranéenne surtout associée aux
régions karstiques diversifiées : mosaïque de milieux boisés, humides,
prairiaux/steppiques, bocagers, etc. Il gîte presque exclusivement dans des grottes,
mais peut occasionnellement utiliser d’autres types de cavités en hiver (souterrains,
etc.) et des bâtiments en été (individus isolés principalement).
96
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Rhinolophe euryale est présent en Afrique du nord et en Europe
méditerranéenne jusqu’au Turkménistan. En France, il est présent sur les deux tiers
méridionaux.
Répartition en Europe
(Dietz et al., 2009)
Rhinolophes sont des espèces très difficiles à contacter, ne pouvant être détectés
qu’à quelques mètres de distance ; en conséquence, ces espèces sont toujours sousinventoriées. Par ailleurs, un recouvrement des fréquences émises par le Petit
Rhinolophe et le Rhinolophe euryale sur une partie de leur largeur de bande induit
des sons non discriminants tels que ceux recueillis lors des études de terrain. Enfin,
l’une des femelles suivies par radiopistage a exploité un territoire de chasse situé à
proximité immédiate du fuseau d’étude (Némoz, 2007).
Répartition en France
(Vincent, 2005)
La distribution du Rhinolophe euryale en Midi-Pyrénées est relativement bien
connue. Cette espèce troglophile des massifs karstiques présente une répartition bimodale, avec des effectifs importants dans le nord–ouest de la région
(particulièrement le Lot) et quelques populations dans l’est du piémont pyrénéen
(Bodin J. (Coord.), 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
Le site d’étude est inclus dans le domaine vital de la colonie de mise-bas de
Rhinolophe euryale de la grotte de Magnagues (incluse dans le site Natura 2000
« Vallée de la Dordogne quercynoise »), située à environ 8,5 km au sud-est (Némoz,
2007). Cette colonie est une des plus importantes de France avec environ 1 400 - 1
700 adultes (Némoz, 2007). Il s’agit d’un site d’importance internationale pour la
conservation des chiroptères (Roué, 2004), ce qui lui confère donc un intérêt
patrimonial exceptionnel.
Bien que cette espèce n’ait pas été déterminée spécifiquement lors des inventaires,
elle peut être considérée comme fréquentant le site d’étude. En effet, les
Localisation des femelles suivies (points colorés) et domaine vital de la colonie de
reproduction de Rhinolophe euryale de Magnagues (Némoz, 2007) – aire d’étude en
rouge.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Quasi menacé – espèce en déclin (IUCN, 2011).
97
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
le Piémont pyrénéen accueillent encore des populations notables, estimées à 5000
individus pour chaque noyau. Cette espèce a fait l’objet d’un programme de
conservation européen (Programme Life-Nature 2004-2008 sur la conservation de
trois espèces de chauves-souris cavernicoles dans le sud de la France).
STATUT EUROPEEN
Vulnérable (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
La région Midi-Pyrénées accueille environ 45 % de la population nationale, ce qui lui
confère une responsabilité majeure pour la conservation de l’espèce. La colonie de
Magnagues, concernée par le projet, accueille 1400 adultes (près de 10% des
effectifs nationaux), ce qui constitue la seconde colonie la plus importante connue
de France pour la mise-bas. Ces effectifs et la présence d’autres chiroptères
patrimoniaux confèrent à ce site une importance internationale.
MENACES
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
Le dérangement dans les grottes est une des principales menaces pesant sur cette
espèce (tourisme, vandalisme, etc.) du fait de sa forte dépendance aux cavités. Dans
la seconde moitié du XXème siècle, le baguage massif de milliers d’individus a
contribué à son déclin. Le remembrement, la dégradation des systèmes bocagers et
des zones humides, la conversion des prairies et forêts en monocultures, etc.,
entraînent la disparition de l’habitat de chasse. La fragmentation liée à ces impacts
induit un isolement des différentes populations, d’autant plus que le Rhinolophe
euryale est probablement très sensible à la structure du paysage. A l’échelle
nationale, l’isolement des populations lié au déclin important de l’espèce limite les
possibilités d’échange. Les insecticides doivent également être considérés comme
une menace majeure, puisqu’ils entraînent un appauvrissement des peuplements
de proies et des risques de mortalité par bioaccumulation.
STATUT REGIONAL
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes (CREN M-P, 2011).
Le Rhinolophe euryale est une espèce rare. Etant donné son statut patrimonial,
l’évolution des populations et l’importance de la région, les enjeux liés à cette
espèce peuvent être considérés comme majeurs, en particulier sur le domaine vital
de la colonie de Magnagues, compte tenu de son importance. En outre, cette
espèce présente une sensibilité très forte à la route (mortalité, effet barrière,
fragmentation), pouvant dans certains cas influencer notablement l’évolution de la
colonie. Par exemple, sur la colonie proche (17 km) des Abîmes de la Fage, l’A20
entraîne une utilisation faible ou nulle des territoires isolés par la route (effet
barrière) et une mortalité estimée à au moins 6% des effectifs par an, contribuant
vraisemblablement à l’absence d’augmentation récente des effectifs (Barataud et
al., 2012).
STATUT NATIONAL
Quasi menacé (IUCN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Decreasing (IUCN, 2008)
Le Rhinolophe euryale est une espèce menacée, en fort déclin dans la majeure
partie de son aire. En France, les populations ont chuté de 70% entre 1940 et 1980,
avant de se stabiliser. A l’heure actuelle, la plupart des populations sont relictuelles
et isolées, avec des effectifs estimés à 15 000-17 000 individus. Seuls le Périgord et
98
Les effectifs suivis dans la Grotte de Magnagues (rive gauche de la Dordogne), qui
accueille la mise bas, semblent relativement stables, avec environ 1400 – 1700
adultes (10% des effectifs nationaux). Le gîte d’hibernation, l’Igue Saint-Sol situé
plus en aval, en rive gauche de la vallée de la Dordogne, abrite régulièrement
environ 1500 individus. D’autres gîtes sont utilisés en transit ou de manière plus
marginale. Cette espèce utilise donc un réseau de gîtes situés en rive gauche de la
Dordogne, suivant le fonctionnement présenté ci-après. Les suivis effectués par
radiopistage ont permis d’estimer le domaine vital de la colonie à 25 000 hectares,
certains individus ayant été contactés jusqu’à une douzaine de km du gîte, dont une
femelle dans les environs immédiats du site d’étude.
Gîtes majeurs et domaine vital de la colonie de Rhinolophe euryale du
site Natura 2000 « Vallée de la Dordogne quercynoise » (Déjean, 2010) –
la localisation du projet est indiquée par la flèche rouge
Fonctionnement de la colonie de Rhinolophe euryale de la Dordogne
quercynoise (Déjean, 2010)
Le site d’étude se situe donc en marge du domaine vital de la colonie ; il est
relativement éloigné et situé de l’autre côté de la Dordogne par rapport au réseau
de gîtes utilisés. Néanmoins et malgré l’exploitation préférentielle des proches
abords du gîte, des effectifs notables (plusieurs dizaines ?) de Rhinolophe euryale
sont susceptibles de fréquenter le site d’étude, compte tenu de l’importance
numérique de la colonie.
Perte de territoire de chasse
Le projet entraînera une destruction directe de 2,40 ha d’habitats boisés ou semiboisés (haies, ripisylves, boisements et arbres isolés) et de 1,48 ha de prairies
pouvant être utilisés comme territoires de chasse. La perte réelle d’habitat sera
supérieure à l’emprise de la route, du fait des effets induits sur l’habitat à proximité
de la route, de la coupure des routes de vol et des pollutions sonores (Schaub et al.,
2008).
99
Risques de mortalité (cf. Lesiński, 2007, 2008 ; Gaisler et al., 2009) et fragmentation
de l’habitat – coupure de routes de vol
La fragmentation du paysage va entraîner un effet barrière et un risque de mortalité
routière d’autant plus important que le Rhinolophe euryale est une espèce très
sensible à ces effets. Il utilise les éléments structurants du paysage pour se déplacer
et pour chasser. 695 m de haies, 272 m de lisières et deux ripisylves seront
traversés par la route. La création de la route aura donc un effet barrière d’autant
plus important que les Rhinolophes dépendent de la structure du paysage pour
leurs déplacements, en particulier des linéaires boisés (haies, lisières, chemins
forestiers, ripisylves, etc.). Les modifications de la structure du paysage liées à la
route sont susceptibles d’entraîner une réorganisation des territoires et voies de
déplacement des espèces, ainsi qu’un isolement partiel des territoires de chasse. En
outre, il subsistera des situations à risque au niveau des secteurs de traversée. La
mortalité routière varie en fonction de nombreux paramètres, notamment de la
structure du paysage et des habitats habituellement utilisés.
- Structure du paysage et insertion de la route dans celui-ci : les secteurs sensibles
sont ceux situés dans les territoires habituels de chasse et les routes de vol utilisées
pour rejoindre ces secteurs. Dans ces conditions, les points noirs se situent
généralement lorsque les routes coupent des corridors boisés ou rivulaires, qui
constituent autant de corridors de transit. En outre, la portion sud du tracé
traversant la vallée présente des risques plus importants du fait d’un passage en
remblai : les individus traversant à faible hauteur seront plus vulnérables que dans
les passages en déblai.
- Peuplement chiroptérologique : la mortalité est généralement associée à
l’abondance des espèces présentes, celles les plus fréquentes étant les plus
touchées. Les espèces se déplaçant à faible hauteur ou à proximité de la végétation
comme les Rhinolophes sont particulièrement vulnérables, puisqu’ils franchissent
les routes à très faible hauteur.
- Période de l’année : au printemps les adultes sortent de léthargie et sont très
actifs en chasse. De même la période automnale voit l’activité des chiroptères
s’intensifier du fait de la proximité de la phase d’hibernation induisant une forte
recherche de nourriture, celle de partenaires sexuels et enfin de l’augmentation de
la population par l’envol des jeunes.
- Trafic : la mortalité par collision augmentera avec l’augmentation du trafic, la
vitesse des véhicules, le nombre de camions (du fait de leur hauteur), etc.
La coupure des linéaires boisés par la route aura donc des effets forts à très forts
sur le Rhinolophe euryale, du fait de la mortalité routière (déplacements à faible
hauteur et forte vulnérabilité au trafic routier) et de l’effet barrière.
Le projet entraînera des impacts bruts forts sur le Rhinolophe euryale, du fait de son
niveau d’enjeu et de la proximité de la colonie de Magnagues.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les plantations paysagères impactantes (induisant des situations à risques en
orientant les déplacements vers la route) initialement prévues ont été supprimées.
3500 mètres de haies bocagères seront plantées (cf. carte des mesures) le long de
l’infrastructure, de manière à réduire les risques de collision. Les haies doivent être
fonctionnelles le plus tôt possible. Il faudra donc anticiper les plantations lorsque
c’est possible et, de manière générale, planter des arbres et arbustes suffisamment
grands (> 2 m) pour obtenir à court terme une haie fonctionnelle, dont les feuillages
sont jointifs. Des aménagements seront effectués sur des passages supérieurs (pont
sur la RD116, « hop-over ») et inférieurs (ouvrages sur les cours d’eau, ouvrage de
décharge), afin de favoriser une traversée de la route la plus sécurisée possible au
niveau de ces passages (cf. chapitre de présentation des mesures).
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts seront assez forts temporairement, le temps que les plantations de
haies deviennent fonctionnelles. Après mise en place des mesures présentées
précédemment, les impacts résiduels demeureront moyens à moyen terme, une
fois que les haies joueront leur rôle d’écran et limiteront les risques de mortalité par
collision. Ces impacts se traduisent par la mortalité et la coupure de routes de vol,
ainsi que, dans une moindre mesure, par la perte d’une partie de l’habitat de chasse
et de transit.
MESURES DE COMPENSATION
La création-restauration des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels,
du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités d’utilisation des
secteurs restaurés (cf. chapitre de présentation des mesures).
100
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – RHINOLOPHE EURYALE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Quasi menacée
Forts
Déboisement en septembre-octobre
Plantation de haies et Suppression des plantations
paysagères impactantes
Aménagement de passages spécifiques (RD 116, ouvrage
de décharge et cours d’eau)
Assez Forts temporairement / Moyens à moyen terme
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Le projet aura des impacts résiduels moyens à
moyen terme sur le Rhinolophe euryale du fait de
risque de mortalité supplémentaire, notamment
lors des périodes de dispersion des chauvessouris en automne. Il devrait y avoir également
un phénomène d’habituation des individus
fréquentant le site avec une possible désertion de
certains terrains de chasse qui, cependant, ne
remettra pas en cause l’état de conservation de la
colonie de Magnagues.
101
GRAND RHINOLOPHE
Nom vernaculaire : Grand rhinolophe
Nom scientifique : Rhinolophus ferrumequinum (Schreber, 1774)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Rhinolophidae
Code NATURA 2000 : 1304
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La maturité sexuelle est atteinte à 2-3 ans. Les accouplements ont lieu de l’automne
au printemps. Les femelles ont une portée annuelle d’un jeune entre juin et août.
Les colonies de parturition sont de taille variable (quelques dizaines à quelques
centaines d’individus en moyenne) et sont parfois associées à d’autres espèces. Les
jeunes apprennent à chasser à un mois environ et sont sevrés à 45 jours. La durée
de vie maximale connue est de 30 ans.
ALIMENTATION
ACTIVITE
© L. Spanneut
MAMMIFERE
Le Grand rhinolophe se nourrit d’insectes de taille moyenne à grande,
principalement des Coléoptères (scarabées) et Lépidoptères, mais aussi des
Hyménoptères, Diptères, Trichoptères, etc.
DESCRIPTION
Le Grand rhinolophe est la plus grande espèce du genre en Europe ; il mesure entre
54 et 71 mm de longueur et entre 30 et 40 cm d’envergure. Le pelage est souple et
duveteux gris-brun à gris fumé, parfois teinté de roux, avec le ventre gris-blanc. Le
pelage du jeune est gris cendré. Le patagium et les oreilles sont gris-brun clair. Les
rhinolophes se caractérisent par un appendice nasal en fer à cheval très élaboré. Le
connectif supérieur est arrondi et court, l’inférieur est pointu.
Le Grand rhinolophe hiberne de septembre-octobre à avril ; si le temps est doux, il
peut se nourrir à proximité de la grotte. Il est très sensible aux conditions
météorologiques. Il chasse au vol, à basse ou moyenne altitude, en explorant la
végétation par allers-retours ou à l’affut depuis un perchoir. En transit, il se déplace
à faible hauteur, ayant tendance à suivre le relief et la végétation. Il est
relativement sédentaire, effectuant de petits déplacements entre les gîtes d’hiver et
d’été.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Grand rhinolophe est une espèce thermophile recherchant principalement les
paysages semi-ouverts, diversifiés et riches en proies, avec une alternance de
boisements feuillus et de prairies. Les bocages avec prairies pâturées et les zones
karstiques sont particulièrement appréciés.
Les colonies de reproduction se trouvent généralement sous des toitures, parfois
dans des grottes ou des mines (dans le sud). Il hiberne dans des grottes, des mines,
parfois des caves (etc.), présentant un certain nombre de paramètres précis :
tranquillité, température entre 5 et 12°, obscurité, hygrométrie élevée, etc.
102
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Grand rhinolophe est présent en Afrique du nord, en Europe moyenne et
méridionale et sur une bande allant du Proche-Orient au Japon. En France, il est
présent sur tout le territoire, bien que très rare dans certaines régions du nord-est.
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Quasi menacé (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Quasi menacé (IUCN et al., 2009).
Répartition en Europe
Répartition en France (1990-2003)
(Aulagnier et al., 2008)
(Godineau & Pain, 2007)
Il est rare en Midi-Pyrénées, mais distribué sur l’ensemble de la région. Sa
distribution hivernale est assez bien connue, de nouveaux sites d’hibernation sont
découverts chaque année dans les massifs karstiques (Lot notamment). Les effectifs
recensés en été indiquent un manque d’informations qui peut s’expliquer par la
difficulté du contrôle systématique des vieux bâtiments (Bodin J. (Coord.), 2011).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
SUR LE SITE D’ETUDE
STATUT REGIONAL
Le Grand rhinolophe a été noté en trois points du site. Etant donné que cette
espèce est très difficile à contacter, ces données permettent de supposer une
fréquentation régulière du site (répartition et abondance probablement sousestimées). De manière générale, le Grand rhinolophe apprécie les milieux bocagers,
se déplaçant le long des haies et évitant les zones ouvertes.
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec ≥ 30 individus en hibernation et
les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN M-P, 2011).
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure – espèce en déclin (IUCN, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Decreasing (IUCN, 2008)
Le Grand rhinolophe est globalement en déclin, en particulier dans le nord de
l’Europe. L’évolution des populations semble variable selon les régions : certaines
populations ont disparu (Belgique, Pays-Bas, Malte) ou sont en déclin modéré
103
(ouest de la France) à fort (Autriche, nord-est de la France), d’autres se sont
stabilisées après une importante chute d’effectifs (Grande-Bretagne), tandis que
certaines semblent à nouveau en augmentation (Roumanie). Il est bien présent sur
l’ensemble de la région Midi-Pyrénées, qui accueille les effectifs les plus importants
de France. Quelques exemples montrent que les effectifs régionaux sont en
augmentation. La région a donc une forte responsabilité dans la conservation de
cette espèce (Bodin J. (Coord.), 2011).
Perte de territoire de chasse
Le projet entraînera une destruction directe de 2,40 ha d’habitats boisés ou semiboisés (haies, ripisylves, boisements et arbres isolés) et de 1,48 ha de prairies
pouvant être utilisées comme territoires de chasse. La perte réelle d’habitat sera
supérieure à l’emprise de la route, du fait des effets induits sur l’habitat à proximité
de la route, de la coupure des routes de vol et des pollutions sonores (Schaub et al.,
2008).
MENACES
Risques de mortalité (cf. Lesiński, 2007, 2008 ; Gaisler et al., 2009) et fragmentation
de l’habitat – coupure de routes de vol
La fragmentation du paysage va entraîner un effet barrière et un risque de mortalité
routière d’autant plus important que le Grand rhinolophe est une espèce très
sensible à la route. En effet, il utilise les éléments structurants du paysage pour se
déplacer et pour chasser. 695 m de haies, 272 m de lisières et deux ripisylves
seront traversés par la route. La création de la route aura donc un effet barrière
d’autant plus important que les Rhinolophes dépendent de la structure du paysage
pour leurs déplacements, en particulier des linéaires boisés (haies, lisières, chemins
forestiers, ripisylves, etc.). Les modifications de la structure du paysage liées à la
route sont susceptibles d’entraîner une réorganisation des territoires et voies de
déplacement des espèces, ainsi qu’un isolement partiel des territoires de chasse. En
outre, il subsistera des situations à risque au niveau des secteurs de traversée.
La disparition des gîtes, que ce soit en milieu naturel ou anthropique (rénovation
des bâtiments, fermeture des souterrains, etc.) est un des principaux facteurs de
déclin du Grand rhinolophe. Le dérangement est une cause importante de
perturbation et menace significativement la survie des colonies. C’est surtout le cas
en milieu souterrain et il s’agit d’une des principales causes de déclin au XXème
siècle. Le remembrement, la dégradation des systèmes bocagers et la conversion
des prairies en cultures entraînent la disparition de l’habitat de chasse. La
fragmentation liée à ces impacts induit un isolement des différentes populations,
d’autant plus que le Grand rhinolophe est très sensible à la structure du paysage. La
déstructuration des réseaux bocagers limite ainsi fortement ses capacités de
déplacement. Les insecticides doivent être considérés comme une menace majeure,
puisqu’ils entraînent un appauvrissement des peuplements de proies et des risques
de mortalité par bioaccumulation. En effet, un certain nombre de proies du Grand
rhinolophe est ciblé par les insecticides (Hannetons, noctuelles, etc.), de même que
les pratiques agricoles actuelles ne permettent plus à ces espèces de se développer.
Les traitements vermifuges du bétail (à l’ivermectine notamment) constituent une
autre cause importante de diminution des ressources alimentaires, avec la
disparition des scarabées coprophages. La prédation par les chats peut menacer
certaines colonies de mise-bas. Enfin, la pollution lumineuse due aux éclairages
publics est susceptible de perturber la sortie de gîte.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Grand rhinolophe est une espèce rare, présentant des enjeux forts et une très
forte sensibilité à la route.
Destruction de gîtes
Il peut utiliser des gîtes « arboricoles » (buissons touffus, branches d’arbres, etc.),
principalement en transit. Il existe donc un risque de destruction de gîtes, mais il
s’agit surtout de gîtes secondaires, occasionnels et utilisés par des animaux isolés.
La mortalité routière varie en fonction de nombreux paramètres, notamment de la
structure du paysage et des habitats habituellement utilisés :
- Structure du paysage et insertion de la route dans celui-ci : les secteurs
sensibles sont ceux situés dans les territoires habituels de chasse et les
routes de vol utilisées pour rejoindre ces secteurs. Dans ces conditions, les
points noirs se situent généralement lorsque les routes coupent des
corridors boisés ou rivulaires, qui constituent autant de corridors de transit.
En outre, la portion sud du tracé traversant la vallée présente des risques
plus importants du fait d’un passage en remblai : les individus traversant à
faible hauteur seront plus vulnérables que dans les passages en déblai.
- Peuplement chiroptérologique : la mortalité est généralement associée à
l’abondance des espèces présentes, celles les plus fréquentes étant les plus
touchées. Les espèces se déplaçant à faible hauteur ou à proximité de la
végétation comme les Rhinolophes sont particulièrement vulnérables,
puisqu’ils franchissent les routes à très faible hauteur.
- Période de l’année : au printemps les adultes sortent de léthargie et sont
très actifs en chasse. De même, la période automnale voit l’activité des
104
chiroptères s’intensifier du fait de la proximité de la phase d’hibernation
induisant une forte recherche de nourriture, celle de partenaires sexuels et
enfin l’augmentation de la population par l’envol des jeunes.
- Trafic : la mortalité par collision augmentera avec l’augmentation du
trafic, la vitesse des véhicules, le nombre de camions (du fait de leur
hauteur), etc.
La coupure des linéaires boisés par la route aura donc des effets forts sur le Grand
rhinolophe, du fait de la mortalité routière (déplacements à faible hauteur et forte
vulnérabilité au trafic routier) et de l’effet barrière.
Le projet entraînera des impacts bruts assez forts à forts sur le Grand rhinolophe,
liés au risque de mortalité et à la coupure de routes de vol.
MESURES DE COMPENSATION
La création-restauration des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels,
du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités d’utilisation des
secteurs restaurés (cf. chapitre de présentation des mesures).
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – GRAND RHINOLOPHE
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les plantations paysagères impactantes (induisant des situations à risque en
orientant les déplacements vers la route) initialement prévues ont été supprimées.
3500 mètres de haies bocagères seront plantées (cf. carte des mesures) le long de
l’infrastructure, de manière à réduire les risques de collision. Les haies doivent être
fonctionnelles le plus tôt possible. Il faudra donc anticiper les plantations lorsque
c’est possible et, de manière générale, planter des arbres et arbustes suffisamment
grands (> 2 m) pour obtenir à court terme une haie fonctionnelle, dont les feuillages
sont jointifs. Des aménagements seront effectués sur des passages supérieurs (pont
sur la RD116, « hop-over ») et inférieurs (ouvrages sur les cours d’eau, ouvrage de
décharge), afin de favoriser une traversée de la route la plus sécurisée possible au
niveau de ces passages (cf. chapitre de présentation des mesures).
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront moyens à moyen terme, une fois que les haies joueront
leur rôle d’écran et limiteront les risques de mortalité par collision. Ces impacts se
traduisent par une perte d’une partie de l’habitat de chasse et de transit et une
augmentation des effets de la fragmentation actuelle. Cependant, ils ne remettront
pas en cause la pérennité de la population, ni le bon accomplissement du cycle
biologique.
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Quasi menacée
Assez forts à forts
Déboisement en septembre-octobre
Plantation de haies et Suppression des plantations
paysagères impactantes
Aménagement de passages spécifiques (RD 116, ouvrage
de décharge et cours d’eau)
Assez Forts temporairement / Moyens à moyen terme
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts (aménagement
paysager de haies), le projet ne remettra pas en
cause la conservation des populations de Grand
rhinolophe dans le secteur d’étude.
105
PETIT RHINOLOPHE
Nom vernaculaire : Petit rhinolophe
Nom scientifique : Rhinolophus hipposideros (Bechstein, 1800)
Classification : Mammalia, Chiroptères, Rhinolophidae
Code NATURA 2000 : 1303
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La maturité sexuelle est atteinte à 1 an. Les accouplements ont lieu de l’automne au
printemps. Les femelles ont une portée annuelle d’un jeune en juin-juillet. Les
colonies de parturition sont de taille variable (de 10 à quelques centaines
d’individus). Les jeunes sont sevrés à sept semaines. La durée de vie maximale
connue est de 21 ans, mais la durée de vie moyenne est de 3-4 ans.
ALIMENTATION
© F. Spinelli-Dhuicq - Ecothème
MAMMIFERE
Le Petit rhinolophe se nourrit d’invertébrés associés aux milieux humides ou boisés,
en fonction de la disponibilité des proies : Lépidoptères, Diptères, Coléoptères,
araignées, Trichoptères, Névroptères, etc.
DESCRIPTION
Le Petit rhinolophe est la plus petite espèce du genre en Europe ; il mesure entre 37
et 45 mm de longueur et entre 19 et 25 cm d’envergure. Le pelage est souple et
gris-brun (gris foncé chez les jeunes), avec le ventre gris-blanc. Le patagium et les
oreilles sont gris-brun clair. Au repos et en hibernation, il s’enveloppe
complètement dans ses ailes. Les rhinolophes se caractérisent par un appendice
nasal en fer à cheval très élaboré. Chez le Petit rhinolophe, le connectif supérieur
est arrondi et court, l’inférieur est plus long et pointu.
ACTIVITE
Le Petit rhinolophe hiberne de septembre-octobre à avril, isolément ou en petits
groupes lâches, rarement en effectifs importants. Il chasse au vol à faible hauteur,
généralement dans les branchages ou à proximité, mais pratique parfois l’affut. Le
vol est rapide et très agile. Les proies sont capturées au vol, « cueillies » dans le
feuillage ou glanées au sol. Il évite les terrains ouverts. C’est une espèce
relativement sédentaire, effectuant parfois de petits déplacements entre les gîtes
d’hiver et d’été.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Petit rhinolophe est associé aux paysages semi-ouverts : bocages, forêts
ouvertes, vergers, parcs, etc. La présence d’un réseau arboré continu est
indispensable car il répugne à franchir des espaces ouverts. Les haies bocagères et
lisières bordant des prairies ou friches sont particulièrement appréciées. La
présence d’eau à proximité est favorable à la présence de colonies de reproduction.
Les gîtes de reproduction se trouvent généralement dans des bâtiments (combles,
caves, etc.) dans le nord et dans des grottes dans le sud, souvent dans des situations
chaudes et relativement claires. Il utilise parfois des abris temporaires qui servent
de repos nocturne sur les sites de chasse. En hiver, il utilise des cavités naturelles ou
artificielles (caves, grottes, tunnels, etc.), sombres et tranquilles avec une
température entre 4 et 16° et une hygrométrie élevée. Il peut occasionnellement
utiliser des puits, des terriers, des trous d’arbres, etc.
106
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT DE L’ESPECE
Le Petit rhinolophe est présent en Afrique du nord, en Europe moyenne et
méridionale, en Asie mineure et centrale.
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure – espèce en déclin (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
En France, il est présent sur l’ensemble du territoire, bien que très rare et en forte
régression dans le nord. Ses bastions se trouvent en Midi-Pyrénées, Bourgogne et
Corse.
Le Petit rhinolophe est assez rare, mais distribué sur l’ensemble de la région MidiPyrénées ; bien présent dans les régions accidentées riche en cavités et anciennes
mines (en particulier le piémont pyrénéen), boisées ou bocagères, (Bodin J.
(Coord.), 2011) il est plus localisé dans les secteurs d’agriculture intensive (comme
la plaine de la Garonne).
STATUT EUROPEEN
Quasi menacé (Temple & Terry, 2007).
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Accord relatif reconnaissant l’état défavorable de la Conservation des Populations
de Chauves-souris d'Europe, EUROBATS, 1991.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009).
Article 2 de l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres
protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Répartition en Europe
(IUCN, 2012)
Répartition en France (1990-2003)
(Godineau & Pain, 2007)
Les chiroptères font l’objet d’un Plan National de Restauration en France
métropolitaine (2008-2012) (SFEPM, 2008).
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Petit rhinolophe a été noté ponctuellement sur le site d’étude, au niveau de trois
stations où sa présence est possible à avérée. Il faut cependant souligner qu’il s’agit
d’une espèce très difficile à contacter qui affectionne les paysages variés,
notamment bocagers. Il est très sensible à la structure du paysage, exigeant des
corridors arborés (haies, lisières, etc.) continus.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les gîtes avec ≥ 30 individus en reproduction
et ≥ 10 individus en hibernation et les gîtes avec un cortège plurispécifique (CREN
M-P, 2011).
Les chiroptères font l’objet d’un Plan Régional d’Actions en Midi-Pyrénées (20082012) portés par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
(CREN, 2009).
107
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Decreasing (IUCN, 2008)
Le Petit rhinolophe est en déclin, en particulier dans le nord de l’Europe, où il a
disparu de plusieurs régions ou pays et ne compte plus que des populations
relictuelles faibles et isolées dans d’autres. Sa situation en Europe méridionale
semble plus favorable.
En Midi-Pyrénées, il est fréquemment contacté en hiver, mais probablement sousinventorié puisqu’il peut occuper de nombreux sites de petite taille. Il existe un
déficit de connaissance sur les gîtes de mise bas, souvent situés en bâtiment. La
région est un des principaux bastions de l’espèce en France, avec des effectifs
importants (Bodin J. (Coord.), 2011) et a donc une forte responsabilité pour sa
conservation.
MENACES
De manière générale, la disparition des gîtes, que ce soit en milieu naturel ou
anthropique (rénovation des bâtiments ; fermeture des souterrains, etc.) est un
important facteur de déclin des chiroptères.
La disparition de l’habitat de chasse du Petit rhinolophe constitue également une
menace importante. Le remembrement, la dégradation des systèmes bocagers et la
conversion des prairies en cultures entraînent la disparition de son habitat. La
fragmentation liée à ces impacts entraîne en outre un isolement des différentes
populations. C’est particulièrement important pour le Petit rhinolophe qui répugne
à franchir des espaces ouverts ; la déstructuration des réseaux bocagers limite
fortement ses capacités de déplacement. Les insecticides doivent être considérés
comme une menace majeure, puisqu’ils entraînent un appauvrissement des
peuplements de proies et des risques de mortalité indirecte par bioaccumulation.
En effet, un certain nombre de proies du Petit rhinolophe sont ciblées par les
insecticides (Hanneton, noctuelles, etc.), de même que les pratiques agricoles
actuelles ne permettent plus à ces espèces de se développer. Les traitements
vermifuges du bétail (à l’ivermectine notamment) constituent une autre cause
importante de diminution des ressources alimentaires, avec la disparition des
scarabées coprophages. Le dérangement est une cause importante de perturbation
et menace significativement la survie des colonies. C’est surtout le cas en milieu
souterrain et il s’agit d’une des principales causes de déclin au XXème siècle.
La prédation par les chats peut menacer cette espèce, tout comme le traitement
des charpentes. La pollution lumineuse due aux éclairages publics est susceptible de
perturber la sortie de gîte. Enfin, des suivis effectués en Midi-Pyrénées ont mis en
évidence une très forte sensibilité de l’espèce à la mortalité routière.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Petit rhinolophe est une espèce assez rare, présentant des enjeux assez forts et
une très forte sensibilité à la route.
Perte de territoire de chasse
Le projet entraînera une destruction directe de 2,40 ha d’habitats boisés ou semiboisés (haies, ripisylves, boisements et arbres isolés) et de 1,48 ha de prairies
pouvant être utilisés comme territoires de chasse. La perte réelle d’habitat sera
supérieure à l’emprise de la route, du fait des effets induits sur l’habitat à proximité
de la route, de la coupure des routes de vol et des pollutions sonores (Schaub et al.,
2008).
Risques de mortalité (cf. Lesiński, 2007, 2008 ; Gaisler et al., 2009) et fragmentation
de l’habitat – coupure de routes de vol
La fragmentation du paysage va entraîner un effet barrière et un risque de mortalité
routière d’autant plus important que le Petit rhinolophe est une espèce très
sensible à ces phénomènes. En effet, il utilise les éléments structurants du paysage
pour se déplacer et pour chasser. 695 m de haies, 272 m de lisières et deux
ripisylves seront traversés par la route. La création de la route aura donc un effet
barrière d’autant plus important que les Rhinolophes dépendent de la structure du
paysage pour leurs déplacements, en particulier des linéaires boisés (haies, lisières,
chemins forestiers, ripisylves, etc.). Les modifications de la structure du paysage
liées à la route sont susceptibles d’entraîner une réorganisation des territoires et
voies de déplacement des espèces, ainsi qu’un isolement partiel des territoires de
chasse. En outre, il subsistera des situations à risque au niveau des secteurs de
traversée. La mortalité routière varie en fonction de nombreux paramètres,
notamment de la structure du paysage et des habitats habituellement utilisés :
- Structure du paysage et insertion de la route dans celui-ci : les secteurs
sensibles sont ceux situés dans les territoires habituels de chasse et les
routes de vol utilisées pour rejoindre ces secteurs. Dans ces conditions, les
points noirs se situent généralement lorsque les routes coupent des
corridors boisés ou rivulaires, qui constituent autant de corridors de transit.
En outre, la portion sud du tracé traversant la vallée présente des risques
plus importants du fait d’un passage en remblai : les individus traversant à
faible hauteur seront plus vulnérables que dans les passages en déblai.
108
- Peuplement chiroptérologique : la mortalité est généralement associée à
l’abondance des espèces présentes, celles les plus fréquentes étant les plus
touchées. Les espèces se déplaçant à faible hauteur ou à proximité de la
végétation comme les Rhinolophes sont particulièrement vulnérables,
puisqu’ils franchissent les routes à très faible hauteur.
- Période de l’année : au printemps, les adultes sortent de léthargie et sont
très actifs en chasse. De même, la période automnale voit l’activité des
chiroptères s’intensifier du fait de la proximité de la phase d’hibernation
induisant une forte recherche de nourriture, celle de partenaires sexuels et
enfin de l’augmentation de la population par l’envol des jeunes.
- Trafic : la mortalité par collision augmentera avec l’augmentation du
trafic, la vitesse des véhicules, le nombre de camions (du fait de leur
hauteur), etc.
La coupure des linéaires boisés par la route aura donc des effets forts sur le Petit
rhinolophe, du fait de la mortalité routière (déplacements à faible hauteur et forte
vulnérabilité au trafic routier) et de l’effet barrière.
Le projet entraînera des impacts bruts assez forts sur le Petit rhinolophe, liés au
risque de mortalité et à la coupure de routes de vol.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les plantations paysagères impactantes (induisant des situations à risque en
orientant les déplacements vers la route) initialement prévues ont été supprimées.
3500 mètres de haies bocagères seront plantées (cf. carte des mesures) le long de
l’infrastructure, de manière à réduire les risques de collision. Les haies doivent être
fonctionnelles le plus tôt possible. Il faudra donc anticiper les plantations lorsque
c’est possible et, de manière générale, planter des arbres et arbustes suffisamment
grands (> 2 m) pour obtenir à court terme une haie fonctionnelle, dont les feuillages
sont jointifs. Des aménagements seront effectués sur des passages supérieurs (pont
sur la RD116, « hop-over ») et inférieurs (ouvrages sur les cours d’eau, ouvrage de
décharge), afin de favoriser une traversée de la route la plus sécurisée possible au
niveau de ces passages (cf. chapitre de présentation des mesures).
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront moyens à moyen terme, une fois que les haies joueront
leur rôle d’écran et limiteront les risques de mortalité par collision. Ces impacts se
traduisent par une perte d’une partie de l’habitat de chasse et de transit et une
augmentation des effets de la fragmentation actuelle. Cependant, ils ne remettront
pas en cause la pérennité de la population, ni le bon accomplissement du cycle
biologique.
MESURES DE COMPENSATION
La création-restauration des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels,
du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités d’utilisation des
secteurs restaurés (cf. chapitre de présentation des mesures).
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront menées
afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les chiroptères et
de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par an sont
préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hibernation).
SYNTHESE – PETIT RHINOLOPHE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Assez forts
Déboisement en septembre-octobre
Plantation de haies et Suppression des plantations
paysagères impactantes
Aménagement de passages spécifiques (RD 116, ouvrage
de décharge et cours d’eau)
Assez Forts temporairement / Moyens à moyen terme
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts (aménagement
paysager de haies), le projet ne remettra pas en
cause la conservation des populations de Petit
rhinolophe dans le secteur d’étude.
109
Figure 8 : Localisation des résultats d’inventaires chiroptères sur la zone d’étude
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EPERVIER D’EUROPE
Nom vernaculaire : Epervier d’Europe
Nom scientifique : Accipiter nisus (Linné, 1758)
Classification : Aves, Falconiformes, Accipitridae
paysagers. La femelle pond 3-6 œufs en avril-mai et produit en moyenne 3-4 jeunes
à l’envol. L’incubation dure 35 jours et les jeunes s’envolent à 34-30 jours. Ils sont
accompagnés par les parents pendant 20-30 jours.
ALIMENTATION
L’Epervier d’Europe est essentiellement ornithophage : il se nourrit principalement
d’oiseaux de taille petite à moyenne. Il est spécialisé dans la chasse aux petits
passereaux de taille égale ou inférieure aux Grives (voire jusqu’au Pigeon pour les
femelles). Il consomme plus rarement de petits mammifères (Campagnols, etc.).
© L. Spanneut
OISEAUX
ACTIVITE
DESCRIPTION
L’Epervier d’Europe est un rapace de petite taille (28-37 cm de longueur, 58-77 cm
d’envergure), la femelle étant bien plus grande que le mâle. Il se caractérise par des
ailes larges et arrondies, une queue assez longue et droite à l’extrémité. Les pattes
sont jaunes et fines. Le dessus est gris-bleuté chez le mâle et gris à gris-brun chez la
femelle. Le dessous est clair, finement barré de brun-roux chez le mâle, de gris-brun
chez la femelle. Un sourcil clair bien marqué caractérise les femelles. La queue est
barrée de 4-5 bandes sombres. Le jeune est brun et grossièrement barré dessous.
L’Epervier d’Europe est une espèce discrète. Il est sédentaire dans les sud-ouest de
l’Europe, puis partiellement migrateur et migrateur vers le nord-est. L’erratisme
concerne essentiellement les jeunes qui se dispersent à courte distance de leur lieu
de naissance. Le domaine vital peut couvrir 6-10 km². Les densités sont variables
avec une moyenne de 10-30 couples pour 100 km², occasionnellement plus dans
des contextes favorables. Il chasse surtout dans les milieux bocagers ou semiouverts, son agilité lui permettant d’évoluer facilement dans les espaces
encombrés. En hiver, il peut fréquenter des milieux plus ouverts ou urbains.
CARACTERES ECOLOGIQUES
L’Epervier d’Europe est une espèce relativement adaptable, colonisant la plupart
des milieux plus ou moins arborés. Il a cependant une préférence marquée pour les
bocages et régions présentant une mosaïque de milieux ouverts et boisés. Les
densités diminuent rapidement au-dessus de 1000 m.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
L’Epervier d’Europe construit généralement son nid dans des boisements, souvent
proches de lisières ou de ruisseaux, et préférentiellement dans des conifères. Il est
cependant adaptable et peut nicher dans une grande variété de contextes
111
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
L’Epervier d’Europe est une espèce paléarctique présente de l’Europe de l’ouest et
de l’Afrique du Nord à l’Océan Pacifique.
En France, il est répandu et présent sur la totalité du territoire.
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
Articles 3 et 6 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés
sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son
habitat sont protégés.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition en Europe
(Génsbøl, 2009)
Répartition en France
(Thiollay & Bretagnolle, 2004)
En Midi-Pyrénées, il est assez commun, répandu sur l’ensemble de la région.
SUR LE SITE D’ETUDE
L’Epervier d’Europe a été observé chassant dans les environs du site d’étude ;
l’ensemble de celui-ci peut être fréquenté en recherche alimentaire, ce rapace
possédant un vaste territoire. Il pourrait nicher occasionnellement dans certains
bosquets ou linéaires arborés du fuseau, mais en 2009 et 2010, aucun indice de
nidification n’a été observé dans le site d’étude.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Les populations européennes d’Epervier d’Europe ont fortement régressé au milieu
du XXème siècle, avant d’augmenter jusqu’en 1990. Depuis, les effectifs semblent
globalement stables avec parfois des tendances variables selon les pays. En France,
les effectifs étaient de 26600-42600 couples en 2000-02, soit 20% de la population
européenne. Depuis, les effectifs ont légèrement diminué (21000-34600 couples en
2008) sans que cette tendance soit significative ou qu’il soit possible, pour le
moment, d’en évaluer la magnitude et la constance. En Midi-Pyrénées, l’espèce est
présente partout et les effectifs étaient estimés à 2135-3411 couples en 2000-02.
MENACES
Historiquement, les persécutions et les pesticides ont fortement contribué à son
déclin au milieu du XXème siècle. A l’heure actuelle, s’il est encore occasionnellement
braconné, c’est surtout la dégradation et la disparition de l’habitat (remembrement,
etc.) qui constitue la principale menace. La situation de l’Epervier d’Europe semble
néanmoins globalement favorable.
Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et
de flore sauvages menacées d'extinction (Washington, 1973, Bonn, 1979).
112
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
L’Epervier d’Europe est une espèce assez commune, mais présentant des enjeux
faibles du fait de sa large répartition et du bon état de conservation de ses
populations.
L’Epervier présente une sensibilité assez faible vis-à-vis du risque de collision et la
destruction d’habitat de chasse (8,5 ha) sera faible par rapport à son rayon d’action
(domaine vital de l’ordre de 6-10 km²).
Le projet aura donc des impacts bruts faibles sur l’Epervier d’Europe.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
SYNTHESE – EPERVIER D’EUROPE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Faibles
Cette espèce bénéficiera des plantations de haies
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations d’Epervier d’Europe
dans le secteur d’étude.
Aucune mesure spécifique n’est prévue, mais les plantations de haies bénéficieront
à moyen terme à l’Epervier (territoire de chasse).
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront négligeables et ne remettront pas en cause localement
la pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
113
MARTIN PECHEUR
Nom vernaculaire : Martin pêcheur
Nom scientifique : Alcedo atthis (Linné, 1758)
Classification : Aves, Coraciiformes, Alcédinidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La parade nuptiale débute en mars. Elle comprend notamment des poursuites, la
présentation d’un site de nidification à la femelle et des offrandes de poissons. Le
nid est constitué d’un tunnel creusé le plus souvent dans un talus abrupt,
généralement situé à proximité de l’eau. La femelle pond 6-7 œufs couvés 24-27
jours à tour de rôle par les parents. Les jeunes quittent le nid quatre semaines après
l’éclosion. Le sevrage est assez rapide, ce qui permet souvent aux adultes
d’effectuer une seconde ponte et parfois une troisième. Il existe une très forte
mortalité chez les jeunes comme chez les adultes, ce qui entraîne un
renouvellement rapide et important des populations.
ALIMENTATION
Le Martin-pêcheur d’Europe se nourrit essentiellement de petits poissons d’une
taille inférieure à 12 cm. Il se nourrit également d’insectes aquatiques (notonectes,
etc.), d’amphibiens et de crustacés.
© M. Cambrony
OISEAUX
ACTIVITE
DESCRIPTION
Le Martin-pêcheur d’Europe est un oiseau trapu de petite taille (16-17 cm de
longueur), pourvu d’un bec fort et long et d’une queue très courte. Les ailes sont
courtes et arrondies. Il arbore des couleurs vives : le dessous est orange ; le dessus
de la tête et des ailes sont bleu-vert, contrastant avec le dos et le croupion bleu vif.
Les pattes sont rouges, les moustaches bleues, les parotiques et les lores oranges,
les côtés du cou et la gorge blanchâtres. Le bec est noir avec la mandibule inférieure
rouge chez la femelle. Le juvénile est plus terne avec les pattes grisâtres.
Le Martin-pêcheur d’Europe est une espèce discrète malgré ses couleurs vives. Il a
un vol très rapide, le plus souvent au ras de l’eau. Il pêche à partir d’un perchoir
situé au-dessus de l’eau ou parfois en vol stationnaire. Lorsqu’une proie est
repérée, le Martin-pêcheur plonge presque verticalement, saisit sa proie à l’aide de
son bec puis regagne la surface en battant des ailes. Le Martin-pêcheur assomme sa
proie en la frappant contre une branche avant de l’avaler.
Il est généralement sédentaire, mais est très sensible au froid. Les oiseaux
nordiques migrent au sud, de même que les populations locales en cas de vague de
froid ; il déserte alors les sites touchés et recherche des secteurs plus doux, dont les
côtes et estuaires. Les jeunes peuvent se disperser assez loin.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Martin-pêcheur d’Europe privilégie les eaux calmes, claires et poissonneuses :
étangs, cours d’eau, gravières, marais, etc. En hiver, il peut fréquenter aussi les
côtes et estuaires. La présence de perchoirs est appréciée. Les densités sont
généralement de l’ordre de 1 à 3 couples pour 10 Km de rivière, mais peuvent
présenter d’importantes fluctuations en fonction de la rigueur des hivers.
114
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Martin-pêcheur d’Europe est connu de l’Irlande au Japon. La sous-espèce
nominale Alcedo a. atthis niche dans le nord-ouest de l'Afrique, le sud et l'est de
l'Espagne, la Corse (rare), le centre et le sud de l'Italie, et jusqu'en Russie. La France
continentale ainsi que les pays du nord et de l'ouest de l'Europe hébergent la sousespèce Alcedo a. ispida, de taille légèrement supérieure à la précédente.
En France, il est répandu et présent sur la totalité du territoire. L'espèce se
reproduit sur l'ensemble du territoire jusqu'à 1 500 m d'altitude, avec cependant
une absence sur une partie des Pyrénées et des Alpes, en Beauce et en Brie. En
hiver, des oiseaux provenant d'Angleterre, de Belgique, des Pays-Bas ou d'Europe
centrale viennent grossir les rangs de la population française, globalement
sédentaire.
En Midi-Pyrénées, il est assez commun et répandu sur l’ensemble de la région (sauf
en altitude).
Le Martin-pêcheur d’Europe fréquente les cours d’eau et étangs du site d’étude.
Aucun indice de reproduction n’a été observé, mais les berges des cours d’eau, en
particulier du Maumont, sont favorables à sa nidification.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Annexe I de la Directive 79/409/CEE du Conseil, du 2 avril 1979, concernant la
conservation des oiseaux sauvages (JO L 103 du 25/04/1979).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
Répartition et
évolution des
effectifs nicheurs
de Martin-pêcheur
en Europe en 2004
(Birdlife International,
2004)
Article 3 de l’arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur
l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection (JORF du 05/12/2009).
Individus et habitats protégés.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition des
effectifs nicheurs et
hivernants Martinpêcheur d’Europe
en France (Dubois
et al., 2008)
A l’échelle européenne, le Martin-pêcheur d’Europe est une espèce qui présente de
fortes variations démographiques. Il est très sensible aux conditions hivernales et
subit une mortalité importante, laquelle est compensée par une forte productivité.
Les effectifs évoluent donc en grande partie en fonction de la rigueur des hivers. Les
populations ont subi un déclin notable dans les années 1970-90. Les effectifs
nicheurs semblent se maintenir depuis 1990, excepté en Espagne, en Slovaquie, en
Slovénie et en Grèce. Elles sont considérées comme appauvries (BirdLife
International, 2004) par rapport à leur taille historique et semblent actuellement
stables à fluctuantes. La France, en raison d’un dense réseau hydrographique et de
nombreuses régions d’étangs, accueillerait la plus forte population européenne (10
115
000 à 30 000 couples). Les effectifs sont compris entre 100 et 1000 couples dans
chaque région, excepté la Corse. La tendance historique montre que l'espèce a subi
de nombreuses fluctuations d'effectifs au cours du XXème siècle. Le Martin-pêcheur
montre une tendance à progresser vers le sud du pays et régresse dans les zones les
plus aménagées.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
MENACES
Les principales menaces pour la conservation de l’espèce sont représentées par :
- la dégradation et la disparition des habitats des zones humides ainsi que
le manque de sites de nidification ;
- la pollution des eaux et l’aménagement des zones humides entraînant
notamment une diminution de la ressource alimentaire et de son
accessibilité (si la turbidité augmente), une disparition des sites de
nidification et des postes de pêches.
SYNTHESE – MARTIN PECHEUR D’EUROPE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Martin-pêcheur d’Europe est une espèce assez commune à enjeux moyens.
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Martin-pêcheur
d’Europe dans le secteur d’étude.
La déviation traverse deux cours d’eau ; elle entraînera donc une destruction locale
d’habitat qui sera faible, compte tenu de la taille du territoire de l’espèce.
La hauteur sous le tablier sera théoriquement suffisante pour permettre la
traversée sous la route, mais l’aménagement des ouvrages pour la traversée des
chiroptères favorisera un passage sécurisé pour cette espèce qui se déplace en
suivant le cours d’eau.
Le projet entraînera donc des impacts bruts négligeables sur le Martin-pêcheur
d’Europe.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront négligeables et ne remettront pas en cause localement
la pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
116
CHEVECHE D’ATHENA
Nom vernaculaire : Chevêche d’Athéna
Nom scientifique : Athene noctua (Scopoli, 1769)
Classification : Aves, Strigiformes, Strigidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La Chevêche d’Athéna niche dans une cavité, le plus souvent dans un arbre ou un
bâtiment, mais aussi au sol, dans un muret, un nichoir ou des crevasses de falaises.
Elle réutilise chaque année le même nid. Elle pond 3-5 œufs en avril-mai.
L’incubation dure 27-29 jours. Les jeunes s’envolent à 30-35 jours, mais sont encore
nourris par les parents pendant un mois. La longévité maximale connue est
d’environ 16 ans.
ALIMENTATION
La Chevêche d’Athéna se nourrit principalement de micromammifères, de vers,
d’insectes (coléoptères, orthoptères, etc.) et d’oiseaux.
© M. Cambrony
OISEAUX
ACTIVITE
DESCRIPTION
La Chevêche d’Athéna (ou Chouette chevêche) est un rapace de petite taille : 23-27
cm de longueur, 50-57 cm d’envergure. Elle est trapue, avec une grosse tête, une
queue courte et d’assez longues pattes. Les yeux sont jaunes. Les pattes et les
doigts sont couverts de plumes blanchâtres. Les bords des disques faciaux, le tour
du bec et les sourcils sont blancs. Le dessus est gris-brun avec des taches blanches,
fines sur la tête, plus grossières sur les ailes et le dos. La poitrine et le ventre sont
blanchâtres avec de larges stries gris-brun. La queue est gris-brun, barrée de blanc.
