de IVER Zinnie Harris Texte français de Dominique Hollier et Blandine Pélissier Mise en scène Contacts Alexis Michalik [email protected] www.hiver-site.com Distribution Alexis Michalik 06 80 33 90 55 Blandine Pélissier 06 03 22 06 10 Compagnie Los Figaros 14 passage Lathuile - 75018 Paris JEAN-MARIE FRIN ÉRIC HERSON-MACAREL BLANDINE PÉLISSIER ALIX RIEMER RéGIS VALLéE «Les comédiens sont à la mesure de l’atmosphère, spontanés, crus, bouleversants ; ils occupent la scène avec ampleur et virtuosité (…) stupéfiant de sauvagerie et de sensibilité. Déroutant (…) Une pointe d’humour empêche cependant de sombrer dans le pathos. (…) un moment envoûtant, riche en émotions sous les neiges ardentes d’un hiver dans un entredeux guerres.» Joaquim Ortéga - Réverbérations juillet 2007 «musique organique, naturelle (…) décor minimaliste et polymorphe (…) au coeur du primitif, du chaos, de l’enlacement des instincts et du drame civilisé (…) no man’s land en pleine guerre.» JO Théâtre de La Reine Blanche Paris - 2007 «Zinnie Harris construit sa pièce comme une épopée tragédique (…) une fable de dupes : fausses identités, gemellité démasquée. On suit le coeur battant cette sombre histoire peuplée de personnages au bord du gouffre grâce à la sobre mise en scène, à son inventivité qui fuit tout naturalisme. (…) une brillante distribution, d’une retenue et d’une intensité qui vrillent les entrailles.» JLC, la Marseillaise 20 juillet 2007 Théâtre des Corps-Saints - Avignon - 2007 1 HIVER Texte de Zinnie Harris traduction de Dominique Hollier et Blandine Pélissier Grenville revient de guerre au bout de dix ans, ne reconnaît plus Maud, ne connaît pas l’enfant, devient aveugle comme tous les soldats atteints du parasite, il a vu trop de choses, il est perdu. Midwinter est une commande de la Royal Shakespeare Company. La pièce a été créée au Soho Theatre à Londres en 2005, dans une mise en scène de l’auteure. Hiver a été traduite avec une bourse de la Maison Antoine Vitez. Elle bénéficie d’une aide à la création de la DMDTS. Elle a été sélectionnée par ANETH. Zinnie Harris est représentée dans les pays de langue française par MCR - Marie Cécile Renauld, en accord avec Casarotto Ramsay, Londres. Hiver est publiée à L’avant-scène théâtre (collection des Quatre-Vents) Il emmène à la pêche ce fils muet dont il ne sait pas qu’il n’est pas le sien. La femme fait pousser des herbes, germe de renouveau. Le grand-père du petit vient le voir et lui apprend les noms de ce renouveau. Le grand-père du petit a vu la marque de naissance sur le bras de Maud. Il sait que la femme a pris la place de Magda, sa jumelle morte et le lui dit. L’enfant mort était à l’autre, le mari était à l’autre. Il le dira à l’homme après la cérémonie de remise de médailles. L’homme a perdu ses repères, finie la guerre, la femme n’est pas la vraie, l’enfant n’est pas le vrai. Alors il redevient soldat chez lui, frappe l’enfant, colère aveugle, veut le dresser. L’histoire La femme ne veut plus de la guerre, ne veut plus du soldat. Elle lui enduit les yeux de chaux, «une pommade pour guérir ses yeux aveugles». Il sait, il comprend, il laisse faire, il ne sait plus vivre en temps de paix. Ici ou ailleurs. Le soleil d’hiver. La guerre. La famine. U n e femme, Mau d , f a i t u n t r o c ave c u n v i e i l h o m m e , u n e carcasse de cheval contre son petit-fils. Elle gagne un enfant muet pour remplacer l’enfant-soldat qu’elle a perdu. Le petit gagne la carcasse à dévorer pour