Sommaire Marie Pezé*, Marie-Christine Soula**, Nicolas Sandret*** * Docteur en psychologie, psychanalyste, expert près la cour d’appel de Versailles, consultation « souffrance et travail », hôpital Max-Fourestier, Nanterre ** Médecin inspecteur régional du travail, attachée de consultation de pathologie professionnelle, hôpital Raymond-Poincaré, Garches *** Médecin inspecteur régional du travail, attaché de consultation de pathologie professionnelle, CHIC de Créteil Le travail, c’est la santé 208 Pathologies de « surcharge » 213 S’entretenir avec le salarié en souffrance 215 Les acteurs de la prise charge SOUFFRANCE AU TRAVAIL Stress, épuisement, harcèlement… C O N S U LTAT I O N S DOSSIER A Christine Maillard, le Concours médical WEB + INTERNET * En 1900, la durée de vie était de 500 000 heures, et le temps passé au travail de 200 000 heures ; en 2004, la durée de vie était de 700 000 heures, et le temps de travail de 63 000 heures pour quarante années de travail. Les nouveaux visages du travail, Le journal du CNRS, 184, mai 2005. INDUSTRIE potentiellement pathogènes (tableau p. 207) et d’indicateurs de souffrance (tableau p. 214). Doté d’une telle perspicacité clinique, chacun se rendra compte de la facilité avec laquelle la hiérarchie met en avant les conflits interpersonnels, les difficultés relationnelles, au lieu de repérer les dysfonctionnements de l’organisation du travail, voire de remettre en cause ses compétences. Reste que malgré toutes les avancées dans ce domaine, il est encore bien difficile pour un salarié de prendre conscience de sa souffrance, puis de la faire reconnaître, même si les intervenants sont nombreux (p. 215). LU POUR VOUS vec l’allongement des années d’études et du temps de la retraite, le travail qui occupait, en 1900, 40 % de la vie d’un individu n’en occupe plus, un siècle plus tard, que 10 %* ! Pourtant, travail et identité restent étroitement liés : c’est en forgeant que l’on devient forgeron ! Pas étonnant donc que la souffrance au travail se traduise par une perte identitaire et confine à la dépression (p. 204). Au début du XXIe siècle, les salariés ont vu la reconnaissance de leur souffrance liée au travail, à tel point que le harcèlement fait l’objet d’une prise en charge en maladie par le biais de la législation sociale depuis la loi du 17 janvier 2002. Est-ce pour cette raison que l’on a trop tendance à vouloir étiqueter « harcèlement » toute plainte liée au travail ? Pourtant, comme le rappelle utilement Marie Pezé, Marie-Christine Soula et Nicolas Sandret dans ce dossier, le clinicien doit exercer son esprit d’analyse pour démêler ce qui revient au stress, à la névrose traumatique, à l’épuisement professionnel ou au harcèlement. Pour cela, il doit bien connaître la méthodologie de l’entretien avec le salarié en souffrance (tableau p. 214), il peut s’aider de critères de repérage des pratiques organisationnelles VIE PROFESSIONNELLE TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL 204 La liste des consultations spécialisées « souffrance au travail » est disponible sur : www.concoursmedical.com et www.egora.fr LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 201 SOUFFRANCE AU TRAVAIL Le travail, c’est la santé À condition d’en reconnaître la qualité hiérarchie les impasses de l’organisation du travail aboutit à une crise identitaire, avec à la clé, dépression, fatigue, absentéisme, voire démission. TRAVAILLER, SE TRAVAILLER La construction de l’identité reste toujours inachevée et grevée de failles, qui marqueront le sujet, d’impasses relationnelles auxquelles il s’est heurté dans l’enfance. La souffrance du sujet est donc héritière de la souffrance des parents ; elle est aussi attente d’accomplissement de soi, de construction identitaire. Cette identité, nous la tenons aussi du regard d’autrui. À l’âge adulte, la quête de l’accomplissement de soi va se jouer sur deux scènes majeures : le théâtre amoureux, d’abord ; le champ social où le travail joue un rôle central, ensuite. Construire son identité grâce au travail La régulation de notre « estime de soi » dépend souvent des autres. Le retrait d’amour de « la société » serait l’équivalent d’une blessure narcissique ; ce retrait d’amour, dans la mesure où il équivaut à un retrait d’estime, peut aboutir à des affects très particuliers comme la honte. Le sujet attend une reconnaissance de son travail En contrepartie de la contribution qu’il apporte à l’organisation du travail, le sujet attend une rétribution. Pas simplement un salaire mais aussi une reconnaissance. La psychodynamique du travail souligne l’importance de cet axe de réflexion. La reconnaissance de la qualité du travail accompli est la réponse aux attentes subjectives dont nous sommes porteurs. Alors, les doutes, les difficultés, la fatigue s’évanouissent devant la contribution à l’œuvre collective et la place que l’on a pu se construire parmi les autres. La reconnaissance est fondée sur deux jugements : – le jugement d’utilité, énoncé par la hiérarchie, porte sur l’utilité sociale, économique ou technique du travail (il évalue les objectifs atteints) ; 204 LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 DR TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL En travaillant, le sujet se forge une identité, véritable armature pour la santé, mais l’impossibilité de faire comprendre à sa La reconnaissance de la qualité du travail accompli est la réponse aux attentes subjectives. – le jugement de beauté, énoncé par les pairs de la communauté d’appartenance. Ce jugement esthétique comporte 2 volets : conformité du travail par rapport aux règles de métier qui constituent le collectif de travail (le simple respect des règles renvoie au conformisme) ; originalité du travail, différent de celui des autres. La reconnaissance de la qualité du travail accompli va s’inscrire en termes de gain dans le registre de l’identité. Elle subvertit la souffrance et les efforts en plaisir du travail accompli. Cette construction de l’identité dans le travail est l’armature de la santé mentale et physique ; si l’organisation du travail ne la permet pas, l’armature s’effondre (Ch. Dejours, 1993, 1995, 1998). Le travail se situe dans l’écart entre le prescrit et le réel Le travail fait l’objet de nombreux discours savants. Le juriste parle du contrat de travail, le chef d’entreprise évoque les objectifs, l’organisateur définit les consignes, le physiologiste parle de biomécanique. Du côté de l’organisation du travail, l’expérience du travail est banalisée, c’est l’application des consignes. Mais sur le terrain, travailler implique de se confronter au monde. Travailler, c’est tenir d’un côté la prescription de la hiérarchie et de l’autre la résistance du réel. Car la prescription sous-estime toujours la variabilité de la situation : les directives sont données pour une situation type qui ne se présente jamais. Affecté à une tâche, le travailleur cherche un ordre, une séquence de gestes, d’opérations mentales, un choix d’outils, qui réalisent un mode opératoire spontané, se perfectionnant au gré des modifications successives. La même tâche, effectuée par des travailleurs différents, n’est pas toujours réalisée selon un seul et même protocole. C’est dans cet écart entre le prescrit et le réel que se trouve d’ailleurs la véritable définition du travail : « Le travail, c’est la mobilisation Ego Autrui Réel Source : F. Sigaut. Folie, réel et technologie. Techniques et culture éd. 1990;15. LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 INTERNET ALIÉNATION CULTURELLE Perte du rapport au travail Déni collectif du réel Décompensation du collectif • burn-out • perte des règles de métier • élection d’un bouc émissaire INDUSTRIE ALIÉNATION MENTALE Coupure du lien entre le sujet et le réel, le sujet et ses collègues : bouffée délirante aiguë, paranoïa situationnelle, psychose dissociative LU POUR VOUS ALIÉNATION SOCIALE Le sujet est coupé d’autrui mais maintient son rapport au réel • maintien de la conviction : tableau de paranoïa • doute sur les compétences : dépréciation, dépression TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL VIE PROFESSIONNELLE Dans le travail la construction de l’identité implique une relation à autrui, mais aussi au réel. DOSSIER Partager les mêmes règles de métier, confronter les expériences Il ne suffit pas d’aligner les personnels les uns à côté des autres pour que la coopération naisse. La confiance C O N S U LTAT I O N S En psychodynamique du travail, une attention particulière est apportée à la construction des collectifs de travail qui soudent un groupe autour des règles du métier. La coopération nécessite non seulement un ajustement des procédures singulières d’exécution de la tâche, mais aussi une confrontation des positions éthiques de chacun sur la base d’une confiance partagée, et donc d’une coopération possible. Il ne suffit pas de juxtaposer les tâches et de prévoir les communications entre les postes. Ce ne sont pas les tâches qu’il faut coordonner, mais les façons de travailler des hommes et des femmes de métier. C’est la mobilisation individuelle et collective qui vient pallier le manque dans les prescriptions de l’organisation du travail, mais c’est cette même mobilisation de chacun et de tous qui, du coup, masque les failles du système. Car si le travail raté se voit, le travail efficace demeure invisible. MISE AU POINT TRAVAILLER ENSEMBLE (SCHÉMA) est fondée sur une communauté de valeurs. La confiance se construit mais pas à partir du partage de conceptions théoriques. On a confiance parce qu’on sait qu’on partage les mêmes règles de métier. Cette construction suppose l’existence de discussions, de confrontations des opinions, de manière formelle au cours de réunions instituées, mais le plus souvent dans les espaces informels des pauses-café, des repas, des échanges de couloirs où s’ajustent les postures pratiques et éthiques personnelles. Cette possibilité de confrontation des expériences peut être gravement perturbée par une organisation du travail axée uniquement sur le rendement, la rigidité des prescriptions, et qui traque les temps dits morts, ou une organisation