Le jeune a le plumage très duveteux et est gris-brun plus uni (sans taches blanches
sur la calotte).
Les densités sont généralement de l’ordre de 0,5-1 couple par km², mais peuvent
être localement plus élevées. Elle est parfois absente de secteurs a priori favorables.
C’est une espèce plutôt nocturne, mais pouvant aussi être active de jour ; de plus,
elle se perche assez fréquemment à découvert en journée. La Chevêche d’Athéna
est une espèce sédentaire.
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Chevêche d’Athéna peut occuper une grande diversité d’habitats présentant un
climat clément en hiver, des cavités de nidification et une bonne disponibilité en
proies. A ce titre, elle est absente des hautes montagnes et recherche notamment
les systèmes prairiaux. Les secteurs bocagers pourvus d’arbres têtards et les vergers
sont particulièrement appréciés. Elle peut également fréquenter des campagnes
plus ouvertes (si les bâtisses des villages et les fermes présentent des cavités), des
pâturages extensifs, etc.
117
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Chevêche d’Athéna habite les zones tempérées du Paléarctique, le MoyenOrient, l’Afrique du nord et de l’est. En France, elle est présente sur tout le
territoire, à l’exception de la Corse, des massifs boisés et des montagnes.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009).
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
Cette espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF en cortège plurispécifique des agrosystèmes (CREN
M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition et évolution des effectifs en Europe en
2004
(BirdLife International, 2004)
Répartition en France (Dubois
et al., 2008)
En Midi-Pyrénées, elle est assez commune, mais présente une distribution inégale.
Elle est notamment absente des Pyrénées.
SUR LE SITE D’ETUDE
Deux territoires de Chevêche d’Athéna sont présents dans l’aire d’étude, celle-ci
étant très favorable à l’espèce (bocage de bonne qualité, présence de sites de
nidification, etc.).
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
La Chevêche d’Athéna est en déclin en France et dans de nombreux pays d’Europe.
Les effectifs diminuent et certaines populations sont de plus en plus fragmentées et
isolées. Les effectifs sont compris entre 20000 et 50000 couples dans les années
2000.
MENACES
Dans les années 1960, l’utilisation des pesticides constituaient une des principales
causes de régression ; cette menace est encore d’actualité, d’autant plus que la
forte proportion d’insectes dans le régime de la Chevêche la rend particulièrement
vulnérable. Actuellement, la modification des campagnes, notamment la mise en
culture des prairies, l’arrachage des vergers, le remembrement (disparition des
vieilles haies et des arbres têtards, etc.), etc., entraînent une disparition des sites de
nidification (cavités) et une diminution des ressources alimentaires. Les poteaux
téléphoniques creux ont constitué dans un passé récent une importante source de
mortalité (la plupart sont maintenant obturés). La circulation routière est également
très néfaste à l’espèce. Tous ces impacts sont majorés par les effets de la
fragmentation des populations.
Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et
de flore sauvages menacées d'extinction (Washington, 1973, Bonn, 1979).
STATUT EUROPEEN
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
118
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
IMPACTS RESIDUELS
La Chevêche d’Athéna est une espèce assez commune, présentant des enjeux
moyens. Elle présente une sensibilité forte à la mortalité routière et moyenne à la
fragmentation.
Les impacts résiduels seront moyens à moyen terme, une fois que les haies plantées
seront fonctionnelles. Ces impacts se traduisent par une perte d’une partie de
l’habitat, mais surtout par des risques accrus de mortalité par collision.
Le projet entraînera :
- un risque de destruction de sites de nidification, et d’individus voire
d’œufs ou de nichées en phase travaux si le défrichement intervient en
période de reproduction : destruction de 475 m de haies bocagères avec
gros arbres et de 17 gros arbres pouvant être utilisés pour la nidification ;
ces effets peuvent être considérés comme assez forts, d’autres sites de
nidification favorables – gros arbres, bâtiments – existant sur le secteur ;
- une fragmentation et une destruction partielle de l’habitat de chasse
(9,54 ha dont 695 m de haies bocagères) ; un recul vis-à-vis de la route et
une réorganisation des territoires scindés par la route peuvent être
attendus ; ces effets peuvent être considérés comme moyens.
- un dérangement temporaire en phase travaux et durable en phase
d’exploitation (circulation) ; ces effets devraient cependant être faibles,
notamment pour la phase exploitation du fait du phénomène d’habituation
intervenant à moyen terme ;
- de forts risques de mortalité par collision d’autant plus importants, que
l’espèce est très sensible à la route et que la déviation traverse deux
territoires
MESURES DE COMPENSATION
Le projet entraînera donc des impacts bruts assez forts sur la Chevêche d’Athéna,
essentiellement du fait de sa sensibilité vis-à-vis du risque de mortalité par
collision.
La valorisation des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels
de la Chevêche d’Athéna.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
SYNTHESE – CHEVECHE D’ATHENA
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Préoccupation mineure
Assez forts
Déboisement en septembre-octobre
Les plantations de haies lui bénéficieront à moyen
terme
Moyens
Valorisation des linéaires boisés dans les secteurs
restaurés
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Chevêche
d’Athéna dans le secteur d’étude.
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre (période préconisée pour les
chiroptères), afin d’éviter la période sensible de la reproduction.
Les plantations de haies prévues dans le cadre des mesures pour les Chiroptères
bénéficieront à moyen terme à la Chevêche d’Athéna, notamment en favorisant la
biodiversité locale (ressources alimentaires).
119
PIC MAR
Nom vernaculaire : Pic mar
Nom scientifique : Dendrocopos medius (Linné, 1758)
Classification : Aves, Piciformes, Picidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Le Pic mar creuse un nouveau nid tous les ans en hauteur dans une branche ou un
tronc mort ou dépérissant. Les arbres les plus utilisés sont des chênes. Il pond 5-6
œufs entre fin avril et mai. L’incubation dure 11-12 jours et l’envol des jeunes
intervient à 20-23 jours.
ALIMENTATION
Le Pic mar se nourrit majoritairement d’insectes prélevés à la surface de l’écorce,
dans les fissures ou dans le feuillage. Il exploite notamment les frondaisons et
recherche rarement sa nourriture dans le bois des arbres. Il peut occasionnellement
consommer des graines (faines, glands, noisettes, etc.) en automne et en hiver, de
la sève au printemps, et de manière anecdotique, des fruits.
Le Pic mar est très discret en dehors de la période de parade nuptiale et d’élevage
des jeunes. A la différence des autres pics, il se perche souvent en travers des
branches comme les passereaux. C’est une espèce sédentaire.
© N. Flamant
OISEAUX
ACTIVITE
DESCRIPTION
Le Pic mar est un oiseau de petite taille (19-22 cm de longueur). Comme les autres
pics, il possède un bec en alène, mais celui-ci est assez fin et ne lui permet pas de
forer du bois sain. La queue a des plumes robustes qui lui permettent de s’appuyer
dessus lorsqu’il grimpe. Les pattes, assez courtes, ont des doigts opposés deux à
deux. Le plumage est noir dessus avec deux taches blanches aux scapulaires et des
mouchetures blanches sur les ailes. Le dessous est blanchâtre avec des stries noires
sur les flancs. Le Pic mar présente une marque noire sur les côtés du cou, se
prolongeant vers le bec et la nuque sans les atteindre. La calotte est rouge et le
ventre rose à la base de la queue.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Pic mar est inféodé aux vieilles forêts caducifoliées de plaine ou de colline, en
particulier aux vieilles chênaies et chênaies-charmaies. Il a besoin d’au moins 20
gros arbres (dhp > 50 cm) par hectare, avec un optimum d’au moins 40 gros arbres
par hectare. Dans les habitats les plus favorables, les densités peuvent dépasser 2-3
couples pour 10 ha, mais elles sont généralement inférieures. Il fréquente
occasionnellement des milieux moins favorables (milieux plus jeunes), notamment
lorsqu’ils sont situés à proximité de vieilles chênaies. En hiver, il peut fréquenter
d’autres milieux arborés (bocage, parcs, etc.) à proximité de ses habitats.
120
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT EUROPEEN
Le Pic mar est une espèce paléarctique occidentale. Il manque ou est rare en
Scandinavie, dans les Îles britanniques et la Péninsule ibérique.
En France, il est présent dans le Nord-est, le Centre, l’Ouest du Massif Central, la
Bretagne et la Normandie. Ailleurs il est rare ou absent.
Annexe I de la Directive 79/409/CEE du Conseil, du 2 avril 1979, concernant la
conservation des oiseaux sauvages (JO L 103 du 25.4.1979).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF dans ses sites de nidification (CREN M-P, 2011).
Répartition et évolution des effectifs en Europe
en 2004
(BirdLife International, 2004)
Répartition en France
(Dubois et al., 2008)
En Midi-Pyrénées, c’est une espèce assez rare, à distribution inégale, présent
principalement dans le Lot (ainsi que l’Aveyron et le Tarn) et du nord des Pyrénées
jusqu’au sud du Gers.
SUR LE SITE D’ETUDE
Un couple de Pic mar a été noté dans les bosquets du nord de l’aire d’étude. Il
fréquente probablement essentiellement ces bosquets et les haies bocagères
adjacentes. Sa présence est probablement conditionnée par la qualité des haies
bocagères (présence de gros arbres morts ou sénescents), qui constituent des
habitats de substitution aux boisements mâtures habituellement utilisés. Il est
possible qu’il utilise occasionnellement les haies matures et boisements traversés
par le fuseau (recherche alimentaire, erratisme hivernal, etc.).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Les populations de Pic mar semblent globalement stables, à l’exception du sud-est
de l’Europe, où il est en déclin. Les effectifs français sont les plus importants
d’Europe, bien qu’étant encore mal connus, et sont estimés à 50000-100000
couples dans les années 2000. Les populations sont cependant faibles et
fragmentées dans le sud-ouest.
MENACES
La dégradation, la disparition et la fragmentation des vieilles forêts caducifoliées
constituent la principale menace pour cette espèce. En particulier, l’enrésinement
ou l’intensification des pratiques sylvicoles (plantations équiennes, jeunes,
homogénéisation des peuplements, exploitation des chênes avant 150 ans,
élimination du bois morts et des arbres sénescents, etc.) sont susceptibles
d’affecter le Pic mar.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
121
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
SYNTHESE – PIC MAR
Le Pic mar est une espèce assez rare, présentant des enjeux assez forts.
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Sa sensibilité aux projets routiers est assez faible et surtout liée à la fragmentation
de ses habitats. Un couple occupe un territoire dans le nord du fuseau, mais ses
habitats ne seront affectés que de manière marginale par le projet. En effet, les
boisements et haies où l’espèce a été notée ne sont pas directement impactés ; les
haies situées aux abords de la route sont moins favorables et ne constituent
vraisemblablement que des habitats secondaires ou occasionnels. La perte d’habitat
et la fragmentation peuvent donc être considérées comme minimes pour cette
espèce.
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Pic mar dans le
secteur d’étude.
Le projet entraînera des impacts bruts négligeables sur le Pic mar.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront négligeables et ne remettront pas en cause localement
la pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
122
FAUCON HOBEREAU
Nom vernaculaire : Faucon hobereau
Nom scientifique : Falco subbuteo (Linné, 1758)
Classification : Aves, Falconiformes, Accipitridae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Le Faucon hobereau utilise des nids existants, principalement de corvidés (Corneille
noire, etc.), parfois d’autres rapaces ou de pigeons. Il recherche en particulier les
nids situés dans des grands arbres (Peuplier, Pin, etc.) ou des pylônes. La femelle
pond 2-3 œufs en juin et les couve pendant 28 jours. Les poussins s’envolent à
quatre semaines et restent encore 15 à 30 jours avec les parents. La maturité
sexuelle intervient généralement à deux ans, mais un certain nombre de femelles se
reproduit dès la première année. La longévité maximale est d’environ 11 ans.
ALIMENTATION
© http://www.oiseaux-europe.com
OISEAUX
Le Faucon hobereau se nourrit surtout de petits oiseaux et d’insectes, parfois de
Chiroptères. Sa vitesse et son agilité lui permettent de capturer des Hirondelles et
Martinets. Il chasse également divers insectes (Coléoptères, Odonates, etc.) selon
les opportunités, profitant notamment des émergences.
DESCRIPTION
ACTIVITE
Le Faucon hobereau est une espèce migratrice présente d’avril à septembre. Il
hiverne en Afrique tropicale et australe. Il chasse surtout en vol, dans les espaces
ouverts, en journée ou au crépuscule. Le vol est rapide, souple et acrobatique.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Faucon hobereau peut occuper divers habitats, mais recherche en particulier les
milieux semi-ouverts, avec des prairies, haies et milieux aquatiques. Il habite
notamment les vallées alluviales, le bocage, les milieux arrière-dunaires, les marais
et grands étangs, mais également les clairières, les landes, ainsi que certains
secteurs agricoles. Les densités sont de l’ordre de 3 à 10 couples (rarement 15) pour
100 km², avec une certaine variabilité selon l’habitat et l’année.
La Faucon hobereau est un rapace d’assez petite taille : 29-35 cm de longueur, 7084 cm d’envergure. Il possède un bec crochu court et des pattes jaunes. La queue
est de taille moyenne et les ailes effilées. Le dessus est gris ardoise avec une zone
plus pâle sur la nuque ; la tête, la moustache et le tour des yeux sont plus sombres.
La gorge et les joues sont blanches. Le dessous est blanchâtre avec des stries
foncées sur la poitrine, le ventre et sous les ailes. Les « culottes » et le bas ventre
sont roux. Le jeune a le dessous crème, y compris les « culottes » et les souscaudales, plus rayé que l’adulte, ainsi que le bout des couvertures pâles.
123
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Faucon hobereau occupe une grande partie de l’Eurasie, depuis l’Europe
occidentale jusqu’en Sibérie orientale et en Chine.
En France, il est présent sur tout le territoire, à l’exception des hautes montagnes.
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition en Europe
(Génsbøl, 2009)
Répartition en France
(Thiollay & Bretagnolle, 2004)
Il est assez rare en Midi-Pyrénées, mais présent sur l’ensemble de la région, sauf en
montagne.
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Faucon hobereau nichait en 2009 dans la vallée de la Sourdoire et du Maumont,
non loin de l’emprise du projet. En 2010, le site de nidification n’a pas été contrôlé,
mais l’espèce était également présente sur le secteur.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et
de flore sauvages menacées d'extinction (Washington, 1973, Bonn, 1979).
Le Faucon hobereau a fortement régressé dans les années 1950-70, avant
d’augmenter à partir des années 1980. Actuellement, les populations européennes
semblent en bon état à l’ouest, mais en déclin à l’est, notamment dans certains
pays comme l’Allemagne ou la Finlande (BirdLife International, 2004). De plus, les
populations peuvent connaître des fluctuations interannuelles importantes et
peuvent évoluer relativement vite ; le statut actuel doit donc être considéré avec
précaution. La France accueille environ 20% des effectifs ouest-européens
(estimation 2008 : 5580-9600 couples ; Bretagnolle & Pinaud, 2009) et a donc une
forte responsabilité pour la conservation de cette espèce. Le sud-ouest, notamment
hébergent de forts effectifs avec 559-952 couples en Midi-Pyrénées en 2000-02
(Thiollay & Bretagnolle, 2004).
MENACES
Les principales causes historiques du déclin du Faucon hobereau sont la
modification de l’habitat et les pesticides. Les changements paysagers
(remembrement, drainage, mise en culture des zones humides, intensification de
l’agriculture, etc.), tout comme la raréfaction de ses proies (insectes, hirondelles),
due en grande partie aux pesticides, constituent toujours des menaces importantes.
La destruction de nichées lors du tir de nids de corvidés peut également être notée.
124
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
SYNTHESE – FAUCON HOBEREAU
Le Faucon hobereau est une espèce assez rare, mais qui présente des enjeux
moyens du fait de sa large répartition dans la région.
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Le site de nidification ne sera pas impacté, mais le dérangement en phase travaux
est susceptible d’entraîner l’abandon du nid (situé à 140 m de l’emprise), surtout si
les travaux sont effectués dans ce secteur durant le début de la période de
reproduction (mai), période la plus sensible. Néanmoins, sa présence dans le
secteur ne devrait pas être remise en cause du fait de son adaptabilité et de sa
capacité à trouver d’autres sites de nidification (nids abandonnés de Corvidés ou
rapaces) au sein de son territoire.
Le site d’étude constitue un territoire de chasse pour l’espèce, qui présente une
sensibilité faible vis-à-vis du risque de collision. Le projet entraînera donc une perte
d’habitat de recherche alimentaire minime, au regard de la taille de son territoire.
Bilan
Préoccupation mineure
Moyens temporairement / Faibles à moyen terme
-
Moyens temporairement / Faibles à moyen terme
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Faucon
hobereau dans le secteur d’étude.
Le projet entraînera des impacts bruts moyens temporairement sur le Faucon
hobereau, du fait du risque d’abandon du site de nidification lié au dérangement
en phase travaux si ceux-ci sont réalisés dans ce secteur entre mai et juillet, et
faibles à moyen terme.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
Dans la mesure du possible : éviter de débuter la phase travaux dans ce secteur
durant le mois de mai.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront moyens temporairement et faibles à moyen terme et
ne remettront pas en cause localement la pérennité des populations, ni le bon
accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
125
PIE-GRIECHE ECORCHEUR
Nom vernaculaire : Pie-grièche écorcheur
Nom scientifique : Lanius collurio (Linné, 1758)
Classification : Aves, Passériformes, Laniidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La Pie-grièche écorcheur construit son nid dans un buisson épineux à 0,5-3 m audessus du sol. La femelle pond 4-6 œufs fin mai ou au cours du mois de juin.
L’incubation dure 14-15 jours et est assurée uniquement par la femelle. Les jeunes
quittent le nid à l’âge de deux semaines et sont indépendants trois semaines plus
tard.
ALIMENTATION
© S. Barande -Ecosphère
OISEAUX
La Pie-grièche écorcheur se nourrit d’une grande variété de petits animaux. Elle
recherche en priorité les insectes, notamment les Orthoptères, Coléoptères
(Carabidés, Scarabéidés, etc.) et Hyménoptères (etc.). Elle peut également chasser
des petits vertébrés (Amphibiens, Reptiles, petits Oiseaux, micromammifères), des
Gastéropodes, des Araignées, etc.
DESCRIPTION
La Pie-grièche écorcheur est un oiseau de petite taille : 16-18 cm de longueur. Elle
possède un bec fort à bout crochu et une queue assez longue. La mâle possède un
bandeau noir sur l’œil ; la calotte, la nuque et le croupion sont gris, la gorge
blanche, le dessous rose pâle et le dessus brun-roux. La queue est noire avec les
côtés blancs. La femelle est plus terne, avec le dessus brun, le dessous blanc sale
finement barré de brun sur les flancs ; la calotte est brunâtre, la nuque et le
croupion grisâtres. Le bandeau est moins net que celui du mâle et brunâtre. Les
jeunes ressemblent aux femelles mais ont des motifs plus écailleux en particulier sur
le dos et les ailes.
ACTIVITE
La Pie-grièche écorcheur chasse généralement au sol ou dans la végétation basse,
en vol ou à l’affut depuis un perchoir. Cette espèce a pour habitude d’empaler ses
proies sur un « lardoir » (longues épines d’arbustes, fils barbelés) afin de les
dépecer et de constituer un garde-manger. Le territoire est de l’ordre de 1-3 ha,
mais certains secteurs favorables peuvent accueillir de nombreux couples proches.
La Pie-grièche écorcheur est une espèce migratrice présente de mai à aoûtseptembre. Elle hiverne en Afrique tropicale et australe.
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Pie-grièche écorcheur recherche les milieux thermophiles, semi-ouverts pourvus
de perchoirs (buissons épineux) et de zones herbeuses riches en insectes : bocage,
lande arbustive, clairières et lisières, friches et coteaux, etc.
126
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT NATIONAL
La Pie-grièche écorcheur habite une grande partie du Paléarctique occidental. En
France, elle occupe presque tout le territoire, mais est rare ou absente dans le nordouest et sur le littoral méditerranéen. Les effectifs les plus importants se trouvent
dans les régions d’agriculture extensive de moyenne montagne.
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF en cortège plurispécifique des agrosystèmes (CREN
M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition et évolution des effectifs en Europe
en 2004 (BirdLife International, 2004)
Répartition et densité en France
en 1993-94
(Lefranc, 1999)
Les populations de Pie-grièche écorcheur ont décliné dans les années 1970-90. Ce
déclin se poursuit encore actuellement en France, mais les bastions d’Europe de
l’est semblent stables. En France, la régression de cette espèce est surtout sensible
sur les marges de son aire de répartition (nord-ouest) et en plaine. Dans les années
1990, quelques populations ont connu des augmentations locales sans pour autant
reconquérir leurs anciens territoires. Les effectifs étaient estimés à 150000-300000
couples dans les années 2000 avec des variations interannuelles marquées.
MENACES
En Midi-Pyrénées, elle est répandue sur l’ensemble de la région.
SUR LE SITE D’ETUDE
Deux à trois couples sont présents dans le nord de l’aire d’étude.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Annexe I de la Directive 79/409/CEE du Conseil, du 2 avril 1979, concernant la
conservation des oiseaux sauvages (JO L 103 du 25.4.1979).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Les principales menaces sont liées aux modifications paysagères découlant des
changements de pratique agricole. La dégradation et la disparition des habitats
(remembrement, mise en culture des prairies, traitements chimiques,
intensification de l’exploitation des prairies, etc.) contribuent directement (perte
d’habitat) ou indirectement (diminution des ressources alimentaires) au déclin de la
Pie-grièche. De manière générale, la régression de l’agriculture extensive (élevage
notamment) est très préjudiciable à cette espèce ; logiquement, les plus fortes
populations subsistent dans les secteurs de moyenne montagne où la
modernisation des pratiques est moins marquée. Inversement, la déprise pastorale
ou l’abandon de certains secteurs agricoles peut, à terme, entraîner une fermeture
des milieux peu favorables à la Pie-grièche écorcheur.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Pie-grièche écorcheur est une espèce commune, mais qui présente des enjeux
moyens, du fait de son statut européen et de la tendance des populations à la
régression. Elle présente une sensibilité assez forte à la fragmentation.
127
Les territoires identifiés sont situés à l’écart de l’emprise et ne seront donc pas
impactés par le projet.
Le projet entraînera des impacts bruts négligeables sur la Pie-grièche écorcheur.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les plantations de haies prévues dans le cadre des mesures Chiroptères
bénéficieront à la Pie-grièche écorcheur.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront négligeables et ne remettront pas en cause localement
la pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
SYNTHESE – PIE-GRIECHE ECORCHEUR
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Aucune mesure spécifique, mais les mesures génériques
(plantations de haies) lui bénéficieront à moyen terme.
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Pie-grièche
écorcheur dans le secteur d’étude.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
128
ALOUETTE LULU
Nom vernaculaire : Alouette lulu
Nom scientifique : Lullula arborea (Linnaeus, 1758)
Classification : Aves, Passeriformes, Alaudidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
L’Alouette lulu niche au sol, à l’abri d’une plante ou d’un jeune arbuste. Trois à
quatre œufs sont pondus entre la mi-mars et la mi-avril. L’incubation est assurée
par la femelle et dure deux semaines. Les jeunes restent au nid entre 9 et 15 jours
et le quittent souvent avant de savoir voler, puis restent environ deux semaines
avec les parents. Ceux-ci effectuent généralement une deuxième et parfois une
troisième nichée. Les jeunes se reproduisent dès la première année. La longévité
maximale est d’environ 4 ans.
ALIMENTATION
L’Alouette lulu se nourrit principalement d’invertébrés (Insectes, Araignées, etc.) en
été. A partir de l’automne et en hiver, la part de graines dans le régime alimentaire
augmente.
© Y. Dubois
OISEAUX
ACTIVITE
DESCRIPTION
L’Alouette lulu est un oiseau de petite taille : 14-15 cm de longueur. Elle est assez
trapue, une queue et des ailes assez courtes et un bec relativement fin. Elle est brun
rayé dessus et blanc dessous avec la poitrine striée. Elle possède des sourcils clairs
caractéristiques, se rejoignant sur la nuque, ainsi qu’une ligne claire sur les côtés du
cou. L’extrémité de la queue est bordée de blanc. Elle possède en outre un motif
pâle et sombre à hauteur du poignet.
L’Alouette lulu se nourrit au sol, mais se perche assez fréquemment sur des arbres
ou arbustes. En période internuptiale, elle peut former de petits rassemblements
mono-spécifiques ou en association avec d’autres Alouettes, des Bruants ou des
Pipits farlouses. Le mâle chante en période de reproduction, mais également une
bonne partie du reste de l’année. Il peut chanter en vol ou depuis un perchoir.
C’est une espèce migratrice partielle, les individus nordiques hivernant dans les
contrées méridionales entre septembre-octobre et mars. Les populations de l’ouest
et du sud de la France sont sédentaires et sont augmentées en hiver par des
individus nordiques.
CARACTERES ECOLOGIQUES
L’Alouette lulu recherche les milieux semi-ouverts chauds, en particulier des milieux
secs, ensoleillés, avec des zones dénudées ou d’herbe rase, riches en insectes et en
graines : friches, landes, coteaux rocheux, dunes, prairies maigres pâturées, vergers,
prés-bois, vignes, coupes forestières, etc. La présence de perchoirs lui est
nécessaire, si possible des arbres et buissons, mais elle peut se contenter de fils
électriques, de clôtures ou de poteaux. Les secteurs de collines en déprise lui sont
particulièrement favorables.
129
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
L’Alouette lulu habite les régions tempérées et méditerranéennes d’Europe, du
Maghreb et du Proche-Orient.
En France, elle occupe presque tout le territoire, mais est rare ou absente dans le
nord et le Bassin parisien.
.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Annexe I de la Directive 79/409/CEE du Conseil, du 2 avril 1979, concernant la
conservation des oiseaux sauvages (JO L 103 du 25.4.1979).
Annexe III de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
Répartition et évolution des effectifs en Europe
en 2004 (BirdLife International, 2004)
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF en cortège plurispécifique des agrosystèmes (CREN
M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition en France en période de nidification et en hivernage (YeatmanBerthelot & Jarry, 1994)
L’Alouette lulu a connu un fort déclin dans les années 1970-90. Depuis, les effectifs
tendent à se stabiliser, certaines populations poursuivant leur déclin (notamment
dans le nord), tandis que d’autres sont stables ou en augmentation. Les effectifs
n’ont cependant pas retrouvé leur niveau historique et étaient estimés à 100000200000 couples dans les années 2000. En France, les populations du nord, sont
faibles et en régression. Les régions méridionales et les bocages du Centre-ouest
accueillent cependant des populations assez importantes.
Elle est commune en Midi-Pyrénées, mais est quasi absente des Pyrénées.
SUR LE SITE D’ETUDE
L’Alouette lulu est présente dans le nord du site d’étude (environ 2 couples).
130
MENACES
SYNTHESE – ALOUETTE LULU
Les principales menaces sont liées aux modifications paysagères découlant des
changements de pratique agricole. La dégradation et la disparition des habitats
(remembrement, mise en culture des prairies, traitements chimiques,
intensification de l’exploitation des prairies, etc.) contribuent directement (perte
d’habitat) ou indirectement (diminution des ressources alimentaires) au déclin de
l’espèce. De manière générale, la régression de l’agriculture extensive (élevage
notamment) est très préjudiciable à cette espèce ; logiquement, les plus fortes
populations subsistent dans les secteurs de moyenne montagne où la
modernisation des pratiques est moins marquée. Inversement, la déprise pastorale
ou l’abandon de certains secteurs agricoles peut, à terme, entraîner une fermeture
des milieux peu favorable à l’Alouette lulu.
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations d’Alouette lulu
dans le secteur d’étude.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
L’Alouette lulu est une espèce commune, mais qui présente des enjeux moyens,
notamment du fait de son statut européen. Les territoires identifiés sont situés à
l’écart de l’emprise et ne seront donc pas impactés par le projet.
Le projet entraînera donc des impacts bruts négligeables sur l’Alouette lulu.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront négligeables et ne remettront pas en cause localement
la pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
131
MILAN NOIR
Nom vernaculaire : Milan noir
Nom scientifique : Milvus migrans (Boddaert, 1783)
Classification : Aves, Falconiformes, Accipitridae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Le Milan noir niche en colonies lâches le plus souvent dans des grands arbres à
proximité de l’eau. Le nid comporte fréquemment des déchets (chiffons, papiers,
plastiques, etc.). Il pond 2-3 œufs en avril-mai. L’incubation dure environ 32 jours.
Les jeunes s’envolent généralement à 42-50 jours mais ils restent avec les parents
pendant 15-30 jours supplémentaires. La longévité maximale connue est d’environ
23 ans et la maturité sexuelle intervient à 2-3 ans.
ALIMENTATION
© L. Spanneut
OISEAUX
Le Milan noir est une espèce opportuniste avec une forte tendance charognarde. Il
fréquente principalement les milieux humides à la recherche d’animaux morts ou
malades (poissons, etc.), mais aussi les bords de routes, les champs au moment des
labours ou de la fauche, etc. Il s’alimente aussi régulièrement sur les décharges.
Enfin, il peut chasser divers petits animaux (campagnols, etc.).
DESCRIPTION
Le Milan noir est un rapace de taille moyenne : 50-60 cm de longueur, 130-155 cm
d’envergure. Les pattes sont jaunes. La queue, assez longue, est légèrement
échancrée. Le plumage est brun sombre dessus, brun-roux strié de noir dessous,
avec une zone plus pâle sous l’aile. La tête et la queue sont souvent plus grisâtres.
Les jeunes sont généralement plus clairs avec des plages pâles plus marquées.
ACTIVITE
Le Milan noir est une espèce migratrice, présente de mars à août. Les individus
français hivernent principalement en Afrique de l’ouest. C’est une espèce grégaire
qui peut former des rassemblements importants pour la migration (plusieurs
centaines à plusieurs milliers d’individus) ou pour exploiter des sources de
nourritures (décharges, labours, etc. ; plusieurs dizaines à plusieurs centaines
d’individus). Les densités dépendent de la disponibilité en nourriture ; elles peuvent
être localement fortes, en particulier lorsqu’il existe une source de nourriture
importante (décharge, etc.).
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Milan noir est une espèce assez éclectique qui montre néanmoins une
préférence marquée pour les milieux humides de plaine. La présence de l’eau est un
facteur favorable, mais non indispensable pour cette espèce ; il a besoin de grands
arbres pour construire son nid. Il habite les vallées alluviales, les marais et grands
étangs, mais également la périphérie des agglomérations, certains secteurs de
bocage ou de plaine agricole.
132
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT EUROPEEN
La sous-espèce nominale se reproduit en Europe, Afrique du nord et Asie de l’ouest.
En France, il est présent sur une large bande sud-ouest – nord-est, ainsi qu’en
Provence.
Annexe I de la Directive 79/409/CEE du Conseil, du 2 avril 1979, concernant la
conservation des oiseaux sauvages (JO L 103 du 25.4.1979).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Vulnérable (BirdLife International, 2004).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
Répartition en Europe
(Génsbøl, 2009)
Répartition en France
(Dubois et al., 2008)
Il est assez commun en Midi-Pyrénées et présent sur l’ensemble de la région.
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Milan noir ne niche pas dans l’aire d’étude mais fréquente l’ensemble du site en
recherche alimentaire, en particulier les prairies.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et
de flore sauvages menacées d'extinction (Washington, 1973, Bonn, 1979).
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
La population européenne a subi un fort déclin dans les années 1970-90, déclin se
poursuivant ensuite dans la plupart des pays, à l’exception notable de la France.
Bien que la population globale soit toujours en déclin, la population nationale est en
croissance, démographique et géographique ; certaines régions connaissent
cependant des régressions locales (nord-est). La population française a été estimée
à 26 300 - 32 700 couples en 2008, ce qui représente plus de la moitié de la
population ouest-européenne (Bretagnolle & Pinaud, 2009). La France possède
donc une forte responsabilité pour la conservation de cette espèce. En MidiPyrénées, les effectifs étaient estimés à 3121-3968 couples en 2000-02 (Thiollay &
Bretagnolle, 2004).
MENACES
Du fait de son alimentation, composée en grande partie de charognes et de
déchets, le Milan noir présente des risques élevés d’intoxication par
bioaccumulation (bromadiolone et autres anticoagulants, pesticides, etc.), pouvant
entraîner une mortalité accrue et une baisse du succès reproducteur. Malgré sa
capacité d’adaptation, la dégradation et la disparition des zones humides
133
constituent une menace importante. La modification des pratiques agropastorales
contribue également à limiter les ressources alimentaires (disparition des
charognes). La recherche de proies sur les routes entraîne un risque de collision
avec les véhicules. Il existe également une mortalité due aux lignes électriques.
Néanmoins, il s’agit d’une espèce en bonne santé dans le sud-ouest.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Milan noir est une espèce assez commune, mais présentant des enjeux faibles du
fait de sa large répartition et de son bon état de conservation en Midi-Pyrénées.
Comme il ne se reproduit pas dans le site d’étude, il n’y aura pas de destruction de
site de nidification.
En outre, la perte de territoire de chasse peut être considérée comme marginale,
compte tenu de l’important rayon d’action de l’espèce.
SYNTHESE – MILAN NOIR
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Milan noir dans
le secteur d’étude.
Le projet entraînera donc des impacts bruts négligeables sur le Milan noir.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
IMPACTS RESIDUELS
La déviation de Vayrac induira des impacts résiduels faibles et ne remet pas en
cause la pérennité des populations ni le bon accomplissement de leurs cycles
biologiques.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
134
BONDREE APIVORE
Nom vernaculaire : Bondrée apivore
Nom scientifique : Pernis apivorus (Linné, 1758)
Classification : Aves, , Accipitriformes, Accipitridae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La Bondrée apivore est monogame et les couples sont appariés pour la vie. Elle
parade et construit son nid dès son retour de migration. Ceux-ci sont construits
dans des grands arbres, généralement à l’intérieur des boisements, et comprennent
des rameaux feuillus. Elle pond généralement 2 œufs en juin ou juillet. L’incubation
dure environ 35 jours. Les jeunes s’envolent généralement à 40 jours mais ils
restent autour du nid environ deux semaines avant de partir en migration. La
longévité maximale connue est d’environ 29 ans.
© S. Barande - Ecosphère
OISEAUX
ALIMENTATION
DESCRIPTION
La Bondrée apivore est un rapace de taille moyenne : 52-60 cm de longueur, 135150 cm d’envergure. La tête est relativement petite, étroite et saillante en vol, avec
des yeux jaunes chez l’adulte. Les pattes sont jaunes. Les ailes et la queue arrondie
sont assez longues. La coloration est très variable, avec des formes, pâles, sombres,
intermédiaires ou rousses. Le dessus est brun avec souvent la tête grise chez le
mâle, brunâtre chez la femelle. Le dessous est clair, plus ou moins rayé de brun,
avec des taches sombres au poignet. La queue présente une barre sombre
terminale et deux barres fines à la base. Le jeune est moins fortement rayé que les
adultes et possède des yeux sombres.
La Bondrée apivore possède un régime alimentaire très spécialisé, composé
presque exclusivement d’Hyménoptères (œufs, larves, nymphes et adultes),
principalement des guêpes et des bourdons. Lorsqu’elle s’attaque à une colonie
souterraine, elle la déterre avec le bec et les pattes. La Bondrée se nourrit
également, de manière plus marginale, de micromammifères, d’autres insectes
(Coléoptères, etc.).
ACTIVITE
La Bondrée apivore est un rapace relativement discret, possédant un domaine vital
d’environ 10 km². Les densités peuvent varier assez fortement (4-25 couples / 100
km²) suivant la qualité de l’habitat.
C’est une espèce migratrice qui n’est présente que le temps de se reproduire. Elle
arrive en mai et repart en août-septembre. La Bondrée hiverne principalement dans
les zones forestières d’Afrique tropicale. Elle est grégaire en période de migration,
pouvant former des vols parfois importants (plusieurs milliers d’individus).
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Bondrée apivore recherche préférentiellement les secteurs présentant une
alternance de prairies et de boisements. Elle est absente des secteurs de grandes
cultures et habite les bocages et grands massifs forestiers. Elle chasse en milieu
ouvert ou semi-ouvert : prairies, friches, lisières, clairières, prés bois, zones
humides, landes, etc.
135
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Bondrée apivore occupe l’ensemble du Paléarctique jusqu’à l’ouest de la
Mongolie. En hiver, elle est totalement absente d'Europe, et se répartit alors dans la
zone forestière d'Afrique tropicale, de la Guinée à l'Angola, en passant par le
Cameroun et le Congo ; elle est beaucoup plus rare en Afrique orientale.
En France, elle est présente sur tout le territoire, à l’exception de la Corse, mais elle
est rare sur le littoral méditerranéen.
Annexe II de la Convention relative à la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (23/06/1979, Bonn).
STATUT EUROPEEN
Annexe I de la Directive 79/409/CEE du Conseil, du 2 avril 1979, concernant la
conservation des oiseaux sauvages (JO L 103 du 25.4.1979).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Elle est assez rare en Midi-Pyrénées mais présente sur l’ensemble de la région.
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition en Europe
(Génsbøl, 2009)
Répartition en France
(Thiollay & Bretagnolle, 2004)
SUR LE SITE D’ETUDE
La Bondrée apivore n’a été observée qu’à une seule reprise et il s’agissait
probablement d’un individu en migration.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et
de flore sauvages menacées d'extinction (Washington, 1973, Bonn, 1979).
A l’échelle européenne, le statut de la Bondrée apivore est considéré comme
favorable, avec des effectifs estimés à plus de 110 000 couples. Bien qu'une
raréfaction de l'espèce soit observée dans certains pays, celle-ci paraît stable dans
l'ensemble, avec de fortes variations numériques, en relation avec les conditions
météorologiques au début de la nidification (BirdLife International, 2004).
En France, la Bondrée apivore possède des populations stables depuis les années
1980. Sa discrétion et ses mœurs forestières ont été bénéfiques pour l’espèce qui a
moins souffert des destructions massives du XXème siècle que les autres espèces de
rapaces diurnes. Bien que mal connue, la population de Bondrée apivore semble
stable. Avec une population estimée à 9 330 - 14 770 couples en 2008 (Bretagnolle
& Pinaud, 2009), soit un cinquième des effectifs ouest-européens, la France
constitue un bastion pour cette espèce. La densité des couples dans les secteurs les
mieux connus, apparaît stable. Par ailleurs, les passages dans les cols pyrénéens, où
la population française représente une grande part des effectifs, indiquent une
stabilité depuis 1981.
En Midi-Pyrénées, les effectifs étaient estimés à 848 – 1 202 couples en 2000-02
(Thiollay & Bretagnolle, 2004).
136
MENACES
SYNTHESE – BONDREE APIVORE
Les principales menaces pour la conservation de l’espèce sont :
- la dégradation et la disparition des habitats ouverts et semi-ouverts
(disparition des prairies, enfrichement des pelouses, boisement des landes,
etc.).
- la diminution des ressources alimentaires (diminution des populations
d’insectes) liée aux insecticides.
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Bondrée apivore est une espèce assez rare, mais présentant des enjeux moyens
du fait de sa large répartition et de son bon état de conservation en Midi-Pyrénées.
En l’état actuel des connaissances, cette espèce est occasionnelle (probablement
migratrice) sur le site d’étude.
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Bondrée apivore
dans le secteur d’étude.
Le projet entraînera donc des impacts bruts négligeables sur la Bondrée apivore.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront nuls et ne remettront pas en cause localement la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
137
ROUGEQUEUE A FRONT BLANC
Nom vernaculaire : Rougequeue à front blanc
Nom scientifique : Phoenicurus phoenicurus (Linné, 1758)
Classification : Aves, Passériformes, Muscicapidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Le Rougequeue à front blanc niche dans une cavité (trou d’arbre, de bâtiment,
nichoir, etc.), mais il peut aussi se contenter de nids semi-ouverts. La femelle pond
5-7 œufs en mai. L’incubation dure 12-14 jours et les poussins s’envolent au bout de
2 semaines. Ils sont encore nourris par les parents pendant 2-3 semaines après
l’envol. La maturité sexuelle est atteinte à un an, mais il existe une proportion
importante d’oiseaux non reproducteurs ; la longévité maximale est d’environ six
ans.
ALIMENTATION
Le Rougequeue à front blanc se nourrit surtout de petits invertébrés :
Hyménoptères, Coléoptères, chenilles, Diptères, Arachnides, etc. Il peut aussi
consommer des baies.
© M. Cambrony
OISEAUX
ACTIVITE
DESCRIPTION
Le Rougequeue à front blanc est un oiseau de petite taille : 13-14 cm de longueur.
La queue et le croupion sont roux, sauf la partie centrale de la queue, sombre. Le
mâle a le dessous rouge orangée, plus pâle au ventre et aux sous-caudales. Le
dessus est gris, gris-brun sur les ailes. La gorge et les joues sont noires, le front et le
sourcil blancs. La femelle est plus terne, roussâtre dessous, avec le dessus et la tête
brun chaud. Les jeunes sont plus tachetés.
Le Rougequeue à front blanc est une espèce migratrice présente d’avril à aoûtoctobre. Il hiverne en Afrique sahélienne.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Rougequeue à front blanc peut fréquenter divers milieux fermés à semi-ouverts,
de préférence feuillus, à condition qu’ils présentent des cavités de nidification :
boisements anciens, parcs, vergers, villages, lande boisée, bocages, etc. Les densités
peuvent être très variables selon les régions et habitats (généralement de 1 à 3
couples pour 10 ha). Les territoires sont de l’ordre de 1 ha.
138
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Rougequeue à front blanc est présent de l’Europe de l’ouest jusqu’en Sibérie.
En France, il est présent sur la majeure partie du territoire, mais est rare dans
certaines régions (ouest notamment).
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Les populations de Rougequeue à front blanc connaissent un déclin marqué depuis
plusieurs décennies à l’échelle européenne, en particulier dans l’ouest, bien que
certaines populations soient en expansion depuis quelques années. En France,
malgré des effectifs encore assez importants (100000-300000 couples dans les
années 2000), les populations régressent et cette espèce est devenue rare ou très
rare dans certaines régions.
Répartition et évolution des effectifs en Europe
en 2004 (BirdLife International, 2004)
Répartition en France
(Dubois et al., 2008)
Il est assez commun en Midi-Pyrénées, occupant principalement le Lot et le nord de
l’Aveyron avec quelques données éparses ailleurs.
SUR LE SITE D’ETUDE
MENACES
Les principales menaces concernent la disparition et la dégradation de l’habitat,
liées en particulier à la raréfaction des sites de nidification, mais aussi à la
diminution des ressources alimentaires. L’intensification de la sylviculture, le
remembrement, l’arrachage des vergers et l’enlèvement des arbres morts, tout
comme les insecticides et autres produits phytosanitaires constituent des menaces
importantes.
Un chanteur a été noté dans le centre de l’aire d’étude, à proximité du lieu-dit « La
Rabanie ». Un autre individu (possiblement migrateur) a été également vu dans le
nord du site.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure pour la population nicheuse (UICN et al., 2011).
139
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Rougequeue à front blanc est une espèce assez commune, mais qui présente des
enjeux assez forts du fait de sa distribution limitée en Midi-Pyrénées et du déclin
des populations.
Un chanteur a été noté dans le centre du site, à proximité de l’emprise. Une partie
significative de son territoire présumé sera impactée, avec un risque de destruction
du site de nidification (et d’individus si le défrichement intervient en période de
reproduction), la perte et la fragmentation d’une partie du territoire de chasse, ce
qui risque donc d’entraîner la disparition du couple concerné.
SYNTHESE – ROUGEQUEUE A FRONT BLANC
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Le projet aura des impacts bruts localement assez forts sur le Rougequeue à front
blanc, en raison du risque de disparition du couple présent sur l’emprise du projet.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le déboisement devra avoir lieu en septembre-octobre (période préconisée pour les
chiroptères), afin d’éviter la destruction de nichées.
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Assez forts
Déboisement en septembre-octobre
Aucune mesure spécifique, mais les mesures
génériques (plantations de haies) lui bénéficieront
(habitats de recherche alimentaire)
Moyens localement
Valorisation des corridores boisés dans la zone de
compensation de zones humides
-
Le projet risque d’entraîner la disparition d’un
couple de Rougequeue à front blanc du site
d’étude. Il s’agit néanmoins d’une espèce assez
répandue dans le Lot dont la conservation ne sera
pas remise en cause à cette échelle.
Les plantations de haies prévues dans le cadre des mesures pour les Chiroptères
pourront, à moyen terme, constituer des milieux de recherche alimentaire.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront moyens localement et liés au risque de disparition du
couple présent sur l’emprise ; néanmoins, l’espèce pouvant nicher dans les habitats
favorables situés à l’écart de l’emprise, ils ne remettront pas en cause la
conservation de l’espèce au niveau supra-local et a fortiori à plus large échelle.
MESURES DE COMPENSATION
La création-restauration des corridors boisés prévue dans le cadre de la mesure
compensatoire de restauration de zones humides compensera les impacts résiduels,
du fait de l’augmentation du potentiel d’accueil et des possibilités d’utilisation des
secteurs restaurés (cf. chapitre de présentation des mesures).
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
140
OISEAUX COMMUNS DU SECTEUR
OISEAUX
Type de milieu utilisé sur le secteur : Bocage
Affinités des oiseaux rencontrés :
Bocagère, Forestière, Anthropophile
CORTEGE DES
ARBORES)
OISEAUX A AFFINITE
BOCAGERE (VERGERS
ET AUTRES MILIEUX SEMI
Ci-après la liste des oiseaux contactés : Buse variable ; Chardonneret élégant ;
Verdier d’Europe ; Bruant zizi ; Hypolaïs polyglotte ; Rossignol philomèle ; Tarier
pâtre ; Serin cini ; Huppe fasciée, Linotte mélodieuse.
Ces oiseaux sont communs à très communs en région Midi-Pyrénées. L’Atlas des
oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées (éd. 2012) indique un statut de nicheurs certains
pour ces espèces sur la maille concernée (Q02 - 10 km de côté), sauf pour le verdier
d’Europe, la huppe fasciée et le rossignol philomène où ils seraient nicheurs
probables et la linotte mélodieuse où elle serait nicheuse possible.
CORTEGE DES OISEAUX A AFFINITE FORESTIERE
Ci-après la liste des oiseaux contactés : Mésange à longue queue ; Grimpereau des
jardins ; Coucou gris ; Mésange bleue ; Pic épeiche ; Rougegorge familier ; Pinson
des arbres ; Loriot d'Europe ; Mésange charbonnière ; Pouillot véloce ; Pic vert ;
Mésange nonnette ; Sittelle torchepot ; Chouette hulotte ; Fauvette à tête noire ;
Troglodyte mignon.
DESCRIPTION GENERALE
Trente-quatre espèces d’oiseaux communs à très communs ont été observées dans
le site ou à proximité immédiate et y nichent de manière possible, probable ou
certaine. Ces espèces utilisent donc fortement le site d’étude.
L’avifaune du site d’étude est caractéristique des paysages bocagers. Le bocage est
un paysage rural créé par l'homme constitué de haies, de grands arbres, entourant
des parcelles cultivées ou des prairies. Il s’agit d’une mosaïque de milieux, ainsi on y
retrouve des oiseaux avec des affinités diversifiées: affinité bocagère, forestière,
anthropophile. Le peuplement présent est relativement homogène et dominé par
des espèces généralistes des paysages bocagers. Ces résultats peuvent être
considérés comme relativement normaux par rapport à la surface et au contexte du
site. Pris indépendamment, les habitats « naturels » (bois, lisières, prairies, etc.) ont
une capacité d’accueil modérée, mais ils se complètent et permettent, associés au
bâti, d’obtenir une diversité intéressante compte tenu de la configuration
particulière du site d’étude, linéaire et étroit. Certaines espèces nichent sur le site
d’étude, d’autres le fréquentent vraisemblablement au moins de manière
ponctuelle (recherche alimentaire, passage, migration, hivernage, etc.).
Ces oiseaux sont communs à très communs en région Midi-Pyrénées. L’Atlas des
oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées (éd. 2012) indique un statut de nicheurs certains
pour ces espèces sur la maille concernée (Q02 - 10 km de côté), sauf pour le pouillot
véloce, la fauvette à tête noire identifiés en nicheurs probables et le coucou gris, le
loriot d’Europe, la chouette hulotte identifiés en nicheurs possibles.
CORTEGE DES OISEAUX A AFFINITE ANTHROPOPHILE
Ci-après la liste des oiseaux contactés : Martinet noir ; Hirondelle de fenêtre ;
Hirondelle rustique ; Bergeronnette grise ; Moineau domestique ; Rougequeue
noir ; Effraie des clochers.
Ces oiseaux sont communs à très communs en région Midi-Pyrénées. L’Atlas des
oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées (éd. 2012) indique un statut de nicheurs certains
pour ces espèces sur la maille concernée (Q02 - 10 km de côté).
Les hirondelles et le martinet noir nichent probablement dans le village et utilisent
les milieux ouverts pour chasser.
141
CORTEGE DES OISEAUX A AFFINITE MILIEUX HUMIDES
Ci-après la liste des oiseaux contactés : Héron cendré.
Espèce commune, l’Atlas des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées (éd. 2012) indique
un statut de nicheur possible pour cette espèces sur la maille concernée (Q02 - 10
km de côté).
STATUT DES ESPECES
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Ces espèces ne sont pas inscrites en annexe I de la Directive Oiseaux (directive
79/409/CEE du 2 Avril 1979).
Certaines espèces sont concernées par les annexes II et III de la Convention relative
à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (19/09/1979,
Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009).
Article 3 de l’Arrêté du 29 Octobre 2009 fixant les listes des oiseaux protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Ces espèces ne font pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
remettront cependant pas en cause la pérennité des populations locales. Un risque
de destruction directe d’individus, d’œufs ou de nichées existe lors de la période de
déboisement, si des précautions ne sont pas prises. De même, la destruction directe
d’arbres à cavités pourra porter atteinte aux sites de nidification des espèces
cavernicoles (Chouette hulotte, sitelle torchepot…). Globalement, la destruction de
l’habitat de reproduction concerne de petites superficies et engendre une faible
perte de territoire. Les espèces concernées sont des espèces ubiquistes des milieux
boisés et des lisières qui, à quelques exceptions près, occupent un territoire de
faible surface. Lors de la saison de reproduction suivante, leur report dans les
boisements alentours est envisageable (faible territoire et ubiquité), ce qui induit
que la pérennité des populations locales n’est pas remise en question pour ces
espèces fréquentes et peu exigeantes. De plus, une partie de ces espèces pourront
nidifier à termes dans les secteurs aménagés paysagèrement.
La phase d’exploitation entraînera une augmentation du risque existant de
mortalité par collision.
Le projet entraînera une perte de territoires de nidification et de recherche
alimentaire compte-tenu de la destruction de :
- 8,54 ha de milieux ouverts (recherche alimentaire) ;
- 1 ha de milieux urbains, arbustifs, boisés et vergers (nidification et
recherche alimentaire) ;
17 gros arbres + 695 m de haies (dont 475 avec gros arbres) (nidification
et recherche alimentaire).
