michel maffesoli - Multiversidad Mundo Real Edgar Morin

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MICHEL MAFFESOLI
Michel MAFFESOLI
Né le 14 novembre 1944 à Graissessac (Hérault)
Professeur Émérite à la Sorbonne.
Titulaire de la chaire « Emile Durkheim » (Hon)
Membre de l’Institut universitaire de France (Hon)
Administrateur du CNRS.
[email protected]
www.michelmaffesoli.org
www.ceaq-sorbonne.org
Formation :
Doctorat ès lettres et sciences humaines: « La dynamique sociale », sous la direction de G. Durand,
soutenance le 10 juin 1978. Jury: J. Freund, G. Balandier, J. Duvignaud, P. Sansot.
Doctorat en sociologie, à l’Université de Grenoble : « L’histoire comme fait social total ». Sous la direction
de G. Durand, Grenoble, 1973.
Études supérieures à l’Université de Strasbourg.
Études secondaires à Montpellier.
Cursus Professionnel :
1972-1977 : Attaché puis chargé de recherche à l’Université de Grenoble, co-directeur de l’équipe de
sociologie urbaine.
1978-1981 : Maître assistant à l’Université de Strasbourg.
Depuis Août 1981, professeur des universités à l’Université Paris Descartes Sorbonne, Faculté de Sciences
Humaines et Sociales.
Directeur de Sociétés (Ed. Deboeck), revue internationale des sciences humaines et sociales et des Cahiers
Européens de l’Imaginaire (CNRS Éditions).
Directeur du Centre d’Etude sur l’Actuel et le Quotidien (CEAQ), laboratoire de recherches sociologique
en Sorbonne, membre du réseau des Centres de Recherche sur l’Imaginaire.
Vice-président de l’Institut International de Sociologie (I.I.S).
Directeur de thèse associé à l’Ecole Doctorale 060 de l’Université de Montpellier III
Administrateur au CNRS.
Membre élu de l’Academina Scientiarum et Artium Europaea
Membre du Prix Européen des Sciences Sociales (Premio Amalfi)
Chaire « Michel Maffesoli », Sociologie du quotidien à l’UDLAP (Mexique)
Distinction de l’auteur
Prix de l’Essai André Gautier, 1990 pour « Aux creux des apparences ».
Grand Prix des Sciences Humaines de l’Académie Française, 1992 pour « La transfiguration du politique ».
Doctorat « Honoris Causa » de l’Université de Bucarest (Roumanie), Braga ( Portugal), PUC de Porto
Alegre ( Brésil), Université de Mexico
Chevalier de la Légion d’honneur, des Palmes académiques, Officier du Mérite national et des Arts et
Lettres.
Sommaire de l’œuvre de Michel Maffesoli :
Les premiers ouvrages de Michel Maffesoli datent de la fin des années 70 : dans un mouvement continu il
analyse les changements qui conduisent de la société moderne structurée par la domination, la violence
d’Etat, l’asservissement à des fins sans cesse reculées et le primat de la représentation à ce qui’il nommera
pour la première fois, à la suite de J.F. Lyotard, la société postmoderne. (Le temps des tribus, 1988).
La pensée de Michel Maffesoli est descriptive et non pas prescriptive et en ce sens il ne développe ni
attitude critique, ni discours politique. Il constate les invariants qui structurent l’imaginaire contemporain,
s’inscrivant dans le sillon initié par son maître, Gilbert Durand.
Michel Maffesoli est un passionné des mots, de leur étymologie, de leur polysémie. Nombre des notions
qu’il a ainsi « lancées » pour éclairer les comportements sociaux ont connu un succès correspondant à leur
écho dans l’imaginaire collectif : le tribalisme, comme resurgissement des communautés à l’époque
postmoderne est sans doute le plus connu, mais on peut citer bien d’autres occurrences : le nomadisme
qui caractérise les jeunes génération, le primat du présent, de l’instant, l’importance de l’imaginaire, du
rêve, un réenchantement du monde, mais également l’hédonisme (le dionysiaque), les émotions collectives,
ce que l’on pourrait appeler une culture du sentiment commun.
C’est une pensée qui ne prétend jamais donner de la réalité une représentation objective, encore moins
chiffrée, il s’agit plutôt de nous livrer des clefs pour comprendre, pour être en quelque sorte de plain pied
dans le présent. On a souvent l’impression en lisant des livres de Maffesoli de parcourir les rues de Paris
ou de Sao Paolo, de Séoul ou de Mexico et de découvrir au coin de la rue ou sur la plage, les tribus
urbaines, les effervescences populaires, le culte du corps et la versatilité des opinions qu’il décrit lui grâce à
ses incursions dans les œuvres de Heidegger ou de Jung, de Saint Augustin ou de Joseph de Maistre. Mais
Michel Maffesoli a également consacré une partie de ses ouvrages à une réflexion épistémologique :
comment rendre compte d’un donné social où la froide raison a laissé la place à l’intuition et ce qu’il
nomme la raison sensible.