du travail trop directive, désubjectivante. Les initiatives personnelles pallient les carences de l’organisation du travail Les initiatives personnelles destinées à pallier les carences de l’organisation du travail permettent de faire correctement le travail réel. Le sujet peut, si les conditions s’y prêtent, déployer des trésors d’imagination et d’ingéniosité. Or l’ingéniosité, l’imagination, la créativité, l’initiative impliquent de manquer aux règlements, aux procédures, aux prescriptions, bref, de transgresser. S’il existe une véritable coopération dans le collectif de travail, les « tricheries » pourront être débattues, rapatriées dans le procès de travail, et donc être reconnues. Reconnaître la contribution du travailleur, c’est donc reconnaître cette carence organisationnelle La mise en visibilité de la trouvaille soulève la question de confiance. Les conditions de la coopération sont multiples et reposent d’abord sur la confiance : il faut que le zèle individuel et les inventions rusées soient articulés de manière visible ; ce qui ne peut se faire que par la discussion, la délibération, la construction de règles de travail. L’impossibilité de partager, parce que le collectif n’existe pas ou que l’organisation du travail est trop rigide, oblige à maintenir le secret sur la tricherie ; ce qui débouche sur deux dangers qui peuvent démobiliser les travailleurs : – la sanction : une fois découverte, la tricherie inventée par le salarié pour faire le travail va être sanctionnée, alors qu’elle constitue l’essence même du travail ; – l’impossibilité de faire remonter son expérience et d’enrichir le contenu officiel du travail ; car reconnaître la contribution du travailleur à l’organisation du travail, c’est reconnaître que l’organisation prescrite est défaillante. Les contradictions qui surgissent des orientations stratégiques sont rarement analysées Les cadres ne peuvent remettre en cause l’organisation scientifique du travail, et préfèrent penser que c’est le personnel qui est mauvais. Ils élaborent des stratégies de défense qui passent par une dissimulation des questions qui remontent d’en bas, ce qui laisse le travailleur à sa ENTRETIEN des femmes et des hommes face à ce qui n’est pas donné par l’organisation du travail » (Ph. Davezies, 1997). Dans le travail, la construction de l’identité implique la relation à autrui, mais aussi au réel. Ce que le sujet cherche à faire reconnaître là, c’est son faire, non son être. Dans le travail, le réel se fait essentiellement connaître par le décalage irréductible entre l’organisation prescrite et l’organisation réelle du travail. 205 SOUFFRANCE AU TRAVAIL TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL solitude, à sa souffrance et à l’incohérence du travail à accomplir. La souffrance au travail, c’est donc le vécu qui surgit lorsque le sujet, après avoir épuisé ses ressources personnelles pour tenir au travail, se heurte à des obstacles insurmontables. 206 Issues psychopathologiques à la crise identitaire La non-reconnaissance de la validité que le sujet entretient avec le réel est déstabilisante pour l’identité. Elle peut mener à une crise identitaire majeure, avec deux issues psychopathologiques possibles. Formes mineures de dépression Si le sujet ne parvient pas à faire comprendre les impasses de l’organisation du travail à la hiérarchie, il peut en venir à douter de ce qu’il tient pour vrai, perdre confiance en lui. Cette dépression peut prendre des formes mineures, comme l’anxiété larvée, la chronicisation du sentiment d’ennui, de lassitude, de repli sur soi ou d’insatisfaction, l’augmentation de la consommation de psychotropes légaux, autant de signes avant-coureurs de la décompensation à venir. La fatigue est le symptôme le plus courant Parce qu’elle se situe dans le territoire de l'infraliminaire, la fatigue n’est pas prise au sérieux et est souvent disqualifiée. Il y a la bonne fatigue, évacuation en aprèscoup de l’énergie mobilisée par la tâche à accomplir. Et la fatigue-usure, du geste vidé de sens mais qu’il faut accomplir quand même, en réprimant toute activité spontanée des organes moteurs et sensoriels (Ch. Dejours, 1993) pour coller à la tâche prescrite, sans écart autorisé : une fatigue précurseur d’une dépression atone, blanche, qui ne dit pas son nom. La fatigue n’est donc pas toujours une réponse à une charge physique excessive, à un surmenage ; elle peut aussi trouver son origine dans l’inactivité ou l’activité monotone et dans la répression de l’imagination. La souffrance mentale, la fatigue sont irrecevables au travail. Seule la maladie physique peut être entendue et bénéficie d’un statut de réalité. La prise en charge médicale va achever de déplacer la souffrance mentale vers la douleur physique. Devant l’absence d’écoute de sa souffrance, des impasses qu’il rencontre dans son travail, le salarié peut tenter de maintenir son discours contre le système, se retrouvant ainsi dans une véritable situation d’aliénation sociale. Il sera tôt ou tard dénoncé comme fou. Démission ou absentéisme Les solutions extrêmes de sortie de situation de souffrance au travail sont la démission ou l’absentéisme. En intermédiaire, les salariés déploient des moyens de se défendre, stratégies défensives individuelles ou collectives qui permettent de conjurer la maladie. La résolution des difficultés au travail ne peut jamais faire l’économie de la mise en discussion, de la prise de parole. Cette prise de parole n’est possible que si les conditions éthiques existent. LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 LE GESTE DE TRAVAIL PARTICIPE À LA DYNAMIQUE IDENTITAIRE Quand le choix du métier est conforme aux besoins psychiques du sujet et que ses modalités d’exercice permettent le libre jeu du fonctionnement mental, le travail occupe une place centrale dans l’équilibre psychique et dans la dynamique de l’identité. Le travail apporte d’abord un plaisir mental à travers le contenu symbolique de la tâche, puis il apporte un plaisir corporel à travers une gestuelle spécifique. Agir sur le geste, c’est agir sur l’identité « Le corps est le premier et le plus naturel instrument de l’homme », écrit Marcel Mauss en 1936. La situation de travail agit sur l’économie des corps à plusieurs niveaux. Si la tâche est porteuse d’un contenu symbolique, elle permet au sujet d’exprimer son montage pulsionnel spécifique. Si le travail autorise, en dépit des contraintes du réel et de l’organisation, un exercice inventif des corps, il devient source de plaisir et de sublimation. Psychisme et corps agissent de concert pour une production valorisante. Les gestes ne peuvent se réduire à des enchaînements musculaires efficaces et opératoires. « Actes d’expression de la posture psychique et sociale que le sujet adresse à autrui » (Ch. Dejours, D. Dessors, P. Molinier, 1994), ils participent à la construction de l’identité : – l’identité transgénérationnelle, car les gestes sont transmis dans l’enfance, par l’imitation des adultes aimés et admirés. L’enfant intériorise les gestes, les postures, les tours de main des adultes par loyauté identificatoire, en mobilisant des mécanismes de défense précoces et solides qui vont ancrer le geste dans l’expression corporelle. C’est dire si modifier une procédure de travail par rationalité ergonomique peut devenir conflictuel avec ces loyautés gestuelles ; – l’identité sociale, puisque les gestes sont induits par la société et la culture (port des charges lourdes sur les membres supérieurs fléchis, avec fermeture de la ceinture scapulaire, en Occident ; sur la tête et le dos en Afrique). Au travers des apprentissages, les gestes de métier nouent des liens étroits entre l’activité du corps et l’appartenance à une communauté professionnelle. Certaines postures et attitudes corporelles acquièrent ainsi, dans le travail, valeur de dramaturgie ; – l’identité sexuelle, car si les gestes ont une histoire familiale, sociale, ils ont aussi un sexe. L’identité sexuelle, l’identité de genre se doivent d’être traduites par des attitudes, des postures spécifiques. L’éducation inscrit dans la musculature des postures sexuées spécifiques (injonctions maternelles à la petite fille : tenir les genoux serrés, ne pas trop bomber le torse…). Le modelage du corps se fera ainsi au fil des ans, traduisant l’identité sexuelle, les choix existentiels, l’affaissement musculaire des défaites et des échecs, la mémoire tissulaire des événements forts, les empreintes du travail. Repérage des pratiques organisationnelles potentiellement pathogènes (voir p. 213) ◗ Les injonctions paradoxales • Prescrire des consignes confuses et contradictoires qui rendent le travail infaisable, ce qui sera reproché dans un deuxième temps ◗ La reddition émotionnelle par hyperactivité : • Fixer des objectifs irréalistes et/ou irréalisables entretenant une situation d’échec, un épuisement professionnel et émettre des critiques systématiques • Déposer les dossiers urgents cinq minutes avant le départ de l’agent • Intensifier la charge de travail dans un temps imparti. ◆ LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 INTERNET La surveillance des faits et gestes peut devenir persécutoire : Les pratiques de direction du geste de travail peuvent entraîner la perte du sens du travail • Supprimer des tâches définies dans le contrat de travail ou le poste de travail et notamment des tâches de responsabilité pour les confier à un autre sans avertir le salarié • Priver de bureau, de téléphone, de PC, vider les armoires • Effacer le salarié des organigrammes, des papiers à en-tête INDUSTRIE ◗ Les pratiques disciplinaires Le pouvoir de direction et d’organisation ◗ La mise en scène de la disparition LU POUR VOUS Les règles disciplinaires TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL ◗ Les pratiques punitives mettent les salariés en situation de justification constante • Refus réitéré aux demandes de formation du salarié • Incohérence des procédures de notation et d’évaluation jouant sur les tableaux d’avancement, d’échelon et de grade • Notes de service systématiques (jusqu’à plusieurs par jour) • Utilisation réitérée de lettres