En conclusion, la déviation de Vayrac induira un impact négligeable et ne remet
pas en cause la pérennité des populations locales ni le bon accomplissement de
leur cycle biologique.
STATUT REGIONAL
Ces espèces ne font pas l’objet d’un statut régional particulier.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Les oiseaux concernés par la présente fiche, communs en Midi-Pyrénées, soulèvent
des enjeux faibles.
En phase travaux, un dérangement temporaire pour l’avifaune nicheuse peut
entraîner l’abandon temporaire du nid pour un couple éventuellement localisé à
proximité de la zone du chantier. Quelques cas d’abandon définitif de nichées ne
142
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
La mise en place de certaines précautions complète le cadre des mesures générales
(Cf. partie Mesures) à prendre en compte lors de la phase de travaux :
Déboisement en septembre-octobre, hors période de reproduction des oiseaux.
Cette période préconisée tient aussi compte de la biologie des chauves-souris.
IMPACTS RESIDUELS
La déviation de Vayrac induira un impact résiduel faible et ne remet pas en cause la
pérennité des populations locales ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
SYNTHESE – OISEAUX COMMUNS DU SECTEUR
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Déboisement en septembre-octobre
Négligeables
-
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne met pas
en cause la conservation des populations
d’oiseaux communs dans le secteur d’étude.
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
143
DESCRIPTION
VANDOISE AU LONG-MUSEAU
POISSON
Nom vernaculaire : Vandoise au long-museau
Nom scientifique : Leuciscus oxyrrhis (La Blanchère, 1873)
Classification : Ostéichtyens, Cypriniforme, Cyprinidae
SYSTEMATIQUE- NOMENCLATURE
Comme chez beaucoup de poissons, les espèces linnéennes regroupent en réalité
plusieurs taxons plus ou moins cryptiques. Plusieurs espèces3 ont ainsi été
reconnues récemment au sein de l’ancienne espèce linnéenne Leuciscus leuciscus ;
le taxon indigène de la région d’étude correspond à Leuciscus oxyrrhis (La
Blanchère, 1873). En l’état actuel des connaissances (et des cartes publiées), les
poissons de la Dordogne quercynoise appartiennent donc théoriquement4 à cette
espèce. D’un point de vue pratique, les éléments présentés dans cette fiche
concernent L. oxyrrhis, lorsqu’ils sont disponibles ou bien le taxon linnéen Leuciscus
gr. leuciscus. De même, nous considérerons la réglementation comme s’adressant à
l’ensemble des vandoises Leuciscus gr. leuciscus, incluant donc L. oxyrrhis.
3
4
Certains auteurs ne reconnaissent cependant que deux espèces de
Vandoise en France : L. leuciscus et L. burdigalensis, cette dernière
incluant L. bearnensis et L. oxyrrhis (Keith et al., 2011).
De multiples introductions de poissons ayant été réalisées sans tenir
compte de leur origine hydrogéographique, il est possible que des taxons
voisins aient été introduits et côtoient (voire s’hybrident avec) les taxons
indigènes.
La Vandoise présente un corps élancé et assez comprimé latéralement. Le ventre et
les flancs sont plus ou moins argentés, les nageoires dorsale et anale sont concaves
(anale convexe chez le Chevesne) ; les nageoires supérieures sont d'un gris plutôt
foncé, les pelviennes et anale un peu plus claires. La bouche est de taille moyenne,
infère, rostrée (lèvre supérieure plus épaisse) et pointue chez L. oxyrrhis. Les yeux
sont plutôt jaunes, ce qui la distingue des jeunes gardons (yeux rouges). La taille
maximale est de l’ordre de 40 cm. La Vandoise au long-museau ressemble beaucoup
aux taxons proches L. burdigalensis et L. bearnensis, s’en distinguant par son aire de
répartition et des différences subtiles.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La maturité sexuelle de la Vandoise (L. gr. leuciscus) varie de 2 à 4 ans selon les
régions. La ponte est synchrone mais décalée dans le temps suivant l’âge des
poissons (les gros en premier). Les œufs s’infiltrent entre les graviers et y adhèrent.
L’alevin est assez grand (7,5 mm) et à croissance rapide (6-10 cm en 1 an) pour un
cyprinidé d’eau vive.
L. oxyrrhis fraie en mars-avril dans les cours d’eau à courant vif et substrat de galets
(radiers).
ALIMENTATION
La Vandoise (L. gr. leuciscus) possède un régime alimentaire relativement varié :
insectes (au fond et en dérive), larves aquatiques, mollusques et algues
filamenteuses (notamment dans le Sud-ouest). L. oxyrrhis semble se nourrir (au
moins en partie) de matières végétales.
ACTIVITE
Grégaire et farouche, la Vandoise (L. gr. leuciscus) vit en bancs, parfois importants
(jusqu’à 100 individus pour les juvéniles). Durant la journée, elle peut rester
relativement statique en attendant l'aube ou le crépuscule pour reprendre de
l'activité. La ponte est nocturne.
Aux beaux jours, elle se tient plutôt vers la surface à l'ombre des arbres tandis que
l'hiver elle trouvera refuge dans les profonds plus calmes.
144
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Vandoise vit dans les eaux vives, claires, avec des fonds de graviers et sables, en
marge du courant et dans les parties plus profondes.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Vandoise au long museau L. oxyrrhis est une endémique française, présente
uniquement dans les parties amont des affluents de la Garonne provenant du
Massif Central : Lot, Aveyron, Tarn, Dordogne.
certaine (distinction avec le Toxostome difficile/impossible à vue), mais la Vandoise
est bien répartie sur la Dordogne et sa présence sur le Maumont et la Sourdoire, au
droit du tracé, est vraisemblable.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT NATIONAL
Elle semble rare (?) en Midi-Pyrénées et est présente uniquement dans le nord-est
de la région.
Leuciscus gr. leuciscus : article 1 de l’arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des
espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national.
Leuciscus gr. leuciscus : article 1 de l’arrêté du 23 avril 2008 fixant la liste des
espèces de poissons et de crustacés et la granulométrie caractéristique des frayères
en application de l'article R. 432-1 du code de l'environnement (JORF du
8/05/2008).
Leuciscus oxyrrhis : données insuffisantes (UICN et al., 2009).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante ZNIEFF (incluse dans L. burdigalensis ; CREN M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Du fait de sa reconnaissance récente et des interrogations concernant son statut
spécifique, L. oxyrrhis est méconnue.
Il faut cependant noter que plus de la moitié de l’aire de distribution de cette
espèce endémique se trouve en Midi-Pyrénées, ce qui confère à la région une forte
responsabilité pour la conservation de cette Vandoise.
Répartition en France
(IUCN, 2012)
SUR LE SITE D’ETUDE
Des poissons pouvant correspondre à la Vandoise au long-museau ont été observés
sur le Maumont. Les individus aperçus n’ont pas pu être identifiés de manière
MENACES
La Vandoise au long-museau est méconnue, mais les menaces existant pour L. gr.
leuciscus s’appliquent vraisemblablement aussi à cette espèce :
- altération des zones de frai par les activités anthropiques (recalibrages,
dragages, altération des écoulements, colmatage par les fines, etc.) ;
- fragmentation des populations et dégradation de l’habitat de part et
d’autre des barrages ;
145
-
dégradation trophique et chimique de la qualité des eaux (eutrophisation,
pesticides).
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
Il est aussi possible que l’altération des peuplements piscicoles liée à la dégradation
des cours d’eau et aux activités halieutiques puisse avoir un impact local.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Vandoise au long-museau est une espèce rare (?) à enjeu fort.
Les impacts sont localisés dans la vallée de la Sourdoire et du Maumont.
Les travaux liés à la mise en place de l’enrochement entraîneront une perte locale
d’habitat et un risque de destruction d’œufs et alevins en phase travaux, ainsi qu’un
risque de dégradation de l’habitat en aval.
Pour les ponts sur la Sourdoire et le Maumont, l’éventuelle destruction de l’habitat,
au droit de l’ouvrage et en aval, dépendra des précautions prises lors de la
réalisation des travaux de mise en place des portiques, notamment en ce qui
concerne les berges et le lit mineur.
Le projet entraînera localement des impacts bruts moyens à assez forts sur la
Vandoise au long-museau, principalement liés aux atteintes sur son habitat au
droit des ouvrages et en aval.
SYNTHÈSE – VANDOISE À LONG MUSEAU
Statut IUCN Europe
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Moyens à Assez forts
Limitation de l’emprise et des perturbations sur les
cours d’eau
Maintien de la connectivité fonctionnelle
Réhabilitation des cours d’eau au droit des
ouvrages et si besoin en aval
Moyens temporairement / Faibles à moyen terme
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Vandoise au
long-museau dans le secteur d’étude.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
L’emprise et les perturbations sur les cours d’eau devront être limitées au
maximum. Il faudra notamment veiller à conserver la continuité fonctionnelle du
cours d’eau en permanence et à limiter les risques de dégradation de l’habitat en
aval. Les cours d’eau devront faire l’objet d’une réhabilitation écologique, en
particulier d’une restauration du lit mineur au droit des ouvrages et, si besoin, en
aval.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront moyens temporairement, faibles à moyen terme et ne
remettront pas en cause localement la pérennité des populations, ni le bon
accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue. Aucun suivi écologique n’est prévu.
146
TRUITE COMMUNE F. RESIDENTE
POISSON
Nom vernaculaire : Truite commune f. résidente
Nom scientifique : Salmo trutta (Linné, 1758) f. résidente
Classification : Ostéichtyens, Salmoniformes, Salmonidae
SYSTEMATIQUE- NOMENCLATURE
La systématique de la Truite commune est longtemps restée confuse ; en effet, du
fait de sa grande capacité d’adaptation à différents milieux, elle présente un fort
degré de polymorphisme, mais celui-ci n’est pas forcément représentatif de la
systématique de l’espèce. Ainsi, la conception « classique » distingue 4 taxons
français : Truite fario, Truite de lac, Truite de mer, Truite à grosses tâches (en Corse
– Salmo macrostigma). Les trois premiers taxons, autrefois considérés comme des
sous-espèces ne sont en réalité que des écotypes, se distinguant par leur écologie,
mais pouvant apparaître chez différents Salmo, indépendamment de l’espèce
considérée :
- la « Truite de mer » (« Salmo trutta trutta ») est une forme anadrome,
vivant en mer et remontant frayer en cours d’eau ;
- la « Truite de lac » (« Salmo trutta lacustris ») est une forme lacustre,
vivant dans les grands lacs et remontant généralement frayer en cours
d’eau ;
- la « Truite fario » (« Salmo trutta fario ») est une forme résidente,
effectuant la totalité de son cycle en cours d’eau (voire petits étangs).
La systématique des Truites communes est encore incomplètement comprise,
d’autant plus que la structure phylogéographique des différentes populations a été
complètement désorganisée du fait de multiples introductions réalisées sans tenir
compte de l’origine géographique ni des caractéristiques propres aux différentes
lignées.
Cette fiche traite (sauf indications contraires) de la forme résidente de la Truite
commune qui fréquente probablement5 le site d’étude.
DESCRIPTION
La Truite commune présente l’aspect caractéristique des Salmonidés, avec un corps
fusiforme recouvert de petites écailles et la présence d’une nageoire adipeuse entre
la dorsale et la caudale. Sa tête est relativement forte avec une bouche largement
fendue au delà de l’aplomb de l’œil (ce qui la distingue du Saumon). Les nageoires
sont bien développées, notamment la caudale. La Truite commune peut atteindre
90 cm mais est généralement plus petite ; la forme résidente atteint le plus souvent
20-30 cm et dépasse rarement 50-60 cm. La coloration de la robe varie beaucoup,
notamment en fonction de l’habitat et des populations considérées. La Truite
commune f. résidente possède généralement des taches noires et rouges entourées
de blanc.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La Truite commune fraie généralement à partir de 2-3 ans (parfois 1-2 ans), pendant
2-3 saisons. Elle fraie en couples, entre novembre et février. Les femelles
aménagent alors une dépression dans les graviers pour y déposer les œufs, qui
seront ensuite fécondés par les mâles, puis recouverts de gravier. Contrairement au
Saumon, les géniteurs survivent à la reproduction. Les alevins éclosent au bout de
400 degrés-jours environ. Les habitats occupés peuvent varier au cours du temps
(notamment en fonction de la taille des individus). Des migrations plus ou moins
importantes, mais généralement assez courtes, peuvent être effectuées pour
rejoindre les frayères.
ALIMENTATION
La Truite est carnivore et se nourrit d’invertébrés pour les alevins, de divers
invertébrés (Crustacés, Insectes, etc.) et petits poissons pour les juvéniles et
adultes. Elle se nourrit généralement de proies dérivant dans le courant ou
benthiques, mais aussi à la surface de l’eau, par exemple, lors d’éclosions d’insectes.
5
L’individu observé n’a pu être identifié avec certitude, mais correspondait à
ce taxon, qui est en outre le plus probable sur le site.
147
Le régime alimentaire peut varier fortement en fonction des ressources, de la
saison, etc.
En Midi-Pyrénées, la Truite commune peut-être considérée comme assez rare à
assez commune (?) selon les populations considérées (sauvages vs
introduites/renforcées).
ACTIVITE
La Truite commune f. résidente demeure toute sa vie en cours d’eau et défend
généralement un territoire.
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Truite commune habite les eaux courantes, fraîches et oxygénées, à substrat
préférentiellement minéral et colonise donc principalement les petits cours d’eau et
parties amont des bassins versants. La taille de l’habitat évolue fréquemment avec
l’âge : les truitelles colonisent les milieux peu profonds (10 à 40 cm) à vitesses de
courant modérées (< 0,5 cm/s) et à granulométrie moyenne. Au cours de leur
développement, les juvéniles recherchent des hauteurs d’eau plus élevées et les
adultes sont retrouvés dans les abris offerts par les milieux plus profonds ou
ombragés aux courants lents. A ce titre, la diversité des habitats est un facteur
important du biotope, pour répondre aux exigences des différentes phases de
développement et d’activité (repos, alimentation), mais des milieux moins
diversifiés peuvent aussi être occupés si les facteurs déterminants (oxygène,
température, etc.) sont rencontrés.
Répartition de la Truite commune en
Europe (IUCN, 2012)
(jaune : indigène ; violet : introduite –
Truites méditerranéennes indigènes non
comprises dans Salmo trutta)
Répartition de la Truite commune en
France (Keith et al., 2011)
(orange : Truite à grosses tâches
Salmo cettii – Truites
méditerranéennes incluses dans
Salmo trutta)
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Truite commune est native en Europe du nord et de l’ouest (bassins versants
atlantiques)6, mais a été introduite un peu partout dans son aire de répartition,
dans le reste de l’Europe et dans le monde. Les populations introduites ont
fréquemment un comportement invasif (prédation, compétition, pollution
génétique) et entraînent une fragilisation des populations de poissons autochtones.
En France elle est indigène sur tous les bassins versants atlantiques, de la Manche et
de la Mer du Nord. Les Truites méditerranéennes (voire pyrénéennes) sont parfois
incluses dans ce taxon ou bien considérées comme des taxons distincts. Des Truites
« atlantiques » ont cependant été introduites dans l’ensemble du pays et il existe
une importante pollution génétique des lignées autochtones. La Truite commune
est présente dans la plupart des cours d’eau de bonne qualité, mais beaucoup de
populations sont introduites ou font l’objet de renforcements, ce qui rend difficile
l’appréciation de la persistance de lignées indigènes sauvages autonomes.
SUR LE SITE D’ETUDE
6
STATUT NATIONAL
Les Truites méditerranéennes sont parfois aussi incluses dans Salmo trutta
(e.g. Keith et al., 2011).
Un individu correspondant probablement à la Truite commune f. résidente a été
observé dans le Maumont. Cette espèce peut également fréquenter la Sourdoire au
droit du tracé. Les renforcements de populations ou introductions étant fréquents
chez cette espèce, son statut local demeure inconnu.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (Freyhof & Brooks, 2011).
Préoccupation mineure (UICN et al., 2009).
148
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Article 1 de l’arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons
protégées sur l'ensemble du territoire national.
Article 1 de l’arrêté du 23 avril 2008 fixant la liste des espèces de poissons et de
crustacés et la granulométrie caractéristique des frayères en application de l'article
R. 432-1 du code de l'environnement (JORF du 8/05/2008).
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante ZNIEFF pour les souches ancestrales (CREN M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Les populations natives sauvages de Truite commune sont en déclin en plaine,
principalement du fait de la dégradation de la qualité des cours d’eau. Il est
cependant difficile d’évaluer réellement leur statut du fait des renforcements et
introductions qui ont lieu sur l’ensemble du territoire. A ce titre, les populations
sauvages ancestrales ont subi une pollution génétique considérable, entraînant une
perte importante du patrimoine génétique et des caractéristiques propres à chaque
lignée.
MENACES
-
-
-
Aménagements des cours d’eau : construction de barrages pour la
navigation et la production hydroélectrique (blocage de l’accès aux
frayères, multiplication des obstacles, altération du régime hydrologique).
Dégradation du milieu due aux activités humaines : frayères souillées par
les pollutions, détruites par des extractions de granulats, asphyxiées par
des dépôts de limons, colmatage, etc.
Pollution génétique lié aux (ré)-introductions et renforcements effectués
sans prise en compte de l’origine et des particularités des différentes
populations.
La Truite commune est une espèce assez rare à assez commune (?) à enjeu assez
fort.
Les impacts sont localisés dans la vallée de la Sourdoire et du Maumont. Les travaux
dus à la mise en place de l’enrochement entraîneront une perte locale d’habitat et
un risque de destruction d’œufs et d’alevins en phase travaux, ainsi qu’un risque de
dégradation de l’habitat en aval.
Pour les ponts sur la Sourdoire et le Maumont, l’éventuelle destruction de l’habitat,
au droit de l’ouvrage et en aval, dépendra des précautions prises lors de la
réalisation des travaux de mise en place des portiques, notamment en ce qui
concerne les berges et le lit mineur.
Le projet entraînera localement des impacts bruts moyens, temporaires et
réversibles, sur la Truite commune, principalement liés aux atteintes sur son
habitat au droit des ouvrages et en aval.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
L’emprise et les perturbations sur les cours d’eau devront être limitées au
maximum. Il faudra notamment veiller à conserver la continuité fonctionnelle du
cours d’eau en permanence et à limiter les risques de dégradation de l’habitat en
aval. Les cours d’eau devront faire l’objet d’une réhabilitation écologique, en
particulier d’une restauration du lit mineur au droit des ouvrages et, si besoin, en
aval.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et ne remettront pas en cause localement la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
149
SYNTHÈSE – TRUITE COMMUNE RÉSIDENTE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Moyens
Limitation de l’emprise et des perturbations sur les
cours d’eau
Maintien de la connectivité fonctionnelle
Réhabilitation des cours d’eau au droit des
ouvrages et si besoin en aval
Faibles
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Truite commune
dans le secteur d’étude.
150
Figure 9 : Localisation des résultats d’inventaires avifaune et piscicoles sur la zone d’étude
151
CARACTERES BIOLOGIQUES
CRAPAUD COMMUN
Nom vernaculaire : Crapaud commun
Nom scientifique : Bufo bufo (Linnaeus, 1758)
Classification : Amphibia, Anura, Bufonidae
DEVELOPPEMENT
C’est un des amphibiens les plus précoces : vers février-mars la période de
reproduction s’accompagne de migrations au cours desquelles un nombre
considérable d’individus converge vers les points d’eau où ils sont nés.
L’accouplement se déroulement souvent sur le chemin. Les femelles pondent des
cordons d’œufs (3 000 à 8 000 œufs) pouvant atteindre 2 à 5 mètres de longs. Ces
derniers sont entourés sur des tiges de végétaux dans les endroits ensoleillés. Les
œufs éclosent après 2 à 3 semaines d’incubation.
ALIMENTATION
ACTIVITE
© N. Gouix
AMPHIBIEN
Le crapaud commun se nourrit d’Arthropodes (Insectes, Araignées…), de
Mollusques, de Lombrics… Il est une des proies préférées de la couleuvre à collier.
Certains mammifères et rapaces nocturnes le dépècent habilement avant de la
consommer afin d’éviter la toxicité des glandes cutanées.
DESCRIPTION
Le crapaud commun est le plus gros crapaud d’Europe. La femelle, plus grande que
le mâle, peut mesurer jusqu’à 15 cm. La coloration est variable d’un individu à
l’autre. Celle-ci est généralement marron à grisâtre. La peau est recouverte de
pustules qui renferment des glandes sécrétant pour certaines, du mucus leur
permettant de ne pas se dessécher et pour d’autres, du venin les protégeant des
prédateurs. Des grosses glandes parotoïdes se trouvent en arrière de l’œil. Ce
dernier de couleur orangée possède une pupille horizontale.
Il est actif au crépuscule et la nuit et est observé de jour que de façon occasionnelle.
Ce crapaud est terrestre la majeure partie de l’année et aquatique durant la période
de reproduction.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Il se retrouve dans des biotopes relativement variés, dans les forêts, les prés et les
champs humides, les jardins mais également dans les milieux plus secs de type
garrigues méditerranéennes. Globalement, il affectionne les lieux à végétation
relativement dense et se reproduit dans des pièces d’eau variées : mares, étangs,
cours d’eau, fossés… Il est capable de se reproduire dans des eaux courantes y
compris zones à truites.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
L’aire de répartition du crapaud commun est très étendue sur l’Europe (hors
l’Ireland et quelques îles méditerranéennes dont la Corse) à l’Asie occidentale. Ce
crapaud se rencontre du Maghreb au nord de la Finlande et de la Grande-Bretagne
à l’est de la Russie (ACEMAV, 2003 ; Pottier et al., 2008)).
152
STATUT EUROPEEN
Annexe III de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009).
Article 3 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Répartition en Europe
(IUCN, 2009)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Pottier et al., 2008)
Largement distribué en Midi-Pyrénées, il occupe toutes les zones de plaines, de
collines de montagnes, jusqu’à 1500-2000m environ. Cependant son caractère
banal a peut-être conduit à ne pas noter les observations de cette espèce, ce qui
pourrait expliquer les vides du Lot notamment (Pottier et al., 2008).
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Stable (IUCN, 2008)
Bien que cette espèce soit commune, localement ont été observés plusieurs déclins
notables. De manière globale, la population est stable (IUCN, 2008).
En Midi-Pyrénées, des dizaines de milliers d’individus sont détruits chaque année
sur les routes à la fin de l’hiver et au printemps (Pottier et al., 2008).
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Crapaud commun n’a été observé qu’en phase terrestre, mais cette espèce peut
effectuer des migrations parfois importantes pour se rendre sur les sites de
reproduction. Il est donc possible qu’il se reproduise à l’extérieur du site d’étude,
dans des bassins privés ou sur les portions non prospectées des ruisseaux. Le
Crapaud commun n’a été observé qu’en phase terrestre, mais cette espèce peut
effectuer des migrations parfois importantes pour se rendre sur les sites de
reproduction. Il est donc possible qu’il se reproduise à l’extérieur du site d’étude,
dans des bassins privés ou sur les portions non prospectées des ruisseaux.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
MENACES
Malgré son nom, ce crapaud n’est pas à l’abri du danger, il se raréfie localement en
raison d’une mortalité importante en période de reproduction et de migration par
la collision routière.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le crapaud commun, très commun en Midi-Pyrénées, présente des enjeux faibles.
Les amphibiens comme le crapaud commun subiront une perte temporaire
d’habitat dans les parcelles lors de la phase travaux. Il existe également un risque de
destruction d’individus en phase travaux (si déboisement en période d’hivernage- si
destruction de pontes dans les flaques nouvellement crées par le chantier).
La déviation de Vayrac induit la destruction d’une faible superficie de prairies,
boisements…, utilisés comme site d’hibernation ou d’estivage mais pas de sites de
153
reproduction. Il augmentera les effets de la fragmentation par la création d’une
nouvelle route et des caniveaux. Le risque de mortalité est accentué par l’utilisation
de caniveaux en U en béton qui peuvent devenir des pièges mortels en l’absence de
système de sortie.
Le projet entraînera une perte de territoires d’habitat compte-tenu de la
destruction de :
- 9,54 ha d’habitat terrestre.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur le crapaud commun.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
SYNTHESE – CRAPAUD COMMUN
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Ces mesures ne sont pas uniquement relatives au crapaud commun, mais plus
globalement à l’ensemble de la petite faune. Elles lui profiteront au même titre :
- Débroussaillement manuel en septembre-octobre, hors période d’hivernage afin
de réduire les risques de mortalité ;
- Isolement du chantier par des clôtures petite maille imperméables à la petite
faune ;
- Aménagement de buses sèches (4 dalots) pour la traversée des individus sous la
route ;
- Mise en place de dispositifs de sortie pour la petite faune au niveau des caniveaux
et des bassins de rétention de telle manière qu’ils ne constituent pas des pièges
pour la petite faune;
- Absence d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de la faune et
limiter les risques de collision.
Préoccupation mineure
Faibles
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Aménagement de buses sèches
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Faibles
La création de mares dans la zone de compensation lui
bénéficiera
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne met pas
en cause la conservation des populations de
crapaud commun dans le secteur d’étude.
IMPACTS RESIDUELS
La déviation de Vayrac induira des impacts résiduels négligeables et ne remet pas
en cause la pérennité des populations ni le bon accomplissement de leurs cycles
biologiques à condition que soient mis en place des caniveaux avec dispositifs de
sortie.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue, mais la création de mares dans la zone
compensée pour le Cuivré des marais lui bénéficiera.
154
CRAPAUD CALAMITE
Nom vernaculaire : Crapaud calamite
Nom scientifique : Bufo calamita (Laurenti, 1768)
Classification : Amphibia, Anura, Bufonidae
amphibiens ; ils ont la capacité de pouvoir s’installer dans des milieux temporaires
ou nouvellement créés. La migration prénuptiale débute en mars ou en avril-mai
selon le climat. La reproduction peut se prolonger jusqu’en juillet-août si l’année ou
la région est suffisamment humide. La femelle effectue sa ponte lors de
l’accouplement. Elle dépose près de la surface plusieurs milliers d’œufs sous la
forme d’un cordon pouvant atteindre 2 m de long. Après un développement
embryonnaire très rapide (5 à 8 jours), le têtard mène une vie libre. La
métamorphose survient après une période qui varie selon les conditions du milieu
(température et alimentation, notamment). La vie larvaire dure le plus souvent 1,5 à
2 mois (extrêmes : 1 à 4). Les jeunes quittent alors le milieu aquatique pour devenir
terrestres et s’éloignent rapidement du site de reproduction.
La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 3 ans pour le mâle et 4 ans pour la
femelle. La durée de vie maximale atteint 7 ans pour le mâle et 17 pour la femelle.
© Y. Dubois - Ecosphère
AMPHIBIEN
ALIMENTATION
DESCRIPTION
Le Crapaud calamite est trapu et massif. Il mesure 6 à 9 cm de long. Le dos est brun
à gris verdâtre, avec des taches vertes ou brunes. Il est souvent reconnu à sa ligne
vertébrale jaune clair, mais celle-ci peut être ténue ou absente. L’iris doré est
vermiculé de sombre et la pupille est horizontale. Les palmures postérieures sont
faibles, ce qui permet une marche rapide qui est typique de l’espèce.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La reproduction se déroule dans l'eau au printemps ou en été. Les Crapauds
calamites ne sont pas liés à leur lieu de naissance comme beaucoup d’autres
L'alimentation est à base d'insectes et d’araignées, de vers de terre, mollusques et
crustacés. Les têtards sont essentiellement végétariens mais le cannibalisme est
rapporté, ce qui est une adaptation aux conditions offertes par un milieu souvent
très pauvre.
ACTIVITE
Les jeunes et les adultes de Crapaud calamite hivernent de décembre à mars. Ils se
réfugient dans des trous qu’ils ferment avec de la terre ou s’enfouissent dans un sol
meuble. En plein été, ils creusent le sable pour se protéger ou s’aménagent une
petite cavité du sol, sous une tôle, une pierre, dans les racines d’un arbre, etc.
L’espèce est essentiellement nocturne.
Alors que les larves sont aquatiques, les adultes mènent principalement une vie
terrestre. Leur phase aquatique est limitée à des visites nocturnes au moment de
l’accouplement, mais les animaux quittent l’eau juste après la ponte.
CARACTERES ECOLOGIQUES
C’est une espèce de plaine, de basse et moyenne montagne, atteignant 1700 m
d’altitude dans les Alpes et les Pyrénées. Il apprécie les sols meubles qu’il peut
creuser (sables, graviers, galets, etc.) ou, à défaut, la présence d’abris. C’est donc
une espèce que l’on trouve fréquemment dans des milieux artificiels tels que les
carrières, les friches, les terrains maraîchers, les terrils, etc. Typiquement, une
végétation rase ou clairsemée est recherchée.
155
Espèce pionnière, le Crapaud calamite occupe des habitats temporaires (mares,
flaques, ornières, pannes dunaires, etc.) ou récents (bassins industriels, carrières
alluvionnaires, fossés, etc.). Il recherche des eaux bien ensoleillées qui chauffent
rapidement, privilégiant donc les faibles lames d’eau, et où les espèces prédatrices
(poissons, insectes) ou concurrentes (Crapaud commun, Grenouille rousse) sont peu
présentes.
qu’il s’agit d’une espèce à grand rayon d’action, il doit être rare ou occasionnel dans
le site d’étude. Cette observation concerne peut-être un individu issu de
populations plus importantes existant aux alentours. Une reproduction
occasionnelle dans le site d’étude est possible, par exemple dans des ornières ou
mares temporaires, puisque le Crapaud calamite est une espèce pionnière et
vagabonde.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Le Crapaud calamite occupe une large bande sur l’Europe de l’Ouest et du Nord,
allant du sud de l’Espagne jusqu’à la Suède et l’Estonie. Il est localement présent
jusqu’en Grande-Bretagne et Irlande.
En France, le Crapaud calamite est réparti sur tout le territoire mais seul le Midi est
peuplé de façon à peu près homogène. Ailleurs, la répartition est discontinue et
l’espèce est rare et en déclin dans de nombreuses régions, notamment sur la frange
est.
En Midi-Pyrénées, il est assez rare mais distribué sur l’ensemble de la région ; il
semble plus répandu dans la vallée de la Garonne.
Préoccupation mineure – espèce en déclin (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Cox, 2009).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Espèce protégée par l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens
et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur
protection (JORF du 18/12/2007). Individus et habitats protégés (article 2).
Préoccupation mineure (UICN et al., 2008b).
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
Répartition en Europe
(ACEMAV et al., 2003)
Répartition en France
(ACEMAV et al., 2003) (rouge : très rare à
exceptionnel ; orange : assez rare à rare ;
vert : commun à assez commun)
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF au-dessus de 500 m d’altitude et pour les sites de
reproduction avec un cortège plurispécifique (CREN M-P, 2011).
SUR LE SITE D’ETUDE
Un individu de Crapaud calamite a été observé dans le nord de l’aire d’étude. Son
statut local demeure incertain, mais comme il n’a été observé qu’une seule fois et
156
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Le Crapaud calamite ne semble pas menacé à l’échelle européenne. Un déclin
prononcé a toutefois été constaté sur les marges de son aire (Grande-Bretagne,
Scandinavie, etc.).
fait de sa tendance à utiliser des milieux pionniers pour sa reproduction. Les
ornières créées par les engins sont alors susceptibles de constituer des pièges si le
Crapaud vient s’y reproduire lorsqu’elles sont en eau.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles à moyens sur le Crapaud calamite.
En France, le sud est assez largement occupé. Ailleurs, le Crapaud calamite peut être
localement abondant mais sa distribution est de plus en plus morcelée en allant
vers le nord. Le déclin est généralisé mais d’importance variable selon les régions.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
MENACES
Le débroussaillement manuel en septembre-octobre est préconisé afin d’éviter la
période d’hivernage où les amphibiens ont une baisse d’activité et se réfugient dans
les broussailles, pierriers…
La principale menace concerne la disparition des habitats aquatiques et terrestres
de l'espèce. L'habitat aquatique du Crapaud calamite est menacé par le
comblement des zones humides par l'homme, les dérèglements climatiques, les
opérations de drainage ou encore par leur atterrissement naturel. L’acidification des
eaux par la pollution atmosphérique est un phénomène déjà constaté. Les milieux
sableux, qu’ils soient littoraux ou intérieurs (carrières alluvionnaires) peuvent être
rapidement colonisés par les ligneux. La sylviculture, l’agriculture et le
développement d’infrastructures touristiques peuvent être particulièrement
destructeurs sur les milieux pionniers affectionnés par l’espèce. Les champs cultivés,
dépourvus d'humus, sont inaptes à la vie des Amphibiens en été ; les traitements
phytosanitaires détruisent les ressources alimentaires disponibles pour l'espèce.
Ceci a pour conséquence d'empêcher les échanges inter-populationnels.
Le pathogène Batrachochytrium dendrobatidis est susceptible d’entraîner des
impacts majeurs sur les populations d’amphibiens (e.g. Bosch & Martínez-Solano,
2006 ; Dejean et al., 2007).
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Afin que les ornières, flaques et autres points d’eau créés par le chantier ne
puissent servir de sites de reproduction. un filet de protection à petites mailles,
empêchant le passage des animaux, sera mis en place tout autour du chantier au
préalable.
Des dispositifs permettant aux animaux de sortir des caniveaux seront mis en place,
afin d’éviter un effet piège et d’assurer la transparence écologique de
l’infrastructure.
Des buses sèches (4 dalots) pour la traversée des individus sous la route seront
insérées dans le remblai du sud de l’aire d’étude avec des barrières guidant les
animaux vers les passages, etc.
Il n’est pas prévu d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de l’espèce et
limiter les risques de collision.
Le Crapaud calamite est une espèce assez rare à enjeu assez fort, présentant une
sensibilité assez forte à la route.
IMPACTS RESIDUELS
Etant donné le caractère unique de l’observation de Crapaud calamite et les
incertitudes quant à son statut local, les effets du projet peuvent être difficilement
évalués, mais devraient être modérés et surtout liés à la fragmentation du paysage
par la route (mortalité routière, piégeage dans les caniveaux et effet barrière). Il
existe également un risque de destruction d’individus en phase travaux : Le
déboisement effectué en hiver peut avoir un impact sur les individus hivernants ; la
présence de cette espèce induit aussi un risque en phase travaux au printemps, du
MESURES DE COMPENSATION
Les impacts résiduels seront négligeables dans le cas d’une bonne fonctionnalité des
mesures mises en œuvre, et ne remettront pas en cause la pérennité des
populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
Aucune mesure spécifique n’est prévue, mais la création de mares pour la
Grenouille agile dans la zone compensée pour le Cuivré des marais lui bénéficiera.
157
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
SYNTHESE – CRAPAUD CALAMITE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Préoccupation mineure
Faibles à moyens
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Aménagement de buses sèches
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Négligeables
La création de mares dans la zone de compensation lui
bénéficiera
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts (dates de travaux,
dispositifs de sortie des caniveaux et
batrachoducs), le projet ne remettra pas en cause
la conservation des populations de Crapaud
calamite dans le secteur d’étude.
158
fixée à la végétation. Le développement des têtards dure près de trois mois, la
métamorphose ayant généralement lieu en juillet.
RAINETTE MERIDIONALE
© M. Cambrony - Ecosphère
AMPHIBIEN
Nom vernaculaire : Rainette méridionale
Nom scientifique : Hyla meridionalis (Boettger, 1874)
Classification : Amphibia, Anura, Hylidae
DESCRIPTION
La Rainette méridionale est assez petite (longueur < 5 cm) et possède une peau
lisse. Elle présente une coloration généralement vert pomme, parfois brunâtre ou
grisâtre, plus rarement bleue. La bande sombre latérale, lorsqu’elle est présente, ne
remonte pas au dessus de la cuisse. L’extrémité des doigts et orteils est élargie en
ventouses, ce qui lui permet de se déplacer sur des surfaces verticales (végétation).
Les têtards présentent des yeux très écartés et une nageoire haute.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
ALIMENTATION
Les adultes se nourrissent principalement d’insectes de petite taille : Coléoptères,
fourmis, Diptères.
ACTIVITE
La Rainette méridionale est active de février à décembre, selon la température.
C’est une espèce semi-arboricole, liée aux végétations hautes des zones humides
(roselières, boisements humides, etc.), mais se déplaçant aussi fréquemment à terre
ou dans la végétation basse. Elle est surtout active de nuit et s’abrite la journée
dans la végétation, les bâtiments, etc. Elle chante néanmoins fréquemment de jour.
Les têtards sont strictement aquatiques, mais les adultes peuvent occuper des
habitats relativement secs, comme certaines zones humides s’asséchant fortement
l’été.
CARACTERES ECOLOGIQUES
La Rainette méridionale est une espèce relativement généraliste susceptible
d’utiliser une grande variété d’habitats, depuis les milieux côtiers (marais
saumâtres, etc.), jusqu’aux boisements et zones urbanisées. Elle se reproduit
principalement dans des milieux stagnants peu profonds : mares, bassins artificiels,
fossés, bords d’étangs, ornières, etc.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Rainette méridionale est une espèce ouest-méditerranéenne présente dans le
sud et le sud-ouest de la France, en Ligurie (Italie), dans le nord-est et le sud-ouest
de la Péninsule ibérique, dans les Iles Baléares, Canaries et Madère et l’Afrique du
Nord. En France, cette espèce occupe la zone méditerranéenne, remontant jusqu’au
nord de l’Isère dans la vallée du Rhône et le Sud-ouest à l’exception des zones
montagneuses. Sa limite nord de répartition se trouve au sud des Deux-Sèvres et de
la Vendée.
La reproduction se déroule au printemps (mars-juin), mais la Rainette méridionale
chante fréquemment en dehors de la saison de reproduction. L’amplexus est
axillaire et la ponte forme une masse, de quelques dizaines d’œufs au maximum,
159
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2008b).
Article 2 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Répartition en Europe
(ACEMAV et al., 2003)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Pottier et al., 2008)
En Midi-Pyrénées, la Rainette méridionale est assez commune et présente sur
l’ensemble de la région à l’exception des reliefs des Pyrénées et du Massif Central.
SUR LE SITE D’ETUDE
La Rainette méridionale a été notée en plusieurs points du site d’étude,
principalement en fond de vallée où les effectifs semblent modérés. Deux sites de
reproduction certains (mare et fossé) et plusieurs possibles (étangs) ont été
recensés. En phase terrestre, elle peut fréquenter l’ensemble des haies, ripisylves et
lisières du site.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les sites de reproduction avec un cortège
plurispécifique (CREN M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Stable (IUCN, 2008)
La Rainette méridionale est généralement commune au sein de son aire de
répartition. Elle est bien présente en Midi-Pyrénées (en plaine) mais se trouve
proche de sa limite nord de distribution dans le site d’étude. L’IUCN considère ses
poulations globalement stables sur son aire de répartition.
MENACES
Bien que relativement peu menacée, la Rainette méridionale est sensible à la
disparition des zones humides, au remembrement, à l’intensification de l’agriculture
ou à des pratiques « agressives » d’entretien des milieux. Les espèces exotiques ou
envahissantes, telles que les poissons (Carassins Carassius spp., Perche soleil
Lepomis gibbosus, etc.) ou les Ecrevisses américaines, notamment l’Ecrevisse de
Louisiane Procambarus clarkii, menacent également les Rainettes. Enfin, le
pathogène Batrachochytrium dendrobatidis est susceptible d’entraîner de forts
déclins sur les populations d’amphibiens.
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
La Rainette méridionale est une espèce assez commune, présentant des enjeux
moyens.
Les sites de reproduction identifiés ne seront pas impactés et les points d’eau
impactés présentent un faible potentiel pour cette espèce.
160
En revanche, le projet induit la destruction de 1071 mètres de boisements linéaires
(haies, lisières, ripisylves) pouvant être utilisés en phase terrestre (hibernation,
estivage, recherche alimentaire), ainsi qu’un risque de destruction des individus
présents dans ces formations selon l’époque de défrichement.
La Rainette méridionale présente une sensibilité assez forte à la fragmentation du
paysage par la route (mortalité et effet barrière). Toutes les observations ont été
faites au nord-est du tracé, mais cette espèce a un grand rayon d’action et les
secteurs situés au sud-ouest sont également susceptibles d’être fréquentés. La
route aura donc un effet barrière du fait de son évitement (substrat hostile) et
surtout de la mortalité liée au trafic routier. La fragmentation de l’habitat par la
route entraînera un isolement (diminution de la connectivité) des secteurs situés de
part et d’autre de la voie.
La mortalité et la fragmentation seront augmentées par l’utilisation de 980 m de
caniveaux rectangulaires (dont 240 m dans un contexte de moindre enjeu) qui
peuvent devenir des pièges ; néanmoins, ce risque demeure modéré du fait des
capacités de grimpe de la Rainette. En revanche, en cas d’utilisation de caniveaux à
fente, les impacts seront quelque peu supérieurs du fait de la difficulté (ou de
l’impossibilité) pour les animaux de s’en échapper.
Le projet entraînera des impacts bruts moyens sur la Rainette méridionale,
compte tenu des risques de mortalité routière et de l’effet barrière.
Il n’est pas prévu d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de l’espèce et
limiter les risques de collision.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et ne remettront pas en cause la pérennité des
populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
SYNTHESE – RAINETTE MERIDIONALE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le débroussaillement en septembre-octobre est préconisé afin d’éviter la période
d’hivernage où les amphibiens ont une baisse d’activité et se réfugient dans les
broussailles, pierriers…
Des buses sèches (4 dalots) pour la traversée des individus sous la route seront
insérées dans le remblai du sud de l’aire d’étude avec des barrières guidant les
animaux vers les passages, etc.
Des dispositifs permettant aux animaux de sortir des caniveaux seront mis en place,
afin d’éviter un effet piège et d’assurer la transparence écologique de
l’infrastructure (cf. mesures génériques). Cette mesure bénéficiera à la Rainette,
bien qu’elle soit relativement peu concernée du fait de ses capacités de grimpe.
Les plantations de haies prévues dans le cadre des mesures chiroptères pourront
être utilisées, à moyen terme, par la Rainette méridionale en phase terrestre.
Préoccupation mineure
Moyens
Débroussaillement en septembre-octobre
Aménagement de buses sèches
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Espèce bénéficiant à moyen terme des plantations de
haies prévues pour les chiroptères
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Faibles
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne remettra
pas en cause la conservation des populations de
Rainette méridionale dans le secteur d’étude.
161
CARACTERES BIOLOGIQUES
TRITON PALME
http://www.herpfrance.com
© D. Phillips -
AMPHIBIEN
Nom vernaculaire : Triton palmé
Nom scientifique : Lissotriton helveticus (Razoumowsky, 1789)
Classification : Amphibia, Urodela, Salamandridae
DESCRIPTION
C’est le plus petit triton de France : 9 cm queue comprise à l’âge adulte. Les jeunes
mesurent 4-5 cm queue comprise.
En phase terrestre, la peau a un aspect mat et velouté, présentant une bande
dorsale longitudinale claire à bords irréguliers parcourue par une ligne vertébrale
orangée.
En phase aquatique, la peau est lisse et luisante. Le mâle a les orteils palmés ; la
queue très plate et haute, se termine par un petit filament sombre ; la tête porte un
bandeau latéral sombre assez distinct du museau au cou traversant l’iris de l’œil. La
femelle a un aspect plus uniforme ; elle ne possède pas de palmure aux pattes
postérieures ni de filament au bout de la queue.
DEVELOPPEMENT
Le cycle annuel de l’amphibien est assez variable (plus ou moins longue saison des
amours). Le mâle effectue une parade nuptiale face à la femelle en repliant sa
queue et la faisant longuement vibrer. La femelle pond ses œufs un par un sous des
feuilles de plantes immergées qu’elle replie avec ses pattes postérieures.
ALIMENTATION
L’espèce se nourrit de petits invertébrés aquatiques et terrestres et affectionne les
têtards de grenouilles fraichement éclos. Les prédateurs des larves de tritons
palmés sont les punaises (ranâtre, naucore…), larves de dytiques et de libellules
ainsi que les tritons palmés adultes eux-mêmes. Les adultes sont consommés par les
couleuvres du genre Natrix, les oiseaux aquatiques (hérons…) et par des poissons
prédateurs.
ACTIVITE
L’espèce au comportement peu craintif est facilement observable notamment par
ses effectifs souvent élevés.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le triton palmé est un des amphibiens les plus ubiquistes ; des altitudes les plus
basses jusqu’à près de 2500m dans les Pyrénées. Il utilise différents habitats
aquatiques pour se reproduire : fossés, mares, abreuvoirs, ruisseaux, bras morts,
ornières en eau, étangs, lacs…
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Espèce d’Europe occidentale, le Triton palmé est répandu de la moitié nord de
l’Espagne à l’Ecosse. Il est absent d’Irlande et de Scandinavie et ne s’avance guère
que jusqu’à l’extrême ouest de la Tchéquie. Cette espèce a une aire de répartition
centrée sur le France, à l’exception de l’extrême sud-est (ACEMAV, 2003 ; Pottier et
al., 2008)).
162
Article 3 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Stable (IUCN, 2008)
Cette espèce est commune sur son aire de répartition dans les habitats qui lui sont
favorables; sa situation est moins favorable en Belgique, au Pays-Bas, au
Luxembourg, au Portugal et sur quelques zones de l’Espagne où elle décline.
Globalement, l’IUCN estime l’état des populations à un niveau stable.
Répartition en Europe
(IUCN, 2009)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Pottier et al., 2008)
A priori, le triton palmé est l’amphibien le plus commun de la région Midi-Pyrénées.
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Triton palmé utilise la plupart des sites de reproduction identifiés et se reproduit
dans la vallée : dépressions inondées, ruisseaux, parties calmes de cours d’eau,
mares et étangs. Cette espèce utilise vraisemblablement les boisements, prairies et
propriétés situées aux alentours comme habitat terrestre. Il n’est probablement pas
abondant, mais ne semble pas rare non plus.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
En région Midi-Pyrénées, cet amphibien très répandu apparaît à priori comme le
moins menacé de la région. L’amplitude altitudinale de sa distribution et son
apparente plasticité écologique laissent entrevoir un avenir plutôt serein.
Cependant, ses densités varient sensiblement d’un site de reproduction à l’autre, et
sont souvent bien plus faibles dans les points d’eau particulièrement dégradés. Il est
donc probable qu’il accuse actuellement, au moins localement, un déclin mesurable
si un maximum de sites de reproduction sont portés à connaissance (Pottier et al.,
2008).
MENACES
Apparemment peu exigeant, il pourrait apparaitre peu menacé car c’est souvent le
seul amphibien que l’on rencontre dans des contextes dégradés, mais l’on ne peut
affirmer la viabilité à long terme de ces populations. Cette tolérance montre des
limites, les mares trop fortement polluées ne sont pas occupées.
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Annexe III de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009)
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le triton palmé, commun en Midi-Pyrénées, présente des enjeux faibles.
Les amphibiens comme le crapaud commun subiront une perte temporaire
d’habitat dans les parcelles lors de la phase travaux. Il existe également un risque de
destruction d’individus en phase travaux (si déboisement en période d’hivernage- si
destruction de pontes dans les flaques nouvellement crées par le chantier).
163
La déviation de Vayrac induit la destruction d’une faible superficie de prairies,
boisements…, utilisés comme site d’hivernage ou d’estivage mais pas de sites de
reproduction. Il augmentera les effets de la fragmentation par la création de la
route et des caniveaux. Le risque de mortalité est accentué par l’utilisation de
caniveaux en U en béton qui peuvent devenir des pièges mortels en l’absence de
système de sortie.
Le projet entraînera une perte de territoires d’habitat compte-tenu de la
destruction de :
- 3,38 ha d’habitat terrestre.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue, mais la création de mares pour la
Grenouille agile dans la zone compensée pour le Cuivré des marais lui bénéficiera.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur le triton palmé.
SYNTHESE – TRITON PALME
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Ces mesures ne sont pas uniquement relatives au triton palmé, mais plus
globalement à l’ensemble de la petite faune. Elles lui profiteront au même titre :
- Débroussaillement en septembre-octobre, hors période d’hivernage afin de
réduire les risques de mortalité ;
- Isolement du chantier par des clôtures petite maille imperméables à la petite
faune ;
- Aménagement de buses sèches (4 dalots) pour la traversée des individus sous la
route ;
- Mise en place de dispositifs de sortie pour la petite faune au niveau des caniveaux
et des bassins de rétention de telle manière qu’ils ne constituent pas des pièges
pour la petite faune ;
-Absence d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de la faune et
limiter les risques de collision.
IMPACTS RESIDUELS
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Préoccupation mineure
Faibles
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Aménagement de buses sèches
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Faibles
La création de mares dans la zone de compensation lui
bénéficiera
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne met pas
en cause la conservation des populations de
triton palmé dans le secteur d’étude.
La déviation de Vayrac induira des impacts résiduels faibles et ne remet pas en
cause la pérennité des populations ni le bon accomplissement de leurs cycles
biologiques à condition que soient mis en place des caniveaux avec dispositifs de
sortie.
164
GRENOUILLE AGILE
Nom vernaculaire : Grenouille agile
Nom scientifique : Rana dalmatina (Fitzinger in Bonaparte, 1838)
Classification : Amphibia, Anura, Ranidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La période de reproduction est précoce en saison (février-mars) ; elle varie en
fonction du climat mais débute généralement à partir de températures avoisinant
les 10°C. La ponte forme une boule compacte et gélatineuse, de 500 à 2100 œufs,
qui est accrochée à un support immergé. Le développement de l’embryon est d’au
moins 20 à 30 jours. La phase larvaire (3 mois) s’étale entre mars et juillet, avec des
métamorphoses dès la mi-juin. Les dernières sorties ont lieu jusqu’en novembre,
ensuite l’hivernage s’effectue en milieu terrestre (litière de feuilles, cavités, etc.). La
maturité sexuelle est atteinte à 3 ans pour une longévité de 4 à 5 ans.
ALIMENTATION
ACTIVITE
© F. Caron - Ecosphère
AMPHIBIEN
L’adulte se nourrit de petits invertébrés.
DESCRIPTION
La Grenouille agile appartient au « groupe » des grenouilles brunes d’Europe. Avec
une taille de 45 à 65 mm, elle est légèrement plus petite et plus élancée que la
Grenouille rousse (Rana temporaria), à laquelle elle ressemble beaucoup. Le mâle
est plus petit que la femelle. Vu de profil, le museau est proéminant, long et
légèrement arrondi. Le masque temporal contraste toujours bien. Le tympan est
très grand, avec un diamètre proche de celui de l’œil. Les glandes parotoïdes sont
absentes ou indistinctes. Le membre postérieur est long à très long avec une
palmure moyenne et des marbrures brunes bien visibles. La coloration dorsale est
brunâtre à grisâtre plus ou moins foncé, avec des taches un peu plus foncées ; la
face inférieure est blanc nacré, jaunâtre à rosé, généralement uniforme.
