Economie Industrielle, IO Industrial Organization Calendrier Les mercredi, de 16h30 à 18h30 Salle EG 104 TD les Jeudi de 16h00 à 18h00 Salle 57 Jean Bonnet 1 Le paradigme de l’équilibre concurrentiel Arrow et Debreu ont défini un modèle d’équilibre général dans lequel les consommateurs se différencient par leurs préférences, les biens sont caractérisés par leurs propriétés mais aussi leurs dates de fabrication, leurs localisations etc. Les Producteurs ont le choix de différentes techniques de production disponibles… Surtout tous les agents sont des preneurs de prix. Dans ce cas les auteurs montrent qu’il existe un équilibre général qui assure l’équilibre sur tous les marchés des biens –précurseur Walras(l’offre égale la demande) … et surtout qui répond aux deux théorèmes fondamentaux du bien-être : Un équilibre compétitif est Pareto optimal (c’est-à-dire qu’un planificateur bienveillant et bien informé ne ferait pas mieux que le marché) Sous certaines hypothèses de convexité qui excluent les rendements d’échelle croissants, cet équilibre compétitif peut être décentralisé (équilibre partiel) 2 Le paradigme de l’équilibre concurrentiel Une propriété importante de l’équilibre concurrentiel est que chaque bien est vendu à son coût marginal. Un producteur augmentera sa production si son prix est plus grand que son coût marginal et inversement réduira sa production si c’est le contraire. Le Consommateur internalise le coût de production de l’unité supplémentaire par ses choix (rôle de révélation des préférences du marché). A priori laissons faire le marché et pas il ne reste pas beaucoup de place pour l’économie industrielle (IO). Cependant dans les faits, Certaines conditions ne sont pas remplies (absence d’externalités, existence de biens publics, information parfaite) Concurrence n’existe pas, le fait d’être preneur de prix est plutôt l’exception Ceci implique existence d’un pouvoir de marché de la part des entreprises. « Capacité qu’a une firme à fixer son prix au-dessus de ses coûts, spécialement au-dessus de son coût marginal qui est le coût de production d’une unité supplémentaire » 3 Historiquement l’économie industrielle a mis du temps à se faire reconnaître comme branche essentielle de l’économie (en fait une sous-branche de la microéconomie –prise de décision rationnelle des agents producteurs- selon Luis Cabral : quelque chose entre le monopole et la concurrence parfaite-) Deux vagues : Joe Bain and Edward Mason « The Harvard tradition » empirique, structurecomportement-performance, Régressions Profiti=f(concentrationi, Barrières à l’entréei ,…) Cependant difficile à interpréter (relations ne sont pas des causalités et de plus il faudrait tenir compte de la part de marché de chaque firme …, dans ce cas relations avec concentrations pas si évidentes) dans les années « 70 », second courant plus théorique (en réponse aux insuffisances des études empiriques, à l’intérêt de certains des meilleurs théoriciens pour le champ et au développement de nouveaux outils) On va utiliser théorie des jeux non coopératifs (on regarde stratégie de la firme…) et d’autre part de grands progrès seront faits au niveau de l’aspect temporel (prise en compte de la dynamique ) et de l’asymétrie d’information. Quelques questions… 4 Un exemple de Luis Cabral : le Zantac Glaxo Wellcome est une firme américaine qui vend à un prix très élevé un médicament contre les ulcères sous le nom de Zantac 1) Evidemment le vendeur maximise son profit 2) Pourquoi pas de pertes de clients -pas de substituts au produit (on dit alors que Glaxo Wellcome a un degré significatif de pouvoir de marché) -pourquoi les autres firmes ne l’imitent-elles pas ? (Schumpeter), car l’entreprise possède des brevets qui protègent son produit phare. Cependant la cour fédérale a autorisé une autre firme Novopharm à mettre sur le marché un produit générique qui utilise la molécule active du produit de Glaxo Wellcome : la ranitidine. Le prix de vente du Zantac générique est divisé par 7,5 mais Glaxo Wellcome continue de vendre car dans l’imaginaire des patients le générique n’est pas le médicament initial. Dans ce cas précis, la publicité a joué un rôle important. Ce n’est pas la valeur du produit qui compte mais ce que les consommateurs et les docteurs qui agissent comme des agents pour les consommateurs finals pensent. 5 Un exemple de Luis Cabral : le Zantac Glaxo Wellcome peut se plaindre au sujet des génériques qui graduellement vont éroder son pouvoir de marché. Mais à l’origine, le Zantac était aussi un produit introduit par Glaxo pour concurrencer le Tagamet produit par SmithKline, suffisamment différent pour ne pas tomber sous la loi de protection des brevets. Glaxo a ensuite fusionné avec Wellcome en raisons de synergies dans la connaissance des traitements médicamenteux. Au final : cette histoire illustre les principaux thèmes de l’économie industrielle Glaxo Wellcome a un pouvoir de marché significatif qui résulte d’une fusion entre Glaxo et Wellcome qui ont établi leur position grâce à une stratégie de R et D intelligente ce qui leur a permis de concurrencer sérieusement le Tagamet, grâce aussi à une stratégie de marché offensive. Pendant un temps la position de Zantac été protégée par des brevets. Ce n’est plus le cas ce qui signifie que la différenciation du produit par rapport aux rivaux devient maintenant une priorité. Le but étant de garder son pouvoir de marché. 