recommandées avec accusé de réception (AR) • Procédure disciplinaire non fondée • Affectation autoritaire dans un service • Incitation forte à la mutation • Heures supplémentaires non validées et non compensées • Vacances imposées ou non accordées au dernier moment • Définir une procédure d’exécution de la tâche, puis la contester, une fois la tâche exécutée • Donner du travail sur le mode « mission impossible » • Faire refaire une tâche déjà faite • Fixer des objectifs sans donner les moyens en qualité et en quantité • Fixer des prescriptions rigides, au pied de la lettre, sans prise en compte de la réalité du travail • Imposer l’obéissance à la prescription au pied de la lettre, au détriment du travail qu’elle est supposée organiser • Faire travailler une secrétaire par terre • Corriger des fautes inexistantes • Déchirer un rapport qui vient d’être tapé en le jugeant inutile • Exiger de coller les timbres à distance imposée du bord de l’enveloppe • Faire venir le salarié et ne pas lui donner de travail VIE PROFESSIONNELLE ◗ Les pratiques d’isolement entraînent la séparation du sujet de son collectif de travail ou d’une partie du collectif de l’autre clan. • Changements d’horaires de repas pour séparer des collègues habituels • Omission d’information sur les réunions • Omission d’invitation aux réunions concernant le salarié • Injonction faite aux autres salariés de ne plus communiquer avec la personne désignée • Afficher de la complaisance pour certains, une rigueur excessive pour d’autres, p. ex. dans la gestion des horaires ou des temps de pause • Répartir la charge de travail de manière inégalitaire, en qualité et en quantité • Stigmatisation publique d’un ou plusieurs salariés devant le reste de l’équipe • Management de concurrence stratégique – contrôle des communications téléphoniques par ampli ou écoute ; – vérification des tiroirs, casiers, poubelles, sacs à main du salarié ; – contrôle de la durée des pauses, des absences ; – contrôle des conversations et relations avec les collègues ; – obligation de laisser la porte du bureau ouverte « pour que je vous voie » ; – enregistrement ; – notations sur un cahier. DOSSIER Les pratiques relationnelles assoient la relation de pouvoir • Tutoyer sans réciprocité • Couper la parole • Utiliser un niveau verbal élevé et menaçant • Faire disparaître les savoir-faire sociaux (ni bonjour, ni au revoir, ni merci) • Critiquer systématiquement le physique du salarié • Utiliser des injures publiques, sexistes, racistes • Cesser toute communication verbale (post-it, note de service) • Siffler le salarié • Regarder avec mépris • Entretien d’évaluation à visée de déstabilisation émotionnelle C O N S U LTAT I O N S Lien de subordination MISE AU POINT Si l’ouvrier à la chaîne, l’employé aux écritures d’un service de comptabilité, l’aide-soignante prise dans une organisation du travail verrouillée ne peuvent rien investir de leurs ressorts personnels et donc ne trouvent pas dans le regard d’autrui un jugement narcissiquement soutenant, il y aura souffrance. La sous-utilisation du potentiel personnel de créativité est une source fondamentale de déstabilisation de l’économie psychosomatique. ENTRETIEN Quand le geste ne sert qu’à « tenir au travail » Si certaines postures et attitudes corporelles acquièrent valeur de dramaturgie, permettent l’écoulement des excitations, d’autres s’exécutent dans le « silence mental », dans la répression d’une activité psychique personnelle, entraînant des stases énergétiques redoutables. Travailler à des gestes vides de sens façonne de soi une image terne, enlaidie, misérable. Quand le geste n’exprime plus rien, il aide à ne pas penser. Il sert à « tenir ». 207 SOUFFRANCE AU TRAVAIL Pathologies de « surcharge » Il n’y a pas que le harcèlement TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL Toute souffrance au travail ne relève pas forcément d’un harcèlement, il faut parfois la rattacher au 208 stress, nocif surtout par ses excès, tandis que le harcèlement l’est par sa nature ; à la névrose traumatique, tableau clinique spécifique aux situations de violence au travail ; ou encore à l’épuisement professionnel. a peur de la perte d’emploi, la peur de ne pas tenir sur son poste de travail engendrent des pathologies croissantes : le karoshi, les séquelles du harcèlement moral érigé en pratique managériale, les passages à l’acte violents, les suicides sur les lieux de travail ne sont plus des phénomènes mineurs pour les cliniciens de terrain. Ces pathologies liées aux nouvelles formes d’organisation du travail sont regroupées sous la terminologie de pathologies de surcharge. Le type de décompensation ne dépend pas uniquement du travail, mais en dernier ressort de la structure de la personnalité, acquise avant la situation de travail. Cette décompensation est une rencontre entre une organisation psychique individuelle spécifique et une organisation du travail spécifique. L’analyse des situations de souffrance au travail requiert des savoirs pointus, croisés et pluridisciplinaires pour faire la part entre facteurs externes et facteurs endogènes : – la salariée qui se plaint et s’étiole sur son poste de travail, présente-t-elle une pathologie dépressive ou est-elle soumise à un management harcelant et pathogène ? – ce manager obsessionnel qui exige de sa secrétaire qu’elle colle les timbres à 2 cm du bord de l’enveloppe, est-il dans l’abus de pouvoir ou le perfectionnisme ? – cette aide-soignante en pleine bouffée délirante qui parle de respirateurs montés à l’envers dans son service de réanimation est-elle folle ou clairvoyante sur le burnout de ses collègues ? – ce jardinier de cimetière communal exclu violemment de son équipe de collègues est-il un peu schizoïde ou dénonce-t-il le pillage des caveaux par un collectif de travail sans foi ni loi ? L LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 LES PATHOLOGIES LIÉES AUX NOUVELLES FORMES D’ORGANISATION DU TRAVAIL Elles sont essentiellement classifiées comme pathologies de surcharge : – surcharge du fonctionnement psychologique, mental, cognitif, entraînant des tableaux précis comme le burnout, la dépression, la névrose traumatique, la paranoïa situationnelle ; – surcharge du fonctionnement pulsionnel, entraînant des décharges comportementales comme la violence contre l’autre (agressions contre les collègues ou l’usager), contre soi (suicides) ou contre l’outil de travail (sabotages), comme les dérives éthiques (adhésion aux pratiques de harcèlement moral contre les subordonnés) ; – surcharge du fonctionnement organique, entraînant des pathologies physiques précises : troubles musculosquelettiques, karoshi ou mort subite au travail… Les décompensations psychiques L’état de surcharge mentale peut prendre des formes cliniques mineures, comme l’anxiété larvée, la chronicisation du sentiment d’ennui, de lassitude, de repli sur soi ou d’insatisfaction, en un mot le stress. Avec comme corollaire l’augmentation de la consommation de psychotropes légaux ou illégaux. La surcharge mentale peut déboucher sur des crises psychiques aiguës comme les états de stress post-traumatique. Autrefois exceptionnels (hormis dans les milieux bancaires après les hold-up), ils se multiplient dans les situations d’agression contre des personnes dans l’exercice de leur travail. Le tableau de névrose traumatique est également spécifique aux salariés en situation de harcèlement moral. La surcharge mentale peut déboucher également sur des états de confusion mentale, des bouffées délirantes. Le sentiment de persécution, la paranoïa situationnelle peuvent apparaître et « flamber » dans un contexte professionnel pathogène. Il ne faut pas oublier l’état d’épuisement professionnel ou burn-out (G. Ginsberg, 1974). Ce terme s’appliquait initialement aux professionnels de la relation d’aide, aux soignants. L’épuisement ou l’usure professionnelle entraînent un syndrome psychologique à trois dimensions : l’épuisement émotionnel (sentiment de fatigue), la dépersonnalisation (insensibilité et réactions impersonnelles vis-à-vis des usagers) et la réduction de l’accomplissement personnel (faible sentiment de compétence et de recon- NON OUI Stress Exigences managériales Conflits interpersonnels Charge « mentale » Personnalités difficiles LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 INTERNET Harcèlement moral INDUSTRIE Changements relations Pas de stress LU POUR VOUS Pas de sensation de menace Perception d’une menace Capacité à y faire face ? TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL VIE PROFESSIONNELLE « Stresseur » Le stress, un terme neutre, mais ambigu Le stress est un terme commode pour exprimer de façon globale les difficultés, les contradictions, les conflits que nous rencontrons dans le monde du travail et leurs conséquences sur la santé psychique et physique. Relativement interchangeable avec d’autres terminologies comme surmenage, fatigue, usure, harcèlement, le vocable stress s’est imposé, car il possède plusieurs avantages : il est moins chargé émotionnellement que le terme souffrance. Parler de souffrance dans un CHSCT peut choquer, alors que, du fait de sa neutralité, le mot stress passe très bien. Du côté du personnel ou de ses représentants, le mot stress est suffisamment général pour poser le problème de la souffrance au travail, mais sans trop s’avancer sur son contenu. En disant stress, on dit tout, d’un coup, depuis les troubles du sommeil jusqu’aux graves tableaux de stress post-traumatique des agents en situation de violence. Du côté de la hiérarchie, le stress, en disant tout, permet de ne rien dire, et le potentiel de déstabilisation du terme est donc très limité. Le terme stress véhicule donc un double contenu : d’une part, une dimension d’authentique demande, d’autre part, l’expression d’une incapacité à en spécifier le contenu de manière suffisamment étayée. Le stress n’est pas une maladie : c’est tout simplement une réaction biologique qui permet à l’organisme de s’adapter aux variations de son environnement. C’est un DOSSIER On ne mesure pas le « stresseur » mais le stress perçu. Le stress, dans sa conception scientifique, décrit