L`approche d`investissement systématique basée sur

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14. Indices |
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Février 2013 | Produits financiers
Actions: le contrôle du risque absolu s’impose
La gestion de l’allocation actions
au moyen d’ETF sectoriels
répond aux nouvelles exigences
des marchés financiers en
période de hausse de taux.
Alain Freymond
Partner, BBGI GROUP
L’
hiver 2012-2013 marquera peutêtre le point d’inflexion de la
tendance baissière des taux d’intérêt. Les taux des obligations de
la Confédération à dix ans ont
effectivement rebondi de 0,5% à
0,9%, marquant ainsi une première contraction
depuis le point bas d’août 2012. Après vingt ans
de bull market obligataire, les obligations offrant
un rendement sans risque de 7% en 1992, sont
aujourd’hui une classe d’actifs risquée sans rendement (0,5% août 2012). Alors que l’économie
mondiale semble sortir de la crise au prix d’une
explosion des bilans des banques centrales et
d’un niveau d’endettement des gouvernements
supérieur à celui observé après la deuxième
guerre mondiale, la tentation est grande d’imaginer aujourd’hui que la réduction du ratio dette/PIB se fasse à nouveau par une monétisation
de la dette. Ainsi, les taux longs ne peuvent que
remonter avec le retour des anticipations inflationnistes. Cela dépendra d’une part de la capacité des banques centrales à normaliser leurs politiques monétaires lorsque le cycle conjoncturel
sera plus vigoureux et d’autre part de la volonté
des gouvernements de réduire leur endettement.
Croissance modérée, inflation et remontée des
taux longs constitueront le nouvel environnement des marchés financiers pour les prochaines
années. C’est donc bien à un total renversement
de paradigme auquel les investisseurs devront se
préparer tant sur les marchés obligataires que sur
les marchés actions. Ils devront faire face à de
nouveaux enjeux et adopter des stratégies différentes de celles suivies pendant la baisse séculaire
des taux. Les approches «buy and hold» sur les
obligations ou les approches passives appliquées
à la gestion des actions par une combinaison
d’ETF indexés par exemple, ne seront plus satisfaisantes. Les stratégies de placement performantes du futur devront maîtriser plus que jamais la
volatilité en proposant une gestion active des risques. L’absence de rendement sur les placements
à revenu fixe provoquera aussi un ajustement
des allocations d’actifs, certainement plus orientées en actions, en placements immobiliers et en
matières premières au détriment des obligations.
Elles seront donc plus risquées et devront pouvoir compter sur des méthodes de gestion plus
dynamiques et disciplinées pour contrôler le risque à moyen terme et sécuriser les profits lorsque
cela sera nécessaire.
Au cours des dernières années, le marché des
ETF s’est fortement développé et représente
aujourd’hui une valeur globale supérieure à 1000
milliards de dollars. Cette progression est souvent expliquée par la volonté des investisseurs de
participer à la hausse des marchés en minimisant
les coûts de gestion et les risques de sélection de
titres. Ils sont désormais plus négociables et peuvent faire partie de nouveaux concepts de gestion semi-actifs, qui combinent avantageusement
une gestion active des risques d’allocation avec
la minimisation des risques de sélection. Nous
avons développé depuis longtemps de telles approches de gestion privilégiant la flexibilité en
matière d’allocation d’actifs en utilisant des ETF.
Notre approche absolue semi-active par exemple,
Le marché des
ETF représente
aujourd’hui une
valeur globale
supérieure
à 1000 milliards
de dollars.
permet de maîtriser la volatilité des actions internationales (risque systématique) grâce à un processus de gestion fondamental et quantitatif actif
exclusivement mis en œuvre au moyen d’ETF
(risque spécifique). La diversification géographique et monétaire est ainsi assurée, même lorsque
la stratégie n’exploite qu’une partie des budgets
de risque définis. Cette méthodologie permet de
faire évoluer l’allocation en actions selon une suite de décisions d’investissement prises en fonction d’une matrice sectorielle internationale plus
optimale qu’une matrice régionale. L’exposition
globale en actions résulte de l’exploitation de dix
budgets de risques fixés au niveau sectoriel et mis
en œuvre au moyen d’ETF. En période de regain
de volatilité, l’exposition est séquentiellement réduite par la neutralisation successive des budgets
de risque au profit des liquidités. Celles-ci sont
réinvesties lorsque la volatilité et les risques se
normalisent. Le risque actions est ainsi contrôlé
et diversifié par la constitution d’un nombre suffisant de budgets de risques peu correlés.
Ainsi, en période de faible volatilité, la stratégie bénéficie d’investissements diversifiés pour
chaque budget de risque correspondant à une
exposition totale aux actions internationales. A
contrario, en période de hausse de la volatilité,
l’allocation globale est fonction des expositions
par budgets de risques et peut donc descendre
à 0%. Il est ainsi possible de participer à 100%
d’une phase de hausse et d’éviter en partie une
correction des cours. Des approches de ce type
nous semblent adaptées aux besoins grandissants
de contrôle des risques et de préservation du capital d’investisseurs devant affronter des marchés
toujours plus volatiles. Le slogan «Indexer n’est
pas risquer» sera encore plus trompeur à l’avenir
et s’il est vrai qu’en moyenne les gérants actifs
ont de la peine à surperformer les indices, il est
encore plus vrai que 100% des gérants passifs les
sous performent systématiquement. 