6 Quelques questions… Y a t-il un pouvoir de marché dans certaines industries ? (industrie aérienne, pharmaceutique, supermarché au niveau local). Comment les firmes cherchent-elles à créer ce pouvoir de marché, l’utiliser et le protéger ? La théorie des jeux permet de comprendre comment la concurrence peut s'analyser comme une bataille pour les rentes de monopole où la concurrence hors prix (publicité, design, recherche et développement) créée un environnement où les firmes peuvent abriter leurs profits. Quelles sont aussi les pratiques industrielles qui garantissent cette recherche de rente dans les conditions de la recherche d’un optimum social ? Dans la réalité les marchés de concurrence parfaite n’existent pas et le bien être social n’est donc pas maximum. L’intervention du gouvernement (lois antitrust, taxes et subventions, qualité standard minimum requise etc.) fait partie des moyens utilisés pour corriger les imperfections de marché. Economie industrielle largement consacrée aux causes et conséquence du pouvoir de marché des entreprises. 7 Différentes formes de marché existent Une firme produit homogène produit différencié monopole monopole Beaucoup de firmes concurrence pure et parfaite concurrence monopolistique Peu de firmes oligopole homogène oligopole différencié Un marché concurrentiel est une structure de marché par laquelle les agents (consommateurs, producteurs) se comportent de manière concurrentielle, c’est-àdire considèrent le prix de marché comme une donnée et donc qu’il n’est pas influencé par le comportement d’un autre agent particulier. Sur un marché concurrentiel, un producteur estime que sa production n’influence pas le prix de marché. Le prix est la résultante du comportement des forces du marché, i.e. l’ensemble des consommateurs et des producteurs. L’oligopole inclut également le modèle de marché à firmes dominantes et frange concurrentielle (asymétrie de pouvoir entre firmes). Classement selon les caractéristiques de la demande : -1 seul acheteur bcp d’offreurs : monopsone -peu d’acheteurs bcp d’offreurs : oligopsone -autres : monopole bilatéral, oligopole bilatéral 8 Equilibre partiel… Pour aller vers des modèles plus réalistes, on doit adopter la notion d’équilibre partiel, c’est-à-dire sur un seul marché (sans interactions avec les autres marchés et le reste de l’économie). Pour cela on retiendra deux hypothèses : * La demande pour un bien décroît avec son prix, (hypothèse naturelle sauf pour les cas très spéciaux relevant de l’effet Giffen –voir complément-) * le changement dans le bien être des consommateurs peut être mesuré par le surplus des consommateurs. Compris comme étant la valeur de la somme de la disposition à payer au dessus du prix de vente du bien de la part des « n » consommateurs qui achètent effectivement chacun un bien avec pour chacun une disposition à payer différente. Ou un consommateur dont la disposition à payer diminue au fur et à mesure de l’accroissement de la quantité de biens consommés (principe de satiété). Comme le surplus des producteurs est défini comme le profit de la firme dans l’industrie et qu’il correspond à l’aire comprise entre la courbe d’offre et le prix de vente, le surplus global de l’économie est égal à la somme du surplus des consommateurs et des producteurs et on montre que le surplus total est maximisé quand le prix du consommateur est égal au coût marginal. L’introduction d’une taxe se traduit par une variation négative du surplus global et par l’apparition d’une perte sèche (« dead-weight loss ») 9 Interactions stratégiques… Dans un marché oligopolistique, une firme ne rencontre pas par définition un environnement passif. Nous devons donc introduire les interactions stratégiques des preneurs de décision. Pour ceci la théorie des jeux non coopératifs est un outil permettant de comprendre le choix des agents économiques. Le temps est aussi apprécié en considérant des décisions simultanées ou séquentielles. Quelles sont alors les variables de décision stratégique ? Tout d’abord le prix, Mais aussi certaines dépenses comme les dépenses de publicité La décision d’innover La décision d’entrée etc… Le conflit entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif caractéristique du dilemme du prisonnier se retrouve en économie industrielle. Par exemple, deux entreprises leaders sur un marché ont souvent tendance à se livrer une concurrence sans merci (en termes de prix, de publicité, etc.) alors qu’une entente aurait permis de limiter les coûts pour chacune d’entre elles. La confrontation des intérêts individuels ne débouche pas nécessairement sur l’optimum social. 10 Concurrence parfaite Concurrence imparfaite Comportement de preneur de prix Décision quantité produite Oligopole Monopole Duopole Fait face à toute la demande chaque firme fait face demande résiduelle Statique ND Non coopératif D Coopératif Dynamique ND D Jeux répétés Prise de décision séquentielle Prise de décision simultanée: prix ou quantité Modèles de leader et de suiveurs Cournot qté Bertrand prix 11 Plan : Quelques questions… Chapitre 1 : Rappels Chapitre 2 : La concurrence entre entreprises sur des marchés oligopolistiques pour des biens homogènes Chapitre 3 : La concurrence entre entreprises sur des marchés oligopolistiques pour des biens différenciés Chapitre 4 : Recherche et développement et adoption de nouvelles technologies Chapitre 5 : Entrée et sortie 12 Supports de cours Présentation PowerPoint Compléments et TD en ligne Manuel TIROLE Jean « The theory of Industrial organization » 1988, The MIT Press, Cambridge (USA). SHY Oz, « Industrial Organization: Theory and applications », 1996, The MIT Press, Cambridge (USA). CABRAL Luis M.B., « Industrial Organization », 2000, The MIT Press, Cambridge (USA). 13 Modalités d’examen Oral avec choix d’une question sur deux sujets proposés tirés par l’étudiant. Jean Bonnet, Enseignant-chercheur au Centre de Recherche en Economie et Management CREM (CAEN) Bureau EG 215 2ième étage Téléphone: 02 31 56 54 26 14