les réactions biologiques d’un organisme face à des « stresseurs ». Faire face implique de mobiliser « l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux destinés à maîtriser, réduire et tolérer les exigences internes ou externes qui menacent ou dépassent les ressources d’un individu » (R.S. Lazarus, 1966). Le stress, concept défini par Hans Selye en 1936, a été massivement récupéré dans le vocabulaire courant comme dénominateur commun de toutes les souffrances, au travail et ailleurs. On ne dit plus : « je suis ému, angoissé, bouleversé, sous tension, fatigué, énervé », qui sont autant d’expressions nuancées d’un état interne, mais « je suis stressé », participant ainsi à l’aplatissement symbolique de la subjectivité. C O N S U LTAT I O N S Les décompensations somatiques Les nouvelles formes d’organisation du travail, le flux tendu, l’intensification de la vitesse d’exécution, la cadence demandée dans de nombreux métiers, la répétitivité vide de sens du geste exécuté entraînent l’atteinte de secteurs organiques. Les troubles musculo-squelettiques sont une véritable pandémie dans toutes les sociétés industrialisées et représentent la première maladie professionnelle. Le karoshi est l’issue fatale du surmenage, mort subite par accident vasculaire cérébral ou cardiaque chez un LE STRESS : AMÉLIORER LES CONDITIONS DE TRAVAIL MISE AU POINT Les décompensations comportementales La violence au travail, qu’elle soit physique ou psychologique, se généralise, tous contextes et toutes catégories professionnelles confondus, donnant à penser que le problème n’est pas lié à un environnement précis ou à une catégorie professionnelle particulière. Viols et homicides, coups et blessures, suicides sur les lieux de travail ne sont plus des faits isolés. La violence n’est pas forcément physique. Les comportements tyranniques, le harcèlement, la persécution d’un subalterne sont fréquents et intégrés au mode de management. sujet jeune. Les études épidémiologiques américaines (P. Reich, RA. De Silva, B. Lown, BJ. Murawski. La mortalité par accident coronarien. 1981) indiquent des associations significatives en termes statistiques entre trois facteurs : l’existence d’une instabilité électrique du myocarde, une vie quotidienne vécue comme un fardeau sur fond de dépression ou dans une situation décrite comme sans issue, enfin, un événement à charge psychique forte, proche de l’épisode d’arythmie (moins d’une heure dans 21 % des cas). ENTRETIEN naissance de l’effort accompli dans le travail). On peut désormais le généraliser à de nombreuses professions ; – il faut enfin souligner la recrudescence des suicides sur les lieux de travail. Ces suicides « dédicacés » soulèvent la question du travail dans leur étiologie. 209 SOUFFRANCE AU TRAVAIL mot ambigu qui regroupe l’effet (la réponse de l’organisme) et la cause (l’agression ou la stimulation). On ne mesure pas le « stresseur », mais le « stress perçu » par chaque individu (schéma). Le stress fait souvent le « lit » du harcèlement Le stress est destructeur par ses excès, le harcèlement moral est destructeur par sa nature même (malveillance, intention de nuire, injustice). Chez les « stressés », le repos est réparateur et de meilleures conditions de travail permettent de repartir. TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL VIOLENCE ET NÉVROSE TRAUMATIQUE Entre psychologie (la perversité individuelle) et sociologie (la violence urbaine), la question qui se pose aux cliniciens est la place du travail dans ces phénomènes. La violence au travail ou menace de violence est un problème grave, occulté. Prendre en compte les incidents graves, mais aussi les comportements violents, les agressions verbales Les seuls incidents violents connus dans l’entreprise sont des incidents graves. Des incidents moins tangibles tels que les comportements agressifs des clients ne sont généralement ni connus ni reconnus. Considérés comme des faits mineurs, les agressions verbales sont banalisées et peu prises en compte par les directions d’entreprise. Or, la définition qu’en donne le rapport de la CEE de 1995 sur la prévention de la violence au travail est la suivante : « situations où des personnes sont maltraitées, menacées ou agressées dans des circonstances qui mettent explicitement ou implicitement à l’épreuve leur sécurité, leur bien-être, leur santé ». Dans les secteurs d’activité comme le transport en commun, les urgences médicales, les services sociaux, les salariés font face à des comportements violents extrêmes, parfois à des insultes, à des coups, à du vandalisme. Ces événements commencent à être pris en charge et font l’objet de projets de prévention. Mais, dans d’autres secteurs comme la vente, les accueils téléphoniques, la violence est moins spectaculaire. Pris dans une culture d’entreprise qui prône le sourire à tout prix (même au téléphone), qui impose une stéréotypie des comportements dans les échanges avec le client, les salariés n’ont guère le choix que de subir régulièrement des clients qui crient, s’énervent : injures racistes, sexistes. À l’origine : le dysfonctionnement de l’organisation du travail Ces incidents violents, lorsqu’ils sont étudiés, trouvent souvent leur origine dans les dysfonctionnements de l’organisation du travail. Les clients subissent des queues interminables, des délais de livraison ou de réparation non respectés à cause du travail à flux tendu, des erreurs de facturation à cause de dysfonctionnements informatiques, des promotions sur des matériels en rupture de stock. Bref, une organisation du travail qui place le rendement économique au premier plan, au détriment de la qualité du travail. C’est au salarié de gérer la violence induite par les incohérences et les contradictions de l’organisation du travail. La violence des clients fait désormais partie de la charge de travail. Au salarié de gérer, de réguler au quotidien ces carences. La violence surgit dans les grandes entreprises au moment des réorganisations, lorsque les salariés apprennent la suppression de leur poste sans ménagement, ou de leur secteur d'activité avec à la clé un redéploiement, une reconversion qui sera une négation de l’identité pro- Harcèlement individuel, institutionnel ou transversal Le harcèlement individuel Il est pratiqué par une personnalité obsessionnelle, perverse narcissique ou porteuse d’une pathologie du caractère. Il est intentionnel, vise à humilier, à détruire l’autre et à valoriser son pouvoir social ou personnel. L’instrumentalisation des individus et des instances par ces personnalités retarde ou rend impossible la reconnaissance des agissements délictueux, tant leurs procédés peuvent être hostiles, subtils et redoutablement efficaces, surtout face à des individus fortement investis dans leur métier. Le harcèlement institutionnel Il peut prendre 3 formes : – pratiques managériales délibérées impliquant la désorganisation du lien social touchant l’ensemble du personnel, portant atteinte à la dignité des 210 LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 personnes et qui ont pour effet de dégrader les conditions de travail (management par le stress, par la peur) ; – harcèlement stratégique qui vise à exclure les personnels dont l’âge, l’état de santé, le niveau de formation, ne correspondent plus aux nécessités de service et à leurs missions d’intérêt général ; – absence d’intentionnalité dans les méthodes de management qui favorisent toutefois les conflits et le harcèlement moral. Sur la base des travaux de la Direction des relations du travail du ministère (DRT), la commission consultative des droits de l’homme estime qu’il y a harcèlement institutionnel non seulement lorsque le management est volontairement impliqué dans le processus de harcèlement, mais aussi lorsqu’il ne l’est qu’involontairement. Cette position rejoint en définitive la définition légale qui qualifie de harcèlement moral les agissements qui ont pour objet une atteinte à la dignité de la personne et une dégradation des conditions de travail, et aussi ceux qui ont pour effet une atteinte à la dignité de la personne et une dégradation des conditions de travail. Le harcèlement transversal ou horizontal Il s’exerce entre personnels, sans rapport hiérarchique. Il relève d’une dynamique collective où se déploient des comportements contraires aux droits fondamentaux de la personne humaine dans une relation de travail. Dans cette situation, l’individu ou le groupe harcelé devient le bouc émissaire. Ces personnes vont alors porter la responsabilité des situations de souffrance au travail ou des dysfonctionnements organisationnels. LU POUR VOUS INDUSTRIE INTERNET LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL VIE PROFESSIONNELLE L’apparition du terme burn-out date de 1974 dans la littérature nord-américaine et est dû à Ginsberg, qui menait alors une étude sur le stress. Ce terme s’appliquait spécifiquement aux professionnels de la relation d’aide aux soignants, mais se généralise. L’épuisement ou l’usure professionnelle entraînent un syndrome psychologique à trois dimensions : l’épuisement émotionnel (sentiment de fatigue), la dépersonnalisation (insensibilité et réactions impersonnelles vis-à-vis des usagers) et la réduction de l’accomplissement personnel (faible sentiment de compétence et de reconnaissance de l’effort accompli dans le travail). Les conséquences néfastes du burn-out sont la dépression, la réduction de l’estime de soi, l’absentéisme, la diminution de l’efficacité et l’apparition de conflits interpersonnels. La spécificité de ce syndrome ne ressort pas clairement et le processus d’affaiblissement peut alors s’apparenter à la dépression ou au stress. Il est alors DOSSIER L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL* C O N S U LTAT I O N S La névrose traumatique, un tableau clinique spécifique aux situations de violence au travail La névrose traumatique survient dans toutes les situations où le sujet vit une menace, réelle ou ressentie, contre sa propre intégrité physique ou contre l’intégrité physique de quelqu’un en tant que témoin. Elle correspond à un débordement du travail de l’appareil psychique, pris