Enfin, quelques ouvrages moins universitaires sont consacrés à des phénomènes de l’actualité : les
« icônes » postmodernes, les caractéristiques d’un homme politique représentatif de l’époque.
Ses derniers ouvrages , en particulier Homo Eroticus approfondissent sa réflexion de jeunesse et ancrent
les constats sociologiques dans leur substrat philosophique, dégageant ainsi ce qu’on pourrait nommer les
archétypes de l’imaginaire postmoderne.
Ouvrages
Logique de la domination, PUF, Paris, 1976.
Le destin de l’homme est-il l’ennui morbide qui engendre l’horizon étroit de la grisaille
quotidienne ? À la « petite science » des gens malheureux qui sèment cette vision pessimiste du monde
d’aujourd’hui – et de celui de demain – Maffesoli ressuscite pour l’y opposer un couple apparemment
discordant mais résolument réconcilié par une vision optimiste du monde possible à faire.
La violence fondatrice, avec A. Pessin, préface de J. Freund, Ed. du Champ Urbain, Paris, 1978.
« Discours, protestations, actions préventives tentent aujourd’hui de faire front à ce que les médias
nomment « la montée de la violence ». Ce livre prend à revers les versions officielles qui désignent la
violence comme pure négativité, résidu d’un âge barbare qu’il faudrait résorber, pour leur substituer une
analyse où la violence serait toujours à comprendre dans sa double visée de destruction et de fondation de
l’ordre social. D’emblée, les auteurs remettent en scène le mythe antique: c’est pour rappeler que toute
« cité » repose sur le crime, que tous les actes de violence commémorent à leur façon cette violence
originelle et constitutive du fait social. Le propos n'est pas d'inventer une théorie, mais de dévoiler
l’efficacité sociale de la violence
La violence totalitaire. Essai d’anthropologie politique, PUF, Paris, 1979, réed. Desclée de Brouwer,
Paris, 1999.
Ce livre, dont une première édition est parue en 1979, est encore plus actuel aujourd’hui. Les ouvrages sur
les révolutions ou les mutations ne cessent de s’accumuler. Or cet essai sur la violence totalitaire propose
une réflexion qui sort des exégèses d’une évolution progressiste attribuée aux révolutions génératrices de
mutations techniques, scientifiques et sociales. Il s’agit plutôt d’une dimension cyclique inaugurée par une
violence destructrice, fondatrice d’une nécessaire circulation sociale, d’une nouvelle organisation de la Cité.
La violence, la révolte, qui vont de pair avec l’effervescence joyeuse des fêtes, restaurent la communion
sociale, puis celle-ci, par l’instauration d’une nouvelle organisation ordonnancée extérieurement, devient
autoritaire, et c’est l’éternel recommencement de la violence totalitaire. L’auteur explique par ailleurs
comment les fondements de la société contemporaine technocratique, liés à l’idée de progrès et d’utilité,
ont privilégié l’économique et le contrôle rationalisé, jetant aux oubliettes les autres dimensions sociales.
Autant de réflexions qui donnent à cet essai un éclairage des plus contemporains.
La Conquête du présent. Pour une sociologie de la vie quotidienne, PUF, Paris, 1979, réed. Desclée
Brouwer, Paris, 1999.
Ce livre est l’ouvrage inaugural des recherches de Michel Maffesoli sur cet espace du quotidien échappant
aux pouvoirs et aux idéologies lourdes. Il s’agissait de comprendre, à travers l’observation des petits faits
de la vie quotidienne, la complexité d’une socialité concrète et les limites des concepts d’exploitation,
d’aliénation et de domination. En bref, c’est le banal qui permet en fait la perdurance de la cohésion
sociale. La conquête de présent, dont la première édition date de 1979, reste aujourd’hui un livre de
référence et l’auteur, dans une importante préface, fait le point de ses recherches sur cette sociologie du
quotidien, avec ses aspects tactiles, émotionnels, collectifs, conjonctifs, signes prémonitoires d’une
postmodernité naissante.
L’ombre de Dionysos. Contribution à une sociologie de l’orgie, Méridiens/Antrhirpos, 1982, 2ème
édition, CNRS Éditions, 2010.
« Il peut paraître paradoxal de voir dans l’orgiasme une des structures essentielles de toute socialité. Pour
certain il s’agit d’une aberration barbare qui dans les pays civilisés a été progressivement gommée par la
domestication des mœurs. Pour d’autre il peut s’agir d’une petite rêverie fantasmatique tolérable dans la
fiction romanesque ou poétique. Il est de toutes façon impensable de lui accorder quelque efficace sociale
que ce soit, en particulier dans nos sociétés à haut développement technologique. Et pourtant c’est sur
cette efficace que ce livre entend insister. Il a pour ambition de montrer qu’il y a une logique passionnelle
qui anime toujours et à nouveau le corps social. Celle-ci, à la manière d’une centralité souterraine, se
diffracte en une multiplicité d’effets qui informent la vie quotidienne ».
Essai sur la violence banale et fondatrice, Méridiens/Klincksieck, Paris, 1984, réed. CNRS Éditions,
2009.
