Avec 15 constructeurs et près de 4000 équipementiers (dont 200

publicité
LE SECTEUR AUTOMOBILE, PLUS QUE JAMAIS AU CŒUR DE L’ECONOMIE TURQUE
Avec 15 constructeurs et près de 4000 équipementiers (dont 200 étrangers) qui emploient 400.000 personnes
(représentant 230.000 emplois directs), le secteur de l’automobile occupe une place centrale dans l’économie turque.
Dans ses « Objectifs 2023 », année du centenaire de la République turque, le gouvernement turc a fixé un objectif de 500
Mds USD d’exportations, dont 150 Mds USD uniquement pour le secteur automobile. En 2017, la place de l’exportation
sera encore plus importante, mais la demande intérieure pourrait faiblir.
1. Un secteur fondamental pour l’économie turque, largement orienté vers l’exportation
Production (unité)
Total
Véhicules
particuliers
2013
1,12 M
633.600
2014
1,17 M
733.400
2015
1,35 M
791.027
2016
1,48 M
950.888
Exportation (unité)
Total
Véhicules particuliers
828.400
484.500
(21 Mds USD)
(6,8 Mds USD)
885.200
581.900
(22,8 Mds USD)
(7,2 Mds USD)
992.335
604.683
(21,6 Mds USD)
(6,8 Mds USD)
1,1 Mds
745.709
(24,2 Mds USD)
(8,3 Mds USD)
Avec une capacité de production de 1,7 M de véhicules/an (1,48 M de véhicules produits en 2016, +9% par rapport à
2015), la Turquie est le 17ème producteur automobile au niveau mondial (6ème au niveau européen). Plus des trois
quarts de la production ont été exportés en 2016, faisant de ce secteur le principal poste d’exportation de la Turquie :
16,8% des exportations totales pour un montant de 24 Mds USD (+15% par rapport à 2016) dont 8,3 Mds USD pour les
seuls véhicules particuliers. Par ailleurs, deux tiers de la production automobile en Turquie sont destinés au marché
européen.
En incluant les véhicules utilitaires, Volkswagen figure en tête des ventes sur le marché domestique (13,6 % des parts
de marché en 2016), devançant Renault (12,3%) et Ford (11%). Sur le segment des véhicules particuliers, le groupe
Renault figure en première place avec 14% des parts de marchés, suivi par Volkswagen (13%) et Opel (7,3%). Rappelons
que Volkswagen est le seul des grands constructeurs à ne pas disposer de capacités de production en Turquie : Ford
(via Ford Otosan) et Fiat (via Tofaş) disposent, depuis les années 1970, de partenariats industriels avec le groupe turc
Koç, ainsi que Renault avec son partenaire turc Oyak. Par ailleurs, Hyundai et Toyota ont massivement investi en Turquie
ces dernières années afin d’augmenter leurs capacités de production.
2. Le marché domestique dépend également des importations malgré une fiscalité pénalisante
L’une des particularités du marché turc est que malgré une forte capacité de production, les volumes d'importations
demeurent très élevés. Cela s'explique notamment par le fait que la gamme de véhicules produits localement ne répond
pas à l'intégralité des besoins de la demande domestique. Ainsi en 2016, près de 67% des véhicules vendus sur le marché
turc étaient des produits d’importation (681.308 véhicules). Le marché automobile turc est ainsi totalement
interdépendant du reste du monde, non seulement en termes de production (véhicules et pièces détachées) mais aussi
en termes de demande (complémentarité des gammes).
Les ventes d’automobiles ont particulièrement augmenté au cours de l’année 2016 (+1.6% par rapport à 2015) mais
également au cours du mois de janvier 2017. Toutefois, les ventes de véhicules particuliers et de véhicules utilitaires
ont chuté en février 2017, de 11% par rapport au même mois de l’année précédente, mettant un frein au fort
développement du marché automobile turc. Ceci pourrait être dû à des anticipations d’achats. En effet, l’augmentation
de la fiscalité sur les automobiles (taxe intérieure OTV basée sur la puissance mais également depuis fin 2016 sur le prix
du véhicule1) ainsi que la dépréciation majeure de la livre turque en 2016, n’ont pas été répercutées tout de suite par
les concessionnaires sur les prix des véhicules.