par surprise, et qui n’a pu développer des mécanismes de défense et d’anticipation du danger. Pour chacun d’entre nous, des circonstances spécifiques sont capables, en raison de leur signification personnelle, de déclencher une névrose traumatique. Il n’y a pas de proportionnalité objective entre la gravité de l’accident ou de la situation et la gravité du tableau clinique. La névrose traumatique se caractérise par son début, sans période de latence, dans les suites immédiates de l’accident de travail ou de la situation de travail ayant valeur de traumatisme : – l’angoisse du patient est subaiguë avec des manifestations physiques : tachycardie, tremblements, sueurs, boule œsophagienne ; – le retour en boucle de la scène traumatisante s’impose au patient et lui fait revivre la situation traumatisante ; – les attaques d’angoisse surgissent spontanément, déclenchées par une perception analogique avec tel ou tel détail cardinal de la scène traumatique : bruit, couleur du mur, mimique d’une personne présente, odeur particulière ; – les cauchemars intrusifs apparaissent, entraînant le réveil immédiat en sueurs, en criant ; – l’insomnie réactionnelle devient le moyen de bloquer la survenue des cauchemars intrusifs ; – l’insomnie, la fatigue, la lutte contre les crises d’angoisse génèrent un repli social, affectif et sexuel majeur, une altération progressive de l’état général, sur tous ses versants, somatique, cognitif, psychique. Les atteintes cognitives sont toujours présentes : perte de mémoire, troubles de concentration, de logique. Les atteintes psychiques entraînent la perte de l’estime de soi, un sentiment de dévalorisation, de perte de MISE AU POINT fessionnelle, du capital d’expérience. On peut laisser le salarié de longs mois dans l’incertitude ou proposer à l’ingénieur chimiste un poste de commercial. ENTRETIEN Plusieurs livres récents ont été publiés sur la souffrance au travail. Cette actualité n’est pas la conséquence d’une simple mode mais le reflet d’une interrogation profonde en santé publique. ses compétences. Les pleurs, le sentiment de culpabilité, la position défensive de justification sont des signes majeurs d’effondrement anxiodépressif, pouvant mener au raptus suicidaire. Les atteintes somatiques sont le signe de l’atteinte des défenses immunitaires après l’effondrement des défenses psychiques. Il existe un désarroi identitaire spécifique pour les patients subissant des situations professionnelles contradictoires où leurs difficultés de terrain n’ont pu remonter dans la hiérarchie, être reconnues et mises en débat : altération des repères moraux, le vrai et le faux, le juste et l’injuste, le bien et le mal. Le traitement : psychothérapique, médicamenteux, et changement de poste Le travail précoce de mise en récit par des psychothérapeutes spécialisés, un suivi psychothérapique régulier, la prescription d’anxiolytiques et d’antidépresseurs sont les premiers moyens de prévention de ce syndrome. La reconnaissance de la souffrance endurée au travail par les instances administratives a une valeur symbolique forte. Le retour au poste de travail est généralement impossible pour le patient puisque les réminiscences vont déclencher les mêmes mécanismes d’angoisse. Un changement de poste est souvent nécessaire, pensé en termes de poursuite d’une trajectoire professionnelle positive. Prévention : éviter l’isolement subjectif au travail La prévention implique la connaissance du tableau clinique et son coût personnel et collectif en termes de santé publique. L’analyse des difficultés réelles du travail sur le terrain, la constitution de collectifs de travail soudés autour de règles de métier communes et de stratégies collectives de défense pour éviter l’isolement subjectif au travail et des processus de coopération peuvent aider quelqu’un en difficulté à tenir. 211 SOUFFRANCE AU TRAVAIL judicieux d’analyser les causes qui sont déterminantes dans l’installation de ce processus de désillusionnement (politique sociale globale, organisation du travail, population prise en charge, causes personnelles). TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL LE HARCÈLEMENT Au cours du dernier siècle, les modifications de l’organisation du travail n’ont pas manqué de générer des spécialistes pour établir les bases des nouvelles formes de management, des disciplines pour étudier leurs conséquences sur la santé physique et mentale des salariés. Parallèlement à la richesse clinique des recherches en santé mentale au travail, la notion de harcèlement, récemment apparue (M.F. Hirigoyen, 1998), semble avoir occulté tout l’horizon conceptuel, au point de nommer ainsi toutes les plaintes des salariés. La prolifération d’associations, de consultations spécialisées, la promulgation rapide d’une loi (janvier 2002) demeurent une première dans l’histoire de la santé au travail. La notion de harcèlement, victime de son succès… La notion de harcèlement (encadré p. 210) produit le couple un pervers – une victime et ne renvoie qu’à une causalité psychologique, sans interroger les conditions de travail. Il est donc intéressant de constater le retour de la subjectivité au travail et des contraintes qu’elle y subit, au travers d’un concept dont la définition d’origine, énoncée par M.F. Hirigoyen, est désormais biaisée et élargie à toute situation de pression professionnelle. Nous voilà tous confrontés, à des degrés divers, à la prise en charge du salarié « harcelé » : médecin généraliste dont le patient s’effondre depuis l’arrivée d’un nouveau directeur, médecin du travail submergé par les plaintes signalant une organisation du travail traumatisante, psychiatre s’affrontant à « des persécutés au travail », managers et cadres étiquetés « pervers narcissiques ». …au lieu d’une analyse psychodynamique des souffrances organisationnelles Contraints à la prise en charge de patients ainsi étiquetés, les cliniciens de la santé au travail ont, eux, préféré privilégier le regard clinique sur cette nouvelle pathologie. La création d’un réseau de prise en charge pluridisciplinaire et d’un groupe de réflexion a permis d’affiner l’origine, la sémiologie et les procédures de prise en charge de cette pathologie. De cette expérience clinique découle le constat de dérives du concept d’origine, appliqué à toute situation de travail, en lieu et place d’une analyse psychodynamique des souffrances organisationnelles ; le constat d’une identique « instrumentalisation » des patients, au détriment quelquefois de leur devenir psychique, somatique et professionnel. La reconnaissance de la souffrance au travail semble malheureusement engagée désormais dans des prises en charge médico-juridiques, aboutissant à la notion de réparation. Pour le juriste, la règle juridique peut appa212 LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 raître comme un facteur d’apaisement des souffrances humaines. Le jugement énonce une peine supposée infliger à un individu une sanction destinée à occasionner une souffrance équivalente à celle qu’il a infligée à autrui. La peine ici aurait une vertu rédemptrice, sinon pour celui qui a mal agi, en tout cas, pour la victime susceptible alors de replacer le Bien dans son étayage éthique. En écho, la plainte des victimes s’élève autour de la notion de respect et dénonce les atteintes à la dignité, appelant à cette réparation. Mais quelle réparation possible pour un emploi perdu ? Pour l’atteinte à la santé mentale ou physique ? Pour la perte du sens du travail ? Quelle réparation possible quand le couple « pervers-victime » s’avère plus complexe que prévu dans sa construction et que le récit du harcelé met au jour sa participation passive au harcèlement d’un autre avant le sien propre ? Quelle réparation possible quand le bourreau dénoncé s’avère pris dans une idéologie collective où lui-même doit faire avec la conservation de sa santé ? Quelle réparation possible, enfin, quand tout un collectif de travail s’est acharné sur un de ses membres pour ne pas s’effondrer ? Harcèlement individuel et pathologie de caractère chez un supérieur hiérarchique Le harcèlement individuel est pratiqué par une personnalité obsessionnelle ou perverse narcissique, dans un but purement gratuit de destruction d’autrui et de valorisation de son propre pouvoir. Le pervers de caractère (différent du pervers authentique qui exerce un déni du sexe de la femme avec surinvestissement compensatoire du phallus) exerce son emprise dans le registre du désir. Il s’attaque à l’intégrité narcissique de l’autre afin de le désarmer. Il s’attaque à l’amour de soi, à la confiance en soi : le narcissisme positif de l’autre est alors sans cesse mis en danger, faussé, disqualifié. Le pervers est envieux de la vitalité de son objet, de sa pensée autonome, de sa créativité ; il part à la conquête du territoire psychique de l’autre. Il s’adapte avec aisance sur le plan social, avec une efficacité superficielle. Ses déficiences dans la capacité d’aimer les autres et de se préoccuper d’eux sont immenses. Il a besoin d’inspirer de la panique ou de l’angoisse chez l’autre. Son comportement délibéré déclenche chez l’autre une anxiété qui provoque une attitude défensive, elle-même génératrice de nouvelles agressions. Souvent installés à des postes de direction, ces personnes utilisent le lien de subordination propre au contrat de travail comme champ de manœuvre légal à leur exercice pulsionnel. L’obsessionnel exerce son emprise sur l’autre dans le registre du pouvoir. Cette volonté de puissance fait de lui un tyran qui contrôle et viole en permanence l’intimité d’autrui, s’oppose aux projets des autres, argumente à l’infini, freine toute initiative. Chaque fois qu’il y a un rapport d’autorité, il le transforme en épreuve de force. NOTE * Ce thème fera l’objet d’un prochain numéro du Concours médical. ENTRETIEN S’entretenir avec le salarié en souffrance MISE AU POINT Une épreuve parfois cathartique C O N S U LTAT I O N S DR l’esprit les pratiques organisationnelles potentiellement pathogènes (encadré p. 207), ainsi que la liste des indicateurs de souffrance (encadré p. 214). e premier entretien avec un sujet en souffrance au travail