« Comment comprendre l'ambivalence de la violence, son aspect polyphonique, la fascination qu'elle ne
manque pas d’exercer, sa constance aussi dans les histoires humaines ? Sans donner une solution unique,
ce livre entend tout d'abord faire ressortir les aspects institutionnels de la violence. En débridement
« orgiastique », ou dans la résistance banale de la vie de tous les jours. Il est vrai que cette mystérieuse
violence nous obnubile, occupe notre vie et nos débats, tarabuste nos passions et nos raisons. Mais peutêtre est-elle préférable à l'ennui mortifère d'une vie sociale aseptisée ».
La connaissance ordinaire. Précis de sociologie compréhensive, Librairie des Méridiens, Paris, 1985,
réed. Klincksieck, Paris, 2007.
La connaissance ne saurait se réduire à une conception de la science héritée du XIXe siècle. En un
moment où s'esquisse une mutation sociale, il faut en appeler à une audace de la pensée qui sache en
particulier rendre compte de la prévalence de la communication, de l'information sur l'action ou la
production. La réflexion de Michel Maffesoli sur les modalités de la connaissance est centrée sur la
supposition que le sens commun, la connaissance ordinaire, est au fondement de tous les phénomènes
sociaux : la recherche sociologique doit donc partir de ce sens commun pour pouvoir appréhender la
dynamique de la vie collective. Cette sociologie qui a pour but d'étudier et de comprendre la vie
quotidienne adopte une attitude compréhensive, tournée vers la pluralité des faits sociaux, abordant leurs
multiples contradictions comme telles. Il s'agit, ainsi, de dégager les formes sociales de la postmodernité
naissante.
Le Temps des tribus, le déclin de l’individualisme dans les sociétés de masse,
Méridiens/Klincksieck, Paris, 1988, réed. La Table Ronde, Paris, 2000.
Cet ouvrage entende faire ressortir que la dynamique sociale, caractéristique de la post-modernité, est faite
d’une multiplicité d’expériences, de représentations, d’émotions quotidiennes trop souvent négligées. Alors
qu’une telle dynamique est, la plupart du temps, expliquée par le rétrécissement sur l’individualisme,
l’auteur au contraire, met l’accent sur l’ambiance tribale qui se développe de plus en plus. A la logique de
l’identité (sexuelle, politique, professionnelle) est en train de succéder un processus d’indentification à un
groupe, un sentiment, un mode. C’est en ce sens qu’il fait comprendre l’émergence des réseaux, des petits
groupes, des rassemblements éphémères et effervescents (musicaux, sportifs, touristiques) au sein de la
société de masse.
On peut rajouter que d’une manière paradoxale, ce sont à la fois des valeurs « archaïque », comme le
localisme, la religiosité et le développement technologique de pointe (vidéo-texte, TV câblée) qui sont
constitutifs de ce néotribalisme particulièrement repérable dans les mégapole modernes.
Aux creux des apparences, pour une éthique de l’esthétique, Plon, Parisn 1990, réed. La Table
Ronde, Paris, 2007.
Il y a un hédonisme du quotidien irrépressible et puissant, qui sous-tend et qui soutient toute vie en
société. A certaines époques, cet hédonisme a été marginalisé et confiné dans un rôle subalterne. A
d'autres, au contraire, il est devenu le pivot à partir duquel s'organisait toute la vie sociale : ce qui, très
précisément, est en train de se produire dans les sociétés de la postmodernité. D'où ce livre. Pour
comprendre le présent et apprendre à déchiffrer ses manifestations les plus insaisissables, pour approcher
des phénomènes jugés, trop souvent, secondaires ou négligeables: le frivole, l'émotion, l'apparence... toutes
choses qui ont profondément modifié la politique, la vie de l'entreprise, la communication, la publicité, la
consommation, et qui, finalement, pourraient se résumer dans le mot d'" esthétique ". Au creux des
apparences: parce que le lien social est désormais tissé dans les fibres de l'émotionnel et que, sous nos
yeux, s'ébauche le modèle d'une nouvelle manière d'être.
La Transfiguration du politique. La tribalisation du monde postmoderne, La Table Ronde, Paris,
1992, réed. Le Livre de Poche, Paris, 1995.
Aujourd’hui, l’un des grands lieux communs du discours savant tient dans l’annonce réitérée que le monde
change. Une quasi-obsession, un leitmotiv entêtant qui proclame que les sociétés développées implosent,
perdent leurs repères traditionnels, répudient leurs idéologies et liquident leurs valeurs ancestrales. Le
diagnostic n’est pas sans fondements. Il faut maintenant tenter de comprendre. Approcher au plus près les
phénomènes qui, chaque jour, induisent la logique d’une pulvérisation du corps social. Interpréter au plus
juste les mouvements de revendications ethniques, la résurgence brutale des fanatismes religieux, la
proclamation radicale des spécificités culturelles, comme le regroupement des individus dans le cadre de
micro-sociétés où domine le rapport affectif. La Transfiguration du politique – dont c’est ici la troisième
édition amorce un tel travail et entreprend l’analyse de ce qu’il convient d’appeler la culture du sentiment,
dont la vivacité des émotions et le désir de l’inutile sont les deux composantes essentielles. Inaugurant
ainsi une lecture stimulante de l’espace de vie et de pensée nouvelles qui structurent désormais la socialité
postmoderne.