L’adulte est terrestre et ne se trouve en milieu aquatique qu’au moment de la
reproduction. Il est actif jusqu’en octobre-novembre. Il effectue une migration
automnale, puis hiverne à proximité des sites de reproduction.
CARACTERES ECOLOGIQUES
C’est essentiellement une espèce de plaine, associée aux boisements et au bocage ;
elle pond le plus souvent dans des mares, des petits étangs voire des ornières
forestières remplies d’eau en début de printemps. C’est une grenouille relativement
ubiquiste dans ses habitats de prédilection, mais qui évite les milieux aquatiques
riches en poissons. Son domaine vital, de quelques dizaines de m² au sein de bois et
prairies, est distinct de celui de ses congénères. Il peut être distant d’un km du site
de ponte mais est souvent situé à proximité. Comme le Crapaud commun, elle
effectue des migrations qui l’exposent à la circulation automobile.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
C’est une espèce de l’Europe moyenne, méditerranéenne et orientale. Elle est
absente des régions froides (Europe du nord-est) mais également de la Péninsule
ibérique et des îles britanniques. En France, elle est largement distribuée hormis
sur le pourtour méditerranéen où elle manque en divers départements. Il en est de
même en région Nord-Pas-de-Calais et dans quelques départements du nord-est.
Elle est généralement plus rare dans le quart nord-est du pays (Alsace, Lorraine,
Franche-Comté et Bourgogne) que dans le centre, l’ouest et le sud-ouest du pays.
165
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure – espèce en déclin (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Terry, 2007).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Répartition en Europe
(ACEMAV et al., 2003)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Pottier et al., 2008)
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2008b).
En Midi-Pyrénées, elle est assez rare du fait de son absence des secteurs
montagneux (Pyrénées et Massif-Central). C’est en effet une espèce relativement
commune en plaine.
Article 2 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
SUR LE SITE D’ETUDE
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
La Grenouille agile est l’amphibien a priori le plus abondant du site d’étude. Cent
vingt-neuf pontes de cette espèce et 31 pontes de Grenouille « brune »7, non
identifiées spécifiquement, ont été recensées en 2010 dans les zones humides de la
vallée. La Grenouille agile fréquente probablement tout le site d’étude en phase
terrestre.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les sites de reproduction avec un cortège
plurispécifique (CREN M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
7
Deux espèces de Grenouille brune sont possibles dans l’aire d’étude : la
Grenouille agile (commune en plaine, absente en montagne) et la
Grenouille rousse (commune en montagne, rare en plaine). Dans certaines
conditions, les pontes ne peuvent être distinguées de manière certaine. Si
la Grenouille rousse, présente une valeur patrimoniale locale un peu plus
forte que la Grenouille agile, les enjeux écologiques sont de toute manière
similaires.
Decreasing (IUCN, 2008)
Au sein de son aire de répartition, ses populations sont en bon état de conservation.
Dans les régions de plaine où elle est présente, c’est une des espèces d’Anoures les
plus répandues. En Midi-Pyrénées, elle est très présente en plaine et ne manque
que dans les secteurs d’agriculture intensive. Pourtant, l’IUCN considère ses
populations en déclin d’une manière globale.
166
MENACES
Bien que relativement peu menacée, la Grenouille agile est sensible à la perte et à la
fragmentation de son habitat, notamment à la disparition des zones humides, au
remembrement, à l’artificialisation du territoire ou à des pratiques d’entretien des
milieux « agressives » (traitements phytosanitaires, arrachage des haies, destruction
des bosquets, etc.). Le comblement des mares, les opérations de drainage ou
encore l’atterrissement naturel constituent les principales menaces. Des opérations
telles que le curage de fossés ou de mares menées sans précaution sont
susceptibles de menacer des populations. Ceci est particulièrement vrai au stade
larvaire, les individus ne pouvant pas quitter le milieu aquatique. Les espèces
exotiques ou envahissantes, telles que les poissons (Carassins Carassius spp., Perche
soleil Lepomis gibbosus, etc.) ou les Ecrevisses américaines, notamment l’Ecrevisse
de Louisiane Procambarus clarkii, menacent également les Grenouilles. Enfin, le
pathogène Batrachochytrium dendrobatidis est susceptible d’entraîner de forts
déclins sur les populations d’amphibiens.
La mortalité et la fragmentation seront augmentées par l’utilisation de 1340 m de
caniveaux rectangulaires (dont 240 m dans un contexte de moindre enjeu), qui
peuvent devenir des pièges en l’absence de système de sortie. En cas d’utilisation
de caniveaux à fente, les impacts seront supérieurs du fait de la difficulté (ou de
l’impossibilité) pour les animaux de s’en échapper.
Le projet entraînera des impacts bruts localement moyens à assez forts sur la
Grenouille agile, compte tenu de la destruction d’un site secondaire de
reproduction et de la fragmentation du paysage par la route (mortalité accrue,
effet barrière). Ces impacts seront principalement localisés dans la vallée.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le débroussaillement manuel en septembre-octobre est préconisé afin d’éviter la
période d’hivernage où les amphibiens ont une baisse d’activité et se réfugient dans
les broussailles, pierriers…
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Grenouille agile est une espèce assez rare du fait de son absence en milieux
montagnards ; en plaine, elle est commune, c’est pourquoi elle présente un enjeu
moyen.
Les impacts du projet sont localisés principalement au sud du fuseau, avec la
destruction directe d’un site de reproduction d’importance modeste (5 pontes
8
observées en 2010) sur les 11 sites recensés (160 pontes en 2010) ; il s’agit d’une
dépression inondée située dans une prairie du sud du fuseau, en rive gauche de la
Sourdoire. Le projet entraînera également la destruction de 9,01 ha d’habitat
terrestre – induisant celle d’individus – en phase travaux.
La route aura un effet barrière de par la mortalité liée au trafic routier et à l’effet
piège des caniveaux. La fragmentation de l’habitat par la route entraînera un
isolement relatif – compte tenu de ses bonnes aptitudes physiques (diminution de
la connectivité) – entre les habitats terrestres et les habitats de reproduction, de
même qu’entre les différents sites de reproduction.
Afin que les ornières, flaques et autres points d’eau créés par le chantier ne
puissent servir de sites de reproduction. un filet de protection à petites mailles,
empêchant le passage des animaux, devra être mis en place tout autour du chantier
au préalable.
Des dispositifs permettant aux animaux de sortir des caniveaux seront mis en place,
afin d’éviter un effet piège et d’assurer la transparence écologique de
l’infrastructure.
Des buses sèches (4 dalots) pour la traversée des individus sous la route seront
insérées dans le remblai du sud de l’aire d’étude avec des barrières guidant les
animaux vers les passages, etc.
Il n’est pas prévu d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de l’espèce et
limiter les risques de collision.
IMPACTS RESIDUELS
8
Comprend les sites avec Grenouille agile avérée et les sites à Grenouille
« brune » non identifiée spécifiquement.
Les impacts résiduels seront localement moyens dans le cas d’une bonne
fonctionnalité des mesures mises en œuvre, et ne remettront pas en cause la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
167
MESURES DE COMPENSATION
Une mare et deux dépressions inondables seront créées dans le cadre d’une mesure
compensatoire de restauration de zones humides ; elles pourront constituer des
sites de reproduction pour la Grenouille agile.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
SYNTHESE – GRENOUILLE AGILE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Préoccupation mineure
Moyens à assez forts localement
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Aménagement de buses sèches
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Moyens localement
Création de mares dans la zone de compensation
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts (dispositifs de sortie
des caniveaux et batrachoducs), le projet ne
remettra pas en cause la conservation des
populations de Grenouille agile dans le secteur
d’étude.
168
CARACTERES BIOLOGIQUES
SALAMANDRE TACHETEE
Nom vernaculaire : Salamandre tachetée
Nom scientifique : Salamandra salamandra (Linnaeus, 1758)
Classification : Amphibia, Urodela, Salamandridae
DEVELOPPEMENT
En automne et jusqu’au printemps, la femelle dépose ses larves dans les points
d’eau. Il n’y a pas de ponte (elle est ovovivipare).
ALIMENTATION
La salamandre se nourrit de petits invertébrés. Elle est elle-même consommée par
la couleuvre à collier, l’un des seuls animaux à ne pas craindre sa sécrétion toxique.
La salamandre est nocturne et discrète. Le jour, elle se cache sous les pierres, les
souches pourries, les racines ou dans les galeries de rongeurs abandonnées. Mais
cependant, elle peut sortir le jour lors de fortes pluies. Elle hiverne quand les
températures deviennent froides mais redevient active au moindre redoux. C’est le
plus terrestre de nos amphibiens (fécondation à terre).
CARACTERES ECOLOGIQUES
© N. Gouix
AMPHIBIEN
ACTIVITE
La salamandre tachetée est un animal forestier, elle préfère les forêts de feuillus :
hêtraies, chênaies, charmaies mais peut aussi s’installer dans les forêts mixtes. Elle
utilise pour la reproduction des eaux courantes ou émanant d’une source :
abreuvoirs à bestiaux, puits, ruisselets, suintement, mais aussi et surtout des mares
et des ornières en forêt.
DESCRIPTION
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
C’est le plus grand urodèle de France, jusqu’à près de 20 cm. La coloration est
variable et unique, permettant la reconnaissance individuelle, mais de manière
générale, la robe est de teinte noire avec sur le dos deux séries longitudinales de
tâches jaunes. Les couleurs vives indiquent « danger » pour les prédateurs. En effet,
les glandes situées en arrière de la tête et sur son dos produisent une sécrétion
toxique. Elles rendent la salamandre immangeable pour la plupart des prédateurs,
mais elle n’est pas dangereuse pour l’homme.
La salamandre tachetée est une espèce ouest-européenne répandue du Portugal à
l’ouest à la Turquie à l’est. Au nord, elle ne dépasse pas l’Allemagne. Au sud, on la
rencontre jusque dans l’extrême pointe des péninsules ibérique, italienne et
balkanique (ACEMAV, 2003 ; Pottier et al., 2008)).
169
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009)
Article 3 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition en Europe
(IUCN, 2009)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Pottier et al., 2008)
L’espèce est un urodèle commun en Midi-Pyrénées dans tous les secteurs boisés, en
plaine comme en basse montagne. L’espèce toujours apparue comme assez banale
explique certains défauts de données par endroit, les observateurs contemporains
n’ayant pas forcement jugé utile de transmettre les données d’observation (Pottier
et al., 2008)).
SUR LE SITE D’ETUDE
La Salamandre tachetée n’a été trouvée qu’en un point au sud du fuseau, mais sa
présence est possible ailleurs. Cette espèce utilise les boisements, prairies et
propriétés situées aux alentours comme habitat terrestre. Des sites de reproduction
sont probablement utilisés par la Salamandre tachetée (ornières, fossés, etc.).
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Annexe III de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
Decreasing (IUCN, 2008)
Des populations stables sont présentes en Europe centrale. Localement, certaines
populations sont en déclin (sévère aux Pays-Bas). Les densités se réduisent dans
certaines zones de l’Espagne. Globalement, la population tend à décliner (IUCN,
2008).
En France, la salamandre tachetée serait en régression dans de nombreuses régions
d’après des témoignages oraux des habitants, en cause, les collisions routières
principalement (ACEMAV, 2003).
MENACES
La principale menace est l’action de l’homme sur les milieux : disparition des zones
humides, fragmentation des habitats, pollution des eaux des sites de reproduction,
mortalité sur les axes routiers notamment en zone forestière. C’est indéniablement,
un des amphibiens les plus vulnérables vis-à-vis des structures routières.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La salamandre tachetée, commune en Midi-Pyrénées, présente des enjeux faibles.
Les amphibiens comme la salamandre subiront une perte temporaire d’habitat de
chasse dans les parcelles lors de la phase travaux. Les impacts associés (bruits,
poussières, présence humaine notamment) impliqueront un déplacement des
animaux vers des zones plus paisibles. Il existe également un risque de destruction
d’individus en phase travaux (déboisement en période d’hibernation).
La déviation de Vayrac induit la destruction d’une faible superficie de prairies,
boisements…, utilisés comme site d’hibernation ou d’estivage mais pas de sites de
reproduction. Il augmentera les effets de la fragmentation par la création de la
170
route et des caniveaux. Le risque de mortalité est accentué par l’utilisation de
caniveaux en U en béton qui peuvent devenir des pièges mortels en l’absence de
système de sortie.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
Le projet entraînera une perte de territoires d’habitat compte-tenu de la
destruction de :
- 3,38 ha d’habitat terrestre.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur la salamandre tachetée.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Ces mesures ne sont pas uniquement relatives à la salamandre tachetée, mais plus
globalement à l’ensemble de la petite faune. Elles lui profiteront au même titre :
- Débroussaillement manuel en septembre-octobre, hors période d’hivernage afin
de réduire les risques de mortalité ;
- Isolement du chantier par des clôtures petite maille imperméables à la petite
faune ;
- Aménagement de buses sèches (4 dalots) pour la traversée des individus sous la
route ;
- Mise en place de dispositifs de sortie pour la petite faune au niveau des caniveaux
et des bassins de rétention de telle manière qu’ils ne constituent pas des pièges
pour la petite faune;
-Absence d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de la faune et
limiter les risques de collision.
SYNTHESE – SALAMANDRE TACHETEE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Préoccupation mineure
Faibles
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Aménagement de buses sèches
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Faibles
La création de mares dans la zone de compensation lui
bénéficiera
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne met pas
en cause la conservation des populations de
salamandre tachetée dans le secteur d’étude.
IMPACTS RESIDUELS
La déviation de Vayrac induira des impacts résiduels faibles et ne remet pas en
cause la pérennité des populations ni le bon accomplissement de leurs cycles
biologiques à condition que soient mis en place des caniveaux avec dispositifs de
sortie.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue, mais la création de mares pour la
Grenouille agile dans la zone compensée pour le Cuivré des marais lui bénéficiera.
171
TRITON MARBRE
Nom vernaculaire : Triton marbré
Nom scientifique : Triturus marmoratus (Latreille, 1780)
Classification : Amphibia, Urodela, Salamandridae
partir de janvier-février et le retour vers l’habitat terrestre se déroule à partir de la
mi-mai. La femelle effectue une seule ponte par an, sauf dans le Midi où une
reproduction automnale est parfois constatée. Les œufs sont au nombre de 200 à
400 et sont déposés un à un, sur la végétation aquatique ou dans des replis de
feuilles. Après un développement embryonnaire de 16 jours environ, la jeune larve
mène une vie libre. Au bout de 2 à 3 mois, la métamorphose survient alors ; elle
consiste extérieurement en une perte progressive des branchies. Les jeunes
quittent alors le milieu aquatique pour devenir terrestres. La maturité sexuelle est
atteinte à l'âge de 3 à 5 ans. La durée de vie avoisine 6-7 ans mais peut atteindre le
double.
L'alimentation de l’adulte en phase aquatique est à base d'invertébrés et de leurs
larves (Chironomes, Phryganes, Éphémères), d'œufs et de têtards d'autres
amphibiens, de crustacés (Aselles, Gammares). En phase terrestre, il se nourrit de
vers de terre, de limaces, de chenilles et d'insectes.
© Cambrony
AMPHIBIEN
ALIMENTATION
DESCRIPTION
Le Triton marbré est une espèce de grande taille mesurant entre 12 et 16 cm de
longueur. Sa coloration générale est sombre, marbrée de vert. Le ventre est
sombre, moucheté de blanc. Il a généralement une ligne dorsale rougeâtre plus ou
moins marquée. En période de reproduction, le mâle possède une crête dorsale
bicolore à bord droit ou faiblement ondulé, ainsi qu’une bande latérale jaunâtre à
l’extrémité de la queue. Les larves possèdent une nageoire assez large et des doigts
et orteils allongés.
ACTIVITE
Les jeunes et les adultes de Triton marbré hivernent d’octobre à janvier-février,
dans des galeries du sol, sous des pierres, des souches, dans des cavités d’arbres et
sous l’écorce (etc.), parfois jusqu’à plusieurs mètres de hauteur. L’hivernage a lieu
souvent à faible distance de l’eau (< 100 m), voire pour certains individus au fond de
la mare. Durant cette période, ils sont en vie ralentie et ne se nourrissent pas. Alors
que les larves sont aquatiques, les adultes mènent principalement une vie terrestre.
Leur phase aquatique est limitée à quelques mois dans l'année, au moment de la
reproduction, mais certains peuvent rester dans l’eau toute l’année. Contrairement
au Triton crêté, les jeunes quittent rapidement le milieu aquatique. L’hivernage au
stade larvaire est rarissime. Le Triton marbré est une espèce diurne au stade
larvaire, mais il devient nocturne après la métamorphose. En période de
reproduction, les adultes passent la journée le plus souvent en eau profonde,
cachés dans les plantes aquatiques. La nuit, ils se déplacent lentement au fond de
l'eau, dans des zones peu profondes. S'ils se sentent menacés, ils gagnent des
profondeurs plus importantes.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
CARACTERES ECOLOGIQUES
La reproduction se déroule dans l'eau, le plus souvent au printemps. Les Tritons
marbrés adultes reviennent pondre dans leur mare de naissance ou dans des
milieux proches de quelques centaines de mètres. La migration prénuptiale a lieu à
Le Triton marbré est plutôt une espèce de paysages semi-ouverts et forestiers. On le
trouve par exemple dans des zones bocagères avec des prairies, des boisements
humides, des landes à ajoncs, etc. Il apprécie les sols acides et la présence d’arbres,
172
qui lui fournissent notamment des possibilités de gîte. On peut le trouver dans des
milieux plus secs que le Triton crêté. Il fréquente des biotopes aquatiques de nature
variée : mares, abreuvoirs, fossés, bordures d'étangs, etc. Les mares demeurent
toutefois son habitat de prédilection. Celles-ci sont généralement vastes mais
l'espèce s'accommode parfois de petites surfaces d'eau peu profondes. Les eaux
relativement profondes (de l'ordre de 0,5-1 m) et pourvues d'une abondante
végétation sont toutefois préférées. La qualité de l’eau ne semble pas être un
élément déterminant.
SUR LE SITE D’ETUDE
Un individu de Triton marbré a été noté en phase terrestre dans un ouvrage
maçonné sous un chemin rural en limite du site d’étude (à 400 m de l’emprise).
Etant donné que cette espèce n’avait pas été contactée lors de la prospection des
points d’eau, sa reproduction dans les milieux inventoriés est peu probable ou bien
en effectifs faibles. Il est donc possible que les sites de reproduction se situent à
l’extérieur du périmètre d’étude ou dans des bassins privés.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
L'aire de répartition du Triton marbré couvre une grande partie de la Péninsule
ibérique et les deux tiers ouest de la France.
Préoccupation mineure – espèce en déclin (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
En France, le Triton marbré est essentiellement une espèce de plaine et de basse
montagne. On le rencontre jusqu'à 1000 m d’altitude dans le Massif Central et les
Pyrénées. Il est présent dans la grande moitié ouest du pays, limité par la Seine et la
Loire. Plus au nord, il existe une petite population d’origine introduite. Au sud, il ne
dépasse pas le département du Gard à l’est.
Préoccupation mineure (liste rouge IUCN : Temple & Cox, 2009).
En Midi-Pyrénées, il est assez rare mais présent sur l’ensemble de la région, à
l’exception des zones montagneuses.
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2008b).
Article 2 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection
(JORF du 18/12/2007). Individus et habitat protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Répartition en Europe
(ACEMAV et al., 2003)
Répartition en France
(ACEMAV et al., 2003) (rouge : très rare
à exceptionnel ; orange : assez rare à
rare ; vert : commun à assez commun)
Espèce déterminante de ZNIEFF en plaine centrale et pour les sites de reproduction
avec un cortège plurispécifique (CREN M-P, 2011).
173
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Decreasing (IUCN, 2008)
En Europe, l’espèce est considérée comme faiblement menacée. Les menaces les
plus sérieuses concernent les populations sur les franges nord et est de l’aire de
répartition, dont la distribution en mosaïque augmente probablement la sensibilité
à l’altération ou la disparition des habitats.
En France, l’espèce montre une santé variable en fonction des régions considérées.
Si elle se porte bien dans le Sud, un déclin a été noté en Poitou-Charentes comme
en Île-de-France, où le Triton marbré n’occupe que les grands massifs forestiers.
susceptible d’entraîner des impacts majeurs sur les populations d’amphibiens (e.g.
Bosch & Martínez-Solano, 2006 ; Dejean et al., 2007).
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Triton marbré est une espèce assez rare à enjeux assez forts, présentant une
forte sensibilité à la route. Etant donné le caractère unique de l’observation et les
incertitudes quant à son statut local, les effets peuvent être difficilement évalués ;
ils devraient cependant être modérés, puisque l’observation est assez éloignée du
projet (pour cette espèce à rayon d’action assez faible) et qu’il semble peu probable
que son site de reproduction soit impacté.
MENACES
La principale menace, souvent liée au remembrement des terres agricoles, concerne
la disparition des habitats aquatiques et terrestres de l'espèce. L'habitat aquatique
du Triton marbré est menacé par le comblement des mares par l'homme, les
opérations de drainage ou encore par leur atterrissement naturel. Ce dernier
phénomène est accru par l'abandon de l'agriculture (notamment de l'élevage) qui
conduit à un arrêt de l'entretien des mares et abreuvoirs. L'arrachage des haies, la
destruction des bosquets ou des vieux arbres à proximité des points d'eau où vit le
Triton marbré constituent également des menaces dans la mesure où ces abris sont
indispensables à l'espèce durant sa phase terrestre.
Les champs cultivés, dépourvus d'humus, sont inaptes à la vie des Amphibiens en
été ; les traitements phytosanitaires détruisent les ressources alimentaires
disponibles pour l'espèce. Ceci a pour conséquence d'empêcher les échanges interpopulationnels.
Des opérations telles que le curage de fossés ou de mares menées sans précaution
sont susceptibles de menacer des populations. Ceci est particulièrement vrai au
stade larvaire, les individus ne pouvant pas quitter le milieu aquatique. Les œufs et
les larves sont également menacés par la pollution et l'eutrophisation des eaux.
Les espèces exotiques menacent significativement les amphibiens. En particulier, les
poissons (Carassins Carassius spp., Perche soleil Lepomis gibbosus, etc.), lorsqu’ils
sont introduits dans les mares, peuvent causer d’importants dégâts dans les
populations de larves. Les Ecrevisses américaines, notamment l’Ecrevisse de
Louisiane Procambarus clarkii, sont susceptibles d’affecter directement (prédation)
ou indirectement (transformation du milieu) les amphibiens (e.g. Nyström, 1999 ;
Rodríguez et al., 2005). Enfin, le pathogène Batrachochytrium dendrobatidis est
La route pourra avoir un effet barrière du fait de son évitement (substrat hostile) et
surtout de la mortalité liée au trafic routier et à l’effet piège des caniveaux, mais elle
est assez éloignée du point d’observation. La fragmentation induit une diminution
de la connectivité entre les secteurs situés de part et d’autre de la route.
La mortalité et la fragmentation seront augmentées par l’utilisation de 980 m de
caniveaux rectangulaires (dont 240 m dans un contexte de moindre enjeu), qui
peuvent devenir des pièges en l’absence de système de sortie. En cas d’utilisation
de caniveaux à fente, les impacts seront supérieurs du fait de la difficulté (ou de
l’impossibilité) pour les animaux de s’en échapper.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur le Triton marbré.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Le débroussaillement est prévu en septembre-octobre, hors période d’hivernage
afin de réduire les risques de mortalité ; il sera manuel.
Un isolement du chantier sera matérialisé par des clôtures petite maille
imperméables à la petite faune.
Des dispositifs permettant aux animaux de sortir des caniveaux seront mis en place,
afin d’éviter un effet piège et d’assurer la transparence écologique de
l’infrastructure.
174
Des buses sèches (4 dalots) pour la traversée des individus sous la route seront
insérées dans le remblai du sud de l’aire d’étude avec des barrières guidant les
animaux vers les passages, etc.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront négligeables dans le cas d’une bonne fonctionnalité des
mesures mises en œuvre, et ne remettront pas en cause la pérennité des
populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
SYNTHESE – TRITON MARBRE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
Faibles
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Aménagement de buses sèches
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue, mais la création de mares pour la
Grenouille agile dans la zone compensée pour le Cuivré des marais lui bénéficiera.
Préoccupation mineure
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Faibles
La création de mares dans la zone de compensation lui
bénéficiera
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne remettra
pas en cause la conservation des populations de
Triton marbré dans le secteur d’étude.
175
CARACTERES BIOLOGIQUES
COULEUVRE VERTE ET JAUNE
Nom vernaculaire : Couleuvre verte et jaune
Nom scientifique : Hierophis viridiflavus (Lacepède, 1789)
Classification : Reptilia , Squamata, Colubridae
DEVELOPPEMENT
L’accouplement se déroule en mai, avec combats nuptiaux et enroulement en tirebouchon des partenaires. La ponte de 5 à 15 œufs s’effectue dès fin juin pour une
éclosion prévue fin août début septembre.
ALIMENTATION
© http://www.ssntg82.com
REPTILE
Son régime alimentaire est varié : lézards, serpents (dont vipère),
micromammifères, oisillons. Elle consomme rarement des amphibiens et peut
manger des insectes lorsqu’elle est jeune. Ses prédateurs sont essentiellement des
rapaces et des mammifères carnivores.
DESCRIPTION
Cette couleuvre mesure à peine 20 cm à la naissance, mais atteint plus d’un mètre à
l’âge adulte. Les plus grands spécimens peuvent atteindre 150 à 160 cm. La robe des
adultes est caractéristique : Le dos et les flancs sont typiquement noirs, parsemé
d’une multitude de points jaunes. Les jeunes sont différents, seule la tête porte la
même ornementation que l’adulte, en plus clair. Leur corps est beaucoup plus
uniformes, marron clair. Du fait de la présence d’un motif en collier à l’arrière de la
tête, ces jeunes sont souvent pris pour des couleuvres à collier.
ACTIVITE
Espèce diurne active de mars à octobre, parfois nocturne par période chaude, cette
espèce est relativement discrète par sa robe qui camoufle assez bien dans la
végétation. Même si elle évolue surtout au sol, cette couleuvre est qualifiée de
semi-arboricole car il lui arrive de se réfugier dans les arbustes à plusieurs mètres.
Méfiante et craintive, elle fuit rapidement mais se défend en cas d’attaque et mord
vigoureusement.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Espèce terrestre relativement ubiquiste, la couleuvre fréquente une vaste gamme
de milieux pourvu qu’ils soient assez ensoleillés : lisières, haies, landes, friches,
ruines, muret de pierres, talus routiers, …
Adaptable et tolérante, elle est souvent le seul serpent à subsister dans les
morceaux de haies épars et les cordons broussailleux des zones de cultures
intensives.
176
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT EUROPEEN
Elle est présente en Italie, au nord de l'Espagne, et partout en France hormis, le
nord et le nord-ouest.
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages
(modifiée par la directive 97/62/CEE).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009)
Article 2 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
Répartition en Europe
(IUCN, 2009)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Pottier et al., 2008)
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Stable (IUCN, 2008)
C’est la couleuvre la plus commune dans la région Midi-Pyrénées. On la trouve dans
toutes les zones de plaines et collines. En montagne, elle peut vivre fréquemment
jusqu’à des altitudes de 1200 m voire plus en cas d’exposition très ensoleillée.
Cette espèce semble en expansion dans le Nord depuis le début du XXe siècle.
L’IUCN considère les populations stables (2008).
SUR LE SITE D’ETUDE
MENACES
La couleuvre verte et jaune a été recensée sur la zone d’étude. Cette espèce, très
commune et ubiquiste, est en mesure d’exploiter l’ensemble du site dans les zones
d’habitats qui lui sont favorables : haies, lisière de bois, talus routiers… Craintive, il
est difficile cependant d’estimer le nombre d’individus pouvant utiliser le secteur.
La couleuvre verte et jaune n’est pas menacée de disparition, c’est même le serpent
le plus fréquent de toutes les espèces du sud de la France. Malheureusement,
couvrant de vastes territoires, elle est souvent victime de la circulation automobile.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
La Couleuvre verte et jaune (très commune) présente des enjeux faibles.
Pour les reptiles comme la couleuvre verte et jaune, il y aura une perte temporaire
d’habitat de chasse dans les parcelles lors de la phase travaux. Les impacts associés
(bruits, poussières, présence humaine notamment) impliqueront un déplacement
des animaux vers des zones plus paisibles. Il existe également un risque de
destruction d’individus en phase travaux (déboisement en période d’hibernation).
177
L’impact sera néanmoins limité ; les animaux vivant dans ces milieux retrouveront
sans problème les mêmes conditions écologiques à proximité.
La déviation de Vayrac induit la destruction d’une faible superficie de prairies,
boisements… Il augmentera les effets de fragmentation par la création de la route
et des caniveaux. Le risque de mortalité est accentué par l’utilisation de caniveaux
en U en béton qui peuvent devenir des pièges mortels en l’absence de système de
sortie.
Le projet entraînera une perte de territoires d’habitat compte-tenu de la
destruction de :
- 1 ha d’habitat principal (boisé et arbustif) ;
- 695 m de haies.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur la couleuvre verte et jaune.
Espèce ubiquiste, elle pourra s’adapter à l’évolution du secteur.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Ces mesures ne sont pas uniquement relatives à la couleuvre verte et jaune, mais
plus globalement à l’ensemble de la petite faune. Elles lui profiteront au même
titre :
IMPACTS RESIDUELS
La déviation de Vayrac induira des impacts résiduels faibles et ne remet pas en
cause la pérennité des populations ni le bon accomplissement de leurs cycles
biologiques à condition que soient mis en place des caniveaux avec dispositifs de
sortie.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
SYNTHESE – COULEUVRE VERTE ET JAUNE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
- Débroussaillement manuel en septembre-octobre, hors période d’hivernage afin
de réduire les risques de mortalité ;
- Mise en place de dispositifs de sortie pour la petite faune au niveau des caniveaux
et des bassins de rétention de telle manière qu’ils ne constituent pas des pièges
pour la petite faune ;
Faibles
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Mesures de réduction
- Isolement du chantier par des clôtures petite maille imperméables à la petite
faune ;
Préoccupation mineure
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Négligeables
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne met pas
en cause la conservation des populations de
couleuvre verte et jaune dans le secteur d’étude.
-Absence d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de la faune et
limiter les risques de collision.
178
LEZARD VERT OCCIDENTAL
Nom vernaculaire : Lézard vert
Nom scientifique : Lacerta bilineata (Daudin, 1802)
Classification : Reptilia, Squamata, Lacertidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Après l’accouplement (avril-mai), la femelle pond de 6 à 23 œufs dans le sol meuble,
ou à l’abri sous un tas de végétaux ou une pierre. Les jeunes sortent de leurs œufs
après 7 à 15 semaines suivant la température et les conditions climatiques
(septembre-octobre).
© P.Gourdain - http://inpn.mnhn.fr
REPTILE
ALIMENTATION
DESCRIPTION
Le lézard vert occidental est une grande espèce de Lacertidae pouvant mesurer
jusqu’à 13 cm du museau au cloaque, pour une longueur totale d’environ 30-40 cm.
Les colorations sont variables d’un individu à l’autre, allant du vert, vert citron, au
marron, uni ou tacheté de points noirs. Le mâle mature, ainsi que certaines femelles
possèdent la gorge bleue. La robe du nouveau-né est différente : il n’existe de vert
que dans la région de la gorge et de la poitrine, le reste du corps étant marron.
Les lézards verts se nourrissent aussi bien d’invertébrés que de fruits, baies, jeunes
serpents, lézards, micromammifères ou encore d’œufs et d’oisillons de petits
oiseaux. Cette espèce est la proie de nombreux prédateurs, parmi eux : rapaces,
belettes, serpents ou encore chats domestiques.
ACTIVITE
Le lézard vert occidental est essentiellement actif en journée. Lorsque la
température descend en dessous des 15°C, il entre en hibernation (octobrenovembre à mars environ), attendant le retour de conditions plus favorables. Très
agile, il peut aussi bien grimper dans les buissons que se jeter à l’eau et nager s’il se
sent menacé.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Il affectionne un couvert végétal relativement dense (hautes herbes et broussailles).
On le rencontre dans une grande variété d’habitats bien ensoleillés : haies, lisières
de bois et clairières, landes, talus de voies ferrées, anciennes carrières et gravières,
berges de rivières, ruines, éboulis… Il se retrouve jusqu’à 2 200 mètres d’altitude en
montagne.
179
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT EUROPEEN
L’espèce est présente à l’ouest de l’Europe, du nord de l’Espagne à l’ouest de
l’Allemagne et à l’extrême sud de la Slovénie. Il est absent de la plupart des îles
méditerranéennes (à part Elbe et la Sicile) et de certains départements du NordOuest de la France. Cette espèce a longtemps été considérée comme une sousespèce du lézard vert oriental (Lacerta viridis) qui comme son nom l’indique occupe
notamment la partie est de l’Europe.
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages
(modifiée par la directive 97/62/CEE).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009)
Article 2 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition en Europe
(IUCN, 2009)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Pottier et al., 2008)
Le lézard vert est présent dans toute la région Midi-Pyrénées, et localement
commun mais il se raréfie au dessus de 1000m et ne dépasse pas les 1700m
d’altitude environ (Pottier et al., 2008).
SUR LE SITE D’ETUDE
Le lézard vert a été recensé sur la zone d’étude, il est en mesure d’exploiter
l’ensemble du site dans les zones d’habitats qui lui sont favorables : broussailles,
lisières de bois, talus routiers… Il est aussi présent dans les environs.
Decreasing (IUCN, 2008)
La population tend à décliner, surtout dans le nord dans son aire de répartition
(IUCN, 2008).
En Midi-Pyrénées, l’espèce se raréfie dans les zones de cultures, où il est victime de
la disparition des proies et de son habitat (Pottier et al., 2008).
MENACES
Comme beaucoup d’autres espèces, il souffre de la diminution de ses proies et de
son habitat dans les zones de culture intensive suite au désherbage des talus, à la
suppression des haies et à l’utilisation de pesticides. Il est aussi victime de la
circulation routière.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
180
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Lézard vert, largement répandu en Midi-Pyrénées et localement commun,
présente des enjeux faibles.
Pour les reptiles comme le lézard vert occidental, il y aura une perte temporaire
d’habitat de chasse dans les parcelles lors de la phase travaux. Les impacts associés
(bruits, poussières, présence humaine notamment) impliqueront un déplacement
des animaux vers des zones plus paisibles. Il existe également un risque de
destruction d’individus en phase travaux (déboisement en période d’hibernation).
L’impact sera néanmoins limité ; les animaux vivant dans ces milieux retrouveront
sans problème les mêmes conditions écologiques à proximité.
-Absence d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de la faune et
limiter les risques de collision.
IMPACTS RESIDUELS
La déviation de Vayrac induira des impacts résiduels faibles et ne remet pas en
cause la pérennité des populations ni le bon accomplissement de leurs cycles
biologiques à condition que soient mis en place des caniveaux avec dispositifs de
sortie.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
La déviation de Vayrac induit la destruction d’une faible superficie de prairies,
boisements… Il augmentera les effets de la fragmentation par la création de la route
et des caniveaux. Le risque de mortalité est accentué par l’utilisation de caniveaux à
fente et de caniveaux en U en béton qui peuvent devenir des pièges mortels en
l’absence de système de sortie.
Le projet entraînera une perte de territoires d’habitat compte-tenu de la
destruction de :
- 1 ha d’habitat principal (boisé et arbustif) ;
- 695 m de haies.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur le lézard vert.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Ces mesures ne sont pas uniquement relatives au lézard vert, mais plus globalement
à l’ensemble de la petite faune. Elles lui profiteront au même titre :
- Débroussaillement manuel en septembre-octobre, hors période d’hivernage afin
de réduire les risques de mortalité ;
- Isolement du chantier par des clôtures petite maille imperméables à la petite
faune ;
- Mise en place de dispositifs de sortie pour la petite faune au niveau des caniveaux
et des bassins de rétention de telle manière qu’ils ne constituent pas des pièges
pour la petite faune ;
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
SYNTHESE - LEZARD VERT OCCIDENTAL
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Préoccupation mineure
Faibles
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Négligeables
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne met pas
en cause la conservation des populations de
lézard vert occidental dans le secteur d’étude.
181
LEZARD DES MURAILLES
Nom vernaculaire : Lézard des murailles
Nom scientifique : Podarcis muralis (Laurenti, 1768)
Classification : Reptilia, Squamata, Lacertidae
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
La reproduction a lieu au début du printemps au début de l’été. Après
l’accouplement, la femelle réalise de 2 à 3 pontes consécutives d’environ 6 œufs en
moyenne, dans une zone dépourvue de végétation (failles, sous une pierre…). Les
jeunes lézards sortent des œufs après 6 à 11 semaines d’incubation (juillet à
septembre).
ALIMENTATION
L’espèce se nourrit essentiellement d’insectes, d’araignées, de mollusques. Elle est
la proie de nombreuses espèces de prédateurs : pie-grièche, belette, fouine,
hérisson, buse, faucon crécerelle, coronelles…ainsi que le chat domestique (son plus
grand prédateur).
ACTIVITE
© A. Gouix
REPTILE
L’espèce est essentiellement active en journée. Dans le Sud de la France et dans les
régions chaudes, il est observable tout au long de l’année.
DESCRIPTION
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le lézard des murailles, comme son nom l’indique se retrouve essentiellement dans
des sites rocailleux. Il affectionne les substrats fermes et secs : vieux murs,
pierriers, rochers, carrières, bénéficiant d’un ensoleillement assez généreux.
L’espèce est très bien accoutumée à la présence humaine et il est souvent observé
sur les murs d’habitations. C’est le plus « urbain » de la famille. Cette espèce se
retrouve en montagne, où il atteint les 2 500 mètres d’altitude.
Ce petit Lacertidae mesure exceptionnellement plus de 8 cm du museau au cloaque.
Sa peau, plutôt lisse, arbore des motifs très variés selon les individus et leur
localisation biogéographique. Toutefois, la majorité des individus est teintée de
couleurs brunâtres à grises sur le dessus et possède généralement des stries dorsolatérales foncées. Le dessous est clair ou beige pâle. Les jeunes ont une
ornementation similaire mais moins prononcée.
182
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
L’espèce se retrouve dans toute l’Europe du Sud, parfois jusqu’au centre.
En France, il est présent jusqu’en Alsace, Bretagne et Nord-Pas-de-Calais, mais il est
rare et localisé dans le nord de son aire de répartition.
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages
(modifiée par la directive 97/62/CEE).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (IUCN et al., 2009)
Article 2 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des
reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L’individu et son habitat sont protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional particulier.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition en Europe
(IUCN, 2009)
Répartition en Midi-Pyrénées
(Pottier et al., 2008)
En Midi-Pyrénées, l’espèce est très commune (Pottier et al., 2008).
SUR LE SITE D’ETUDE
Le lézard des murailles a été recensé sur la zone d’étude. Cette espèce, très
commune, est en mesure d’exploiter l’ensemble du site dans les zones d’habitats
qui lui sont favorables : sites rocailleux, talus routiers…
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Préoccupation mineure (IUCN, 2011).
Stable (IUCN, 2008)
Cette espèce est commune sur son aire de répartition dans les habitats qui lui sont
favorables. Globalement, la population est stable (IUCN, 2008).
En Midi-Pyrénées, c’est le plus familier des reptiles et le moins menacé (Pottier et
al., 2008).
MENACES
La diminution constante des murs riches en fissures et cavités est l’une des menaces
les plus préoccupantes (Démolition des vieux murs, enlèvement de la végétation,
construction de nouveaux murs dépourvus de cavités, restauration des ruines…). La
pulvérisation d’herbicides au pied des murs, notamment dans les cimetières ou en
bordure des routes, le long des voies ferrées est préjudiciable pour les adultes et
leur ponte. Enfin, la densité élevée de prédateurs "domestiques" (chats, chiens) ou
anthropophiles dans les sites proches des habitations constitue également une
menace notable pour cette espèce.
STATUT EUROPEEN
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe (19/09/1979, Berne).
183
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Lézard des murailles (très commun) présente des enjeux faibles.
Pour les reptiles comme le lézard des murailles, il y aura une perte temporaire
d’habitat de chasse dans les parcelles lors de la phase travaux. Les impacts associés
(bruits, poussières, présence humaine notamment) impliqueront un déplacement
des animaux vers des zones plus paisibles. Il existe également un risque de
destruction d’individus en phase travaux (déboisement en période d’hibernation).
L’impact sera néanmoins limité ; les animaux vivant dans ces milieux retrouveront
sans problème les mêmes conditions écologiques à proximité.
-Absence d’aménagement écologique (ou aménagement réduit) des lisières
forestières nouvellement créées pour ne pas favoriser l’installation de la faune et
limiter les risques de collision.
IMPACTS RESIDUELS
La déviation de Vayrac induira des impacts résiduels faibles et ne remet pas en
cause la pérennité des populations ni le bon accomplissement de leurs cycles
biologiques à condition que soient mis en place des caniveaux avec dispositifs de
sortie.
MESURES DE COMPENSATION
La déviation de Vayrac induit la destruction d’une faible superficie de prairies,
boisements… Il augmentera les effets de la fragmentation par la création de la route
et des caniveaux. Le risque de mortalité est accentué par l’utilisation de caniveaux à
fente et de caniveaux en U en béton qui peuvent devenir des pièges mortels en
l’absence de système de sortie.
Le projet entraînera une perte de territoires d’habitat compte-tenu de la
destruction de :
- 9,54 ha d’habitat principal (urbain, boisé, arbustif et vergers) ;
- 695 m de haies.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur le lézard des murailles. L’espèce
pourra s’adapter à l’évolution du secteur.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Ces mesures ne sont pas uniquement relatives au lézard des murailles, mais plus
globalement à l’ensemble de la petite faune. Elles lui profiteront au même titre :
- Débroussaillement manuel en septembre-octobre, hors période d’hivernage afin
de réduire les risques de mortalité ;
- Isolement du chantier par des clôtures petite maille imperméables à la petite
faune ;
- Mise en place de dispositifs de sortie pour la petite faune au niveau des caniveaux
et des bassins de rétention de telle manière qu’ils ne constituent pas des pièges
pour la petite faune ;
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi de l’efficacité des échappatoires à faune et des buses sèches sera effectué.
L’inventaire des espèces présentes sur les abords routiers sur la base de deux
passages par an est préconisé.
SYNTHESE - LEZARD DES MURAILLES
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Préoccupation mineure
Faibles
Débroussaillement en septembre-octobre
Isolement du chantier
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Aménagement de dispositifs de sortie au niveau du
système d’assainissement
Pas d’aménagement écologique en bordure proche de la
route
Négligeables
Suivi écologique sur 10 ans
Grâce à la mise en place des mesures
d’atténuation des impacts, le projet ne met pas
en cause la conservation des populations de
lézard des murailles dans le secteur d’étude.
184
Figure 10 : Localisation des résultats d’inventaires herpétofaune sur le site d’étude
185
CARACTERES BIOLOGIQUES
AGRION DE MERCURE
Nom vernaculaire : Agrion de Mercure
Nom scientifique : Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840)
Classification : Insecte, Odonata, Coenagrionidae
Code NATURA 2000 : 1044
DEVELOPPEMENT
Les adultes volent à partir de fin avril jusqu’en août, avec un pic d’abondance en
juin-juillet. Après l’accouplement, le mâle accompagne la femelle (tandem) pour
pondre. Les œufs sont insérés dans les plantes aquatiques ou riveraines (Menthes,
Cressons, Véroniques, etc.). Les œufs éclosent 3-6 semaines plus tard. La phase
larvaire dure généralement un an, parfois deux dans les régions les plus froides. Les
larves vivent dans la vase ou la végétation immergée.
ALIMENTATION
Les adultes se nourrissent de petits insectes volants (Diptères, etc.) et les larves de
zooplancton et de micro-invertébrés aquatiques.
© Y. Dubois - Ecosphère
INSECTE
ACTIVITE
Après l’émergence, l’imago entre dans une phase de maturation (le plus souvent
d’une dizaine de jours), qu’il passe généralement à proximité des habitats larvaires.
L’Agrion de Mercure a une capacité de dispersion faible et se déplace assez peu.
CARACTERES ECOLOGIQUES
L’Agrion de Mercure habite les petits cours d’eau ensoleillés et riches en végétation
aquatique : sources, ruisseaux et petites rivières, suintements, fossés, etc. Les
ruisseaux en milieu bocager et/ou prairial sont particulièrement appréciés. Il peut
occasionnellement coloniser des milieux secondaires : mares, exutoires de
tourbière, ruisseaux ombragés, etc.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
DESCRIPTION
L’Agrion de Mercure est une demoiselle aux ailes transparentes, mesurant environ 3
cm. Le mâle est bleu avec des taches noires et un dessin noir en forme de tête de
taureau (souvent caractéristique bien qu’assez variable) sur le deuxième segment
de l’abdomen. Les femelles sont presque uniformément sombres dessus, plus
claires dessous. La distinction avec les espèces voisines se fait par examen des
appendices anaux chez les mâles et du prothorax chez les femelles. Les larves sont
aquatiques et ont une forme grêle et allongée avec trois lamelles caudales.
L’Agrion de Mercure est présent en Europe occidentale et méridionale et en Afrique
du Nord.
En France, il est présent sur l’ensemble du territoire sauf la Corse et les montagnes,
mais est plus rare dans le nord.
En Midi-Pyrénées, il est peu commun, mais présent sur l’ensemble de la région, sauf
en altitude.
186
STATUT NATIONAL
Quasi menacé (Dommanget et al., 2008).
Article 3 de l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des insectes protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection (JO du 06 mai 2007).
Individus protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF pour les sites de reproduction (CREN M-P, 2011).
Répartition en Europe
(Dikjstra & Lewington, 2007)
Répartition en France
(SFO, 2006)
SUR LE SITE D’ETUDE
L’Agrion de Mercure est présent en faibles effectifs sur deux secteurs de
suintements et ruisselets en rive droite du Maumont. De plus, une population de
plusieurs dizaines d’individus occupe l’amont du ruisseau le plus à l’est du site
d’étude.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Quasi menacé – espèce en déclin (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Quasi menacé (Kalkmann et al., 2010).
Espèce critique en déclin ou à distribution restreinte (Sahlén et al., 2004).
Annexe II de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
L’Agrion de Mercure est encore relativement répandu dans la Péninsule ibérique et
la France, qui constituent ses bastions. Malgré cela, c’est une espèce en régression,
notamment sur les marges de son aire de répartition. Il a ainsi disparu de plusieurs
régions et est très rare dans plusieurs autres (nord et est). En outre, du fait de ses
exigences écologiques, il ne présente souvent que des stations ponctuelles avec de
faibles effectifs.
MENACES
Les principales menaces concernent la disparition, la dégradation et la
fragmentation de ses habitats : curage, rectification, pollution, canalisation, etc.
Elles sont d’autant plus préjudiciables, que cette espèce occupe fréquemment des
milieux localisés, parfois marginaux, et de faible superficie.
Les habitats occupés par l’Agrion de Mercure sont généralement des milieux
fragiles. En particulier, l’intensification de l’agriculture constitue une menace
importante. Comme il possède des capacités de dispersion limitées, la
fragmentation est également un important facteur de déclin.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
L’Agrion de Mercure est une espèce peu commune à enjeu assez fort.
Le projet va entraîner la destruction partielle d’une station d’Agrion de Mercure sur
les trois recensées (avec un risque de destruction d’individus). La population locale
est de faible taille (quelques individus observés) et la partie impactée de la station
187
est la moins favorable du fait du fréquent assèchement estival de ce secteur. Les
zones de sources et suintements, à l’écart de l’emprise, constituent un habitat de
reproduction pérenne.
L’Agrion de Mercure étant très sensible à la fragmentation, le projet contribuera à
renforcer l’isolement actuel des populations de part et d’autre de la route. La
principale station (ruisseau en rive gauche de la Sourdoire) hébergeant une
population importante est cependant peu menacée ; en revanche, les populations
des sources en rive droite du Maumont sont plus vulnérables.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur l’Agrion de Mercure, compte
tenu de l’évitement de la station principale et de la préservation de la partie la
plus favorable de celle impactée (station secondaire).
SYNTHESE – AGRION DE MERCURE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Quasi menacé
Faibles
Faibles
-
La population principale n’étant pas impactée, le
projet ne remettra pas en cause la conservation
des populations locales d’Agrion de Mercure dans
le secteur d’étude.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue, mais des précautions devront être prises en
phase travaux afin de limiter l’emprise, la circulation des engins… au droit la station
concernée par le projet.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles. La population principale n’étant pas impactée,
le projet ne remettra pas en cause la pérennité des populations locales ni le bon
accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
188
CARACTERES BIOLOGIQUES
DAMIER DE LA SUCCISE
Nom vernaculaire : Damier de la Succise
Nom scientifique : Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775)
Classification : Insecte, Lepidoptera, Nymphalidae
Code NATURA 2000 : 1065
DEVELOPPEMENT
Les adultes volent en une génération en mai-juin ou juin-juillet (août) en montagne.
La période de vol est d’environ 3-4 semaines. Les œufs sont pondus en plaque sous
les feuilles des plantes hôtes. L’incubation dure de 3 à 4 semaines. Il existe six
stades larvaires dont les trois premiers se déroulent dans un nid communautaire. La
nymphose dure 2-3 semaines.
ALIMENTATION
© S. Bonifait - Ecosphère
INSECTE
La sous-espèce nominale du Damier de la Succise utilise principalement la Succise
des prés Succisa pratensis ou les chèvrefeuilles Lonicera spp., etc. Il peut également
utiliser la Scabieuse colombaire Scabiosa columbaria et la Knautie des champs
Knautia arvensis dans les milieux plus secs. Les autres sous-espèces ou d’autres
populations utilisent diverses Dipsacacées, Chèvrefeuilles et Gentianes Gentiana
spp. Les imagos sont floricoles.
DESCRIPTION
Le Damier de la succise est un papillon de taille moyenne et de coloration assez
variable à dominante fauve. Il présente des dessins noirs et généralement un
contraste marqué entre les bandes fauves pâles et rougeâtres. Une série de points
noirs est présente sur les deux faces de l’aile postérieure. Les sous-espèces
montagnardes et méditerranéennes ont une coloration légèrement différente.
ACTIVITE
Les adultes sont relativement mobiles et vagabonds. Les mâles sont territoriaux et
défendent un territoire d’environ 20 m de rayon.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Damier de la succise est susceptible de se trouver dans une grande variété
d’habitats. La sous-espèce nominale fréquente notamment les prairies humides
oligotrophes, les landes, les tourbières, les pelouses sèches, les lisières, etc.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Damier de la succise est présent du Maghreb à la Sibérie. Il est réparti sur une
bonne partie de l’Europe, mais possède des populations plus localisées dans le nord.
Il est présent sur l’ensemble du territoire français à l’exception de la Corse.
Le Damier de la succise est peu commun mais présent dans l’ensemble de la région
Midi-Pyrénées ; il est plus rare dans les secteurs d’agriculture intensive. Il s’agit
essentiellement de la sous-espèce nominale.
189
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2012).
