! ! ! CHEVELURE(S) Écriture collective D’après la nouvelle La Chevelure de Maupassant Ecriture, jeu et mise en scène : Annabelle Simon Claire Marx Diana Sakalauskaïté Antonin Boyot-Gellibert Clément Braive Chap Rodriguez-Rosell Suivez-nous : http://lalasonge.canalblog.com/ Coproduction : Dôme-Théâtre Albertville, Espace Malraux – Chambéry, coproduction en cours Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes et du Conseil Général de Savoie CONTACT : [email protected] Annabelle : 06 62 36 15 02 Claire : 06 60 45 10 76! COMPAGNIE LALASONGE Objectifs de la compagnie J’aime au sein de la compagnie interroger la place de l’homme dans la société, ses maladresses, ses doutes, sa bizarrerie, ses violences, ses brisures, ses manques. Je cherche dans chaque projet à confronter le plaisir du jeu et les réflexions partagées sur l’identité pour approcher la richesse insondable des personnes. Nous fouillons des styles de jeu et des formes dramatiques à chaque fois différentes, pour faire vivre une expérience unique aux spectateurs et nous mettre à chaque fois en danger dans un rapport au travail aussi honnête qu’instructif. Nous souhaitons être accessibles au plus grand nombre sans rien abandonner de nos exigences. Contre un despotisme du metteur en scène, je cherche le rassemblement d’une intelligence commune où la lumière, la scénographie, les costumes, la musique et pourquoi pas la vidéo cohabitent à parts égales dans la création. Comme le dit Jean-Louis Hourdin : “La salle de répétition est le lieu d’un langage de fraternité à inventer en commun”. Annabelle Simon Les précédentes créations La Compagnie Lalasonge a été créée en 2006 à l’initiative d’Annabelle Simon. Tous les spectacles de la Compagnie ont reçu le soutien du Conseil Général de Savoie. La Dispute Pièce de Marivaux, créée pour le Fort la Redoute Marie-Thérèse dans le cadre du festival « Esseillon en scène » en juillet 2006 en Savoie (plein air). Souricettes, cures et autres bestioles Cabaret autour de Dario Fo et Franca Rame avec chants polyphoniques accompagnés à l’accordéon. Créé pour le Festival « Esseillon en scène » en juillet 2006 et joué dans les bars de la vallée de la Maurienne. Créanciers D’August Strindberg. Créé pour le Fort la Redoute Marie-Thérèse dans le cadre du Festival « Esseillon en scène » en août 2007 (intérieur). Pâte à Clown Spectacle à géométrie variable. Ecriture de plateau autour du clown sur le thème de la peur, en 2008 Gaetano Libre adaptation du film Ricomincio da tre de Massimo Troisi. Création 2009 au Festival « Automne Italien », Modane. Repris en 2010 au Festival « Champ libre » de Chambéry et en 2011 au Théâtre La Reine Blanche de Paris. Un monde meilleur ? Avec les textes La fin du monde en mieux de Sébastien Joanniez et Arrêt sur zone tous feux éteints de Jean-Michel Baudoin. Création 2012 dans le cadre du projet « Saut en Auteurs » du Groupe des 20 Rhône-Alpes. Tournée 2012-2013. La genèse ! Exposition Brune Blonde (2011) En janvier 2010, une amie qui présentait l'exposition Brune blonde à la Cinémathèque Française m'a invité à assister à l'une de ses conférences. Pour moi ça a été un choc et je suis sortie de là avec l'intime conviction que je devais faire quelque chose sur la chevelure. La masse des cheveux d'une personne m'est apparue alors comme la chose la plus forte en termes de mythologie personnelle, l'essence même de l'identité. Sur un mort, les cheveux continuent à pousser. À l'annonce d'un cancer, la première hantise qui vient est celle de perdre les cheveux sous les traitements par chimiothérapie. Avec les cheveux arrive à l'esprit de manière évidente une multitude de thématiques entre sublime et laideur, fascination et effroi, qui drainent tant d'histoires de rivalités, de métamorphoses, de travestissements ou de reliques... "Chaque parcours de femme est lié à une histoire de cheveux", c'est ce que je me suis dit en sortant de l'exposition. Ma première action a été de me remémorer toutes mes anecdotes autour des cheveux depuis l'enfance : le désir petite de devenir chaque été le plus blonde possible avec la mer et le soleil, les cheveux coupés courts à cause des poux, la volonté de se faire remarquer au lycée