calmer sa faim. Le grand-père ne gagne rien. Le colporteur, le messager, délivre la nouvelle de la reprise de la guerre, une guerre toute neuve, qu’on va faire sans soldats. Le colporteur, le messager, délivre la nouvelle de la fin de la guerre. La femme ne veut pas entendre le colporteur. Elle va s’enfermer dans le jardin, minuscule havre de paix, avec l’enfant qui a dit poisson, et le grand-père. 2 3 2 écriture Ses deux dernières pièces Midwinter (Hiver) et Solstice, dont elle a assuré la mise en scène en 2004 et 2005, ont été produites par la Royal Shakespeare Company. En 2006, elle signe une adaptation de Mademoiselle Julie, de Strindberg, qu’elle met en scène pour le National Theatre of Scotland. Elle travaille actuellement à l’écriture de Fall qui complètera la trilogie commencée avec Midwinter et Solstice. © Fran Shaw ZINNIE HARRIS Elle a mis en scène Self Service (Sulleyman/Horvat) au Theatre Workshop en 1999, Cracked (Premier prix du festival d’Edimbourg en 2001) et Dealer’s Choice de Patrick Marber (Tron Theatre, Glasgow 2003), et Gilt de Stephen Greenhorn, Rona Munro et Isabel Wright (Tron Theatre, Glasgow et tournée nationale en 2003). Après avoir étudié la zoologie à l’université d’Oxford, Zinnie Harris fait une maîtrise de mise en scène d ra m a t u r g i e à l ’ u n ive r s i t é d e H u l l . Zinnie a également écrit pour la radio et plus récemment pour la télévision. Born With Two Mothers a été diffusé sur Channel 4 en 2005. Elle écrit pour le théâtre By Many Wounds, Hamsptead Theatre, en avril 1999; Further than the Furthest Thing (Plus loin que loin), une coproduction Royal National Theatre/Tron Theatre en 2000, lauréate du Peggy Ramsay Playwrighting Award en 1999, du John Whiting Award et du Festival Fringe d’Edimbourg en 2001; Nightingale and Chase, Royal Court, Londres octobre 2001. En France, la Comédie de Valence lui passe commande, en 2004, d’une pièce courte, Crépuscule (Dusk) pour Temps de paroles (mise en scène de Richard Brunel). Plus loin que loin (Further than the Furthest Thing), est créée au Théâtre du Rond-Point en 2005 dans une mise en scène de Sandrine Lanno, puis mise en scène par Pierre Foviau (Dunkerque et Lille) et Guy Delamotte (Caen, Saint-Étienne, Cherbourg et le Théâtre de l’Est Parisien). La pièce est publiée aux Éditions L’embarcadère. Hiver (Midwinter) est mise en espace par Laurent Vacher à la Mousson d’été 2005. Elle travaille actuellement à l’écriture de pièces qui lui ont été commandées par le Royal Court, le Royal Lyceum Theatre d’Edimbourg, le Royal National Theatre et le Tron Theatre de Glasgow. De janvier 2000 à octobre 2001, elle a été auteure en résidence de la Royal Shakespeare Company. Elle a été nommée comme meilleur espoir du Evening Standard Award en novembre 2000. Zinnie Harris a reçu The Arts Foundation Award for Playwrighting en 2004. 6 Plus loin que loin, Hiver et Crépuscule sont diffusées sur France Culture en avril 2006 dans le programme Fictions / cycles de théâtre européen. 