Article 3 de l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des insectes protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection (JO du 06 mai 2007).
Individus protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF (CREN M-P, 2011).
Répartition en Europe
(IUCN, 2012)
Répartition en France
(Delmas & Maëchler, 2006)
(noir : signalé avant et après 1970 ;
gris : signalé après 1970 ; hachures
verticales : signalé avant 1970)
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Damier de la succise a été observé dans une prairie du nord de l’aire d’étude.
Même s’il est possible qu’il soit en en partie sous-inventorié sur le site (période de
vol précoce, individus « noyés » parmi les Mélitées, très abondantes), il semble rare
sur le site d’étude.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure – en déclin (Van Swaay et al., 2010).
Annexe II de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Le Damier de la succise est considéré comme menacé et vulnérable dans le nord de
son aire où de nombreuses populations ont disparu ou régressé.
Il est assez répandu en France, mais en régression, en particulier pour les
populations liées aux zones humides dans le nord de son aire de répartition.
L’habitat de la sous-espèce nominale est considéré comme menacé dans le domaine
atlantique et méritant une forte priorité en terme de gestion conservatoire
(Dupont, 2001).
MENACES
Les principales menaces concernent la disparition de ses habitats. L’assèchement
des zones humides, et/ou leur conversion en surfaces agricoles ou sylvicoles,
constitue une des principales menaces pour cette espèce. Les pratiques intensives
(fauche,
pâturage) menacent également la pérennité des populations.
L’enrichissement des prairies peut entraîner une eutrophisation du milieu et la
disparition des plantes-hôtes. La fauche pendant le développement larvaire
constitue également une menace importante.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Damier de la succise est une espèce peu commune à enjeu assez fort.
La parcelle occupée par le Damier de la succise en 2010 ne sera pas impactée. Les
autres parcelles concernées pourraient héberger occasionnellement cette espèce
en fonction de leur utilisation, mais le Damier n’y a pas été observé.
190
La route contribuera à augmenter l’isolement des populations de ces espèces avec
celles du site Natura 2000, situées au sud du site d’étude.
Le projet entraînera des impacts bruts faibles sur le Damier de la succise, puisque
son habitat se situe à l’écart du projet.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et le projet ne remettra pas en cause la
pérennité des populations ni le bon accomplissement du cycle biologique.
SYNTHESE – DAMIER DE LA SUCCISE
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Préoccupation mineure
Faibles
Faibles
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Damier de la
succise dans le secteur d’étude.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
191
CARACTERES BIOLOGIQUES
CUIVRE DES MARAIS
Nom vernaculaire : Cuivré des marais
Nom scientifique : Lycaena dispar (Haworth, 1803)
Classification : Insecte, Lepidoptera, Lycaenidae
Code NATURA 2000 : 1060
DEVELOPPEMENT
Les adultes volent entre mai et septembre en 2-3 générations. Chaque génération
dure 4 à 6 semaines. La femelle pond sur les feuilles, les tiges ou les inflorescences
des plantes-hôtes. L’incubation dure de 5 à 18 jours. La chenille hiverne aux stades
larvaires 2 ou 3 dans une feuille desséchée. En diapause, elle peut supporter une
immersion prolongée. La reprise d’activité a lieu en avril et la nymphose dure 12-16
jours.
ALIMENTATION
Les adultes sont relativement mobiles et vagabonds, notamment en deuxième
génération. Les mâles sont territoriaux et défendent un territoire d’environ 20 m de
rayon.
© S. Bonifait - Ecosphère
INSECTE
ACTIVITE
DESCRIPTION
Le Cuivré des marais est un papillon de taille moyenne (aile antérieure : 18 à 20
mm). Le dessus est orange vif avec une tache discale et une bordure noire chez le
mâle. Chez la femelle, généralement plus grande que le mâle, le dessus des ailes
antérieures est moins éclatant et ponctué de taches noires et le dessus de l'aile
postérieure est foncé avec une large bande submarginale orangée. Le dessous des
ailes antérieures est orangé avec des taches noires cerclées de blanc. Le dessous des
ailes postérieures est gris bleuté avec une bande submarginale orange.
Les plantes hôtes du Cuivré des marais sont les Patiences, notamment Rumex
crispus, R. conglomeratus, R. obtusifolius, R. aquaticus, etc. Les imagos sont
floricoles.
CARACTERES ECOLOGIQUES
Le Cuivré des marais est une espèce de plaine liée aux marais et prairies humides. Il
peut également utiliser des habitats plus marginaux (fossés, friches, etc.), par
exemple lorsque ses habitats sont fragmentés.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Le Cuivré des marais est une espèce eurasiatique présente depuis la France jusqu’à
l’est de l’Asie. Il est assez localisé en Europe centrale.
En France, cette espèce est présente sur une large bande sud-ouest / nord-est.
En Midi-Pyrénées, le Cuivré des marais est rare à peu commun et surtout présent
dans l’ouest et le nord-ouest de la région, en prolongation des populations
aquitaniennes et limousines. Il semble plus rare ou absent dans le sud et l’est. Assez
répandu mais localisé dans le Lot, la plupart des stations sont isolées et présentent
de faibles abondances.
192
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2012).
Article 2 de l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des insectes protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection (JO du 06 mai 2007).
Individus et habitats protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
Répartition en Europe
(IUCN, 2012)
Répartition en France
(Delmas & Maëchler, 2006)
(noir : signalé avant et après 1970 ;
gris : signalé après 1970 ; hachures
verticales : signalé avant 1970)
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF en prairies hygrophiles et marais naturels et seminaturels (CREN M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
SUR LE SITE D’ETUDE
Le Cuivré des marais a été noté en plusieurs points du site d’étude, le long des
vallées du Maumont et de la Sourdoire. Il peut vraisemblablement fréquenter la
plupart des prairies humides de la vallée. En effet, c’est une espèce relativement
adaptable, inféodée aux Patiences (Rumex spp.) et habitant les prairies et friches
humides. Dans la vallée, la distribution du Cuivré des marais est donc susceptible de
varier dans l’espace et le temps, en fonction du mode de gestion (pâture vs fauche)
et des dates de fauche.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Plusieurs sous-espèces et populations ont disparu ou fortement régressé,
principalement dans le nord-ouest et le centre de l’Europe. En France, il est assez
répandu, mais les populations sont souvent faibles. C’est une espèce en
augmentation dans certaines régions (Sud-ouest par exemple) et en déclin dans
d’autres.
MENACES
Les principales menaces concernent la disparition de ses habitats.
L’assèchement des zones humides, et/ou leur conversion en surfaces agricoles,
sylvicoles (plantations de peupliers) ou urbaines, constitue l’une des principales
menaces pour cette espèce. Les pratiques intensives (fauche, pâturage) menacent
également la pérennité des populations.
Quasi menacé (IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Préoccupation mineure (Van Swaay et al., 2010).
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée).
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Cuivré des marais est une espèce rare à peu commune, à enjeu fort.
Le projet entraînera la destruction de 0,77 ha d’habitat (et d’œufs et chenilles)
répartis sur 2 stations parmi les cinq recensées (4,68 ha) dans l’aire d’étude ; de
même, il existe un risque très fort de disparition de la station située au sud en rive
193
gauche de la Sourdoire et un risque de dégradation de l’habitat sur l’autre station
impactée (assèchement, etc.). Les effets sur l’habitat sont donc forts.
De plus, la route entraînera une fragmentation du milieu assez forte, qui
contribuera à augmenter l’isolement des noyaux de populations situés de part et
d’autre du tracé.
Le projet entraînera des impacts bruts forts sur les habitats du Cuivré des marais
et l’espèce en elle-même, liés principalement à un risque très fort de disparition
de la station située au sud en rive gauche de la Sourdoire du fait de la destruction
de l’habitat.
SYNTHESE – CUIVRE DES MARAIS
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Préoccupation mineure
Forts
Forts
Acquisition et restauration de 10 ha de zones
humides
Suivi écologique sur 10 ans
Les impacts du projet sur le Cuivré des marais
seront compensés par la restauration de zones
humides.
Aucune mesure spécifique n’est prévue. En revanche, il faudra apporter une
attention particulière afin de limiter au plus la zone d’emprise et de circulation des
engins dans ces habitats de fort enjeu entomologique (cf. mesures génériques).
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront forts sur le Cuivré des marais.
MESURES DE COMPENSATION
Nous préconisons l’acquisition de 10 ha de zones humides dans la vallée de la
Tourmente (à environ 3 km à l’ouest du projet) en ciblant en priorité des milieux
dégradés (plantations, cultures, remblais, etc.) pour les reconvertir pour partie en
mégaphorbiaies et pour partie en prairie humide de fauche. Les parcelles acquises
seront rétrocédées à un organisme gestionnaire avec un financement de la
restauration, de la gestion (fauche tardive annuelle exportatrice, contrôle de la
colonisation par les ligneux) et des suivis écologiques sur 10 ans.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Un suivi sera effectué sur les zones humides restaurées dès la première saison
faisant suite aux travaux, puis tous les 2 ans, et ce pendant 10 ans.
194
AZURE DU SERPOLET
Nom vernaculaire : Azuré du serpolet
Nom scientifique : Maculinea arion (Linné, 1758)
Classification : Insecte, Lepidoptera, Lycaenidae
Code NATURA 2000 : 1065
pendant 2 à 4 semaines puis tombent à terre après la troisième mue. Elles sont
alors prises en charge par des fourmis hôtes du genre Myrmica et passent l’hiver
dans la fourmilière. C’est le mimétisme des chenilles avec les larves de fourmis
(apparence, signatures chimiques, sonores, etc.) qui permet leur acceptation au sein
de la fourmilière. Différentes espèces de Myrmica peuvent adopter les chenilles,
mais celles-ci ne survivent que dans les nids de M. sabuleti. Les chenilles d’Azuré du
serpolet se nourrissent directement du couvain de la fourmi hôte (mode primitif).
Au printemps, la chenille se nymphose dans le haut de la fourmilière.
ALIMENTATION
Les plantes hôtes sont généralement les serpolets (Thymus spp.) dans les régions les
plus fraîches (nord de l’Europe, montagnes) et l’Origan (Origanum vulgare) dans les
régions méridionales. Dans la fourmilière, les chenilles se nourrissent du couvain de
M. sabuleti.
ACTIVITE
CARACTERES ECOLOGIQUES
© A. Gouix
INSECTE
Les adultes sont floricoles.
DESCRIPTION
L’Azuré du serpolet est un papillon de taille moyenne. Le dessus est bleu avec des
taches et une bordure noire ; le dessous est gris pâle avec des taches noires et
souvent une suffusion basale bleue à l’aile postérieure.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Les adultes d’Azuré du serpolet volent en une génération en (mai) juin-juillet (août).
La durée de vol est de 3-4 semaines. C’est une espèce myrmécophile obligatoire
dont les larves parasitent le couvain des fourmis hôtes. La femelle pond sur les
boutons floraux des plantes hôtes. Les larves se nourrissent des fleurs et des graines
Du fait de sa biologie spécialisée, l’Azuré du serpolet occupe une niche écologique
très étroite. En effet, pour accueillir une population, le milieu doit non seulement
héberger la plante-hôte, mais également la fourmi-hôte, dont les exigences peuvent
être assez précises. En particulier, les biotopes doivent présenter des densités assez
importantes de nids, si possible avec peu ou pas de reines (cf. Van Helsdingen et al.,
1997). De plus, M. sabuleti est une espèce thermophile recherchant les milieux ras
et ensoleillés dans le nord et en altitude ; en revanche dans le sud de l’Europe, elle
évite les milieux trop chauds et recherche plutôt une hauteur d’herbe plus
importante. L’Azuré du serpolet présente donc deux écotypes principaux, l’un lié
aux milieux ras et aux serpolets dans le nord et en altitude, l’autre lié à l’Origan et
aux prairies et ourlets plus denses dans le sud.
Dans la région d’étude, il semble que les populations correspondent plutôt au
second écotype. Elles occupent principalement des prairies et ourlets herbeux ; il
s’agit donc souvent d’espaces en déprise, pas exemple sur les coteaux calcaires,
évoluant vers des fruticées.
195
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
L’Azuré du serpolet est une espèce eurasiatique présente depuis l’Europe
occidentale jusqu’au Japon (il est possible cependant que ce taxon contienne
plusieurs espèces cryptiques ; cf. Als et al., 2004). Dans le nord de l’Europe, les
populations sont rares et fragmentées.
Il est présent dans toute la France, mais est rare ou absent dans le nord-ouest. Il est
plus répandu dans le centre et le sud (Alpes, Pyrénées, Cévennes, Périgord, etc.).
L’Azuré du serpolet est peu commun mais présent dans l’ensemble de la région
Midi-Pyrénées ; il est plus rare dans les secteurs d’agriculture intensive.
STATUT DE L’ESPECE
STATUT MONDIAL
Quasi menacé (statut à actualiser ; IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
En danger (Van Swaay et al., 2010).
Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée par la directive 97/62/CEE).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Préoccupation mineure (UICN et al., 2012).
Article 2 de l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des insectes protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection (JO du 06 mai 2007).
Individus et habitats protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
Répartition en Europe
(IUCN, 2012)
Répartition en France
(Delmas & Maëchler, 2006)
(noir : signalé avant et après 1970 ; gris :
signalé après 1970 ; hachures verticales :
signalé avant 1970)
SUR LE SITE D’ETUDE
Un individu de passage a été noté au niveau des étangs du sud-est du site, dans un
milieu non favorable à cette espèce : lisière fraîche et mégaphorbiaie. Bien qu’il
existe quelques micro-secteurs plus ou moins favorables ailleurs dans le site,
aucune population n’a été trouvée ; il est donc probable qu’il s’agisse d’un individu
provenant d’une population extérieure et que l’espèce ne soit qu’occasionnelle
dans le site d’étude.
STATUT REGIONAL
Espèce déterminante de ZNIEFF (CREN M-P, 2011).
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
L’Azuré du serpolet a subi un fort déclin, en particulier les populations liées au
Serpolet du nord de son aire de répartition. Les populations méridionales liées à
l’Origan sont moins menacées. Néanmoins, elles semblent diminuer dans certaines
régions (centre-ouest) et sont de plus en plus fragmentées. Son habitat est
considéré comme menacé dans les domaines atlantiques et continentaux et
méritant une forte priorité en terme de gestion conservatoire (Dupont, 2001).
196
MENACES
SYNTHESE – AZURE DU SERPOLET
Les principales menaces concernent la disparition et la fragmentation de ses
habitats. La forte spécialisation de cette espèce la rend très vulnérable aux
modifications de l’habitat. Ainsi, des changements mineurs dans la structure de la
végétation peuvent entraîner la disparition de la fourmi hôte et donc du papillon.
Statut IUCN France
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Les populations méridionales semblent pouvoir subsister sur des milieux
abandonnés, mais elles risquent de disparaître avec la fermeture du milieu. La
reconversion des habitats (agriculture, urbanisation, etc.) de l’Azuré du serpolet
peut entraîner la disparition de certaines populations, de manière directe, mais
également indirecte par le biais de l’isolement des populations. Les colonies situées
dans le nord de l’aire ou sur les marges sont particulièrement sensibles à la
fragmentation de l’habitat.
Bilan
Préoccupation mineure
Négligeables
Négligeables
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations d’Azuré du
serpolet.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
L’Azuré du serpolet est une espèce peu commune à enjeu assez fort.
Cette espèce est occasionnelle dans le site d’étude, lequel ne présente pas d’enjeu
vis-à-vis de sa conservation (peu d’habitats favorables).
Le projet aura donc un impact négligeable sur l’Azuré du serpolet.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront nuls et le projet ne remettra pas en cause la pérennité
des éventuelles populations existant aux alentours, ni le bon accomplissement du
cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucun suivi écologique n’est prévu.
197
GRAND CAPRICORNE
Nom vernaculaire : Grand capricorne
Nom scientifique : Cerambyx cerdo (Linné, 1758)
Classification : Insecte, Coleoptera, Cerambycidae
Code NATURA 2000 : 1088
Les galeries des larves de dernier stade sont caractéristiques. Le bois est perforé en
profondeur par des galeries très larges et sinueuses. Les trous d’émergence des
adultes ont une longueur de 3 cm et une largeur de 1,5 cm en moyenne.
CARACTERES BIOLOGIQUES
DEVELOPPEMENT
Le développement de l’espèce s’échelonne sur trois ans. Les œufs sont déposés
isolément dans les anfractuosités et les blessures des arbres entre les mois de juin
et septembre. La durée du développement larvaire est d’environ 31 mois. La
première année, les larves restent dans la zone corticale. La seconde année, elles
s’enfoncent dans le bois en creusant des galeries sinueuses. A la fin du dernier
stade, les larves construisent une galerie ouverte vers l’extérieur puis une loge
nymphale qu’elles obturent avec une calotte calcaire. Ce stade se déroule à la fin de
l’été ou en automne. Les adultes restent à l’abri durant l’hiver dans la loge
nymphale. Leur période de vol s’étend de juin à septembre.
© N. Gouix
INSECTE
ALIMENTATION
Les larves sont xylophages. Elles se développent sur différents chênes (Chênes
pédonculé Quercus robur, sessile Q. petraea, pubescent Q. pubescens, etc.) dont
elles consomment le bois sénescent et dépérissant. Les adultes consomment la sève
suintant des blessures et les liquides issus des fruits murs.
ACTIVITE
Les adultes ont généralement une activité crépusculaire et nocturne.
DESCRIPTION
C’est l’un des plus grands Cérambycides de France avec une taille atteignant 5,5 cm
pour l’adulte. Il se caractérise par un corps de couleur noire brillante avec
l’extrémité des élytres brun-rouge. Le pronotum est fortement ridé avec une pointe
sur le côté. Les antennes dépassent l’extrémité de l’abdomen chez le mâle et
atteignent au plus son extrémité chez la femelle.
CARACTERES ECOLOGIQUES
C’est une espèce principalement de plaine qui s’observe dans tous les types de
milieux comprenant des chênes relativement âgés (milieux forestiers, bocage, parcs
et jardins, alignements routiers, ripisylves, arbres isolés, etc.).
Les larves atteignent 6,5 à 9 cm au dernier stade. Comme une grande partie des
Cérambycides, elles sont blanches avec un thorax très large par rapport à
l’abdomen.
198
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
STATUT DE L’ESPECE
Le Grand Capricorne est présent dans quasiment toute l’Europe, en Afrique du Nord
et en Asie mineure. C’est une espèce méridionale très commune autour du bassin
méditerranéen. Elle se raréfie vers le nord de l’Europe où elle subsiste surtout dans
quelques forêts anciennes ou des zones bocagères comprenant de vieux chênes
têtards. Présente dans toute la France, l’espèce est très commune dans une grande
moitié sud de la France, où ses populations ne sont pas menacées. Dans le nord, les
populations semblent plus localisées et le statut de menace pesant sur celles-ci est à
déterminer.
STATUT MONDIAL
Vulnérable (statut à actualiser ; IUCN, 2011).
STATUT EUROPEEN
Quasi menacée (IUCN, 2010) (Nieto & Alexander, 2010)
Annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21
mai 1992 modifiée par la directive 97/62/CEE).
Annexe II de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l'Europe (19/09/1979, Berne).
STATUT NATIONAL
Article 2 de l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des insectes protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’individu et son habitat
sont protégés.
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un Plan National d’Actions.
STATUT REGIONAL
Cette espèce ne fait pas l’objet d’un statut régional.
EVOLUTION ET ETAT DES POPULATIONS
Répartition en Europe
(Van Helsdingen et al., 1997)
En Midi-Pyrénées, il est assez commun et présent partout sauf en montagne.
SUR LE SITE D’ETUDE
La présence du Grand capricorne est fortement suspectée sur plusieurs formations
boisées : haies, ripisylve, bosquet. En effet des indices de présence (galeries et trous
d’envol) pouvant correspondre à cette espèce ont été notés sur des chênes.
Le Grand capricorne a subi un déclin important, principalement dans le nord de son
aire de répartition, où il a disparu de plusieurs pays et régions. Les populations y
sont désormais très fragmentées et donc très fragiles. En Europe méridionale, il est
répandu et peu menacé. En Midi-Pyrénées, il s’agit d’une espèce répandue et non
particulièrement menacée.
MENACES
La principale menace concerne la disparition des vieux chênes, due au déclin des
forêts naturelles : en particulier, le remplacement du chêne par d’autres essences,
de même qu’une sylviculture intensive ne permettant pas la présence de vieux
arbres, contribuent à la disparition du Grand capricorne. Le remembrement et la
disparition des haies constituent également des menaces importantes. De plus, le
199
Grand capricorne est souvent persécuté du fait des dommages causés par les larves,
ce qui est non justifié puisqu’il n’occupe que des arbres déjà moribonds ou morts.
APPRECIATION DES IMPACTS BRUTS DU PROJET
Le Grand capricorne est une espèce assez commune, présentant des enjeux
moyens, notamment dus à son caractère saproxylique ; les vieux chênes occupés
ont souvent un intérêt écologique (cavités pour les chiroptères, oiseaux ; autres
insectes saproxyliques, etc.).
Le projet entraînera la destruction de 0,95 ha de haies bocagères, bosquets et
ripisylves dont 0,67 ha sur les 8,17 ha où l’espèce a été recensée. L’abattage
localisé des arbres hôtes entraînera la destruction d’individus de Grand capricorne
et une perte d’habitat, somme toute limitée, compte tenu de l’habitat favorable
présent. Le projet entraînera donc des impacts bruts moyens sur le Grand
capricorne.
SYNTHESE - GRAND CAPRICORNE
Statut IUCN Europe
Impacts initiaux
Mesures de suppression
Mesures de réduction
Impacts résiduels
Mesures compensatoires
Mesures d’accompagnement
Bilan
Quasi menacée
Moyens
Mise en défens des arbres-hôtes situés à proximité
de l’emprise
Stockage des arbres-hôtes abattus
Faibles
-
Le projet ne remettra pas en cause la
conservation des populations de Grand
capricorne dans le secteur d’étude.
MESURES PROPOSEES
MESURE DE SUPPRESSION ET DE REDUCTION
Les arbres à Grand capricorne situés à proximité immédiate de l’emprise devront
être mis en défens de manière à ce qu’ils ne soient pas impactés lors des travaux.
Les arbres à Grand capricorne qui seront abattus devront être stockés sur un site
dédié. Cette mesure permettra dans les meilleures conditions le report d’une partie
des populations des arbres abattus vers d’autres arbres. Pendant le maintien sur
site, il est recommandé d’isoler du sol les grumes habitées par le Capricorne en les
posant perpendiculairement sur deux autres grumes, l’humidité du sol pouvant
compromettre la survie ou l’éclosion des nymphes.
IMPACTS RESIDUELS
Les impacts résiduels seront faibles et ne remettront pas en cause localement la
pérennité des populations, ni le bon accomplissement du cycle biologique.
MESURES DE COMPENSATION
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Aucune mesure spécifique n’est prévue.
200
Figures 11 & 12: Localisation des résultats d’inventaires insectes sur la zone d’étude
201
202
Chapitre 3 Les mesures
Il existe différentes typologies de mesures : Les mesures de suppression visent à
annuler certains des impacts du projet ; elles peuvent permettre d’éviter la
procédure de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées. Cette voie
est à privilégier et à anticiper en amont des projets. Ensuite les mesures de
réduction permettent de minimiser les autres impacts. Une nouvelle évaluation des
impacts du projet en tenant compte de ces mesures permet d’identifier les impacts
résiduels qui ne peuvent être supprimés ni réduits. Des mesures de compensation de
ces impacts résiduels sont alors préconisées. La mise en place de ces différentes
mesures doit permettre d’obtenir un impact final du projet sur l’environnement le
plus faible possible. Des mesures d’accompagnement peuvent être également
proposées ainsi que des suivis écologiques pour évaluer la pertinence des mesures et
les adapter si besoin.
De manière générale, pour être efficaces, les mesures doivent être fonctionnelles
avant que les impacts aient lieu.
On notera également l’application de mesures intitulées « génériques » pouvant être
à la fois du ressort de l’évitement, de la réduction, de la compensation, ou de
l’accompagnement. Elles sont réalisées au bénéfice de l’ensemble des espèces et des
habitats. Ce sont fréquemment des « principes de bonne conduite » des travaux, du
projet et de son suivi.
Les tarifs évoqués pour le calcul des coûts des mesures environnementales sont tirés
de la note d’information du Sétra n°88 « Eléments de coût des mesures d’insertion
environnementales » et également de l’expérience du service Grand travaux et
ouvrages d’art du Conseil général du Lot en matière de coûts des matériaux et
équipements.
203
I - Mesures génériques
Ces mesures consistent à la mise en place de bonnes pratiques environnementales à
la conception du projet et lors du chantier :
- Mise en place d’un cahier des charges environnemental annexé au CCTP du
Dossier de Consultation des Entreprises établi pour la prise en charge des
travaux ; il précisera les mesures détaillées dans le présent rapport.
L’entreprise chargée des travaux devra proposer dans sa réponse un
document détaillant sa motivation dans l’application de chacune des
mesures ;
- Mise en place d’un suivi de chantier : pour le suivi du chantier, des phases
préparatoires aux phases finales (cf.figure 36), le Conseil général du Lot
fera appel à l’expertise de l’ingénieur écologue du service agriculture et
environnement du Conseil général en binôme avec le coordinateur qualité
des infrastructures du pôle Grands Travaux et Ouvrages d’art de la
Direction de l’Infrastructure et de l’Aménagement ; ils pourront être
appuyés par un prestataire extérieur ayant des compétences en suivi
environnemental de chantier. La présence de l’un ou l’autre des
intervenants sera à minima mensuelle sur la totalité de la durée du
chantier et plus fréquente (hebdomadaire à quotidienne) lors des phases
les plus impactantes comme le déboisement (par exemple : guider les
conducteurs d’engins vis-à-vis des arbres à éviter, ou à débiter et à
déplacer sur des parcelles périphériques pour permettre l’émergence des
insectes). Concernant les modalités de compte-rendu, un rapport sur la
mise en application des mesures sera transmis à la DREAL chaque trimestre
durant la durée du chantier. Il sera établi par l’ingénieur écologue du
Conseil général du Lot;
- Formation des responsables de chantiers à la prise en compte des
problématiques écologiques lors des travaux, notamment dans les secteurs
particulièrement sensibles (proximité des zones humides), cette formation
des responsables de chantier interviendra en début de chaque étape clé du
chantier (déboisement, fouilles archéo, terrassement, réalisation des
ouvrages d’art, réalisation de la chaussée) (cf.figure 36) ;
- Limitation de l’emprise chantier et de la circulation des engins au strict
nécessaire - l’emprise travaux sera systématiquement matérialisée sur le
chantier par des clôtures (dites « de chantier ») pour sécuriser la zone
travaux, mais également l’environnement périphérique (cf. figure 13). Les
véhicules de chantier ne sortent pas de cette zone définie, propriété du
Conseil général. Cette emprise sera fournie dans le cahier des charges
-
-
-
-
destiné aux entreprises de travaux. Le Conseil général du Lot réalise, en
amont de tous travaux, ces clôtures de chantier et prévoit également, en
seconde protection, des zones de balisage ; mise en défens de certains
arbres à Grand capricorne);
Evitement des zones à enjeux pour les lieux de stockage des engins, des
matériaux, des bases de vie (cf.figure 14) ;
Limitation au maximum de l’emprise et des travaux lors de la réalisation de
l’enrochement, afin de minimiser les perturbations du cours d’eau ;
Limitation du défrichement des boisements et de l’arasement des haies au
strict minimum ;
Mise en pratique de mesures de prévention classiques des pollutions ;
Aménagement des bases travaux pour éviter toute propagation de
pollutions en cas de déversements accidentels (aire imperméabilisée,
collecte des eaux de ruissellement puis traitement avant rejet, etc.) ;
Installation d’un réseau provisoire de recueil des eaux de ruissellement lors
de la phase travaux et maintien de ce dernier tant que le réseau
d’assainissement définitif ne sera pas mis en place afin d’éviter tout risque
de pollution par des eaux issues du chantier ;
Traitement approprié des résidus de chantier, … ;
Stockage de la couche superficielle du sol lors des travaux afin de la régaler
sur les nouveaux talus pour favoriser la reconstitution de la végétation ;
Limitation de l’apport de remblai extérieur (uniquement si c’est nécessaire et
avec des matériaux neutres les plus semblables possibles au sol du site) ;
Vigilance portée sur les espèces non indigènes envahissantes : En phase
chantier, le coordinateur qualité des infrastructures et l’ingénieur écologue
précités, sensibiliseront les responsables du chantier à la problématique
des plantes exotiques envahissantes et à la vigilance à apporter aux terres
remaniées. Aucun apport exogène de terre végétale n’est envisagé sur ce
projet. En phase d’exploitation, un suivi annuel sur 3 ans est prévu. Si une
présence est détectée, les interventions seront effectuées au cas par cas en
fonction de l’espèce et de sa biologie ; le Conseil général prendra contact
avec le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées
pour établir un plan d’actions et suivre la bonne démarche ;
Utilisation d’un mélange d’espèces herbacées indigènes adaptées aux
conditions écologiques locales pour le réensemencement des talus ;
Réhabilitation écologique de la zone travaux (emprise travaux, pistes d’accès
au chantier, sites de stockage de matériaux, etc.) qui consiste en un retour à
l’état initial, voire en une amélioration par des aménagements spécifiques
(restauration des cours d’eau en particulier le lit mineur à la fin des travaux).
204
Figure 13 : Localisation des clôtures de chantier
205
Figure 14 : Localisation des zones à enjeux à éviter dans le cadre des aménagements temporaires de chantier
206
II - Mesures de réduction
A - Débroussaillement/Déboisement hors période sensible
thermiques (tronçonneuse, et débroussailleuse). Lors du plein des engins ou des
outils, le chef de chantier devra prendre des précautions particulières (tapis de
rétention), afin de ne pas souiller le sol avec les hydrocarbures.
Phasage :
Espèces concernées par la mesure : Cette mesure concerne toutes les espèces
d’oiseaux et de chiroptères contactés sur le site.
Mésange à longue queue ; Martinet noir ; Chevêche d’Athéna ; Buse variable ; Chardonneret élégant ;
Verdier d’Europe ; Grimpereau des jardins ; Coucou gris ; Mésange bleue ; Hirondelle de fenêtre ; Pic
épeiche ; Linotte mélodieuse ; Héron cendré ; Pic mar ; Bruant zizi ; Rougegorge familier ; Pinson des
arbres ; Hypolaïs polyglotte ; Hirondelle rustique ; Pie-grièche écorcheur ; Alouette lulu ; Rossignol
philomèle ; Bergeronnette grise ; Loriot d'Europe ; Mésange charbonnière ; Moineau domestique ;
Rougequeue noir ; Rougequeue à front blanc ; Pouillot véloce ; Pic vert ; Mésange nonnette ; Tarier
pâtre ; Serin cini ; Sittelle torchepot ; Chouette hulotte ; Fauvette à tête noire ; Troglodyte mignon ;
Effraie des clochers ; Huppe fasciée ; Epervier d'Europe ; Milan noir ; Hérisson d’Europe ; Barbastelle ;
Oreillard sp. ; Sérotine commune ; Vespère de Savi ; Minioptère de Schreibers ; Murin de Daubenton ;
Murin à oreilles échancrées ; Noctule de Leisler ; Noctule commune ; Pipistrelle de Nathusius ; Pipistrelle
de Kuhl ; Pipistrelle commune ; Pipistrelle pygmée ; Rhinolophe euryale ; Grand Rhinolophe ; Petit
Rhinolophe.
Cette mesure s’effectue en septembre-octobre de l’année de démarrage de travaux
(année n).
Estimation des coûts :
Cette mesure n’engendre pas de surcoût particulier, hormis un décalage peut-être
dans les enchaînements de travaux prévus.
Nature de la mesure : Lors de la phase travaux, il est possible de réduire
significativement l’impact du déboisement sur les populations d’oiseaux et de
mammifères en réalisant cette opération hors période sensible.
Il s’agit d’éviter la période de reproduction des oiseaux (printemps) et la période
d’hibernation (hiver) et d’élevage des jeunes chauves-souris (été).
Un déboisement en septembre-octobre est approprié ; il tient donc compte de la
biologie des deux groupes.
NB : Le mois de novembre est à éviter ; selon les conditions météorologiques, les chiroptères
sont amenés à débuter parfois leur phase d’hibernation assez précocement.
Le Département portera vigilance au traitement des arbres présentant des cavités
lors de la phase de déboisement : afin de limiter la destruction des individus, les
arbres seront laissés au sol durant 24 h après leur abattage et avant leur
bucheronnage pour laisser le temps de fuir aux chauves-souris présentes dans les
cavités d’arbres.
Afin de ne pas détériorer le milieu, les engins seront stockés sur une aire prévue à
cet effet. L’entreprise utilisera de l’huile de chaîne biodégradable pour ses outils
207
B – Traitement des arbres d’intérêt
de dépôt pressentis sont localisés à proximité du projet. 2 options sont pressenties :
le secteur de la Rabanie et/ou une parcelle proche de la ripisylve du Maumont.
Espèces concernées par la mesure : Cette mesure concerne le Grand capricorne
mais pourra bénéficer également à toute la faune associée aux arbres.
Grand capricorne
Nature de la mesure : Les arbres à Grand capricorne situés à proximité immédiate
de l’emprise seront mis en défens de manière à ce qu’ils ne soient pas impactés lors
des travaux. La mesure décrite dans le paragraphe suivant « isolement du chantier »
garantira la protection des arbres. Le suivi du chantier par un écologue permettra le
bon positionnement des clôtures (cf. figure 13). Le déplacement de réseau AEP est
préalable aux travaux d’aménagement en place car nécessaires aux travaux de BR2.
Les arbres à Grand capricorne qui sont sur l’emprise du projet ou sur une zone de
modification de réseau d’alimentation en eau potable seront abattus et seront
stockés sur un site dédié. Cette mesure permettra dans les meilleures conditions le
report d’une partie des populations des arbres abattus vers d’autres arbres. Cette
mesure de reduction est également favorable aux oiseaux se nourrissant d’insectes
saproxylophages, tels que les pics. Pendant le maintien sur site, il est recommandé
d’isoler du sol les grumes habitées par le Capricorne en les posant
perpendiculairement sur deux autres grumes, l’humidité du sol pouvant
compromettre la survie ou l’éclosion des nymphes.
Le déplacement des arbres vers un site de stockage dédié suivra le protocole
suivant :
1- Marquer les arbres à abattre suivant une signalétique particulière en juillet-août
et délimiter la hauteur maximale à préserver par un expert écologue ; des grumes
de 2m à 2m50 sont idéales lorsque les arbres font au moins cette taille. Il n’est pas
jugé utile de déplacer les branches de petit diamètre (inférieures à 40 cm de
diamètre). Les grosses seront associées au déplacement des grumes.
2 - Tronconner la partie haute de la grume* et le houppier ne contenant pas
l'insecte.
Sites de stockage possibles
Cependant le PPRI de la Dordogne aval indique que la parcelle de stockage située le
long du ruisseau est située dans le périmètre Z1 Aléa fort. Le règlement précise
que « sont interdites les installations qui augmentent le risque de création
d’embâcles en cas de crue ». Le site de la Rabanie sera privilégié.
4 - Les souches sont le siège du développement larvaire du lucane cerf-volant, il est
donc utile de les déplacer également et de les stocker au contact du sol. Elles seront
en revanche transferées suite à la phase de fouilles archéologiques qui requièrent
une non-altération des sols, et non au moment du déboisement/débroussaillage.
5 - Installer un panneau d'information près du tas des grumes précisant de ne pas
toucher au bois (recherches scientifiques, protection de la biodiversité).
* Suivant l’arbre, la technique d’abattage pourra être définie sur place, il est
possible dans certains cas que le houpier soit coupé une fois l’arbre à terre pour
des facilités de réalisation.
3 – Tronçonner la base de la grume* puis transférer la grume vers les sites de
stockage. Les grumes seront placées à proximité de haies de vieux chênes, au soleil,
en présentant si possible la face comportant le plus de loges vers le haut. Les sites
208
Phasage :
Le marquage des arbres s’effectuera en juillet-août de l’année de démarrage de
travaux (année n). Cette étape précède la phase de débroussaillage/déboisement
ayant lieu en septembre/octobre de l’année n.
Le traitement des arbres d’intérêt s’effectuera en préalable aux travaux de
déboisement plus massif afin d’écarter le risque de destruction d’arbres marqués.
Le dessouchage des souches d’intérêt pour le Lucane cerf-volant sera effectué suite
à la phase de fouilles archéologiques succédant immédiatement à la phase de
déboisement.
Estimation des coûts :
Tarif : Abattage, débardage, dessouchage : 75 euros / arbre
Coût global : pour environ 15 arbres
~ 1 125 euros HT
209
Figure 15 : Localisation des arbres d’intérêt saproxylique déplacés et préservés
210
C - Isolement du chantier
Espèces concernées par la mesure : Cette mesure concerne toutes les espèces de
reptiles, d’amphibiens contactés sur le site ainsi que le hérisson d’Europe.
Hérisson d’Europe ; Crapaud commun ; Crapaud calamite ; Rainette méridionale ; Triton palmé ;
Grenouille agile ; Salamandre tachetée ; Triton marbré ; Couleuvre verte-et- jaune ; Lézard vert
occidental ; Lézard des murailles.
Nature de la mesure : Afin que les ornières, flaques et autres points d’eau créés en
phase chantier ne puissent servir de sites de reproduction pour les amphibiens
(Crapaud calamite, Salamandre tachetée, etc.), le chantier sera fermé par des
clôtures temporaires doublées de maille fine avec revers pour éviter l’escalade des
amphibiens sur le grillage. Les espèces à stopper ont des aptitudes d’escalade
différentes impliquant de considérer chacune d’elles pour la définition de la hauteur
de clôture à maille fine. Pour les amphibiens-reptiles, une clôture de 50 cm est
recommandée. 60 cm sont nécessaires pour les petits mammifères. Cette dernière
hauteur est donc retenue. La maille préconisée pour les amphibiens-reptiles est de
type 6 ou 7 (maille de 6,5 * 6,5 mm).
Figure 17 : Triton escaladant une clôture. L’ascension est stoppée par le bavolet.
Schéma de principe de la clôture. Source Sétra – H. Bekker – J. Carsignol
Phasage :
Les clôtures temporaires seront posées juste après le déboisement d’automne de
l’année n pour permettre à la petite et grande faune d’évacuer la zone. Cependant
pour offrir un répère visuel de limite de chantier en phase de déboisement, les
piquets de chantier seront plantés avant le déboisement (au mois d’aôut) ; la faune
pourra ainsi s’échapper au fur et à mesure de la progression du déboisement
(septembre –octobre).
Estimation des coûts :
Tarif : Fourniture, transport et pose compris.
-
Clôture temporaire de 1m40 de hauteur grosse maille : 25€/ml
-
Clôture temporaire de 60 cm de hauteur hors sol (30 cm en sous-sol) à
maille fine carrées (6.5mm de section) : 16€/ml
Coût global : Pour 4 300 mètres de clôture
~ 176 300 euros HT
Figure 16 : Schéma de principe des clôtures
211
D - Plantation de haies bocagères
Espèces concernées par la mesure : Cette mesure est proposée pour répondre aux
enjeux relatifs aux espèces d’oiseaux et de chiroptères contactés sur le site.
Mésange à longue queue ; Martinet noir ; Chevêche d’Athéna ; Buse variable ; Chardonneret élégant ;
Verdier d’Europe ; Grimpereau des jardins ; Coucou gris ; Mésange bleue ; Hirondelle de fenêtre ; Pic
épeiche ; Linotte mélodieuse ; Héron cendré ; Pic mar ; Bruant zizi ; Rougegorge familier ; Pinson des
arbres ; Hypolaïs polyglotte ; Hirondelle rustique ; Pie-grièche écorcheur ; Alouette lulu ; Rossignol
philomèle ; Bergeronnette grise ; Loriot d'Europe ; Mésange charbonnière ; Moineau domestique ;
Rougequeue noir ; Rougequeue à front blanc ; Pouillot véloce ; Pic vert ; Mésange nonnette ; Tarier
pâtre ; Serin cini ; Sittelle torchepot ; Chouette hulotte ; Fauvette à tête noire ; Troglodyte mignon ;
Effraie des clochers ; Huppe fasciée ; Epervier d'Europe ; Milan noir ; Barbastelle ; Oreillard sp. ; Sérotine
commune ; Vespère de Savi ; Minioptère de Schreibers ; Murin de Daubenton ; Murin à
oreilles échancrées ; Noctule de Leisler ; Noctule commune ; Pipistrelle de Nathusius ; Pipistrelle de Kuhl ;
Pipistrelle commune ; Pipistrelle pygmée ; Rhinolophe euryale ; Grand Rhinolophe ; Petit Rhinolophe.
- un enherbement préalable à faible densité.
Cette opération favorise la constitution du sol, limite le développement
d’adventices indésirables et maintient un ombrage et une humidité propices à la
croissance des plants forestiers. Il sera réalisé selon le même principe que
l’enherbement des milieux prairiaux, avec un mélange de prairie rustique en densité
très faible de 25 à 50 kg/ha :
Espèces végétales
Agrostis stolonifère
Dactyle aggloméré
Fétuque élevée
Fétuque des prés
Fétuque rouge
Fléole des prés
Pâturin commun
Pâturin des prés
Vulpin des prés
Cette mesure bénéficiera également à l’ensemble de la petite faune pour laquelle
elle pourra constituer une zone refuge et un lieu d’alimentation.
Nature de la mesure : Afin de limiter les effets du déboisement et de la coupure de
routes de vol, des haies bocagères seront plantées. La disposition spatiale des haies
est raisonnée afin que ces aménagements amènent les chiroptères à emprunter des
voies peu risquées. Ainsi ces haies ne seront pas trop près de la route (plus d’une
dizaine de mètres) ni perpendiculaires à celle-ci. NB : Une distance minimum de 7 m
doit séparer le bord de la chaussée du linéaire de haies, afin de répondre aux
consignes de sécurité routière.
Quantitatif : 3500 ml de haies bocagères seront plantés.
La carte (cf. figure 23) présente les 3500 ml de haies bocagères. Sur la photo
aérienne, apparaissent les linéaires de haies existants qui seront préservés. En
outre, des portions de haies perpendiculaires à la route devront être supprimées. En
effet, si celles-ci sont conservées, il existe des risques importants de collision pour
les chiroptères qui vont emprunter ces haies et traverser ensuite la route.
Caractéristiques techniques de création d’une haie champêtre :
Les travaux se feront par plantation d’un cortège diversifié d’essences arbustives à
arborescentes, avec les deux étapes suivantes :
Lotier corniculé
Minette
Graminées
Agrostis stolonifera
Dactylis glomerata
Festuca arundinacea
Festuca pratensis
Festuca rubra
Phleum pratense
Poa trivialis
Poa pratensis
Alopecurus pratensis
Légumineuses
Lotus corniculatus
Medicago lupulina
Pourcentage (par rapport au poids
des semences)
95 %
0,5 %
5%
39 %
19,5 %
10 %
2,5 %
1,3 %
3,2 %
14 %
5%
3%
2%
100 %
-
la plantation de plants forestiers en godet antichignons de 400 cm³,
permettant au système racinaire de se développer correctement, de
conserver les racines intactes au moment de la plantation et de favoriser
une bonne reprise du végétal.
On utilisera des essences arbustives à arborescentes indigènes, issues de
préférence de souches régionales. L’utilisation de cultivars ornementaux sera
bannie. Seront utilisées des essences locales en mélange, en prenant modèle sur les
boisements présents en périphérie. Les essences préconisées, adaptées au contexte
local, sont les suivantes : Noisetier (Corylus avellana), Alisier torminal (Sorbus
torminalis), Charme (Carpinus betulus), Chêne pédonculé (Quercus robur), Chêne
pubescent (Quercus pubescens), Cormier (Sorbus domestica), Erable champêtre
(Acer campestre), Viorne lantane (Viburnum lantana), Cornouiller sanguin (Cornus
sanguinea), Nerprun purgatif (Rhmanus cathartica).
212
Les espèces mellifères comme le Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata), l’Aubépine
monogyne (Crataegus monogyna), le Prunellier (Prunus spinosa), etc., attirent les
insectes qui constituent des proies pour les chiroptères ; elles seront donc évitées
dans les haies situées aux abords de la route. En revanche, elles pourront être
utilisées pour les haies situées en retrait.
fonctionnelle pour les chiroptères et d’éviter toute traversée de la route. En
revanche, la coupe des branches basses sera nécessaire dans un objectif de sécurité
ères
routière (un espace dégagé de 4,30m (minimum réglementaire) entre les 1
branches et la chaussée devra être respecté pour le passage d’un gabarit routier
type PL).
Les plants seront espacés d’environ 1,5 mètre dans chaque strate avec une
disposition en quinconces entre la strate arborée et la strate arbustive.
Ces haies auront une largeur d’au moins 3 m, avec la strate arborée du côté route
et la strate arbustive du côté extérieur. En phase d’exploitation, la croissance des
arbres entraînera une évolution des haies arbustives vers un stade arboré ; cela ne
pose pas problème à condition qu’une strate arbustive subsiste dans ces haies du
coté extérieur à la route.
Figure 19 : Schéma de principe - Configuration et utilisation de la haie par les
chauves-souris
Les plantations se feront de façon traditionnelle, c'est-à-dire à la bêche et à la
pioche, en respectant les modalités présentées précédemment (densité de
plantation, force des plants, cortège d’essences arbustives à arborescentes). Les
plants seront protégés de prédateurs par la pose de protections anti-gibiers
(grillages métalliques ou protège troncs) fixés à des tuteurs ou clôtures temporaires.
Ils pourront également être protégés par un paillage (paillage biodégradable de
type « Isoplant » ou « Isomat » ou issu du broyage de rémanents des ligneux lors
des coupes par exemple).
Figure 18 : Schéma de principe - Structure de la haie (7m minimum devront
séparer le bord de la chaussée de la haie)
Elles seront continues, afin d’éviter que les chiroptères ne traversent vers la voie
(Arthur & Lemaire, 2009). Il faudra veiller à ce que la strate arborée ait une hauteur
d’au moins 2 mètres sur tout le linéaire avec des feuillages jointifs, afin d’être
213
Typologie des haies : Cf. carte des haies en figure 23 : 3 catégories d’aménagements
seront réalisés :
Haies arbustives : constituées comme les schémas précédents de trois strates
(arborée, arbustive et herbacée) mais les plants achetés seront des plants arbustifs
(y compris pour les esences d’arbres) afin que leur développement soit d’autant
plus garanti. Ces haies arbustives, en grandissant, sont vouées à devenir des haies
arborées.C’est l’objectif, plus les haies sont hautes, plus le passage des animaux est
favorisé en hauteur.
Haies arborées : Les haies seront réalisées selon la configuration présentée dans les
schémas ci-dessus. Les haies arborées insèreront des arbres déjà de haut jet
concernant la strate arborée, afin de reconnecter rapidement certaines zones avec
grands arbres déjà existants. Dans le nord de l’emprise, elles permettront
d’aménager un passage hop-over. Permettre les traversées au dessus de la route
est nécessaire pour répondre à la problématique de fragmentation des territoires.
Aussi elles peuvent être réalisées de manière à ce que les canopées des arbres de
part et d’autre de la route soient hautes (> 5m) (Limpens et al., 2005), si possible
jointives et en utilisant des barrières (constituant un « support » assurant la
continuité de la haie). A proximité du carrefour nord de grands arbres seront
plantés (> 6 m) et une palissade de 4 m de haut sera placée le long de la route afin
d’inciter les chauves-souris à franchir la route en hauteur. La longueur devra être
d’au moins 5 m.
Figure 20 : Inciter l’animal à
prendre de la hauteur (Sétra, 2009)
Figure 21 : Principe des haies doubles
Le chemin de la Rabanie étant très fortement utilisé par les chiroptères, une
coupure de 5 m entre la ligne d’arbres conservée en continuité des haies plantées
et le chemin perpendiculaire à celles-ci (cf. schéma ci-dessous) sera établie afin de
limiter les risques de traversée dangereuse des chiroptères. Pour cela, la végétation
arborée et arbustive sera enlevée et le milieu sera géré de manière à conserver une
végétation basse. Les grands arbres (et leurs houppiers) au niveau du raccordement
du chemin rural traversant le chemin arboré de la Rabanie seront eux conservés.
Sur un secteur, une haie double sera plantée, afin de canaliser plus facilement les
déplacements de chiroptères. Il s’agit de limiter les effets de la coupure d’un
corridor probable en plaçant cette haie au niveau de la coupure ; la haie double
aura, dans ce contexte, une efficacité plus grande que la haie simple et permettra
d’orienter les chiroptères vers un passage plus sécurisé (pont sur la RD 116 – cf.
mesure ci-après). Dans ce cas, la première haie (extérieure à la route) est
discontinue et permet de concentrer les chiroptères dans l’allée, tandis que la
seconde haie (intérieure), continue, sert de barrière par rapport à la route.
Figure 22 : Coupe (5 m) entre la ligne d’arbres le long de la route en continuité
avec les plantations et le chemin de la Rabanie, perpendiculaire à celles-ci.
214
Phasage :
Les plantations seront réalisées suite aux travaux de terrassement. Pour une bonne
reprise, les ligneux seront plantés de novembre à mars. On évitera toutefois les
périodes de gel, de neige ou de forte humidité.
Précautions environnementales : Les engins veilleront autant que possible à
emprunter le même chemin d’accès afin de limiter les surfaces de compactage et les
dégradations éventuelles du site. L’entreprise veillera autant que possible à ne pas
perturber le milieu environnant.
L’efficacité de la mesure (état sanitaire des végétaux) sera suivie par l’ingénieur
écologue du Conseil général du Lot et/ou d’un prestataire extérieur. L’entretien
selon la position des haies sera assuré, soit par le Conseil général du Lot pour les
haies proches de la route, soit par l’agriculteur exploitant des parcelles concernées
par les haies plus périphériques. Une convention sera, dans ce dernier cas, mise en
place.
Estimation des coûts :
Tarif :
- 350 m de haies arborées (baliveaux en racine nue de 150 cm avec arbres en motte
de 10-12 cm tous les 4 m, soient 88 arbres) 25 € / ml + 120-240 € / arbre en motte :
19 310 – 29 870 €
- 2 900 m de haies arbustives (40-60 cm de hauteur, 2 plants / m²) 20 – 25 € / ml :
58 000 – 72 500 €
-250 m de haies doubles 35 € / ml :
17 500 €
- Hop-over : Arbres de haute tige (> 4 m), si possible prélevés in situ (haies
détruites), tuteurage, arrosage et paillage compris :
5 000 – 8 000 €
Coût global :
~ 99 810 – 127 870 euros HT
215
Figure 23 : Localisation des plantations de haies
216
E – Aménagements pour le franchissement de la RD 116, des
cours d’eau et de l’ouvrage de décharge
Espèces concernées par la mesure : Cette mesure est proposée pour répondre aux
enjeux surtout relatifs aux chiroptères mais également au bénéfice d’espèces
d’oiseaux et de mammifères terrestres contactés sur le site.