en se teignant en rouge, les histoires d'amours malheureuses qui finissent par des franges mal coupées ou des mèches de cheveux données en gage de souvenir, et tant d'autres anecdotes qui jalonnent toute une vie. Entre intime et fiction J'avais alors envie de construire un spectacle avec trois comédiennes qui puisse mêler l'intime de chacune et l'universel autour de cette thématique. J’ai alors commencé à imaginer des parcours de femmes ayant existé ou pouvant avoir existé en cherchant l'écho qu'elles pourraient provoquer chez certaines amies et comédiennes que je connais et avec qui j'ai plaisir à travailler. En effet, dans mon travail j'aime ce que les gens vont y apporter. J'oriente, je dirige des exercices sur des thématiques pour que l'acteur ne soit pas une simple marionnette, mais bien un écrivain du plateau. J'aime travailler avec des acteurs particuliers et atypiques desquels émane une force humaine et artistique rare. Chacun transporte en lui un monde, un style et des histoires fortes, et c'est cela qui est précieux pour moi. Je veux créer une forme à l'esprit libre. Le plus passionnant pour moi ce sont durant la création ces moments aussi naturellement comiques que tragiques, sublimes que grotesques dans les travaux que les comédiens proposent au moment où ils me renvoient la balle par rapport à un exercice ou des travaux qu’ils ont eu à préparer. Il en ressort toujours du positif et du poétique, du profond et de l'immédiateté, du délire et du vrai. Mon but est de créer un choc émotionnel. Si nous fonctionnons ainsi, les uns avec les autres au meilleur de nous mêmes, je suis persuadée que nous inventerons un tableau comme une poésie visuelle et sonore puissante. Si nous avons le courage d'aller "de haut en bas, des idées les plus élevées aux plus vulgaires, des plus bouffonnes aux plus graves, des plus extérieures aux plus abstraites" (Victor Hugo), nous aurons une chance de toucher l'insaisissable dans ses secrets et ses fractures. Le rapport à la femme De quoi sommes-nous façonnés, nous les femmes, qui sommes dans un étrange rapport de cannibalisme aux autres, à la société qui nous tend des miroirs et veut nous forcer à y entrer ? Dans Créanciers, que j'ai monté en 2007, une réplique de Gustave m'obsède encore aujourd'hui : la femme n'est-elle qu'une ardoise vierge sur laquelle les hommes déposent leurs inscriptions à la craie, un enfant qu'il faut éduquer, faite de toutes ses étreintes masculines ? Photographie de Saudek Cette note d'intention informelle pour ouvrir la blessure le temps d'une légère introspection afin de saisir la racine de ce projet : Imaginons que la metteure en scène qui parle ait 30 ans. Imaginons que dans les huit projets qu'elle a monté ces dernières années se cache une même thématique, un lien imperturbable qui revient tout le temps comme un fantôme hanter chaque création : comment rester psychiquement vivant face aux étiquettes qu'on tente de nous coller ? Imaginons qu'elle crée pour lutter contre une angoisse de destruction liée à sa mère. Sa mère, cette pile électrique qui a multiplié les cours de gym, les balades en vélo, les longueurs de piscine, les kilomètres de ski de fond, les heures de ménage, les achats de bouffe extra-bio dans un soucis de perfectionnisme de son enveloppe. A 56 ans, on lui découvre un lymphome, cancer bénin qui lui arrive sur le visage, la défigure et la démange de plus en plus... Parce que je suis cette metteur en scène de 30 ans, parce que la relation à ma mère me hante, m'écrase, me bouscule dans mon rapport à la femme, parce que je déteste certaines femmes autant qu'elles me fascinent et m'interrogent, j'ai besoin de créer ce spectacle. Annabelle Simon Le spectacle La chevelure de Maupassant comme point de départ A partir de la nouvelle La Chevelure de Maupassant et à la manière de son protagoniste, passionné d'objets anciens, nous articulons un travail autour de la mémoire et du fantasme depuis un an. En effet, cette nouvelle relate l'histoire d'un homme qui aime les objets plus que de raison et parcourt les brocantes toujours en quête de nouvelles acquisitions : "souvent je pensais aux mains inconnues qui avaient palpé ces choses, aux yeux qui