7 3 Mise en scène Alexis Michalik mise en scène Alexis Michalik Distribution © Anna Lopez JEAN-MARIE FRIN • LEONARD ÉRIC HERSON-MACAREL • GRENVILLE BLANDINE PÉLISSIER • MAUD ALIX RIEMER • SIRIN RéGIS VALLéE • TRENT Regard Admis au CNSAD de Paris en 2003, ce jeune comédien enchaîne les tournages tout en trouvant le temps de se consacrer à sa véritable passion, la mise en scène. La paix. Le mot qui clôt la pièce. La clé de tout. Au début de cette tragédie moderne cinq personnages livrés à eux-mêmes, errants, seuls, affamés, presque morts. Puis la paix, soudaine, une parenthèse, un cocon. Et dans les vestiges du chaos, sur une terre dépouillée, vide, minimaliste, chacun se met à la recherche de sa propre paix : Grenville, le soldat, oublie dix ans de combats. Sirin, l’enfant, retrouve une famille. Léonard, au contraire, se décharge du fardeau. Maud, la mère, trouve une paix intérieure… Ça ne se fera pas sans pertes, sans batailles. Et c’est le paradoxe d’Hiver : le plus grand combat pour la paix se fait dans l’oeil du cyclone, entre deux guerres. Chacun cherche sa paix. Au cinéma, il tourne avec Patrick Alpine, Jaques Strang, François Armanet, Pascal Vincent… À la télévision, il tourne avec Marc Rivière, Didier Bivel, Raymond Vuillamoz, Edwin Bailly... Au théâtre, il joue sous la direction de Jean-Charles Rieznikov et d’Irina Brook… Il chante, danse, fait des claquettes… Sur scène, cinq personnages s’aiment, se découvrent, s’acceptent, se déchirent, se haïssent, se retrouvent, se trouvent. Vivent. Un jeu réaliste donc, tactile, humain, violent. Il adapte, met en scène et joue Une Folle journée, de Beaumarchais, puis La Mégère apprivoisée, de Shakespeare (Avignon off 2005, 2006 et 2007 et tournées). Il faut vivre, et vite, avant que la guerre reprenne. Mais la véritable guerre se déroule en nous. A.M. 4 ÉRIC HERSON-MACAREL LEONARD Il a participé à la plupart des créations théâtrales de la Comédie de Caen, sous la direction de Michel Dubois. Il a été mis en scène par Jo Tréhard, Jean Bouchaud, Yves Graffey, Jean-Pierre Dupuy, Jean-Loup Rivière, Ion Lucian, Claude Yersin, Manfred Karge, M a t t h i a s La n g h o f f , René Loyon, Philippe Sireuil, Daniel Girard, Jean-Pierre Sarrazac, Jean-Paul Wenzel, Jean-Luc Lagarce, Christophe Rouxel, Hervé Lelardoux, Paul Minthe, Guy Delamotte, Peter Zadek, Eric Lacascade et Jean-Louis Benoit. GRENVILLE © Angélique Boudet © Philippe Delacroix JEAN-MARIE FRIN Il a joué des auteurs aussi divers que Bernard Chartreux, Max Frisch, Jean Genet, Alfred de Musset, Peter Weiss, Michel de Ghelderode, Jules Barbey D’Aurevilly, Ruzante, Jacob Lenz, Tankred Dorst, Guy de Maupassant, William Shakespeare, André Gide, Heinrich von Kleist, Volker Schlöndorff, Eugène O’Neill, Daniel Lemahieu, Marguerite Duras, Franz Xaver Kroetz, August Strindberg, William Congreve, Bertolt Brecht, L uigi Pirandello, Jean-Marie Piemme , An t o n T ch e k h ov, Michel Simonot, Eugène Labiche, Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski, Jean-Paul Sartre, Arthur Koestler, Gustave Flaubert. Au théâtre Depuis une vingtaine d’années, il joue de nombreux auteurs surtout contemporains tels que Xavier Durringer, Jean-Gabriel Nordmann, Wolfgang Borchert, Rémi de Vos, Luigi Pirandello, François Billetdoux, Gilles Granouillet ou Samuel Beckett – mais également Molière, Racine, Shakespeare ou Marivaux -, sous la direction de Jacques Lassalle, Philippe Adrien, David Géry, Didier Bezace, Lucie Tiberghien, Lucian Pintilié et bien d’autres. Au cinéma Il travaille avec Bertrand Tavernier, Richard Dembo, Philippe Lioret... Et à la télévision, avec Jean-Pierre Marchand, Hervé Baslé, Marcel Bluwal et ainsi de suite. Au cinéma et à la télévision Il a tourné avec René Allio, Bertrand Van Effenterre, Jean-Louis Benoit, Alain Tasma, Christophe Loizillon, Elisabeth Rappeneau, Denys Granier-Deferre, Paule Zajderman, Jacques Malaterre, Edwin Bailly, Luc Béraud, Fabrice Cazeneuve, Frédéric Auburtin, Vincent Monnet, Stéphane Kappes, Alain Wermus, Max Fisher, Alain Chabat, Sophie M a rc e a u , M a b r o u k E l M e ch r i , J é r ô m e Fo u l o n , G i a c o m o B a t t i a t o , B r i a n d e Pa l m a e t Va l é r i e G a u d i s s a r t . Et encore Il vocalise volontiers sur France-Culture dans de nombreuses fictions radiophoniques – et à ses heures perdues, fait sonner cornemuse, violoncelle et psaltérion. 