est destiné à rencontrer le sujet, à comprendre sa structure psychique, son organisation du travail, sa ligne de décompensation et, en arrière-fond, à ébaucher une stratégie thérapeutique. L DOSSIER DÉTACHER L’HISTOIRE AU TRAVAIL DE L’HISTOIRE SINGULIÈRE L’utilisation ponctuelle d’une des techniques décrites dans l’encadré de la page 207 ne constitue pas forcément un fait de harcèlement moral. L’analyse des décisions de justice sanctionnant la maltraitance recoupe et confirme la typologie répertoriée. Le juriste rattache les techniques à la violation d’une règle de droit : – le détournement du lien de subordination : incivilité à caractère vexatoire, refus de dialoguer, remarques insidieuses ou injurieuses, mots qui blessent, dénigrement et volonté de ridiculiser, moqueries ; – le détournement des règles disciplinaires : sanctions injustifiées basées sur des faits inexistants ou véniels. Atteinte aux avancements de grade et d’échelon, aux demandes de formation professionnelles. Évaluation et notation abusives ; – le détournement du pouvoir de direction : ne pas donner de travail, donner des objectifs irréalisables, donner du travail inutile, isoler, changer arbitrairement d’affectation ; – le détournement du pouvoir d’organisation : modifier arbitrairement les conditions de travail ou les attributions essentielles du poste de travail. LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 INTERNET L’entretien avec la personne qui s’estime en souffrance au travail doit permettre le repérage des pratiques organisationnelles potentiellement pathogènes (encadré p. 207), dont l’utilisation isolée peut faire partie des rapports de force dans la vie sociale, mais ne constitue pas un système répétitif visant ou aboutissant à l’effondrement émotionnel du sujet. « L’acceptation de l’autorité n’est pas obéissance mais reconnaissance d’une relation dissymétrique dont chacun reconnaît la justesse et la légitimité et où tous deux ont d’avance leur place fixée. » (H. Arendt, 1961). CARACTÉRISER LE FAIT DE HARCÈLEMENT MORAL INDUSTRIE REPÉRER LES PRATIQUES ORGANISATIONNELLES POTENTIELLEMENT PATHOGÈNES Extrait du site de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles (INRS). LU POUR VOUS Cette investigation (encadré p. 214) est un moment privilégié pouvant conduire le sujet, sur le mode cathartique, au décollement de l’histoire au travail et de l’histoire singulière et à la verbalisation des affects réprimés. Cet entretien est une véritable épreuve pour le salarié, car il oblige à revenir sur la chronologie des événements et à exprimer des affects douloureux. L’écoute doit être neutre et bienveillante, porteuse d’empathie, mais sans identification excessive avec la « victime ». La typologie des différents harcèlements, de leurs techniques, les prérogatives de l’employeur, et donc les dérapages possibles, doivent être présents, en trame de fond, pour conduire l’entretien semi-directif. VIE PROFESSIONNELLE TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL L’entretien semi-directif doit permettre de retracer l’histoire de l’entreprise, les modifications organisationnelles, le parcours professionnel, les événements de vie (encadré p. 214), en ayant à 213 SOUFFRANCE AU TRAVAIL TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL Historique de l’entreprise • Taille de l’entreprise • Dates de fusion-rachat • Réorganisation du travail • Réorganisation du service • Modification des organigrammes • Augmentation, diminution des effectifs Parcours professionnel du salarié • État civil : âge, sexe… • Formation professionnelle et niveau de diplôme • Postes occupés au décours du parcours professionnel (leur cohérence avec la formation de départ, leur fréquence, les motifs de changements, qu’ils soient rationnels ou liés à la personnalité du patient) • Activité exercée avant le poste actuel (chômage, inactivité, poste équivalent, mutation…) • Ancienneté dans l’entreprise, dans le poste • Type de contrat de travail • Qualification par rapport au poste • Ergonomie du poste (bureau, open-space) • Modifications récentes du poste de travail Chronologie de la dégradation de la situation de travail Avec la bascule entre le vécu de conditions de travail « normales » et le vécu de conditions de travail anormales quant à l’accomplissement de soi. • Modifications organisationnelles – Départ ou arrivée d’un directeur, d’un collègue – Introduction d’une nouvelle technique de travail – Accroissement des performances exigées (juste à temps, flux tendus, trente-cinq heures) Introduction de techniques d’évaluation : entretien annuel d’évaluation sur des critères abstraits éloignés du réel du travail ; rapport d’activité, suivi d’objectifs, contrôle de gestion, contrôle de qualité • Restitution subjective de l’activité de travail C’est au travers de la restitution de situations précises et détaillées qu’une concordance pourra être établie avec un climat générateur de souffrance au travail ou la typologie des formes de harcèlement • Analyse de la qualité du collectif de travail – Taille du service – Nombre de salariés – Ancienneté des membres de l’équipe – Existence de réunions formelles – Existence des temps de transmission – Existence de réunions informelles, de pauses-café – Type de relations dans le collectif : convivialité de surface ou stratégique, convivialité réelle… – Coopération véritable autour de l’activité de travail DR Méthodologie de l’entretien avec le salarié en souffrance Les pauses café font partie de la qualité du collectif de travail. – Partage des « tricheries » et tours de main – Partage des fraudes – Disparition des temps de pause, de transmission entraînant l’absence d’échanges sur le lieu de travail – Vécus de solitude et de chacun pour soi – Formation de clans Événements de vie pouvant être responsables de la décompensation en lieu et place du travail. Identification du tableau spécifique de névrose traumatique Elle peut être possible dès le début de l’entretien si le patient est encore en situation de harcèlement au travail. L’effraction psychique peut resurgir avec l’évocation de l’activité de travail. Dans le cadre des services de santé au travail Augmentation : – du nombre de visites spontanées auprès du médecin du travail ; – du temps nécessaire d’écoute lors des visites médicales ; – des examens médicaux et des orientations médicales suite aux visites ; – du nombre de salariés souffrant de troubles de la santé liés aux conditions de travail ; – de la fréquence et de la gravité des urgences sur le lieu de travail liées à des incidents conflictuels ou à des états de décompensation. 214 LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 VOISIN/PHANIE Les indicateurs de souffrance Aggravation des indicateurs de santé négatifs (troubles musculo-squelettiques, cardiovasculaires). Dans le cadre général du travail Acte violent sur le lieu de travail ; – risque de tentative de suicide sur le lieu de travail ; – augmentation des accidents du travail ou de trajet en relation avec la tension vécue au travail ; – augmentation du taux de rotation des personnels dans les services. L’augmentation des visites spontanées auprès du médecin du travail est un indicateur de souffrance. Indicateurs organisationnels Augmentation du taux : – d’absentéisme, de maternité (mise en jeu d’un mécanisme de défense individuelle) ; – des demandes de formation. LES INTERLOCUTEURS DANS L’ÉTABLISSEMENT SCHÉMA 1 Les interlocuteurs dans l’établissement. Service social du personnel Salariés et équipes de travail CHSCT et CTE ou représentants du personnel LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 INTERNET Service de santé au travail (médecin du travail, psychologue) Le comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail : l’instance habilitée à prévenir les situations de souffrance Au cours des années, le comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est devenu une instance privilégiée de dialogue social. Instance paritaire de proximité, il contribue de par ses missions à la protection de la santé et à l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail des personnels exerçant leur activité dans l’établissement. INDUSTRIE Directeur de l’établisement DRH LU POUR VOUS Organisations syndicales CA Le directeur des ressources humaines lance l’enquête administrative (schéma 2) Sous l’autorité et l’impulsion du directeur et conformément aux instructions générales du chef d’établissement, le directeur des ressources humaines se doit d’apporter des réponses structurées aux dysfonctionnements qui apparaissent. Sur la base de plaintes ou de témoignages, la direction procède à une enquête administrative. La personne mise en cause est informée de la procédure en cours ainsi que le CHSCT. La direction prend, au vu des résultats de l’enquête, la décision d’ouvrir ou non une procédure disciplinaire ou d’engager une procédure pénale. VIE PROFESSIONNELLE Le médecin du service de santé au travail : des garanties de neutralité (schéma 1) Le médecin du travail, en raison de sa légitimité institutionnelle dans l’établissement, mais sans pouvoir de décision hiérarchique, présente les garanties de neutralité pour établir une relation de confiance avec le personnel concerné par un processus de harcèlement. Sans capacité d’investigation, il permet néanmoins aux personnes de prendre de la distance par rapport aux événements, de verbaliser leur souffrance et de trouver les solutions et les ressources pour agir. Le médecin du travail, dont la mission est de préserver la santé du personnel, peut aider par son action à interrompre le processus, en liaison avec la direction de l’établissement, le CHSCT et d’autres professionnels (psychologue, assistante sociale). DOSSIER TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL impliquées dans la prise en charge du salarié en souffrance. Mais les nombreux interlocuteurs ne peuvent interagir que si celui-ci y consent. Le médecin du travail, en première ligne, doit faire cesser le harcèlement. C O N S U LTAT I O N S Comité d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail, agence régionale d’amélioration des conditions de travail, caisse