les avaient admirées, aux cœurs qui les avaient aimées (…)". Comme lui, nous amassons les images d'objets trouvés, les ambiances des lieux et des histoires de gens croisés sur le chemin de nos diverses résidences afin de récolter pléthore de matériaux sur lesquels nous pouvons rêver. "Je regrette tout ce qui s'est fait, je pleure tous ceux qui ont vécu ; je voudrais arrêter le temps, arrêter l'heure." Un jour il découvre dans un meuble italien du XVIIème siècle, caché dans un double tiroir : "sur un fond de velours noir, une merveilleuse chevelure de femme ! Oui, une chevelure, une énorme natte de cheveux blonds, presque roux, qui avaient dû être coupés contre la peau, et liés par une corde d'or." Il en tombe éperdument amoureux. En écho à cette nouvelle, nous écrivons des intrigues autour du "fétiche cheveu" révélant des personnages aux identités troubles, tous en quête d'un idéal. "Une émotion étrange me saisit. Qu'était-ce que cela ? Quand ? Comment ? Pourquoi ces cheveux avaient-ils été enfermés dans ce meuble ? Quelle aventure, quel drame cachait ce souvenir ? Qui les avait coupés ? Un amant, un jour d'adieu ? Un mari, un jour de vengeance ? Ou bien celle qui les avait portés sur son front, un jour de désespoir ?" Ce qui résonne en nous de la nouvelle de Maupassant et guide notre création est le mystère, celui de cet homme seul, perdu, amoureux et supposé fou par la société. Mais est-on fou d’aimer de manière passionnelle, absolue et irraisonnée ? Qui est le fou de qui ? Par rapport à quels critères ? Cet amour cristallisé dans un objet fétiche, une mèche de cheveux, laisse place à l’invisible, creusant le sillon dans lequel nous pouvons projeter tous les miroirs de l'âme. "Je balbutiai, ému d'étonnement, d'horreur et de pitié : "Mais... cette chevelure... existe-telle réellement ?" Le médecin se leva, ouvrit une armoire pleine de fioles et d'instruments et il me jeta, à travers son cabinet, une longue fusée de cheveux blonds qui vola vers moi comme un oiseau d'or. Je frémis en sentant sur mes mains son toucher caressant et léger. Et je restai le cœur battant de dégoût et d'envie, de dégoût comme au contact des objets traînés dans les crimes, d'envie comme devant la tentation d'une chose infâme et mystérieuse. Le médecin reprit en haussant les épaules : "L'esprit de l'homme est capable de tout." Depuis le début de notre travail, cette thématique de la chevelure accentue notre observation de l’autre, de ce que peut raconter une coupe de cheveux en termes d’origine, de traits de caractère affirmés ou cachés. Ce prétexte chargé de sens et d’images permet de créer l’échange, parler d’autres sujets plus grands que cet élément à première vue superficiel. Ce cheveu est le lien que nous tissons entre nous et avec les gens pour questionner ce grand inconnu qu'est l'identité. Le questionnement sur l'identité La chevelure fait partie des éléments qui définissent la première impression que l'on fait à quelqu'un. Sous cet élément apparemment futile et extérieur se cache quantité de sens. Nous l'avons constaté à force de rencontres et d'interviews, les gens attachent une importance bien plus que simplement esthétique à leur coiffure. Elle contient bien des secrets, des souvenirs, des envies, des idées, des combats, des souffrances... Explorer une chevelure c'est partir de l'image extérieure, publique, faussée par nos propres filtres pour tenter de retrouver l'identité d'une personne, les multiples images privées cachées dans chaque chevelure permettent peu à peu de dévoiler le visage d'un personnage humain et complet. Tuer l'idole pour trouver l'humain… *! ! ! Le processus de création Une écriture plurielle au sein du groupe Le projet Chevelure(s) est une utopie des temps modernes, celle de créer de A à Z et de manière collective un spectacle où tout le monde écrit et tout le monde joue, du costumier à la metteure en scène, en passant par le vidéaste et l'administratrice. Nous inventons à plusieurs mains une histoire à tiroirs. Ensemble, nous sommes en train de créer les parcours de vingt-quatre personnages qui se croiseront dans un salon de coiffure. Ce salon traversera des moments phares du XXème siècle : années trente