La contemplation du monde. Figures du style communautaire, Grasset, Paris, 1993, réed. Le Livre
de Poche, 1996.
Essai à caractère sociologique sur le « communautarisme ». Ce mot est davantage utilisé par les auteurs
anglophones et on trouve des ouvrages ayant « communitarism » comme titre. L’idéal communautaire
succéderait à l’idéal démocratique et est davantage fondé sur les solidarités et les générosités. L’auteur
traite de deux aspects de la question : 1. Le style, qui est en quelque sorte une manière de vivre. 2. Le
monde imaginal.
Eloge de la raison sensible, Grasset, Paris, 1996, réed. La Table Ronde, 2005.
Face aux fragmentations du champ social, à la dislocation en clans, tribus, groupes sociaux d’un nouveau
type, où les liens économiques, culturels et professionnels ne fonctionnent plus comme facteurs d’unité
durable, nos grilles traditionnelles de compréhension sont devenues notoirement insuffisantes. Elle
décrivent un monde qui n’existe plus et contribuent, un peu plus chaque jour, à obscurcir notre lecture des
phénomènes tels qu’ils se déploient sous nos yeux, parce qu’elles recherchent en eux des finalités, des
objectifs, des projets que le plus souvent ils n’ont pas. Il était donc urgent de proposer un « nouveau
parti » théorique, un outillage conceptuel rénové capable de traduire les réalités d’aujourd’hui, de rendre
compte aussi bien des mouvements de la jeunesse que de la transformation des mœurs ou des réactions,
parfois surprenantes, de telles ou telles franges de la société. c’est la tâche à laquelle s’est attelé Michel
Maffesoli. L’Eloge de la Raison sensible est un véritable traité de déchiffrement du monde contemporain
qui, aux raison de la Raison raisonnante, oppose les intuitions et les fulgurances de la Raison sensible. Une
manière d’approcher le réel dans sa complexité fluide, de dresser une topographie de l’aléa et de l’incertain,
de suivre les lignes de fusion et d’effervescence du social, et de percevoir la rumeur assourdie des
redistributions de la vie collective. Livre de méthode, l’Eloge de la Raison sensible pourra aussi se lire
comme le nouveau bréviaire de l’ « esprit du temps ».
Du nomadisme. Vagabondage initiatique, Le Livre de Poche, Paris, 1997, réed. Paris, La Table Ronde,
2006.
Comment rendre compte d'une époque où règne le flou, où fluctuent les valeurs, où s'effacent les repères,
et où l'esprit du temps échappe aux meilleurs observateurs ? Comment comprendre et décrire des sociétés
en perpétuel mouvement ? Comment aborder l'insaisissable et volatil présent ? Investigateur de notre
monde immédiat, archéologue de l'inconscient collectif contemporain, Michel Maffesoli propose ici une
vision rénovée du continent humain. Sur fond de morcellement, l'individu toujours plus autonome se
libère des rôles prédéfinis. Imaginaire, plaisir, désir, fête, rêve deviennent les mots d'une révolte
silencieuse. Littéralement, l'errance au hasard des pulsions, des goûts et de ses fantaisies devient une
culture. La nôtre. Un traité classique et passionné.
Le mystère de la conjonction, Fata Morgana, St. Clément de Rivière, 1997.
Six essais de sociologie “dionysiaque” : L’éthique et l’esthétique, La prostitution comme forme de socialité, Ludisme et
socialité, Tuer le temps, Marginalité tribale et coutumière, La table comme lieu de communication.
La part du diable. Précis de subversion postmoderne, Champ-Flammarion, Paris, 2002.
Nos sociétés sont dominées aujourd'hui par une morale bien pensante, inspirée par la pensée critique qui
décide à notre place de ce qui est bien ou mal et fixe des limites strictes à ce que l'on peut accepter. Ce
nouvel ordre moral repose sur une dénégation du mal et de ce qu'il peut apporter. Michel Maffesoli, dans
sa Petite épistémologie du mal, plaide au contraire pour que nous accordions aux manifestations multiples de
ce mal toute leur place en les accueillant de manière à le banaliser et à le rendre ainsi inoffensif. Ménager
des espaces où ce que nous qualifions de mal ou d'excessif - la banlieue, la techno, l'hystérie - ait sa part
dans notre monde nous permettra de maîtriser ces explosions beaucoup plus brutales et spectaculaires que
sont la violence extrême et le terrorisme.
L’instant éternel. Le retour du tragique dans les sociétés postmodernes, Denoël, Paris, 2000, La
Table Ronde, coll. Petit Vermillon, 2003.