régionale d’Assurance maladie… Beaucoup d’instances peuvent être MISE AU POINT Dans et à l’extérieur de l’entreprise ENTRETIEN Les acteurs de la prise charge 215 SOUFFRANCE AU TRAVAIL SCHÉMA 2 Rôle du directeur des ressources humaines. • Témoignages • Plaintes • Écrits du personnel, du médecin du travail, du CHSCT Informe : • la ou les personnes mises en cause • le CHSCT de l’ouverture d’une enquête DRH Met en œuvre des actions de sensibilisation et de prévention TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL selon délégation du directeur Réponses aux dysfonctionnements apparus dans la situation de travail Enquête administrative Au vu des résultats de l’enquête, peut proposer : • une procédure disciplinaire ; • une incidence sur l’évaluation de l’auteur des faits ; • un changement de service ; • des mesures de révision ou de reconstitution de la situation statutaire de la victime (évaluation, avancement…) ; • une procédure pénale. SCHÉMA 3 Les interlocuteurs à l’extérieur de l’établissment. Médecin traitant Médecin-conseil Sécurité sociale Médecine statutaire (médecins agréés) Inspection du travail • inspecteur du travail • médecin inspecteur du travail • Association régionale d’amélioration des conditions de travail • Service de prévention de la caisse régionale d’Assurance maladie Établissement Direction de l'hospitalisation Les organisations syndicales Selon la réglementation en vigueur, les organisations syndicales ont pour objet l’étude et la défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux tant collectifs qu’individuels des personnels. LES INTERLOCUTEURS À L’EXTÉRIEUR DE L’ÉTABLISSEMENT (SCHÉMA 3) L’agence régionale d’amélioration des conditions de travail (ARACT) Les expertises réalisées par les agences régionales d’amélioration des conditions de travail permettent de faciliter les changements envisagés et concertés des organisations de travail visant à améliorer les conditions de travail et l’efficacité des organisations. Les établissements peuvent solliciter leur concours pour enrichir leur réflexion sur les contraintes d’une situation de travail, en particulier psychologiques, dans laquelle s’est développé un processus de harcèlement au travail. La caisse régionale d’Assurance maladie (CRAM) Agence régionale de l'hospitalisation Direction départementale des affaires sanitaires et sociales Consultation • psychiatres • psychologues 216 Il analyse les risques professionnels et les conditions de travail et effectue des visites et des enquêtes. Il joue un rôle essentiel dans l’élaboration du programme de prévention annuelle des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail, établi à partir des analyses qu’il a réalisées. Il émet un avis sur ce programme et propose des mesures visant le développement de la santé au travail. Il s’agit donc de l’instance habilitée à prévenir et prendre en charge les situations de souffrance. Son intervention dans le domaine des risques professionnels est cadrée par les limites de son champ d’intervention « étude des conditions de travail pour déterminer leurs incidences sur l’organisation du travail et leurs effets sur la santé des personnels ». Le rôle de cette instance demande à être renforcé au niveau de la structure pour qu’elle fonctionne bien et qu’elle apporte une culture nouvelle dans les établissements. Cela nécessite que les représentants du CHSCT soient bien formés pour concrétiser leur action en matière de prévention du processus de harcèlement. Praticiens spécialisés des consultations de pathologie professionnelle LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 Le service prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles des caisses régio nales d’Assurance maladie possède une expertise en matière d’analyse des risques professionnels et de leur prévention. L’union départementale des syndicats Ces représentants syndicaux peuvent aider ou conseiller les personnes ayant des difficultés dans le cadre de leur travail. En général, ils se situent dans des locaux mis à disposition par les conseils généraux. TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL Le médecin généraliste coopère avec le médecin du travail Le médecin généraliste est l’interlocuteur privilégié du patient, qu’il connaît souvent de longue date. Les pratiques de coopération avec le médecin du travail s’avèrent incontournables. Elles peuvent renforcer l’action des acteurs du réseau. Rôle du psychiatre ou du psychologue INTERNET LE CONCOURS MÉDICAL. Tome 130 - 4 du 19-02-2008 INDUSTRIE Le psychiatre ou le psychologue doivent être sollicités précocement pour éviter une aggravation de la décompensation et pour traiter l’état traumatique par les techniques psychothérapiques adaptées. Un accompagnement psychologique parallèlement aux démarches administratives ou juridiques est très souvent nécessaire. Il permet de ne pas dessaisir la personne de son histoire. Si une nouvelle situation professionnelle est proposée à la personne en souffrance, notamment par un changement de poste, il est important qu’elle soit accompagnée et valorisée par la hiérarchie ; le plus souvent, les modèles d’organisation du travail sont tels que le cadre ou le collègue ayant joué un rôle pathogène conserve son poste, ce qui renforce ainsi la situation traumatique de la personne. LU POUR VOUS Les consultations de pathologie professionnelle VIE PROFESSIONNELLE de la fréquence et de la gravité des urgences sur les lieux de travail pour conflit aigu, violence, passage à l’acte, tentative de suicide, décompensation psychiatrique aiguë ; augmentation des pathologies somatiques (troubles musculo-squelettiques, affections cardiovasculaires, troubles digestifs…) et psychiques (augmentation de la consommation de psychotropes, d’alcool ou d’autres drogues). DOSSIER Le médecin du travail, aidé par infirmier(e) et assistant(e) social(e), a un rôle de « clinicien préventeur » au sein de l’entreprise. Il doit dépister les formes d’organisation du travail génératrices d’isolement et diagnostiquer en amont les symptômes d’alerte. S’il constate une dégradation nette de la santé mentale et physique du sujet en lien avec ses conditions de travail, il doit faire une étude du poste ; il peut ensuite, en vertu de l’article L. 241-10-1 du code du travail, demander un changement d’affectation ou une adaptation de poste. L’utilisation de l’inaptitude temporaire, associée à l’orientation vers le médecin généraliste pour un arrêt maladie, est la première mesure, faire cesser le harcèlement étant une urgence. Déclaration en maladie professionnelle Le recensement des cas de souffrance grave, de violence ou de harcèlement au travail peut se faire par la déclaration en maladie à caractère professionnel (article L. 461-4 du code de la Sécurité sociale). Pour les salariés relevant du régime général, la déclaration se fait auprès du comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) selon le quatrième alinéa de l’article L. 461-1 du code de la Sécurité sociale. Des cas ont été reconnus en maladie professionnelle par la CRAM. Pour les fonctionnaires, la déclaration en maladie professionnelle peut se faire auprès de la commission de réforme, si le salarié peut établir la relation de causalité entre la pathologie déclarée et le risque. Alerte du CHSCT Par ailleurs, le médecin du travail peut, sur la base d’indicateurs objectifs de souffrance (augmentation de visites spontanées, du temps nécessaire d’écoute, des examens, des orientations médicales), alerter les membres du CHSCT. Le médecin du travail dans son rapport technique annuel peut rendre compte de l’accroissement des indicateurs de souffrance organisationnelle : augmentation Formulaire de déclaration de maladie professionnelle disponible sur le site www.ameli.fr C O N S U LTAT I O N S Rôle du médecin du travail : faire cesser le harcèlement est une urgence MISE AU POINT Les acteurs de prévention et de prise en charge ne peuvent intervenir que si le salarié a conscience de la violation de ses droits fondamentaux et réagit pour recouvrer sa dignité et sa santé. Le principe de l’accord et du consentement éclairé du salarié doit être acquis. Les acteurs médicaux sont les premiers à constater l’altération de la santé physique et mentale du salarié. Développer des pratiques de coopération, une pluridisciplinarité, qui ne soit pas une compilation de spécialistes mais la mise en commun des savoir-faire de chacun, est une nécessité devant cette pathologie à l’interface du psychologique, du travail et du social. Alerté, le réseau doit mettre en œuvre les réponses spécifiques de chacun de ses membres. ENTRETIEN MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS DE PRISE EN CHARGE : AVEC L’ACCORD DU SALARIÉ 217 Le médecin inspecteur du travail est en position de tiers Il est en position d’appui et de conseil tant auprès du patient que du médecin et de l’inspecteur du travail. La médecine agréée Les auteurs des articles du dossier déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêts concernant les données publiées dans leurs textes. 3308SERE08 - Janvier 2008 © Laboratoire GlaxoSmithKline TOUS DROITS RESERVES - LE CONCOURS MEDICAL Les médecins agréés sont des médecins généralistes ou spécialistes donnant un avis médical sur l’aptitude des fonctionnaires, préalablement à la décision d’octroi d’un des congés statutaires. Ils siègent dans le comité médical et la commission de réforme. La commission de réforme émet un avis sur l’imputabilité au service de l’accident ou de la maladie à caractère professionnel, l’appréciation de l’invalidité, le mi-temps thérapeutique après accident ou maladie professionnelle, le reclassement et la mise à la retraite pour invalidité. Le médecin-conseil de la Sécurité sociale Il doit, selon la circulaire CNAM de décembre 1999, tenir compte de cette pathologie émergente. Les pathologies causées par des violences au travail ou un processus de harcèlement peuvent être reconnues en accident du travail (1 cas reconnu) et en maladie professionnelle, uniquement par le biais du comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), si l’incapacité permanente partielle (IPP) est supérieure à 25 %. ◆ SERETIDE® DISKUS® 500/50 μg/dose Propionate de fluticasone/Salmétérol. Poudre pour inhalation en récipient unidose. COMPOSITION * : 500 μg de propionate de fluticasone et 50 μg de salmétérol (sous forme de xinafoate) pour une dose.Excipient :lactose monohydraté (contenant des protéines de lait).INDICATIONS : Asthme :Traitement continu de l’asthme,dans les situations où l’administration par voie inhalée d’un médicament associant un corticoïde et un bronchodilatateur bêta-2 agoniste de longue durée d’action est justifiée : • chez des patients insuffisamment contrôlés par une corticothérapie inhalée et la prise d’un bronchodilatateur bêta-2 agoniste de courte durée d’action par voie inhalée « à la demande », ou • chez des patients contrôlés par l’administration d’une corticothérapie inhalée associée à un traitement continu par bêta-2 agoniste de longue durée d’action par voie inhalée. Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) :Traitement symptomatique de la BPCO chez les patients dont le VEMS (mesuré avant administration d’un bronchodilatateur) est inférieur à 60 % de la valeur théorique, et présentant des antécédents d’exacerbations répétées et des symptômes significatifs malgré un traitement bronchodilatateur continu.POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION * : Voie inhalée uniquement.Vérifier que le dosage prescrit de Seretide® est bien adapté à l’état clinique du patient, en recherchant la posologie minimale efficace. Lors du contrôle des symptômes par la plus faible posologie recommandée en 2 prises/jour,envisager l’administration d’un corticoïde inhalé seul.Envisager également une posologie à 1 prise/jour, en cas de maintien nécessaire du bêta-2 mimétique longue durée d’action pour le contrôle des symptômes. Le dosage prescrit devra correspondre à la dose de fluticasone adaptée à la sévérité de l’asthme. Chez les sujets asthmatiques, le propionate de fluticasone est aussi efficace que les autres corticoïdes inhalés à environ la moitié de la dose quotidienne. Si les dosages disponibles ne répondent pas aux nécessités pour ajuster les posologies en fonction de l’état du patient, bêta-2 agonistes et/ou corticoïdes devront être prescrits individuellement. Posologie : Asthme * : Adultes et adolescents de 12 ans et plus : 1 inhalation, 2 fois/jour ; CTJ : 2,16 €.Traitement d’initiation possible pendant une courte période d’essai chez des adultes et adolescents ayant un asthme persistant modéré et chez qui un contrôle rapide de l’asthme est essentiel : à l’aide d’un faible dosage *. Bronchopneumopathie chronique obstructive : Adultes : 1 inhalation, 2 fois/jour. CTJ : 2,16 €. Sujets âgés ou atteints d’insuffisance rénale : il n’y a pas lieu d’ajuster les doses. Aucune donnée disponible chez les patients atteints d’insuffisance hépatique. CONTRE-INDICATION : Hypersensibilité (allergie) connue à l’un des principes actifs ou excipients.MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS D’EMPLOI * : Non adapté au traitement des crises d’asthme et des épisodes de dyspnée paroxystique :prendre un bronchodilatateur à action rapide et de courte durée. Ne pas initier en phase d’exacerbation ni en cas d’aggravation significative ou de détérioration aiguë de l’asthme. Augmentation de consommation de bronchodilatateurs à action rapide et de courte durée signe de déstabilisation. Consultation médicale nécessaire. Une détérioration plus ou moins rapide du contrôle des symptômes doit faire craindre une évolution vers un asthme aigu grave et, nécessite une consultation médicale urgente. Envisager une augmentation de la corticothérapie. En cas de contrôle des symptômes insuffisant, consultation médicale nécessaire. Dès contrôle des symptômes, diminution progressive de la dose à envisager avec suivi régulier des patients. Ne pas interrompre brusquement.Toujours rechercher la posologie minimale efficace sous contrôle médical. Prudence en cas de tuberculose pulmonaire, troubles du rythme cardiaque, pathologies cardiovasculaires sévères, diabète, hyperthyroïdie, hypokaliémie non corrigée ou risque d’hypokaliémie. Augmentations de la glycémie très rarement rapportées. A prendre en compte chez patients diabétiques. En cas d’augmentation du sifflement bronchique (bronchospasme suite à inhalation), arrêt du traitement et examen clinique. Possibilité d’effets systémiques de la corticothérapie inhalée,en particulier avec fortes doses au long cours.Suivi régulier du patient.Surveiller P O U R E N S AV O I R P L U S 1. Debout M. Le harcèlement moral au travail, avis du Conseil économique et social, 2001. 2. Dejours C. Travail, usure mentale. Paris, Bayard éd, 1993. 3. Dejours C. Le facteur humain. PUF éd.,1995. 4. Dejours C. Souffrance en France, la banalisation de l’injustice. Paris, Seuil éd, 1998. 5. Gava MJ. Harcèlement moral : comment s’en sortir. Issy-lesMoulineaux, Prat éd., coll. « Développement personnel », 2002. 6. Hirigoyen MF. Le harcèlement moral. La violence perverse au quotidien. Paris, Syros éd., 1998. 7. Le Goff JP. La barbarie douce : la modernisation aveugle des entreprises et de l’école. Paris, La Découverte éd., 1999. 8. Molinier P. Les enjeux psychiques du travail. Payot éd., 2006 9. Pezé M. Le deuxième corps. Paris, La Dispute éd., 2000. 10. Ravisy P. Le harcèlement moral au travail. Paris, Dalloz éd., 2002. 11. Volkoff S, Gollac M. Les conditions de travail. Paris, La Découverte éd., coll. « Repères », 2000. 413996 SOUFFRANCE AU TRAVAIL Marie Pezé*, Marie-Christine Soula**, Nicolas Sandret*** * Docteur en psychologie, psychanalyste, expert près la cour d’appel de Versailles, consultation « souffrance et travail », hôpital Max-Fourestier, Nanterre ** Médecin inspecteur régional du travail, attachée de consultation de pathologie professionnelle, hôpital Raymond-Poincaré, Garches *** Médecin inspecteur régional du travail, attaché de consultation de pathologie professionnelle, CHIC de Créteil régulièrement la croissance des enfants recevant une corticothérapie inhalée à long terme. L’administration prolongée de doses élevées de corticoïdes inhalés peut provoquer une inhibition de la fonction surrénalienne en favorisant la survenue d’une insuffisance surrénalienne aiguë. Risque d’apparition d’une insuffisance surrénalienne lors du sevrage des patients traités au long cours par corticothérapie orale ou ayant reçu de fortes doses de corticoïdes en urgence non prévenu par l’administration de fluticasone inhalée. Garder à l’esprit le risque de persistance d’une inhibition des fonctions surrénaliennes dans les situations d’urgence et/ou susceptibles de déclencher un état de stress. Envisager une corticothérapie substitutive adaptée. Etude TORCH : augmentation des cas d’infections respiratoires basses. Rester vigilants car manifestations cliniques de ce type d’infection et d’une simple exacerbation souvent confondus. Réévaluer le traitement si survenue d’une pneumonie chez un sujet BPCO à un stade sévère. Essai clinique SMART : augmentation du risque de survenue d’événements indésirables respiratoires graves ou de décès chez les patients afro-américains traités par salmétérol par rapport au placebo.En cas de persistance ou d’aggravation des symptômes de l’asthme au cours du traitement chez les patients d’origine noire africaine ou originaires des Caraïbes, continuer le traitement et prendre rapidement avis auprès du médecin. Sportifs : possibilité de tests positifs lors de contrôles antidopage.INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES * : Bêta-bloquants à éviter, sauf nécessité absolue. L’administration concomitante d’autres bêta-adrénergiques peut potentialiser les effets bêta-2 mimétiques. Ritonavir, kétoconazole et autres inhibiteurs puissants du cytochrome P450 (ex : itraconazole) à éviter. GROSSESSE ET ALLAITEMENT * : Utilisation que si le bénéfice attendu pour la mère l’emporte sur tout risque éventuel pour le fœtus ou l’enfant. EFFETS INDÉSIRABLES * : Très fréquent : Maux de tête, rhino-pharyngite#. Fréquent : Candidose buccale et pharyngée, pneumonie#, bronchite#, hypokaliémie#,tremblements#, Palpitations,gêne pharyngée,raucité de la voix/dysphonie, sinusite#,contusions#, crampes musculaires, fractures traumatiques#. Peu fréquents : réactions cutanées d’hypersensibilité, tachycardie.Très rare : angiœdème (principalement œdème facial et oropharyngé),symptômes respiratoires (dyspnée et/ou bronchospasme),réactions anaphylactiques incluant le choc anaphylactique, Syndrome de Cushing, tableau cushingoïde, inhibition de la fonction surrénalienne, ralentissement de la croissance chez l’enfant et l’adolescent, diminution de la densité minérale osseuse,cataracte,glaucome,hyperglycémie,anxiété,troubles du sommeil et modifications du comportement incluant hyperactivité et irritabilité (notamment chez les enfants), arythmies cardiaques (y compris fibrillation auriculaire, tachycardie supraventriculaire et extrasystoles), bronchospasme paradoxal, arthralgies, myalgies. # Rapportés sur une période de 3 ans dans une étude dans la BPCO. Comme avec d’autres produits inhalés, possibilité de bronchospasme paradoxal après inhalation. SURDOSAGE * : PHARMACODYNAMIE * : Adrénergiques et autres médicaments pour les syndromes obstructifs des voies aériennes – Code ATC : R03AK06 CONDITIONS DE CONSERVATION * : 18 mois. A conserver à une température < 30 °C. Liste I. 354 735.4 : Poudre pour inhalation en récipients unidoses Diskus® de 60 récipients. Boîte de 1. Prix : 64,88 €. Indication chez les patients dont le VEMS < 50 % de la valeur théorique : Remb.Séc.Soc à 65 % - Collect. Patients dont le VEMS est compris entre 50 % et 60 % : Indication non remboursée à la date du 1er janvier 2008 (demande en cours d’examen). 354 734.8 : Poudre pour inhalation en récipients unidoses Diskus® de 28 récipients. Boîte de 1 (réservée à l’hôpital).DATE DE RÉVISION : Décembre 2007 Version n° SIDE02R1_08 * Pour une information plus complète, consulter le dictionnaire Vidal. Laboratoire GlaxoSmithKline 100, route de Versailles - 78163 Marly-le-Roi Cedex - Tél. : 01.39.17.80.00 Information Médicale : Tél. : 01.39.17.84.44 - Fax : 01.39.17.84.45