et coupe à la Joséphine Baker, femmes tondues après la Seconde Guerre Mondiale, libération sexuelle dans les années soixante-dix, mouvement punk et fans de David Bowie, nous entrainant jusqu'à aujourd’hui. Ainsi, nous articulons une grande fresque découvrant des histoires de famille et d'héritages, d’amitié et de vengeance, d’amour et de trahison animées par des coiffeurs et des clients de tous temps : une veuve noire, un pianiste de jazz, une sorcière, un baron machiavélique, des fantômes, un cancer, des drags queens, une catcheuse vintage, une psychologue végétarienne, un jeune trichotomaniaque passionné d'insectes, M Jean le vieux garçon, Tommy l’homosexuel rejeté… Mais que se cache-t-il derrière ces histoires de cheveux ? Y a-t-il un lien avec les disparitions qui se produisent autour de ce salon de coiffure ? Une trame labyrinthique Les allers-retours que nous faisons entre le plateau, les sessions d'écriture et les récoltes de récits nous laissent entrapercevoir un spectacle en tableaux d'ambiances. Nous opterons pour une trame labyrinthique. L'intrigue qui propose un mystère autour du salon de coiffure permet à notre spectacle d'emprunter plusieurs voies, plusieurs genres jusqu’au fantastique. Ainsi, nous nous permettons tantôt des glissements chronologiques nous faisant passer d'une époque à une autre, tantôt une structure de mise en abyme, tel des poupées russes où les histoires seront imbriquées les unes dans les autres, et tantôt des univers oniriques. Pour l'ambiance, nous nous inspirons beaucoup de la série Twin Peaks de David Lynch pour sa conception sonore méticuleuse et son regard sombre et halluciné sur le genre humain. Pour l'humour décalé et les déconstructions radicales de temporalité narrative, nous infusons dans l'univers de Bertrand Blier. Les mondes de fantasmes psychologiques et obsessionnels présents chez Buñuel nous nourrissent également beaucoup dans les rapports entre les personnages. Enfin, dans la construction de ceuxci nous puisons à la fois dans la folie atypique et la singularité des personnages campés dans les films de John Waters et Fellini pour le droit à l'extravagance. Une écriture qui se tisse grâce aux rencontres sur les territoires Nous souhaitons que ce projet puisse être fédérateur car, comme nous l'avons déjà observé, tout le monde a des histoires de cheveux. Ainsi, nous allons récolter diverses histoires intimes à travers des interviews ou des stages d'écriture sur le territoire d'Albertville (maisons de retraite, salons de coiffure, lycées, femmes au foyer, personnes aux troubles mentaux stabilisés). Nous souhaitons pouvoir créer un lien particulier avec la population dans tous les lieux que nous traverserons. Après chaque rencontre, nous ouvrirons aux personnes qui le souhaitent l'accès à notre plateforme de travail, afin qu'elles puissent suivre et nourrir notre création. Ainsi, nous aimerions que notre proposition artistique puisse ouvrir un dialogue sur cette question de l'identité. Plateforme de travail de la compagnie Pour rester en recherche entre nous et avec les gens que l'on croise nous avons un blog constitué de nos recherches, des résumés des séances de travail et de nos textes... Fouiller la mémoire des lieux Ce projet nécessite un travail par couches successives où les choses se déposent avec le temps de manière inductive. L'écriture fonctionne par association d'idées et digressions en spirale. Ainsi, à chaque résidence nous fouillons la mémoire des lieux où nous nous trouvons en dialogue avec les gens, les paysages et les ambiances qui nous entourent pour nourrir nos imaginaires et faire percuter ces endroits avec nos inconscients. Les sessions de travail se déroulent donc dans divers lieux : Modane, Paris, Albertville, Bruxelles, la Pointe du Raz, Carqueiranne, Chambéry... Articles de presse ÉQUIPE DE CRÉATION ANNABELLE SIMON Metteure en scène C’est au sein de la Compagnie Arcanes en Savoie qu’Annabelle Simon débute sa formation théâtrale. Après cinq années sous la direction de Fabrice Melquiot, elle poursuit son apprentissage pendant deux ans à l’École du Studio d’Asnières, dirigée par JeanLouis Martin Barbaz. Elle intègre en 2002 la Section Jeu du Théâtre