Une longue période semble s'achever, celle où les interrogations du présent devaient trouver leur réponse
dans le futur. Celle où il était d'abord question de préparer l'avenir, de programmer sur le long terme
l'économie et la société. Or, on assiste aujourd'hui à ce que l'on peut appeler le retour du destin, lequel
s'exprime sous la forme de l'imprévisible et du pur présent. Cette nouvelle intensité de l'instant explose
dans toutes les directions : des vidéo-clips aux jeux informatiques, des manifestations sportives aux fêtes
techno, en passant par l'écologie, voire l'astrologie. A l'idéologie du progrès centrée sur l'individu atomisé
se substitue un univers de rituels, de plaisirs et d'imaginaires partagés : un véritable réenchantement du
monde passant par la fête et par une autre relation à l'environnement. L'éthique qui naît de cette société
nouvelle ne peut être que celle du tragique. Celle d'un acquiescement à la plénitude de l'instant doublé de
l'acceptation lucide de l'éphémère
Notes sur la postmodernité. Le lieu fait lien, Paris, Félin, 2003.
Donc, d’où vient-on ? Quelles sont ces valeurs sociales qui se sont, progressivement, imposées pour
constituer ce que l'on a appelé la modernité mais qui n'était, après tout, que la « post-médiévalité ». On le
sait rien n’est éternel. Tout casse, tout passe, tout lasse. Et ce qui nous parmi de l'ordre de l'évidence s'est
élaboré à partir de l'implosion du Moyen Age. Il est une expression de Auguste Comte pouvant bien
résumer l’évidence moderne : « redudia ad unum ». Et il est vrai, que dans tous les domaines, l'unité du
monde, et des représentations a, lentement, prévalu. Une telle unification peut s'observer dans tous les
domaines. Mais d'une manière schématique, elle est particulièrement visible pour ce qui concerne le
politique, le social et idéologie. [...]. A l'image de ce que l'architecture nous dit sur le postmodernisme, la
post-modernité naissante est une construction plurielle faite de « morceaux » différents. C’est une telle
mosaïque que les textes de ce livre tentent d'éclairer : critique de la doxa individualiste, importance du
ludique et de la fonction archétypale, nécessité, contre le rationalisme dominant, de mettre en place une
« raison sensible » et, last but not least, l’aspect essentiel de l’espace, le lieu fait lien. Voilà ce qu’avec
courage et lucidité il faut penser d’autant que, comme l’indiquait Victor Hugo, en une autre époque, « rien
n’arrête une idée dont le temps est venu ».
Le voyage ou la conquête des mondes, Paris, Dervy, coll. Paroles retrouvées, 2003.
Le voyage est depuis toujours au centre de tous les imaginaires humains. S’appuyant sur les mythes,
l’auteur montre en quoi le voyage est par nature « initiatique » et au cœur de la dialectique sédentaire et
nomade. Il explore les figures archétypales du voyageur, du chevalier errant, du savant cosmopolite. Il
montre en quoi le voyage est une tentative de reliante avec l'altérité, ce qui relie à la fois le ici et le là-bas,
ce qui unit ces pôles contradictoires que sont le foyer et l’aventure. Ainsi le contact avec l’étrange et
l’étranger, l’ambiguïté que cela induit, le poly-culturisme que la reliante sociale qui y est inhérente, ouvre à
des références diverses et permet d’accéder à une plénitude que le rationalisme et le positivisme ne lui
accorde pas : le voyage est une ouverture constante à un ailleurs autrement où « une présence invisible » se
fait sentir.
Le rythme de la vie. Variation sur l’imaginaire post-moderne, Paris, La Table Ronde, 2004.
D’un côté, le reflux du politique, la disparition du peuple, la déroute des savoirs et des intellectuels. De
l’autre, l’avènement de la Toile, le retour des tribus, le règne de la télé-réalité, des parades, des corps
tatoués, percés. Une nouvelle barbarie ? Non, répond Michel Maffesoli. Au contraire. Par-delà ses excès,
ce renversement nous invite à retrouver le rythme de la vie au plus profond de nos vies. Car
l’effondrement des idolâtries de la Raison, de l’Histoire, du Progrès nous rouvre à l’altérité, au quotidien, à
l’anomie. Car, en unissant l’archaïque à la technique, notre imaginaire renoue avec la sensibilité. Car notre
Moi, rompant avec les illusions binaires du public et du privé, des racines et du nomadisme, de la nation et
du cosmopolitisme, se redécouvre multiple. Comment penser, dans l'entre-deux, notre identité ?
Décryptant les idéologies anciennes et les censures contemporaines comme les paradoxes postmodernes,
convoquant Platon ou Nietzsche comme les sagesses d'hier et les mythes d'aujourd'hui ; c'est une leçon
dionysiaque de gai savoir que donne ici Michel Maffesoli. A rebours du pessimisme ambiant, un maître
livre pour enfin comprendre et vivre notre monde tel qu'il va.
Le réenchantement du monde. Une éthique pour notre temps, La Table Ronde, Paris, 2007, réed.
Perrin, Paris, 2009.