Mésange à longue queue ; Martinet noir ; Chevêche d’Athéna ; Buse variable ; Chardonneret élégant ;
Verdier d’Europe ; Grimpereau des jardins ; Coucou gris ; Mésange bleue ; Hirondelle de fenêtre ; Pic
épeiche ; Linotte mélodieuse ; Héron cendré ; Pic mar ; Bruant zizi ; Rougegorge familier ; Pinson des
arbres ; Hypolaïs polyglotte ; Hirondelle rustique ; Pie-grièche écorcheur ; Alouette lulu ; Rossignol
philomèle ; Bergeronnette grise ; Loriot d'Europe ; Mésange charbonnière ; Moineau domestique ;
Rougequeue noir ; Rougequeue à front blanc ; Pouillot véloce ; Pic vert ; Mésange nonnette ; Tarier
pâtre ; Serin cini ; Sittelle torchepot ; Chouette hulotte ; Fauvette à tête noire ; Troglodyte mignon ;
Effraie des clochers ; Huppe fasciée ; Epervier d'Europe ; Milan noir ; Barbastelle ; Oreillard sp. ; Sérotine
commune ; Vespère de Savi ; Minioptère de Schreibers ; Murin de Daubenton ; Murin à
oreilles échancrées ; Noctule de Leisler ; Noctule commune ; Pipistrelle de Nathusius ; Pipistrelle de Kuhl ;
Pipistrelle commune ; Pipistrelle pygmée ; Rhinolophe euryale ; Grand Rhinolophe ; Petit Rhinolophe ;
Hérisson d’Europe ; Loutre.
Nature de la mesure : Cette mesure rassemble les aménagements permettant de
réduire les impacts sur les points de conflits identifiés, à savoir : la traversée de la
déviation au niveau du passage de la RD116 et au niveau des deux cours d’eau
(Sourdoire et Maumont).
Au niveau des cours d’eau :
Le projet de déviation prévoit l’enjambement de deux cours d’eau, la Sourdoire et le
Maumont. Les chiroptères et les oiseaux utilisant la ripisylve comme fil conducteur
de déplacement risquent d’entrer en collision avec les véhicules empruntant les
ponts si aucun aménagement n’est envisagé. Les mammifères et autres faunes
terrestres ont besoin également de jouir d’une continuité au niveau des berges.
Pour limiter les risques de collisions pour les chiroptères, voire pour les oiseaux, il
faut que le dimensionnement de l’ouvrage permette aux animaux de franchir le
pont par le dessous.
En conséquence, l’aménagement des ponts prévoit :
-
-
Mise en place d’une banquette d’au moins 1,5 m prévue en rive droite de
la Sourdoire (+ banquette naturelle en rive gauche de 8 mètres) ;
Mise en place d’une banquette d’au moins 1,5 m prévue en rive droite du
Maumont;
Hauteur minimale de 2 m (prévue dans le dimensionnement des ponts)
entre la banquette et le haut du pont, afin de permettre un passage sous le
pont pour la plupart des animaux (chiroptères notamment) ;
Mise en place de palissades de part et d’autre de la voie créée afin d’inciter
les animaux qui éviteront le passage inférieur à franchir l’infrastructure en
hauteur. Ces palissades devront en effet s’élever à au moins 1,5 mètres.
Au niveau de la RD 116 :
Le projet prévoit le raccordement de la RD 116 de part et d’autre de la déviation de
Vayrac par la création d’un pont : sa configuration comprend de chaque côté :
- un trottoir d’1,4m de large avec glissière de sécurité bois ;
- un dispositif masquant type palissade (plexiglas ou verre proscris) placé en
continuité avec les haies de part et d’autre du pont d’une hauteur
minimale d’1,5 mètre afin de limiter le dérangement dû aux lumières de
phares.
Les chauves-souris auront la place suffisante et un fil conducteur pour traverser le
pont. La voie de circulation ne fera que 4 m de large induisant une vitesse modérée
des véhicules. Le trafic est faible sur cette RD et se chiffre à 100 véhicules jour.
Figure 24: Intérêt de la pose de palissades
217
218
Par ailleurs, pour permettre la transparence écologique, il faut veiller à entretenir,
aux abords des ouvrages, les ripisylves et haies de manière à ce que la végétation
guide les animaux vers le passage inférieur, en diminuant progressivement la
hauteur de la végétation vers le passage, tout en conservant une structure arbustive
pour convenir au maximum d’espèces : l’entretien des ripisylves devra être régulier
(tous les ans) afin que les houpiers des arbres et arbustes proches de la route
demeurent à hauteur du passage et n’atteignent pas la route.
2
- Pallissades: 325 euros le m
2
Traversée de la Maumont : 16 m * 1.50 m * 2 = 48 m : 15 600 euros
2
Traversée de la Sourdoire : 17 m * 1.50 m * 2 = 51 m : 16 575 euros
Traversée de l’ouvrage de décharge : 20 m * 1.50 m * 2 = 60 m2 : 19 500 euros
- Entretien des ripisylves et haies aux abords des ouvrages de franchissements des
cours d’eau et de l’ouvarge de décharge – entretien sur 20 m * 12 ripisylves /haies :
2 250 – 4 500 euros/an
Coût global :
51 675 ~ euros HT
+ 2 250 – 4 500 euros/an
Figure 25: Traitement paysager sur le pourtour des ponts
Les berges naturelles seront conservées afin d’inciter le passage des petits animaux.
Des souches seront disposées le long du passage pour proposer des caches pour les
petits mammifères.
Au niveau de l’ouvrage de décharge :
Le même type d’aménagement sera réalisé pour l’ouvrage de décharge entre le
Maumont et la Sourdoire : haies débouchant sur le tunnel et palissades au-dessus.
Phasage :
La pose des pallissades et des banquettes s’intègre à la conception des ouvrages
d’art. Ainsi leur réalisation se fera simultanément à ces travaux d’aménagement.
Estimation des coûts :
Tarif :
- Banquettes : coût inclus dans la conception des ponts
219
Figure 26 : Localisation des aménagements de traversées
220
F - Aménagement de buses sèches pour la traversée de la petite
et moyenne faune
devront ainsi être placés à l’extérieur des caniveaux en U. Les collecteurs seront
installés sur un linéaire d’environ 20 m de part et d’autre du dalot. L’implantation
prendra la forme d’un « v » très évasé.
Espèces concernées par la mesure : Cette mesure est proposée pour répondre aux
enjeux relatifs aux amphibiens – reptiles ainsi qu’aux petits mammifères.
Crapaud commun ; Crapaud calamite ; Rainette méridionale ; Triton palmé ; Grenouille agile ;
Salamandre tachetée ; Triton marbré ; Couleuvre verte-et- jaune ; Lézard vert occidental ; Lézard des
murailles ; Hérisson d’Europe ; Loutre.
Nature de la mesure : Des passages pour les amphibiens seront insérés dans le
remblai (partie sud du tracé) suivant les préconisations de Carsignol, 2005. 4
passages busés sont prévus.
2
La section des traversées sous-chaussées (environ 0,7 à 0,8 m ) et leur accessibilité
directe (pas de fosse de capture) sont favorables à une utilisation durant toute
l’année par un grand nombre d’espèces. Une section rectangulaire d’un passage
semble plus favorable à la progresion des amphibiens qu’une section circulaire dans
laquelle une partie des animaux escalade les parois et finit par s’épuiser.
Idéalement, un cadre ouvert de 1 m * 0,70 m pour assurer le contact avec la chaleur
et l’humidité naturelle du sol est préconisé, sinon un cadre fermé peut aussi être
utilisé. Ces ouvrages ne doivent pas présenter de seuils afin de garantir les
possibilités de passage dans les deux sens et assurer une continuité des
cheminements.
Figure 28: Exemple de collecteur (Source : Carsignol, 2005)
Phasage :
La pose de dalots se fera lors de la phase de terrassement, en phase de réalisation
des remblais. L’emprise travaux étant, durant cette étape, encore isolée par les
clôtures de chantier, ces dernières seront raccordées à l’entrée des dalots dès les
terrassements achevés pour que l’ouvrage bénéficie d’une transparence écologique
plus rapide.
Le remblai doit subir une phase de tassement de matériaux. De fait, la réalisation
des travaux de chaussée et de pose des collecteurs en pied de talus seront posés
plus tard (1 à 2 ans de tassement sans intervention). A l’issue des travaux de pose
de collecteurs, les clôtures chantier seront retirées, elles auront permis aux espèces
de s’habituer aux nouvelles voies à emprunter (cf. figure 29b).
Estimation des coûts :
Tarifs :
- Fourniture, transport et installation: ~ 370 euros HT/ml
- Elément préfabriqué collecteur de 40 cm de hauteur : ~ 155 euros HT/ml
Figure 27 : Section rectangulaire à cadre ouvert (Source : Carsignol, 2005)
Des barrières guidant les animaux vers les passages sont recommandées. Comme il
s’agit d’un remblai, des collecteurs seront prévus en pied de talus de manière à ce
que les éventuels animaux qui pourraient se trouver du côté de la chaussée puissent
s’échapper, tandis que ceux présents à l’extérieur seront bloqués ; les collecteurs
Coût :
Pour 4 dalots d’environ 35 m de longueur (traversée chaussée + zone de talus):
370* 4*35m= 51800 euros
et 80 m de collecteurs : 155*4*4*20m= 49 600 euros
~ 101 400 euros HT
221
Figure 29a : Localisation des buses sèches
222
Figure 29b : Phasage de l’installation des dalots et des collecteurs
223
G - Pose de dispositifs de sortie de la petite faune au niveau du
système d’assainissement
Espèces concernées par la mesure : Cette mesure concerne toutes les espèces de
reptiles, d’amphibiens contactés sur le site ainsi que le hérisson d’Europe. Cette
mesure sera également profitable à la petite faune de manière générale.
Hérisson d’Europe ; Crapaud commun ; Crapaud calamite ; Rainette méridionale ; Triton palmé ;
Grenouille agile ; Salamandre tachetée ; Triton marbré ; Couleuvre verte-et- jaune ; Lézard vert
occidental ; Lézard des murailles.
Le dispositif d’assainissement : Le réseau de collecte et d’évacuation des eaux de la
plate-forme routière recueille les eaux pluviales polluées par le trafic. En crête de
remblai, les dispositions suivantes ont été retenues (cf. figures 30, 31 & 32) :
-
-
caniveaux ouverts béton rectangulaire (en U) : Ils seront situés derrière la
glissière sur une longueur de 980 m répartis sur les accotements nord (590
m) et sud (390 m).
2 bassins de rétention pour le traitement des eaux.
Figure 30 : Typologies du dispositif de récolte des eaux pluviales de la plateforme
routière et exemple de bassin de rétention mis en œuvre par le Conseil général 46
Nature de la mesure : Afin de limiter le risque de piégeage de la petite faune dans
les caniveaux et les bassins de rétention, des dispositifs d’évacuation seront mis en
place ; ils permettent aux animaux qui auraient pénétré accidentellement dans les
emprises de pouvoir s’en échapper (Sétra, 2005).
Il convient de retenir pour l’élaboration des échappatoires des caniveaux les critères
suivants :
- Pente de sortie inférieure à 45° ;
- Diamètre ou largeur conseillé de 15 cm ;
- Surface rugueuse.
Sur les sections à caniveaux en U, les éléments préfabriqués des dispositifs
d’échappements (selon le schéma de principe figure 31) seront à placer tous les
30 m (Sétra, 2005), soit un total de 40 échappatoires.
224
L’absence de géomembrane lisse en surface des bassins et la mise en place de
rampes d’accès permettant à la petite faune de sortir auront pour conséquence de
minimiser les risques de mortalité par piégeage.
2
2
Deux bassins sont prévus, l’un d’une surface de 1 200m , l’autre de 500m .
Phasage :
La pose des caniveaux en U et de leurs échappatoires se réalisera lors de la
confection des travaux de chaussées. Les clôtures de chantier demeureront tant que
cette étape ne sera pas finalisée et jugée fonctionnelle par l’expertise de l’ingénieur
écologue et du coordinateur Qualité & Sécurité des infrastructures du Conseil
général.
Figure 31 : Dispositif d’échappement des caniveaux en U (Sétra, 2005)
La réalisation des bassins de rétention est programmée en début de chantier
(terrassement). L’emprise bassin fait aussi l’objet d’une protection par des clôtures
de chantier à petite maille pour éviter l’installation d’amphibien en phase travaux.
Estimation des coûts :
La présence de bassins de rétention, bien que clôturés, peut constituer un piège si
ceux-ci ne sont pas adaptés : membrane plastique, berges raides… Dans le cas
présent, cette typologie d’impact n’est pas à envisager. Le Conseil général du Lot
prévoit un enherbement des talus des bassins ainsi qu’une rampe d’accès en pente
douce allant jusqu’au fond du bassin (cf. figure 30 photo d’une structure déjà
existante). Afin de créer des bassins de rétention hébergeant une flore et une faune
diversifiée, le Conseil général cherchera à favoriser l'installation de ceintures de
végétation (roselières, formation de grèves, cariçaies, etc.) les plus larges possibles
sur une partie du pourtour. La végétalisation sera naturelle, ou favorisée, le cas
échéant, par des plantations d'amorce par repiquage d’espèces avec une faible
densité (2 plants/ml de berge). Les espèces préconisées sont des espèces indigènes
(pas de cultivars horticoles) telles que le Roseau (Phragmites australis), la Massette
à larges feuilles (Typha latifolia), l’Iris jaune (Iris pseudacorus), les Joncs glauque et
diffus (Juncus inflexus et Juncus effusus), la Salicaire (Lythrum salicaria), la
Lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), le Plantain d’eau (Alisma plantagoaquatica), etc. Quelques végétaux aquatiques pourront également être introduits si
ce bassin peut rester en eau toute l’année [Potamot nageant (Potamogeton
natans), Potamot pectiné (Potamogeton pectinatus), Potamot crépu (Potamogeton
crispus), Cératophylle épineux (Ceratophyllum demersum]. Des mottes
préalablement lestées seront lancées au centre du bassin de rétention d’eau.
Tarifs :
Echappatoire caniveau : ~ 250 euros HT/échappatoire
Bassin de rétention : enherbement et dispositif géogrille pour l’accroche de la terre :
~ 5,30 euros HT/m2
Coût :
Pour 40 échappatoires caniveaux : 250*40 = 10 000 euros
2
Pour 2 bassins de rétention : (1 200 + 500m ) * 5.30 = 9 010 euros
~ 19 010 euros HT
225
Figure 32 : Carte de localisation des mesures relatives aux caniveaux d’assainissement
400 m Caniveau U
Accotement nord
190 m Caniveau U
15 échappatoires
Accotement nord
8 échappatoires
205 m Caniveau U
Accotement sud
9 échappatoires
185 m Caniveau U
Accotement sud
8 échappatoires
Caniveaux en U (980 m) et 40
échappatoires
226
H - Raisonnement et gestion des aménagements paysagers en
bord de route
présence d’une flore diverse et variée sur ces zones si l’on respecte un entretien
extensif :
- hauteur de coupe conseillée : 8 à 15 cm : L’objectif premier du fauchage en bord de
Espèces concernées par la mesure : Cette mesure concerne toutes les espèces de
reptiles, d’amphibiens contactés sur le site ainsi que le hérisson d’Europe.
Hérisson d’Europe ; Crapaud commun ; Crapaud calamite ; Rainette méridionale ; Triton palmé ;
Grenouille agile ; Salamandre tachetée ; Triton marbré ; Couleuvre verte-et- jaune ; Lézard vert
occidental ; Lézard des murailles.
-
Il est à noter que l’aménagement et la gestion raisonnée des bords de route seront
également favorables aux chiroptères, les incitant à chasser en zone plus
« sécurisée » et non pas à proximité directe de la chaussée.
Nature de la mesure : Les lisières à proximité de la route seront gérées de manière
à n’avoir aucun sous-bois ou ourlet arbustif (cf. figure 18 relative aux chiroptères)
afin que :
- les automobilistes puissent mieux apercevoir les animaux susceptibles de la
traverser ;
- la faune ne s’y installe pas, limitant ainsi les risques de collisions.
-
-
Les surfaces végétalisées des emprises routières – ou dépendances vertes –
rassemblent deux catégories de surface :
- Celles directement associées au fonctionnement de la route (accotement,
terre plein central, …) ;
- Celles qui accompagnent la route (talus, sur largeurs, délaissés…).
-
Figure 33 : Zonage des dépendances vertes (Sétra, 2009)
Il est possible de valoriser la strate herbacée par un entretien adapté des zones de
talus, de bermes routières, de délaissés… De nombreuses études montrent la
route est la sécurité des usagers circulant sur la chaussée. L’herbe trop haute en bord de
route peut constituer un facteur d’accident : perte de visibilité dans les courbes, perte de
visibilité des panneaux, mauvaise compréhension des configurations de route, réduction
de la largeur perceptible de la route… Au-delà de 40 cm, la hauteur de l’herbe est
considérée comme gênante.
zonages respectés : « à chacun sa place ! » : La bande de sécurité, d’environ 1,50m
de large depuis le bord de la chaussée (ce qui correspond à peu près à une largeur d’outil
de fauchage), doit être coupée suffisamment régulièrement pour garantir l’évitement de
collisions multi-véhicules en autorisant des manœuvres d’urgence de déport latéral sur
l’accotement, l’arrêt d’un véhicule en dehors de la chaussée (Sétra, 2009). Les déblaisremblais, talus, délaissés etc. situés entre la route et les raccordements routiers seront
également enherbés - de préférence à des plantations arbustives ou arborescentes - dans
le but d’améliorer la sécurité des automobilistes et réduire les risques de collision pour la
faune. Le Conseil général du Lot ne systématise pas forcément la fauche des talus dès
lors qu’ils ne présentent pas de contraintes de sécurité routière contribuant ainsi à laisser
des zones refuges.
limitation ou non usage de produits phytosanitaires pour l’entretien : Le Conseil
général du Lot n’utilise plus de produits phytosanitaires sur les abords routiers
départementaux.
fauche automnale annuelle : L’herbe repousse moins vite si l’on coupe l’épi. Pour cela,
il faut attendre que ces derniers soient développés. Si la coupe intervient avant la
formation des épis, ils pourront se reformer plus tard dans la saison. Plus on laisse
pousser l’herbe jusqu’à une hauteur « critique » (environ 40 cm), moins on aura à la
couper par la suite. Faucher trop tôt ne permet pas de limiter la repousse et la hauteur
finale de l’herbe, cela obligera à une seconde coupe en cours d’année. Il faut tenir
compte de facteur de repousse de l’herbe dans la planification des périodes de fauches
(Sétra, 2009). La période automnale est appropriée et convient également à la faune
ayant, pour la plupart des espèces, terminé leur mise bas. Le Conseil général du Lot a
initié ces pratiques du fauchage tardif en 2008.
exportation des produits de fauche : L’exportation des produits de fauche permet de
limiter l’enrichissement du sol responsable de l’apparition de plantes nitrophiles
(orties…). Le Conseil général du Lot ne pratique pas l’exportation pour des raisons de
matériel non adapté (épareuse). L’exportation va rentrer dans un procesus de réflexion
visant l’amélioration continue des pratiques sur le territoire du Lot.
Pour résumer : Concernant les zones de sécurité : autant de coupes que
nécessaires (généralement 2 à 3 coupes par an) dès lors que la hauteur de l’herbe
devient gênante (40 cm). Concernant les zones de talus, délaissés : fauche
automnale annuelle, entre 8 et 15 cm.
227
228
III – Analyse des impacts résiduels
Le respect des consignes en phase travaux (cf. mesures génériques) et l’application des mesures de réduction d’impact proposées devraient aboutir à des impacts résiduels allant
de faibles à forts (cf. figure 35). Les impacts résiduels assez forts concernent des chiroptères (Grand rhinolophe, Petit rhinolophe, Rhinolophe euryale, Murin à oreilles échancrées,
Barbastelle) en raison de leur territoire de chasse identifié sur la zone. La principale mesure du projet (plantations de haies) est jugée satisfaisante pour diminuer le risque de
collision de manière importante et ainsi garantir dans l’espace et dans le temps, le maintien à long terme de l’état de conservation favorable de ces espèces. Les impacts résiduels
forts concernent le cuivré des marais pour lequel aucune mesure spécifique de réduction n’est proposée, hormis la limitation de la zone d’emprise et de circulation des engins
dans ces habitats de fort enjeu entomologique (cf. mesures génériques).
Pour répondre aux différents impacts résiduels recensés, le Département propose une mesure compensatoire d’acquisition de parcelles au bénéfice de plusieurs groupes
d’espèces. Cette mesure est décrite dans la partie « Mesures compensatoires ».
Figure 34 : Récapitulatif des mesures
Code
Mesure
Phasage
mg
Mesures génériques
phase travaux
a
Déboisement hors période sensible
phase travaux
b
Traitement des arbres d’intérêt
phase travaux
c
Isolement du chantier
phase travaux
d
Plantation de haies bocagères
phase travaux
e
f
g
h
Aménagements pour le franchissement de la RD 116, des cours
d’eau et de l’ouvrage de décharge
Aménagement de buses sèches pour la traversée de la petite et
moyenne faune
Pose de dispositifs de sortie de la petite faune au niveau du
système d’assainissement
Raisonnement et gestion des aménagements paysagers en
bord de route
phase travaux
phase travaux
phase travaux
phase
d'exploitation
229
Figure 35 : Récapitulatif des impacts résiduels par espèce protégée
Groupe
Espèce protégée
Intensité de l'impact avant
mesures
Mesures de réduction
Impact résiduel
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Mammifères
Barbastella barbastellus
Eptesicus serotinus
Erinaceus europaeus
Hypsugo savii
Lutra lutra
Miniopterus schreibersii
Myotis daubentonii
Myotis emarginatus
Nyctalus leisleri
Barbastelle
Sérotine commune
Hérisson d’Europe
Vespère de Savi
Loutre
Minioptère de Schreibers
Murin de Daubenton
Murin à oreilles échancrées
Noctule de Leisler
Assez forts
Moyens
Faibles
Moyens
Négligeables
Moyens à assez forts
Moyens
Forts
Moyens
mg ; a ; d ; e ; h
mg ;a ; d ; e ; h
mg ;a ; c ; f ; g ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; e ; f ; g
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
Assez forts temporairement – Moyens à moyen terme
Faibles
Faibles
Faibles
Négligeables
Moyens temporairement à faibles à moyen terme
Faibles
Assez forts à moyens à moyen terme
Faibles
Mammifères
Nyctalus noctula
Noctule commune
Moyens à assez forts
mg ; a ; d ; e ; h
Moyens
Mammifères
Pipistrellus kuhlii
Pipistrelle de Kuhl
Moyens
mg ; a ; d ; e ; h
Faibles
Mammifères
Pipistrellus nathusii
Pipistrelle de Nathusius
Faibles
mg ; a ; d ; e ; h
Négligeables
Mammifères
Pipistrellus pipistrellus
Pipistrelle commune
Mammifères
Pipistrellus pygmaeus
Pipistrelle pygmée
Mammifères
Plecotus sp.
Oreillard sp.
Mammifères
Rhinolophus euryale
Rhinolophe euryale
Mammifères
Rhinolophus ferrumequinum
Mammifères
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Aegithalos caudatus
Alcedo atthis
Apus apus
Ardea cinerea
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Athene noctua
Buteo buteo
Carduelis cannabina
Carduelis carduelis
Carduelis chloris
Certhia brachydactyla
Cuculus canorus
Cyanistes caeruleus
Delichon urbicum
Dendrocopos major
Dendrocopos medius
Emberiza cirlus
Moyens
mg ; a ; d ; e ; h
Faibles
Moyens à assez forts
mg ; a ; d ; e ; h
Moyens
Moyens
mg ; a ; d ; e ; h
Moyens temporairement à faibles à moyen terme
Forts
mg ; a ; d ; e ; h
Assez forts à moyensà moyen terme
Grand Rhinolophe
Assez forts à forts
mg ; a ; d ; e ; h
Assez forts à moyensà moyen terme
Rhinolophus hipposideros
Petit Rhinolophe
Assez forts
mg ; a ; d ; e ; h
Assez forts à moyensà moyen terme
Accipiter nisus
Epervier d'Europe
Faibles
mg ; a ; d ; e ; h
Négligeables
Mésange à longue queue
Martin pêcheur
Martinet noir
Héron cendré
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
Chevêche d’Athéna
Buse variable
Linotte mélodieuse
Chardonneret élégant
Verdier d’Europe
Grimpereau des jardins
Coucou gris
Mésange bleue
Hirondelle de fenêtre
Pic épeiche
Pic mar
Bruant zizi
Assez forts
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Moyens
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
230
Groupe
Espèce protégée
Oiseaux
Erithacus rubecula
Rougegorge familier
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Oiseaux
Amphibiens
Amphibiens
Amphibiens
Amphibiens
Amphibiens
Amphibiens
Amphibiens
Reptiles
Reptiles
Reptiles
Insectes
Falco subbuteo
Fringilla coelebs
Hippolais polyglotta
Hirundo rustica
Lanius collurio
Lullula arborea
Luscinia megarhynchos
Milvus migrans
Motacilla alba alba
Oriolus oriolus
Parus major
Passer domesticus
Pernis apivorus
Phoenicurus ochuros
Phoenicurus phoenicurus
Phylloscopus collybita
Picus viridis
Poecile palustris
Saxicola torquatus
Serinus serinus
Sitta europaea
Strix aluco
Sylvia atricapilla
Troglodytes troglodytes
Tyto alba
Upupa epops
Bufo bufo
Bufo calamita
Hyla meridionalis
Lissotriton helveticus
Rana dalmatina
Salamandra salamandra
Triturus marmoratus
Hierophis viridiflavus
Lacerta bilineata
Podarcis muralis
Cerambyx cerdo
Faucon hobereau
Pinson des arbres
Hypolaïs polyglotte
Hirondelle rustique
Pie-grièche écorcheur
Alouette lulu
Rossignol philomèle
Milan noir
Bergeronnette grise
Loriot d'Europe
Mésange charbonnière
Moineau domestique
Bondrée apivore
Rougequeue noir
Rougequeue à front blanc
Pouillot véloce
Pic vert
Mésange nonnette
Tarier pâtre
Serin cini
Sittelle torchepot
Chouette hulotte
Fauvette à tête noire
Troglodyte mignon
Effraie des clochers
Huppe fasciée
Crapaud commun
Crapaud calamita
Rainette méridionale
Triton palmé
Grenouille agile
Salamandre tachetée
Triton marbré
Couleuvre verte-et-jaune
Lézard vert occidental
Lézard des murailles
Grand capricorne
Intensité de l'impact avant
mesures
Négligeables
Moyens temporairement –
Faibles à moyen terme
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Assez forts
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Faibles
Faibles à moyens
Moyens
Faibles
Moyens à assez forts
Faibles
Faibles
Faibles
Faibles
Faibles
Moyens
Mesures de réduction
Impact résiduel
mg ; a ; d ; e ; h
Négligeables
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; d ; e ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; a ; c ; d ; f ; g ; h
mg ; b
Moyens temporairement – Faibles à moyen terme
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Moyens localement
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Faibles
Négligeables
Faibles
Faibles
Moyens localement
Faibles
Faibles
Négligeables
Négligeables
Négligeables
Faibles
231
Groupe
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Poissons
Poissons
Espèce protégée
Coenagrion mercuriale
Euphydryas aurinia
Lycaena dispar
Maculinea arion
Leuciscus burdigalensis
Salmo trutta
Agrion de mercure
Damier de la Succise
Cuivré des marais
Azuré du serpolet
Vandoise rostrée
Truite fario
Intensité de l'impact avant
mesures
Mesures de réduction
Impact résiduel
Faibles
Faibles
Forts
Négligeables
Moyens à assez forts
Moyens localement
mg ; mg ; mg ; mg ; mg ; mg ; -
Faibles
Faibles
Forts
Négligeables
Moyens temporairement – Faibles à moyen terme
Faibles
232
IV - Mesures de compensation
Les mesures compensatoires doivent être proposées si un impact négatif résiduel
persiste après application des mesures d’atténuation.
Cf. Méthodologie de l’élaboration des mesures compensatoires en annexe 5.
Les résidus d’impacts s’échelonnent de «négligeables, faibles » (majorité des
espèces) à « forts ».
Remarque importante : dans le cadre de cette étude, un niveau d’impact résiduel
faible ou négligeable est considéré comme acceptable. Il ne justifie pas de mesures
de compensation spécifique à l’espèce impactée. Pour autant, les mesures de
compensation spécifique des espèces à enjeux forts bénéficient bien souvent aux
espèces aux enjeux plus faibles.
A l’opposé, un impact résiduel moyen à fort suscite la réflexion d’une
compensation spécifique à l’espèce impactée.
A – Acquisition et entretien de 10 ha de zones humides
Espèces concernées par la mesure :
Compensation spécifique pour : le Cuivré des marais et ses habitats
Afin de compenser la destruction et la dégradation de 1,6 ha de zone humide à
valeur écologique globale forte, le cabinet expert prestataire préconise l’acquisition
(ou conventionnement selon opportunités) de 10 ha de zones humides en ciblant
en priorité des milieux dégradés ou anthropisés (plantations, cultures, remblais,
etc.) pour les reconvertir pour partie en mégaphorbiaies et pour partie en prairie
humide de fauche. Les parcelles acquises seront rétrocédées à un organisme
gestionnaire avec un financement de la restauration, de la gestion (fauche tardive
annuelle exportatrice, contrôle de la colonisation par les ligneux) et des suivis
écologiques sur 10 ans. Ces 10 ha pourront prétrendre à une labellisation ENS afin
d’inscrire ce site dans une perspective pérenne de conservation.
Estimation des coûts :
Intensité impact résiduel
Négligeables
Faibles
Moyens
Moyens à assez forts
Assez forts
Assez forts à forts
Forts
Compensation
Pas de compensation spécifique ou compensation bénéfique
Pas de compensation spécifique ou compensation bénéfique
Compensation spécifique
Compensation spécifique
Compensation spécifique
Compensation spécifique
Compensation spécifique
Tarif :
-
Acquisition : 5 000 € / ha
-
Plan de gestion (y compris inventaire écologique) : 10 000 €
-
Restauration de zone humide : 10 000- 15 000 euros / ha
-
Fauche annuelle avec exportation (prairies) : 900 – 1 200 € / ha / an
-
Fauche ou broyage avec exportation (mégaphorbiaies) en rotation, tous les
trois ans : 1 000 - 1 500 € / ha
-
Suivi écologique (tous les deux ans) : 10 000 € / an
Coût :
-
Acquisition : pour 10 ha = 50 000 €
-
Plan de gestion (y compris inventaire écologique) : pour 10 ha = 10 000 €
-
Restauration de 10 ha de zone humide : 100 000- 150 000 euros
-
Fauche annuelle avec exportation de 5 ha de prairies humides sur 10 ans :
45 000 – 60 000 €
233
-
Fauche ou broyage avec exportation de 5 ha de mégaphorbiaies en
rotation, tous les trois ans sur 10 ans : 15 000 – 22 500 €
-
Suivi écologique sur 10 années tous les deux ans : 50 000 €
~ 270 000 – 342 500 euros HT
B – Plantation/Restauration de corridors boisés
possible des zones humides) existantes. Si ce n’est pas le cas, des haies bocagères
devront être plantées de manière à assurer cette connectivité. La mise en place de
ces haies suivra les préconisations générales listées dans les mesures de réduction.
Il faudra tout particulièrement veiller à éviter les situations à risque liées aux routes
(pas de croisement sur les routes passantes, etc.). Les essences listées
précédemment pourront être utilisées, mais si des plantations ont lieu sur des
secteurs plus humides, les essences les moins hygrophiles pourront être remplacées
par d’autres plus adaptées : Aulne glutineux (Alnus glutinosa), Frêne commun
(Fraxinus excelsior), Viorne obier (Viburnum opulus), Saule blanc (Salix alba), Saule
roux (Salix atrocinerea).
Espèces concernées par la mesure :
Compensation spécifique pour : Barbastelle ; Murin à
Estimation des coûts :
Pipistrelle pygmée ; Rhinolophe euryale ;
d’Athéna ; Rougequeue à front blanc.
Tarif : 20-25 € / ml
Grand
oreilles échancrées ; Noctule commune ;
Rhinolophe ; Petit Rhinolophe ; Chevêche
Coût : pour 500 ml
Compensation bénéfique pour : Sérotine commune ; Vespère de Savi ; Minioptère de Schreibers ;
Murin de Daubenton; Noctule de Leisler ; Pipistrelle de Nathusius ; Pipistrelle de Kuhl ; Pipistrelle
commune ; Oreillard sp. ; Hérisson d’Europe.
Afin que la restauration de zones humides puisse bénéficier également à d’autres
espèces, non spécifiquement associées aux zones humides mais plutôt aux systèmes
bocagers et semi-boisés, les corridors boisés des zones restaurées seront valorisés :
o si les secteurs restaurés ne présentent pas (ou insuffisamment) de
corridors boisés, la plantation d’au moins 500 m de haies bocagères est
proposée, conformes aux préconisations faites pour les chiroptères, c'està-dire avec une largeur d’au moins 3 m, une strate arborée et une strate
arbustive.
o si les secteurs restaurés présentent déjà des corridors boisés, la
restauration des zones humides constituera une plus-value par rapport à
l’état existant du fait de l’augmentation attendue de la richesse biologique
locale (et des ressources alimentaires), laquelle contribuera à
l’augmentation de l’intérêt des corridors boisés pour diverses espèces.
Cette mesure pourra par exemple favoriser des espèces comme la
Chevêche d’Athéna ou les chiroptères.
Pour que ces mesures soient efficaces, en particulier pour les chiroptères, ces
secteurs restaurés seront connectés avec des zones bocagères ou boisées (et si
~ 10 000 – 12 500 euros HT
C–
Création de mares
Espèces concernées par la mesure :
Compensation spécifique pour : Grenouille agile
Compensation bénéfique pour : Crapaud commun ; Crapaud calamite ; Triton palmé ; Salamandre
tachetée ; Triton marbré.
Afin de créer de nouveaux sites de reproduction pour les amphibiens, la création
d’une mare d’environ 150 m² et de deux dépressions humides d’environ 50 m²
chacune sera effectuée. Le principe général est le même, mais les dépressions
seront peu profondes et constitueront des points d’eau temporaires, tandis que la
mare aura une profondeur plus importante pour constituer un point d’eau
permanent. Les mares et dépressions présenteront au moins une berge en pente
douce et différents niveaux de profondeur.
Les mares et dépressions seront creusées à l’aide d’une pelle mécanique. La
profondeur pourra atteindre au moins 1 mètre pour la mare permanente ; elle sera
fixée au moment des travaux, après une évaluation de l’épaisseur de la couche
d’argile (sondages préliminaires). Dans tous les cas, elle ne devra pas aller au delà
de la couche d’argile sous-jacente de manière à assurer l’étanchéité naturelle. Si la
couche d’argile est perforée, il faudra veiller à napper au moins 20 cm d’argile dans
le fond en utilisant les produits de déblais et en sur-creusant d’autant au préalable.
234
La profondeur sera ajustée en fonction du niveau de la nappe. Les dépressions
auront une profondeur comprise entre 10 et 60 cm (à adapter en fonction du
terrain). La végétalisation des mares et dépressions se fera naturellement par
colonisation d’espèces locales présentes aux alentours ; il faudra cependant
surveiller la colonisation arbustive pour éviter l’envahissement par les lianes et
ligneux (ronces, saules, etc.). Si la prairie est pâturée, il faudra installer une clôture
pour éviter le piétinement par les animaux.
Suivant l’évolution du milieu, ces mares et dépressions pourront être rajeunies si
nécessaire (si le milieu se ferme ou s’atterrit), ou bien d’autres pourront être créées
à proximité en remplacement. Dans ce cas, l’intervention se fera en début
d’automne. Si l’entretien est privilégié (par rapport à la recréation de mares et
dépressions), le bureau d’étude Ecosphère préconise d’éviter les zones les plus
intéressantes et de focaliser l’intervention sur les zones embroussaillées, atterries,
etc. Une solution peut être d’effectuer un entretien par alternance. Les produits de
fauche et débroussaillage seront exportés.
Estimation des coûts :
Tarif : création d’une mare de 150 m² et de deux dépressions de 50 m² : ~3000 €
Coût :
~ 3 000 euros HT
V - Mesures d’accompagnement
A - Suivi naturaliste
Espèces concernées par la mesure : Toutes les espèces traitées dans ce dossier.
Afin de veiller à la fonctionnalité des mesures de réduction proposées, un suivi des
espèces ciblées par cette dérogation sera effectué par un prestataire naturaliste. En
cas de constat de dégradation de l’état de conservation des popultations d’espèces
animales dû à la route, des mesures correctives seront alors proposées et mises en
place. Sur 10 ans à partir du début des travaux, des prospections annuelles seront
menées afin d’estimer la diversité et la fréquentation de l’aire d’étude par les
chiroptères et de constater ou non des phénomènes de collision. Deux passages par
an sont préconisés entre mai et septembre (en dehors de la période d’hivernage).
Le suivi vise également à constater l’efficacité des échappatoires à faune pour les
petits mammifères, les amphibiens et les reptiles. L’inventaire des espèces
présentes sur les abords routiers sur la base de deux passages par an est préconisé.
Ce suivi fera l’objet d’un rapport annuel de suivi qui sera transmis à la DREAL
(Capitalisation des expériences). Ce suivi est distinct du suivi des mesures
compensatoires, chiffré dans la partie dédiée.
Estimation des coûts :
Tarif : environ 600 euros HT/jour
Coût : 4 jours de terrain + 1 jour de rédaction des résultats
Pour 5 jours/an * 10 années de suivi
~ 30 000 euros HT
B – Suivi par un comité de suivi
Le CG créera et réunira un comité de suivi, constitué du service instructeur de la
DREAL, des services police de l’eau et environnement de la DDT du Lot, de l’agence
de l’eau Adour-Garonne, d’experts naturalistes pour les différents groupes
impactés, et de représentants du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre. La
fréquence de réunion sera d’une fois par trimestre pendant les travaux, puis une
fois par an. Le comité sera systématiquement destinataire d’un compte-rendu des
travaux.
235
VI Eléments de calendrier
Figure 36 : Calendrier prévisionnel schématique
236
Figure 36 : Calendrier prévisionnel détaillé
237
238
239
240
Figure 38 : Récapitulatif des mesures et des coûts
La déviation de Vayrac s’étend sur une longueur d’environ 2 km et traverse
uniquement sur la commune de Vayrac. Elle est située entre le futur carrefour avec
la RD803 et le raccordement à la RD720 existante aux abords du lieu-dit «La
Brousse».
Les aménagements prévus occasionnent un impact plus ou moins fort sur 79
espèces protégées appartenant aux groupes des mammifères (chiroptères
essentiellement), des amphibiens, des reptiles, des oiseaux et des insectes.
Nature
de la
mesure Code
Générique
Chapitre 4 Synthèse & Conclusion
Mesures génériques
Phasage
(fourchette
haute)
montants
arrondis
phase travaux
inclus-
Mr -1 Déboisement hors période sensible
phase travaux
inclus-
Mr -2 Isolement du chantier
phase travaux
175 000 €
phase travaux
100 000 €
phase travaux
20 000 €
phase
d’exploitation
-
phase travaux
130 000 €
phase travaux
52 000 €
Mr -8 Traitement des arbres d’intérêt
phase travaux
9 000 €
Mc -1 Acquisition et entretien de 10 ha de zones humides
phase travaux
342 500 €
Plantation/Restauration de corridors boisés dans la
zone d’acquisition
phase travaux
12 500 €
phase travaux
3 000 €
phases
travaux et
d’exploitation
30 000 €
Aménagement de buses sèches pour la traversée de la
Mr -3
petite et moyenne faune
Pose de dispositifs de sortie de la petite faune au
Mr -4
niveau du système d’assainissement
Raisonnement et gestion des aménagements
Mr -5
paysagers en bord de route
Mr -7
Compensation
Le respect des consignes en phase travaux (cf. mesures génériques) et l’application
des mesures de réduction d’impact proposées devraient aboutir à des impacts
résiduels allant de négligeables à forts (cf. figure 35). Les impacts résiduels forts
concernent le Cuivré des marais en raison de l’emprise de la route sur son habitat,
les prairies humides au sud du projet. Le Département du Lot propose une mesure
compensatoire visant les exigences de cette espèce. Pour autant, l’acquisition ou le
conventionnement de 10 ha de zones humides, couplée à une création/restauration
des corridors de haies et la réalisation de mares sur la zone acquise, bénéficieront à
un cortège d’espèces plus large (chauves-souris notamment). En effet, après
mesures de réduction, des impacts résiduels moyens à assez forts subsitent pour
certaines espèces de chiroptères. La principale mesure de réduction du projet
(plantations de haies) est jugée satisfaisante pour diminuer le risque de collision de
manière importante, néanmoins, la mesure compensatoire précitée contribuera à
garantir dans l’espace et dans le temps le maintien à long terme de l’état de
conservation favorable de ces espèces. Cette garantie est également valable pour
les espèces restantes, pour la plupart communes sur le territoire.
Description de la mesure
Mr -6 Plantation de haies bocagères
Accompagnement
Les mesures proposées permettront donc de réduire les impacts durant la phase
chantier et d’exploitation future de la route. L’amélioration des conditions
d’utilisation de l’habitat par la faune et sa libre circulation s’avère nécessaire ; elle
rentre dans la prise en considération des enjeux « trame verte et bleue » de notre
territoire.
Réduction
Les impacts identifiés sont qualifiés de négligeables à forts (2 espèces de
chiroptères, le Rhinolophe euryale et le Murin à oreilles échancrées, et 1 espèce de
papillon, le Cuivré des marais).
Mg
Coût
en euros HT
Mc -2
Aménagements pour le franchissement de la RD 116,
des cours d’eau et de l’ouvrage de décharge
Mc -3 Création de mares dans la zone d’acquisition
Suivi naturaliste
Ma
Création d’un comité de suivi
Total : 881 000 euros HT
241
Dans la mesure du possible, le maître d’ouvrage se doit de réaliser les mesures
avant les impacts. Cependant certaines mesures sont techniquement difficiles à
concilier avec la phase des travaux : un aménagement paysager à proximité directe
du projet (plantations de haies, enherbement de talus…) peut être gênant pour la
bonne conduite des travaux et être, qui plus est, endommagé par les passages
d’engins. Ce principe peut être respecté plus raisonnablement dans le cadre de
mesures localisées de manière assez éloignée du chantier. Le Conseil général du Lot
s’engage ainsi sur une réalisation des aménagements paysagers (plantations de
haies) du réseau à la fin de la période chantier, dès que les travaux de
terrassements sont réceptionnés, ceci en respectant les périodes favorables de
plantations. Il s’engage également sur la bonne réalisation de l’ensemble des
mesures citées. Un cahier des charges environnemental sera élaboré dans le cadre
de la consultation des entreprises. Les candidats devront indiquer dans leur offre la
prise en compte de ces mesures dans la réalisation du projet. Un suivi de chantier,
pour s’assurer de la mise en œuvre des mesures préconisées, sera effectué et validé
soit par un prestataire extérieur qualifié (écologue), soit par l’écologue affecté au
service Agriculture et Environnement et le Coordonateur Qualité des Infrastructures
affecté au pôle Grand travaux et Ouvrages d’art du Conseil général.
242
Chapitre 5 Annexes
Annexe 1 : Méthodologies de l’étude d’impact
Annexe 2 : Résultats de l’inventaire floristique
Annexe 3 : Résultats de l’inventaire faunistique
Annexe 4 : Méthodologies et résultats de l’inventaire chiroptérologique
243
I - Annexe 1 : Méthodologies de l’étude d’impact
2. analyse des documents cartographiques et photographiques ;
Ces éléments sont extraits de l’étude d’impact réalisée par le bureau d’études
Ecosphère en 2009.
3. prospections de terrain ;
4. traitement et analyse des données recueillies ;
5. évaluation écologique du site et des habitats constitutifs.
A Organismes et personnes ressources consultés
Avant les investigations de terrains, des experts locaux ont été consultés dans le
cadre de l’analyse bibliographique. La liste des consultations et les réponses
apportées sont résumées dans le tableau ci-dessous :
Organismes et personnes consultés
Réponses
Conservatoire Régional des Espaces
Naturels de Midi-Pyrénées – Samuel
Danflous
Pas de données précises sur le secteur
d’étude
Lot Nature - Wilfried Ratel
Pas de données précises sur le secteur
d’étude mais indication d’habitats et
d’espèces à rechercher sur ce dernier
Fédération du Lot pour la Pêche et la
Protection du Milieu Aquatique - Laurent
Fridrick
Pas de données précises sur le secteur
d’étude mais indication des espèces de
poissons potentiels
Vincent Heaulmé
Relecture critique du volet milieu
naturel de l’étude d’impact pour le CG
46 et échanges naturalistes
B - Méthodologie des inventaires floristiques et faunistiques
Les personnes ayant réalisé les inventaires sont:
• Sylvain Bonifait (Ecosphère) : faune (hors chiroptères)
Le but recherché est avant tout d'atteindre un état des lieux écologique du site.
a - Recherche bibliographique et enquête
Préalablement aux prospections de terrain, il est nécessaire de rassembler la
documentation disponible sur la flore et la faune afin d’évaluer le niveau de
connaissance du site à expertiser. Pour ce faire, une enquête auprès des principaux
spécialistes locaux et de divers organismes (associations, scientifiques,
administrations…), et si possible une recherche bibliographique des publications
récentes (postérieures à 2000) sur le site, sont réalisées.
b - Analyse des documents cartographiques et photographiques
Dans un premier temps, la reconnaissance du site à étudier se fait par
l’intermédiaire des documents cartographiques (carte IGN au 1/25000, fond de
plans établis par les géomètres, cartes géologiques, pédologiques, piézométriques,
etc.) et photographiques (principalement les missions IGN). Ceux-ci sont analysés
afin d’apprécier la complexité du site et repérer les secteurs qui apparaissent
comme avoir potentiellement les plus fortes sensibilités écologiques (milieux
humides, espaces pionniers, pentes accusées, secteurs tourbeux, affleurements de
roche mère, etc.). Cette analyse permet aussi d’évaluer la somme de travail à
effectuer et les périodes d’inventaires (ex : passage précoce nécessaire dans les
boisements calcicoles ou les substrats secs, plus tardif pour les zones humides, etc.).
Dans certains cas complexes, une pré-carte d’occupation des sols est élaborée pour
faciliter les investigations de terrain sur la base de la photo-interprétation.
•
Thomas Armand (Ecosphère) : habitats/flore
c - Prospections de terrain
•
Emilie LOUFTI (Ecosphère) : faune (chiroptères)
•
EKO-LOGIK : chiroptères
Il s’agit d’une phase essentielle. Tous les habitats reconnus lors de la phase
précédente sont prospectés de façon systématique de manière à couvrir les
différentes conditions écologiques stationnelles et les différentes structures de
végétation. L’ensemble du site d’étude est parcouru ainsi que ses abords, en
portant une attention particulière aux habitats présumés sensibles. Au fur et à
mesure des prospections, une liste des espèces est dressée en prenant soin de
localiser les plus remarquables sur un fond de plan ou une photographie aérienne.
La chronologie des études phyto-écologique et faunistique est la même. Elle se
décompose selon les 5 phases suivantes :
1. recherche bibliographique et enquête ;
244
Les différents habitats rencontrés sont aussi listés et leur niveau de définition est
affiné par rapport à celui établi lors de l’analyse des documents cartographiques et
photographiques.
Le site d’étude est situé entre les lieux-dits « la Brousse », « la Rabanie », « Issartoux
» et « Ségala de Valotte » et comprend donc les vallées de la Sourdoire et du
Maumont, ainsi que les coteaux en rive droite jusqu’à la RD 720. Le sud-ouest de ce
secteur a été étudié en 2009 et le nord-est en 2010.
d - Traitement et analyse des données recueillies
Les listes d’espèces et d’habitats établies lors des prospections de terrains sont
ensuite traitées et analysées. Les groupes écologiques mis en évidence servent de
base à la description des habitats. Une carte de ceux-ci est alors dressée collant au
plus près de la réalité de terrain.
e - Évaluation écologique du site et des habitats constitutifs
Le recoupement des cartes des habitats et de localisation des espèces
remarquables, l’agencement des groupes écologiques au sein des habitats et
d’autres critères qui sont définis ci-après, permettent d’évaluer le niveau de valeur
écologique du site et des unités constitutives.
C - Méthodologie de l’inventaire phytoécologique
a - Recueil des données
Les prospections floristiques ont été effectuées sur deux années successives : la
partie sud-ouest du fuseau a été prospectée en 2009 (10-11 juin et 07-08 juillet) et
la partie est en 2010 (26-28 mai, 1-2 juillet et 18-19 août).
L'étude qualitative a consisté à dresser une liste générale des espèces végétales
vasculaires aussi exhaustive que possible pour la période considérée (cf. annexe 2).
A cet effet, l'ensemble de la zone directement concernée par le projet a été
parcouru, ainsi que les espaces situés aux abords et potentiellement concernés par
les impacts du projet. Les espèces ont été identifiées à l'aide de différentes flores
(cf. bibliographie).
cependant dans le corps du texte, on ne rappelle pas systématiquement "espèce ou
sous-espèce", le mot "espèce" englobant les deux types de taxons.
La nomenclature utilisée est celle de la base de données nomenclaturale de la flore
de France (Bock, 2009).
b - Traitement des données
Les espèces végétales ont été classées en groupes écologiques suivant nos
connaissances et la littérature. Les unités de végétation ont été analysées en
fonction des espèces qu’elles abritent et en essayant de les rattacher à des
formations déjà décrites dans la littérature.
D - Méthodologie de l'inventaire faunistique
a - Principes généraux
L'étude de la faune porte sur sept groupes susceptibles de fréquenter le site
concerné par le projet : les oiseaux, les mammifères, les amphibiens, les reptiles, les
odonates (libellules), les lépidoptères rhopalocères (papillons diurnes) et les
orthoptèroïdes (criquets, sauterelles, etc.), coléoptères de la directive « Habitats ».
Les autres espèces d’intérêt patrimonial observées lors des prospections ont été
notées.
Les groupes recherchés sont habituellement retenus dans l'étude des milieux ; ils
comprennent en effet certaines espèces qui sont de bons indicateurs de la valeur
écologique et de bons supports pour la prise en compte des problèmes faunistiques.
Ceci tient à leur sensibilité vis-à-vis des activités humaines.
L’ensemble des espèces est listé en annexes 3 et 4, accompagnées de leurs statuts
et d’éventuelles remarques.