National de Strasbourg. Durant ces trois années, elle travaille avec entre autres Laurent Gutman, Jean-Louis Hourdin, Odile Duboc, Nicolas Bouchaud et Stéphane Braunschweig. En 2005, elle est engagée par Emmanuel Demarcy-Mota dans Marcia Hesse de Fabrice Melquiot (Comédie de Reims, Théâtre de la Ville, tournée automne 2006). Avec le collectif de Reims, elle participe à des lectures poétiques pour le Festival Scène Ouverte et puis avec JeanFrançois Sivadier à la Comédie Française dans le cadre du « Festival Premières lignes ». Elle a aussi joué sous la direction de Benjamin Moreau dans Un message pour les cœurs brisés de Gregory Motton (Théâtre 145 à Grenoble, 2007), Lisa Wurmser dans Pinok et Barbie de JeanClaude Grumberg et Dormez je le veux de Georges Feydeau (tournée France, Théâtre de l’Est Parisien, 2008-2011), Laurent Lafargue dans La grande Magie d’Eduardo De Filippo (Nantes, la Rochelle, Saint Brieuc, Mulhouse, Théâtre de l’Ouest Parisien, 2009), Julie Deliquet dans Derniers remords avant l’oubli de Lagarce (Théâtre 13, prix du jury 2009, Lavoir Moderne, Mouffetard, Vanves, tournée France 2010-2011). En 2011 elle joue dans La conquête du pôle sud de Manfred Karge, mis en scène par Rachid Zanouda, avec le Collectif Humanus Gruppo (L’Aire Libre, Rennes). Elle participe au projet de Marion Camy-Palou Le Lac (Nanterre, 2011). En 2012, elle joue dans Albatros de Fabrice Melquiot mis en scène par Natacha Bianchi (Reims, Vitry le François, Tours, Mancieulles). Elle est actuellement en re-création avec Lucas Olmedo dans la pièce Le Grigori et les Vigiles - pièce belliqueuse pour acteurs blonds (en finale du Théâtre 13, juin 2012). Elle est en tournée avec le Collectif in Vitro sur Nous sommes seuls maintenant (Villejuif, La Ferme du Buisson, Vanves, Valence, 2013-2014 ). Parallèlement et durant ces six années elle monte des projets en tant que metteure en scène. En septembre 2005, elle dirige huit adolescents dans Kids de Fabrice Melquiot, joué à plusieurs reprises et acheté par l’Association Culturelle de Saint Jean de Maurienne en partenariat avec des classes de lycée. En février 2006, elle monte la Compagnie Lalasonge et signe trois spectacles dans le cadre de l’Animation de la barrière de l’Esseillon, une des huit manifestations Label culturel Maurienne soutenues par la Région Rhône-Alpes, le Syndicat de Maurienne et le Conseil Régional de Savoie : La Dispute de Marivaux, Souricettes, curés et autres bestioles d’après Dario Fo (juillet 2006), Créanciers de Strindberg (août 2007). Le cabaret est acheté et rejoué à La Maison du Comédien Casares en Charente, en Bourgogne dans le Festival Cluny-Culture de Jean Louis Hourdin, à Valfréjus, et Aussois en 2007, et au Maroc dans le cadre du Festival Thé-Arts de Rabat en 2008. Elle monte le projet Pâte à clowns, pâte à clones, spectacle à géométrie variable avec sept clowns (La Jonquière, maquette JTN, Charente, Bourgogne, Savoie, 2008). En 2009, après deux semaines de résidence à Modane, Gaetano, libre adaptation du film « Ricomincio da tre » de Massimo Troisi, est donné sous forme de maquette durant le festival « L’automne Italien ». En 2010, il est repris à l’Espace Malraux de Chambéry grâce au soutien de Jean-Paul Angot, dans le cadre du Festival « Champ Libre » puis huit fois à Paris au théâtre de La Reine Blanche. En 2012, elle monte le spectacle Un monde meilleur ? avec les textes de Sébastien Joanniez (La fin du monde en mieux) et Jean-Michel Baudoin (Arrêt sur zone tous feux éteints). Claire MARX Collaboration artistique Elle aborde le monde du spectacle vivant des deux côtés du miroir. En tant qu’artiste, elle se forme au jeu à l’École des ateliers du Sudden de 2005 à 2009. En tant qu’administratrice, elle obtient un Master 2 professionnel en Métiers de la Production Théâtrale à l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle. Depuis 2009, elle alterne entre son activité de comédienne, d’assistante mise en scène et de chargée de production. Elle joue dans plusieurs pièces et tourne dans de nombreux courts-métrages. Parallèlement, elle travaille avec le bureau de production « Prima Donna » où elle accompagne une dizaine d’artistes dans leurs projets. Diana