Quand on observe tous les phénomènes de violence dont l'actualité n'est pas avare, quand on voit les
valeurs sociales traditionnelles perdre de leur force, ou les diverses autorités politiques, intellectuelles,
journalistiques être tournées en dérision, on peut se poser la question : existe-t-il encore une morale,
universelle, applicable à tous, ou de multiples éthiques propres à des groupes donnés ? Il est bien connu
que c'est lorsque quelque chose n'a plus de réalité qu'on en parle beaucoup. C'est ainsi que la Morale
représente peut-être un monde qui n'est plus. Et c'est pour cela que de divers côtés, journalistes, hommes
politiques entonnent, jusqu'à plus soif, des incantations en son nom. Mais comme il faut bien vivre
ensemble, on voit se développer des éthiques particulières. Celles-ci traduisant ce «sentiment
d'appartenance» propre aux tribus postmodernes. À partir d'exemples concrets, ce livre s'emploie à
analyser le glissement d'une Morale sclérosée vers des éthiques en gestation. Celles d'un «réenchantement
du monde» que l'auteur a été le premier à annoncer, il y a quelques années, et qu'il systématise ici.
Après la modernité ? – La logique de la domination, La violence totalitaire, La conquête du
présent, Editions du CNRS, coll. COMPENDIUM, Paris, 2008.
Quelles formes complexes peut revêtir le processus violent ? Quelles sont ses différentes modalités
d’expression historique ? Le sociologue du sensible explore et décrypte, réfléchit sur les notions de force,
de progrès, d’espérances révolutionnaires et de totalitarisme : qu’est-ce que gouverner, en effet, sinon
appliquer un système de forces à un autres ? Ce qui est ici en jeu, c’est la possibilité de réviser tout le
vocabulaire de l’anthropologie politique, et en premier lieu la distinction classique mais désormais délaissée
du pouvoir et de la puissance.
Iconologies. Nos idol@tries post-modernes, Albin Michel, Paris, 2008 (réed. 2013).
Il n’y a aucune société dans laquelle le diable n’ait sa part. Voilà ce dont, de tous temps, les mythes rendent
compte : le clair obscur, le noir et blanc de toute existence humaine.
On dit que ce sont les rêves qui font grandir les enfants ! Pas seulement eux d’ailleurs. Ce qui est certain,
c’est que les mythes, cristallisation des rêves collectifs, permettent à une société d’être ce qu’elle est.
Encore faut-il, en un premier temps, savoir les repérer, ensuite les interpréter. Et cela ne peut se faire
qu’en montrant ce à quoi ils succèdent : car chaque époque doit savoir élaborer l’atlas de son imaginaire
afin d’établir ses repères, et identifier le « roi secret » qui, au delà des pouvoirs apparents, la régit en
profondeur.
Apocalypse, CNRS Éditions, Paris, 2009.
« Des signes, maintenant irréfutables, sont en train d'apparaître dans le ciel de la société. On ne peut plus
les ignorer, d'autant qu'ils ont tendance à s'incarner. Ces signes s'enracinent sur cette terre-ci. Car c'est bien
ce monde, et non un autre à venir, qui est le souci principal de la socialité postmoderne ».
La République des bons sentiments, éd. du Rocher, Paris, 2008, nouvelle édition, La République des
bons sentiments et autres écrits de combat, Factuel, Genève, 2010.
Comme le notait Chateaubriand, il est fréquent de prendre pour conspiration politique ce qui n’est que le
« malaise de tous ou lutte de l’ancienne société avec la nouvelle, combat de la décrépitude des vielles
institutions contre l'énergie des jeunes générations ». Nous sommes en un de ces moments où,
journalistes, universitaires et politiques confondus, l’intelligentsia est en total déphasage avec la vitalité
populaire. Aussi, afin de mieux apprécier cette dernière, n'est-il pas inutile de repérer la logique du
conformisme intellectuel ambiant. C'est lorsqu’on cessera d'être obnubilé par le ronronnement du
« moralement correct », que l'on sera à même d'être attentif au véritable « bruit du monde ».
Matrimonium. Petit traité d’écosophie, CNRS Éditions, Paris, 2010.
« D’antique mémoire, éros et thanatos sont structurellement liés. La vie n’existe que parce que la mort y a
sa part. C’est bien cela la présence apaisante de la sauvage nature. C’est bien cela que l’on peut appeler
l’invagination du sens »
Le temps revient. Formes élémentaires de la postmodernité, Desclée de Brouwer, Paris, 2010.
« Je propose, ici, une hypothèse. La crise économique (financière) dont on nous rebat les oreilles n'est-elle
que la forme ultime de la saturation de l'idée de salut individuel (de l'économie du salut) ? Cette "crise"
pointe le retour de l'idéal communautaire qui, de manière violente (les révoltes en témoignent) ou sous
forme beaucoup plus généreuse (le bénévolat, les associations, les modes de vie alternatifs, le commerce
équitable, etc.), cherche de nouvelles manières d'exprimer la générosité et la solidarité propres à l’êtreensemble ». Michel Maffesoli nous entraîne dans une vraie spirale de la postmodernité : comment la
société contemporaine se vit, s'écrit, se dit, se rêve. Quelle est l'ambiance de l'époque, quels en sont les
rituels, les croyances collectives, les comportements divers ?