3. Le secteur automobile est essentiel dans la relation économique bilatérale, notamment via les investissements
de Renault
En 2016, les échanges commerciaux entre la France et la Turquie dans le secteur automobile étaient estimés à 3,34 Mds
EUR (+11% par rapport à 2015). L’industrie automobile représente ainsi 23,8% des échanges commerciaux entre la
France et la Turquie tous secteurs confondus. Néanmoins, la balance commerciale dans le secteur automobile est très
largement déséquilibrée au profit de la Turquie. Selon les douanes françaises, les importations d’automobiles et de
pièces détachées en provenance de Turquie s’élevaient en 2016 à 2,4 Mds EUR contre 944 M EUR pour les exportations
françaises à destinations de la Turquie. La Turquie exporte désormais presque autant de pièces détachées vers la France
que la France en exporte vers la Turquie .Le déficit commercial bilatéral dans le secteur s’est ainsi fortement accru en
2016 passant de -1,1 Md EUR en 2014 et 2015 à -1,5 Md EUR en 2016.
Montant des
exportations
françaises
Equipeme
nts
automobil
es
Total
2015
1,68 Md
428 M
2,1
Mds
944
M
2016
1,98
452 M
2,4
Mds
-6%
Variation
2015/2016
(%)
+17,8%
+5,5%
+14%
Equipement
s
automobiles
Total
2015
547 M
491 M
1 Md
2016
459 M
485 M
Variation
2015/2016
(%)
-16%
-1%
(EUR)
Montant des
importations
françaises
Véhicules
automobi
les
Véhicules
automobile
s
(EUR)
Implanté en Turquie depuis plus de quarante ans, Renault est la seule marque française à disposer d’un site de
production en Turquie (Bursa) en joint-venture avec le fonds de pension de l’Armée, Oyak. Oyak-Renault, détenue à 51
% par Renault, 49 % par Oyak, est la filiale de production et d'exportation des véhicules particuliers et organes
mécaniques (moteurs, boîtes de vitesse) Renault fabriqués en Turquie. Le groupe dispose également d’un réseau de
distribution avec le même partenaire sous l’enseigne Renault Mais.
En Turquie, Renault employait au début de l’année 2017, 6.700 personnes (environ 5,5 % des effectifs du groupe
Renault). L’usine de Bursa produit 3 modèles (Clio IV, Mégane HB, Fluence) ainsi que des moteurs (capacité de
production de 450.000 moteurs / an).
Renault est donc le 1er constructeur automobile turc en nombre de véhicules produits, le 1er exportateur du pays dans
le secteur automobile et le 3ème exportateur turc tous secteurs confondus. La Turquie est le 4ème marché de Renault
dans le monde. Deux éléments illustrent la position prépondérante du groupe en Turquie : près d’1 véhicule sur 2
sortants des usines turques est un véhicule Renault ; près d’1 véhicule sur 6 vendus en Turquie est un véhicule Renault.
Peugeot et Citroën sont également présents en Turquie via leurs modèles importés. Leur part de marchés représente
respectivement 3,6% et 2,5% en 2016.
1
Voir les Nouvelles économiques de Turquie n°15. L’OTV varie de 45 % à 110 % selon les véhicules.
***
Malgré l’instabilité politique régionale et la baisse des ventes d’automobiles en févier, les acteurs du secteur s’accordent
à dire que la Turquie a toutes les chances d’être le centre de production et le fournisseur principal d’un marché moyenoriental de près de 6 M de véhicules d’ici 2020 (Iran, Arabie Saoudite et autres pays du Moyen-Orient), soit un marché
automobile plus important que celui du Brésil. Depuis 2013, les constructeurs automobiles présents en Turquie on
investi plus de 5 Mds USD afin d’augmenter leurs capacités de production et de lancer de nouveaux modèles. Dans ce
cadre, la capacité de production pourrait atteindre les 2 millions de véhicules par an conformément aux objectifs
économiques pour 2023 qui devrait être stimulée par la multiplication de centres de R&D alloués au secteur automobile.
Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation
expresse du Service Économique Régional d’Ankara (adresser
les demandes à [email protected] ).
Clause de non-responsabilité
Le Service Économique Régional s’efforce de diffuser des
informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du
possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne
peut en aucun cas être tenue responsable de l’utilisation et de
l’interprétation de l’information contenue dans cette
publication.
Version de mars 2017
Rédigé par : Melisa Atasi, Hamdi Arslan
Revu par : Stephan Dubost
Téléchargement