SAKALAUSKAÏTÉ Comédienne Elle est née et a grandi en Lituanie. Elle a étudié la mise en scène au Conservatoire de Klaipėda et s’est formée au métier de comédienne à l’école de théâtre Viktoras Šinkariukas à Kaunas. Depuis 1994 elle vit à Paris. Elle joue sur la scène française des auteurs contemporains : D. Loher, Y. Pagès, B. M. Koltès, F. Bégaudeau, M. Visniek, mais aussi M. Boulgakov, Eschyle, N. Erdman avec les metteurs en scène Laura Scozzi, Philippe Adrien, Geneviève de Kermabon, Lisa Wurmser, François Wastiaux, Lucas Olmedo, Mylène Bonnet et d’autres. Elle tourne aussi au cinéma avec Catherine Corsini et Stéphanie Noël. Elle est passionnée par la poésie et participe à de nombreuses lectures et manifestations littéraires : Printemps des Poètes, Journée des écrivains en prison du PEN club. En 2012, elle traduit et publie le recueil de poèmes lituaniens "Cœurs ébouillantés". Chap Rodríguez-Rosell Comédien Comédien espagnol, il se forme au métier d’acteur auprès de Pompeyo Audivert (Estudio El Cuervo), Stella Gallazzi (Teatro San Martín) et Pablo Coca (Teatro la Huella) à Buenos Aires. Arrivé en France en 2009, il poursuit son parcours théâtral au Théâtre National de la Colline, sous la direction entre autres de Rodolphe Dana, Thierry Paret, Annie Mercier et Sophie Loucachevsky. Parallèlement, il suit les Cours Florent jusqu’en 2011. A partir de 2007, il joue sous la direction de Cecilia Cemino, Sandra Dubrulle et Dominique Flau-Chambrier. Récemment, il joue sous la direction de Lucas Olmedo : Gore de Javier Daulte, Le Grigori et les Vigiles - pièce belliqueuse pour acteurs blonds (finaliste du Théâtre 13, juin 2012) et Les Canailles (Théâtre de l’Épée de bois, oct 2013). ANTONIN BOYOT GELLIBERT Costumes Dans son travail, ce n’est pas le vêtement en lui-même qui l’intéresse, ce sont les informations qu’il peut contenir et transmettre. Il a suivi les formations de Créations Scéniques à ESMOD puis de Concepteur Costumes à l’ENSATT. Ces études ont peu à peu orienté son travail vers un costume qui se fasse pont entre différentes cultures. Objet à la fois le plus privé et le plus public, le vêtement raconte la personne, les techniques, les coutumes… la culture. Concepteur des costumes du Cabaret Chaosmique Faites danser l’anatomie humaine d’Enzo Cormann à l’ENSATT, assistant patines et teintures de Michel Feaudière sur le spectacle Une Femme nommée Marie de Robert Hossein, puis costumier en Arménie de la pièce Les Descendants mise en scène par Bruno Freyssinet. Il essaie de penser à toutes les étapes qui forgent le sens du costume depuis la matière (choisie, fabriquée ou transformée) jusqu’à l’habillage et le port du vêtement. CLÉMENT BRAIVE Vidéos! Venant initialement d'une formation dans le domaine du son à l'INSAS (Bruxelles), il a travaillé en tant qu’assistant son et régisseur son dans diverses productions (comédies musicales, théâtre, jeune public) et notamment en tournée avec la compagnie de marionnettes Tro-Héol. Le domaine de l'image est pour lui un terrain de jeu et d'ouverture sur le monde : il réalise deux courtsmétrages d'animation en super 8 et en pixillation (objets et comédiens animés), monte deux expositions de photographie soutenues par la ville de Paris. Après une première expérience en tant que vidéaste sur le spectacle Un Monde meilleur ?, il choisit de développer cet intérêt avec la compagnie. MATTHIEU BOTREL Scénographie! Comédien depuis l'âge de 7 ans, il a étudié le théâtre ensuite au lycée puis à travers différents cours et stages tel l'atelier International, le studio théâtre d'Asnières, des stages avec le metteur en scène Mahamoud Shahali. Il a joué dans une vingtaine de spectacles sous les directions de Sylvain Martin, François-Xavier Frantz et Lucas Olmedo Il a également été le collaborateur artistique de Sylvain Martin lors de la mise en scène du Monologue d'Adramelech de Valère Novarina jouée au Théâtre de Gennevilliers et lors de la mise en scène de La Conférence de Christophe Pellet également jouée au CND de Gennevilliers. Par ailleurs, il est chef décorateur pour la publicité, la télévision et le cinéma et a, à ce titre, réalisé de nombreux décors et scénographies de sp ectacles. DES