L'étude a consisté en plusieurs visites de terrain, comprenant des inventaires
diurnes et nocturnes et effectuées début juin et mi-août 2009, début mars, mi-mai,
fin juin et fin août 2010. Les conditions météorologiques ont été globalement
favorables, permettant d’effectuer correctement les inventaires faunistiques :
Le niveau taxonomique retenu est la sous-espèce (subsp.) quand il existe ; d'autre
part, elles sont le plus souvent discriminantes au plan des conditions écologiques ;
245
Date
Conditions météorologiques
Groupe ciblés
Prospecteurs
Zone d’étude sud-ouest
3 juin
09
4 juin
09
14h1519h45
beau,
chaud,
nuageux (1/8)
22h3001h15
beau, chaud
6h1512h30
14h1515h15
12
août
09
faiblement
beau,
chaud,
faiblement
nuageux le matin (1/8), puis
quelques nuages (3/8), vent
faible
beau, chaud, voile nuageux
partiel (4/8)
9h3019h00
beau, chaud, pas de nuages
21h4523h45
beau, chaud
13
9h00beau, assez chaud, pas de
août
14h30
nuages
09
18
21h10température crépusculaire de
août
23h50
25°C, absence de vent
09
19
21h23température crépusculaire de
août
00h04
25°C, vent léger à faible
09
Zones d’étude sud-ouest et nord-est
2
13h30mars
18h30
10
19h15beau, assez froid (~10°C), nuit
23h45
claire
Mammifères,
oiseaux,
poissons,
reptiles et
insectes
Sylvain
BONIFAIT
Amphibiens
Sylvain
BONIFAIT
Sylvain
BONIFAIT
Mammifères,
oiseaux,
poissons,
reptiles et
insectes
Sylvain
BONIFAIT
Sylvain
BONIFAIT
Sylvain
BONIFAIT
Sylvain
BONIFAIT
Chiroptères
Vincent LECOQ
Chiroptères
Vincent LECOQ
Amphibiens
Amphibiens
Sylvain
BONIFAIT
Sylvain
BONIFAIT
Date
Zone d’étude nord-est
18h0017 mai
19h45
10
21h1501h15
07h1518 mai
13h15
10
14h0016h30
7 juin 17h0010
01h00
8 juin 14h0010
00h30
11h0023 juin 13h15
10
13h4519h45
21h4500h15
24 juin 08h0010
11h45
18h1516 août 20h30
10
21h1500h00
10h0017 août 13h00
10
13h3018h30
19 août 15h0010
01h30
20 août 16h0010
00h30
Conditions météorologiques
Groupe ciblés
temps couvert (7/8), 18°C, vent faible (B1) de SSW
Amphibiens
quelques nuages (3/8), 15°C à 21h15, 9°C à 1h15, pas
de vent
5°C à 7h15, brouillard se levant vers 8h30, puis ciel voilé
(6/8), pas de vent
beau, peu de nuages (1/8), 25°C, vent moyen (B3-4) de
NNW devenant variable
Amphibiens
Mammifères, oiseaux
poissons, reptiles et
insectes
17°C à 22h, pas de vent. Pluie à 00h55
Chiroptères
16°C à 21h, pas de vent. Pluie à 23h22
Chiroptères
beau, 20°C à 11h00, pas de vent, peu de nuages (1/8)
beau, 19°c à 21h45, pas de vent, ciel clair (0/8), lune
presque pleine
beau, 14°C à 8h00, ciel clair (0/8), pas de vent
Mammifères, oiseaux
poissons, reptiles et
insectes
22°C, temps lourd, nuageux (4/8), vent variable (rafales)
deNW
17°C (13°C à 00h00), vent faible (~B1) de NW, peu de
nuages (2/8)
beau temps, 15° à 10h00, vent faible (~B1), peu de
nuages (1/8)
26°C à 18h30
23°C à 21h15, pas de vent, temps clair
Chiroptères
23°C à 20h30, pas de vent, temps clair
Chiroptères
Sébastien BONIFAIT (Ecosphère) : chargé d’étude faune (mammifères hors
chiroptères, oiseaux, poissons, reptiles, amphibiens, insectes)
Emilie LOUTFI (Ecosphère) : chargée d’études faune (mammifères dont chiroptères,
oiseaux, reptiles, amphibiens, insectes)
Vincent LECOQ (Eko-Logik) : chiroptérologue
246
Ces prospections ont permis d’inventorier la faune sur l’ensemble du secteur
d’étude et d’évaluer le potentiel faunistique de manière satisfaisante. Il faut
cependant noter que les cartographies de certaines espèces, notamment
d’orthoptères, peuvent être incomplètes du fait : de leur discrétion (espèces
nocturnes, Tetrix spp., etc.) ; des difficultés d’inventaires (espèces frondicoles, etc.)
ou de détermination (Tetrix spp., etc.) ; de leur phénologie décalée par rapport aux
dates d’inventaire (Aiolopus thalassinus, etc.), etc. Pour certaines espèces, en
particulier pour les insectes, les cartographies ont été réalisées à l’échelle de la
parcelle, d’une portion de cours d’eau ou d’un linéaire arboré, même si l’espèce n’a
été observée que ponctuellement ou n’occupe que quelques microhabitats. Ces
extrapolations ont été réalisées à partir de nos observations et de nos
connaissances sur l’habitat de ces espèces. Des détails sur les microhabitats
colonisés sont donnés sur les listes en annexe.
b - Avifaune
L’observation directe et l’écoute des mâles chanteurs (etc.) ont permis d'établir un
inventaire qualitatif des oiseaux fréquentant le site et ses abords (cf. annexe 3) en
distinguant :
- les oiseaux nicheurs sur le site (nicheurs possibles, probables et certains) ;
- les oiseaux nicheurs aux abords du site ;
- les oiseaux non nicheurs (migrateurs).
Le statut de reproduction est évalué à partir de l’observation d’indices
comportementaux (chant, alarme, etc.), de la découverte de nids ou l’observation
de groupes familiaux, ainsi qu’en fonction de l’écologie des espèces rencontrées
(taille de territoire, habitats de nidification ou de chasse, etc.).
Un inventaire exhaustif des chiroptères nécessite des recherches à différentes
périodes, en début d’été, période de mise bas, en automne, lors des périodes de
forte activité (engraissage pour l’hiver, accouplement, etc.) et en hiver, période
d’hibernation ainsi qu’une recherche de gîtes (de reproduction, d’hibernation et de
transit). Dans le cas présent, la recherche de gîtes n’a pas été effectuée de manière
systématique, néanmoins, l’étude réalisée permet une assez bonne évaluation du
potentiel du site et de son utilisation par les chiroptères.
d - Herpétofaune
Les amphibiens ont été étudiés grâce à l’écoute des mâles chanteurs et en
recherchant les têtards au niveau des points d’eau, lors de visites diurnes et
nocturnes. Les individus rencontrés au cours des prospections ont également été
notés.
Les habitats terrestres ont été délimités en tenant compte des préférences
écologiques et des distances de dispersion moyenne des espèces (Tritons,
Salamandre : quelques dizaines à quelques centaines de mètres ; Crapaud,
Grenouille, Rainette : jusqu’à quelques kilomètres).
Les reptiles ont été recherchés lors des prospections en visitant les talus, les bords
de chemin et le dessous de divers abris sous lesquels ils se réfugient habituellement.
e - Odonatofaune
Les odonates ont bénéficié d’un inventaire qualitatif : recherche et identification
des imagos à vue, captures au filet et relâcher sur place pour certaines espèces
présentant des difficultés d’identification, etc.
c - Mammalofaune
f - Lépidoptérofaune
Les mammifères ont bénéficié d’un inventaire qualitatif partiel car les
micromammifères (campagnols, musaraignes, etc.) n’ont pas fait l’objet de
recensements spécifiques. Les relevés de terrain ont permis de dresser une liste des
espèces utilisant le site étudié (cf. annexe 3), à partir d'observations directes ou
grâce au repérage des traces (terriers, empreintes, reliefs de repas, fèces, etc.). Les
chiroptères ont fait l’objet d’une étude ciblée par société EKO-LOGIK sur la partie
sud-ouest en 2009 et par nos soins sur la partie nord-est en 2010 (méthodologie et
résultats en annexe 4).
Les lépidoptères diurnes ont été inventoriés lors des prospections en visitant les
différents habitats du site.
g - Orthoptérofaune
Les orthoptéroïdes s.l. ont fait l’objet de recherches au niveau des habitats herbeux,
des lisières, etc., lors des sorties diurnes mais également nocturnes grâce à l’écoute
de leur stridulation (certaines espèces étant davantage actives de nuit).
247
Catégorie
E - Estimation de la valeur écologique
Les inventaires floristiques et faunistiques débouchent sur une estimation de la
valeur écologique. Pour juger de l'intérêt écologique des milieux naturels, deux
catégories de critères peuvent être utilisées : les critères définis par des seuils et
ceux répondant à une approche qualitative. Les uns comme les autres peuvent être
appliqués à un habitat (alliance phytosociologique ou unité de la typologie
européenne "Corine biotope" par exemple), aux espèces présentes ou à d'autres
éléments (ensembles complexes d'habitats, axes préférentiels dans le déplacement
des animaux, etc.). Trois éléments permettront par croisement de définir la valeur
écologique globale :
- la valeur floristique ;
- la valeur faunistique ;
- la valeur des habitats évaluée à partir de leur rareté et de leurs caractéristiques
écologiques (état, etc.).
a - Valeur floristique
Elle sera estimée d’une part d’après les données de l’inventaire de terrain selon la
méthode exposée cidessous puis ajustée en fonction des potentialités du site
d’après notre connaissance empirique de la végétation de ce secteur du Lot, les
informations recueillies lors de la recherche bibliographique, la comparaison avec
des secteurs analogues étudiés en période favorable…
La valeur floristique est fondée sur le degré de rareté régionale des espèces
inventoriées. Ecosphère dispose à cet effet d'un fichier de rareté sur les espèces
recensées en Midi-Pyrénées établi à partir de la bibliographie et de la connaissance
de la flore régionale. Afin de quantifier la valeur floristique des formations, on a
attribué des points suivant le barème cidessous :
Note
PN / PR / DH
Espèce protégée légalement / Espèce inscrite à la Directive Habitats-Faune-Flore
16
LRN / TR
Espèce inscrite au livre rouge de la flore menacée de France / Espèce très rare en
Midi-Pyrénées
8
LRR / R
Espèce inscrite sur la liste rouge régionale / Espèce rare en Midi-Pyrénées
4
DZ /AR
Espèce déterminante de ZNIEFF / Espèce assez rare en Midi-Pyrénées
2
AC / PC
Espèce assez commune ou peu commune en Midi-Pyrénées
1
C
Espèce commune en Midi-Pyrénées
0
On considérera :
- qu'une station d'espèce protégée doit être sauvegardée comme l'impose la loi ;
- qu'une station d'espèce rare à très rare ou inscrite dans les Listes Rouges mérite
que tout soit fait pour qu'elle soit sauvegardée (même si la loi n'y oblige pas
comme pour une espèce protégée) ;
- qu'une espèce assez rare, peu commune assez commune ou déterminante de
ZNIEFF ne justifie pas de mesure de protection stricte mais est indicatrice de
potentialités écologiques qui peuvent faire l'objet de compensations lors d'un
projet d'aménagement ;
- que les espèces communes à très communes ou non spontanées sur le territoire
considéré ne présentent pas de valeur patrimoniale particulière.
Pour chaque formation végétale, les points floristiques obtenus sont additionnés.
On applique ensuite le barème suivant établi de façon empirique à partir de
plusieurs dizaines d'études réalisées sur l’ensemble du territoire métropolitain.
248
Nombre de points obtenus
Valeur floristique
0à3
faible
4à7
moyenne
8 à 15
assez forte
16 à 31
forte
32 à 63
très forte
64 et +
exceptionnelle
Une pondération peut être appliquée dans l'évaluation globale en fonction des
critères habitats (rareté, originalité, degré d'artificialisation, menaces, etc.).
b - Valeur faunistique
L'étude faunistique a notamment porté sur les oiseaux, les chiroptères, les
amphibiens, les odonates, les lépidoptères rhopalocères et les orthoptéroïdes. Pour
ces groupes, les observations rassemblées débouchent sur des listes considérées
comme suffisamment pertinentes pour servir de base à l’établissement de la valeur
faunistique. Les autres groupes (autres mammifères, reptiles, etc.) serviront à
compléter l’analyse de la valeur faunistique.
Pour les Vertébrés, la valeur faunistique intègre des paramètres écologiques d'une
échelle en général supérieure à celle de la valeur phyto-écologique. Cette valeur
dépend notamment de la structure et de la composition des habitats (ces derniers
associent souvent plusieurs groupements végétaux complémentaires).
Les Invertébrés occupent souvent une position intermédiaire.
Les méthodes d'évaluation, adaptée à chaque groupe est présentée ci-après. Elle
tient compte de la diversité et de la rareté des espèces, mais ne prend pas en
compte le statut de protection des espèces pour les vertébrés. En effet,
contrairement à la flore ou à l'entomofaune pour lesquels les listes d'espèces
protégées prennent en compte avant tout la rareté des taxons, les listes
nationales de vertébrés protégés (oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles)
n'ont pas été établies uniquement pour protéger les espèces particulièrement
rares, mais ont aussi pour objet d'interdire la chasse et la capture des espèces non
gibier, y compris d’espèces très communes pour lesquelles il n'existe aucune
menace sur les populations. Elles ne sont donc pas toujours utilisables pour
l'évaluation faunistique.
Au final, la valeur faunistique est déterminée pour un site ou un habitat par le
groupe atteignant la valeur la plus élevée. La valeur de chaque groupe n’est jamais
cumulée.
Dans certaines conditions, la valeur faunistique déterminée selon les conditions
présentées ci-dessous peut ensuite être modulée en fonction des caractéristiques
des peuplements (diversité, menaces, etc.).
La valeur avifaunistique : La valeur avifaunistique peut être définie comme suit :
– Niveau exceptionnel : reproduction d'au moins 4 espèces très rares ou 8 espèces
rares ; importance internationale pour la migration et/ou l'hivernage de deux
espèces ou plus ; reproduction d'au moins 6 espèces citées à l'Annexe 1 de la
directive communautaire "Oiseaux" CEE 79/409.
- Niveau très fort : reproduction d'au moins 2 espèces très rares ou 4 espèces rares
; importance internationale pour la migration et/ou l'hivernage d'une espèce ;
reproduction d'au moins 3 espèces de l'Annexe 1 de la directive "Oiseaux" CEE
79/409.
- Niveau fort : reproduction d'une espèce très rare, de 2 rares ou de 4 assez rares;
importance nationale pour la migration et/ou l'hivernage.
- Niveau assez fort : reproduction d'une espèce rare ou de 2 assez rares ;
importance régionale pour la migration et/ou l'hivernage ; zone de gagnage
préférentielle pour des espèces remarquables ; présence d'au moins 5% de la
population régionale d'une espèce.
- Niveaux moyen à faible : il s'agit de tous les autres cas; cependant, on distinguera
un niveau moyen pour des milieux accueillant un grand nombre d'espèces
nicheuses (forte diversité spécifique) de ceux qui n'en accueillent que quelquesunes.
La valeur mammalogique : Elle s’inspire de l’exemple précédent, en se fondant sur
la rareté des espèces présentes mais en prenant également en compte l’aspect
fonctionnel des différents secteurs vis-à-vis notamment des espèces peu
249
fréquentes, par exemple les voies de déplacement, l’existence de secteurs de gîtes,
de zones de gagnage, d’abris temporaires (etc.) qui revêtent également une
importance et sont pris en compte dans l’analyse finale.
La valeur entomologique (odonates, lépidoptères rhopalocères, orthoptéroïdes
s.l.) : Le tableau ci-dessous permet de définir le niveau de valeur pour les odonates,
les lépidoptères rhopalocères et les orthoptéroïdes.
La valeur herpétologique : Le tableau ci-après permet de définir le niveau de valeur
pour les amphibiens.
Degrés de rareté des Amphibiens
Valeur du site
Commun / Très
Commun
Assez Commun
Assez Rare
Faible
1- 4 espèces
(faible
population)
1 espèce (faible population)
Moyenne
≥1 espèce avec
des populations
importantes
1 espèce (population
importante) ou 2-3 espèces
(faibles populations)
1 espèce
4 espèces
2- 3 espèces
Assez forte
Forte
Rare
Très Rare
1 espèce
2 espèces
1 espèce
Très forte
1 espèce + 1 rare
ou 2 assez rares
Exceptionnelle
2 espèces
Le tableau ci-après permet de définir le niveau de valeur pour les reptiles.
Très Commun
Commun
Faible
1-2 espèces
1 espèce
Moyenne
Assez forte
Forte
2 espèces
Assez Commun
Assez Rare
Rare / Très Rare
1 espèce
2 espèces
Valeur du site
Commun
Peu commun
Faible
1-9 espèces
1 espèce
Moyenne
≥10 espèces
2-4 espèces
Rare
Très Rare
Protection Nationale
Assez forte
5-7 espèces
1 espèce
Forte
≥8 espèces
2-4 espèces
1 espèce
Très forte
5-7 espèces
2-3 espèces
1 espèce
Exceptionnelle
≥8 espèces
≥4 espèces
≥2 espèces
Pour les autres groupes, la valeur entomologique est fondée principalement sur la
présence ou l'absence d'espèces protégées ainsi que sur celle d'espèces connues
pour leur faible fréquence régionale. Elle est nuancée en fonction des informations
existantes concernant l'évolution globale des populations, l'importance des effectifs
présents et le rôle local ou supra-local du site pour les espèces considérées.
La prise en compte du statut de protection nationale est susceptible de varier en
fonction de la rareté intrinsèque des espèces et surtout de la protection (ou non)
de leurs habitats. Une espèce dont les habitats sont également protégés,
confèrera une valeur plus élevée que lorsque seule l’espèce est protégée.
c - Intérêt écologique des habitats
Degrés de rareté des Reptiles
Valeur du site
Degrés de rareté des insectes
Il est estimé d’après la méthode exposée ci-dessous, ajustée en fonction des
potentialités du site, d’après la connaissance empirique de la végétation de ce
secteur du Lot, les informations recueillies lors de la recherche bibliographique, la
comparaison avec des secteurs analogues étudiés en période favorable, etc.
1 espèce
2 espèces
Très forte
1 espèce
Exceptionnelle
2 espèces
250
Selon la période et la finesse de l'étude, les habitats pris en considération pourront
correspondre à des alliances phytosociologiques (situation idéale mais évaluation
souvent difficile ou impossible en raison de l'insuffisance des informations
disponibles), ou à des unités moins fines (regroupement d'alliances végétales),
facilement identifiables sur des caractères écologiques ou paysagers. Dans la
mesure du possible on se référera également à la Directive Communautaire
"Habitats-Faune-Flore" (n° 92/43/C.E.E.) et à la typologie européenne "Corine
biotope".
Deux paramètres sont pris en compte pour l'évaluation de l'intérêt écologique des
habitats :
une vieille Chênaie sera considérée comme potentiellement beaucoup plus
riche sur le plan écologique qu'une jeune chênaie de même nature, une
lande ou une prairie permanente ancienne qu'une culture ou qu'une friche
récente.
L'artificialisation : ou degré d'éloignement de l'état naturel (opposition entre des
formations à évolution spontanée et des formations plus ou moins perturbées ou
créées par l'homme).Trois catégories de critères sont prises en compte afin
d'apprécier le degré d'artificialisation d'une formation :
-
- la rareté du type d'habitat analysé ;
- les paramètres qualitatifs tels que l'ancienneté, la plus ou moins grande proximité
d'habitats analogues, le degré d'artificialisation...
Rareté des habitats : La rareté est estimée par rapport à un territoire régional de
référence (cf. intérêt floristique) à partir :
-
-
du pourcentage du territoire régional occupé par l'habitat en question
(différentes sources documentaires sont alors utilisées dont les banques de
données du Ministère de l'Agriculture) ;
de la fréquence de cet habitat, évaluée à partir d'une trame (atlas de
répartition, carte de végétation, etc.) lorsque la donnée est disponible.
-
Paramètres qualitatifs: En l'absence d'échelle de rareté des formations, on
approche la valeur potentielle de la formation végétale de manière empirique à
partir de différents critères dont :
-
-
-
l'originalité des conditions écologiques (sol, eau, pente, etc.) : plus les
conditions géologiques, pédologiques, topographiques, hydrauliques (etc.)
sont particulières et rarement rencontrées dans la région, plus les chances
de découvrir des espèces végétales ou animales peu fréquentes
augmentent ;
la proximité de formations analogues : plus une formation est isolée, plus
sa valeur relative est grande (cette notion ne vaut que pour des habitats
peu dégradés) ;
l'ancienneté d'une formation lorsque des données sont disponibles. Ainsi
La flore : on distingue dans la flore d'un site, des espèces spontanées et des
espèces dont la présence est due à l'homme ; parmi les espèces
spontanées, on distingue des espèces autochtones (ou indigènes) de la
région phyto-géographique retenue et des espèces naturalisées, c'est-àdire d'origine exotique mais qui se comportent comme si elles
appartenaient à la flore régionale ; parmi les espèces non spontanées, on a
des espèces subspontanées (échappées des jardins ou cultures) et des
espèces directement plantées ou cultivées. On considère que les espèces
non autochtones traduisent une certaine artificialisation de la formation.
Le substrat (sol ou eau) : un sol peut subir différents types d'altération
d'origine humaine (anthropisation) soit physiques (tassement, sols remués,
destruction totale par décapage...) soit chimiques (eutrophisation en
particulier par les nitrates, pesticides divers...) ; de même les eaux peuvent
être altérées par des polluants physiques (turbidité) ou chimiques
(eutrophisation et polluants variés).
L'exploitation : les principaux types d'exploitation sont ceux de l'agriculture
et de la sylviculture, mais on peut aussi considérer les entretiens plus ou
moins réguliers ; lorsque l'exploitation se traduit par une pression forte et
constante sur le milieu, elle est dite intensive (labours, pâturages intensifs,
gazons, populiculture industrielle, désherbage, fumure, etc.) ; si elle se
cantonne à des interventions modérées ou peu fréquentes, elle est
extensive (fauche annuelle, sylviculture, pâturages extensifs, entretien
léger des bermes, etc.).
251
d - Estimation finale de la valeur écologique du site
La valeur patrimoniale globale des différents habitats naturels, semi-naturels ou
artificialisés reconnus sur le site est évaluée à partir de tous les critères présentés
dans les paragraphes précédents (intérêts floristique, faunistique et écologique des
habitats). De manière générale, la valeur écologique globale reprend la valeur
floristique ou faunistique la plus forte.
Au final, ces données permettent d'une part d'évaluer synthétiquement les milieux
selon un gradient de valeur (exceptionnelle, très forte, forte, assez forte, moyenne,
faible à négligeable), d'autre part de justifier ce classement et, le cas échéant, de le
traduire sous forme cartographique.
252
II - Annexe 2 : Résultats de l’inventaire floristique
TR : très rare
Abréviations nomenclaturales
A - Statut, Rareté & Légende
Statut de protection des espèces
PN : protégée nationalement (REF – voir présentation annexes faune)
PR : protégée régionalement (REF)
PD : protégée départementalement (REF)
subsp. pl. (= subspecies pluribus) : espèce regroupant plusieurs sous-espèces
var. pl. (= varietas pluribus) : sous-espèce regroupant plusieurs variétés
sect. pl. (= sectio pluribus) : genre regroupant plusieurs sections
s.l. : nom français de l'espèce au sens large
gr. : groupe d'espèces
B - Résultats généraux
Statut patrimonial des espèces
DH : Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la conservation des
habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21 mai 1992
modifiée par la Directive 97/62/CEE).
II : annexe II : espèces animales et végétales d'intérêt communautaire dont la
conservation nécessite la désignation de zones spéciales de
conservation.
IV : annexe IV : espèces animales et végétales présentant un intérêt
communautaire et nécessitant une protection stricte.
LRN: inscrite au livre rouge de la flore menacée de France (REF)
I : tome 1 : espèces prioritaires.
II : tome 2 : espèces à surveiller.
LRR : inscrite sur la liste rouge régionale (secteur Massif central) (REF)
DZ : espèce déterminante de ZNIEFF (secteur Massif central) (REF)
Statut d'indigénat des espèces
P : plantée, cultivée
SNA : subspontanée, naturalisée, adventice
Degré de rareté des espèces
C : commune
AC : assez commune
PC : peu commune
AR : assez rare
R : rare
253
C - Résultats détaillés
254
255
256
257
258
259
260
261
262
263
264
265
266
III - Annexe 3 : Résultats de l’inventaire faunistique
A - Statut, Rareté & Légende
DZ : Espèces déterminantes de ZNIEFF (CREN M-P, 2004). Le statut est indiqué (X)
lorsqu’il est soumis à conditions (seuil numérique, habitat de reproduction,
gîtes, cortèges, etc.).
PN : Protection nationale.
Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble
du territoire et les modalités de leur protection (JORF du 05/12/2009).
[individus et habitats protégés].
Arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des mammifères terrestres protégés
sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection (JORF
du 10/05/2007). [individus et habitats protégés].
Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles
protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur
protection (JORF du 18/12/2007).
2 : article 2 : individus et habitats protégés.
3 : article 3 : individus protégés.
Arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées
sur l'ensemble du territoire national (JORF du 22/12/2008). [frai et
frayères protégés].
NA : non applicable (espèce introduite ou occasionnelle)
LRN et LRA (Orthoptères) : Liste Rouge Nationale et Liste Rouge du Domaine
Subméditerranéen Aquitain (Sardet & Defaut, 2004).
1 : espèces proches de l’extinction ou déjà éteintes.
2 : espèces fortement menacées d’extinction.
3 : espèces menacées, à surveiller.
4 : espèces non menacées en l'état actuel des connaissances.
DO1 : Annexe 1 de la Directive Oiseaux [Directive 2009/147/CE du Parlement
européen et du Conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des
oiseaux sauvages (JOUE 26/01/2010)] : espèces faisant l’objet de mesures
spéciales de conservation en particulier en ce qui concerne leur habitat (Zone
de Protection Spéciale).
DH : Directive Habitats-Faune-Flore n°92/43/CEE concernant la conservation des
habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (21 mai 1992
modifiée par la Directive 97/62/CEE).
II : annexe II : espèces animales et végétales d'intérêt communautaire dont la
conservation nécessite la désignation de zones spéciales de
conservation.
IV : annexe IV : espèces animales et végétales présentant un intérêt
communautaire et nécessitant une protection stricte.
V : annexe V : espèces animales et végétales d'intérêt communautaire dont le
prélèvement dans la nature et l'exploitation sont susceptibles de faire
l'objet de mesures de gestion.
Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des insectes protégés sur l'ensemble du
territoire et les modalités de leur protection (JO du 06/05/2007).
2 : article 2 : individus et habitats protégés.
3 : article 3 : individus protégés.
LRN : Liste Rouge Nationale [Dommanget et al., 2008 (liste provisoire) ; IUCN et al.,
2008a, 2008b, 2009 ; Maurin & Keith, 1994 (lépidoptères)]
EX : éteint au niveau mondial.
RE : éteint en France métropolitaine.
CR : en danger critique d’extinction.
EN : en danger.
VU : vulnérable.
NT : quasi menacé.
LC : préoccupation mineure.
DD : données insuffisantes.
267
a - Avifaune
c - Hérpétofaune
La liste des espèces nicheuses et l'estimation de la rareté régionale ont été établies à
partir des principales références suivantes : Yeatman-Berthelot & Jarry, 1994 ;
Joachim et al., 1997 ; Thiollay & Bretagnolle, 2004.
La liste des amphibiens et reptiles et l'estimation de la rareté régionale ont été
établies à partir de Pottier (2008).
Evaluation de la rareté régionale (juin 2010)
Evaluation de la rareté des espèces nicheuses de la région Midi-Pyrénées (décembre 2009)
Classes de rareté
(basée sur l’estimation du nombre de couples nicheurs)
OCC
Equivalence en nombre de couples par carte au
1/ 50 000 (140 km²) sur la base de 97 cartes
TR
Très rare
1 à 10 % des mailles
R
Rare
11 à 25 %
AR
Assez rare
26 à 35 %
AC
Assez commune
36 à 50 %
C
Commune
51 à 65 %
66 à 100 %
Occasionnelle
Nidification irrégulière
-
TR
Très rare
1 à 50 couples nicheurs
0,6 couple / carte
R
Rare
51 à 250 couples nicheurs
de 0,6 à 3 couples/ carte
TC
Très commune
Assez rare
251 à 1000 couples nicheurs
de 3 à 10 couples/ carte
INT
Introduite
AR
1001 à 5 000 couples nicheurs
de 10 à 50 couples/ carte
C
Assez
commune
Commune
5 001 à 50 000 couples nicheurs
de 50 à 500 couples/ carte
TC
Très commune
plus de 50 000 couples nicheurs
plus de 500 couples/ carte
INT
Introduite
-
-
AC
-
d - Odonatofaune
La liste des odonates et l'estimation de la rareté régionale ont été établies à partir de
l’atlas en ligne des odonates (SFO, 2006). Il faut noter que du fait du manque de
connaissance sur la distribution de quelques insectes, leurs statuts de rareté peuvent
présenter un certain degré d’incertitude.
b - Mammalofaune
La liste des mammifères et l'estimation de la rareté régionale ont été établies à partir
de l’Atlas des mammifères (Fayard, 1984). La rareté des espèces est définie en
fonction du nombre de demi-cartes au 1/50 000, où celles-ci sont mentionnées en
région Midi-Pyrénées. Lorsque le degré de rareté est suivi d’un « ? », c’est qu’il
demande confirmation.
Evaluation de la rareté régionale (janvier 2008)
TR
Très rare
1 à 4 % des cartes
R
Rare
5 à 9 % des cartes
AR
Assez rare
10 à 19 % des cartes
AC
Assez commune
20 à 39 % des cartes
C
Commune
40 à 64 % des cartes
TC
Très commune
65 à 100 % des cartes
INT
Introduite
-
Evaluation de la rareté régionale (janvier 2008)
R
Rare
PC
Peu commun
AC
Assez commun
C
Commune
268
e - Lépidoptérofaune
La liste des lépidoptères rhopalocères et l'estimation de la rareté régionale ont été
principalement établies à partir des ouvrages suivants : Lafranchis, 2000, Delmas &
Maechler, 2006. Il faut noter que du fait du manque de connaissance sur la
distribution de quelques insectes, leurs statuts de rareté peuvent présenter un
certain degré d’incertitude.
Evaluation de la rareté régionale (janvier 2008)
TR
Très rare
R
Rare
PC
Peu commun
C
Commun
f - Orthoptérofaune
La liste des orthoptéroïdes s.l. et l'estimation de la rareté régionale ont été établies à
partir des atlas de Voisin (2003) et la version provisoire (2007) de Defaut et al.
(2009). Il faut noter que du fait du manque de connaissance sur la distribution de
quelques insectes, leurs statuts de rareté peuvent présenter un certain degré
d’incertitude.
Evaluation de la rareté régionale (janvier 2008)
TR Très Rare
Espèces particulièrement rares et/ou localisées (une ou quelques stations connues seulement,
faibles populations généralement), en limite d’aire, liées à des habitats rares, d’affinités
montagnardes, etc.
R
Espèces localisées mais présentes dans un bon nombre de sites, et dont les populations peuvent
être assez fortes localement
Rare
PC Peu
commun
AC
Assez
Commun
C
Commun
Espèces bien répandues dans l’ensemble de la région (éventuellement à l’exception des zones
montagnardes), présentes dans des habitats convenables, avec des populations importantes
dans les habitats les plus favorables
Espèces communes à très communes, abondantes dans une large gamme d’habitats (ubiquistes)
ou dan un type d’habitat très fréquent en Midi-Pyrénées
269
B - Avifaune
Nom scientifique
Bilan des espèces nicheuses dans le site et ses environs :
Nom français
Raret
DZ
é
X
LC
Chevêche d’Athéna
TR
Buteo buteo
Buse variable
C
X
LC
R
Carduelis carduelis
Chardonneret élégant
TC
X
LC
Carduelis chloris
Certhia
brachydactyla
TC
X
LC
TC
X
LC
Oiseaux nicheurs dans le
site et ses abords
Oiseaux de passage et
nicheurs dans les environs
X
LRN
Athene noctua
Degrés de rareté
AC
P
N
DO1
1 couple nicheur
probable sur le
nord du site
d'étude ; 1 couple
nicheur possible
vers le lieu-dit « la
Rabanie » ;
Total
OCC
AR
31
Columba livia
1
Columba palumbus
Verdier d’Europe
Grimpereau des
jardins
Pigeon biset (f.
domestique)
Pigeon ramier
56
Corvus corone
2
2
AC
3
2
5
C
13
2
15
TC
31
INT
1
Total
50
4
6
a - Avifaune nicheuse (certaine, probable ou possible) dans le site d’étude
(50 espèces)
Les espèces listées nichent dans le site d’étude ou dans les environs, celui-ci
faisant partie intégrante de leur territoire. Les espèces connues dans les
environs et nichant probablement dans le site (Rougegorge familier, Verdier
d’Europe, etc.) ont également été listées dans le tableau suivant.
Nom scientifique
Aegithalos caudatus
Alcedo atthis
Nom français
Mésange à longue
queue
Martin-pêcheur
d’Europe
Raret
DZ
é
P
N
LRN
TC
X
LC
AC
X
LC
Alectoris rufa
Perdrix rouge
C?
Apus apus
Martinet noir
TC
LC
X
LC
DO1
X
Remarques
INT
C
LC
Corneille noire
TC
LC
Cuculus canorus
Coucou gris
C
Cyanistes caeruleus
Mésange bleue
TC
X
LC
Delichon urbicum
Hirondelle de fenêtre
TC
X
LC
Dendrocopos major
Dendrocopos
medius
Pic épeiche
TC
X
LC
Pic mar
AR
X
LC
Emberiza cirlus
Bruant zizi
TC
X
LC
Erithacus rubecula
Rougegorge familier
TC
X
LC
Falco subbuteo
Faucon hobereau
AR
X
LC
Fringilla coelebs
Pinson des arbres
TC
X
LC
Garrulus glandarius
Geai des chênes
TC
Hippolais polyglotta
Hypolaïs polyglotte
TC ?
Hirundo rustica
Hirondelle rustique
TC
Lanius collurio
Pie-grièche écorcheur
C
X
X
LC
X
Remarques
1 couple nicheur
probable dans le
nord du site
d'étude
1 couple nicheur
certain en 2009
dans le site
d’étude
LC
X
X
LC
X
LC
X
LC
X
2 couples
270
Nom scientifique
Lullula arborea
Luscinia
megarhynchos
Motacilla alba alba
Oriolus oriolus
Parus major
Passer domesticus
Phoenicurus
ochuros
Phoenicurus
phoenicu
rus
Phylloscopus
collybita
Nom français
Raret
DZ
é
X
P
N
LRN
DO1
X
LC
X
Alouette lulu
C?
Rossignol philomèle
TC
X
LC
Bergeronnette grise
TC
X
LC
Loriot d'Europe
C
X
LC
Mésange
charbonnière
Moineau domestique
TC
X
LC
TC
X
LC
Rougequeue noir
TC
X
LC
2-3 couples dans
le nord du site
d'étude
Nom scientifique
Upupa epops
AC
Pouillot véloce
TC
Pica pica
Pie bavarde
TC
Picus viridis
Pic vert
C
X
LC
Poecile palustris
Mésange nonnette
C?
X
LC
Saxicola torquatus
Tarier pâtre
TC
X
LC
Serinus serinus
Serin cini
TC
X
LC
Sitta europaea
Sittelle torchepot
TC
X
LC
Streptopelia
decaocto
Tourterelle turque
TC
Streptopelia turtur
Tourterelle des bois
C
Sturnus vulgaris
Etourneau sansonnet
TC
Strix aluco
Chouette hulotte
C
X
LC
Sylvia atricapilla
Fauvette à tête noire
TC
X
LC
Troglodyte mignon
TC
X
LC
Merle noir
TC
LC
Turdus philomelos
Grive musicienne
TC
LC
Tyto alba
Effraie des clochers
C
X
X
LC
LC
LC
LC
X
LC
Raret
DZ
é
C
X
Nom français
Huppe fasciée
P
N
X
LRN
DO1
Remarques
LC
b - Avifaune de passage (migrateurs et/ou hivernants) et nicheuse (probable
ou possible) dans les environs du site d’étude (6 espèces)
Les espèces listées ont été contactées dans les environs du site d’étude ou bien
utilisent le site d’étude (alimentation, passage, etc.) mais nichent à l’extérieur de
celui-ci. Les oiseaux de passage (migrateurs, individus en halte migratoire ou en
transit) ont également été listés.
Nom scientifique
Rougequeue à front
blanc
Troglodytes
troglodytes
Turdus merula
Remarques
1 chanteur (+ 1 en
halte migratoire)
Accipiter nisus
Nom français
Rareté
Epervier
d'Europe
AC
DZ
DO
1
PN
LRN
Remarques
X
LC
1 individu observé le 2
mars 2010
LC
Migrateur/hivernant
Anas
platyrhynchos
Ardea cinerea
Carduelis
cannabina
Canard colvert
C
Héron cendré
Linotte
mélodieuse
AR
X
LC
Migrateur/hivernant
C?
X
VU
1 petite troupe en
période postnuptiale
Milvus migrans
Milan noir
AC
X
LC
X
Chasse sur l’ensemble
des prairies du site ;
présence régulière
Pernis apivorus
Bondrée
apivore
AR
X
LC
X
1 individu le 17/08/2010,
probablement en
passage migratoire
LC
X
LC
271
C - Mammalofaune
Nom scientifique
Site d’étude
Hors site d’étude
Lepus europaeus
Lièvre d'Europe
C
LC
Martes foina
Fouine
TC
LC
C
LC
TC
LC
Total
TR
R
7
1
AR
3
3
AC
3
3
C
6
6
TC
5
1
6
INT
1
1
2
3
29
?
1
Total
26
8
Meles meles
Microtus agrestis
Miniopterus
schreibersii
Nom scientifique
Nom français
Barbastella
Barbastelle
barbastellus
Capreolus capreolus Chevreuil
9
Raret
é
R?
TC
DZ PN LRN
DH
(X)
II-IV
X
LC
Remarques
LC
Le « Rat taupier » a été signalé par un agriculteur dans les prairies du sud de l’aire
d’étude. Ce terme désigne habituellement le Campagnol terrestre/fouisseur,
même si, dans le cas présent, une confusion avec d’autres petits mammifères ne
peut être écartée. Le Campagnol fouisseur (Arvicola scherman) a un intérêt
patrimonial car c’est une espèce présente uniquement dans les Pyrénées et le
Massif Central et donc « assez rare » à l’échelle régionale. Nous n’avons pas
observé, lors des inventaires, d’indices probants pouvant se rapporter à cette
espèce, mais sa présence dans le site est possible.
La Belette (Mustela nivalis) est soupçonnée sur le site d’étude (indices de
prédation sur Campagnol agreste) sans que sa présence ait pu être mise en
évidence de manière certaine.
Blaireau
d'Europe
Campagnol
agreste
(X)
X
LC
IV
AC ?
(X)
X
LC
IV
R?
(X)
X
LC
IV
AR ?
Myocastor coypus
Ragondin
INT
Myotis daubentonii
Murin de
Daubenton
Myotis
emarginatus
Myotis sp.
Nyctalus leisleri
Nyctalus noctula
Oryctolagus
cuniculus
Pipistrellus cf.
25
nathusii
Pipistrellus kuhlii
Pipistrellus
pipistrellus
10
Murin à oreilles
échancrées
C
R?
(X)
X
VU
II-IV
(X)
X
LC
IV
(X)
Murin sp.
Noctule de
Leisler
Noctule
commune
Lapin de
garenne
Pipistrelle de
Nathusius
(possible)
Pipistrelle de
Kuhl
Pipistrelle
commune
DH
AC
Minioptère de
Schreibers
1
a - Mammalofaune9 présente dans le site d’étude (26 espèces, dont 3
possibles)
DZ PN LRN
Hypsugo savii
Eptesicus serotinus
Degrés de rareté
Raret
é
Oreillard
(possible)
Sérotine
commune
Vespère de Savi
cf. Plecotus sp.10
Bilan des espèces présentes dans le site et ses environs :
Nom français
X
LC
X
Remarques
1 colonie de
II-IV reproduction dans une
grange à proximité
immédiate du site
d'étude
IV
AC
(X)
X
NT
IV
AR ?
(X)
X
NT
IV
NT
TC
R?
(X)
X
NT
IV
C
(X)
X
LC
IV
C
(X)
X
LC
IV
Ces espèces sont possibles sur le site d’étude, mais les signaux récoltés n’ont pas
permis une identification certaine de ces espèces.
272
Nom scientifique
Raret
é
Nom français
Pipistrelle
cf. Pipistrellus
25 pygmée
pygmaeus
(possible)
Rhinolophus
euryale
DZ PN LRN
DH
R?
(X)
X
LC
IV
R?
(X)
X
NT
Remarques
D - Herpétofaune
Bilan des espèces présentes sur le site d’étude
Des femelles de la
Rhinolophe
euryale
Degrés de rareté
II-IV colonie de Magnagues
ont été contactées
dans l’aire d’étude,
celle-ci étant inclue
dans le domaine vital
de la colonie (Némoz,
2007)
Grand
Rhinolophus
Rhinolophe
ferrumequinum
R?
Petit
Rhinolophus
Rhinolophe
hipposideros
AR ?
(X)
X
(X)
X
NT
LC
TR
R
AR
3A
AC
1A
C
2A
TC
1A, 3R
II-IV
INT
II-IV
Total
Talpa europaea
Taupe d'Europe
C
LC
Vulpes vulpes
Renard roux
TC
LC
Site d’étude
7A, 3R
Herpétofaune présente dans le site d’étude (10 espèces)
Nom scientifique
Nom français
Rareté
DZ PN
LRN
DH
b - Mammalofaune présente dans les environs et susceptible de fréquenter
le site d’étude (3 espèces)
Bufo bufo
Crapaud commun
TC
3
LC
Nom scientifique
Nom français
Bufo calamita
Crapaud calamite
AR
2
LC
IV
Erinaceus
europaeus
Hérisson
d’Europe
Hierophis
viridiflavus
Couleuvre verte-etjaune
TC
2
LC
IV
Hyla meridionalis
Rainette
méridionale
AC
Lacerta bilineata
Lézard vert
occidental
Lissotriton
helveticus
Podarcis muralis
Lutra lutra
Loutre
d’Europe
Rattus norvegicus Surmulot
Rareté
DZ
TC
R
INT
PN
X
X
X
LRN
DH
LC
LC
Remarques
Probablement présent
dans le site d'étude
II-IV
Connue de plusieurs
cours d’eau des environs
(cf. Defos du Rau et al.,
2005 ; Lot Nature,
comm. pers.)
Probablement présent
dans le site d'étude
(X)
Remarques
Habitat terrestre,
localisation des sites
de reproduction
inconnue
2
LC
IV
TC
2
LC
IV
Triton palmé
C
3
LC
Lézard des
murailles
TC
2
LC
1 individu observé
Se reproduit sur
quelques ruisseaux,
mares et étangs en
rive gauche de la
vallée
Présent dans les
zones humides de la
vallée
IV
273
Nom scientifique
Nom français
11
Rareté
AR
DZ PN
(X)
2
LRN
DH
Remarques
LC
IV
Se reproduit dans les
zones humides de la
vallée
Rana dalmatina
Grenouille agile
Salamandra
salamandra
Salamandre
tachetée
C
(X)
3
LC
Triturus
marmoratus
Triton marbré
AR
(X)
2
LC
Se reproduit dans le
sud de la vallée
IV
1 individu observé en
phase, localisation
du site de
reproduction
inconnue
a - Odonatofaune présente dans le site d’étude (21 espèces)
Nom scientifique
Aeshna affinis
Aeshne affine
Boyera irene
Aeschne paisible
Calopteryx
haemorrhoi
dalis
Caloptéryx
hémorroïdal
Calopteryx splendens
Caloptéryx
éclatant
E - Odonatofaune
Calopteryx virgo
Caloptéryx
meridional vierge
is
méridional
Bilan des espèces présentes sur le site d’étude et ses environs
Rareté
DZ PN
R-PC ?
X
LRN
DH
Remarques
LC
C
LC
R
(X)
LC
R
X
LC
C
LC
1 mâle observé ; le
cours d’eau semble
néanmoins
favorable à cette
espèce
(+ quelques
individus
intermédiaires avec
C. xanthostoma)
(+ quelques
individus
intermédiaires avec
C. splendens)
Calopteryx
xanthostoma
Caloptéryx
occitan
C
LC
1
Chalcolestes viridis
Leste vert
C
LC
4
4
1
1
Coenagrion
mercuriale
Agrion de
Mercure
PC
Coenagrion puella
Agrion
jouvencelle
C
LC
Cordulia aenea
Cordulie
bronzée
PC ?
LC
Etangs du sud de
l'aire d'étude
PC-AC ?
NT
Cours d’eau
C
LC
C
LC
C
LC
Degrés de rareté
Site d’étude
R
2
2
PC-R
1
PC
AC-PC
C-AC
Environs du site d’étude
Total
1
1
C
13
3
16
Total
21
4
25
Onychogomphus
forcipatus
Gomphe
vulgaire
Agrion élégant
Libellule
déprimée
Gomphe à
forceps
Onychogomphus
uncatus
Gomphe à
crochets
Gomphus
vulgatissimus
Ischnura elegans
Libellula depressa
11
Nom français
Quelques pontes n’ont pas pu être déterminées avec certitude et pourraient
également appartenir à la Grenouille rousse – Rana temporaria (AR, DZ, PN5-6,
LC, DHV). Cette espèce présente, dans le contexte étudié, des enjeux supérieurs à
la Grenouille agile, commune en plaine. Les pontes indéterminées ont été notées
Grenouille agile/rousse – Rana dalmatina/temporaria sur la cartographie.
> 50 individus sur le
X
3
NT
II-IV ruisseau nord-est ;
quelques individus
sur les suintements
en rive droite
PC
X
NT
1 mâle observé ; les
cours d’eau
semblent
néanmoins
274
Nom scientifique
Nom français
Rareté
DZ PN
LRN
DH
Remarques
favorables à cette
espèce
Orthetrum
brunneum
Orthetrum
coerulescens
Platycnemis pennipes
Pyrrhosoma
nymphula
Sympetrum
sanguineum
Sympetrum
striolatum
Orthétrum brun
Orthétrum
bleuissant
Agrion à larges
pattes
Petite nymphe
au
corps de feu
Sympétrum
sanguin
Sympétrum
fascié
PC
LC
C
LC
C
LC
C
Degrés de rareté
Site d’étude
TR
1
R-PC
1
PC
3
PC-C
2
C
42
Total
49
LC
C
LC
C
LC
Lépidoptérofaune (rhopalocères) présente dans le site d’étude (49 espèces)
Les espèces suivantes ont été observées à proximité du site d’étude et peuvent
fréquenter le site (notamment les étangs du sud).
Nom français
Bilan des espèces présentes sur le site d’étude et ses environs
R
b - Odonatofaune présente sans les environs du site d’étude (4 espèces)
Nom scientifique
F - Lépidoptérofaune (rhopalocères)
Rareté
DZ
PN
LR
Aeshna cyanea
Aeshne bleue
C
LC
Anax imperator
Anax empereur
C
LC
Orthetrum cancellatum
Orthétrum réticulé
C
LC
Sympecma fusca
Leste brun
AC-C ?
LC
DH
Nom scientifique
Anthocaris
cardamines
Araschnia levana
Argynnis paphia
Aricia agestis
Boloria dia
Brintesia circe
Brenthis daphne
Celastrina argiolus
Coenonympha
pamphilus
Colias crocea
Cupido alcetas
Nom français
Rareté
DZ
PN
LRN
DH
Remarques
Aurore
C
Carte géographique
Tabac d’Espagne
Collier-de-corail
Petite violette
Silène
Nacré de la ronce
Azuré des nerpruns
C
C
C
C
C
C
C
Procris
C
Souci
Azuré de la faucille
C
C
Cupido argiades
Azuré du trèfle
PC
Prairies fleuries ;
probablement sur
l’ensemble du site
d’étude
Cyaniris semiargus
Azuré des
anthyllides
PC-C
Prairies fleuries ;
probablement sur
l’ensemble du site
d’étude
275
Nom scientifique
Euphydryas aurinia
Erynnis tages
Gonepteryx rhamni
Inachis io
Ladoga reducta
Lampides boeticus
Nom français
Damier de la
succise
Rareté
PC
DZ
X
PN
3
LRN
EN
DH
II
Remarques
Prairie mésophile à
mésohygrophile au
nord du site
d'étude
Nom scientifique
Polyommatus icarus
Pyrgus armoricanus
Point de Hongrie
Citron
Paon du jour
Sylvain azuré
Azuré porte-queue
Piéride de la
moutarde
C
C
C
C
C
Pyrgus malvae
C
Thymelicus sylvestris
Lycaena dispar
Cuivré des marais
R-PC
Lycaena phlaeas
Lycaena tityrus
Cuivré commun
Cuivré fuligineux
C
C
Maculinea arion
Azuré du serpolet
PC
Leptidea sinapis
Maniola jurtina
Melanargia galathea
Melitaea cinxia
Melitaea didyma
Myrtil
Demi-deuil
Mélitée du plantain
Mélitée orangée
Mélitée des
Melitaea phoebe
centaurées
Mélitée du
Mellicta athalia
mélampyre
Mélitée des
Mellicta parthenoides
scabieuses
Nymphalis polychloros Grande tortue
Ochlodes sylvanus
Sylvaine
Papilio machaon
Machaon
Pararge aegeria
Tircis
Pieris brassicae
Piéride du chou
Pieris rapae
Piéride de la rave
Pieris napi
Piéride du navet
Plebejus argus
Azuré de l’ajonc
Polygonia c-album
Robert-le-diable
Polyommatus
Azuré bleu-céleste
bellargus
C
C
C
C
Nom français
Argus bleu
Héspérie des
potentilles
Héspérie de la
mauve
Pyronia tithonus
Thymelicus lineolus
X
X
2
2
EN
EN
II-IV
IV
Prairies et friches
humides de la
vallée
1 individu capturé
à proximité des
étangs
Rareté
C
Vanessa cardui
PN
LRN
DH
Remarques
C
TR ?
X
Prairies fleuries
Amaryllis
Hespérie du Dactyle
Hespérie de la
Houque
Vulcain
Vanesse des
chardons
Vanessa atalanta
DZ
C
C
C
C
C
G - Orthoptérofaune
Bilan des espèces présentes sur le site d’étude et ses environs
Degrés de rareté
Site d’étude
TR
1
Environs du site d’étude
Total
1
R
3
3
C
R-PC
2
2
C
PC
4
4
1
AC
1
C
C
23
1
24
C
C
C
C
C
C
C
PC-C
C
Total
34
1
35
C
276
a - Orthoptérofaune présente dans le site d’étude (34 espèces)
Nom scientifique
Aiolopus strepens
Aiolopus
thalassinus
Nom
vernaculaire
Aïolope
automnale
Aïolope
émeraudine
Rareté
D
Z
C
R-PC ?