L’approche d’investissement systématique
basée sur les grandes tendances des marchés
Les investisseurs sont souvent
guidés dans leurs décisions
par les grands adages boursiers.
Peut-on se fier à ces derniers?
Stefan Fröhlich, Carlo Capaul,
Swiss & Global Asset Management
L
es investisseurs doivent prendre
en permanence des décisions fondées sur des informations incomplètes. Ces décisions peuvent être
guidées par diverses règles de bon
sens boursier telles que «laisse courir les bénéfices et limite les pertes», «fie-toi aux
tendances» ou encore «ne rattrape jamais un
couteau qui tombe». Il importe de se demander
si ces adages boursiers fondés en général sur des
tendances peuvent se convertir, dans la pratique, en stratégies de placement fructueuses. Une
analyse de l’évolution des 2500 titres les plus
importants dans le monde depuis 1985, est riche en enseignements à cet égard. Elle révèle la
possibilité de dégager certains comportements
classiques. En premier lieu, intéressons-nous à
la règle selon laquelle les actions bénéficiant d’une
tendance haussière devraient encore générer des
rendements élevés à l’avenir: «fie-toi aux tendances». On constate que le rendement des actions
traverse en moyenne trois phases distinctes après
une forte hausse des cours. D’abord, le cours de
l’action affiche une croissance supérieure à la
moyenne, à la suite de résultats dépassant les attentes de l’entreprise, par exemple. Vient ensuite,
en général, une phase de consolidation, durant
laquelle nombre d’investisseurs réalisent leurs bénéfices, ce qui entraîne une légère baisse du cours.
Dans une troisième phase, les investisseurs font
leur retour, car ils considèrent que les actions, présentant une évolution historique supérieure à la
moyenne offrent, de belles promesses. Souvent,
il s’agit d’entreprises ayant déjà présenté dans
le passé une évolution positive en lien avec une
très bonne gouvernance. Le cours reprend alors
sa hausse et les investisseurs se sentent confortés
dans leur appréciation positive du titre. Il en résulte une nouvelle hausse du cours, qui se poursuit en général pendant plusieurs mois.
Un autre adage boursier affirme que les actions
offrent une possibilité de placement séduisante
après une chute de leur valeur. Si le cours d’une
action chute par suite d’informations négatives
de l’entreprise ou de son secteur d’activité, il en
résulte souvent une poursuite des ventes, qui
s’explique par une aversion au risque des investisseurs axés sur un rendement absolu. Ces investisseurs préfèrent réaliser une légère perte plutôt
que de s’exposer à un nouvel effritement éventuel
du cours. Les investisseurs ayant une appréciation
plutôt positive de l’action commencent à douter
de leur jugement suite à l’évolution insatisfaisante de son cours et décident de renoncer à cet investissement. Après un recul sensible, le cours de
l’action se redresse en moyenne durant plusieurs
semaines. Il apparaît que la majorité des investisseurs réagissent de manière excessive au lende-
Il est capital
de combiner
plusieurs
stratégies
fondées sur
les tendances
et revirements
de tendance.
main d’événements négatifs. Cette surréaction est
compensée, durant la phase de redressement, par
les investisseurs qui jugent alors la chute du cours
exagérée et y voient une opportunité intéressante.
Il s’ensuit alors une phase de consolidation, avant
que le cours n’amorce de nouvelles progressions
dans une dernière phase, dynamique.
Ces deux exemples de comportements d’investissement typiques permettent de déduire des
stratégies de placement rentables. A noter que
l’analyse tient compte d’impôts et de coûts de
transaction boursière réalistes. La prudence est
toutefois de rigueur pour la mise en œuvre de ces
stratégies car elles sont en grande partie tributaires de la situation du marché. Si le cours des actions s’effondre après plusieurs années de hausse,
les actions qui ont fortement grimpé au préalable
corrigent souvent davantage que le marché dans
son ensemble. Pour qu’une stratégie aboutisse,
il est donc capital, au niveau de la sélection des
titres, de combiner plusieurs stratégies fondées
sur les tendances et revirements de tendance. Les
perspectives sont en outre encore améliorées par
la combinaison de cette stratégie avec une sélection de titres axés sur le rendement, c’est-à-dire
l’intégration d’une valorisation intéressante en
tant que critère de sélection.
L’approche systématique est la plus prometteuse, car plusieurs facteurs psychologiques interviennent dans la prise de décision. Les décisions
d’achat et de vente devraient donc être prises sur
la base de règles bien définies, s’appuyant sur les
informations les plus importantes pour le cours
des actions. L’intuition n’est pas forcément bonne
conseillère alors que la discipline s’avère payante
à long terme pour les investisseurs. 
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