10 9 5 ALIX RIEMER SIRIN © Carlotta MAUD © Noshe BLANDINE PÉLISSIER Après des études universitaires d’AES et d’anglais, et deux années à Los Angeles, elle s’oriente vers une carrière de comédienne puis, en parallèle, vers la traduction théâtrale. Après un bac option théâtre au Lycée Molière à Paris, notre benjamine entre à l’école du Studio Théâtre d’Asnières où elle est aujourd’hui en deuxième année. Elle vient d’être admise au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Au cinéma elle tourne avec Pierre Salvadori, Philippe Lioret, Laurent Tuel, Philippe Lafosse, Djamel Ouahab, Valérie Gaudissart... Au t h é â t r e , e l l e t rava i l l e ave c Y ve s S t e i n m e t z , Pa t r i ck Simon et Chantal Deruaz. Au théâtre, elle joue sous la direction de Philippe Naud, Frank Bertrand, Laurent Maklès, Olivier Bruhnes... Elle jongle, joue de la flûte traversière… Comme traductrice de théâtre, elle est membre depuis 1997 de la Maison Antoine Vitez dont elle assure la coordination du comité anglais depuis 2003, et s’attache à faire découvrir de jeunes auteurs contemporains du domaine anglo-saxon. E l l e a t ra d u i t Z i n n i e H a r r i s , D av i d G r e i g , To m s o n H i g h way, Jo e Pe n h a l l , R i ch a r d D r e sser, Gary Owen, Rebecca Lenkiewicz, Michael Wynne, Rona Munro, E v e E n s l e r, To r b e n B e t t s , S t e p h e n J e f f r e y s , A l a n Ayckbourn, Cindy Lou Johnson... 11 6 régis vallée So beau-blache trent Scénographie, costumes conception graphique © Naouel © Ambroise Michel Formée à la vidéo aux Beaux-Arts de Lyon (félicitations du jury en 1987), cette artiste plasticienne s’est depuis protéidéformée... Peinture (expositions collectives et individuelles, Paris, Malakoff, Grenoble, S a i n t - Tr o p e z ) , s é r i g ra p h i e , v i d é o , photo, sculpture... Diplômé d’Études théâtrales à Paris-III Sorbonne, il a été élève du Conservatoire du XIXe à Paris (sous la direction de Michel Armin), puis du Conservatoire du Centre (avec Alain Hittier et Philippe Pérussel). Création visuelle musique (+ de 20 albums, Francis Bebey, Tania Maria...) édition (L’embarcadère), Web (Sextan, Pee Wee Music...) scène (décors, projets pour Abbi Patrix, Princess Erika…) Au théâtre, il joue sous la direction de Caroline Guérin, Jacques Rosset, Dominique Vaudeville, Samy Cohen et Christopher Janus. Il joue dans Une Folle journée, d’après Beaumarchais, puis dans La Mégère à peu près apprivoisée, d’après Shakespeare, adaptation et mise en scène d’Alexis Michalik (Avignon off et tournées). Communication label jazz world indépendant (Pee Wee Music), associations culturelles... objets promotionnels uniques, trophées… Décoration intérieure, conception, agencement, mobilier studio d’enregistrement La Fonderie à Malakoff, stands (Salon de la Musique, Festivals, Regards Croisés) Mises en espace de la parole des habitants (processus de participation à la gestion des espaces publics pour le CG 93) Il pratique le chant (auteur, compositeur, interprète) et la guitare. Et encore Création vêtements et