X
P
N
LRN
LRA
4
4
4
4
Calliptamus italicus
Caloptène italien
C
4
4
Chorthippus
albomarginatus
Chorthippus
biguttulus
Chorthippus
brunneus
Chorthippus mollis
Criquet marginé
PC
4
4
Chorthippus
parallelus
Conocephalus
fuscus
Euchorthippus
elegantulus
Eumodicogryllus
bordigalensis
Criquet des
pâtures
Conocéphale
bigarré
Gryllotalpa
gryllotalpa
Gryllus campestris
Isophya pyrenaea
Mantis religiosa
Meconema
thalassinum
DH
Nom
vernaculaire
Mecostethus
Criquet des
parapleurus
roseaux
Decticelle
Metrioptera roeselii
bariolée
Nemobius sylvestris Grillon des bois
Nom scientifique
Remarques
Prairies
hygrophiles à
mésohygrophiles ;
espèce tardive,
sans doute sousinventoriée
Oecanthus pellucens Grillon d’Italie
Omocestus rufipes
Paratettix
meridionalis
Pezotettix giornae
Phaneroptera nana
Criquet
mélodieux
C
Criquet duettiste
C
Criquet des larris
R
4
4
4
4
4
1
Pholidoptera
griseoaptera
Platycleis
albopunctata
C
4
4
Platycleis tesselata
C
4
4
Pteronemobius
heydenii
Criquet blafard
C
4
4
Ruspolia nitidula
Grillon bordelais
C
X
4
4
Stethophyma
grossum
Courtilière
commune
R
X
4
3
4
4
Grillon
champêtre
Barbitiste des
Pyré
nées
X
Entendue en 3
localités, mais
probablement
présente ailleurs
Tettrix cf. ceperoi
Tetrix subulata
C
Tetrix tenuicornis 12
R-PC ?
Mante religieuse
C
Méconème
tambourinaire
C
X
4
4
2
4
Tettigonia
viridissima
12
Criquet noirébène
Tétrix
méridional
Criquet pansu
Phanéroptère
méridional
Decticelle
cendrée
Decticelle
chagrinée
Decticelle
carroyée
Grillon des
marais
Conocéphale
gracieux
Criquet
ensanglanté
Tétrix des
vasières
(probable)
Tétrix riverain
Tétrix des
carrières
Grande
sauterelle verte
Rareté
D
Z
P
N
LRN
LRA
PC
4
3
AC ?
4
4
C
4
4
C
4
4
C
4
4
4
3
C
4
4
C
4
4
C
4
4
C
4
4
C
4
4
4
4
C
4
4
PC
4
3
4
4
C?
4
4
C
4
4
C
4
4
R
PC
TR
X
X
(X
)
DH
Remarques
Prairie humide,
cariçaie
Non déterminé
avec certitude
Outre un adulte appartenant à cette espèce, un juvénile appartenant à cette
espèce ou au Tétrix commun (Tetrix undulata) a été observé dans une
microprairie marécageuse.
277
b - Orthoptérofaune présente dans les environs (1 espèce)
b - Crustacés
L’espèce suivante a été observée à proximité du site d’étude et est susceptible de
fréquenter le site.
Nom scientifique
Nom vernaculaire
Rareté
Gomphocerippus rufus
Gomphocère roux
C
DZ
PN
LRN
LRA
4
4
Nom scientifique
DH
Nom vernaculaire
Rareté DZ PN LRN DH
Procambarus clarkii Ecrevisse de Louisiane
INT
Orconectes limosus
INT
Ecrevisse américaine
c - Insectes
H - Autres taxons
a - Poissons13
Nom scientifique
Nom scientifique
Nom vernaculaire
Rareté
PN PN
DZ (1988 (2008
)
Alburnus alburnus
Ablette
Barbus barbus
Barbeau
Cyprinus carpio
Carpe commune
Gobio cf. alverniae14
Lepomis gibbosus
Leuciscus oxyrrhis /
Parachondrostoma
toxostoma
Rutilus rutilus
Salmo cf. trutta f.
résidente
Squalius cephalus
13
LRN
C
LC
AC-C ?
LC
TC
LC
Goujon d’Auvergne
(probable)
AR ?
DD
Perche soleil
INT
NA
Vandoise rostrée /
Toxostome
Gardon
Truite fario
(probable)
Chevesne
R?/
AR ?
X/X X/ -
1?/
-
TC
AR-AC ? (X)
C
DH
)
DD /
VU
V
1
Raret
é
DZ PN
DH
Remarques
Coléoptères
Carabus violaceus
purpurascens
cf. Cerambyx cerdo
?
Grand capricorne
AC
2
II-IV Trous d’envol
(probable)
- / II
LC
X
Nom vernaculaire
Dorcus parallelipipedus
Petite biche
C
Lucanus cervus
Lucane cerf-volant
C
(X)
II
Hémiptères
Tibicina haematodes
Cigale rouge
AC15
Lépidoptères hétérocères
LC
LC
D’autres espèces sont susceptibles d’être présentes sur les rivières, notamment la
Lamproie de Planer (Lampetra planeri), possiblement le Chabot (Cottus
duranii/perifretum), l’Anguille (Anguilla anguilla), le Vairon (Phoxinus phoxinus) et
la Loche franche (Barbatula barbatula), les trois premières ayant un intérêt
patrimonial (Fridrick, comm. pers.).
14
Le site est inclus dans la zone de présence de G. alverniae (Kottelat & Freyhof,
2007), mais l’identité exacte des individus n’a pas pu être vérifiée.
Callimorpha
quadripunctaria
Ecaille chinée
Euclidia glyphica
Doublure jaune
C
Lasiocampa quercus
Bombyx du chêne
C
Macroglossum stellaratum
Morosphinx
C
Malacosoma neustria
Livrée des arbres
Saturnia
pavonia/pavoniella
Paon de nuit
15
C
II
C?
AC ?
ONEM, 2009.
278
Nom scientifique
Zygaena trifolii
Nom vernaculaire
Zygène du trèfle
Raret
é
DZ PN
DH
Remarques
C
Neuroptères
Libelloides coccajus
Ascalaphe soufré
AC ?
279
IV - Annexe 4 : Méthodologies et résultats de l’inventaire
chiroptérologique
Les chiroptères ont fait l’objet d’une étude ciblée par EKO-LOGIC en 2009 et par
Ecosphère en 2010. La méthodologie et les résultats de cette étude sont présentés cidessous.
A - Méthodologie
L’inventaire des chiroptères fréquentant le secteur d’étude est fondé principalement
sur l’écoute des ultrasons émis par les chauves-souris à l’aide de détecteurs
spécifiques. A l’intérieur du secteur d’implantation du projet, les sites
potentiellement favorables comme milieux de chasse (lisières, milieux humides, etc.)
pour les chiroptères ont été inventoriés suivant deux techniques complémentaires :
les parcours à l’aide d’un détecteur à ultrasons et des points fixes d’enregistrements
à l’aide d’Anabats. Ces techniques, permettent, dans certaines limites, d’identifier les
espèces (ou groupes d’espèces) présentes et d’appréhender l’utilisation du site
(secteurs de chasse, importance de la fréquentation, etc.).
a - Détecteur à ultrasons
Un détecteur Pettersson® D240X a été utilisé ; il fonctionne en mode hétérodyne et
expansion de temps. Ce détecteur a été utilisé le long de parcours (cf. carte des
secteurs inventoriés).
Détecteur à ultrasons, modèle D240X
Si l’hétérodyne peut être suffisante pour déterminer certaines espèces comme la
Noctule commune ou la Sérotine commune (émissions ultrasonores avec faibles
modifications d’amplitude), il est par contre nécessaire de passer en expansion de
temps pour pouvoir différencier, dans la majorité des cas, les différentes espèces de
Murins qui émettent sur une gamme de fréquence étendue et ainsi de pouvoir juger
pleinement de la diversité spécifique des milieux étudiés.
Principe de l’hétérodyne : L’appareil émet dans son circuit interne une fréquence
constante, manipulable par l’utilisateur par le biais d’un variateur. La fréquence est
ensuite comparée à celle du signal capté par le micro.
La principale limite provient du fait que l’on ne travaille pas sur l’ensemble de la
gamme de fréquence en même temps. Un filtre limite en effet une fenêtre de
sensibilité de 10 kHz. Ainsi, un détecteur réglé sur 40 kHz travaillera uniquement
entre 35 et 45 kHz (cette fenêtre se déplaçant lors du réglage de variateur de
fréquences). De fait, l’hétérodyne se révèle inefficace pour les espèces émettant des
ultrasons sur une large bande de fréquences et il est alors nécessaire de passer en
expansion de temps.
Principe de l’expansion de temps : Pour fonctionner en expansion temporelle, les
détecteurs utilisés sont dotés de mémoires numériques de 1,7 et 3 secondes. Ainsi,
lorsque le manipulateur actionne ce mode, la mémoire stocke toutes les
informations sonores situées dans une large gamme de fréquences (10 à 150 kHz). Le
contenu de la mémoire restitue ainsi l’ensemble de la structure du signal qui est
étendu par un facteur 10. Les ultrasons digitalisés sont alors restitués sur 17 ou 30
secondes selon le modèle ce qui permet d’analyser le signal, chaque espèce de
chauve-souris ayant un signal particulier. Par ailleurs, la fréquence de chaque signal
est rabaissée dans les limites audibles à l’oreille humaine. Afin d’optimiser les
possibilités
d’identification
interspécifiques,
des
séquences
ultrasonores
peuvent être enregistrées et
analysées
ultérieurement
avec le logiciel Batsound 3.3
qui permet en particulier
d’analyser
les
spectrogrammes, les densités
spectrales, les durées des
cris, etc.
Spectrogramme et oscillogramme de Murin de
Daubenton (Myotis daubentonii).
280
c - Analyse des résultats et limites de la méthodologie
b - Le système Anabat
Le système d’enregistrement passif des ultrasons des
chauves-souris (système ANABAT) a été utilisé sur le
site lors des nuits d’investigation. Celui-ci permet
d’analyser l’activité des chiroptères (données
quantitatives) sur des points fixes (axes de
déplacements, etc.).
Cet appareil est dit passif : il est disposé en des lieux
stratégiques et l’enregistrement se déclenche dès que
des ultrasons sont perçus par le microphone. Il
fonctionne en division de fréquences et n’offre donc
pas une aussi grande finesse dans la détermination des
espèces que les méthodes d’enregistrements actifs
Anabat SD1
(hétérodyne/expansion de temps) mais est plus adapté
pour étudier la fréquentation sur un point fixe et sur une durée longue.
Par la suite, les enregistrements sont analysés sur ordinateur à l’aide du logiciel
Analook, permettant de visualiser les signaux et d’effectuer des mesures basiques.
Il est important de rappeler que l’utilisation du détecteur à ultrasons offre des
résultats qui sont à relativiser en fonction des distances de détectabilité et des
milieux dans lesquels évoluent les différentes espèces concernées.
Par exemple, les probabilités de détection d’une Noctule commune dont les
émissions ultrasonores portent à plus de 100 m en milieu ouvert sont bien plus
fortes que celles d’un Petit Rhinolophe dont les émissions ultrasonores sont audibles
à 5 m maximum. De même, un Murin de Natterer pourra être détecté à environ 20
m en milieu ouvert alors qu’il ne pourra l’être qu’à moins de 5 m en milieu encombré
(feuillage, boisements, etc.).
Enfin, il faut savoir que les chiroptères font varier la nature et la structure de leurs
émissions ultrasonores en fonction de la distance par rapport aux obstacles et que,
dans certains cas, notamment pour les Myotis, ils adoptent des signaux très
semblables rendant impossible toute discrimination interspécifique.
Le tableau ci-dessous présente les fréquences et les seuils de détectabilité de
quelques espèces de chiroptères (cf. Barataud, 2002 ; Verkem et al., 2008).
Espèce
Fréquence (kHz)
Remarques
Petit rhinolophe
Rhinolophe euryale
Grand rhinolophe
Murin de
Daubenton
105-112
102-104
(79)-81-84
38-42 (milieu
ouvert)
audible jusqu’à environ 4 m
Murin à moustaches
audible jusqu’à environ 10 m
surface d’étang 45 kHz, sous-bois 47 kHz ;
audible à 15 m environ en sous-bois et
jusqu’à 30 m en milieu ouvert
45-49 (milieu semilisière de bois 48 kHz, audible à environ 5
ouvert)
m, à 15 m en milieu ouvert
Murin à oreilles
échancrées
52-55 (milieu
encombré)
Murin de Natterer
environ 42 kHz
Enregistrement de Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
rythme rapide, audible à 5 m environ, 45
kHz en milieu ouvert audible alors à
environ 15 m
audible à 5 m en milieu encombré et
jusqu’à 20 m en milieu ouvert
281
Espèce
Fréquence (kHz)
Murin de Bechstein
45-50
Oreillard sp.
Grand Murin
18-25 (milieu
ouvert)
40-50 (milieu
encombré)
25-30 (milieu
ouvert)
32-35 (sous-bois)
Barbastelle
32-35- (45)
Pipistrelle commune
(41)-43-49-(52)
Pipistrelle pygmée
(50)-53-57-(60)
Pipistrelle de Kuhl
Pipistrelle de
Nathusius
Vespère de Savi
Sérotine commune
Noctule commune
Grande Noctule
Noctule de Leisler
Minioptère de
Schreibers
35-40
(35)-38-40
30-35
22-27
16-21
15-21
22-27
Remarques
audible à 5 m, jusqu’à 25 m en milieu
ouvert, identification spécifique
impossible
(groupe Daubenton / Bechstein)
audible jusqu’à 40 m environ en milieu
ouvert
audible jusqu’à 30 m en milieu ouvert
audible jusqu’à 15-20 m en milieu semiouvert, à seulement 5m en sous-bois
dense
plus généralement sur 45 ou 48 kHz
audible jusqu’à 30 m environ en milieu
ouvert
audible jusqu’à 30 m environ en milieu
ouvert
audible jusqu’à 50 m environ
40 kHz près du gîte, audible jusqu’à 100 m
audible à 80 m
50-52-(53)
Le caractère ponctuel (dans l’espace et dans le temps) des séances d’écoute, les
limites de détection en particulier pour les espèces à faible intensité d’émissions
ultrasonores et les nombreux facteurs qui peuvent influencer l’activité des chauvessouris ne permettent pas une vision exhaustive de la fréquentation du site par les
chiroptères. C’est pourquoi, l’absence de fréquentation qui peut-être constatée pour
une espèce donnée sur les périodes de suivi ne garantit pas que cela soit le cas sur
l’ensemble de la période d’activité de cette espèce.
Les chiroptères sont globalement plus actifs en début et fin de nuit qu’en milieu de
nuit. L’analyse de la fréquentation doit donc en tenir compte de ce fait et les
enregistrements réalisés en milieu de nuit entraîneront donc une sous-estimation de
l’utilisation du site par les chiroptères par rapport aux enregistrements de début de
nuit.
Les signaux contactés ne permettent pas toujours une identification spécifique
même au détecteur en mode expansion de temps et en ayant recours au logiciel
pour l’analyse des sons. Il faut noter que le parasitage par les orthoptères a
probablement limité les possibilités de détection pour les points d’enregistrement
Anabat, en particulier pour les espèces discrètes, émettant avec de faibles intensités
comme les rhinolophes, les oreillards et les murins de petite taille, ou les espèces
émettant dans de faibles fréquences, fortement utilisées par les orthoptères. Le site
de Vayrac est particulièrement soumis à cette contrainte.
Les résultats des enregistrements Anabat sont exprimés en nombre de contacts par
heure. Conformément à la définition fournie par M. Barataud, en ce qui concerne les
études au détecteur d’ultrasons, nous considérons comme un contact toute
séquence différenciée inférieure à 5 secondes. Si la séquence excède 5 secondes, est
comptabilisé alors un contact par tranches de 5 secondes.
Ces contacts permettent une appréciation du niveau d’activité global et pas
strictement de l’abondance des chauves-souris. Par exemple, 100 contacts
pourraient correspondre à 100 passages d’individus différents ou bien à une activité
de chasse d’un même individu passant 100 fois à portée du détecteur. L’analyse de la
répartition des contacts par tranche horaire est une première lecture qui permet
d’interpréter les résultats et limite ce biais. Les résultats obtenus lors du transect
apportent également des éléments précieux pour envisager les résultats des
enregistreurs (déplacements ou chasse, espèces contactées, etc.).
Pour la recherche au détecteur, les résultats sont analysés selon la grille d’évaluation
suivante (selon méthode M. Barataud, sur les zones de chasse).
282
Classe de fréquentation
(contacts/heure)
Activité
0-5
très faible
6-20
faible
21-60
moyenne
61-250
importante
251-500
élevée et régulière
>500
forte et permanente
d - Résultats
Résultats des parcours (détecteur D240X)
Les résultats des enregistrements Anabat sont analysés selon la grille d’évaluation
suivante (grille Ecosphère).
Classe de fréquentation
(contacts/heure)
Activité
0-10
très faible
11-50
faible
51-150
moyenne
151-300
assez forte
301-500
forte
>500
Très forte
Remarque importante : le nombre de contacts par heure obtenu par enregistrement
automatique ne doit pas être comparé de manière absolue au nombre de contacts
obtenu par le détecteur en expansion de temps. En effet, l’enregistrement
automatique est un mode de recensement « passif » qui accumule des résultats
moindres qu’un recensement actif qui permet notamment de changer l’orientation
du microphone et de prospecter un volume d’espace plus vaste.
283
Résultats des points d’enregistrement
284
285
suppression et de réduction, soient compensés à l’aide de mesures
efficaces (mesures dites compensatoires et qui doivent être décrites
avec précision dans le dossier de demande de dérogation tel qu’il est
prévu par l’arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande
d’instruction des dérogations définies au 4° de l’a rticle L. 411-2 du
code de l’environnement portant sur des espèces de faune et de flore
sauvages protégées. Il s’agit donc de mesures à caractère
exceptionnel. Elles ne sont envisageables que dès lors qu’aucune
possibilité de supprimer ou de réduire les impacts d’un projet n’a pu
être déterminée. De plus, elles ne sont acceptables que pour les
projets dont l’intérêt général est reconnu. Les mesures
compensatoires ne doivent en tout état de cause pas constituer pour
le maître d'ouvrage un moyen de se «défausser».
V - Annexe 5 : Méthodologie de l’élaboration des mesures
compensatoires
A - Définition des mesures compensatoires
Les définitions ci-après sont issues de textes réglementaires, de guides ou de
notes techniques.
•
selon le décret portant réforme des études d’impact (article R122-14
relatif au contenu des décisions) : « Les mesures compensatoires ont
pour objet d’apporter une contrepartie aux effets négatifs directs ou
indirects du projet qui n’ont pu être évités ou insuffisamment réduits.
Elles présentent un caractère pérenne et sont mises en œuvre en
priorité sur le site endommagé ou à proximité fonctionnelle de celui-ci.
Elles doivent permettre de conserver globalement, et si possible
d’améliorer la qualité environnementale des milieux » ;
•
selon le glossaire des lignes directrices éviter/réduire/compenser,
« les mesures compensatoires n’interviennent que sur l’impact
résiduel, lorsque toutes les mesures envisageables ont été mises en
œuvre pour éviter puis réduire les impacts négatifs sur la
biodiversité » ;
•
selon le vocabulaire de l’environnement publié au JO du 4 février
2010, « la compensation écologique peut consister en la protection
d’espaces naturels, la restauration, la valorisation ou la gestion dans
la durée d’habitats naturels ».
Par rapport aux espèces protégées :
•
Définition issue du guide méthodologique « les espèces protégées en
application de l’article L.411-1 du code de l’environnement : cadre
réglementaire et constitution d’une demande de dérogation prévue à
l’article L.411-2 du code de l’environnement dans le cadre de projets
d’aménagements ou d’infrastructures - CNPN et MEEDDM - version
juin 2012 » : ce guide indique que le bilan global d’un projet sur l’état
de conservation d’une espèce protégée doit être au moins neutre. Il
ne peut conduire à dégrader son état de conservation ; si c’est le cas,
la dérogation aux interdictions d’activités prévues par la
réglementation ne saurait être donnée. Il importe donc que les
impacts d’un projet, résiduels après l’application des mesures de
•
Définition issue du « du compte-rendu du séminaire sur les
mécanismes de compensation, une opportunité pour les secteurs
économiques et financiers et les gestionnaires de la diversité
biologique - Sarah Hernandez- MEDD – 5 octobre 2006 (note B2-06109) » : La compensation est définie comme toute action qui permet
de garder la diversité biologique dans un état équivalent ou meilleur à
celui qui a été observé avant la réalisation du projet de
développement, de manière à assurer la non-perte globale de
diversité biologique. Une procédure chronologique doit être respectée
: un projet de développement doit s’efforcer d’éviter tout impact sur la
biodiversité. Si l’impact est inévitable, il doit être réduit le plus
possible. C’est sur le dommage résiduel persistant que la
compensation doit s’appliquer.
B - Paramètres à prendre en compte dans la définition d’une
stratégie de compensation
Un certains nombre d’axes de questionnements et de réflexions servent de
base à la définition d’une stratégie de compensation par rapport au projet. Les
principaux points à étudier sont listés ci-dessous.
•
Solutions possibles pour intégrer toutes les thématiques de la
compensation (étude d’impact, Natura 2000, loi sur l’eau, espèces
protégées, boisements compensatoires, etc.) lors de la définition des
mesures afin d’éviter l’addition injustifiée des mesures, de coordonner
au mieux l’ensemble de ces mesures, de faciliter leur lecture par
l’administration et par la suite de faciliter leur mise en œuvre ;
286
•
Types de mesures envisageables (nature de la compensation), en
faisant un catalogue des mesures possibles ;
•
être, autant que possible, mise en œuvre au plus près de la zone
impactée ;
•
Réflexion sur ce qui est compensable et ce qui ne l’est pas : d’un
point de vue technique et du fait de la rareté et de la sensibilité de
certaines espèces et de certains habitats ; à partir de quand faut-il
considérer qu’on ne peut pas compenser (notion de
« substituabilité ») ;
•
être efficace avant ou au plus tard au début de la détérioration ou la
destruction d’un site de reproduction ou d’une aire de repos. Si cette
règle n’est pas respectée, une surcompensation peut être requise en
contrepartie des pertes survenant dans l’intervalle (pertes
intermédiaires).
•
Mise en évidence des critères à prendre en compte pour évaluer les
impacts résiduels, calibrer les mesures compensatoires et pour définir
les ratios de compensation (notions « d’équivalences écologiques » et
de « ratios ») ;
•
Possibilité de différer les mesures dans le temps, dans quelle mesure
et selon quelles modalités ;
•
Position à tenir face aux réflexions en cours : TVB, services
écosystémiques,
compensation
de
la
nature
ordinaire
particulièrement ;
•
Partenaires possibles pour la mise en œuvre des mesures : CDC
Biodiversité, CREN, ONF… ;
•
Types de garanties possibles : garanties de réalisation, garanties
foncières, garanties de résultat ;
•
Durée des mesures…
L'objectif poursuivi doit être « la non perte de biodiversité », voire un gain net
de biodiversité. On distingue ainsi deux cas de figure :
•
tendre à ce que les gains générés par les mesures compensatoires
soient égaux aux pertes générées par le projet (traitement a minima
aboutissant à une neutralité de l'opération) ;
•
tendre à ce que les gains générés par les mesures compensatoires
soient supérieurs aux pertes générées par le projet (traitement à
privilégier en termes d'additionnalité écologique). Ainsi, un espace en
cours d’enfrichement naturel suite à la déprise agricole peut faire
l’objet de mesures d’ouvertures du milieu et de gestion conservatoire
qui apporteront une plus-value écologique au site.
En règle générale, une compensation doit :
•
répondre directement à un type d’impact négatif résiduel du projet sur
la biodiversité ou la fonctionnalité écologique. La relation entre
l’impact et la compensation doit être établie en recherchant une
relation cohérente entre les surfaces des sites (et/ou fonctions
écologiques et socio-économiques) impactées avec les surfaces
compensatrices ;
•
avoir de bonnes chances de réussite (en s’assurant de sa faisabilité
technique et administrative, de son intégration socio-économique en
termes d’utilité) et être fondée sur les meilleures pratiques.
•
garantir à l'espèce concernée de bonnes perspectives d’un état de
conservation favorable (notion de pérennité des mesures sur un pas
de temps à définir) ;
© UICN France -adaptation du schéma du BBOP (The Business & Biodiversity Offsets
Programme)
287
Dans tous les cas, la mise en œuvre des mesures compensatoires nécessite
au préalable une maîtrise foncière ou d’usage des terrains qui les
supporteront. Il est important de prendre en compte la problématique lié aux
baux ruraux qui peuvent compromettre la mise en place des mesures de
gestion en cas d’antagonisme avec les pratiques agricoles : compte tenu de la
législation en vigueur concernant les baux ruraux, l’accord de l’agriculteurexploitant est nécessaire et la mise en place d’une gestion écologique passe
par une convention avec ce dernier.
Dans le cadre d’acquisition, les parcelles devront être rétrocédées au final à
un organisme de gestion agréé au titre de la protection de la nature (type
Conservatoire Régional d’Espaces Naturels), aux départements (Espace
Naturel Sensible…)… avec financement de leur restauration, de leur gestion
et des suivis écologiques afin de garantir la pérennité des mesures de
compensation. Il serait souhaitable qu’une convention-cadre définisse les
engagements entre le maître d’ouvrage et le gestionnaire.
Ces mesures compensatoires peuvent être de différentes natures :
•
Création de milieux de substitution : ce type de mesure n’est
envisageable que pour des milieux pionniers relativement faciles à
reconstituer (cas des mares) ;
•
Restauration et réhabilitation de milieux naturels dégradés (prairies
humides par exemple) par mise en œuvre de techniques de génie
écologique ;
•
Préservation et de mise en valeur de milieux existants et en bon état
de conservation mais susceptibles de se dégrader en l’absence de
gestion (landes…) ou dont la pérennité n’est pas assuré compte tenu
du contexte agricole, sylvicole, urbanistique….
Les mesures de compensation peuvent répondre à plusieurs approches :
•
•
Une approche locale qui cherche à mettre en place des mesures qui
s’appliquent directement sur les zones perturbées par l’aménagement
ou à proximité immédiate (compenser au plus près les dommages
subis) ;
Une approche d’espèce qui propose des mesures liées à la
préservation de celles impactées par le projet, même si elles ont lieu
dans une zone éloignée du site ;
•
Une approche habitat naturel qui est complémentaire à la précédente
;
•
Une approche dissociée qui propose des mesures en faveur de
l’environnement naturel, mais dont les liens avec les impacts générés
par le projet sont peu évidents. Cette dernière n’intervient que
lorsqu’aucune autre solution n’est envisageable.
La mutualisation des mesures doit être prise en compte dans la quantification
de la compensation. Ainsi, une mesure compensatoire au titre des espèces
protégées peut également avoir un intérêt au titre de la compensation « zones
humides ». De même, pour certains habitats et espèces se développant dans
le même type de milieux, les mesures peuvent être mutualisées.
Une garantie maximale de la faisabilité des mesures compensatoires
proposées doit être apportée, tant techniquement (mise en œuvre de génie
écologique : création, renaturation, réhabilitation) que foncièrement (réalisme
des possibilités d’acquisition et de leur coût). En effet, ces deux volets sont
les clefs de voûte d’une mesure. Le génie écologique fait appel à des
techniques qui ne peuvent être garanties de réussite absolue, les facteurs
biologiques étant très variables et imprévisibles. L’acquisition foncière ou la
pérennisation par le biais d’un outil foncier est une démarche qui reste à ce
jour le moyen le plus sûr pour assurer la durée d’une mesure. Néanmoins,
elle passe encore la plupart du temps par une acquisition amiable ou bien par
l’application d’un droit de préemption, qui nécessite du temps et dont l’issue
n’est pas assurée.
C - Évaluation des compensations
a - Préambule
La méthode d’évaluation du besoin en compensation présentée ci-après a été
élaborée sur la base :
•
de l’expérience acquise par Ecosphère au cours de ces dernières
années dans le cadre de nombreux projets d’aménagement ;
•
d’un état des lieux de la réglementation en vigueur et de ses
évolutions récentes : lois Grenelle 1 et 2, réforme du décret sur
l’étude d’impact, etc. ;
288
•
des réflexions en cours au sein de différents groupes technique de
travail : Comité de pilotage national
ERC (Eviter, Réduire,
Compenser) notamment, piloté par le CGDD du MEDDE ;
•
de la rencontre d’experts de la compensation (administrations,
associations, scientifiques) ;
•
d’une adaptation au contexte spécifique de l’étude.
b- Objectif de la compensation
L’objectif de la compensation est de regagner au plus près de l'impact et le
plus rapidement possible le même habitat ou la même espèce, en même
quantité et dans le même état de conservation au minimum.
c- Méthodologie d’évaluation des compensations
C’est le niveau d'impact résiduel qui détermine la nécessité de compenser ou
pas. Ainsi, nous avons estimé que lorsque cet impact était au minimum
moyen, il était indispensable de mettre en place des mesures compensatoires
spécifiques afin d’empêcher la perte ou l’altération d’un habitat ou d’une
espèce. En revanche, lorsque l’impact résiduel est faible ou négligeable, nous
avons estimé que le maintien de l’état de conservation au niveau local de
l’habitat naturel ou de la station d’espèce n’était pas remis en cause et
qu’aucune mesure de compensation spécifique n’était nécessaire. De plus,
dans la majorité des cas, les impacts résiduels faibles ou négligeables
concernent la biodiversité ordinaire qui bénéficiera des mesures
compensatoires spécifiques pour les espèces remarquables. Par exemple, la
plantation de haies favorisera l’installation d’une grande diversité d’espèces.
•
quantité impactée pour une espèce ou un habitat (nombre de sites,
nombre de mètres linéaires, nombre d'hectares…) ;
•
la résilience des habitats et des espèces impactés : un habitat à forte
résilience aura plus de capacités à se régénérer. Cette résilience est
issue d'une appréciation au cas par cas selon le type d'habitat/espèce
et par région naturelle ;
•
surface minimum pour que les parcelles acquises au titre de la
compensation puisse former un ensemble fonctionnel d’un point de
vue écologique pour les espèces visées par la compensation...
Dans le cas précis du projet de Vayrac, la compensation vise en premier lieu
le Cuivré des marais mais aussi d’autres espèces comme les amphibiens, les
chauves-souris, certaines espèces d’oiseaux dont la Chevêche d’Athéna. Le
dimensionnement de la mesure compensatoire est lié avant tout à l’obtention
d’un ensemble de parcelles humides bocagères (avec présence de mares)
qui puissent former à terme un ensemble fonctionnel d’un point de vue
écologique pour les espèces visées par la compensation. Ceci explique cette
proposition d’acquisition de 10 ha et donc un ratio supérieur à 10 vis-à-vis de
la principale espèce concernée, le Cuivré des marais (destruction de 0,77 ha
d’habitat). Toutefois, cette proposition de compensation intègre aussi le risque
très fort de disparition de la station située au sud en rive gauche de la
Sourdoire, ce qui nous ramène à un ratio de 10 environ pour le Cuivré des
marais.
Les mesures compensatoires qui seront mises en œuvre dans le cadre du
projet de déviation de Vayrac ont été définies en prenant notamment en
compte les critères suivants :
•
niveau d’enjeu écologique intrinsèque des espèces et des habitats
impactés ;
•
état de conservation des stations et milieux impactés ;
•
nature et durée de l’impact (substitution de milieu, altération,
destruction temporaire ou permanente) ;
289
VI - Annexe 6 : Lexique et bibliographie
A - Lexique
Etabli d'après : De Langhe et al., 1983 ; Guinochet & De Vilmorin, 1984 ; Rameau et
al., 1989 ; Jones et al., 1990 ; Parent, 1991.
Accommodat
forme non héréditaire que présente une espèce sous l'influence
d'un milieu dont les caractères s'écartent sensiblement de la
normale pour l'espèce en question (ex. : accommodats prostré,
aquatique)
Acidiphile ou acidophile
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant
préférentiellement en conditions stationnelles acides (sols et
eaux) ; par extension, se dit de ces conditions elles-mêmes
Acidicline ou acidocline
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant
préférentiellement en conditions stationnelles assez acides (sols
et eaux) ; par extension, se dit de ces conditions elles-mêmes
Adventice
plante étrangère à la flore indigène, persistant temporairement
dans des milieux soumis à l'influence humaine, en particulier
dans les cultures
Alliance phytosociologique niveau de la taxonomie phytosociologique regroupant des unités
de base (= associations végétales) apparentées par leur
composition floristique ; les noms des alliances ont une
désinence en ion (ex. : Phragmition).
Annuelle (plante/espèce)
plante dont la totalité du cycle de végétation dure moins d'un an
et qui est donc invisible une partie de l'année
Anthropique
qualifie les phénomènes qui sont provoqués ou entretenus par
l'action consciente ou inconsciente de l'homme
Artiodactyles
sous-ordre des mammifères ongulés renfermant des animaux qui
reposent sur le sol par un nombre pair de doigts (ruminants,
porcins)
Au(l)naie
bois d'aulnes ou riche en aulnes
Avifaune
ensemble des espèces d'oiseaux dans un espace donné.
Bas-marais
terrain saturé d’eau, sans écoulement naturel possible : point le
plus bas d’un marécage
Biocénose
ensemble des organismes vivants occupant un biotope donné ;
une biocénose et son biotope constituent un écosystème.
Biodiversité
terme synonyme avec « diversité biologique, c’est-à-dire
« diversité du monde vivant » ; classiquement on distingue trois
niveaux de biodiversité : la diversité écosystémique (= diversité
des milieux et biotopes), la diversité spécifique (diversité des
espèces vivantes) et la diversité intraspécifique (diversité
génétique au sein d’une même espèce) ; le maintien de la
biodiversité est l’un des défis majeurs de notre civilisation.
Biogéographie
étude de la répartition géographique des espèces vivantes.
Biologie (d’une espèce)
description du cycle et du mode de vie d’une espèce
indépendamment de son milieu (voir écologie d’une espèce)
Biotope
ensemble théorique des conditions physico-chimiques définissant
un écosystème donné.
Bisannuelle
plante dont le cycle de végétation complet s’étale sur deux
(plante/espèce)
années ; la floraison intervient la deuxième année
Caduc (que)
organe à durée de vie inférieure à un an et se détachant
spontanément à maturité : en particulier les feuilles caduques
Caducifolié(e)
à feuilles caduques, et par extension à arbres caducifoliés
Calcaricole
qui se rencontre exclusivement sur des sols riches en calcaire
Calcicole / calciphile
se dit d’une plante ou d’un groupement végétal qui se rencontre
préférentiellement sur des sols riches en calcium ; par extension,
se dit de ces conditions elles-mêmes
Calcifuge
qui évite normalement les sols riches en calcium
Caractéristique (espèce)
espèce dont la fréquence est significativement plus élevée dans
un groupement végétal déterminé que dans tous les autres
groupements
Cariçaie
formation végétale de milieu humide dominée par des laîches
(genre scientifique : Carex)
Climax
stade terminal théorique de tout écosystème évoluant
spontanément ; le climax est fonction des facteurs physiques,
essentiellement du climat et du sol
-Cline
suffixe signifiant « qui préfère légèrement »
Compagne (espèce)
espèce fréquente dans un groupement végétal donné, quoique
non caractéristique
Cortège floristique
ensemble des espèces végétales d’une station, d’un site, d’une
région géographique, etc… suivant le contexte
Cultivar
ensemble de populations appartenant à une espèce, inconnues à
l’état spontanée, sélectionnée par l’homme et propagée par lui
pour son intérêt agricole, ornemental, pharmaceutique…
Dégradé (site, groupement maltraité par une exploitation abusive (surpâturage,
végétal...)
eutrophisation, pollution, etc...)
Dystrophe
relatif à une eau, généralement brunâtre, contenant des
composés humiques (= venant de l'humus).
290
Ecologie (d'une espèce)
Ecologie (sens général)
Ecosystème
Ecotype
Edaphique
Endémique
Entomofaune
Epiphyte
Espèce
Eutrophe
Flore
Formation végétale
Fourré
Friche
Friche post-culturale
Fruticée
rapports d'une espèce avec son milieu ; ensemble des conditions
préférentielles de ce milieu dans lequel se rencontre cette espèce
(voir biologie d'une espèce).
science étudiant les relations des êtres vivants avec leur
environnement et des êtres vivants entre eux ; d'une manière
générale, une approche écologique est celle qui vise à saisir le
fonctionnement du monde vivant.
système ouvert défini approximativement dans l'espace et dans
le temps et modélisant l'ensemble des relations des êtres vivants
entre eux et des êtres vivants avec l'environnement physicochimique ; le concept est opérationnel à des échelles très
variables (ex.: forêt tropicale, mare temporaire, souche en
décomposition ...).
à l'intérieur d'une espèce, ensemble de populations différenciées
par la sélection naturelle exercée par un ou plusieurs facteurs
écologiques (ex : écotype aquatique d'une plante amphibie)
qui concerne les relations sol/plante
espèce qui ne se rencontre, à l'état spontané, qu'en une région
restreinte, parfois avec seulement quelques stations (ex : la
Violette de Rouen est une endémique de la Basse Vallée de la
Seine)
insectes
plante se développant sur un autre végétal, sans contact avec le
sol (ex : le Gui)
unité fondamentale de la classification des êtres vivants,
dénommée par un binôme scientifique international composé
d'un nom de genre suivi d'un nom d'espèce (ex : Homo sapiens)
riche en éléments nutritifs permettant une forte activité
biologique et par voie de conséquence, non acide
ensemble des espèces végétales rencontrées dans un espace
donné (voir végétation).
type de végétation défini plus par sa physionomie que sa
composition floristique (ex. : prairie*, roselière*, friche*, lande*,
etc...); ce terme renvoie en général à une description moins fine
de la végétation que celui de "groupement végétal"*.
jeune peuplement forestier composé de brins de moins de 2,50
m de haut, dense et difficilement pénétrable
formation se développant spontanément sur un terrain
abandonné depuis quelques années
friche se développant sur un terrain antérieurement cultivé,
après une ou quelques années d'abandon
formation végétale dense constituée par des arbustes et
arbrisseaux souvent épineux
Fût
Geometridés
Géophyte
Gley
Glycériaie
Groupement végétal
Habitat
Halophile
Halophyte
Héliophile
Hélophyte
Hémicryptophyte
Hémiparasite
Herbacé
Houppier
Humus
partie du tronc d'un arbre comprise entre la souche et la
,première ramification
famille de papillons « nocturnes » regroupant les phalènes ; leurs
chenilles sont connues sous le nom « d’Arpenteuses »
forme biologique des plantes dont les organes pérennants passe
la saison défavorable dans le sol ; les géophytes à bulbe sont
pourvus d'un bulbe ou d'un ou plusieurs tubercules souterrains ;
les géophytes rhizomateux possèdent un rhizome.
type de sol présentant un engorgement permanent d'un de ses
horizons ; l'ambiance réductrice (pauvre en oxygène) induit une
coloration grisâtre à bleu verdâtre, caractéristique du fer réduit
(au contraire du fer oxydé qui est rouille)
roselière (voir ce mot) dominée par la glycérie aquatique
voir phytocénose*
environnement physico-chimique et biologique dans lequel vit et
se reproduit une espèce.
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal qui croît
exclusivement ou préférentiellement sur des sols contenant des
chlorures, en particulier le sel (NaCl).
plante croissant exclusivement sur des sols contenant des
chlorures, en particulier le sel (NaCl)
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal qui ne peut se
développer complètement qu'en pleine lumière (contraire =
sciaphile) ; par extension, se dit de ces conditions elles-mêmes
forme biologique des plantes croissant enracinées dans la vase,
dont les organes pérennants (bourgeons d'hiver) passent la
mauvaise saison submergés, mais dont les parties supérieures
sont aériennes.
forme biologique des plantes dont les bourgeons persistant
durant l'hiver sont situés au niveau du sol ; on distingue les
hémicryptophytes cespiteux qui forment des touffes de feuilles et
les hémicryptophytes à rosette de feuilles basales.
relatif à une plante capable d'effectuer la photosynthèse mais
dépendant d'une autre plante pour une partie des substances
nécessaires à son métabolisme (ex. : le gui).
qui à la consistance souple et tendre de l'herbe ; on oppose en
général les plantes herbacées aux plantes ligneuses.
sommet d’un arbre ébranché
matière organique provenant de la décomposition de débris
végétaux ; l'humus brut s'accumule à la surface du sol en se
mélangeant peu avec les particules minérales (il est en général
acide) ; l'humus doux se mélange rapidement à la partie
minérale, formant une structure typique en grumeaux.
291
Hybride
HydroHydrogéologie
Hydrologie
Hydromorphe (sol)
Hydrophyte
HygroHygrophile
Infraspécifique
Introduite (espèce/plante)
Jonçaie / jonchaie
Laie / layon
Lande
Lessivé (sol)
Liane
Ligneux
Magnocariçaie
Manteau (forestier)
Marcescent
dont les deux parents appartiennent à des espèces, des sousespèces ou des genres voisins mais différents ; les hybrides sont
généralement stériles.
préfixe signifiant "relatif à l'eau"
branche de l'hydrologie spécialisés dans l'étude des eaux
souterraines.
étude scientifique des eaux naturelles (nature, formation,
propriétés physico-chimiques).
sol subissant un engorgement temporaire ou permanent
forme biologique des plantes aquatiques dont les organes
assurant la pérennité de l'espèce passent la saison défavorable
sous le plan d'eau.
préfixe signifiant "relatif à l'humidité"
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal ayant besoin de
fortes quantités d'eau tout au long de son développement et
croissant en conditions très humides (sol inondé en permanence)
; par extension, se dit de ces conditions elles-mêmes
relatif à un niveau de la classification inférieur à celui de l'espèce
(sous-espèce, forme, variété...).
espèce exotique apportée volontairement ou non par l'homme et
n'appartenant pas à la flore naturelle du territoire considérée
formation végétale sur sol humide, dominée par des joncs
sociaux
chemin herbeux tracé dans un boisement
formation végétale caractérisée par la dominance d'arbrisseaux
sociaux (ex : lande à bruyères, lande à ajoncs...)
sol dont l'argile libre ainsi que les minéraux associés et le fer ont
été entraînés par l'eau vers le bas (en profondeur ou en bas de
pente)
plante vivace grimpante développant une longue tige lignifiée et
souple qui prend appui sur un support végétal ou non (ex :
Clématite)
formé de bois ou ayant la consistance du bois ; on oppose
généralement les espèces ligneuses (arbres, arbustes,
arbrisseaux, sous-arbrisseaux) aux espèces herbacées.
formation végétale de milieu humide dominée par de grandes
laîches (= carex)
végétation linéaire essentiellement arbustive située en lisière de
forêt
se dit de feuilles persistant à l'état desséché sur la plante (ex :
jeunes charmes, chênes ou hêtres en hiver)
Mégaphorbiaie
Méso-eutrophe
Mésohygrophile
Méso-oligotrophe
Mésophile
Mésotrophe
Mésoxérophile
Messicole
Mixte (boisement)
Mosaïque
Mustelidés
Nanophanérophyte
Naturalisée (espèce)
Neutrocline
Neutrophile
Nitratophile
formation végétale de hautes herbes se développant sur des sols
humides et riches
catégorie trophique intermédiaire entre mésotrophe et eutrophe
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant
préférentiellement en conditions hydriques intermédiaires entre
mésophile (voir ce mot) et hygrophile (voir ce mot) ; par
extension, se dit de ces conditions elles-mêmes
catégorie trophique intermédiaire entre mésotrophe et
oligotrophe
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant
préférentiellement en conditions moyennes, en particulier
d'humidité et de sécheresse ; par extension, se dit de ces
conditions elles-mêmes
moyennement riche en éléments nutritifs, modérément acide et
induisant une activité biologique moyenne
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant
préférentiellement en conditions hydriques intermédiaires entre
mésophile (voir ce mot) et xérophile (voir ce mot) ; par extension,
se dit de ces conditions elles-mêmes
espèce végétale annuelle dont le milieu préférentiel est le champ
de céréales
boisement composé d'un mélange de feuillus et de résineux
ensemble de communautés végétales, de peuplements et de sols
différents, coexistant en un lieu donné et étroitement imbriqués
famille de mammifères carnivores, de petite taille, bas sur pattes,
au corps étroit et allongé, et à belle fourrure, généralement
nocturne (belette, blaireau, fouine, hermine, loutre, martre,
putois, vison…)
phanérophyte de moins de 2 m de hauteur.
espèce exotique ayant trouvé chez nous, des conditions
favorables lui permettant de se reproduire et de se maintenir
spontanément (ex : le robinier)
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant
préférentiellement dans des milieux de pH proches de la
neutralité ; par extension, se dit de ces conditions elles-mêmes
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant
préférentiellement dans des milieux de pH neutres (ni acides, ni
basiques) ; par extension, se dit de ces conditions elles-mêmes
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant sur des
sols riches en nitrates (ex : ortie) ; par extension, se dit de ces
conditions elles-mêmes
292
Nitrophile
Nymphalidés
Oligotrophe
Ourlet (forestier)
Pacage
Parasite
Pelouse
Phalaridaie
Phanérophyte
-Phile
Photophile
Phragmitaie
Phytocénose
Phytosociologie
Piéridés
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal croissant sur des
sols riches en composés azotés ; par extension, se dit de ces
conditions elles-mêmes
famille de papillons « diurnes » regroupant les vanesses, nacrés
et damiers
très pauvre en éléments nutritifs et ne permettant qu'une
activité biologique réduite
végétation herbacée et/ou de sous-arbrisseaux se développant
en lisière des forêts ou des haies
pâturage naturel sur sol plutôt pauvre en éléments nutritifs
se dit d'une espèce qui dépend d'une autre pour sa nutrition (=
espèce-hôte) ; les plantes parasites ne sont pas capables de
photosynthèse.
formation végétale basse, herbacée et fermée, dominée par les
graminées. Les pelouses se distinguent des prairies par le fait
qu'elles sont situées sur des sols plus pauvres en nutriments et
qu'elles existent et se maintiennent souvent indépendamment
de l'action de l'homme (pas ou peu fertilisées - pas de fauchage –
éventuellement un pâturage extensif) en raison de conditions
extrêmes de sol et de climat, ne permettant pas le
développement de ligneux
roselière (voir ce mot) dominée par la baldingère (= Phalaris)
forme biologique des plantes dont les bourgeons persistant
durant l'hiver sont portés à plus de 50 cm de hauteur.
suffixe signifiant "qui aime" ou "favorisé par"
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal qui recherche la
lumière mais pas nécessairement l'éclairement solaire direct
roselière (voir ce mot) dominée par le roseau à balais
(=
phragmite)
ensemble de végétaux différents qui constituent une unité de
végétation relativement homogène en colonisant un même
milieu. syn. : communauté végétale, groupement végétal.
étude scientifique des tendances naturelles que manifestent des
espèces végétales différentes à cohabiter ou au contraire à
s'exclure ; étude des groupements végétaux ou phytocénoses à
l'aide de méthodes floristiques et statistiques, débouchant sur
une taxonomie.
famille de papillons « diurnes » regroupant les piérides et les
coliades
Pionnier(ère)
Prairie
Pré-bois
Psammophile
Pseudogley
Relictuelle (espèce )
Roselière
Rudéral (ale, aux)
Rudéralisé(e)
Sciaphile
Scirpaie
Sous-arbrisseau
Spontané(e)
(espèce/végétation...)
Station
Subspontané(e)
1 – relatif à une espèce ou un ensemble d'espèces aptes à
coloniser des terrains nus
2 – relatif à une espèce ou un ensemble d'espèces annonçant
l'évolution future de la végétation (ex : pionnière forestière dans
une friche)
formation végétale herbacée, fermée et dense, dominée par les
graminées et faisant l'objet d'une gestion agricole par fauche ou
pâturage
formation végétale constituée d'une mosaïque d'éléments
forestiers , prairiaux, d'ourlets et de manteaux (le plus souvent
pré-bois calcicole)
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal dont le substrat
de prédilection est sableux
type de sol présentant un engorgement périodique d'un de ses
horizons ; l'ambiance réductrice (pauvre en oxygène) induit une
coloration grisâtre à bleu verdâtre, caractéristique du fer réduit à
laquelle se mêlent des traces de rouille liées à la disparition
temporaire de la nappe d'eau
espèce antérieurement plus répandue, témoignant de la
disparition progressive de ses conditions écologiques optimales
peuplement dense de grands hélophytes (voir ce mot), par
exemple de roseaux
se dit d'une espèce ou d'une végétation caractéristique de
terrains fortement transformés par les activités humaines
(décombres, jardins, friches industrielles, zones de grande
culture...)
se dit d'un site fortement transformé par une activité humaine,
présentant en général un sol perturbé et eutrophe (voir ce mot)
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal tolérant un
ombrage important (contraire : héliophile)
roselière (voir ce mot) dominée par le Scirpe maritime
arbrisseau de taille inférieure à 0,5 m (ex : bruyère, myrtille...)
qui croît à l'état sauvage dans le territoire considéré
1 – étendue de terrain de superficie variable mais généralement
modeste, où les conditions physiques et biologiques sont
relativement homogènes
2 - site où croît une plante donnée
plante cultivée, échappée des jardins ou des cultures, croissant
spontanément un certain temps, mais ne se propageant pas en se
mêlant à la flore indigène.
293
Succession végétale
Systématique
Taxon
Taxonomie
Thermophile
Thérophyte
Touradon
Tourbière
Ubiquiste
Végétation
Vivace (plante/espèce)
XéroXérophile
Zone humide
1 – suite de groupements végétaux se succédant spontanément
au cours du temps en un lieu donné
2 – coexistence en un même lieu des différents stades
d'évolution d'une même formation végétale
voir taxonomie
unité quelconque de la classification des organismes vivants
(classe, ordre, famille, genre, espèce, sous-espèce, ...) ou des
phytocénoses (classe, ordre, alliance, association...).
science ayant pour objet la classification des organismes ou des
phytocénoses (syn. : systématique).
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal qui croît
préférentiellement dans sites chauds (et généralement
ensoleillés) ; par extension, se dit de ces conditions elles-mêmes
forme biologique des plantes dont le cycle de vie, depuis la
germination de la graine jusqu'à la maturation des semences
dure moins d'un an.
grosse touffe atteignant 1 m de hauteur résultant de la
persistance au cours des années des feuilles basales et de la
souche de certaines plantes herbacées (ex : touradons de carex
au bord des eaux)
étendue marécageuse dont le sol est exclusivement composé de
matière organique végétale non totalement décomposée
(tourbe)
qui est présent partout à la fois
ensemble des phytocénoses* présentes dans un espace donné
plante dont le cycle de végétation dure plus de deux années
préfixe signifiant "relatif à la sécheresse"
se dit d'une plante ou d'un groupement végétal s'accommodant
de conditions sèches ; par extension, se dit de ces conditions
elles-mêmes
secteur où la nappe se trouve, au moins une partie de l'année,
proche de la surface (au-dessus ou au-dessous) ; il en résulte des
milieux aquatiques ou inondables.
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Fédération du Lot pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique - Laurent
Fridrick
Lot Nature - Wilfried Ratel
Vincent Heaulmé
Sites internet
http://www.midi-pyrenees.ecologie.gouv.fr/
http://isatis31.free.fr/
http://infoterre.brgm.fr – Notice de Souillac, 1995
http://www.natura2000.fr/
http://inpn.mnhn.fr/
http://www.tela-botanica.org
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