TEXTES Mr Jean et la comédienne Un château de sable. Il avait beau continuer à essayer de bâtir quelque chose, rien à faire, la mer venait reprendre ce qui lui revenait de droit. Il regardait avec envie cette belle italienne aux formes généreuses se balader à l'endroit du ressac. La réalité c'est que nous étions à Bélabre, petit bled perdu dans la Creuze pas loin de Châteauroux dans le salon de coiffure "Chez Patsy", où il avait l'habitude, tous les premiers mercredis du mois à 11h, de venir avec l’envie d’un changement radical, pour finalement se faire égaliser sa coupe qui n’avait pas changé depuis les années 60. Une jeune femme était entrée en faisant carillonner le rideau de perles à l'entrée, il avait tourné le visage et s'était pris à rêver de voyages, de plages, d'Italie, sans doute à cause du rayon de soleil qui lui chauffait le bord de la joue derrière la vitre. Donc, quand cette belle italienne est entrée dans le salon de coiffure, Jean était assis là, dans son siège, de manière engoncée, avec un magazine quelconque qu'il ne lisait même pas, qu'il avait là uniquement en guise de décoration pour se donner une contenance. Cela faisait un sacré moment qu'il observait par des petits regards inquiets et furtifs tout ce qui se passait ici. Son regard comme une balle de ping-pong allait et venait, s'arrêtant tantôt sur le vol asymétrique des mouches, tantôt sur les nuages de laque qui émanaient du chignon blond et bombée d'une vielle poule, ou encore sur le coin du lavabo où la shampooineuse s'affairait. Tandis que ses yeux virevoltaient d'un endroit à l'autre de la pièce, ses oreilles étaient, elles, suspendues aux cliquetis des ciseaux de Patsy. C'est dans cet état d'attention extrême qu'il se tenait quand cette femme ronde est entrée comme une reine dans le salon. Délicatement mais d'un pas certain, elle vint s'asseoir à côté de lui, sur le siège juste à côté. Elle tourna la tête et lui adressa un sourire charmant, chose inespérée pour M Jean, qui sentit soudainement son coeur s'affoler dans sa poitrine. La patronne de cabaret « Dans le passé, le salon de coiffure a été le décor d’une mystérieuse tragédie, une disparition. En ce moment, des évènements douloureux se préparent, l’histoire va se répéter, de nouveau des disparitions. Le salon de coiffure semble être la clef du mystère. » A son réveil, le lustre de sa chambre clignotait de manière intermittente. Puis les ampoules se sont mises à griller une à une jusqu'à ce qu’elle appuie brusquement sur l’interrupteur. Quand elle ralluma, seule une ampoule éclaira la pièce. Elle cria de rage, tout cela n’avait aucun sens. Ca ne pouvait être autre chose qu’un court-circuit à cause des nouveaux appareils branchés dans le salon de coiffure. Elle descendit en robe de chambre dans le salon pour inspecter les branchements de Jacques qu’elle imaginait frauduleux. Elle hurla à nouveau de peur quand elle tomba face à face avec les trois mannequins plantés au milieu du salon. Jacques les avait fait acheter la veille pour y présenter sa nouvelle proposition pour le salon de coiffure. Elle alluma la lumière, déplaça les mannequins derrière le comptoir, puis commença à inspecter l’installation électrique. En se relevant, elle aperçu dans le miroir deux personnes souriantes. Surprise, elle cligna des yeux, ils avaient disparu. Elle regarda par la vitrine du salon la pluie tomber sur la ville encore éteinte. Elle se rappela son père, son irrésistible envie de faire partie de cette classe de notable, de son mépris pour sa femme, sa mère donc. Le souvenir du tableau trônant au milieu de son salon d’enfance lui fit monter aux yeux des larmes de rage. Elle s’était juré de ne jamais lui ressembler, et pourtant aujourd’hui elle doutait de pouvoir tenir sa promesse. Elle descendit dans le cabaret et s’installa à son bureau. Faire les comptes, c’était sa manière à elle de calmer ses angoisses. Que faire avec Verena, qui invite de plus en plus d’« amis » allemands à venir faire la fête au cabaret ? Les adieux de la veuve noire (texte inspiré d’une nouvelle anglaise) Quand nous étions jeunes, nous étions très pauvres. Avec Louis, nous avons vécu à New York dans une petite chambre au