Qui êtes-vous Michel Maffesoli ? Entretien avec Christophe Bourseiller, Bourin, Paris, 2010.
Théoricien de la postmodernité, phénoménologue des tribus, décrypteur du présent, Michel Maffesoli est
principalement affilié aux œuvres d’Émile Durkheim, de Georges Simmel, d’Henri Lefebvre, de Gilbert
Durand, d’Edgar Morin, des situationnistes et de Jean Baudrillard.
A l’inverse de tous ceux qui tentent de réhabiliter les grands récits idéologiques, il dépeint dans ses livres
phares (La Logique de la domination, La Violence totalitaire, L'Ombre de Dionysos, Au Creux des
apparences, ou Le Temps des tribus) un cosmos pluriel et mouvant, dans lequel tribus, groupuscules et
réseaux se font, se défont continuellement. Maffesoli braque le regard sur les multiples cultures, souscultures et contre-cultures, qui constituent la matrice du grouillement postmoderne. Il délimite sans cesse
des champs provisoires. Il pense l’époque présente.
Dérives autour de l’œuvre de Michel Maffesoli, nouvelle édition, CNRS Éditions, Paris, 2011.
Depuis la publication de son premier livre, La Logique de la domination (1976), qui révéla au public un jeune
sociologue engagé dans une vaste entreprise de refondation conceptuelle, Michel Maffesoli a construit une
œuvre ambitieuse, plurielle, originale et paradoxale. Maîtres, disciples et amis lui rendent ici hommage,
insistant sur le rôle précurseur joué par l’auteur de La Conquête du présent dans la compréhension des
imaginaires postmodernes, le décryptage des rituels collectifs, la quête jubilatoire d’une nouvelle manière
d’être au monde. Un hommage en forme de manifeste pour, en pensant la banalité, être « à la hauteur du
quotidien ».
La passion de l’ordinaire : miettes sociologiques, CNRS Éditions, Paris, 2011.
Voici rassemblés, en un volume que l’on lira comme une chronique jubilatoire du quotidien, quelques
textes essentiels du théoricien de la postmodernité. Une échappée belle dans l’univers des concepts
maffesoliens, et une invitation à céder à l’hédonisme irrépressible qui constitue le fond d’une pensée en
mouvement, irradiant bien au-delà des frontières de l’Hexagone. Rituels et croyances collectives, plaisir,
désir, fête, rêve, transmutation des valeurs, logiques de domination, féminisation du monde, effondrement
des idéologies, pratiques musicales, sexuelles, consommatoires : Michel Maffesoli nous montre qu’au creux
des apparences, le lien social se niche dans les fibres de l’émotionnel et que, sous nos yeux, dans le
grouillement du présent, s’ébauche un nouveau modèle d’être-ensemble.
La crise est dans nos têtes !, Paris, Jacob-Duvernet, 2011.
La crise n'est pas dans les faits, mais dans nos têtes. Ce que nous appelons « crise » n'est rien d'autre que le
retour du tragique dans notre vie quotidienne. Désormais, nous ne voulons plus perdre notre vie à la
gagner. Le règne du qualitatif détrône le progrès et sa tyrannie du quantitatif, l'écologique destitue
l'économique, la consumation remplace la consommation. Au regard du nouveau monde qui s'avance, la
querelle des chiffres que se jettent au visage les savants s'apparente ainsi au vieux débat sur le sexe des
anges. L'économie est seconde, le sociétal est premier. Fidèle à Durkheim qui nous apprend que la loi suit
les moeurs, Michel Maffesoli nous enseigne que la crise économique n'est qu'une conséquence d'une
mutation sociétale profonde et jouissive. En 19 chapitres incisifs, le sociologue brosse ainsi un portrait de
l'époque qu'il nous invite à ne plus regarder de haut, mais de l'intérieur. Prophète de la postmodernité, il se
livre à une anatomie de la société qu'il dissèque comme un grand corps plus vif que mort et avec un regard
aussi tendre qu'éclairant.
Sarkologies. Pourquoi tant de haine(s) ?, Paris, Albin Michel, 2011.
« Pourquoi tant de haine ? tant d'hystérie ? Pourquoi ses détracteurs, au lieu d'opposer aux discours du
président Sarkozy, à ses actes de gouvernement, leurs propositions, en reviennent-ils toujours aux attaques
ad hominem, aux injures, aux supputations sur son état amoureux, sa santé mentale, son caractère ? Ce qui
en fait, du coup, un héros de roman, un être de fiction ». À la manière des Mythologies de Roland
Barthes, Michel Maffesoli, sociologue reconnu de l'imaginaire et des tribus, décrypte dans ce traité
ironique et érudit la personnalité si controversée de Nicolas Sarkozy. De sa posture compassionnelle à son
comportement ostentatoire, ces «Sarkologies» explorent le mélange inédit d'hostilité et de fascination que
suscite l'actuel président. Un tableau féroce et iconoclaste.
Homo eroticus. Des communions émotionnelles, Paris, CRNS Editions, 2012.