accessoires, collection Bijou-caillou… Ateliers d’art plastique, Cabanes vivantes, Forêt de pierres… Direction a r t i s t i q u e d e g ra n d s j e u x à t h è m e s ave c l e s associations de parents d’élèves du Val d’Oise… 13 7 Camille urvoy musique création lumière Régie technique © Paul Urvoy © Julie Maréchal ardeN Jérôme Deuson (aka aMute), Jeuc Dietrich, Christophe Bailleau, Mitchell Akiyama, Stéphane Fédèle, Sébastien Roux, Niko Hafkenscheid, Alain Lefebvre, Jurgen Heckel (aka Sogar), David Cooper et Guillaume Graux (aka Tuk) Après un bac scientifique, elle obtient un DMA (diplôme des métiers d’arts) en régie de spectacle. Elle a déjà effectué plusieurs stages en concert, en spectacles son et lumière et au théâtre, notamment à la Comédie Française. Né d’une idée de Jérôme Deuson, Jeuc Dietrich et Christophe Bailleau, Arden est un big band qui s’est donné pour mission de déformer, improviser et en découdre avec la musique en toutes circonstances. Le groupe luimême est totalement libre et évolutif. Parallèlement, elle pratique la musique (harpe celtique et chant). On pourrait comparer leurs performances à un plongeon dans un oubli mécanique improvisé accompagné de bribes de mémoires sur bandes. 8 Leur album Conceal marie une approche électronique minimaliste à une sensibilité post rock pour donner naissance à un son singulier : de moments d’absolue beauté, on passe brusquement à des instants d’exaltation intense mais maîtrisés. On pourrait croire, de par leur intemporalité et leur singularité, que certains morceaux ont été écrits pour Hiver ! 8 Une musique organique, naturelle, qui pourrait faire penser à celle de Mùm, groupe islandais. Et puis des bruits d’obus lointains, une lumière rougeoyante, une brume lascive qui envahit bientôt la salle. L’ambiance est posée, et la crudité de la scène qui suit provoque un formidable choc avec cette atmosphère de fin du monde. Nous sommes plongés en effet au coeur du primitif, du chaos, de l’enlacement des instincts et du drame civilisé qui concourt à ce choc, celui d’un no man’s land en pleine guerre. Une femme dévore un cheval qu’elle a traîné jusque là dans la neige. Décor minimaliste et polymorphe ; la viande deviendra le mobilier d’un foyer. En attendant, un vieillard supplie la femme de partager la carcasse avec son petitfils. L’enfant, assommé par la faim et la terreur, est interprété par une jeune comédienne (Alix Riemer) qui relève avec ardeur et talent le défi d’un rôle muet. La femme, orpheline de son enfant depuis le début de la guerre, consent à le nourrir à condition de le garder pour elle. Le vieil homme (Jean-Marie Frin, remarquable) accepte la mort dans l’âme et le drame se noue. Les comédiens sont à la mesure de l’atmosphère, spontanés, crus, bouleversants ; ils occupent la scène avec ampleur et virtuosité. Le mari (Éric Herson-Macarel), revenu du front presque aveugle, forme avec sa femme (Blandine Pélissier) un couple d’acteurs stupéfiant de sauvagerie et de sensibilité. Déroutant donc. Seul bémol peut-être, le colporteur qui, s’il est bien joué, semble provenir d’une autre pièce. Nous sommes plongés dans La Nuit de Max Beckmann, ce tableau expressioniste de 1918 où se mêlent violence et primitivisme enfantin. Une pointe d’humour empêche cependant de sombrer dans le pathos cinglant et pesant. Encore un choc de styles qui permet de passer un moment envoûtant, riche en émotions sous les neiges ardentes d’un hiver dans un entre-deux guerres. Joaquim Ortéga 9