dernier étage d’un haut building. Il avait à peine 22 ans et moi 21. Nous venions de nous marier et travaillions très dur, mais il n’y avait jamais d’argent à la maison. Cependant, nous avions deux trésors dont nous étions très fiers. Ces trésors étaient la montre que Louis avait reçu de son père et ma longue chevelure dorée. C’était la veille du Nouvel An. Je voulais faire un cadeau à Louis. J’ai compté mon argent : 1 dollar et 87 cents. C’est tout ce que j’avais. Seulement 1 dollar et 87 cents pour acheter un cadeau à Louis. Découragée, je me suis laissé tomber sur le canapé, puis je me suis levée d’un coup, je me suis postée devant le miroir et j’ai détaché mes cheveux. Je me souviens, ils tombaient jusqu’en dessous de mes genoux. Je les ai rassemblés, j’ai mis mon vieux chapeau marron et suis sortie en dévalant les escaliers jusqu’à la rue. Je suis entrée dans une boutique. Il y avait là une femme assise. -« Est-ce que vous achèteriez mes cheveux ? » Elle m’a demandé de lui faire voir, J’ai enlevé mon chapeau et défait mes cheveux. -« 20 dollars. D’accord. Donnez-moi l’argent » Les deux heures qui ont suivi étaient comme un rêve heureux. J’ai couru de boutique en boutique pour trouver le cadeau de Louis. Et je l’ai trouvé : c’etait une chaîne pour sa montre. Ensuite, je me suis dépêché de rentrer à la maison. Louis n’était pas encore rentré. Une fois le souper préparé, je me suis assise pour l’attendre. Quand il est entré, il m’a regardé avec une expression que je ne n’étais pas sûre de comprendre. - « Louis, chéri, ne me regarde pas comme ça. J’ai vendu mes cheveux parce que je voulais te faire un cadeau. Mes cheveux repousseront. Ils repoussent vite. Souhaite-moi bonne année, Louis, et soyons heureux. Tu ne sais pas quel beau cadeau j’ai pour toi. » Louis n’a rien répondu. Il a sorti un paquet de sa veste et l’a posé sur la table. - « Si tu ouvres ce paquet, tu vas comprendre. » J’ai défait le papier et j’avais sous les yeux le magnifique peigne que je voulais depuis longtemps. J’avais le peigne, mais je n’avais plus mes cheveux. -« Oh, Louis, tu n’as pas encore vu ton cadeau ! Regarde, n’est-ce pas une magnifique chaîne pour ta montre ? » Louis s’est alors laissé tomber sur le canapé, a croisé ses mains derrière sa tête et a souri : -« Verena, j’ai vendu la montre pour avoir l’argent pour t’acheter ton peigne. Est-ce que le souper est prêt ? » Voilà, c’était ça notre amour avec Louis, un amour prêt à tout sacrifier. J’espère maintenant qu’il repose en paix. Le salon - Chanson Dans ce salon y avait plein de chevaliers plein de dragons et de conte de fées Ca commença par le rire de la maman ça finira dans l'assiette des enfants Qu'elle en a fait des parties naguère parties de joie et parties de poker La voici seule y a plus rien à faire claquemuré dans sa cachette dorée Le mensonge c'est son nom La trouvaille se fit un matin, Où le poison ruissela dans le sang des bambins, Le miroir se retourne dans nos âmes au printemps Qui se voit dans le miroir voit blanche neige sans ses dents Dans ce salon y a des murs y a un toit, y a le tout ça qui fait croire au chez soi, Mais les pauvres nouilles qui se piquent aux quenouilles, Se piquent les doigts plus fréquemment que l'on croit, Qu'est qu'elle peut voir maintenant notre belle, voir les astuces et les arrangements, Car les mamans qui sont pas toujours fières protègent d'la pluie mais pas d'l'intempérie. Le mensonge c'est son nom La trouvaille se fit un matin, Quand la petite fille de verre, roula dans le ravin, Aujourd'hui y a une pomme, une belle pomme en argent Qui croque la pomme d'argent voit blanche neige sans ses dents Quand le salon finira par péter, par éclater sous le poids des sanglots, Fini les monstres, les histoires en papier Plus que le monde qui donne le frisson, Songerons-nous dans cette belle innocence, qu'à cet endroit dans la coiffeuse en bois, On entendra la nuit une plainte, celle du fantôme avec ses dents brisées Le mensonge c'est son nom, Le masque tomba un matin, Où tout ceux qui jouèrent, jouèrent sans la règle des bambins, Aujourd'hui y a plus de pomme, plus de belle pomme en argent, Mais moi j'y vois blanche neige qui attend pour ses dents