Alchimies festives, culte du plaisir, retour en puissance des affects et des émotions : Eros triomphe, et
nous enseigne que la profondeur se cache toujours à la surface des choses, dans la banalité de notre
quotidien. Triomphe de la raison sensible sur le vieux rationalisme scientiste, du vouloir-vivre collectif sur
l’individu, de la joie dionysiaque sur les morales arides qui stérilisent l’action. Triomphe des pulsions et de
l’imaginaire sur le progressisme empesé de nos élites et la pruderie de nos bien-pensants. Attentif aux
humeurs et aux enthousiasmes sécrétés par le corps social, cernant au plus près les vibrations du monde,
Michel Maffesoli signe une œuvre essentielle, aboutissement de trente ans de réflexion, livre-manifeste qui
chante l’éternelle jeunesse du monde et annonce une rupture épistémologique destinée à renouveler en
profondeur les conditions de la pensée philosophique.
L’Homme postmoderne, avec Brice Perrier, Paris, Bourin éditeur, 2012.
Voilà quarante ans que l’on parle de postmodernité. Qui, pourtant, a vraiment saisi ce que cela impliquait
pour chacun d’entre nous ? Qui a assimilé qu’un homme fondamentalement différent était en train
d’émerger ? Relativisant la raison au gré de ses sentiments et de ses émotions, dépassant son statut
d’individu pour laisser place à une nature plurielle, oubliant son devoir citoyen pour mieux se consacrer à
sa tribu, cet homme postmoderne délaisse pourtant l’essentiel de ce fait qui a fait son prédécesseur. Le
journaliste Brice Perrier a demandé à Michel Maffesoli et à son équipe de chercheurs de dresser le portrait
de l’homme postmoderne, afin que nous cessions de penser avec un homme de retard. Nous changeons
d’ère. Ce livre nous permet de comprendre qui nous sommes désormais.
Les nouveaux bien-pensants, avec Hélène Strhol, Paris, Éditions du Moment, 2014.
Avant d’être économique, la crise actuelle est morale. Aujourd’hui, les élites - ceux qui ont le pouvoir de
faire et de dire - semblent de plus en plus déconnectées de la vie de tous les jours. Le bavardage des
journalistes, politiques, hauts fonctionnaires et « experts » n’intéresse plus grand monde. La dévaluation de
la parole publique est inquiétante, car c’est elle qui suscite l’émergence des discours démagogiques, ceux
des extrêmes, gauche ou droite. À partir de quelques exemples précis et emblématiques (Attali, Minc,
Badiou, Plénel…), il s’agit d’analyser et de dénoncer les racines du conformisme propre au dangereux «
entre-soi » caractérisant la pensée « officielle ». Il faut chercher les sources de ce décalage et montrer en
quoi les « nouveaux bien-pensants », dont le moralisme conforte le politiquement ou le théoriquement «
correct », suscitent les multiples incivilités sociales. Un pamphlet à quatre mains, avec Hélène Strohl,
virulent et acerbe.
L’ordre des choses. Penser la postmodernité, CNRS Éditions, Paris, 2014.
Contre le rationalisme désuet, l’économicisme triomphant, le progressisme incantatoire et l’inauthenticité
de ses formules creuses, Michel Maffesoli chante l’infinie tendresse du monde et nous rappelle que le
sentiment tragique de la vie s’accorde à l’Ordre des choses. Dans ce nouvel essai, le théoricien de la
postmodernité arpente avec bonheur la pensée sociologique, scrute les vibrations du vivre-ensemble et
insiste sur l’opposition entre la puissance horizontale sécrétée par la sagesse populaire et la rigidité du
pouvoir vertical, venant de Dieu ou des idéologies monothéistes. La postmodernité en gestation se situe
résolument à l’ombre de Dionysos, divinité de la nature et des effervescences collectives. Comment
comprendre cette irruption de la passion dans la vie quotidienne ? Comment donner sa place à ce retour
de l’idéal communautaire ? Quelle méthode suivre pour comprendre ce changement de paradigme ? Un
antidote philosophique au pessimisme ambiant.
Les trésor caché. Lettre ouverte à la franc-maçonnerie, Leo Scheer, Paris, 2015.
Dans Le Trésor caché, Michel Maffesoli dévoile une franc-maçonnerie à l'opposé des clichés habituels qui
la cantonnent, au mieux à la défense du progrès et du rationalisme, au pire à un groupement quasi
mafieux. Loin d'y voir une survivance de rites et de croyances dépassés, il montre l'extraordinaire actualité
de la franc-maçonnerie de tradition : le secret permet le partage de l'intimité et la cohésion du groupe, le
rituel nous rattache au passé et manifeste l'union, le penser libre pousse à refuser le dogmatisme et le
conformisme. Ce trésor, les francs-maçons doivent le retrouver et l'exposer, représentant ainsi, pour les
jeunes générations, une alternative au matérialisme, une quête spirituelle, l'inscription dans une fraternité,
seule à même de rompre avec le principe individualiste. Tel est le paradoxe postmoderne : le travail de la
loge s'apparente aux pratiques les plus contemporaines du wiki !
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